1 - Introduction.
a) Jean.
b) Le Dieu Tout-Puissant.
c) Dans l'ancienne alliance.
d) La notion en elle-même.
2 – L'Alpha et l'Oméga.
a) Apocalypse 1.8.
b) Apocalypse 21.6.
c) Apocalypse 22.13.
3 - Dans notre vie de tous les jours.
a) Une marque d'espoir.
b) Un avertissement.
1 - Introduction.
Dans le livre de l'Apocalypse, Dieu se présente sous une désignation qui parait particulière. Il se présente comme étant l'Alpha et l'Oméga. Comme à son habitude, il y a plus à comprendre dans cette façon de parler de lui-même qu'il n'y paraît, et lorsqu'il dit quelque chose sur lui, c'est pour nous qu'il le dit, sinon, il n'aurait aucune raison de le dire.
Cette appellation apparaît trois fois dans la nouvelle alliance, et dans chaque cas, dans le livre de l'Apocalypse.
- Apocalypse 1.8 : Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant.
- Apocalypse 21.6 : Et il me dit: C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement.
- Apocalypse 22.13 : Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
Dès lors, ne la trouvant pas ailleurs, on pourrait penser que c'est quelque chose de nouveau.
Il va de soi qu'il n'en est rien, au contraire, cela appuie encore plus l'origine divine de la Parole de Dieu.
a) Jean.
C'est donc Jean qui a écrit le livre de l'Apocalypse, et il se trouve qu'il a également rédigé plusieurs autres livres :
- L'évangile selon Jean.
- La première épître de Jean.
- La deuxième épître de Jean.
- La troisième épître de Jean.
Or, dans aucun de ces livres il n'utilisera cette appellation. Il mettra en avant sa signification de différentes manières, mais il ne la citera jamais. Par exemple, il commence l'évangile qu'il a rédigé en disait : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu (Jean 1.1-2), en faisant cette déclaration, il établit que la Parole était la première, au commencement. Plus tard dans ce même évangile, il écrira ces paroles de Jésus : Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge; la parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le jugera au dernier jour (Jean 12.48), établissant par la même qu'en plus d'avoir été au commencement, elle sera à la fin.
Il a donc conscience de ce que Jésus est le commencement et la fin, mais il ne le dit jamais de cette manière. Ca n'est que dans le livre de l'Apocalypse qu'il le fera. Ca n'est pas la seule fois qu'il fera quelque chose comme ça. On le constate également dans une autre appellation de Dieu.
b) Le Dieu Tout-Puissant.
- Apocalypse 1.8 : Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant.
- Apocalypse 4.8 : Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout Puisant, qui était, qui est, et qui vient!
- Apocalypse 11.17 : en disant: Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu tout puissant, qui es, et qui étais, de ce que tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne.
- Apocalypse 15.3 : Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'agneau, en disant: Tes oeuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations!
- Apocalypse 16.7 : Et j'entendis l'autel qui disait: Oui, Seigneur Dieu tout puissant, tes jugements sont véritables et justes.
- Apocalypse 16.14 : Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout puissant.
- Apocalypse 19.6 : Et j'entendis comme une voix d'une foule nombreuse, comme un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de forts tonnerres, disant: Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu tout puissant est entré dans son règne.
- Apocalypse 19.15 : De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations; il les paîtra avec une verge de fer; et il foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout puissant.
- Apocalypse 21.22 : Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout puissant est son temple, ainsi que l'agneau.
Le Dieu Tout-Puissant est donc cité 9 fois dans le livre de l'Apocalypse, par Jean. Pourtant, il n'utilisera jamais ce nom dans aucun de ses autres écrits. Nous connaissons tous cette appellation, pourtant elle est très peu présente dans la Parole de Dieu. C'est comme cela que Dieu s'est présenté à Abram (Genèse 17.1), et, justement, cette façon de se présenter se limite presque à cette période. Ce nom est présent 57 fois en tout, 6 fois dans la genèse, 31 fois dans Job, on est donc déjà à 37; avec le livre de l'Apocalypse, on arrive à 46 sur 57. Les onze restantes sont dispersées entre Exode (6.3), Nombres (24.4 et 24.16), Ruth (1.20 et 1.21), Psaumes (68.15 et 91.1), Esaïe (13.6), Ezéchiel (1.24 et 10.5) et Joël (1.15).
On remarquera donc que ce nom est totalement absent de la nouvelle alliance, à l'exclusion du livre de l'Apocalypse.
Le livre de la fin, fait le lien avec les livres du commencement, Dieu qui est la Parole et le premier et le dernier, le commencement et la fin.
c) Dans l'ancienne alliance.
La logique qui découle de l'appellation Dieu Tout-Puissant est donc plus que probablement la même concernant l'appellation "Alpha et Omega". Cependant, 'alpha" et "Omega" sont des mots grecs, c'est donc sous un autre vocable que nous pouvons en trouver trace dans l'ancienne alliance.
Esaïe est de loin le plus clair à ce sujet :
- Esaïe 44.6 : Ainsi parle l'Éternel, roi d'Israël et son rédempteur, L'Éternel des armées: Je suis le premier et je suis le dernier, Et hors moi il n'y a point de Dieu.
- Esaïe 48.12 : Écoute-moi, Jacob! Et toi, Israël, que j'ai appelé! C'est moi, moi qui suis le premier, C'est aussi moi qui suis le dernier.
Ce qui marque à minima que Jésus ne faisait que remettre en avant une évidence qui avait toujours été.
Sortie de cette désignation, comme qualificatif de Dieu, il faut voir la signification en elle-même. Aggée nous parlait de la première maison et de la dernière, ce qui porte partiellement le même sens (Aggée 2.9a : La gloire de cette dernière maison sera plus grande Que celle de la première, Dit l'Éternel des armées ...) . Job de son côté, parlant de son Rédempteur, nous précise : qu'il se lèvera le dernier sur la terre (Job 19.25).
Ce sont cependant les deux livres des chroniques qui nous permettent de comprendre le plus clairement cette expression.
- 1 Chroniques 29.29 : Les actions du roi David, les premières et les dernières, sont écrites dans le livre de Samuel le voyant, dans le livre de Nathan, le prophète, et dans le livre de Gad, le prophète,
Lorsque ce verset nous dit : les premières et les dernières, il nous dit en réalité : "toutes". Cette façon de parler sera bien plus présente dans le deuxième livre des chroniques, où la même notion de premières et dernières pour signifier une totalité sera utilisée pour parler de la vie de plusieurs rois :
- 2 Chroniques 12.15 : (Roboam)
- 2 Chroniques 16.11 : (Asa)
- 2 Chroniques 20.34 : (Josaphat)
- 2 Chroniques 25.26 : (Amatsia)
- 2 Chroniques 26.22 : (Ozias)
- 2 Chroniques 28.26 : (Achaz)
- 2 Chroniques 35.27 : (Josias)
2 – L'Alpha et l'Oméga.
- Apocalypse 1.8 : Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant.
- Apocalypse 21.6 : Et il me dit: C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement.
- Apocalypse 22.13 : Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
Dans ces trois seules énonciations, Jésus nous annonce trois choses successives, qui bien que portant une différence, sont exactement les mêmes. C'est la raison pour laquelle il commence chacun de ses phrases par la même affirmation : Je suis l'alpha et l'oméga, mais poursuit par des précisions différentes de la même chose.
a) Apocalypse 1.8 : Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant.
Dans ce premier verset, Jésus reprend donc la notion de premier et de dernier, mais il la fait suivre par : celui qui est, qui était, et qui vient. Il dit donc qu'il est au début, à la fin, et au milieu, appuyant la compréhension que les livres des chroniques nous donnaient. C'est pour cela que cette façon de se présenter va toucher à son terme et que c'est même la dernière fois que Jésus dira qu'il est : celui qui est, qui était, et qui vient, parce que la fois suivante où il choisira cette forme de présentation, on dira de lui : qui es, et qui étais, parce qu'il aura pris possession de son règne (Apocalypse 11.17). Il sera donc formellement le commencement et la fin, l'accomplissement de toute chose.
En outre, la description de ce que représente l'alpha et l'oméga inclut la précision du Dieu Tout Puissant. Comme je le disais auparavant, cette appellation de Dieu n'est jamais présente dans la nouvelle alliance, en dehors du livre de l'Apocalypse. Elle renvoie directement à l'ancienne alliance. L'affirmation de Jésus faite dans Apocalypse 1.8 représente donc le fait qu'il est le Dieu de l'ancienne alliance.
b) Apocalypse 21.6 : Et il me dit: C'est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin.
La fois suivante et la suite directe de la première, dans le sens qu'elle porte. Jésus précise que : C'est fait. Il passe donc de celui qui est le début, la fin et tout ce qu'il y a entre, à celui qui, ayant tout mené à son terme, a achevé ce qui était entre le commencement et la fin. Or, s'il n'y a rien entre le commencement et la fin, alors le commencement et la fin sont la même chose et Jésus devient tout. Ce qui est sorti de lui y retourne pour qu'il ne reste que lui et lui seul.
Il nous fait cas, ici, de sa victoire sur la croix. En affirmant : c'est fait, il ne fait que répéter : tout est accompli (Jean 19.30). La suite de la description de l'alpha et l'oméga est parlante : A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. Cette promesse n'est pas pour le ciel, mais pour la terre. La source de l'eau de la vie donne la vie, or : c'est l'esprit qui vivifie (Jean 6.63), c'est donc de l'Esprit que Jésus parle. Ce qu'il dit c'est que maintenant que tout est accompli, maintenant que la réconciliation est actée, celui qui veut de Dieu recevra le Saint-Esprit. C'est donc une présentation de l'alpha et l'oméga comme le Dieu de la nouvelle alliance.
c) Apocalypse 22.13 : Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.
Cette troisième version de la même chose porte la dernière compréhension.
Jésus se présente toujours comme étant l'alpha et l'oméga, mais continue d'en détailler la signification en faisant suivre cette affirmation par une nouvelle précision. Il est le premier et le dernier.
S'il est le premier, c'est qu'il n'y en avait pas avant lui.
S'il est le dernier, c'est qu'il n'y en a plus après lui.
Dans cette dernière affirmation de sa personne il pose le fait que nous soyons définitivement en lui, pour l'éternité. C'est une partie intégrante de son nom. Dans cette dernière façon de se présenter, il parle uniquement à ceux qui ont cru ou dit qu'ils croyaient en lui. Les deux versets qui suivent vont nous faire une précision intéressante :
- Apocalypse 22.14-15 : Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d'avoir droit à l'arbre de vie, et d'entrer par les portes dans la ville! 22.15 Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!
Lorsque Jésus nous parle de ceux qui ont lavé leurs robes, il parle spécifiquement de la foule qui se tient devant le trône et devant l'agneau :
- Apocalypse 7.9 : Après cela, je regardai, et voici, il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l'agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains.
Devant ce spectacle, un des 24 vieillards de la salle du trône va demander à Jean qui sont ces personnes avec des robes blanches, uniquement pour le lui révéler, en disant : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation; ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau (Apocalypse 7.14). Il en ressort donc que lorsque Jésus se présente pour la troisième fois comme étant l'alpha et l'oméga, il ne le fait plus pour représenter l'ancienne alliance, ni la nouvelle ; il le fait pour représenter l'unité entre les deux, dans l'éternité. Il parle à tous ceux qui avaient une robe, même ceux qui l'ont souillé. Le verset 14 parle de ceux qui l'ont lavé, le verset 15 parle de ceux qui ne l'ont pas fait.
3 - Dans notre vie de tous les jours.
Lorsque Dieu se présente comme l'Alpha et l'Oméga, il nous envoie autant une marque d'espoir, qu'un avertissement.
a) Une marque d'espoir.
Il nous rappelle qu'il est au commencement et à la fin du monde, et qu'il a tout sous son contrôle. Cette signification, bien que pleinement vraie, est une introduction à celle qui suit.
b) Un avertissement.
En nous affirmant qu'il est l'alpha et l'oméga, Jésus nous rappelle qu'il termine ce qu'il a commencé, ce qui fait lien avec ce qu'il disait à Jérémie : je veille sur ma parole, pour l'exécuter (Jérémie 1.12). En faisant cela, il affirme également qu'il n'est pas l'oméga de nos alphas. Il ne termine pas ce que nous commençons, il y met fin, c'est tout à fait différent. Sa promesse est que tout ce qu'il a démarré, il s'engage à le terminer.
Il a été un homme, il peut comprendre nos désirs et nos envies, mais s'il n'y a pas cédé, ça n'est pas pour céder aux nôtres. Peu importe l'apparence que vous donnerez à vos projets, Dieu n'a pris absolument aucun engagement les concernant, vous êtes seuls. Nous sommes dans une période où Dieu peut encore se trouver, et il nous accorde ce temps pour le chercher. On peut le consacrer à faire toute sorte de choses, mais Dieu ne sera que dans celles qu'il a préparées, initiées, et démarrées, toutes les autres s'effondreront avec ce monde dans lequel nous vivons.
L'avertissement est donc double, si nous nous lançons dans ce qui n'est pas de lui, nous n'irons nulle part, et ce, dans tous les sens du terme, parce que pendant que nous nous battrons pour accomplir notre propre volonté, lui accomplira la sienne ; et, à porter nos regards sur ce qu'il n'a pas initié, nous perdons de vue celui qui a de l'importance.
Tous ceux qui agissent de la sorte, prennent sérieusement le risque d'entendre ce que Jésus déclarait dans Matthieu 7.23 : Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. Parce que l'iniquité dont il est fait mention ici n'est pas de voler ou de tuer, mais de faire des choses qui ont l'apparence de la sainteté. Leurs iniquités sont de chasser des démons et de guérir des malades, parce qu'ils ne l'ont pas fait en regardant à Jésus, mais en se servant de lui. Ils ont voulu la gloire de guérir et de chasser des démons, ils ont voulu que l'attention soit sur eux. Malgré les apparences, ils n'ont pas voulu de Jésus pour lui-même.
C'est de cela que Jésus nous prévient dans son nom, il est à l'accomplissement de ce qu'il initie, et de rien d'autre.
Ce que vous commencerez il ne le bénira pas, mais ce qu'il commencera en vous et à travers vous, il s'engage à le mener à la perfection. Il est inutile de prier pour que Dieu bénisse vos projets, priez plutôt pour qu'il vous indique les siens. Ses pensées ne sont pas les nôtres, et nos actions ne sont pas les siennes (Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l'Éternel : Esaïe 55.8). Ca n'est pas parce que nos projets nous ont rendu riches et que nous sommes "enfants de Dieu" que cela signifie que cela soit sa volonté. Trop souvent nous confondons les apparences et les fruits. Nous devons produire des fruits, pas des apparences. Il est venu pour le salut de nos âmes, pas de celui de nos comptes en banques. Toutes ces choses sont des détails, des maillons de la chaîne de bien des croyants qui pourtant affirmeront que c'est un signe de la grâce de Dieu, lorsque cela prend le temps qu'ils devraient consacrer à Dieu, à leur couple ou à leurs enfants. Ils se consoleront en disant que c'est un sacrifice et en profiteront pour profaner celui de Jésus en prétendant qu'il pourrait y avoir le moindre rapport entre les deux. Ils clameront haut et fort tout le bien qu'on peut faire avec toutes ces richesses, mais seront incapables de s'en séparer.
Tout l'or du monde ne vaut pas le salut d'une âme.
Dieu ne sera jamais l'oméga de nos alphas, et nous ne serons jamais les omégas de ses alphas. Ce qu'il commence, il le termine, et si nous obéissons, il le fera à travers nous, sinon, il le fera à travers quelqu'un d'autre.