Ces versets mal compris.

Il existe de très nombreux versets dans la Parole de Dieu que nous ne comprenons que partiellement, d'autres que nous ne comprenons pas du tout. Il existe également d'autres versets qui sont tout simplement très mal compris. Nous sommes passés dessus en croyant les avoir compris et nous sommes passés à côté de notions parfois très importantes.

Lorsqu'un de ces versets me passera par la tête, je le noterai ici, en en profitant pour l'expliquer.

L'homme ne peut me voir et vivre (Exode 33.20).

J'ai placé mon arc dans la nue (Genèse 9.11).

Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste (Matthieu 27.19).

Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète (Amos 7.14-15).

Heureux ceux qui n'ont pas vu (Jean 20.29).

Maudis Dieu, et meurs! (Job 2.9).

Aimez-vous les uns les autres (Jean 13.34-35).

Jésus pleura (Jean 11.35-36).

Il lutta avec l'ange, et il fut vainqueur (Osée 12.3-4).

Dieu résiste aux orgueilleux (Jacques 4.6).

Chercher premièrement (Matthieu 6.25-34).

Tout est possible à celui qui croit (Marc 9.23).

Les premiers seront les derniers (Matthieu 20.8-16).

Vous sèmerez la huitième année (Lévitique 25.22).

Il en fera de plus grandes (Jean 14.12).

Les livres qu'on écrirait (Jean 21.25).

Allez vous montrer aux sacrificateurs (Luc 17.11-19).

Tous ensemble assidus au temple (Actes 2.44-47).

Une épée quelconque à deux tranchants (Hébreux 4.12).

Tout ce que vous lierez (Matthieu 18.18).

Lier l'homme fort (Matthieu 12.29).

Laissez venir à moi les petits enfants (Matthieu 19.14).

L'homme ne peut me voir et vivre.

Exode 33.20 : L'Éternel dit: Tu ne pourras pas voir ma face, car l'homme ne peut me voir et vivre.


Ce verset fait partie des plus mal compris. On passe généralement dessus en le prenant littéralement. Malheureusement, en faisant cela, on se prive de l'une des choses qui a le plus de valeur dans la Parole de Dieu. La volonté sans limite de nous rapprocher de Lui. En prenant ce verset littéralement, on pose une frontière que nous acceptons tacitement de ne jamais franchir.

Nous acceptons que nous ne pouvons pas voir sa face.

Pourtant ce que ce verset dit est exactement l'inverse. C'est un appel de Dieu à des enfants qui l'aiment assez pour ne pas craindre de perdre leur vie par amour pour lui. Si vous ne le regardez pas de peur de perdre votre vie, alors votre vie a plus d'importance que lui.

J'ai placé mon arc dans la nue.

Genèse 9.11 : J'établis mon alliance avec vous: aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du déluge, et il n'y aura plus de déluge pour détruire la terre.


Les croyants se rassurent souvent avec ce verset, alors qu'il n'a jamais été là pour nous rassurer, mais pour nous avertir. Dans la logique de Dieu, qui sera retranscrite dans les pratiques de son peuple, il n'y a que deux manières de purifier quelque chose de souillé.

La première purification se fait par l'eau, et c'est ce qui s'est passé avec le déluge. La terre était entièrement pervertie, alors il l'a passée par les eaux du déluge. Il en va de même avec les eaux du baptême, c'est la première purification, qui permet au Saint Esprit de venir afin de nous préparer au feu.

Lorsque Dieu dit à Noé et sa descendance qu'il n'enverra plus les eaux du déluge sur la terre, il ne dit pas ça pour qu'ils ne s'inquiètent pas, mais pour les prévenir que si la terre venait à être à nouveau entièrement pervertie, alors il n'enverra plus l'eau parce que l'eau aura prouvé ne pas être suffisante.

La fois prochaine, il enverra le feu.

Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste.

Matthieu 27.19 : Pendant qu'il était assis sur le tribunal, sa femme lui fit dire: Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en songe à cause de lui.


Il est communément admis que la femme de Pilate a reçu un songe de Dieu, mais il n'en est rien. C'est Satan qui la pousse pour qu'elle essaye de faire libérer Jésus. Satan voulait empêcher la naissance de Jésus, et il a massacré de nombreux bébés pour cela, mais à partir de l'instant où Jésus est là, il lui faut empêcher le sacrifice. C'est pour cela qu'il parlera à travers la bouche de Simon en reprenant Jésus lorsque ce dernier annoncera son sacrifice. Satan savait, et ne voulait pas que cela arrive.

C'est pour cela que la femme de Pilate reçoit un songe sur Jésus, Satan veut dissuader Pilate de tuer Jésus. Pilate fera également ce qu'il pourra pour épargner Jésus, mais la haine des Juifs était plus grande que sa propre volonté.

On confond malheureusement les choses trop fréquemment. Jésus est venu pour se sacrifier à notre place, Satan voulait l'en empêcher.

Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète.

Amos 7.14-15 : Amos répondit à Amatsia: Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète; mais je suis berger, et je cultive des sycomores. L'Éternel m'a pris derrière le troupeau, et l'Éternel m'a dit: Va, prophétise à mon peuple d'Israël.


Cela ne signifie pas qu'il ne soit pas prophète, mais au contraire qu'il l'est. Ce que le prophète Amos dit ici c'est qu'il ne faut pas le confondre avec les faux prophètes qui se cooptent de père en fils, mais que c'est Dieu qui l'a choisi et établi. Ce qui en fait malheureusement un verset très parlant dans le siècle que nous vivons.

Heureux ceux qui n'ont pas vu.

Jean 20.29 : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru!


Dans la Parole de Dieu, les choses sont généralement noires ou blanches. Dans le cas présent, nous avons Jésus qui nous dit que si on a besoin de voir pour croire c'est bien et que si on n'en a pas besoin c'est mieux. C'est une façon de faire très peu commune, probablement une des seules fois où cette façon de faire a lieu. La raison en est le sens réel de ce verset.

C'est en réalité un avertissement concernant la fin des temps. En substance, cela nous prévient que nos yeux pourront être trompés, et que celui qui n'a pas besoin de ses yeux pour croire se portera mieux que celui pour qui les signes qu'il verra seront des occasions de chute.

Le livre de l'Apocalypse nous prévient que la bête fera des prodiges jusqu'à faire descendre du feu du ciel. Celui qui n'a pas besoin de ses yeux pour croire sera moins susceptible de se faire berner.

Maudis Dieu, et meurs!

Job 2.9 : Sa femme lui dit : Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis Dieu, et meurs!


Le texte original dit Bénis Dieu, et meurs ! ce qui n'est pas tout à fait la même chose. La femme n'est pas coupable d'avoir poussé son mari à maudire Dieu, mais de l'avoir conseillé d'abandonner le combat. C'est pour cela qu'il lui répondra dans le verset suivant : Quoi! nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal! Il n'a aucune réaction sur le fait qu'elle lui aurait dit de maudire Dieu. Or, vu l'intégrité du personnage, une telle affirmation aurait vu une réaction. 

Aimez-vous les uns les autres.

Jean 13.34-35 : Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.


Il faut voir en plus de ce qui est écrit dans ce passage, ce qui n'y est pas inscrit, mais clairement sous-entendu. Si nous avons de l'amour les uns pour les autres, ce sera un signe que nous sommes des disciples de Jésus. Cela signifie que ce n'est pas la manière de faire du monde, et que ceux du monde ne s'aiment pas les uns les autres.

Ce verset signifie donc que les temps de la fin seront une période où les dissensions seront très fortes parmi les peuples, et où l'amour sera totalement absent des non-croyants.

Jésus pleura.

Jean 11.35-36 : Jésus pleura. Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait.


C'est marrant de constater que le verset le plus court de la parole de Dieu, et probablement le plus connu, ne serait-ce que parce qu'il est le plus facile à apprendre, est également un verset que personne ne semble comprendre. La croyance commune est de considérer que la déclaration des juifs est bonne. Personne ne se disant que le nombre de fois où ce que croient les juifs était exact est plutôt faible. Pourtant, en dehors de ce que disent les juifs, rien ne dit que c'est pour cela qu'il pleura.

Ce passage de l'évangile de Jean fait écho à un passage de la Genèse, celui qui concerne la première fois où les frères de Joseph viennent lui parler après le deuil qui suivit la mort de Jacob.

  • Genèse 50.15-17 : Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent: Si Joseph nous prenait en haine, et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait! Et ils firent dire à Joseph: Ton père a donné cet ordre avant de mourir: Vous parlerez ainsi à Joseph: Oh! pardonne le crime de tes frères et leur péché, car ils t'ont fait du mal! Pardonne maintenant le péché des serviteurs du Dieu de ton père! Joseph pleura, en entendant ces paroles.

Ici, Joseph ne pleure pas parce qu'il est ému par les paroles de son père. Il pleure parce qu'après des décennies à s'occuper de son père et de ses frères, ces derniers n'ont toujours pas compris qui il est. Après des décennies où il les a fait profiter des meilleures terres d'Égypte, où il a pourvu à leurs moindres besoins, où il les a placés à la tête des troupeaux de pharaon, ils le regardent toujours de la manière dont ils le voyaient en Canaan.

  • Genèse 37.4 : Ses frères virent que leur père l'aimait plus qu'eux tous, et ils le prirent en haine. Ils ne pouvaient lui parler avec amitié.

Joseph pleure parce qu'il voit la misère spirituelle de ses frères. C'est exactement pour la même raison que Jésus pleure.

Le verset 'Jésus pleura' est toujours pris de manière isolée, mais si certains versets peuvent s'expliquer d'eux-mêmes, c'est impossible pour celui-là. Il faut bien connaître la situation globale, ne serait-ce que pour savoir si Jésus pleure de tristesse ou de rire. Or, le passage complet nous dit ce qui suit :

  • Jean 11.21-36 : Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. Mais, maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera. Jésus lui dit: Ton frère ressuscitera. Je sais, lui répondit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit: Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? Elle lui dit: Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir dans le monde. Ayant ainsi parlé, elle s'en alla. Puis elle appela secrètement Marie, sa sœur, et lui dit: Le maître est ici, et il te demande. Dès que Marie eut entendu, elle se leva promptement, et alla vers lui. Car Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il était dans le lieu où Marthe l'avait rencontré. Les Juifs qui étaient avec Marie dans la maison et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, disant: Elle va au sépulcre, pour y pleurer. Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus, et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds, et lui dit: Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort. Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému. Et il dit: Où l'avez-vous mis? Seigneur, lui répondirent-ils, viens et vois. Jésus pleura. Sur quoi les Juifs dirent: Voyez comme il l'aimait.

Or dans ce passage, on retrouve ce qui était déjà présent dans ce que je soulevais concernant Joseph. Jésus leur a dit ce qui allait se passer, mais personne n'a écouté, personne n'a changé sa façon de voir, de comprendre les choses. Les juifs et Marthe ne croyaient pas que Jésus ressusciterait Lazare, il leur a dit  qu'il allait le faire, mais personne ne l'a cru. Ils ne l'ont pas rejeté ouvertement, continuant de le considérer comme le Seigneur, simplement, ils ne l'écoutaient pas.

C'est pour cela que Jésus pleura, parce que ces gens l'aimaient, le reconnaissait comme le Seigneur, mais ne le croyaient pas. Ils étaient sous le joug de la tristesse, au lieu de se réjouir avec Jésus.

Il lutta avec l'ange, et il fut vainqueur.

Osée 12.3-4 : Dans le sein maternel Jacob saisit son frère par le talon, Et dans sa vigueur, il lutta avec Dieu. Il lutta avec l'ange, et il fut vainqueur, Il pleura, et lui adressa des supplications. Jacob l'avait trouvé à Béthel, Et c'est là que Dieu nous a parlé.


Cette bataille opposant Jacob à l'ange m'avait toujours posé problème. Était-ce réel ou spirituel ? Ce verset semble montrer que c'était en réalité une intercession. Ces deux versets nous disent successivement que Jacob a lutté contre Dieu et contre un ange. Il s'agit donc de l'appellation de Dieu 'ange de l'Eternel' qui représente généralement le Fils de Dieu avant qu'il ne soit incarné en Jésus.

On nous précise qu'il a pleuré et fait des supplications, ce qui est le signe d'une intercession ou d'une repentance. Dans le contexte, il semblerait que tous les éléments d'une intercession soient présents.

Après avoir fui son frère Esaü 20 ans auparavant, il est devenu à peine plus qu'un serviteur dans la maison de son cousin Laban. Mais avec les années, il s'en est libéré et s'en retourne chez lui. Avec nos yeux humains, Jacob paraît bien chétif; il a d'abord fui son frère, puis semble s'être soumis pendant 20 ans à son cousin. Là, il sait qu'il va faire face à ce même frère qu'il a fui 20 ans auparavant, et il craint pour ses enfants, mais pas pour lui. C'est pour cela qu'il fait deux camps, et qu'il passe lui-même devant. Il ne craint plus pour sa vie, elle ne lui appartient plus depuis longtemps, mais il craint pour eux, qui sont porteurs de la promesse de Dieu. Ce qui me fait penser qu'il fait cela pour ses enfants, c'est sa blessure à la hanche. En hébreu cela se dit 'Yarek', c'est le même mot que pour la cuisse, et cela représente la fertilité masculine. En ajoutant à cela les affirmations du prophète Jérémie : Après m'être détourné, j'éprouve du repentir; Et après avoir reconnu mes fautes, je frappe sur ma cuisse; Je suis honteux et confus, Car je porte l'opprobre de ma jeunesse (Jérémie 31.19), on peut imaginer que Jacob a intercédé toute la nuit au sujet de ses enfants, parce qu'il craignait la réaction de son frère Esaü à leur rencontre prochaine. Dans la violence de son intercession, il s'est blessé lui-même à la hanche à en boiter.

Il faut comprendre que ce qu'on prend pour de la fuite et de la faiblesse de la part de Jacob, concernant Esaü et Laban, est vu par Dieu comme une victoire. Il nous dit dans le livre de l'Exode car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur (Genèse 32.28). Son combat contre Dieu c'est l'intercession qu'il vient de mener, celui contre les hommes, les deux que je viens de citer. A peine cette intercession terminée, il fait jour, il lève les yeux, et son frère arrive.

Dieu résiste aux orgueilleux.

Jacques 4.6 : Il accorde, au contraire, une grâce plus excellente; c'est pourquoi l'Écriture dit: Dieu résiste aux orgueilleux, Mais il fait grâce aux humbles.


Tout d'abord, lorsque Jacques nous dit : l'Écriture dit, il fait allusion au troisième chapitre des proverbes :

  • Proverbes 3.34-35 : Il se moque des moqueurs, Mais il fait grâce aux humbles; Les sages hériteront la gloire, Mais les insensés ont la honte en partage.

Dieu peut prononcer des sentences sur les incroyants, mais sa parole est destinée aux croyants. Les orgueilleux dont il fait cas ici ne sont pas dans le monde, mais dans l'Église. Le sens de ce verset paraît tellement évident qu'on n'y réfléchit pas vraiment. En réalité, on l'admet plus qu'on ne le comprend. Pourtant sa compréhension est d'autant plus importante qu'on est en plein dans l'époque où il va prendre toute sa dimension. Les rassemblements de croyants dans des lieux faussement appelés 'églises' se donnent des apparences qui sont loin de la réalité. L'église est orgueilleuse, elle prétend avoir la vérité au lieu de la suivre. La parole de Dieu nous dit : Je te juge sur tes paroles (Luc 19.22), et ce verset doit être rapproché du sujet qui nous concerne en ce moment.

Beaucoup de personnes s'étonnent que certains passages de la parole de Dieu montrent des situations où des personnes font des choses qui nous semblent terribles, mais ne sont pas sanctionnées. D'un autre côté, certains font des choses qui paraissent bénignes au regard des premières, mais subissent un jugement immédiat. 

Le jugement de Dieu ne peut cependant pas s'exercer en dehors de la justice, parce que le trône de Dieu est fondé sur sa justice. Ethan nous disait : La justice et l'équité sont la base de ton trône (Psaumes 89.14). Si Dieu prononce un jugement qui ne soit pas juste, alors son trône s'effondre, et le diable gagne. C'est en prenant tout cela qu'on réalise la signification du verset qui est le sujet de cette explication.

Ceux qui ont l'orgueil de prétendre être proche de Dieu, seront jugés comme étant proche de Dieu et subiront une peine qui sera épargnée à ceux qui ont l'humilité de reconnaître qu'ils sont loin. Les croyants ne se séparent pas entre ceux qui sont proches de Dieu et ceux qui sont loin, nous sommes tous loin de lui. Les croyants se séparent entre ceux qui pensent être proches et ceux qui pensent ne pas l'être. C'est de l'arrogance de prétendre que parce que Dieu est proche de nous, nous serions proches de lui, et l'arrogance précède la ruine, Et l'orgueil précède la chute. Mieux vaut être humble avec les humbles Que de partager le butin avec les orgueilleux (Proverbes 16.18-19).

Nous pouvons et nous devons nous approcher de lui avec confiance et dans la reconnaissance de sa grandeur qu'implique l'humilité.

  • Hébreux 4.16 : Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins.

Celui qui a peur de Dieu se tiendra volontairement éloigné, celui qui le craint, s'approchera dans la confiance que le jugement de Dieu sera juste, celui qui l'aime s'approchera sans restriction, parce que la crainte triomphe de la peur, et l'amour triomphe de la crainte. 

  • 1 Jean 4.18 : La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour.

Nous sommes tous petits comparé à lui, et aucun de nous n'a le droit de se jauger au regard des autres. Dieu est le seul référent. Celui qui est orgueilleux pense qu'il vaut plus qu'un autre, il a fauté en se jugeant non pas comparé à Dieu, mais comparé aux hommes. Ses paroles le condamnent (Matthieu 12.37) parce qu'il s'est approché de Dieu en regardant le monde. Il est comme Simon qui regarde les arbres et le vent qui agit dans ses branchages, alors qu'il marche vers Jésus. Celui qui, en face de Dieu se croit grand, regarde le monde, seul moyen pour lui de se croire grand. Celui qui regarde Dieu, quelle que soit sa position sur terre, ne peut que se voir petit.

L'orgueilleux sera jugé selon ses propres paroles, s'il prétend être proche du soleil, le soleil le brûlera. L'humble de son côté, ne fait pas de ses certitudes sa maison, il demeure sous l'abri du Très Haut et donc Repose à l'ombre du Tout Puissant (Psaumes 91.1), le Seigneur lui fera grâce.

Cherchez premièrement le royaume.

Matthieu 6.33 : Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus.


  • Matthieu 6.25-34 : C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans des greniers; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux? Qui de vous, par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Considérez comment croissent les lis des champs: ils ne travaillent ni ne filent; cependant je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et qui demain sera jetée au four, ne vous vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu de foi? Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas: Que mangerons-nous? que boirons-nous? de quoi serons-nous vêtus? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine.

Là, on a le parfait candidat pour cette rubrique, l'un des versets les plus massacrés par les explications qui lui sont apportées. Malheureusement, c'est normal qu'il en soit ainsi, parce que ce verset anéantit complètement toute la doctrine américano-démoniaque tendant à faire croire que la santé et la richesse des croyants sont un but de Dieu, alors que ça n'est qu'un moyen. Ces démoniaques posent comme obligatoire quelque chose qui n'est qu'un moyen de diriger vers un but, ce but étant Jésus. Ca n'est pas le lieu de parler de cette doctrine de pucerons spirituels, donc je vais me recentrer.

Il y a plusieurs choses à comprendre pour cerner correctement ce verset, et il est difficile d'en faire un classement d'importance, je vais donc juste les citer et les expliquer successivement.


1 - CES choses.

La première que je citerai sera une omission dans sa récitation. On entend le plus souvent que "toutes choses nous serons données par-dessus", mais c'est faux, Jésus n'a jamais dit ça et ça ne l'engage donc pas. Ceux qui le proclament risquent d'attendre longtemps, aussi longtemps qu'ils le croiront. Cela aura au moins le mérite de faire comprendre que "croire" ne suffit pas. Jacques nous disait que les démons aussi croient, et qu'ils tremblent (Jacques 2.19).

Dans son affirmation, Jésus nous disait que la récompense de ceux qui feront ce qu'il vient de dire, et qu'ils recevront d'office les choses dont ils viennent de parler, et non pas toutes les choses qu'ils veulent. Les choses dont ils viennent de parler sont les suivantes :

  • La nourriture et le vêtement (Matthieu 6.25)
  • La boisson (Matthieu 6.31)

Il n'a parlé de rien d'autre. Je ne dis pas qu'il ne peut pas vous donner autre chose, mais on notera tout de même que la signification profonde est que la provision qui était présente au commencement, l'est toujours aujourd'hui. Dieu donnait à Adam la nourriture et la boisson, et quand il a chuté, c'est également lui qui a pourvu à ses vêtements. C'est également la condition dans laquelle se trouvait Jésus, il n'avait pas un endroit où poser sa tête, mais il avait toujours le manger, le boire et le vêtement. Bien sûr, c'est moins glamour que de prétendre que vous aurez tout ce que vous voulez, mais ça a au moins le mérite d'être vrai.

Dieu s'est engagé à systématiser une conséquence à une cause.


2 - Cherchez premièrement.

Deux mots, et deux choses à comprendre.


a) Chercher.

La première chose à comprendre est la signification de chercher. Le mot Grec est "Zeteo", et ses significations sont les suivantes :

Chercher dans le but de trouver

  • Chercher une chose
  • Chercher à résoudre, par la pensée, la méditation, le raisonnement, en s'interrogeant
  • Rechercher, désirer, viser à, s'efforcer de

Chercher, c'est-à-dire exiger, demander

  • Implorer, demander quelque chose de quelqu'un

Ce qui en ressort, c'est que cette recherche ne se fait pas avec des œuvres, mais en nous. Jésus dit dans l'évangile de Luc : On ne dira point: Il est ici, ou: Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous (Luc 17.21) (le sens de "au milieu de vous" est "en vous").

Ce doit donc être une recherche non négociable, qui ne se fait pas par les œuvres, mais par l'introspection.

(NOTA : ceux qui cherchent ne cherchent pas toujours dans le but de trouver, ici, le but n'est pas la recherche, mais la chose recherchée).


b) Premièrement.

Premièrement ne signifie pas qu'il y aura un deuxièmement. Ce que cela nous dit, c'est que quoi que vous puissiez désirer, placer avant cette chose le fait de rechercher le royaume et la justice de Dieu. Ca ne dit pas qu'une fois que vous l'aurez trouvé, vous pourrez passer à la recherche suivante, qui, somme toute, n'est rien d'autre que la satisfaction de la chair. Ce que cela dit, c'est simplement de d'abord vous occuper de cela. N'anticipez pas le reste, ne vous dites pas "lorsque j'aurais fini ça , je ferais ça". Faites les choses dans l'ordre que Dieu donne. Plus vous avancerez dans cette recherche, plus vous comprendrez qu'il n'y aura jamais de deuxièmement.

Gardez en tête le dernier verset de ce passage : A chaque jour suffit sa peine. "Premièrement" représente ce que vous devez faire aujourd'hui, demain n'existe pas. Ne porte pas la peine de demain.


3 - Le royaume ET la justice.

Une autre erreur dans la compréhension de ce verset et de séparer le royaume et la justice de Dieu, de les considérer comme étant la recherche du royaume de Dieu et la recherche de la justice de Dieu. Un peu comme si on pouvait confier la recherche à deux équipes séparées qui pourraient unir leurs trouvailles à la fin de la journée. En les séparant, on détruit la vérité que Jésus a mise dans ce verset. Parce que le royaume est inséparable de la justice, vous ne pouvez avoir l'un sans avoir l'autre. Vous ne pouvez prétendre que lorsque vous aurez trouvé le premier, alors vous chercherez le second. Il n'y a pas de premier et de second, mais une seule chose qui s'appelle le royaume et la justice de Dieu.

Les proverbes nous apprennent qu'un royaume ne peut être affermi que par la justice (Proverbes 16.1 + Proverbes 29.4), ce qui signifie qu'un royaume ne peut pas durer sans justice, or, le royaume des cieux, selon Daniel, ne sera jamais détruit (Daniel 7.14), ce qui fait qu'il sera éternellement indissociable de la justice.


a) La justice en elle-même.

Même le simple mot "justice" est mal compris. Il est majoritairement compris comme étant le fait de demander à ce qu'on nous fasse justice, mais en réalité il s'agit de demander à être jugé. Cette notion est si peu enseignée qu'elle peut paraître étrange pour beaucoup. La mauvaise compréhension vient de l'amalgame entre jugement et condamnation d'une part et dans le fait que ceux qui sont en Christ sont déjà jugés.

La justice, ici, fait cas de la volonté de progresser, de s'approcher plus du trône de Dieu. Le seul moyen est de procéder à une sanctification par étape. Au fur-et-à-mesure de notre progression, ce qui n'était pas encore un empêchement parce que nous étions plus éloignés, devient un mur infranchissable. Le jugement que nous devons rechercher, c'est Dieu qui pointe du doigt ce qui nous empêche d'avancer plus près de lui.


b) Le royaume en lui-même.

Quand vous cherchez quelque chose concernant l'expression "royaume des cieux" ne vous fatiguez pas à ouvrir un autre évangile que celui de Matthieu. Cette expression est citée 32 fois, alors qu'elle est totalement absente du reste du nouveau testament. Parmi ces 32 fois, dans 10 des cas, c'est pour nous dire à quoi il est semblable, et dans un unique cas, pour nous dire à quoi il sera semblable (la parabole des 10 vierges). Ce serait cependant long de détailler, alors je vais recentrer sur la signification dans ce verset.

Comme Jésus le disait, son royaume n'est pas de ce monde (Jean 18.36), et le seul moyen d'y pénétrer n'est pas un moyen physique. Pour y pénétrer, le seul moyen c'est les deux premiers baptêmes.

  • Jean 3.5 : Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu.


4 - A qui Jésus parle ?

  • Matthieu 4.24-25 : Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques; et il les guérissait. Une grande foule le suivit, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et d'au delà du Jourdain.

Dans la plupart des cas, et celui-ci en est un, Jésus parle à ses disciples en présence de la foule plus qu'il ne parle à la foule. D'ailleurs, généralement personne ne comprenait rien, et il prenait ensuite ses disciples à l'écart pour leur expliquer ce qu'il avait dit en présence de tous.

De nos jours, c'est donc une fois de plus à tous qu'il s'adresse, mais il ne peut être compris que par ceux qui lui appartiennent, parce que seul le Saint Esprit peut conduire dans toute la vérité. C'est le Saint-Esprit qui prend ce qui est à Jésus (la parole) et qui nous l'éclaire (Jean 16.14).

Si la parole écrite de Dieu (bible) est destinée aux croyants, son message est destiné à tous. On confond souvent deux choses pourtant opposées. Nous ne sommes pas censés faire ce qu'il y a dans la parole écrite de Dieu, mais apprendre de la parole écrite de Dieu (expliquée par le Saint-Esprit) comment faire ce que Dieu nous demande. La parole écrite de Dieu est un outil indispensable, mais c'est l'ouvrage de Dieu, pas le nôtre. Elle doit nous servir à apprendre comment faire l'ouvrage que Dieu nous demande d'accomplir. C'est pour cela que la parole écrite est destinée aux croyants, mais le message est pour tous.

Dans l'exemple de la parole, Jésus parle en présence de deux types de personnes. Ses disciples d'une part, et un parterre de personnes qui ne sont pas venues rechercher le royaume de Dieu, mais les miracles (que ce soit leur guérison ou leur délivrance). Jésus parle de telle sorte à inclure tout le monde dans ce qu'il dit, mais si ce qu'il dit il le dit à tous, tous ne peuvent pas le comprendre.


5 - Que dit-il ?

Ce qu'il dit est très simple, la seule chose que nous devrions chercher, c'est à nous approcher de Dieu selon les directives fondamentales qu'il avait déjà partagées, ne serait-ce que par l'exemple. C'est-à-dire de passer par les deux premiers baptêmes, donc l'eau et le Saint-Esprit, et de continuer ce que ces deux baptêmes ont commencé, donc de marcher dans la sanctification, sans laquelle personne ne peut s'approcher de Dieu. L'appartenance au royaume de Dieu, et donc à son roi, Jésus-Christ, a une conséquence qui doit se retrouver chez chacun des enfants de Dieu, l'envie de s'approcher de lui, et les tentatives continuelles de faire tout ce qui est nécessaire pour y parvenir, à chaque fois un peu plus.

Ca n'est pas étonnant, quand on voit l'importance de ce que véhicule ce verset, que tant de personnes en tordent le sens. Plus vous vous approcherez de Dieu, plus vous réaliserez votre éloignement, et alors le "premièrement" dont je parlais prendra tout son sens. Dieu pourvoira à ce qui est nécessaire, donc à vos besoins, il s'y est engagé. Par contre, au lieu de pourvoir à vos envies, il les purifiera.

Le royaume et la justice de Dieu étant inséparables, n'en chercher qu'un ne signifie pas que vous trouverez les deux, cela signifie que vous n'en trouverez aucun.

Tout est possible à celui qui croit.

Marc 9.23 : Jésus lui dit: Si tu peux!... Tout est possible à celui qui croit.


  • Marc 9.23 : Jésus lui dit: Si tu peux!... Tout est possible à celui qui croit.

Ce verset est souvent utilisé pour encourager, pour rassurer. "Tout est possible", "il te suffit de croire et c'est bon, tu peux tout accomplir, tout faire, tu n'as aucune limite". La conséquence étant qu'il finit par devenir le verset fondateur d'une croyance totalement erronée dans le concourt de Dieu à l'accomplissement de notre volonté, alors que le sens réel de ce verset est exactement l'inverse. Il parle de notre concourt à l'accomplissement de la volonté de Dieu.

Le problème s'amplifie lorsque l'on accole d'autres versets qui semblent dire la même chose :

  • Marc 11.23-24 : Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son coeur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. C'est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir.


Le problème dans la compréhension de ce verset (de ces deux versets en réalité), est la signification de "croire". Un passage de l'épître aux Hébreux nous en donne le sens réel, et permanent (pas uniquement dans ce verset).

  • Hébreux 4.1-6 : Craignons donc, tandis que la promesse d'entrer dans son repos subsiste encore, qu'aucun de vous ne paraisse être venu trop tard. Car cette bonne nouvelle nous a été annoncée aussi bien qu'à eux; mais la parole qui leur fut annoncée ne leur servit de rien, parce qu'elle ne trouva pas de la foi chez ceux qui l'entendirent. Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu'il dit: Je jurai dans ma colère: Ils n'entreront pas dans mon repos! Il dit cela, quoique ses oeuvres eussent été achevées depuis la création du monde. Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour: Et Dieu se reposa de toutes ses oeuvres le septième jour. Et ici encore: Ils n'entreront pas dans mon repos! Or, puisqu'il est encore réservé à quelques-uns d'y entrer, et que ceux à qui d'abord la promesse a été faite n'y sont pas entrés à cause de leur désobéissance,

Comme souvent, disséquer un texte aide à mieux le comprendre. Nous avons donc ici les affirmations suivantes :

  • Parole inefficace parce qu'elle n'a pas été crue (verset 2).
  • Ceux qui ont cru entrent dans le repos (verset 3)
  • Ceux qui ont eu la promesse n'y sont pas entrés à cause de leur désobéissance (verset 6)

En synthétisant de la sorte, on voit qu'il y a une opposition entre croire et désobéir. Cela pose la foi comme une obéissance et cela nous permet, par là-même, de comprendre avec plus de profondeur ce passage de l'épître de Jacques :

  • Jacques 2.18-20 : Mais quelqu'un dira: Toi, tu as la foi; et moi, j'ai les oeuvres. Montre-moi ta foi sans les oeuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes oeuvres. Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les oeuvres est inutile?

En comprenant qu'il n'y a pas de foi sans obéissance, on comprend mieux la raison pour laquelle Jacques appuie sur les oeuvres alors qu'on sait que les oeuvres ne sauvent pas, mais la foi seule (en Jésus, évidement). Il nous dit ici que si tu as la foi, alors tu obéis, et donc tu fais. Les oeuvres ne sauvent pas parce que n'importe qui peut en faire pour de mauvaises raisons, par contre elles peuvent attester de l'obéissance et donc de la foi en Jésus. C'est en cela que Jacques affirme pouvoir montrer sa foi par ses oeuvres. Ce qui en ressort, concernant le sujet de ce point, c'est que Jacques également considère que croire, c'est obéir. D'ailleurs l'écrivain de l'épître aux Hébreux nous disait également que Jésus est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel (Hébreux 5.9), alors que nous sommes sauvés par la foi. Donc la foi et l'obéissance sont indissociables.

Ainsi, le verset sujet de ce point, Jésus lui dit: Si tu peux!... Tout est possible à celui qui croit (Marc 9.23), signifie en réalité, Tout est possible à celui qui obéit. A partir du moment où Dieu nous demande quelque chose, alors nous pouvons la faire. Tout ce qui est nécessaire à l'accomplissement de la volonté de Dieu est possible. Ca n'est pas Dieu qui rend nos envies possibles, mais nous qui accomplissons les envies de Dieu. C'est dans ce même sens que le verset que j'avais associé à la compréhension de celui-ci, se comprend également. Le passage concerné était :

  • Marc 11.23-24 : Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son coeur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. C'est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir.

Si cette montagne se trouve où elle se trouve, c'est uniquement par la volonté de Dieu qui tient l'univers dans sa main. Ce serait une pure folie de croire que nous pouvons la déplacer sans qu'il soit à l'origine de cette décision. Dieu n'accomplit pas nos caprices, il accomplit nos demandes faites dans l'obéissance. Il doit toujours être au commencement de toute chose, d'autant plus lorsqu'il s'agit de nos demandes et de nos actions.

Jésus pouvait tout, parce qu'il était obéissant en toute chose.

Les premiers seront les derniers.

Matthieu 20.15-16 : Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon? -20.16Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.


  • Matthieu 20.8-16 : Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage; mais ils reçurent aussi chacun un denier. En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison, et dirent: Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur. Il répondit à l'un d'eux: Mon ami, je ne te fais pas tort; n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon? - Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

C'est impressionnant comme ce passage est mal compris. L'église, consciente d'être à la traîne, s'est hâtée d'interpréter ce verset le plus à son avantage possible, sans essayer de savoir si sa compréhension en était correcte. Elle justifie sa place de bonne dernière en prétendant qu'elle sera la première dans le royaume des cieux, au lieu de se rendre compte que cette mentalité risque fort de la disqualifier de la course.

En relisant doucement le passage, je suis sûr que presque tout le monde en comprendra le sens réel.

Nous sommes en présence de personnes qui, travaillant depuis longtemps, espéraient recevoir un salaire supérieur à celui qui a été perçu par d'autres ayant travaillé moins longtemps.

Ce que Jésus nous explique ici, c'est que le salaire est le même pour tous. L'intendant ne dit-il pas : Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi ? Il n'est pas question de payer l'un plus que l'autre, ou l'un moins que l'autre. Si Jésus paye les derniers embauchés en premier, cela ne change rien, c'est juste pour éprouver le cœur des autres. Si l'on voulait continuer la parabole, on peut dire que peu importe qui est payé en premier ou en dernier, il fait nuit, les étales sont fermées, personnes ne peut se servir de cet argent. En outre, les premiers sont toujours appelés "amis". 

Ce qui ressort réellement de cette parabole, c'est en premier lieu que le travail pour Dieu n'est pas payé à l'heure, mais à la tâche, et ensuite, que tout le monde est payé identiquement. Le verset en lui-même pose une boucle entre les premiers et les derniers. Le lendemain, l'intendant cherchera de nouveau des ouvriers et ce jour-là d'autres seront les premiers et d'autres seront les derniers.

Dans notre vie de tous les jours, nous oscillons toujours. Tantôt nous sommes les premiers, et tantôt nous sommes les derniers. Au final nous aurons tous autant, si tant est que nous ayons travaillé. Il y a des domaines où nous travaillerons des années et d'autres en seront au bénéfice, ils auront autant que nous en étant arrivés à la fin, mais nous aussi, nous serons au bénéfice de ce que d'autres auront mis des années à préparer.

Vous sèmerez la huitième année.

Lévitique 25.22 : Vous sèmerez la huitième année, et vous mangerez de l'ancienne récolte; jusqu'à la neuvième année, jusqu'à la nouvelle récolte, vous mangerez de l'ancienne.


Dans ce verset, qui ressemble à des conseils agraires, se dissimule une prophétie sur la fin des temps. Autant, certaines incompréhensions peuvent venir d'un manque d'attention, autant ça n'est pas le cas ici.

Ce verset doit être compris comme une parabole, les années doivent y être comprises comme représentant des périodes. La huitième année représente le début de la vie d'Adam en dehors du jardin d'Eden. Les sept premières étant fort logiquement les sept jours de la création.

La huitième année est donc la partie de l'histoire de l'humanité qui part de la sortie du jardin d'Eden, et qui va jusqu'à Jésus. Durant cette période, les hommes mangeront de l'ancienne récolte, ils seront donc sous la loi. Il en sera ainsi jusqu'à la neuvième année, année de la nouvelle récolte. C'est la période de la dispensation de la grâce.

L'ancienne récolte doit donc être la nourriture du peuple jusqu'à ce que la nouvelle soit là. De la huitième année, vers la neuvième.

Ce que cela annonce, c'est la dixième année, soit la période qui viendra après la venue de Jésus et la nouvelle récolte. Il va de soi que je parle du millénium. Or, le chiffre 10 représente la quantité maximale d'occurrences pour établir une chose. Lorsque quelque chose est dit 10 fois, ou est au nombre de 10, cela signifie qu'il n'est pas nécessaire d'aller au-delà, ce que cela tentait d'établir a été établi.

C'est exactement le cas ici. La fin de la dixième année sera donc la fin du millénium, moment du jugement terminal de satan. A partir de ce moment, tout a été établi, tout jugement a été prononcé, il n'est plus nécessaire d'aller au-delà. Il n'y a plus de périodes à venir.

Il en fera de plus grandes.

Jean 14.12-15 : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes.


  • Jean 14.12-15 : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m'en vais au Père; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Si vous m'aimez, gardez mes commandements.

Tout d'abord, je vais ajouter un deuxième passage qui, allant dans le même sens, apporte un éclaircissement :

  • Luc 16.10 : Celui qui est fidèle dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes, et celui qui est injuste dans les moindres choses l'est aussi dans les grandes

J'ai préféré mettre le passage de Luc en complément de celui de Jean parce que celui de Luc porte beaucoup plus de significations, et je ne vais m'intéresser qu'à celle qui se trouve également dans celui de Jean.


La première chose à comprendre est la raison pour laquelle l'explication que je vais donner ne frappe pas de suite les yeux. Cela tient à la manière charnelle dont nous identifions les choses. Dans la plupart des cas, l'identification d'une chose pouvant être grande et d'une autre pouvant être petite, se basera sur des critères qui n'ont rien de spirituel. Prenons en exemple un nombre de conversions :

Disons 1 conversion d'une part, et 1000 d'autre part. Humainement, nous aurions une forte tendance à penser que bien qu'une conversion soit déjà une raison de se réjouir, 1000 c'est mieux. Aussi, 1 conversion serait comparativement classée comme une petite chose, et 1000 comme une grande chose. Le problème est que cela pose la valeur comme une conséquence de la quantité, ce qui est totalement impossible concernant Dieu. Pourtant il y a bien une frontière qui sépare les petites et les grandes choses puisque Jésus lui-même fait une distinction entre les deux. Cette distinction ne peut qu'être spirituelle, parce que Jésus ne nous dit pas que nous ferons de plus grandes choses que lui au regard des hommes.

Les petites choses sont les choses qui sont écrites dans la Parole de Dieu, parce qu'elles sont déjà éprouvées. Ce sont les mises en pratique de ce qui est déjà écrit, comme la Sainte Cène, la prière et toutes les autres choses qui sont clairement déjà établies, et qui, étant dans la Parole, sont déjà éprouvées. Il n'est pas nécessaire de faire le moindre effort pour en établir la véracité. Ce sont ces choses que nous pouvons faire sans entendre Dieu. Il n'est pas nécessaire de l'entendre puisque la Parole est éprouvée. La plupart des personnes veulent entendre Dieu, elles s'imaginent telles des Moïse, pensant être prêtes à faire traverser le désert au peuple de Dieu, mais elles ne sont pas même en état de faire les choses déjà établies depuis des milliers d'années.

L'un des problèmes vient de ce que les gens veulent faire des choses qu'ils seraient les premiers à faire, ils veulent entendre des choses qui les mettront en avant, et ils se plaignent de ne rien entendre du tout. C'est l'une des raisons pour lesquelles les gens n'entendent pas Dieu. Au début il n'est pas nécessaire de l'entendre, parce que de toute façon, il dit à peu près toujours la même chose : lis ta Bible. Mais ce sont souvent des efforts qui n'amènent pas de notoriété particulière alors ils n'intéressent pas beaucoup de monde. Pourtant ce sont ces personnes qui finiront par entendre Dieu, mais les autres ne font pas le lien. Le faire serait admettre leur laxisme, et il n'en est pas question.

La fidélité dans les petites choses c'est la mise en pratique des bases de la Parole de Dieu. Sans ces bases, il n'est pas possible de construire sur du solide.

Les grandes choses, ce sont les choses que nous devons éprouver nous-même, à travers la Parole de Dieu. Quand nous avons été fidèles dans les petites, alors Dieu s'adresse à nous directement, il ajoute une nouvelle étape, celle où notre participation devient nécessaire dans le fait d'éprouver les choses. Ayant montré que nous voulions progresser en nous soumettant à la Parole, nous pouvons alors être utilisés dans des choses plus  spécifiques, plus personnelles. Ca explique également pourquoi le discernement est fortement attaché à la proximité de la Parole de Dieu. A force de faire ce qui est déjà écrit, le discernement augmente et nous donnera la capacité d'éprouver les choses que Dieu nous dira directement.

C'est également de cela dont parlait Jésus lorsqu'il disait que nous ferions ce qu'il a fait et que nous ferions des choses encore plus grandes. Jésus ne faisait qu'accomplir ce qui était écrit, il ne faisait rien d'autre. Les choses plus grandes sont celles qui, tout en étant conformes, ne sont pas écrites.

Les livres qu'on écrirait.

Jean 21.25 : Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on écrirait.


Ce verset est le plus souvent utilisé pour expliquer que Jésus a fait des choses qui ne sont pas écrites dans la Parole, et qu'il en aurait fait tellement que la terre entière ne pourrait pas contenir tous les livres que cela représenterait si on voulait les mettre par écrit. C'est une compréhension qui est non seulement fausse, mais qui en outre empêche de comprendre la réalité.

Premièrement, elle est ridicule en elle-même. S'il s'agissait d'expliquer ce qu'il a fait, il n'y a aucun moyen que la terre entière n'y suffise pas. Même si l'on écrivait un livre de 1000 pages pour chaque journée durant lesquelles il a servi sur terre, les ouvrages tiendraient dans mon salon. La raison pour laquelle cette compréhension est fausse est donc simplement le bon sens.

Le danger qu'il y a à croire cela est qu'on occulte la véritable signification de ce verset.

En réalité, Jean nous annonce que chacune des choses que Jésus a faites a tellement de significations que nous ne pourrions pas toutes les donner. En réalité, Jean a compris le principe même de la Parole de Dieu. Peu importe l'intensité de l'étude, peu importe le nombre de révélations, chaque compréhension est une porte vers de nombreuses autres.

A chaque fois que nous comprenons une chose, nous réalisons également l'existence de nombreuses autres dont nous n'avions aucunement conscience, et chacune de ces nouvelles choses, lorsque nous les comprendrons, nous en révéleront à leur tour de nouvelles.

Notre esprit humain ne peut pas appréhender la profondeur de ce que Dieu a fait. Combien de personnes sont capables de voir au-delà des guérisons et des délivrances que Dieu a opérées à travers Jésus ? Combien comprennent qu'en réalité Jésus n'a rien fait et rien dit. Cela paraît choquant ? Pourtant Jésus a déclaré : Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres (Jean 14.10). C'est pour cela que Jésus ne faisait que ce qu'il voyait au Père, il ne faisait rien de lui-même. C'est là le meilleur exemple des couches successives de compréhension, au fur-et-à-mesure de la progression spirituelle. L'enfant dans la foi lit la Parole et voit que Jésus guérit les malades, il regarde alors les gestes, les paroles prononcées, la situation générale, le contexte... et se basant là-dessus il croit qu'il a compris. Puis il grandit dans sa connaissance de Dieu et l'Esprit lui montre que Jésus se contentait de continuellement regarder au Père. Dès lors sa première compréhension des guérisons qu'opérait Jésus change. Cette simple compréhension de la guérison évoluera encore et encore, et à chaque croissance du croyant, elle croîtra à nouveau.

Il existe une infinité de niveaux de compréhensions dans chacune des choses que Jésus a faites. Nous ne pouvons comprendre pleinement une chose que dans la limite de notre capacité de compréhension. A chaque fois que nous nous approchons de Dieu, notre capacité de compréhension augmente et l'intégralité des choses que nous avions comprises acquiert une nouvelle dimension.

C'est pour cela que Jean précise bien : si on les écrivait en détail. Il n'est pas en train de dire 'si on prenait soin de citer chaque chose qu'il a faite', mais chaque signification des choses qu'il a faites, parce que chaque chose faite a une multitude de significations.

Le principal danger peut sembler anodin, mais il est très exactement ce qui a plongé les divers mouvements religieux en catatonie. Croire que nous avons la vérité. Parce que dès que vous pensez avoir quelque chose, vous cessez de le rechercher. C'est pour cela que Jésus ne se présente pas comme une destination, mais comme le chemin. Tant que vous ne serez pas au ciel, il n'y a pas moyen que ce chemin prenne fin.

Personne ne possède la Vérité, nous lui appartenons. Si vous finissez par croire que votre compréhension d'un sujet de la Parole est complète, alors votre compréhension commence à périr. Elle stagne. L'eau de la Parole est une eau vive. Le Saint Esprit nous conduit dans une intimité de plus en plus grande. Penser qu'on connaît pleinement un sujet, quel qu'il soit, c'est considérer que dès qu'on s'est approché de Dieu, on n'a plus besoin de le faire, alors qu'on peut constamment s'en approcher plus. Dieu EST la Parole, donc quelle que soit votre compréhension, vous pouvez encore vous en approcher plus profondément.

Jean l'a compris et exprimé dans ce verset. Il a représenté la multitude des degrés de compréhension de chaque chose et non la multitude des actes différents fait par Jésus. Son affirmation est spirituelle, pas charnelle.

Allez vous montrer aux sacrificateurs.

Luc 17.14 : Dès qu'il les eut vus, il leur dit: Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent guéris.


  • Luc 17.11-19 : Jésus, se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, ils élevèrent la voix, et dirent: Jésus, maître, aie pitié de nous! Dès qu'il les eut vus, il leur dit: Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent guéris. L'un deux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix. Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C'était un Samaritain. Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n'ont-ils pas été guéris? Et les neuf autres, où sont-ils? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu? Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t'a sauvé.


Dans la guérison mentionnée dans ce passage de l'évangile de Luc, 10 lépreux venant vers Jésus ne sont pas guéris de suite, mais reçoivent la directive d'aller se montrer aux sacrificateurs. Ces dix lépreux ne sont pas guéris, ils obéissent cependant et partent en direction de la ville afin de se monter aux sacrificateurs. Chemin faisant, la guérison survient.

A partir du verset 15, on apprend qu'un des dix lépreux fait demi-tour. On ne peut que supposer que les 9 autres ont poursuivi leur chemin vers les sacrificateurs. Quand celui des 10 qui a fait demi-tour arrive auprès de Jésus, il se prosterne devant lui et adore Dieu.

Il se trouve que la directive de Jésus était claire, Allez vous montrer aux sacrificateurs. Or, celui qui a été guéri ne l'a pas fait, contrairement aux neuf autres. Pourtant c'est celui qui semble avoir désobéi qui est félicité et les 9 autres, qui ont obéi, qui sont pointés du doigt.

La réalité est que si l'on regarde avec les yeux de la chair, alors Jésus a mal agi, en félicitant celui qui a désobéi et en dénigrant ceux qui ont obéi. Par contre, si l'on regarde avec les yeux de l'Esprit, on réalise que Jésus voulait éprouver les 10 lépreux. Lorsqu'il leur a dit d'aller vers les sacrificateurs, ils auraient aussi bien pu se prosterner de suite devant lui. Tout ce que voulait Jésus, c'était savoir lequel comprenait vers qui ils étaient venus en premier lieu et à qui ils s'étaient adressés en demandant la guérison.

Le chemin qu'ils ont pris devait être plein de questions. L'homme à qui ils venaient de demander la guérison les envoyait vers des hommes qui les avaient déjà rejetés auparavant et qui n'avaient eu de réponse, jusqu'à ce jour, que de les renvoyer hors de la ville. Les dix lépreux devaient avoir bien des doutes pendant leur route, jusqu'à ce que la guérison survienne en pleine marche.

C'est à ce moment-là que tous comprennent qu'ils ne seront plus rejetés hors de la ville. 9 d'entre eux continuent alors leur chemin, probablement pour se montrer aux sacrificateurs et faire valoir leur droit à entrer et rester dans la ville. Par contre le dixième comprend ce qui vient de se passer avec beaucoup plus de profondeur. Il comprend que Jésus est le sacrificateur, celui qui porte le sacerdoce royal.

C'est pour cela que les 10 ont obéi. Les 9 premiers ont choisi les sacrificateurs de la loi, mais le 10° a choisi le sacrificateur de la grâce. Les dix auraient pu se prosterner immédiatement devant Jésus lorsqu'il leur a demandé de se présenter aux sacrificateurs, mais un seul allait comprendre de quoi Jésus parlait et il lui faudrait encore un peu de temps pour ce faire.

On comprend alors mieux le dernier verset :

  • Luc 17.19 : Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t'a sauvé.

Ce verset ne fait pas un amalgame entre la guérison et le salut, il parle d'une deuxième chose bien distincte. Jésus n'est pas en train de lui dire que sa foi a permis qu'il soit guéri, les 9 autres n'ont pas eu cette foi et ont également été guéris.

Le 10° est venu rendre gloire à Dieu. A travers sa guérison, il a reconnu que Jésus est Dieu; c'est pour cela que Jésus ne le reprend pas lorsqu'il tombe à ses pieds. Tous ont été guéris, mais celui-là a compris qui l'a guéri et il est venu lui rendre toute la gloire. Ce qu'il a compris et ce qu'il a fait, témoigne de la foi qui était sienne. C'est pour cela que Jésus lui dit que sa foi l'a sauvé, il ne parle pas du tout de la guérison de son corps, mais bien du salut de son âme, parce qu'il a reconnu que Jésus est le sacrificateur de Dieu.

Tous ensemble assidus au temple.

Actes 2.46 : Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur.


  • Actes 2.44-47 : Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à l'Église ceux qui étaient sauvés.


Il y a dans ce passage une incohérence qui, non seulement n'est jamais relevée, mais qui, en outre, est devenue le socle d'une église sourde aux appels de Dieu. La notion de temple a toujours été rejetée par l'église. Je dis 'rejetée' au lieu 'd'incomprise', parce que la plupart des croyants à qui vous demandez s'ils savent que l'Eglise n'est pas un bâtiment mais un ensemble de personnes, vous répondent qu'elles le savent. La réalité et qu'elles s'en moquent, même si elles ne l'admettront pas aussi ouvertement et se contenteront de le faire dans les faits.

Le problème est que cette compréhension et cette acceptation sont primordiales.

Cela tient à la nature même du temple. Jésus se rendait tous les samedi dans le temple afin d'enseigner les juifs et, ce faisant, exposait leurs mauvaises interprétations des textes. Cela ne signifiait cependant pas que se rendre dans le temple physique le septième jour était une bonne chose en soi. En le faisant, Jésus ne faisait qu'annoncer ce qui était à venir. C'est bien lui qui, tout en se rendant avec régularité au temple, annonçait : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai (Jean 2.19), prophétisant par la même au sujet de sa propre mort, de sa résurrection, et de l'une des conséquences que cela aurait, le relèvement du temple, non plus comme fait de mains d'hommes, mais par l'Esprit de Dieu qui habiterait en nous.

Le temple d'alors était le lieu de rassemblement des juifs. Malheureusement, de nos jours nous avons beaucoup de termes pour désigner les juifs, et ce faisant, nous les compartimentons et nous finissons par ne plus nous comprendre nous-même lorsque nous parlons d'eux. Dans la Parole de Dieu, les juifs désignent son peuple, cela n'a pas de rapport avec la dévotion. Ne sont pas juifs ceux qui vont au temple et ceux qui ne s'y rendraient pas, de vils apostats. Nous avons laissé le monde nous dicter la manière dont nous devons regarder les choses, et la religion est devenue un filtre incontournable. Ainsi nous mélangeons absolument tout. Dans la Parole de Dieu, ce même Dieu parle à son peuple, pas à une religion. C'est le peuple qui se retrouvait devant Dieu le septième jour dans le temple. Cette relation était un résidu de l'image que Dieu avait donnée à Moïse et qui a perduré à travers les siècles, passant par les grands sacrificateurs de l'ancienne alliance. Il ne faut donc pas oublier que cette relation s'est également accomplie en Jésus, et ce qu'il nous a annoncé en parlant du temple de son corps (Jean 2.21) n'était autre que l'annonce de ce que nous négligeons avec tant d'aplomb.

Ce passage du livre des actes ne nous dit pas ce que nous devrions faire, mais ce que les premiers croyants faisaient. Ils étaient encore liés par les traditions juives, et l'une d'entre elles était justement de se rendre au temple au septième jour. Il ne faut pas oublier les directives de Jésus, qui disait : Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde (Matthieu 28.19-20). Le temple d'alors ne contenait pas l'arche du témoignage, perdue 600 ans auparavant, alors que le nouveau temple, que nous sommes, la contient à nouveau en la personne de Jésus (je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde).


Le verset titre de ce point ne signifie donc pas que nous devons aller au temple, mais prier tous les jours. Nous sommes le temple, et tous les jours nous devons oublier l'extérieur pour nous focaliser sur Dieu. Le fait que les disciples y allaient ensemble ne signifiant pas forcément qu'il faille être uni physiquement dans un même lieu, au contraire, cela nous montre que chacun doit être dans son temple tous les jours, et c'est en faisant cela que nous serons unis.


  • Jean 2.19-21 : Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ... Mais il parlait du temple de son corps.

Une épée quelconque à deux tranchants.

Hébreux 4.12 : Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles; elle juge les sentiments et les pensées du coeur.


Ce verset est utilisé en boucle par toute une horde de croyants, persuadés que, parce qu'il parle d'épée et de tranchant, cela a nécessairement à voir avec le combat spirituel. Ce verset a une profondeur qui est bien plus importante, il ne parle pas de combat contre les démons, mais de combat contre nous-même.

La première chose à réaliser est que cette arme est plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants. On considère un peu rapidement que cette partie du verset ne sert qu'à nous dire qu'elle est plus efficace parce que plus aiguisée qu'une autre épée. Mais l'écrivain de l'épître aux Hébreux ne fait que nous prévenir ici de ce que cette épée tranche autre chose que la chair. Il nous aiguille dans la compréhension du reste du verset afin que nous ne nous égarions pas en pensant qu'il se place sur le plan de la chair.

La deuxième chose à comprendre est la composition de l'être humain. Nous sommes corps, âme et esprit. J'ai déjà détaillé cela, donc je vais juste le résumer. Nous sommes une âme, qui doit choisir de s'attacher soit à l'esprit, soit au corps, notre choix déterminant ce que nous deviendrons. Lorsqu'il est écrit pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles, il s'agit de cela, les trois parties de l'être humain étant une fois de plus classées par ordre d'importance, comme la Parole de Dieu le fait constamment. L'esprit dont il est question n'est pas le Saint-Esprit, dans le contexte de ce verset, l'âme est le sujet de la contestation entre l'esprit et le corps, c'est donc elle qui a le plus d'importance.

Ce verset d'Hébreux parle de ça. Il nous parle d'une séparation obligatoire, que seule la Parole de Dieu peut provoquer. Elle est à double tranchant parce que, soit elle tranchera le lien qui nous unit à l'esprit et nous laissera unis avec le corps, soit elle tranchera le lien qui nous unit à la chair et nous laissera unis avec l'esprit. Son double tranchant lui permet de ne pas trancher le pur et l'impur avec le même côté.

Ce verset nous dit que si nous acceptons la Parole de Dieu, elle nous séparera de la chair, mais que si nous la refusons, elle nous séparera de l'esprit. A la fin des temps, lorsque Jésus reviendra, ceux qui auront choisi de s'attacher à l'esprit, partiront avec l'esprit, c'est ce que nous appelons l'enlèvement. De l'autre côté, ceux qui auront choisi la chair, resteront avec la chair au moment de leur résurrection, lorsque Dieu reprendra la vie qu'il a placée en chaque chose.

Tout ce que vous lierez.

Matthieu 18.18 : Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.


  • Matthieu 18.15-22Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère.18.16Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Je vous dis encore que, si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. Alors Pierre s'approcha de lui, et dit: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi? Sera-ce jusqu'à sept fois? Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois.

Voici un exemple de passage dont l'explication a été attachée à un domaine dans lequel elle n'a rien à faire. Ce verset est compris dans tous les ouvrages que j'ai lus et dans tous les enseignements que j'ai entendus sur le sujet, comme un des aspects du combat spirituel. Il est identifié comme étant le signe de la puissance qui est nôtre, et de notre capacité à lier les démons et à délier les captifs.

La plupart des croyants le connaissent, mais très peu font attention au fait que le passage dans lequel il se trouve ne parle pas du tout de combat ou même de simple confrontation avec des démons.

Ce dont nous parle ce passage consiste en un avertissement et un encouragement.

Il nous prévient que si nous ne pardonnons pas, nous lions les personnes à qui nous ne pardonnons pas, et ce faisant, les liant sur terre, elles seront liées dans le ciel et Dieu ne pourra pas agir envers elle, parce qu'il comptera leur faute. Par contre, si nous leur pardonnons sur terre, alors nous les délions également, et Dieu, qui ne leur retiendra pas leur faute, sera libre d'agir en leur faveur et de les chercher pour tenter de les sauver. C'est ce qui est arrivé lorsqu'Etienne a été lapidé et qu'il a pardonné, cela a délié Saul de Tarse qui a pu être sauvé par après. Si Etienne ne lui avait pas pardonné, Dieu aurait retenu la faute et Saul aurait subi la peine de son acte.

Dans ce passage, les disciples comprennent parfaitement de quoi Jésus est en train de parler, c'est pourquoi Pierre pose la question du nombre de fois où il devrait pardonner.

sans avoir auparavant lié cet homme fort.

Matthieu 12.29 : Ou, comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort? Alors seulement il pillera sa maison.


  • Matthieu 12.29 : Ou, comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort? Alors seulement il pillera sa maison.
  • Marc 3.27Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort; alors il pillera sa maison.
  • Luc 11.21 : Lorsqu'un homme fort et bien armé garde sa maison, ce qu'il possède est en sûreté.

Difficile de comprendre plus mal un verset que celui là ! Le problème vient de ce qu'enseigner sur le combat spirituel est quelque chose de particulièrement ardu lorsqu'on a déjà une idée préconçue avant d'essayer de comprendre ce qu'en dit réellement la Parole de Dieu, alors ceux qui le font recherchent des versets pouvant soutenir leurs affirmations et se servent de tout ce qui contient le verbe 'lier' pour les étayer.

Ce qui ne va pas dans la compréhension de ces différents passages, c'est la raison de lier l'homme fort. Il s'agit de piller ses biens. La question qui se pose alors est de savoir quels sont les biens des démons que nous pourrions vouloir piller. Ceux qui passent rapidement sur ces passages en concluront hâtivement qu'il s'agit des captifs, mais cela n'a aucune cohérence avec ce qui nous est dit. On nous parle bien d'un homme fort qui est chez lui, pas d'un homme fort que se serait saisi de la maison d'un autre. Dans aucun des évangiles l'homme fort en question n'est présenté comme l'agresseur, c'est toujours le défenseur et le protecteur, il apporte la sûreté, pas le malheur.

En réalité, alors qu'on nous présente ces passages comme la preuve que nous devons lier l'homme fort pour libérer les captifs qui seraient sous son emprise, le tableau est exactement à l'opposé. Nous sommes censés être l'homme fort. Ce que Jésus nous dit ici c'est que nous devrions être des hommes forts et que nous devrions tenir nos maisons et protéger nos possessions de celui qui veut nous les ravir.

Ces passages nous expliquent en réalité que le diable ne peut se saisir de ce qui est à nous qu'en nous liant, il doit trouver un moyen d'entrer dans la maison qui est nôtre, mais il ne le peut qu'avec une invitation. C'est en nous liant qu'il nous empêchera de lui faire face, et alors il prendra ce qui nous appartient.

Ces versets n'ont jamais été une ligne de conduite sur la manière de l'attaquer, mais sur la manière de ne pas être attaquable.

Laissez venir à moi les petits enfants.

Matthieu 19.14 : Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent.


  • Matthieu 19.13-15 : Alors on lui amena des petits enfants, afin qu'il leur imposât les mains et priât pour eux. Mais les disciples les repoussèrent. Et Jésus dit: Laissez les petits enfants, et ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Il leur imposa les mains, et il partit de là.

Ce passage ne parle pas des enfants. Si c'était le cas, il invaliderait la conduite de Jésus qui, à l'âge de 12 ans a été rappelé à l'ordre lorsqu'il est allé enseigner les docteurs de la loi dans le temple. Jésus n'est pas en train de dire que nous devrions convertir des enfants, ou, comme le prétendent certains, les baptiser.

N'oublions pas que la partie du verset qui est connue de tous n'est que la moitié de la phrase. La suite se trouve nous donner la raison pour laquelle il nous dit cela : car le royaume des cieux est pour ceux qui leur ressemblent. Cela signifie que le but de Jésus en nous disant que nous devions laisser les enfants venir à lui n'était pas de nous parler de nos enfants. Encore heureux que nous éduquions nos enfants dans la foi en Jésus, c'est une base de la famille chrétienne.

Ce qu'il fait ici, c'est nous parler des enfants dans la foi. Dans ses paraboles, Jésus procède toujours à un passage dans le concret de nos existences, pour souligner un comportement que nous devrions avoir dans le spirituel.

C'est exactement ce qu'il fait ici.

Il nous explique que nous ne devrions pas considérer les jeunes convertis comme autre chose que ce qu'ils sont, des frères et des sœurs de même valeurs que les plus anciens dans la foi. Il est évident que nous avons besoin de connaissance, mais la connaissance s'obtient au fur-et-à-mesure de la progression, pas au début, avant de progresser. Celui qui est un enfant dans la foi est attendu devant le trône de Dieu de la même manière que celui qui s'y rend depuis des décennies. Pour Dieu le temps n'existe pas.

Dieu fait des choses folles, il a libéré son peuple d'Egypte en utilisant un vieil homme qui l'avait rencontré quelques jours auparavant. Moïse était un enfant dans la foi, mais il voyait Dieu face à face.