La fin des temps.

LES PARALLELES : 5 - L'après Canaan.

5b) De Elie à Elisée, le passage de témoin.

La compréhension de la notion de fonction dans la Parole de Dieu m'en a éclairé de très nombreux passages, celui du passage de témoin entre les deux prophètes en est un. Mais pour le comprendre, il faut commencer par comprendre quelque chose de particulier concernant Jésus.

On a tendance à considérer Jésus, en tant que personne, mais ça n'est pas ce qu'il voulait. Il faut le considérer en tant que fonction. Si le but de Jésus avait été de se montrer physiquement pour dire "regardez-moi, je suis parfait", bien que cela soit vrai, ce serait de l'orgueil. Or, Jésus ne pouvait pas venir autrement que dans l'humilité.

Dans le livre de l'Apocalypse, alors que Jean se prosterne devant lui, il se définit comme son compagnon de service, il est venu pour servir, pas pour être servi :

  • Apocalypse 22.9 : Mais il me dit: Garde-toi de le faire! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu.

Jésus n'est pas venu nous montrer sa grandeur, toute l'ancienne alliance le faisait déjà, il est venu nous montrer ce que cela signifiait dans les actes. La notion de service est primordiale, le centenier nous le montre, et Jésus en est la perfection. Bien qu'on ait plusieurs affirmations disant qu'il était servi, ça n'est pas la raison de sa venue :

  • Jean 12.26 : Si quelqu'un me sert, qu'il me suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera.
  • Marc 1.12-13 : Aussitôt, l'Esprit poussa Jésus dans le désert, où il passa quarante jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient.

C'est le même principe que l'autorité qui est donnée à celui qui est soumis, ou de la grandeur dans l'humilité. Bien que les deux versets précédents pourraient faire croire que Jésus était là pour être servi, le verset suivant nous présente la réelle raison de sa venue :

  • Marc 10.45 : Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs.

C'est la raison de sa venue, c'est donc sa fonction qui est importante, et non sa personne. Pour éviter la confusion, je préfère préciser de suite, je ne dis pas que la personne de Jésus n'a pas d'importance, je dis qu'il faut différencier le Jésus dans la chair, du Jésus glorifié. C'est la fonction du Jésus charnel qui a de l'importance, le Jésus glorifié est Dieu, et toute sa personne a de l'importance, mais s'il est venu dans la chair, c'est pour nous montrer ce que nous devons faire.

Pendant trois ans et demi, il a montré par l'exemple ce qu'il convenait de faire à douze disciples qui n'étaient pas en mesure de faire de même, parce qu'ils n'avaient pas le Saint-Esprit. S'ils pouvaient tout de même chasser des démons, c'est parce qu'ils n'utilisaient pas de puissance, mais uniquement de l'autorité, et Jésus leur enseignait les principes d'autorité. Quoi qu'il en soit, Jésus les a accompagnés pour les enseigner, étant de par ce fait leur compagnon de service, même si eux étaient les siens.

Une fois que sa période terrestre s'achevait, il dira à ses disciples : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père (Jean 14.12). Jésus leur a montré comment se comporter, mais il doit partir, parce qu'il doit opérer une translation qui va permettre de reproduire le schéma qui a permis son propre service. Jésus avait le Saint-Esprit, sinon il n'aurait pas été fils (sur terre), et il n'aurait pas pu être abandonné par son Père sur la croix puisqu'il ne lui aurait pas réellement appartenu.

Cette translation c'est le fait de permettre aux hommes de continuer la fonction qui était sienne durant son temps dans la chair. Elle nous est détaillée dans l'évangile de Jean 16.7-8 : Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement. Jésus était en relation avec le Père par le Saint-Esprit, mais les disciples n'avaient de contacts qu'avec Jésus et ne pouvaient se baser que sur son autorité pour faire ce qu'ils faisaient. Jésus remonte donc au ciel pour leur envoyer l'Esprit, afin que les disciples puissent continuer la fonction de Jésus. Dorénavant, les disciples sont en possession non seulement de l'Esprit, mais également de Jésus, qui, bien que parti, reste pour toujours avec eux, puisque, à travers le Saint-Esprit, ils vont faire un avec le Père qui fait un avec le Fils. C'est pourquoi Jésus leur dit : je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde (Matthieu 28.20).


C'est exactement ce qui s'est passé lorsqu'Elie a transmis son onction à Elisée. Avant d'être enlevé et de rejoindre le Père, Elie n'a pas transmis l'onction, il lui a annoncé que cela serait le cas dans l'avenir, s'il le voyait être enlevé. Les termes exacts sont les suivants :

  • 2 Rois 2.10 : Élie dit: Tu demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je serai enlevé d'avec toi, cela t'arrivera ainsi; sinon, cela n'arrivera pas.

Elie doit d'abord être enlevé, et ensuite seulement son onction sera transmise à Elisée. C'est Jésus devant partir au Père pour envoyer son Esprit (Jean 16.7-8). De la même manière, Elisée a demandé une double portion (2 Rois 2.9), qui lui est accordée, et cela correspond à Jésus affirmant aux disciples qu'ils feraient des choses plus grandes que lui (Jean 14.12). Suite à cela, alors qu'il ne le voit plus, Elisée déchire ses vêtements en deux, signe du dépouillement de la chair, il rejette sa propre personne, et se saisit du manteau d'Elie, signe de sa fonction, il endosse pleinement la volonté de Dieu dans sa vie et s'arrête aux abords du Jourdain, la frontière de Canaan.

  • 2 Rois 2.12b-13 : Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux morceaux, et il releva le manteau qu'Élie avait laissé tomber. Puis il retourna, et s'arrêta au bord du Jourdain;

En possession du manteau, la première chose qu'il fera, c'est, tout comme les disciples étaient appelés à reproduire ce que faisait Jésus, de reproduire ce qu'Elie avait fait, séparant les eaux, signe de la libération des captifs, rappelé par Jésus dans l'évangile de Luc (Luc 4.18), mais initialement annoncé par Esaïe d'une manière très intéressante :

  • Esaïe 49.9a : Pour dire aux captifs: Sortez! Et à ceux qui sont dans les ténèbres: Paraissez!

Esaïe non seulement annonçait la libération des captifs, mais il parlait également de la mise à la lumière de ceux qui étaient dans les ténèbres. La conjonction de coordination "et" signifie ni plus ni moins qu'il ne parle pas de la même chose mais de deux choses différentes. Le but est d'une part de proclamer aux captifs la délivrance et d'autre part de dire à ceux qui sont dans les ténèbres de paraître. Ce ne sont cependant pas les mêmes personnes. Jésus est venu libérer ceux qui étaient sous l'emprise du péché (Actes 10.38) et prêcher aux morts (ceux qui sont dans les ténèbres) (1 Pierre 3.18-20).

Lorsqu'Elisée sépare les eaux, il annonce l'Eglise de Christ, qui continuera son œuvre, portant, non pas une onction similaire, mais exactement la même, libérant les captifs parce que les eaux sont le symbole du baptême, et leur ouverture celle de la mise en lumière des abîmes. Nous sommes supposés apporter la lumière dans les ténèbres, et accomplir de plus grandes choses que Jésus, tout comme Elisée avait une double portion.

Ce n'est pas pour rien que celui qui, des siècles plus tard, baptisera au même endroit, sera lui aussi porteur  de l'esprit d'Elie. Ce ne sera que l'accomplissement de ce que le geste d'Elisée avait annoncé.

La naissance de l'Eglise de Christ.


  • Luc 4.18-19 : L'Esprit du Seigneur est sur moi, Parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs la délivrance, Et aux aveugles le recouvrement de la vue, Pour renvoyer libres les opprimés, Pour publier une année de grâce du Seigneur.