LES DOCTRINES FONDAMENTALES
INTRODUCTION
Il existe dans la parole de Dieu un passage que les années ont dénaturé, peut-être parce qu'il s'agit d'une terrible remontrance et qu'il n'est pas à la mode de dire des choses dures à entendre, il n'y a plus assez de public pour cela.
L'écrivain de l'épître aux Hébreux explique qui est Melchisédech et alors que son explication va bon train, il stoppe net et affirme ce qui suit « Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre » (Hébreux 5.11). Sa réprimande se poursuit dans le verset suivant « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide » (verset 12). Les deux versets suivants continueront dans cette direction en rappelant cette fois-ci que c'est par la mise en pratique que l'on montre notre passage à l'âge adulte : « Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal ».
Dans l'espoir que son auditoire ne soit pas réellement retombé dans l'enfance, l'écrivain de l'épître aux Hébreux avance l'affirmation sur laquelle nous allons travailler : « tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel » (Hébreux 6.1-2).
Il vient en quelques mots de poser ce qu'est la base de toutes les doctrines dans ce qu'il nomme un fondement, au singulier. Ce singulier revêt une grande importance puisqu'il montre qu'aucune des 6 doctrines qui constituent LE fondement n'a plus d'importance que l'autre. Chacune est une partie nécessaire d'un tout et il ne sera pas possible de bâtir quelque doctrine que ce soit si ce fondement, composé de 6 doctrines, n'est pas solidement posé.
L'image des fondements nous est donnée dans le premier livre des Rois, alors que Salomon démarre la construction de ce qui sera le premier temple. Il nous est dit : Ce fut la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des enfants d'Israël du pays d'Égypte que Salomon bâtit la maison à l'Éternel, la quatrième année de son règne sur Israël, au mois de Ziv, qui est le second mois (1 Rois 6.1). Ce verset à lui seul ne permet pas de comprendre ce qui concerne le fondement. Par contre, si on y ajoute les versets 37 et 38 du même chapitre, les choses se clarifient : La quatrième année, au mois de Ziv, les fondements de la maison de l'Éternel furent posés;6.38et la onzième année, au mois de Bul, qui est le huitième mois, la maison fut achevée dans toutes ses parties et telle qu'elle devait être. Salomon la construisit dans l'espace de sept ans (1 Rois 6.37-38).
Ce qui ressort de l'association de ces deux passages, c'est que la totalité de la construction a durée 7 ans et 7 mois. On nous précise que la maison de l'Eternel a été construite dans l'espace de sept ans, la logique est simple, et double. Premièrement la construction des fondations a pris 7 mois, et ensuite, elle n'est pas comprise dans le temps de la construction de la maison de Dieu.
La maison n'aurait jamais pu être bâtie sans les fondations, tout comme le croyant ne peut pas être construit sans elles. Il aurait été illusoire pour Salomon de commencer à bâtir la maison et de poser les fondations au fur-et-à-mesure, tout l'édifice se serait rapidement effondré. Il en va de même pour les fondements de la Parole de Dieu, il faut les poser avant quoi que ce soit d'autre.
Si le rôle de la fondation est de permettre une construction stable et durable, il ne faut pas enlever le fait que sa propre construction se fait sur un principe qui, s'il n'est pas respecté, la condamnera elle aussi à s'effondrer et à entraîner avec elle la maison qui s'appuyait dessus. Quand David cherchait un endroit pour le futur temple, il a acheté l'aire d'Ornan le Jébusien. Dans cet endroit, le sol était dur et avait été travaillé pour être aplanis. C'est l'endroit où Ornan foulait le froment (1 Chroniques 21.20), pratique qui exigeait un sol de ce type.
Dans nos vies, nous construisons notre maison spirituelle sur le fondement de la Parole, fondement qui est constitué des six doctrines que je citais auparavant. Si la maison se bâtit sur ce fondement, le fondement en lui-même sera bâti sur un sol qui doit être aplani, travaillé. Ce sol, c'est notre vieil homme, qui a besoin d'être rendu compatible avec le fondement de la Parole. Vous ne pouvez pas poser ce fondement si vous n'acceptez pas de travailler et de transformer le sol sur lequel vous allez le construire. C'est pour cela que c'est le premier des six enseignements qui composent le fondement de la Parole de Dieu, le renoncement des œuvres mortes. Ce que vous abandonnerez fera de la place à ce que vous recevrez, si vous ne voulez rien abandonner, c'est exactement ce que vous recevrez.
Les fondations du temple de Jérusalem ont pris 7 mois à être mises en place, et le temple a mis 7 ans. Bien que ce soit les durées concrètes de construction du temple et de ses fondations, il ne faut bien évidement pas considérer le chiffre 7 comme une durée en ce qui nous concerne, ni même comme une proportion. C'est plus la valeur du chiffre 7 qu'il faut prendre en compte, c'est le nombre parfait, le nombre de Dieu, il pose l'importance et la perfection du plan de Dieu dans l'ordre qu'il a mis dans toute chose. Dieu nous souligne, à travers cette durée, l'importance non seulement de la maison, mais de ses fondations.
La logique qui sort du passage d'Hébreux est simple, si vous mettez un steak et un biberon devant un bébé, il se dirigera de suite vers le biberon parce qu'il sait d'instinct ce dont il a besoin. De nos jours, beaucoup ont encore désespérément besoin de lait, mais refusent de l'admettre, ils courent entendre toutes les prédications possibles pour essayer de recevoir cette fameuse viande, mais rien ne change dans leur vie et ils s'en étonnent. Bien sûr, avec les années ils ont réussi à se persuader qu'ils étaient des adultes dans la foi, comme un adolescent serait persuadé d'être un homme tout en étant bien content de pouvoir se réfugier dans les jupes de sa mère dès qu'une véritable décision sera à prendre. Il se croit un homme uniquement parce qu'il veut donner une image de lui-même à son entourage de tous les jours. Il en va de même du croyant, qui veut donner l'apparence d'un fonceur lorsqu'il ne sait pas du tout où il va.
Aussi, pour ceux qui accepteront avec sincérité d'admettre qu'ils ne connaissent pas les doctrines dites fondamentales, nous allons les détailler l'une après l'autre. Commençons cependant par définir ce qu'elles peuvent bien avoir de fondamentales.
En effet, nous noterons tout d'abord qu'il est fait mention, dans ces doctrines, de domaines qui paraissent presque anodins lorsqu'on les compare à d'autres comme la prière, le salut ou encore les commandements. Que l'imposition des mains et ses cinq consœurs soient importantes, cela parait évident, mais en quoi peuvent-elles bien l'être plus que le reste des doctrines ?
Une première clef de la compréhension de ce fondement se trouve dans la traduction 'Darby' de la parole de Dieu, elle introduit une nuance très intéressante qui agit comme une lampe de poche dans l'obscurité. Il nous est dit dans l'épître aux Hébreux : « C'est pourquoi, laissant la parole du commencement du Christ, avançons vers l'état d'hommes faits, ne posant pas de nouveau le fondement de la repentance des œuvres mortes et de la foi en Dieu, de la doctrine des ablutions et de l'imposition des mains, et de la résurrection des morts et du jugement éternel » (Hébreux 6.1-2).
Une lecture rapide ne nous permet pas de cerner la différence avec une version plus commune comme celle dite 'Louis Segond' : « tendons à ce qui est parfait, sans poser de nouveau le fondement du renoncement aux œuvres mortes, de la foi en Dieu, de la doctrine des baptêmes, de l'imposition des mains, de la résurrection des morts, et du jugement éternel », pourtant lorsque l'on regarde de plus près, on constate que la ponctuation change totalement le sens de la phrase. La version 'Segond' place chaque doctrine séparément des autres, alors que la version 'Darby' les répartit en trois groupes distincts. Elle permet de déterminer les groupes suivants :
repentance des œuvres mortes + foi en Dieu,
ablutions (baptême) + impositions des mains,
résurrection des morts + jugement éternel.
Ce qui correspond à un premier groupe centré sur soi traitant de l'entrée dans la vie en Christ, un deuxième dirigé vers l'extérieur traitant du service en lui-même et un troisième traitant de l'entrée dans l'éternité. On peut également le voir comme une trilogie croire / action / récompense, ce qui en soi revient en réalité au même. Quoi qu'il en soit, il n'est pas possible de s'en sortir avec la parole de Dieu sans avoir la connaissance de ces doctrines qui en composent LE fondement.
Les affirmations de l'écrivain de l'épître aux Hébreux ciblent très précisément l'une des raisons pour lesquelles le peuple se meure. Il nous dit : « Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal » (Hébreux 5.12-13). Ce passage est souvent passé sous silence parce que les deux qui l'entourent sont très forts, pourtant celui-ci ne l'est pas moins. Il nous y est dit que c'est par la mise en pratique que nous pouvons réellement assimiler ces doctrines. Ce n'est pas une connaissance qui peut se permettre d'être morte, ce ne peut pas être simplement une suite de mots que l'on s'évertue à garder en tête ou sur des petites fiches que l'on ressort dans les grandes occasions pour épater la galerie. Il est impératif que ces doctrines soient présentes dans nos vies, que nous les mettions en pratique, en d'autres termes, que nous les vivions. Le Saint-Esprit est un esprit vivifiant, ce qui signifie qu'il donne la vie et ses enseignements ne font pas exception, ils doivent jaillir, devenir des réalités de tous les jours. Ils ne prendront toute leur ampleur que lorsque nous les traiterons comme il se doit, « l'expérience de la parole de justice » représente une mise en pratique de cette dernière, et dans le cas présent, une mise en pratique de la repentance, des baptêmes et des autres doctrines précédemment citées. Quant au jugement, il nous est dit qu'il « est exercé par l'usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal », « par l'usage » ne laisse pas de doute sur le fait qu'il s'agisse d'une mise en pratique.
Vivez la Parole de Dieu ou fermez-la.
Il n'est pas bien compliqué de comprendre que la première des choses à faire est d'assimiler la base. Manger ne donne pas de force au corps, cela ne fait que remplir l'estomac. Ce n'est que lorsque vous commencez à digérer que les forces viennent. Je vais donc ici vous donner la nourriture, à vous de décider si vous voulez passer votre chemin ou vous asseoir un instant et dîner avec moi pour un repas plus consistant, mais que vous ne digèrerez jamais si vous ne connaissez pas ce qui suit.