1 - La lignée de David.

2 - Restaurons la chronologie.

3 - Les prémices.

4 - La rencontre.

a) L'Esprit d'un roi.

b) Un détail d'importance.

c) Les évènements s'enchaînent.

d) L'entrée en service.

e) 'L'amnésie' du roi.

5 - Les tranchées.

a) La guerre dans la vallée prophétique.

  • a.1) Un lieu prophétique.
  • a.2) La vallée des térébinthes.

b) Goliath, le Philistin.

c) Le défi du Philistin.

d) L'arrivée de David.

e) La promesse du roi.

6 - David devant le roi.

a) Le désaccord.

b) Le plaidoyer.

c) Le lion, l'ours et le Philistin.

7 - L'échange entre David et Goliath.

a) Les préparatifs de David.

  • a.1) Le bâton.
  • a.2) La houlette.
  • a.3) Les 5 pierres.
  • a.4) Les deux Goliath.

b) Les proclamations.

8 - Le combat.

9 - La première partie de la vie de David.

a) Les 5 parties de la vie de David.

b) Saül ne comprend pas que David est l'élu.

c) La fin d'une époque.

1 - La lignée de David.


  • 1 Chroniques 2.1-20 : Voici les fils d'Israël. Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Zabulon, Dan, Joseph, Benjamin, Nephthali, Gad et Aser. Fils de Juda: Er, Onan, Schéla; ces trois lui naquirent de la fille de Schua, la Cananéenne. Er, premier-né de Juda, était méchant aux yeux de l'Éternel, qui le fit mourir. Tamar, belle-fille de Juda, lui enfanta Pérets et Zérach. Total des fils de Juda: cinq. Fils de Pérets: Hetsron et Hamul. Fils de Zérach: Zimri, Éthan, Héman, Calcol et Dara. En tout: cinq. - Fils de Carmi: Acar, qui troubla Israël lorsqu'il commit une infidélité au sujet des choses dévouées par interdit. - Fils d'Éthan: Azaria. Fils qui naquirent à Hetsron: Jerachmeel, Ram et Kelubaï. Ram engendra Amminadab. Amminadab engendra Nachschon, prince des fils de Juda. Nachschon engendra Salma. Salma engendra Boaz. Boaz engendra Obed. Obed engendra Isaï. Isaï engendra Éliab, son premier-né, Abinadab le second, Schimea le troisième, Nethaneel le quatrième, Raddaï le cinquième, Otsem le sixième, David le septième. Leurs soeurs étaient: Tseruja et Abigaïl. Fils de Tseruja: Abischaï, Joab et Asaël, trois. Abigaïl enfanta Amasa; le père d'Amasa fut Jéther, l'Ismaélite. Caleb, fils de Hetsron, eut des enfants d'Azuba, sa femme, et de Jerioth. Voici les fils qu'il eut d'Azuba: Jéscher, Schobab et Ardon. Azuba mourut; et Caleb prit Éphrath, qui lui enfanta Hur. Hur engendra Uri, et Uri engendra Betsaleel.

C'est la retranscription de 1 Chroniques 1-20, avec comme unique ajout, les positions de Ruth et de Rahab, qui nous sont précisées dans l'introduction de l'évangile de Matthieu, ainsi que la présence d'un septième frère de David, probablement mort sans descendance, et dont on apprend l'existence lors de l'onction de David par Samuel (1 Samuel 16.10).

2 - Restaurons la chronologie.


Juste un point pour replacer la présence de David auprès de Saül dans son contexte.

La première fois que la Parole nous parle de David, c'est dans le livre de Ruth, ce qui pointe l'importance du personnage. Alors qu'il n'est pas réellement concerné, en dehors du fait que Ruth soit son arrière-grand-mère, ce livre précise tout de même, en clôture, la descendance de cette femme, chose qui ne se fait généralement pas dans la Parole de Dieu. On notera également, que les livres portant un nom de femme, soit le livre de Ruth, et le livre d'Esther, parlent de la vie de ces femmes. Cela peut sembler évident, mais ça ne l'est pas du tout. Les livres de Samuel parlent du royaume d'Israël pendant la vie de Samuel, mais pas directement de Samuel, il en va de même pour tous les livres des prophètes, qui ne font que nous livrer les prophéties qu'ils ont prononcées, mais qui ne nous apprennent presque jamais rien sur leurs vies. Le livre de Ruth nous parle exclusivement de ce personnage et de ceux qui ont gravité autour d'elle.

Pourtant, alors qu'elle est le sujet exclusif du livre qui porte son nom, c'est sur David, qui est loin de naître, que l'attention se porte dans les derniers versets, comme si l'importance de la remettre dans la lignée du futur roi dépassait notre entendement.

Quoi qu'il en soit, David viendra sur le devant de la scène comme un cheveu sur la soupe dans le premier livre de Samuel.

  • La première étape sera l'onction par Samuel.
  • La deuxième étape c'est le témoignage d'un homme auprès de Saül concernant David.
  • La troisième étape est la position de barde de David auprès de Saül.
  • La quatrième étape est la guerre contre les Philistins.
  • La cinquième étape est le départ pour la guerre des trois frères aînés de David, pendant ce temps, David doit retourner à ses troupeaux.
  • La sixième étape est la venue de David sur le champ de bataille.
  • La septième étape est sa présentation au roi qui ne le reconnaît pas.
  • La huitième étape est la victoire sur Goliath.

A partir de là, les choses sont assez linéaires, et je reviendrai dessus par-après.

3 - Les prémices.


David est totalement inconnu de tous, ça n'est qu'un adolescent négligé par sa propre famille. Son nom signifie 'bien-aimé'. Il faut cependant comprendre que lorsque nous disons 'David', nous comprenons 'David'. C'est juste un nom dont beaucoup ignorent la signification. Pour les Hébreux il n'en va pas de même. Si nous avons une connaissance suffisante pour comprendre que 'David' signifie 'Bien-aimé', notre culture ne nous permet pas de comprendre que dans la langue originale, les proches de David l'appelaient non pas 'David', comme nous le penserions, mais 'bien-aimé'. C'est ainsi que dans le cantique des cantiques, lorsqu'il est dit : Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe, Qui repose entre mes seins. Mon bien-aimé est pour moi une grappe de troëne Des vignes d'En Guédi (Cantique des Cantiques 1.13-14), en réalité, le mot utilisé est 'dowd' qui est le nom de David.

Le plus étrange concernant David, se trouve justement être son nom. On voit dans l'exemple de Jacob l'affection particulière que peuvent avoir les pères pour les enfants qu'ils ont dans la dernière partie de leur vie, pourtant, dans le cas de David, c'est exactement l'inverse. Bien qu'appelé 'bien-aimé', il est presque méprisé par son père qui l'a eu tard dans sa vie :

  • 1 Samuel 17.12 : Or David était fils de cet Éphratien de Bethléhem de Juda, nommé Isaï, qui avait huit fils, et qui, du temps de Saül, était vieux, avancé en âge.

Ce mépris se caractérise par la situation globale qui est mise en avant lors de l'onction du jeune homme par Samuel et qui nous est décrite dans 1 Samuel 16.1-13.

Samuel est un grand homme de Dieu, pourtant il vit dans la peur du tyrannique roi Saül (1 Samuel 16.2). Suivant les directives de l'Eternel, il se lève pour aller oindre celui que l'Eternel a choisi comme nouveau chef de son peuple. La première des choses que cela indique est que le choix vient de Dieu et non des hommes. Avec Saül, les hommes avaient décidé de qui ils voulaient, pas nommément, mais en limitant l'Eternel. Ils avaient précisé qu'ils voulaient un roi à l'image de ceux des autres nations; Dieu leur a donné ce dont ils avaient envie, pas ce dont ils avaient besoin.

Avec David, qui sera le troisième roi d'Israël, l'Eternel procède entièrement à sa manière. Aucune offre d'emploi, pas de postulants, et aucune demande du peuple, simplement sa divine volonté issue du terrifiant constat de la déchéance morale de Saül. La méthode est diamétralement opposée à celle utilisée de nos jours. On trouve même un humour un peu tragique dans la comparaison des méthodes.

Dans la personne de David, l'Eternel a choisi un serviteur, et il a envoyé un autre serviteur attester publiquement de son choix divin. De nos jours, c'est l'homme qui choisit le serviteur, et ensuite, l'homme demande à Dieu d'attester publiquement de son choix humain. L'humour tragique se trouve dans le fait que notre méthode est exactement celle qui a été mise en place dans la sélection de Saül, il correspondait aux attentes de l'homme et l'Eternel n'était là que pour avaliser.

Samuel fait donc préparer un sacrifice et y invite Isaï et ses fils (1 Samuel 16.3), pour ce faire, il demande aux anciens de la ville, à Isaï et à ses fils de se sanctifier  (1 Samuel 16.5). Bien que tout à fait normale, cette demande de sanctification est importante. La purification consiste à se nettoyer des impuretés de la chair, la sanctification de son côté consiste à nettoyer son âme pour s'approcher de Dieu. Cette compréhension prend son importance lorsque l'on regarde ce qui va se passer. Samuel, qui est celui qui a oint Saül pour roi d'Israël, pense que la méthode de l'Eternel restera la même. Voyant le premier des fils, il le pense choisi de Dieu en raison de sa stature, mais l'Eternel le rejette parce que son coeur n'est pas celui qu'il recherche. Il va en être de même pour les six frères suivants. Samuel sait que l'Eternel ne fait pas d'erreur, Isaï doit donc avoir un autre fils. Sont-ce là tous tes fils ? (1 Samuel 16.11) Va demander le prophète, et effectivement Isaï va confirmer l'existence d'un huitième fils.

Dans son mépris pour son dernier-né, Isaï, alors qu'un sacrifice était donné en présence du prophète d'Israël, n'a même pas fait venir David. Il aurait sans peine pu confier le troupeau à quelqu'un d'autre. Lui et ses fils ont expressément été invités au sacrifice. Il n'y a pas de plus clair rejet possible, David n'a pas même la valeur d'un serviteur qui, eux, sont au sacrifice.

C'est alors qu'on comprend le message dans la demande de sanctification. A aucun moment on ne parle de celle de David. Pourtant, si elle a été précisée pour ses sept frères et son père, ça n'est pas innocent. David est un homme selon le cœur de Dieu, il est déjà saint. Il passait son temps avec les brebis, mais dans la présence de l'Eternel. Le simple fait qu'il ait fallu les sanctifier aurait déjà dû mettre la puce à l'oreille du prophète.

David est donc cherché, et là, avant même qu'il ne soit oint, tout le monde a dû comprendre ce qui se passait. Ca n'est pas David qui va vers le prophète, mais le prophète qui va vers David. L'Éternel dit à Samuel: Lève-toi, oins-le, car c'est lui! (1 Samuel 16.12). L'Esprit de l'Éternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite (1 Samuel 16.13).

David, le huitième fils, chiffre de l'homme, devient David le septième à la mort sans postérité de l'un de ses frères. Sept, le chiffre de la perfection de Dieu. A travers son onction par le prophète Samuel, sous le commandement de l'Eternel, David passe de la chair à l'Esprit. 



Les versets non cités :

  • 1 Samuel 16.2 : Samuel dit: Comment irai-je? Saül l'apprendra, et il me tuera. Et l'Éternel dit: Tu emmèneras avec toi une génisse, et tu diras: Je viens pour offrir un sacrifice à l'Éternel.
  • 1 Samuel 16.3 : Tu inviteras Isaï au sacrifice; je te ferai connaître ce que tu dois faire, et tu oindras pour moi celui que je te dirai.
  • 1 Samuel 16.5 : Il répondit: Oui; je viens pour offrir un sacrifice à l'Éternel. Sanctifiez-vous, et venez avec moi au sacrifice. Il fit aussi sanctifier Isaï et ses fils, et il les invita au sacrifice.

4 - La rencontre.


Un problème existe dans la rencontre entre les deux hommes, on va le mettre en avant ici.


a) L'Esprit d'un roi.

  • 1 Samuel 16.13-14 : Samuel prit la corne d'huile, et l'oignit au milieu de ses frères. L'Esprit de l'Éternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite. Samuel se leva, et s'en alla à Rama. L'Esprit de l'Éternel se retira de Saül, qui fut agité par un mauvais esprit venant de l'Éternel.

Après avoir oint David, Samuel retourne dans sa ville natale, ville de sa résidence.

Deux choses sont intéressantes dans ce court passage. La première est que l'onction d'un roi ne peut pas être partagée. Il ne peut y avoir qu'un roi, tout comme il ne peut y avoir qu'un seul souverain sacrificateur. A partir de l'instant où David est oint, l'Esprit se saisit de lui, et conséquemment, se retire de Saül. Dès lors va commencer une application à l'inverse d'un verset de l'évangile de Jean, prononcé par Jean Baptiste : Il faut qu'il croisse, et que je diminue (Jean 3.30). Saül avait déjà abandonné Dieu à ce moment de sa vie, mais Dieu ne l'avait pas abandonné. Il fallait faire les choses dans l'ordre, et un peuple sans chef et pire qu'un peuple avec un mauvais chef. Maintenant que Dieu a fait son choix, Saül va lentement disparaître de la scène, et David va l'occuper de plus en plus, jusqu'à ce qu'au final, le premier roi disparaisse de l'équation et le troisième occupe le trône d'Israël.

L'autre chose importante et mal comprise se trouve dans le mauvais esprit venant de l'Eternel. Saül ne fait que recevoir le salaire de son comportement. Ayant été oint roi, l'Esprit de l'Eternel était avec lui, même si lui l'avait quitté. Maintenant que Dieu s'est choisi David, l'Esprit de l'Eternel est allé sur lui et a donc quitté Saül. Tant qu'il était avec Saül, les mauvais esprits ne pouvaient pas s'approcher. En le quittant, l'Esprit de l'Eternel a ouvert la voie. C'est cela que signifie le mauvais esprit venant de l'Éternel.


b) Un détail d'importance.

Une chose qu'on ne réalise que très rarement et qui peut perturber la compréhension de l'histoire de David, c'est le fait qu'on ne précise jamais pour quelle raison il est oint. On considère par défaut qu'il l'a été en qualité de roi, et il est évident que c'est bien la raison. Cependant, si cela représente une évidence pour nous, il n'en est pas nécessairement de même dans l'histoire. Lorsque Samuel vient à Bethléhem, il dit qu'il vient pour un sacrifice, pas pour oindre un nouveau roi sur Israël. Lorsqu'on relit le texte en gardant à l'écart notre connaissance de la suite de la vie de David, on réalise que Samuel ne fait jamais mention de la raison pour laquelle il oint David.

Cela permet de mieux comprendre le fait que David retourne auprès de ses brebis, et le fait que ses frères le traitent constamment avec mépris. Ayant été oint par Samuel, s'ils avaient su que c'était pour roi sur Israël, ils auraient au moins craint de se le mettre à dos en sachant qu'il serait un jour leur chef. En outre, au-delà de cette raison, il faut bien se douter également que si toute l'assemblée avait connu la raison de l'onction à laquelle ils avaient assistés, la nouvelle se serait répandue jusqu'aux oreilles de Saül, et ça n'a pas été le cas.

La famille et les anciens de Bethléhem savaient uniquement que le prophète Samuel avait oint le jeune homme. Les histoires devaient aller bon train, mais personne n'avait d'indice suffisant pour deviner le destin qui serait le sien. Dans l'immédiat, il jouait de la harpe en gardant le troupeau de brebis et terrassait le lion et l'ours. Il devait être évident pour tous qu'il avait été oint pour une de ses deux raisons, voir les deux, et que son destin l'amènerait peut-être à devenir un grand soldat ou encore chef des chantres, peut-être même prophète.

Il est même probable que la seule raison de son onction qui devait être impossible dans la tête des personnes qui y avaient assistée, était justement celle de l'onction royale. Même Samuel ne l'aurait pas imaginé roi, alors comment le peuple, dont Saül est le choix du coeur, aurait pu imaginer une telle chose !

Ce qui suit dans l'histoire de David semble par ailleurs confirmer cette façon de comprendre le passage de l'onction.


c) Les évènements s'enchaînent.

  • 1 Samuel 16.15-19 : Les serviteurs de Saül lui dirent: Voici, un mauvais esprit de Dieu t'agite. Que notre seigneur parle! Tes serviteurs sont devant toi. Ils chercheront un homme qui sache jouer de la harpe; et, quand le mauvais esprit de Dieu sera sur toi, il jouera de sa main, et tu seras soulagé. Saül répondit à ses serviteurs: Trouvez-moi donc un homme qui joue bien, et amenez-le-moi. L'un des serviteurs prit la parole, et dit: Voici, j'ai vu un fils d'Isaï, Bethléhémite, qui sait jouer; c'est aussi un homme fort et vaillant, un guerrier, parlant bien et d'une belle figure, et l'Éternel est avec lui. Saül envoya des messagers à Isaï, pour lui dire: Envoie-moi David, ton fils, qui est avec les brebis.

On voit à quel point Dieu a tout en contrôle. Lorsqu'il a fait oindre David par Samuel, tout s'est mis en branle. Le trouble agitant le roi, la musique semble être le meilleur remède. Un des serviteurs du roi connaît David et en fait un portrait dithyrambique. Le roi décide de suivre les indications de son serviteur et fait demander à ce que David vienne devant lui.

Pour faire suite au point précédent, il est parfaitement cohérent de se dire que toutes les personnes qui ont assisté au sacrifice conduit par Samuel et à l'onction de David, trouvent dans le fait que le roi fasse chercher le jeune homme pour qu'il devienne son barde, un accomplissement. David va devenir le barde du roi, tous devaient penser que c'était la raison de son onction, il serait le son qui calme les humeurs du chef d'Israël choisi par Dieu. Gardons en tête que pour le peuple, Saül est choisi par Dieu. Comme je le disais plus haut, la méthode de sélection de Saül est la même que celle employée dans les assemblées actuelles. En regardant les choses de la sorte, on comprend mieux ce que devait penser le peuple, ils ne pouvaient pas comprendre que c'était le roi qu'ils s'étaient eux-mêmes choisi et le regardaient comme venant de Dieu, quitte à tomber avec lui.


d) L'entrée en service.

  • 1 Samuel 16.20-23 : Isaï prit un âne, qu'il chargea de pain, d'une outre de vin et d'un chevreau, et il envoya ces choses à Saül par David, son fils. David arriva auprès de Saül, et se présenta devant lui; il plut beaucoup à Saül, et il fut désigné pour porter ses armes. Saül fit dire à Isaï: Je te prie de laisser David à mon service, car il a trouvé grâce à mes yeux. Et lorsque l'esprit de Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et jouait de sa main; Saül respirait alors plus à l'aise et se trouvait soulagé, et le mauvais esprit se retirait de lui.

C'est ici que se situe le problème. Une explication est possible, mais ce n'est qu'une possibilité.

David est présenté au roi qui trouve dans le jeune homme ce dont il avait besoin. Son appréciation va l'amener jusqu'à le faire porteur de ses armes. David entre donc au service du roi, occupant plusieurs fonctions. S'il n'avait été que le barde, alors on aurait pu comprendre que le roi ne prête pas attention à lui. Il serait simplement la station mp3 de l'époque, et le fait qu'il ne le reconnaîtra pas lors de la guerre contre les philistins aurait été aisément compréhensible. Seulement ce court passage semble dire que, bien que les deux hommes ne soient pas amis à proprement parler, ne serait-ce qu'en raison de la différence d'âge (bien que cela ne soit pas indiqué, Saül doit avoir environ le double de l'âge de David), Saül devait côtoyer David suffisamment pour le reconnaître, ce qui ne sera pas le cas.


e) 'L'amnésie' du roi.

  • 1 Samuel 17.58 : Saül lui dit: De qui es-tu fils, jeune homme? Et David répondit: Je suis fils de ton serviteur Isaï, Bethléhémite.

On peut voir dans cette apparente amnésie du roi un aveuglement de la part de Dieu, et il est possible que ça ne soit 'que' ça. Cependant, il faut également prendre en compte un élément qui peut être à l'origine de cette étrangeté. Un peu plus tôt, dans le même chapitre, les frères de David partent pour la guerre. C'est le moment où le jeune homme est renvoyé chez son père afin de s'occuper des brebis pendant que les trois aînés de la fratrie vont guerroyer.

  • 1 Samuel 17.13-15 : Les trois fils aînés d'Isaï avaient suivi Saül à la guerre; le premier-né de ses trois fils qui étaient partis pour la guerre s'appelait Éliab, le second Abinadab, et le troisième Schamma. David était le plus jeune. Et lorsque les trois aînés eurent suivi Saül, David s'en alla de chez Saül et revint à Bethléhem pour faire paître les brebis de son père.

La chose que l'on ne sait pas, c'est la temporalité. On connaît la chronologie, mais pas le temps qui s'écoule entre les évènements. En réalité, on ne connaît quasiment rien des durées qui concernent Saül, on ne sait même pas combien de temps a duré son règne. On ne sait pas quel âge avait David lorsqu'il a été oint, on ne sait pas plus l'âge qu'il avait lorsqu'il jouait de la harpe pour calmer le roi Saül. De la même manière, on ne sait pas depuis combien de temps les trois frères aînés de David étaient à la guerre.

Tout au plus sait-on que Goliath se moquait d'Israël et de Dieu depuis quarante jours, mais on ne sait pas s'il a commencé le premier jour de la guerre ou si elle faisait rage depuis un certain temps avant qu'il n'apparaisse. Ca fait qu'on ne sait pas depuis combien de temps David était de retour à Bethléhem auprès de sa famille.

On est donc passé d'un David à la cour du roi, probablement soigné, bien vêtu et coiffé, à un David qui est à un âge où les jeunes grandissent très vite, et changent tout aussi rapidement, qui était redevenu berger, passant son temps dans les champs. Les deux versions de David pouvaient parfaitement différer.

Il est possible également que ce soit les deux raisons, un changement d'apparence rapide associé à un aveuglement de Dieu qui servait sa volonté. N'oublions pas que c'est Dieu qui envoie l'aveuglement, pas le diable.

  • Jean 12.40 : Il a aveuglé leurs yeux; et il a endurci leur coeur, De peur qu'ils ne voient des yeux, Qu'ils ne comprennent du coeur, Qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse (+ Esaïe 6.9-10). 

5 - Les tranchées.


a) La guerre dans la vallée prophétique.

  • 1 Samuel 17.1-3 : Les Philistins réunirent leurs armées pour faire la guerre, et ils se rassemblèrent à Soco, qui appartient à Juda; ils campèrent entre Soco et Azéka, à Éphès Dammim.17.2Saül et les hommes d'Israël se rassemblèrent aussi; ils campèrent dans la vallée des térébinthes, et ils se mirent en ordre de bataille contre les Philistins.17.3Les Philistins étaient vers la montagne d'un côté, et Israël était vers la montagne de l'autre côté: la vallée les séparait.

Le lieu du combat est particulier. Les Philistins possédaient cinq villes majeures à l'Ouest de Juda, le long de la mer. C'est donc en venant de L'ouest qu'ils sont venus envahir Israël. Le combat à venir est supposé se dérouler à Ephès Dammin, soit environ à 20 kilomètres à l'Ouest de Bethléhem (donc à peu près autant de Jérusalem).


a.1) Un lieu prophétique.

Les trois noms de localités qu'on nous donne portent un message en eux-mêmes.

  • Les philistins choisissent de se poster à Soco : Soco signifie "buissonneux, épine, haie d'épines".
  • Ils campent entre Soco et Azéka : Azéka signifie "terrain bêché".

Cela représente spirituellement le fait que les Philistins viennent d'un endroit sans bénédiction, infertile, et qu'ils se dirigent vers une terre prête à porter du fruit. Ils partent d'un monde perdu, pour essayer de s'octroyer une terre bénie par Dieu.

Soco et Azéka, donc la 'terre maudite' et la 'terre bénie' sont séparées par Ephès Dammin, qui signifie "frontière de sang". Cette frontière est à double sens, elle permet soit de passer d'Israël vers les Philistins, soit des Philistins vers Israël. Dans les deux cas il faut passer la frontière du sang. Cela montre que le seul moyen pour les Philistins de profiter des bénédictions de Dieu, c'est en acceptant l'alliance du sang, que cela passe par les sacrifices d'antan ou par celui de Jésus de nos jours. De la même manière, le seul moyen pour les enfants de Dieu pour retourner parmi les philistins c'est à travers la mort de la chair. Pour le comprendre, il faut regarder à travers les yeux des deux armées présentes. Lorsque les Philistins regardent devant eux, ils voient la terre de Dieu, le peuple de Dieu et les bénédictions de Dieu ; s'ils veulent en faire partie, ils doivent accepter l'alliance de sang proposée par Dieu. De leur côté, les Israélites font face à une terre pleine d'épine, à un peuple soumis aux faux dieux et à la malédiction. De la même manière, s'ils veulent y adhérer, pour eux ce sera le sang, mais charnellement.

Le combat qui va prendre place en ce lieu est une opposition claire entre le spirituel et le charnel. C'est pourquoi, l'armée de Saül tremble, parce qu'elle regarde le combat comme elle regarde l'adversaire, c'est-à-dire de manière charnelle. J'expliquerai cela plus tard.


a.2) La vallée des térébinthes.

Saül a déjà rejeté Dieu à ce moment de l'histoire d'Israël, c'est pourquoi le peuple campe dans la vallée d'Elah, la vallée des térébinthes. Bien sûr, une fois de plus, ils ne le font pas consciemment, mais c'est un indice spirituel supplémentaire pour comprendre ce qui se passe.

Le térébinthe est l'arbre des cultes idolâtres. Il est symbole de force et de majesté. C'est un arbre immense, pouvant faire jusqu'à 15 mètres de haut.

  • Osée 4.12-13 : Mon peuple consulte son bois, Et c'est son bâton qui lui parle; Car l'esprit de prostitution égare, Et ils se prostituent loin de leur Dieu. Ils sacrifient sur le sommet des montagnes, Ils brûlent de l'encens sur les collines, Sous les chênes, les peupliers, les térébinthes, Dont l'ombrage est agréable. C'est pourquoi vos filles se prostituent, Et vos belles-filles sont adultères.
  • Esaïe 1.28-29 : Mais la ruine atteindra tous les rebelles et les pécheurs, Et ceux qui abandonnent l'Éternel périront. On aura honte à cause des térébinthes auxquels vous prenez plaisir, Et vous rougirez à cause des jardins dont vous faites vos délices ;
  • Esaïe 57.4-5 : De qui vous moquez-vous? Contre qui ouvrez-vous une large bouche Et tirez-vous la langue? N'êtes-vous pas des enfants de péché, Une race de mensonge, S'échauffant près des térébinthes, sous tout arbre vert, Égorgeant les enfants dans les vallées, Sous des fentes de rochers ?

Bien que ce soit sous un térébinthe que l'ange de l'Eternel se trouve lorsqu'il va à la rencontre de Gédéon, ça n'est pas un signe positif, c'est simplement à cet endroit que se trouve le peureux Gédéon, soumis aux Madianites, dont la maison du père est sous les auspices de Baal. C'est également dans les branches d'un térébinthe qu'Absalom, fils de David, se coincera la tête avant d'être mis à mort par Joab (2 Samuel 18.9-14), et c'est sous un térébinthe que Jacob enterrera les théraphim et les anneaux qui étaient aux oreilles de ses gens (Genèse 35.2-4).

Finalement, en échos à ce que Jacob a fait, enterrant les théraphim sous l'arbre qui servait aux cultes d'alors, c'est également sous un térébinthe que seront enterrés les os de Saül. C'est étonnant de voir que le combat de David contre Goliath est un transfert de royauté, et qu'au final, le roi d'alors, qui, dans la vallée des térébinthes, refusait le combat contre les Philistins, finira tué par les philistins, et enterré sous un térébinthe. De plus, tout comme David tranchera la tête du philistin et son épée finira dans la tente de l'Eternel, les Philistins trancheront la tête de Saül et mettront les armes de Saül dans la maison des Astartés (1 Samuel 31.10).


b) Goliath, le Philistin.

  • 1 Samuel 17.4-7 : Un homme sortit alors du camp des Philistins et s'avança entre les deux armées. Il se nommait Goliath, il était de Gath, et il avait une taille de six coudées et un empan. Sur sa tête était un casque d'airain, et il portait une cuirasse à écailles du poids de cinq mille sicles d'airain. Il avait aux jambes une armure d'airain, et un javelot d'airain entre les épaules. Le bois de sa lance était comme une ensouple de tisserand, et la lance pesait six cents sicles de fer. Celui qui portait son bouclier marchait devant lui.


  • Sa taille : 6 coudées et un empan = 45 cm X 6 + 22.5 cm = 2.92 m

On nous présente toujours ce type de dimension comme étant impossibles selon l'échelle humaine, pourtant, Robert Wadlow, décédé en 1940, mesurait 2.72 m. Ce qui ne fait somme toute que 20 centimètres de différence. Il est intéressant de voir la fougue des détracteurs chroniques lorsqu'il s'agit de dénigrer quelque chose que l'histoire moderne nous présente comme parfaitement possible.

  • Sa cuirasse : 5 000 sicles d'airain = 5 000 X 11.4 gr = 57 kg

Cela n'inclut pas le poids de l'armure d'airain qu'il avait aux jambes, ni du casque, lui aussi d'airain. On peut estimer que le poids de son équipement complet avoisinait les 100 kg.

  • Sa lance : la pointe fait 600 sicles = 600 X 11.4 = 6.84 kg

Lorsque 1 Samuel 17.7 nous dit que sa lance pesait six cents sicles de fer, ça n'est pas le poids de la lance, mais celui de la pointe. Le poids qui nous est donné est celui de la partie en fer de sa lance, donc uniquement de la pointe. Une ensouple de tisserand est la bobine autour de laquelle s'enroule les fils parallèles à la lisière du tissu.


Goliath est le Philistin qui représente tous les Philistins. Il est censé être le meilleur d'entre eux tous. Son nom signifie "splendeur". Il est ce qui se fait de mieux dans son domaine. Son équipement est entièrement d'airain parce qu'il est supposé être ce qu'il y a entre les dieux et les hommes. Que ce soit dans la vision de Daniel (Daniel 2.31-33*) ou dans celle de Jean (Apocalypse 9.20*), l'airain est la matière intermédiaire entre les deux qui représentent le céleste (or et argent) et les deux qui représentent le terrestre (fer et argile représentent l'homme charnel ; pierre et bois représentent le culte humain des faux dieux). C'est également pour cela que les pieds de Jésus sont d'airain, ils sont en contact avec la terre (Apocalypse 1.15) et que les ustensiles et les meubles du tabernacle se trouvant dans le parvis sont d'airain (Exode 27).


* Daniel 2.31-33 : O roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue; cette statue était immense, et d'une splendeur extraordinaire; elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d'or pur; sa poitrine et ses bras étaient d'argent; son ventre et ses cuisses étaient d'airain; ses jambes, de fer; ses pieds, en partie de fer et en partie d'argile.

* Apocalypse 9.20 : Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se repentirent pas des oeuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher;


c) Le défi du Philistin.

  • 1 Samuel 17.8-11 : Le Philistin s'arrêta; et, s'adressant aux troupes d'Israël rangées en bataille, il leur cria: Pourquoi sortez-vous pour vous ranger en bataille ? Ne suis-je pas le Philistin, et n'êtes-vous pas des esclaves de Saül ? Choisissez un homme qui descende contre moi ! S'il peut me battre et qu'il me tue, nous vous serons assujettis; mais si je l'emporte sur lui et que je le tue, vous nous serez assujettis et vous nous servirez. Le Philistin dit encore: Je jette en ce jour un défi à l'armée d'Israël! Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble. Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin, et ils furent effrayés et saisis d'une grande crainte.

Tout comme le serpent ne s'est pas adressé à Adam, mais à Eve, Goliath ne s'adresse pas à Saül, mais au peuple. Le but n'est ni Eve ni le peuple, dans les deux cas, le but est le porteur de l'autorité, qu'il faut impérativement abattre. Pour l'atteindre, le malin et son image passent par les intermédiaires que sont Eve et le peuple.

Durant toute sa diatribe, Goliath s'adresse au peuple, jamais à Saül. Il aurait pu envoyer un émissaire proposer cette solution d'un combat à un contre un pour décider du sort de la guerre, mais il a choisi une autre voix. Son but est d'instiller la peur, il sait que celui qui tremble ne réfléchit plus correctement. Ce défi n'est cependant pas formel, mais spirituel. Plus tard, lorsque Goliath périra, la guerre ne se terminera pas pour autant, seulement, conformément aux termes de la proposition du géant, les Philistins sont en débandade et les Israélites les poursuivent afin de les éliminer.


d) L'arrivée de David.

On voit bien la conduite de Dieu qui met en place les évènements pour la réalisation de sa volonté. Tout démarre avec la simple et légitime volonté d'Isaï d'avoir des nouvelles de ses trois fils partis à la guerre. D'autant que les combats se déroulent à une vingtaine de kilomètres de Bethlehem.

  • 1 Samuel 17.17-19 : Isaï dit à David, son fils: Prends pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains, et cours au camp vers tes frères; porte aussi ces dix fromages au chef de leur millier. Tu verras si tes frères se portent bien, et tu m'en donneras des nouvelles sûres. Ils sont avec Saül et tous les hommes d'Israël dans la vallée des térébinthes, faisant la guerre aux Philistins.

Il est probable que David soit parti pour la journée. Dans le pire des cas, ne devant que prendre des nouvelles de ses frères, il devait revenir au plus tard le lendemain. Vingt kilomètres, c'est trois heures de marche pour quelqu'un d'habitué, ce qui est le cas de David. Avec le paquetage, on peut éventuellement doubler la durée, mais, dans tous les cas, il arriverait dans la journée où il est parti.

  • 1 Samuel 17.20-23 : David se leva de bon matin. Il laissa les brebis à un gardien, prit sa charge, et partit, comme Isaï le lui avait ordonné. Lorsqu'il arriva au camp, l'armée était en marche pour se ranger en bataille et poussait des cris de guerre. Israël et les Philistins se formèrent en bataille, armée contre armée. David remit les objets qu'il portait entre les mains du gardien des bagages, et courut vers les rangs de l'armée. Aussitôt arrivé, il demanda à ses frères comment ils se portaient. Tandis qu'il parlait avec eux, voici, le Philistin de Gath, nommé Goliath, s'avança entre les deux armées, hors des rangs des Philistins. Il tint les mêmes discours que précédemment, et David les entendit.

C'est là qu'on voit la main de Dieu. David n'est que courtement de passage, il doit prendre des nouvelles et s'en retourner auprès de son père. Sur la durée d'une journée il arrive exactement à l'instant où Goliath s'avance entre les deux armées afin de tenir les mêmes propos que les quarante jours précédents. Les invectives et les railleries du Philistin ne devaient pas durer longtemps. Il venait, faisait peur aux Israélites, se moquait d'eux et se retirait, dans une routine devenue quotidienne.

Cette fois-ci, cependant, David l'entend, le plan de Dieu croise le plan des hommes. Saül a également entendu les mêmes choses avant lui, et il a eu peur.


e) La promesse du roi.

  • 1 Samuel 17.24-25 : A la vue de cet homme, tous ceux d'Israël s'enfuirent devant lui et furent saisis d'une grande crainte. Chacun disait: Avez-vous vu s'avancer cet homme ? C'est pour jeter à Israël un défi qu'il s'est avancé ! Si quelqu'un le tue, le roi le comblera de richesses, il lui donnera sa fille, et il affranchira la maison de son père en Israël.

Saül est un roi charnel, il regarde le problème présent de manière charnelle, et y cherche une solution de manière charnelle. Terrifié par la stature du Philistin, il s'enfonce dans la peur comme Simon dans l'eau à la vue du vent dans les branches. Pour convaincre un homme d'aller s'engouffrer dans ce qui, à ses yeux, est une impasse, il promet argent, femme et gloire, les trois mamelles du péché, à celui qui fera ce qu'il considère infaisable. On voit la détresse d'un roi, qui est le plus grand de son peuple, mais qui attend qu'un hypothétique guerrier vienne faire ce que lui, le plus grand d'entre eux tous, est incapable de faire. La peur paralyse la réflexion de Saül, il n'est plus capable de penser avec cohérence et attend des hommes ce qui ne peut venir que de Dieu.

David, entendant ce que disaient les soldats de Saül réagit d'une manière qui pourrait être mal comprise :

  • 1 Samuel 17.26-27 : David dit aux hommes qui se trouvaient près de lui: Que fera-t-on à celui qui tuera ce Philistin, et qui ôtera l'opprobre de dessus Israël ? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis, pour insulter l'armée du Dieu vivant ? Le peuple, répétant les mêmes choses, lui dit: C'est ainsi que l'on fera à celui qui le tuera.

David vient d'entendre que celui qui terrassera le Philistin recevra argent, femme et gloire. Entendant cela, il en demande confirmation aux hommes qui sont à proximité et la reçoit d'eux. L'étonnement de David vient justement de ce que je disais concernant les trois branches clairement identifiées du péché. Il ne fait pas cette demande parce qu'il n'en croirait pas ses oreilles tellement l'offre paraîtrait alléchante, mais parce qu'elle lui semble abominable. Il ne comprend pas que devant de telles insultes, la réaction soit de proposer de l'argent, une femme et de la gloire, alors que l'outrage fait à l'armée du Dieu vivant aurait dû soulever le cœur de chaque personne l'ayant entendu.

Les frères de David n'ont pas mal réagi à sa venue jusque-là. Ca n'est qu'à ce moment qu'Eliab explose de colère. La réaction de son plus jeune frère lui jette au visage sa propre faiblesse.

  • 1 Samuel 17.28-30 : Éliab, son frère aîné, qui l'avait entendu parler à ces hommes, fut enflammé de colère contre David. Et il dit: Pourquoi es-tu descendu, et à qui as-tu laissé ce peu de brebis dans le désert ? Je connais ton orgueil et la malice de ton coeur. C'est pour voir la bataille que tu es descendu. David répondit: Qu'ai-je donc fait ? ne puis-je pas parler ainsi ? il se détourna de lui pour s'adresser à un autre, et fit les mêmes questions. Le peuple lui répondit comme la première fois.

La scène est presque amusante lorsqu'on essaye de l'imaginer. David ne parle plus à ses frères, il est allé demander des confirmations aux autres soldats. On notera donc que les seules personnes auxquelles il ne la demande pas, sont ses propres frères. On peut facilement en déduire que l'entente n'est pas cordiale entre eux. On sait que ses frères ne l'apprécient pas plus que cela, tout comme les frères de Joseph le rejetaient bien avant et les frères de Jésus le feront. Ce que nous montre ce passage, c'est surtout que David sait qu'il ne peut pas leur faire confiance. Il était avec eux lorsque le Philistin a insulté l'armée du Dieu vivant. Entendant les promesses du roi, le plus logique aurait été de chercher une confirmation auprès d'Eliab, d'Abinadab et de Schamma, mais il a préféré aller le faire auprès de plusieurs groupes de soldats. Voyant cela, Eliab vient interrompre David et l'accuse de tout ce qui lui passe par la tête, dévoilant ce qu'il pense de son jeune frère. Dans sa tête, David n'est pas plus qu'un serviteur, certainement pas un frère. Il lui reproche d'être venu sur le champ de bataille parce qu'il réagit mal au fait d'avoir été pris à défaut, alors il préfère accuser son frère. Ensuite il lui reproche d'avoir laissé les brebis dans le désert. Qu'est-ce qu'il en sait ? Son seul but est d'agresser et de réduire David à son propre état, il veut l'apeurer en haussant le ton. Le faire réagir. Il termine en l'accusant d'orgueil et d'une profonde méchanceté qui serait enracinée jusque dans son cœur (le sens premier de la malice est la méchanceté). C'est intéressant de voir les deux choses dont l'accuse Eliab, soit d'orgueil et de méchanceté de cœur, lorsque l'on sait justement que David était humble et doux (2 Samuel 23.1 : le doux psalmiste en traduction Darby), lui qui était selon le cœur de Dieu. Ce qui est en train de se passer est important, ce sont les derniers instants avant que Saül n'entende parler du jeune berger, et satan essaye, en utilisant Eliab, de faire cesser le questionnement des troupes par son jeune frère. Il ne peut pas savoir ce qui en sera la conséquence, il est simplement motivé à faire sortir David de ses gonds en l'accusant de l'exacte inverse de ce qu'il est réellement.

C'est là que je disais que la scène est marrante lorsqu'on l'imagine. Eliab vient de stopper David, l'invective violemment, et David s'en moque complètement. Il se contente d'un simple : Qu'ai-je donc fait? ne puis-je pas parler ainsi ? Puis il se détourne et continue son chemin, poursuivant son interrogatoire des soldats et laissant son frère seul, rouge de colère, faisant face à l'évidence que David se moque éperdument de ce qu'il pense de lui.

A aucun moment David ne tente de se justifier, il n'explique pas que leur père l'a envoyé, il n'explique pas que les brebis ne sont pas seules, il n'explique pas qu'il n'est pas selon la description d'Eliab, prouvant par la même son humilité. L'avis d'Eliab et ce qu'il pense n'a tout simplement pas la moindre importance.

Finalement, ce que son grand frère aura inconsciemment tenté d'empêcher arrivera tout de même :

  • 1 Samuel 17.31 : Lorsqu'on eut entendu les paroles prononcées par David, on les répéta devant Saül, qui le fit chercher.

6 - David devant le roi.


a) Le désaccord.

  • 1 Samuel 17.32-33 : David dit à Saül: Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin! Ton serviteur ira se battre avec lui. Saül dit à David: Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant, et il est un homme de guerre dès sa jeunesse.

David est toujours un enfant, pourtant son assurance surpasse celle des grands guerriers. Le roi, entendant sa déclaration ne peut que la recevoir humainement. Ces deux premiers versets de leur discussion posent déjà la base de l'incompréhension qui existera entre ces deux hommes pendant l'intégralité de leur vie. David regardera le monde à travers ce qu'il connaît de Dieu, Saül le regardera comme bon lui semble, ne considérant Dieu que comme une donnée gérée par d'autres.


b) Le plaidoyer.

  • 1 Samuel 17.34-37 : David dit à Saül: Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau, je courais après lui, je le frappais, et j'arrachais la brebis de sa gueule. S'il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais, et je le tuais. C'est ainsi que ton serviteur a terrassé le lion et l'ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l'un d'eux, car il a insulté l'armée du Dieu vivant. David dit encore: L'Éternel, qui m'a délivré de la griffe du lion et de la patte de l'ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Et Saül dit à David: Va, et que l'Éternel soit avec toi!

Ce qui est intéressant ici, c'est que c'est le seul passage où l'on apprend un peu de la vie de David avant son onction. Il s'y trouve une information très intéressante qui est trop souvent passée sous silence.

Dans l'ensemble, nous connaissons l'histoire qui y est raconté. David, pour expliquer au roi qu'il peut aller se battre contre Goliath, lui explique comment se passait sa garde de berger. On passe assez rapidement dessus, préférant nous attacher au combat contre Goliath qui va suivre, ou, plus généralement à la vie de roi qu'aura David dans les temps qui suivront. Pourtant, sa formulation est intéressante est met en avant un angle particulier. Il nous explique que lorsqu'un lion ou un ours s'emparait d'une brebis, il courrait après lui, le frappait et récupérait la brebis dans la gueule même du prédateur. Jusque-là, tout semble banal, on imagine aisément David comme un fier et courageux guerrier. La suite de ce qu'il va dire, contredit pourtant cette vision.

  • 1 Samuel 17.37 : David dit encore: L'Éternel, qui m'a délivré de la griffe du lion et de la patte de l'ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin.

Ce que David est réellement en train de dire au roi Saül, n'est pas ce que l'on imagine. Il ne met pas en avant sa force, mais son désir de justice. La réalité de la situation dépeinte par le berger est celle d'une attaque de troupeau par des créatures contre lesquelles il ne peut rien faire. Il n'a pas la force du lion ou de l'ours, mais son devoir de berger est de protéger ses brebis, alors quel que soit le risque, il regarde non pas à ses capacités, mais à ses responsabilités. David n'est pas allé combattre l'ours et le lion, il est allé libérer les brebis. Cela pourrait paraître une action irréfléchie, mais c'est tout l'inverse.

Ce que David a compris, c'est que, s'il agit pour la justice, alors l'Eternel sera son bras.

Contrairement au roi Saül, David n'est pas un homme de guerre, il n'a ni sa force, ni sa stature, il ne sait pas se servir d'une arme de guerre et n'a pas d'armure. Il serait vain pour David d'exprimer une force guerrière devant un homme qui dans ce domaine lui est supérieur en tout point. N'oublions pas que celui qui perdra le combat entre le champion d'Israël et Goliath fera perdre toute sa nation. Se présenter comme un grand guerrier alors qu'il est un adolescent ferait rire n'importe quel soldat.

La réalité de ce que David exprime au roi Saül n'a rien de militaire. David dit au roi que lorsque des bêtes sauvages attaquaient son troupeau, il prenait la défense de son troupeau. Il s'exposait à la mort parce qu'il était juste de sauver ceux que le méchant voulait détruire. C'est pour cette raison qu'il dit au roi : L'Éternel, qui m'a délivré de la griffe du lion et de la patte de l'ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. David affirme que l'Eternel l'a délivré du lion et de l'ours, en d'autres termes, il met en avant que la justice prévaut sur la compétence guerrière, que l'Eternel est celui qui a triomphé du lion et de l'ours, et que sa propre force n'aurait rien pu faire sans la justice de l'Eternel. Dans son explication, il place Israël comme le troupeau de Dieu, Goliath comme l'ours et le lion, et se propose de faire ce qu'il a toujours fait, prendre la défense du troupeau de son Père. Il ne dit pas au roi Saül qu'il a la force de battre Goliath, mais qu'il a la volonté de faire ce que la justice de Dieu lui commande de faire, et qu'en conséquence, Dieu triomphera du géant. Saül comprend l'affirmation du jeune homme, c'est pourquoi il lui répond : Va, et que l'Éternel soit avec toi. Saül sait que David va au combat non pas en homme de guerre, mais en homme de Dieu.

Pourtant, bien que comprenant l'argumentation de David, le roi Saül n'est pas plus spirituel que cinq minutes auparavant. Il veut bien croire que Dieu sera avec David, mais dans sa manière de voir les choses, cela ne signifie pas que David fera quelque chose de différent de ce qu'il aurait lui-même fait. Ca veut uniquement dire que Dieu bénira David lorsqu'il fera ce que n'importe qui aurait pu faire. C'est exactement le schéma de ce que les croyants font de nos jours, ils agissent et considèrent que Dieu va bénir ce qu'ils font, au lieu de faire ce qui, venant de Dieu, est béni en soi. Cela signifie que Saül croit toujours que c'est par la force que David triomphera de Goliath, il pense simplement que c'est Dieu qui va lui donner la victoire. Il ignore que ça n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par son esprit (Zacharie 4.6) que Dieu accomplit les choses.

C'est pourquoi il va tout de même tenter d'équiper David, en lui remettant ses armes et son armure. Il pense que des coups seront échangés, parce qu'il ne réfléchit pas selon Dieu, mais en se basant sur sa connaissance du combat.

  • 1 Samuel 17.38-39 : Saül fit mettre ses vêtements à David, il plaça sur sa tête un casque d'airain, et le revêtit d'une cuirasse. David ceignit l'épée de Saül par-dessus ses habits, et voulut marcher, car il n'avait pas encore essayé. Mais il dit à Saül : Je ne puis pas marcher avec cette armure, je n'y suis pas accoutumé. Et il s'en débarrassa.

La volonté de connaître les tenants et les aboutissants est supérieure à la confiance en Dieu. David sait qu'il a déjà gagné, non pas parce qu'il connaît sa force, mais parce qu'il connaît celle de Dieu. Chaque chose en son temps. Dans l'immédiat, il parle au roi, ensuite il terrassera le géant, il n'est pas utile de réfléchir à la prochaine étape, Dieu connaît toutes choses et les révélera lorsqu'il faudra les connaître. Pour Saül, qui est sans Dieu, procéder de la sorte n'est même pas une option. Il anticipe parce qu'il ne sait rien faire d'autre, il réfléchit aux conséquences et détermine ses actions en fonction d'elles.

  • Saül se base sur ce qui n'existe pas (le futur) pour décider de son présent. Ce sont donc ses craintes qui le commandent.
  • David se base sur Dieu pour décider de son présent en étant certain que la justice de Dieu prévaudra. Il se base sur sa foi en Dieu.

L'armure de Saül, et donc sa façon de voir les choses, ne convient pas à David, qui s'en débarrasse et se prépare selon la méthode que Dieu a mit en lui.


c) Le lion, l'ours et le Philistin.

  • 1 Samuel 17.34-37 : David dit à Saül: Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau, je courais après lui, je le frappais, et j'arrachais la brebis de sa gueule. S'il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais, et je le tuais. C'est ainsi que ton serviteur a terrassé le lion et l'ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l'un d'eux, car il a insulté l'armée du Dieu vivant. David dit encore: L'Éternel, qui m'a délivré de la griffe du lion et de la patte de l'ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Et Saül dit à David: Va, et que l'Éternel soit avec toi!

Je détaille le sens de ce passage, qui est prophétique dans l'enseignement sur la fin des temps (lien). Pour la résumer, nous avons ici l'annonce de la destruction de la bête. Le lion, l'ours et le Philistin représentent respectivement les trois premiers grands animaux décrit par Daniel. Le Philistin, dont le nom signifie 'immigrant' représente le Léopard, qui est le symbole de l'union des populations africaine et européenne.

7 - L'échange entre David et Goliath.


a) Les préparatifs de David.

  • 1 Samuel 17.40 : Il prit en main son bâton (maqqel), choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s'avança contre le Philistin.
  • 1 Samuel 17.49 : Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde ;

a.1) Le bâton.

La première chose que va faire David après s'être débarrassé de l'armure et des armes de Saül, c'est de récupérer son bâton de berger. Ca nous montre que le seul moyen de porter les armes de Saül était d'abandonner sa fonction de berger. Mais dans les yeux de Dieu, David a été choisi comme berger sur son peuple, cette fonction est indissociable de sa personne. Dieu nous construit, et ensuite il nous utilise (*), mais c'est une erreur de croire que nous soyons plus que ce qu'il a fait de nous. Il y a tant de serviteurs qui ont échoué parce qu'ils ont écouté les conseils de ceux qui n'avaient pas été choisis. Il y aura toujours une multitude de serviteurs qui viendront vous dire comment optimiser ce que Dieu a mis en vous, mais ça n'est justement pas en eux que Dieu l'a mis, et penser que leurs directives sont meilleures que celles de Dieu c'est prétendre que Dieu est moins sage qu'un homme. C'est ce qui est arrivé au prophète que Dieu a envoyé à Bethel prophétiser sur Jéroboam, et qui a cru un homme plutôt que Dieu. Il a été dévoré par un lion, quand de son côté, marchant dans l'obéissance, David terrassait le sien. On notera d'ailleurs que ce prophète a été rattrapé par le prophète de Bethel alors qu'il se reposait sous un type d'arbre dont je parlais précédemment, un térébinthe.

(*) Il peut également nous utiliser pendant notre construction, mais dans ce cas, il nous utilise pour nous construire.

a.2) La houlette.

Ensuite, on remarque que David est équipé de son bâton et de sa fronde, ce qui fait qu'il lui manque un équipement pour être pleinement berger. Il n'a pas sa houlette. Cela fait sens, la houlette sert à prendre soin du troupeau, alors que le bâton sert à le protéger, et dans le cas présent, la fonction de David va être de le protéger, il en prendra soin plus tard. Dans l'immédiat, bien que défaillant, c'est le rôle de Saül de s'occuper du peuple. Ca devrait également être son rôle de le protéger de ses ennemis, mais Dieu ne peut pas permettre que son peuple subisse le courroux des Philistins, alors il envoie celui qu'il a choisi effectuer la première passation de pouvoir. Les deux passations de pouvoir sont justement la houlette et le bâton. Ce jour, contre le Philistin, c'est le bâton qui est transféré, la houlette le sera des années plus tard.

On peut également mettre en avant un clin d'œil qui n'en est pas forcément un. Le mot original pour désigner le bâton de David est 'maqqel' et le mot original pour désigner le javelot de Goliath est 'Kiydown'. Cependant, ces deux mots (bâton et javelot) peuvent se traduire de la même manière, par le mot 'Shebet', ce qui est le cas dans les deux versets suivants :

  • 2 Samuel 18.14 : Joab dit : Je ne m'arrêterai pas auprès de toi ! Et il prit en main trois javelots (Shebet), et les enfonça dans le coeur d'Absalom encore plein de vie au milieu du térébinthe.
  • 2 Samuel 23.21 : Il frappa un Egyptien d'un aspect formidable et ayant une lance à la main; il descendit contre lui avec un bâton (Shebet), arracha la lance de la main de l'Egyptien, et s'en servit Pour le tuer.

J'y vois une manière d'opposer deux façons de faire la même chose. Celle du berger et celle du guerrier. Celle de celui qui se bat pour l'honneur de son Dieu et celle de celui qui se bat pour sa propre gloire.

a.3) Les 5 pierres.

David va se rendre au torrent et y prendre 5 pierres polies. Ce qui concerne ce moment pose certaines questions dont les réponses sont liées les unes aux autres :

  • Pourquoi 5 pierres ?
  • Pourquoi avoir mis les 5 pierres dans deux endroits différents (gibecière et poche) ?
  • Pourquoi se servir spécifiquement d'une pierre se trouvant dans la gibecière et pas d'une pierre se trouvant dans sa poche ?

Ces trois questions trouvent leur résolution dans une réponse à tiroir.


  • Pourquoi 5 pierres ?

La question se pose. Lorsque l'on regarde la brièveté du combat, si David avait raté le géant, il n'aurait probablement pas eu le temps de chercher une autre pierre. Ce qui fait qu'en prenant cinq pierres, David ne le faisait pas pour ce combat spécifiquement, mais pour une autre raison.

Il y a deux réponses. Les deux étant prophétiques, mais pas pour la même époque. L'une des deux concerne la bête de la fin des temps et j'en parle dans l'enseignement sur la bête, la deuxième et celle qui concerne David plus directement. Il y a cinq pierres, parce qu'il y a cinq enfants de Rapha. En prenant cinq pierres, David prophétise la mort des 5 géants, même s'il ne va en tuer qu'un seul.

Le sort des quatre autres géants nous est conté dans le deuxième livre de Samuel :

  • 2 Samuel 21.16-17 : Et Jischbi Benob, l'un des enfants de Rapha, eut la pensée de tuer David; il avait une lance du poids de trois cents sicles d'airain, et il était ceint d'une épée neuve. Abischaï, fils de Tseruja, vint au secours de David, frappa le Philistin et le tua. Alors les gens de David jurèrent, en lui disant: Tu ne sortiras plus avec nous pour combattre, et tu n'éteindras pas la lampe d'Israël.
  • 2 Samuel 21.18 : Il y eut encore, après cela, une bataille à Gob avec les Philistins. Alors Sibbecaï, le Huschatite, tua Saph, qui était un des enfants de Rapha.
  • 2 Samuel 21.19 : Il y eut encore une bataille à Gob avec les Philistins. Et Elchanan, fils de Jaaré Oreguim, de Bethléhem, tua Goliath de Gath (*), qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand.
  • 2 Samuel 21.20-22 : Il y eut encore une bataille à Gath. Il s'y trouva un homme de haute taille, qui avait six doigts à chaque main et à chaque pied, vingt-quatre en tout, et qui était aussi issu de Rapha. Il jeta un défi à Israël; et Jonathan, fils de Schimea, frère de David, le tua. Ces quatre hommes étaient des enfants de Rapha à Gath. Ils périrent par la main de David et par la main de ses serviteurs.

(*) Je vais revenir sur le problème du nom de ce géant.


  • Pourquoi avoir mis les 5 pierres dans deux endroits différents (gibecière et poche) ?
  • Pourquoi se servir spécifiquement d'une pierre se trouvant dans la gibecière et pas d'une pierre se trouvant dans sa poche ?

Ces deux questions ont une réponse commune. On ne nous dit pas combien de pierres le jeune David a mises dans sa poche et combien il en a mises dans sa gibecière. Tout ce que l'on sait concerne le nombre total.

Selon ma compréhension, il en a mise une dans sa gibecière, et quatre dans sa poche. Le sens étant que sa gibecière nous est clairement définie comme sa gibecière de berger. Cela représente le fait que la pierre qui se trouvait dedans allait servir à David pour protéger son troupeau. Les quatre autres pierres se trouvaient dans sa poche parce qu'elles n'avaient pas vocation à sauver le peuple/troupeau, mais le roi/berger. C'est pour cela que David ne tuera que Goliath de Gath qui menaçait le peuple, alors que ses quatre serviteurs tueront les quatre autres géants parce qu'ils menaçaient David dans son autorité royale.

a.4) Les deux Goliath.

Vous trouverez facilement sur internet des sites expliquant que la mort de Goliath est racontée deux fois et qu'elle est attribuée à deux hommes différents. Que des païens soient aveuglés est normal et n'a absolument aucun intérêt, par contre, lire de telles choses sur des sites qui se disent 'chrétiens' est plus choquant. Dans les faits, nous avons bien deux géants portant le même nom, qui sont morts à plusieurs décennies d'écart. N'oublions pas que le premier Goliath de Gath a été tué par David alors qu'il était encore, selon le roi Saül, un enfant (1 Samuel 17.33), alors que le deuxième Goliath de Gath, tué par Elchanan, est mis à mort lorsque David est non seulement déjà roi d'Israël, mais qu'en plus le texte nous dit qu'il était fatigué (2 Samuel 21.15b), donc en fin de règne. Il est évident qu'on ne parle pas d'un coup de barre passager qu'une nuit de sommeil réparera, puisque la réaction des hommes de David sera de lui dire qu'il ne doit plus sortir guerroyer. Il y a donc plusieurs décennies entre la mort de ces deux Goliath.

Les textes nous présentent donc ceci : nous avons deux géants portant le même 'nom', morts à probablement une quarantaine d'années d'écart, et tués par deux personnes différentes. En conclure qu'il s'agit de "la-même-scène-étrangement-racontée-de-deux-manières-différentes", avec comme preuve qu'ils avaient tous les deux une grosse lance, ce qui à la vue de leurs tailles, était bien obligatoire, me semble d'une inspiration autre que divine.

'Goliath' n'est pas nécessairement un nom, cela peut être un titre. J'avance cela comme une possibilité cohérente et non comme une certitude. 'Goliath de Gath' signifie 'la splendeur de Gath'. Lorsqu'on lit la description du premier géant, on réalise non seulement qu'il est le représentant de tout un peuple, qu'il parle en son nom, mais que l'intégralité de son équipement est fait d'airain, pas de fer. Le prix n'est pas le même. Il y a du prestige dans toute sa personne. Dans ce sens, il est parfaitement cohérent qu'à sa mort, quelqu'un d'autre porte ce titre. Or, le deuxième 'Goliath de Gath' a un autre nom. Il s'appelle 'Lachmi de Gath', et il est le frère de Goliath, pourtant il est lui aussi appelé 'Goliath de Gath' :

  • 2 Samuel 21.19 : Il y eut encore une bataille à Gob avec les Philistins. Et Elchanan, fils de Jaaré-Oreguim (*), de Bethléhem, tua Goliath de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand.
  • 1 Chroniques 20.5 : Il y eut encore une bataille avec les Philistins. Et Elchanan, fils de Jaïr (*), tua le frère de Goliath, Lachmi de Gath, qui avait une lance dont le bois était comme une ensouple de tisserand

(*Jaïr est un diminutif de Jaaré-Oreguim.

Des quatre géants qui vont mourir à la fin de la vie de David, Lachmi, qui est également appelé Goliath est celui qui semble le plus grand et le plus fort. Ce qui justifie l'éventualité de porter le titre de 'la splendeur de Gath' en lieu et place de son frère, le premier Goliath.

  • Jischbi Benob (2 Samuel 21.16-17) : on nous dit de lui que son épée était neuve à sa mort, donc il ne s'en était jamais servi. Cela nous montre sa jeunesse, en plus de ce que sa lance ne pesait que la moitié de celle du premier Goliath.
  • Saph (2 Samuel 21.18) : son nom signifie 'grand', ce qui paraît presque péjoratif lorsque l'on parle d'une race de géant. Il est probable qu'il n'avait rien d'exceptionnel.
  • Lachmi de Gath (2 Samuel 21.19) (1 Chroniques 20.5) : il est appelé Goliath. Sa lance est équivalente à celle du premier Goliath, donc il avait la même stature.
  • ? (2 Samuel 21.20-22) : Le nom du dernier n'est pas donné, tout ce que nous savons c'est qu'il était malformé (six doigts à chaque main et à chaque pied, vingt-quatre en tout), et donc peut probablement 'digne' d'être la splendeur de Gath.

La dernière précision à apporter sur cette famille, c'est de dire qu'ils sont appelés enfants de Rapha. Cela ne signifie cependant pas que leur père s'appelle Rapha, mais qu'ils descendent de la lignée des Rephaïm. Donc, en dehors de Lachmi de Gath (appelé aussi Goliath), dont on nous dit spécifiquement qu'il était le frère du premier Goliath, nous ne connaissons pas le lien de parenté direct qui unit les cinq géants en dehors d'un ancêtre commun.


b) Les proclamations.

  • 1 Samuel 17.41-44 : Le Philistin s'approcha peu à peu de David, et l'homme qui portait son bouclier marchait devant lui. Le Philistin regarda, et lorsqu'il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu'un enfant, blond et d'une belle figure. Le Philistin dit à David: Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons? Et, après l'avoir maudit par ses dieux, il ajouta: Viens vers moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs.
  • 1 Samuel 17.45-48 : David dit au Philistin: Tu marches contre moi avec l'épée, la lance et le javelot; et moi, je marche contre toi au nom de l'Éternel des armées, du Dieu de l'armée d'Israël, que tu as insultée. Aujourd'hui l'Éternel te livrera entre mes mains, je t'abattrai et je te couperai la tête; aujourd'hui je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre. Et toute la terre saura qu'Israël a un Dieu. Et toute cette multitude saura que ce n'est ni par l'épée ni par la lance que l'Éternel sauve. Car la victoire appartient à l'Éternel. Et il vous livre entre nos mains.

La question du gigantisme de Goliath ou de la simple existence d'une branche particulière de la race humaine peut se poser. Cependant, plusieurs faits semblent plutôt désigner le gigantisme qui peut toutefois être la conséquence physique de désordres spirituels. Dans ce passage, plusieurs éléments sous tendent cette hypothèse. Tout d'abord, alors que cela fait plus de quarante jours que le Philistin invective l'armée d'Israël, il a enfin un adversaire, mais il s'approche peu à peu, ce qui semble montrer un problème d'aisance dans le déplacement. Ensuite, lorsqu'il voit David, il lui demande de venir vers lui, et quand le combat commencera, David va se mettre à courir, mais Goliath se contentera de marcher. Le porteur de bouclier est un autre indice. On peut se dire qu'une cuirasse de 60 kg entrave le mouvement, mais la réalité est que si Goliath est juste un être humain de 3 mètres, alors une cuirasse de 60 kg n'est pas aussi lourde qu'on le pense. Le paquetage d'un fantassin actuel faisant environ 25 kg, c'est, dans les grandes lignes, l'équivalent.

Je disais auparavant que David se bat pour l'honneur de son Dieu, il prend la défense de son troupeau. Il se bat donc pour la multitude. Goliath de son côté ne se bat que pour sa propre gloire. Ca définit la proclamation de chacun des deux hommes. Goliath ne regarde que sa victoire contre un homme, il regarde donc David comme il se regarde lui-même, et annonce ce qu'il fera à cet homme. David de son côté vient au nom de l'Eternel et de son peuple, il regarde donc le Philistin comme il se voit lui-même, c'est-à-dire le représentant d'un peuple et de son Dieu. C'est pour cela que nous voyons cette différence dans les deux invectives, Goliath ne maudit que David, et n'annonce que ce qu'il fera à la dépouille de David. David de son côté annonce non seulement ce qu'il va faire à Goliath, mais se plaçant comme représentant de la multitude, il annonce également ce qu'il adviendra de la multitude des Philistins dont il considère Goliath comme le représentant.

L'autre aspect qui transparaît est également celui du charnel et du spirituel. Goliath se base non pas sur une révélation, mais sur ce que ses yeux lui montrent. Il voit un enfant avec un bâton et ne peut considérer que le bâton. Il ne peut pas voir le danger parce qu'il n'est pas capable de regarder autrement qu'avec les yeux du corps. David, de son côté, regarde la situation d'une manière spirituelle. C'est pour cela qu'il oppose l'épée, la lance et le javelot du Philistin, au fait de marcher au nom de l'Éternel des armées. Si les deux combattants marchent, un le fait en se confiant dans la force de son bras, l'autre dans celle de l'Eternel.

Ce qui ressort des paroles de David, c'est qu'aucune arme ne décide de la conséquence d'un combat, la victoire appartient à l'Eternel, et il la donne à qui il veut.

8 - Le combat.


  • 1 Samuel 17.48-50 : Aussitôt que le Philistin se mit en mouvement pour marcher au-devant de David, David courut sur le champ de bataille à la rencontre du Philistin. Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde; il frappa le Philistin au front, et la pierre s'enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre. Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin; il le terrassa et lui ôta la vie, sans avoir d'épée à la main.

L'essentiel de ce qui se passe ici a déjà été expliqué. On notera en information complémentaire, que le Philistin, qui représente le troisième grand animal de la vision de Daniel, meurt par une pierre qui s'enfonce dans son front, lieu du diadème sacré ou impur, selon qu'il est de Dieu ou de satan. Daniel nous parlait de cette même pierre en ces termes :

  • Daniel 2.35b : Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne, et remplit toute la terre.

Or, il se trouve que cette victoire de David est la première étape qui va le guider vers sa propre royauté et donc vers l'établissement de Jérusalem comme capitale. La pierre devenant déjà au temps de David une grande montagne. Gardons à l'esprit que c'est David qui a établi Jérusalem, Saül régnait soit à partir de Gabaon, soit à partir de Guibea.

Comme la statue de son dieu en présence de l'arche de l'alliance, le Philistin tombe face contre terre.

Je vois cette pierre de la même manière que la flèche tirée au hasard par un homme , et qui va frapper Achab au défaut de sa cuirasse (1 Rois 22.34). L'homme jette le sort dans le pan de la robe, Mais toute décision vient de l'Éternel (Proverbes 16.33). David sait cela et agit en conséquence. Il jette la pierre, mais c'est l'Eternel qui décide de la cible qu'elle atteindra.


  • 1 Samuel 17.51-54 : Il courut, s'arrêta près du Philistin, se saisit de son épée qu'il tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite. Et les hommes d'Israël et de Juda poussèrent des cris, et allèrent à la poursuite des Philistins jusque dans la vallée et jusqu'aux portes d'Ékron. Les Philistins blessés à mort tombèrent dans le chemin de Schaaraïm jusqu'à Gath et jusqu'à Ékron. Et les enfants d'Israël revinrent de la poursuite des Philistins, et pillèrent leur camp. David prit la tête du Philistin et la porta à Jérusalem, et il mit dans sa tente les armes du Philistin.

Les anachronismes sont nombreux dans la Parole de Dieu, et ils ont généralement un sens assez facile à détecter. Dans le cas présent, c'est la seule fois dans tous le premier livre de Samuel, que Jérusalem est citée, et pour cause, elle n'existe pas encore. Il est particulièrement peu probable que la volonté soit de parler de la ville en elle-même. La bataille se passe une vingtaine de kilomètres à l'ouest du site de Jérusalem, et la poursuite des Philistins conduit les Hébreux encore plus à l'ouest, dans le territoire même de leurs ennemis.

De plus, David venait juste d'arriver au campement de l'armée d'Israël lorsqu'il a été témoin de l'invective de Goliath, il n'avait pas de tente. Il est donc probable, à la vue de la distance qui va être parcourue durant la poursuite des Philistins, que le combat dure plusieurs jours, et donc que dans l'intervalle, David ait une tente, dans laquelle il placera les armes de Goliath.

Il est difficile d'imaginer que le jeune David, après sa victoire contre Goliath, ait fait les 20 kilomètres qui le séparaient du site ou se trouvera Jérusalem, pour aucune raison précise puisqu'il n'habite pas là-bas, et que le roi Saül n'y a pas établi son trône, et ce avec en main la tête d'un géant de près de 3 mètres.

La suite nous éclaire peut-être un peu :

  • 1 Samuel 17.55-58 : Lorsque Saül avait vu David marcher à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, chef de l'armée: De qui ce jeune homme est-il fils, Abner? Abner répondit: Aussi vrai que ton âme est vivante, ô roi! je l'ignore. Informe-toi donc de qui ce jeune homme est fils, dit le roi. Et quand David fut de retour après avoir tué le Philistin, Abner le prit et le mena devant Saül. David avait à la main la tête du Philistin. Saül lui dit: De qui es-tu fils, jeune homme? Et David répondit: Je suis fils de ton serviteur Isaï, Bethléhémite.

Il semblerait donc que David ait tué le philistin, et que juste après, Abner l'a amené auprès du roi. A ce moment-là, il a encore la tête du Philistin en main. La contribution de David à cette bataille se limite à avoir tué le Philistin. Le reste de la poursuite est effectué par l'armée d'Israël sans David. Cette poursuite, de part la distance aller-retour, ne peut se faire sur le reste de la journée en cours. David reçoit donc l'attribution d'une tente, dans laquelle il dépose les armes du géant. Quant au problème se trouvant dans la compréhension du verset : David prit la tête du Philistin et la porta à Jérusalem (1 Samuel 17.54), je pense qu'il faut le prendre comme une annonce de ce que la ville du roi sera Jérusalem. Ce verset est le pendant spirituel du verset qui se trouve un tout petit peut après : Abner le prit et le mena devant Saül. David avait à la main la tête du Philistin (1 Samuel 17.57). On pourrait penser que David a d'abord amené la tête de Goliath à Saül et qu'ensuite il l'a amené à Jérusalem, mais c'est en réalité la même chose. Physiquement, il a amené à Saül un ennemi vaincu, mais spirituellement, il a signé la défaite éternelle des Philistins devant le trône de Dieu.


9 - La première partie de la vie de David.


a) Les 5 parties de la vie de David.

Les premières années de David ne sont pas très documentées. Elles posent certaines questions qui pour la plupart, trouvent assez rapidement des réponses pour peu que l'on s'attache à la Parole. Lorsque Dieu a rejeté Saül et s'est choisi David, le temps qu'il a fallu avant qu'il ne règne n'a pas uniquement servi à former le futur roi, parce que si le coeur de David était selon la volonté de Dieu, le coeur du peuple devait être préparé. Si David ne sait pas comment il deviendra roi, il sait que ça aura lieu. C'est la décision de l'Eternel, donc rien ne pourra l'empêcher.

Il aura encore de nombreuses choses à apprendre, et la route sera longue, mais à aucun moment l'Eternel ne lui a dit de changer ce qu'il est, parce qu'il est déjà selon le coeur de l'Eternel. Le coeur est le plus important, si cette partie est bonne, alors elle influencera tout le reste, et les changements se feront au fur-et-à-mesure.

La vie de David se divise en 5 parties distinctes, et on ne vient que de regarder la première.

  • La première partie de la vie de David l'a amené à rencontrer celui qu'il va devoir remplacer, et à intégrer son entourage.
  • La deuxième partie de sa vie va lui permettre de regarder de l'intérieur ce qui va lui appartenir, et ce qu'il ne faut pas faire.
  • La troisième partie de sa vie lui permettra d'apprendre à régner sur un petit nombre sans reproduire ce qu'il a vu de Saül.
  • La quatrième partie de sa vie le verra régner sur Juda.
  • La dernière partie de sa vie le verra régner sur l'ensemble d'Israël.


b) Saül ne comprend pas que David est l'élu.

Il peut paraître étrange que le roi Saül ne comprenne pas de suite que David est celui dont Samuel lui avait parlé en affirmant que l'Eternel avait choisi quelqu'un d'autre. Pourtant, alors que cette partie de la vie de David se termine, la victoire sur Goliath prouve que l'Eternel accompagne David, mais le roi Saül ne fait pas le lien. Ca n'est pas de l'aveuglement, la raison est beaucoup plus simple. 

Saül ne peut pas oublier ce que Samuel lui a dit, il le lui a répété trop souvent.

  • 1 Samuel 13.14 : et maintenant ton règne ne durera point. L'Éternel s'est choisi un homme selon son coeur,
  • 1 Samuel 15.23b : Puisque tu as rejeté la parole de l'Éternel, il te rejette aussi comme roi
  • 1 Samuel 15.26 : Samuel dit à Saül: Je ne retournerai point avec toi; car tu as rejeté la parole de l'Éternel, et l'Éternel te rejette, afin que tu ne sois plus roi sur Israël.
  • 1 Samuel 15.28 : Samuel lui dit: L'Éternel déchire aujourd'hui de dessus toi la royauté d'Israël, et il la donne à un autre, qui est meilleur que toi

 Par contre, deux éléments permettent de comprendre  l'aveuglement de Saül sur l'identité de David. Le roi est un homme charnel, il ne comprend pas grand-chose à Dieu et à tout ce qui le concerne. Aussi, il est possible qu'il n'était pas certain que l'affirmation de Samuel soit toujours valable. En effet, le roi Saül va demander quelque chose à Samuel et le prophête, qui a déjà dit qu'il ne ferait pas ce qu'il vient de demander, le fait tout de même.

  • 1 Samuel 15.30-31 : Saül dit encore: J'ai péché! Maintenant, je te prie, honore-moi en présence des anciens de mon peuple et en présence d'Israël; reviens avec moi, et je me prosternerai devant l'Éternel, ton Dieu. Samuel retourna et suivit Saül, et Saül se prosterna devant l'Éternel.

Il est donc possible que Saül pensait avoir fait ce qu'il fallait pour que la décision de l'Eternel ne s'applique pas. Saül ne comprend pas Dieu, pour lui Samuel est l'image de Dieu sur terre. Si Samuel dit une chose ou fait une chose, alors c'est Dieu qui l'a faite, et comme Samuel est revenu avec Saül alors qu'il avait dit qu'il ne le ferait pas, ne comprenant pas les tenants et les aboutissants spirituels, il a pu croire que les annonces de l'Eternel étaient également annulées.

La deuxième chose tient dans la formulation de 1 Samuel 13.14 : et maintenant ton règne ne durera point. L'Éternel s'est choisi un homme selon son coeur. Lorsque David arrive auprès de Saül, il est encore à ses yeux, un enfant. Cette simple différence suffit à le disqualifier aux yeux du roi. L'Eternel a choisi un homme, pas un enfant. Une fois de plus, la différence ne peut être perçue que spirituellement. Pour Dieu, le temps n'existe pas, lorsqu'il dit que c'est un homme qu'il a choisi, c'est parce que David sera un homme lorsqu'il deviendra roi, mais dans les yeux de Saül, son éventuel remplaçant doit déjà en être un.


c) La fin d'une époque.

David a toujours été la brebis galeuse de la famille, méprisé par son père, dénigré par ses frères. Maintenant il est un héros pour le peuple, et à la cour du roi. L'épreuve à venir sera de rester soi-même lorsque les circonstances changent.