La fin des temps.
LES PARALLELES : 3 - D'ABRAM A JACOB.
3c) La promesse à Abram.
1 - La promesse de la descendance.
a) Bénédiction de l'Eden.
b) Bénédiction de Noé.
- b.1) L'alimentaire.
- b.2) Le sang de l'homme.
c) Bénédiction d'Abram/Abraham.
- c.1) Première version (Abram).
- c.2) Deuxième version (Abram).
- c.3) Troisième version (de Abram à Abraham).
d) Ce qu'il faut comprendre.
2 - Les bénédictions suivantes.
a) Bénédiction d'Abraham.
b) Bénédiction d'Isaac.
c) Bénédiction de Jacob.
d) Bénédiction de Moïse.
1 - La promesse de la descendance.
Pour de très nombreux croyants, c'est Israël qui est le peuple de Dieu, et nous y avons été rattachés par le sacrifice de Jésus. Ce n'est pas exactement ce que nous montrent les différentes versions de la bénédiction que Dieu a prononcée, c'est pour cela que je me propose de les regarder les unes après les autres, d'Adam à Abraham, et peut-être au-delà.
a) Bénédiction de l'Eden.
- Genèse 1.27-30 : Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il créa l'homme et la femme. Dieu les bénit, et Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Et Dieu dit: Voici, je vous donne toute herbe portant de la semence et qui est à la surface de toute la terre, et tout arbre ayant en lui du fruit d'arbre et portant de la semence: ce sera votre nourriture. Et à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, et à tout ce qui se meut sur la terre, ayant en soi un souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Et cela fut ainsi.
Cette première version de la bénédiction est particulière, parce qu'elle est faite à l'initiateur de la branche qui va recouvrir la terre. On s'en rend rarement compte, mais ce que l'on pense être un ordre, c'est-à-dire d'être féconds, de se multiplier et de remplir la terre, n'en est pas un, c'est en réalité une bénédiction.
On note que dans cette bénédiction, Dieu donne pour nourriture à l'homme, l'herbe de la terre qui porte de la semence, ainsi que tout arbre fruitier qui porte sa semence en lui. Cette distinction est probablement la séparation entre ce que produit la nature (qui porte sa semence) et les OGM (les plantes et les arbres ne portant plus leur semence en eux).
Tous les descendants d'Adam sont sous le coup de cette bénédiction, donc autant la branche de Caïn que celle de Seth.
b) Bénédiction de Noé.
- Genèse 9.1-7 : Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit: Soyez féconds, multipliez, et remplissez la terre. Vous serez un sujet de crainte et d'effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer: ils sont livrés entre vos mains. Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture: je vous donne tout cela comme l'herbe verte. Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang. Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal; et je redemanderai l'âme de l'homme à l'homme, à l'homme qui est son frère. Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé; car Dieu a fait l'homme à son image. Et vous, soyez féconds et multipliez, répandez-vous sur la terre et multipliez sur elle.
Cette fois-ci la branche de Caïn a été détruite. Dieu revient donc, à la sortie de l'arche afin de prononcer la nouvelle version de sa bénédiction. Nous sommes en face d'un nouveau départ, il convient donc de re-prononcer la bénédiction.
La particularité de la forme de cette dernière est que ce n'est pas une bénédiction qui a Noé pour sujet et dont la descendance serait au bénéfice, mais c'est une bénédiction qui s'adresse à Noé et à ses fils. Il n'y a plus un point de départ qui se répand, mais 4. C'est donc une bénédiction qui touche tous les peuples de la terre puisqu'ils sont tous issus des trois fils de Noé.
La base de cette bénédiction reste la même que celle du jardin d'Eden, une fois de plus il s'agit de fécondité et de multiplication, mais une nouvelle donnée se greffe. Cette donnée, c'est le sang. Deux aspects s'en détachent, le premier dans l'alimentaire, le second dans le rapport de l'homme à la mort.
b.1) L'alimentaire.
On passe d'une alimentation végétarienne dans la bénédiction du jardin d'Eden, à une alimentation animale et végétale dans celle de Noé. Il ne faut pas y voir le fait qu'on ne mangeait pas de viande avant le déluge, mais plutôt que ça n'était pas dans la décision de Dieu. De la même manière que la loi servira à mettre des limites aux Hébreux, cette nouvelle version de la bénédiction en met concernant la viande. Cela laisse à penser que la consommation de viande était déjà traditionnelle avant le déluge, mais que Dieu en régule la consommation pour qu'elle se fasse en accord avec ses règles fondamentales. Dans le cas présent, il s'agit de ne pas manger de viande avec son sang, tel quel ça nous est dit dans le verset 9.4 : Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang. Cette demande est en accord avec la révélation de la nappe qui est donnée à Pierre dans le livre des Actes. Ce qui est fou, c'est que la scène de la nappe est une révélation, alors qu'il s'agissait déjà de la règle de base au temps de Noé. Malheureusement, dans l'intervalle, le peuple va encore s'éloigner, et la loi servira à les recadrer, à les empêcher de continuer de s'éloigner. La nappe les fera se rapprocher encore de la volonté de Dieu, et on voit que dans le Jardin de Dieu (paradis), c'est un arbre qui sert à nourrir les nations, on retournera à la volonté première de Dieu.
b.2) Le sang de l'homme.
De la même manière que pour l'alimentaire, le meurtre est devenu monnaie courante avant le déluge, et Dieu, connaissant le cœur de l'homme, sait parfaitement que les choses ne vont pas changer, alors il prévient des conséquences de la mort d'un homme. On apprend que la vie d'un homme est si précieuse, que Dieu en demandera des comptes même à un animal qui en tuerait un.
On a également dans cette bénédiction le point de départ du vengeur de sang.
- Genèse 9.5 : Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal (yad chay); et je redemanderai l'âme de l'homme (adam) à l'homme (yad adam), à l'homme (yad Iysh) qui est son frère.
yad chay = la main vivante
yad adam = la main de l'homme
yad iysh = la main du mâle
Il faut donc comprendre ce verset comme suit :
- Genèse 9.5 : Sachez-le aussi, je redemanderai le sang de vos âmes, je le redemanderai à tout animal (coupable); et je redemanderai l'âme de l'homme (victime) à l'homme (coupable), à l'homme (le proche parent mâle) qui est son frère.
La présence de trois expressions différentes, toutes traduites par 'homme' est d'autant plus significative que dans le verset suivant, Dieu se répète, mais utilise trois fois le terme signifiant 'adam'.
- Genèse 9.6 : Si quelqu'un verse le sang de l'homme (adam), par l'homme (adam) son sang sera versé; car Dieu a fait l'homme (adam) à son image.
c) Bénédiction d'Abram/Abraham.
Dieu se présentera plusieurs fois à Abram/Abraham, précisant au fur et à mesure sa bénédiction. Elle va suivre le principe de base des versions du jardin d'Eden et de Noé dans son universalité. Le monde dit 'chrétien' se considère comme l'héritier de la série de bénédictions d'Abraham à travers le sacrifice de Jésus-Christ. Pourtant, lorsque l'on regarde les différentes versions, on se rend compte que cette bénédiction n'est pas charnelle, mais spirituelle.
c.1) Première version (Abram).
- Genèse 12.1-13 : L'Éternel dit à Abram: Va-t'en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation (gowy), et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront; et toutes les familles (mishpachah) de la terre seront bénies en toi.
Cette première promesse à Abram est très intéressante. Comme dans de très nombreux cas, la compréhension est rendue plus difficile (mais faisable lorsqu'on y prête attention) par la traduction d'un mot. Dieu dit qu'il fera d'Abram une grande nation et qu'il bénira les familles de la terre. Le lecteur y verra donc assez facilement toutes les familles qui descendent de la nation venant d'Abram. Le mot utilisé pour famille est 'mishpachah', et il peut signifier 'famille', mais c'est déjà un détournement de son sens réel. En réalité, 'mishpachah' signifie 'race', et porte le sens de 'famille, tribu, peuple et nation'. Même le mot qui a donné 'nation' porte un sens différent de ce que l'on comprend en français par l'utilisation de ce mot. C'est le mot 'gowy' et il signifie, assez étrangement, 'peuple non-Hébreux'.
En prenant le sens de ces deux mots, on se rend compte que le sens réel de cette bénédiction n'est pas du tout celui que les églises de pierres prêchent depuis des lustres. Dieu dit à Abram qu'il fera de lui un grand peuple non-Hébreux et que toutes les races de la terre seront bénies en lui. Cela signifie que Dieu annonçait à Abram que toutes les races de la terre composeraient le peuple non-Hébreux dont il serait l'origine, ceci n'excluant bien évidement pas les Hébreux. Cela pose simplement le fait que l'origine hébraïque n'est pas la base du peuple dont Dieu parle dans cette bénédiction.
c.2) Deuxième version (Abram).
- Genèse 13.14-17 : L'Éternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui: Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l'orient et l'occident; car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu'un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur; car je te le donnerai.
Cette deuxième partie de la bénédiction de Dieu à Abram est elle aussi très mal comprise.
La première chose à en dire concerne le moment où Dieu s'adresse à Abram. Il vient de quitter l'Egypte, chassé par Pharaon, et arrive, en compagnie de Lot, qu'il considère comme son frère et qu'il a toujours traité comme son fils, vers Bethel. Suite à quelques querelles entre les bergers des deux hommes, Abram décide qu'il est plus sage qu'ils se séparent (en bons termes). Cette séparation était voulue est attendue par Dieu.
Maintenant qu'elle a lieu, Dieu peut enfin s'adresser à Abram. Il précise alors qu'il donnera le pays qu'Abram voit, à Abram et à sa postérité, pour toujours. Il y a plusieurs informations qui se trouvent dans ce court verset 15.
La première information est qu'il donnera cette terre, qu'Abram voit, à lui et à sa postérité. S'il précise 'à lui' c'est qu'il doit déjà la recevoir de son vivant. Il ne parle pas d'une conquête ultérieure, de l'étendue du royaume de David par exemple. Il parle donc des frontières historiques d'Israël.
Une fois de plus, c'est la signification du mot postérité (pas sa traduction) qui pose problème. Il précise qu'il va donner cette terre, dont les délimitations sont claires, à Abram et sa postérité, POUR TOUJOURS. C'est l'ajout de pour toujours qui montre l'erreur de compréhension concernant ce que désigne le mot postérité. Le livre de l'Apocalypse nous dit que la terre sera détruite et qu'il y aura une nouvelle terre. Si la bénédiction que prononce Dieu se comprend dans le charnel, alors elle devient impossible, parce que dans le charnel il n'est pas possible que la descendance d'Abram en ait la possession pour toujours. Par contre dans le spirituel, la chose est possible, après le retour de Jésus, donc durant le millénium, le camp des saints, donc les héritiers spirituels d'Abram, entoureront la ville sainte, et quand le millénium se finira, les saints habiteront dans la Jérusalem céleste, donc la continuité est là.
Un autre point du même passage confirme que la postérité dont il est fait mention ici est spirituelle. Il nous est dit ce qui suit :
- Genèse 13.16 : Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu'un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée.
Ce verset à lui seul prouve que Dieu ne parle pas de postérité charnelle, mais de postérité spirituelle, pour la simple raison que la postérité d'Abram a été compté de nombreuses fois dans la Parole de Dieu, que ce soit au temps de David lorsqu'il a ordonné le dénombrement, mais également tout au long du livre des nombres. La postérité d'Abram ayant été comptée, Dieu ne pouvait parler de cela dans ce passage du livre de la Genèse.
Même le choix de son lieu de résidence n'est pas charnel mais purement basé sur la foi. Lorsqu'Abram et Lot en arrivent à ne plus pouvoir résider au même endroit, Abram laisse le choix à Lot. Ca n'est pas de la passivité, mais de la confiance en Dieu. Lot, de son côté, se base uniquement sur ce que ses yeux lui montrent :
- Genèse 13.8-11 : Abram dit à Lot: Qu'il n'y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers; car nous sommes frères. Tout le pays n'est-il pas devant toi? Sépare-toi donc de moi: si tu vas à gauche, j'irai à droite; si tu vas à droite, j'irai à gauche. Lot leva les yeux, et vit toute la plaine du Jourdain, qui était entièrement arrosée. Avant que l'Éternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, c'était, jusqu'à Tsoar, comme un jardin de l'Éternel, comme le pays d'Égypte. Lot choisit pour lui toute la plaine du Jourdain, et il s'avança vers l'orient. C'est ainsi qu'ils se séparèrent l'un de l'autre.
c.3) Troisième version (de Abram à Abraham).
- Genèse 17.1-11 : Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l'Éternel apparut à Abram, et lui dit: Je suis le Dieu tout puissant. Marche devant ma face, et sois intègre. J'établirai mon alliance entre moi et toi, et je te multiplierai à l'infini. Abram tomba sur sa face; et Dieu lui parla, en disant: Voici mon alliance, que je fais avec toi. Tu deviendras père d'une multitude de nations. On ne t'appellera plus Abram; mais ton nom sera Abraham, car je te rends père d'une multitude de nations. Je te rendrai fécond à l'infini, je ferai de toi des nations; et des rois sortiront de toi. J'établirai mon alliance entre moi et toi, et tes descendants après toi, selon leurs générations: ce sera une alliance perpétuelle, en vertu de laquelle je serai ton Dieu et celui de ta postérité après toi. Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays que tu habites comme étranger, tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je serai leur Dieu. Dieu dit à Abraham: Toi, tu garderas mon alliance, toi et tes descendants après toi, selon leurs générations. C'est ici mon alliance, que vous garderez entre moi et vous, et ta postérité après toi: tout mâle parmi vous sera circoncis. Vous vous circoncirez; et ce sera un signe d'alliance entre moi et vous.
La première des choses dans ce passage sera clarifiée par Moïse, donc bien plus tard, cependant, elle ne paraît pas si cryptique pour qui prête un minimum d'attention. Dieu commence par se présenter et enchaîne sur : Marche devant ma face, et sois intègre. C'est une condition. La suite est dépendante de ce facteur. L'importance tient au fait que Dieu n'a pas dit "tu seras mon peuple et tu seras intègre", mais "tu seras intègre et tu seras mon peuple". Ce qui fait de vous le peuple de Dieu c'est votre comportement, pas votre sang. S'adressant à Moïse, il sera encore plus clair dans le livre de l'Exode :
- Exode 19.5-6 : Maintenant, si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi; vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux enfants d'Israël.
Dans ces deux versets, il n'est pas fait mention de ce qu'il faille être Hébreux pour bénéficier de la bénédiction, mais il est question d'écouter la voix de Dieu et de garder son alliance, sans distinction. Dieu ne parle pas, ici, à son peuple, mais à des païens. Je sais que l'appellation "païens" pour parler des fils d'Israël est étrange, cependant, les personnes à qui Dieu parle ne sont pas encore son peuple. Dieu met une condition pour qu'ils le deviennent, et cette condition c'est, comme je le soulignais juste avant, d'écouter sa voix et de garder son alliance. Alors seulement ils lui appartiendront. Or, Dieu ne faisant aucune différence entre les hommes, il n'est pas possible que ce qu'il propose ici, aux Hébreux, en exclu les nations. Pierre nous le dit clairement dans le livre des actes :
- Actes 10.34-35 : Alors Pierre, ouvrant la bouche, dit: En vérité, je reconnais que Dieu ne fait point acception de personnes, mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable.
C'est pour cela que des non juifs pouvaient entrer dans l'alliance, les meilleurs exemples étant assez clairement Ruth, la Moabite, et Rahab, la prostituée Cananéenne, non seulement intégrées au peuple de Dieu, mais en outre, toutes deux ancêtres de Jésus. Job, le plus éminent des fils de l'Orient qui respectait la loi à la lettre et même avait un pied dans la grâce, en est également un bel exemple.
Dieu, ne faisant donc aucune différence entre les hommes, précise à ceux qui sont en sa présence et qui descendent d'Abraham les conditions pour entrer dans son alliance. Schématiquement, il ne donne pas aux Hébreux les détails de l'alliance qu'il a avec eux, mais il détaille son alliance avec les hommes et les invite à y entrer. Même si les Hébreux avaient refusé l'alliance ce jour-là, l'alliance existerait tout de même, parce qu'elle n'est pas dépendante d'eux, mais seulement de la volonté de Dieu. C'est pourquoi Dieu l'établit non pas entre le peuple et lui, mais entre lui et le peuple. C'est son alliance, et c'est le peuple qui a la possibilité d'y entrer.
Je passerai sur la multiplication à l'infini qui, bien qu'elle pourrait appuyer mon propos, n'est en réalité qu'une traduction catastrophique, le texte original disant simplement "beaucoup beaucoup (Me`od Me`od)".
Verset 17:4 : père d'une multitude de nations (gowy)
Ce verset est un nouvel élément allant dans le sens d'une bénédiction qui n'a pas pour objet les Hébreux, mais tout le monde. Je rappelle que le terme 'gowy' signifie 'peuple non-Hébreux'. Abraham (son nom est changé à ce moment) n'est pas censé être le père d'une multitude de pays, ce qui déjà en soit n'a jamais été le cas, mais d'une multitude de peuples non-Hébreux. Rien à voir donc avec une quelconque descendance génétique. Comme nous le dit l'épître de Jacques, Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice; et il fut appelé ami de Dieu (Jacques 2.23). Abraham marchait par la foi, l'alliance que Dieu a dressée avait également cette base.
Versets 17:7 et 8 : la perpétualité.
Nous vivons dans une époque de superlatifs. Les hommes ont tellement peur de ne pas attirer l'attention qu'ils préfèrent tout exagérer pour se donner une chance de le faire. Aussi, on entend très fréquemment des expressions du type "il n'a jamais fait aussi chaud... depuis trois ans", ou "il n'a jamais autant plu depuis 6 mois". Des exagérations ayant pour unique but de faire croire en une chose totalement fausse, comme les articles de journaux dont les titres sont démentis par le contenu de ces mêmes articles. Tout est occasion d'exagération, et ça fait qu'on ne comprend plus la Parole de Dieu lorsqu'elle nous dit quelque chose qui ne souffre pourtant pas de doute quant à sa signification. Quand Dieu utilise un mot, ce mot définit quelque chose de précis, pas une exagération pour attirer l'attention. Malheureusement, à vivre dans une époque où cette façon de faire est quasi-permanente, on finit par recevoir ce qu'on lit dans la Parole de Dieu de la même manière.
L'alliance et la possession de la terre est dite 'perpétuelle', et ce mot signifie 'pour toujours', pas 'pour très longtemps'. Lorsque Dieu s'adresse à Abraham, il lui dit que son alliance et la terre d'Israël appartiendront à sa descendance pour toujours, donc pour toute l'éternité.
Cela fait que cette promesse ne peut pas avoir pour destinataire la descendance génétique d'Abraham, pour la simple raison que la chair passera et qu'un jour nous serons tous Esprits. Le ciel et la terre passeront, rendant impossible la perpétuation de cette promesse si elle est basée sur la chair. Elle ne peut donc être que spirituelle.
d) Ce qu'il faut comprendre.
Dieu ne change pas, il ne s'est pas retrouvé, il y a 2000 ans devant un mur en se disant "mince, je ne l'avais pas vu venir celle-là, va falloir que je sacrifie mon Fils !!!". Lorsqu'il a créé le monde, il connaissait déjà tous les évènements qui surviendraient par la suite. Quand Jésus a accompli la loi, il n'a fait que nous en montrer le sens profond. La grâce est une loi en elle-même, tout comme la loi est une grâce. Elles ont toutes les deux été dès le commencement, lorsque Moïse a reçu les tables de la loi, ça n'a été que la révélation de quelque chose qui était déjà vrai avant, et lorsque Jésus a révélé la grâce, il en a été de même. Tout chose portait déjà en elle-même la loi et la grâce, c'est nous qui ne le comprenions pas. Lorsque l'Eternel a donné la loi à Moïse, Job et David (ainsi que d'autres) y ont trouvés la grâce. Job faisait des sacrifices pour les pensées de ses fils, alors qu'il n'y a que sous la grâce que c'est une faute, et David trouvait le pardon de ses fautes dans la repentance a une époque où seul le sang des boucs et des taureaux étaient censés le permettre.
C'est selon ce même principe que la promesse faite à Abraham était en réalité destinée à sa descendance spirituelle, simplement, les esprits d'alors n'étaient pas encore éveillés à cette évidence, et la faute de beaucoup d'entre-nous, est de considérer la compréhension que les juifs avaient des textes comme une base, alors qu'ils n'avaient pas le Saint-Esprit. Ils ont expliqué de manière charnelle ce qu'ils n'avaient aucun autre moyen d'expliquer, et nous, qui avons l'Esprit, n'y avons tragiquement rien vu à redire.
Quand Dieu a créé le monde, il avait chacun de nous à l'Esprit, et le trajet nécessaire pour arriver jusqu'à nous est celui que nous relate l'ancien testament. Le sacrifice de Jésus était déjà annoncé dans celui d'Isaac, ce qui montre que rien n'est venu surprendre Dieu, il avait tout prévu, et chaque errance d'Israël annonçait à chaque fois un peu plus le salut de tous, but premier de Dieu.
Dieu a bien fait une promesse à Abraham, et nous en sommes les destinataires, non pas par association, mais comme étant la pensée de Dieu à l'instant où il l'a formulée. Jésus résume tout cela dans un passage que nous n'associons jamais à la promesse faite en ces temps reculés :
- Marc 10.28-30 : Pierre se mit à lui dire; Voici, nous avons tout quitté, et nous t'avons suivi. Jésus répondit: Je vous le dis en vérité, il n'est personne qui, ayant quitté, à cause de moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses terres, ne reçoive au centuple, présentement dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants, et des terres, avec des persécutions, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle.
Ce passage de l'évangile de Marc résume le parcours d'Abram/Abraham. Il a tout quitté, pour tout récupérer de son vivant, et, très probablement dans la vie éternelle également.
Bien que cela puisse paraître anodin de prime abord, comprendre que nous ne sommes pas des enfants rattachés à la maison de Dieu, mais que nous sommes sa pensée première est important. Ca l'est tout autant que la différence qu'il peut y avoir dans la tête d'un enfant adopté qui se compare tous les jours à ses frères et sœurs éventuels qui descendent génétiquement des parents. Grandir dans la présence de Dieu, c'est également remettre chaque chose à sa place, dans un sens ou dans un autre, la vérité prime sur le reste, parce que Jésus est la Vérité. Comprendre que nous avons toujours été la pensée de Dieu, c'est aussi et surtout le comprendre mieux.
Nous sommes la descendance directe d'Abraham.
2 - Les bénédictions suivantes.
Dieu prononcera encore son alliance/bénédiction par la suite, mais il n'y a pas tant d'intérêt que cela à dire ce qui l'a déjà été. Je vous note donc les versions suivantes de manière informative, en les lisant, vous constaterez que tous les éléments des premières sont présentes. Seule celle de Jacob mériterait d'être détaillées, mais cela sortirait du cadre de ce que je voulais montrer ici.
a) Bénédiction d'Abraham.
- Genèse 18.18-19 : Abraham deviendra certainement une nation grande et puissante, et en lui seront bénies toutes les nations de la terre. Car je l'ai choisi, afin qu'il ordonne à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l'Éternel, en pratiquant la droiture et la justice, et qu'ainsi l'Éternel accomplisse en faveur d'Abraham les promesses qu'il lui a faites...
b) Bénédiction d'Isaac.
- Genèse 26.23-25 : Il remonta de là à Beer Schéba. L'Éternel lui apparut dans la nuit, et dit: Je suis le Dieu d'Abraham, ton père; ne crains point, car je suis avec toi; je te bénirai, et je multiplierai ta postérité, à cause d'Abraham, mon serviteur. Il bâtit là un autel, invoqua le nom de l'Éternel, et y dressa sa tente. Et les serviteurs d'Isaac y creusèrent un puits.
c) Bénédiction de Jacob.
- Genèse 28.10-22 : Jacob partit de Beer-Schéba, et s'en alla à Charan. Il arriva dans un lieu où il passa la nuit; car le soleil était couché. Il y prit une pierre, dont il fit son chevet, et il se coucha dans ce lieu-là. Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son sommet touchait au ciel. Et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par cette échelle. Et voici, l'Éternel se tenait au-dessus d'elle; et il dit: Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité. Ta postérité sera comme la poussière de la terre; tu t'étendras à l'occident et à l'orient, au septentrion et au midi; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. Voici, je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai dans ce pays; car je ne t'abandonnerai point, que je n'aie exécuté ce que je te dis. Jacob s'éveilla de son sommeil et il dit: Certainement, l'Éternel est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas! Il eut peur, et dit: Que ce lieu est redoutable! C'est ici la maison de Dieu, c'est ici la porte des cieux! Et Jacob se leva de bon matin; il prit la pierre dont il avait fait son chevet, il la dressa pour monument, et il versa de l'huile sur son sommet. Il donna à ce lieu le nom de Béthel; mais la ville s'appelait auparavant Luz. Jacob fit un vœu, en disant: Si Dieu est avec moi et me garde pendant ce voyage que je fais, s'il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je retourne en paix à la maison de mon père, alors l'Éternel sera mon Dieu; cette pierre, que j'ai dressée pour monument, sera la maison de Dieu; et je te donnerai la dîme de tout ce que tu me donneras.
- Genèse 35.9-15 : Dieu apparut encore à Jacob, après son retour de Paddan Aram, et il le bénit. Dieu lui dit: Ton nom est Jacob; tu ne seras plus appelé Jacob, mais ton nom sera Israël. Et il lui donna le nom d'Israël. Dieu lui dit: Je suis le Dieu tout puissant. Sois fécond, et multiplie: une nation et une multitude de nations naîtront de toi, et des rois sortiront de tes reins. Je te donnerai le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, et je donnerai ce pays à ta postérité après toi. Dieu s'éleva au-dessus de lui, dans le lieu où il lui avait parlé. Et Jacob dressa un monument dans le lieu où Dieu lui avait parlé, un monument de pierres, sur lequel il fit une libation et versa de l'huile. Jacob donna le nom de Béthel au lieu où Dieu lui avait parlé.
d) Bénédiction de Moïse.
- Exode 19.5-6 : Maintenant, si vous écoutez ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez entre tous les peuples, car toute la terre est à moi; vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Voilà les paroles que tu diras aux enfants d'Israël.