1 - Différence entre moyen et but.

a) Les deux catégories.

b) Qui a péché ?

c) Regarder au Père.

d) Témoigner ou ne pas témoigner.

  • d.1) La guérison du lépreux.
  • d.2) La guérison de 2 aveugles).
  • d.3 ) La guérison de l'aveugle de Bethsaïda.
  • d.4) La résurrection de la fille de Jaïrus.
  • d.5) La guérison de la main sèche.
  • d.6) Les démons le reconnaissent.
  • d.7) La guérison du sourd/muet.
  • d.8) Le possédé de Gadara.

2 - La notion de distance.

a) Les guérisons à vue.

  • a.1) La guérison du paralytique passant par le toit.
  • a.2) La résurrection à Naïn.
  • a.3) La résurrection de Lazare.
  • a.4) L'homme à la main sèche dans la synagogue.
  • a.5) La guérison aux eaux de Bethesda.

b) Les guérisons sur de longues distances.

  • b.1) Le serviteur du centenier.
  • b.2) Le fils de l'officier du roi.
  • b.3) La fille de la syro-phénicienne.

3 - Différence guérison croyant / incroyant.

a) Les incroyants.

b) Les croyants.

4 - Délier ??? Guérir ??? Sauver ???.

5 - Conclusion.

6 - Les démons.

a) Les démons sont des anges.

b) Les démons n'ont pas de noms.

c) Les démons sont définis par leur fonction.

d) La détermination du rôle d'un démon.

  • d.1) L'odeur.
  • d.2) L'attribution de la fonction.

e) Sa limitation visuelle.

7 - Quatre passages méritant une explication.

a) L'envoie des disciples.

b) Il chasse mais ne nous suit pas.

c) Les lieux arides.

d) Ce que vous lierez/délierez ... .

8 - Liste des types d'esprit selon la Parole de Dieu.

a) Esprit utilisé positivement.

b) Esprit utilisé négativement.

c) Esprit utilisé de manière neutre.

9 - Questions diverses.

a) Un chrétien peut-il être possédé ?

b) Un chrétien peut il être lié ?

La chose la plus importante n'est pas de savoir si Dieu guérit, si vous ne le savez pas, c'est que vous ne connaissez pas Dieu. Il y a pourtant une chose importante dans la présentation de cette évidence. Les deux passages suivants mettent la même chose en avant :

  • 1 Pierre 2.22-24 : Lui qui n'a point commis de péché, Et dans la bouche duquel il ne s'est point trouvé de fraude; lui qui, injurié, ne rendait point d'injures, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s'en remettait à celui qui juge justement; lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris.
  • Psaume 103.3 : C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, Qui guérit toutes tes maladies;

Ce qu'on note c'est qu'à chaque fois il est d'abord fait mention du salut et ensuite seulement de la guérison. Contrairement à une lecture trop rapide, la signification n'est pas que nous devrions d'abord être sauvés et qu'ensuite nous serons guéris. L'ordre, qui n'est pas le même par hasard, représente l'importance. Le salut de l'âme est plus important que le salut du corps. La première est éternelle, le second est temporaire.

Ce que je veux mettre en avant ici c'est que les croyants recherchent plus la guérison du corps que celle de l'âme. Il y a une distinction dont la finesse perturbe beaucoup la compréhension.

Le problème de toutes les doctrines, absolument toutes, c'est que lorsqu'on cherche à les comprendre, on se focalise sur elles, et on cesse de se focaliser sur Dieu. C'est là que se situe la fine distinction dont je parlais. Dieu devient la justification de notre recherche, au lieu de notre recherche première. Dans la totalité des cas, la perte de repère affaiblit le croyant, et par logique pure, cela arrive au moment où justement, il pense avoir le plus besoin d'une intervention divine.

Comme la distinction est fine, je vais me permettre d'insister. Le sujet que vous voulez étudier peut être parfaitement bon et en plus, exactement celui que Dieu veut que vous étudiiez et au moment parfait pour cela, le seul moyen de trouver les indices qui vous aideront à le comprendre n'est pas de chercher par vous-même dans les textes, mais de vous en remettre à Dieu pour qu'il vous éclaire, et alors seulement il vous éclairera les textes que vous devez prendre en compte.

C'est un raccourci hasardeux, et pour dire vrai, dangereux, de dire que la Parole de Dieu en tant que Bible, est Jésus. Même si Jean nous dit qu'au commencement était la Parole et la Parole était avec Dieu, cela ne signifie pas que la Parole écrite est Dieu. J'en veux pour preuve les paroles de Jésus concernant le jugement. Dans l'évangile de Jean il nous dit ce qui suit :

  • Jean 12.47-48 : Si quelqu'un entend mes paroles et ne les garde point, ce n'est pas moi qui le juge; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge; la parole que j'ai annoncée, c'est elle qui le jugera au dernier jour.

La Parole écrite n'est donc qu'une émanation de Jésus, elle contient tout ce qui est nécessaire pour que nous le comprenions, mais cela ne signifie pas qu'elle le contienne en entier. Aussi, cesser de regarder à Jésus parce qu'on se plonge dans la Parole est une erreur qui peut provoquer un éloignement à travers de successives erreurs de compréhension. La Parole est inspirée par l'Esprit, donc l'Esprit est premier, ce qui est cohérent puisque Dieu est Esprit. Ca n'est donc qu'à travers Dieu, qui est Esprit, que nous pouvons comprendre la Parole parce qu'elle vient de lui. Dieu est donc un but, et la Parole est un moyen.

Ce qui fait que si vous percevez la Parole écrite de Dieu comme un but, vous perdez de vue celui qui l'a inspirée, mais si vous la considérez comme un moyen donné par Dieu, qui est le but ultime, pour l'atteindre, alors sa réelle puissance pourra faire effet. La Parole écrite est une échelle qui nous est donnée par Dieu pour que nous puissions le rejoindre, mais quand vous montez à une échelle, vous regardez à votre destination, pas aux barreaux de cette dernière, sinon vous ne parvenez plus à monter.

La vérité, c'est que, lorsque vous roulez en voiture, si vous cessez de regarder dans la direction où vous allez pour chercher quelque chose dans la boîte à gant, votre véhicule risque fort de quitter la voie droite. Ca ne veut pas dire que ce qui se trouve dans la boîte à gant est mauvais, mais que cesser de regarder devant soi l'est.

Le rapport avec la guérison se trouve justement dans cette compréhension.

1 - Différence entre moyen et but.


Le problème de la guérison en tant que doctrine est qu'on ne cherche jamais à savoir ce que c'est. Cette remarque peut paraître stupide, j'en conviens, pourtant elle est probablement l'une des principales raisons pour lesquelles les choses ne se passent pas dans nos vies comme la Parole de Dieu nous dit qu'elles le devraient.

En premier lieu, la plupart, si ce n'est presque la totalité des personnes qui s'intéressent à cette doctrine, s'y intéressent parce qu'elles sont concernées directement ou indirectement. Soit elles sont malades, soit elles ont des malades dans leur entourage. Ca fait que lorsqu'elles essayent de comprendre de quoi il en retourne, elles n'ont pas un regard neutre et font une enquête 'à charge'. Elles partent du principe que :

  • Eux ou un de leurs proches sont malades,
  • La Parole dit que Dieu guérit,
  • Elles passent leur temps à demander la guérison, la considérant souvent comme un dû,
  • Elles ne guérissent pas, et se rassurent en croyant que Dieu ne guérit plus ou qu'elles ne sont pas dignes de recevoir la guérison.

Le problème est que si vous vous installez devant un mur en pensant que c'est un téléviseur, vous aurez beau pianoter sur la télécommande, le seul film que vous verrez sera dans votre tête.

Il est évident que la souffrance de la maladie nous aveugle, c'est pour cela qu'étudier ce sujet lorsqu'on navigue dans les affres de tels désagréments n'apporte généralement rien de bon. Notre souffrance nous pose comme le centre de notre réflexion, alors que, comme je le disais auparavant, Dieu doit toujours être le centre de toute notre réflexion. Nous ne devons pas chercher notre guérison ou celle des autres pour nous-même ou pour les autres, mais, dans les deux cas, c'est pour Dieu que nous devons la rechercher.

Celui qui ne se prépare pas au combat avant qu'il ne commence, se prend généralement une dérouillée. Il en va de même avec la guérison, il est déjà tellement facile de chercher à justifier ce en quoi l'on a envie de croire plutôt que de chercher la vérité que le faire lorsqu'on est dans l'urgence d'une envie/besoin de guérison faussera notre compréhension.


a) Les deux catégories.

Dans le regard de Dieu, toute chose se trouve dans une des deux catégories suivantes ; Soit c'est un moyen, soit c'est un but. Lorsque la chose en question est éternelle, c'est un but, lorsqu'elle est éphémère, c'est un moyen. C'est pour cela que la guérison ou la richesse financière ne sont pas des buts, ce sont des moyens que Dieu utilise pour atteindre un but. Dieu ne cherche pas à vous faire bénéficier des choses éphémères, il s'en sert pour établir les choses éternelles.

Les choses éphémères sont données à ceux qui recherchent les choses éternelles, parce qu'ils ne sont pas liés par elles. Exprimé autrement, les moyens sont donnés à ceux qui cherchent à accomplir les buts. Cette vérité se trouve exprimée dans le verset très 'à la mode' de Matthieu 6.33 : Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Si vous cherchez à atteindre le but, vous recevrez automatiquement ce qui est nécessaire pour l'atteindre.

Par contre, si vous prenez un moyen pour un but, alors vous vous retrouvez devant un veau d'or, parce que vous avez transformé une chose périssable en une destination.

Le passage de l'évangile de Jean que j'utilisais auparavant contient une affirmation primordiale dans la compréhension de la guérison. Jésus nous disait : je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. La raison de la venue de Jésus n'est pas de nous guérir, mais de nous sauver, elle ne concerne pas notre corps, mais notre âme. Cela ne signifie pas pour autant que Dieu ne guérisse pas. Lorsque l'on regarde ce que Jésus dit aux disciples lorsqu'il les envoie, on y note la même chose :

  • Marc 16.15-18 : Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création.16.16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.16.17 Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues;16.18 ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris.

Le premier verset de ce passage pose une fois de plus que le but n'est pas de prêcher la bonne nouvelle, mais d'apporter le salut. La prédication n'est pas un but, c'est un moyen. Si Dieu vous envoie prêcher, prêcher ne devient pas un but, cela reste un moyen, le but c'est l'obéissance à Dieu. De la sorte, bien que vous prêchiez aux hommes, vous le faites pour Dieu. Dans ce cas, Dieu reste le but, et la prédication un moyen. Par contre, si vous vous méprenez et finissez par croire que la prédication est un but, vous l'élevez à la place de Dieu et en devenez esclave. C'est pour cela que nombre de prédicateurs ont fini par cesser d'écouter Dieu, sans le réaliser, parce qu'ils avaient perdu leur focus. Ils ne cherchent plus à trouver Dieu, mais à trouver un message pour le dimanche suivant. Ne croyez pas qu'il soit facile de réaliser qu'on n'entend plus Dieu, bien au contraire. Si Jésus nous dit que ses brebis reconnaissent sa voix, c'est parce que nous pouvons en entendre d'autres, et le jour où nous commençons à dévier n'est pas le jour où nous cessons d'entendre, mais le jour où nous ne faisons plus la différence entre la voix de Dieu et celles que nous entendons.

La suite de ce passage nous liste les 'miracles' qui sont la conséquence de l'obéissance à Dieu. Le mot miracle est souvent traduit par signe. Les deux traductions nous donnent des informations différentes, mais également intéressantes. La traduction 'miracle' nous rappelle que cela vient de Dieu qui seul peut faire des miracles, et la traduction 'signe' nous rappelle que cette liste désigne des moyens. Un signe n'étant que l'annonce de quelque chose.

Dans cette liste, la guérison est un signe, donc un moyen.

C'est la première leçon que nous devons tirer sur la guérison. Elle n'est aucunement le but de Dieu, ça n'est qu'un moyen qu'il utilise pour attirer l'attention. Dans une importante partie des cas, les personnes qui recherchent la guérison ont inversé cette base fondamentale de ce qu'elle représente. Elles recherchent la guérison, qui devient un but, et considèrent Dieu comme le moyen de l'obtenir. En faisant cela, elles limitent Dieu et se privent justement de cette guérison qu'elles recherchent. Le problème est que si Dieu leur accorde la guérison alors qu'elles l'ont relégué au rang d'outil, alors elles vont s'enfermer dans cette vision de Dieu et mettront en danger leur salut. C'est pour cela qu'en réalité, si elles ne guérissent pas, c'est souvent non pas parce que Dieu ne les aime pas, mais justement parce qu'il les aime.


b) Qui a péché ?

La raison de la maladie est souvent sujette à discussion. Les chrétiens ont beau affirmer qu'ils ne se confient pas dans les marabouts et autres sorciers, ils pratiquent massivement leurs doctrines. Pour se donner bonne conscience, ils changent quelques noms de-ci de-là. Soudainement les esprits des ancêtres deviennent les liens héréditaires ou les démons générationnels, toutes les pratiques du type méditation, respiration, psychologie... deviennent de la cure d'âme. Même le nom de Jésus n'est utilisé, dans la plupart des cas, que comme une incantation.

Ce mimétisme démoniaque peut aller extrêmement loin. Combien de fois j'ai entendu que pour chasser un démon, il faut connaître son nom ! Ce qui pousse les 'chasseurs en herbe' à discuter allègrement avec eux pour l'apprendre. Les démons n'ont pas de noms, ils sont appelés par leur fonction. Même satan, lorsqu'il était encore archange a perdu son nom d'origine en se rebellant et n'est appelé que par sa fonction à partir de sa chute (l'adversaire, l'accusateur ...). 

Une des autres déformations que les croyants ont également adoptées, c'est de chercher l'origine d'une maladie. Cela rejoint ce que j'ai déjà brièvement nommé, mais sur quoi je ne m'étendrai pas, la cure d'âme.  J'ai listé l'ensemble des guérisons et des délivrances, et je mettrai cette liste soit en fichier annexe, soit à la fin de ce document, en fonction de sa longueur. Il y en a de très nombreuses, et de bien des types différents. Par contre, la chose constante, c'est que Jésus ne recherche jamais le pourquoi, il libère les captifs sans distinction sur l'origine du mal. Plusieurs cas nous montrent qu'il sait parfaitement qui sont les personnes auxquelles il s'adresse, mais sa connaissance n'est jamais un préalable à la guérison ou la délivrance, tout au plus s'en sert-il pour donner des directives après la guérison.

Il existe un passage qui nous révèle la laideur de l'âme des gens, et, en l'occurrence, des croyants.

  • Jean 9.1-7 : Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui firent cette question: Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle? Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui. Il faut que je fasse, tandis qu'il est jour, les oeuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle, et lui dit: Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair.

Je passerai ce passage (au complet) en revue ailleurs, mais dans l'immédiat, ce qui importe c'est surtout le verset 2. En réalité, lorsqu'on réfléchit réellement à ce qui est écrit, on se rend compte que la méchanceté aveugle. Les disciples sont plein de jugement. Ils se cachent derrière une interrogation, mais la réalité de cette même interrogation révèle ce qu'ils ont au fond d'eux-mêmes. Ils ont déjà décidé que l'état de cet homme, aveugle de naissance, est la résultante d'un péché. Ils ne font que se demander qui l'a commis. Ce qui fait qu'ils ont déjà jugé cet homme, ce que Jésus ne fera jamais puisqu'il est venu non pour juger, mais pour sauver.

Si Jésus a fait la part des choses entre juger et sauver, c'est que les deux ne sont pas compatibles, sinon il aurait éventuellement dit qu'il préférait d'abord sauver et qu'il jugerait ensuite. Comme ça n'est pas le cas, on peut en conclure que cette incompatibilité vous force à choisir entre le jugement et la guérison puisque la guérison est associée au salut.

La méchanceté aveugle que je mentionnais, et qui nous est révélée dans ce passage, est que pour les disciples, il y a forcément un péché à l'origine de la cécité de cet homme. Si vous prêtez attention à la phrase, vous vous rendez compte que les disciples affirment que cet homme pourrait être né aveugle à cause d'un de ses propres péchés. S'ils avaient sous-entendu que l'homme était devenu aveugle durant sa vie à la suite d'un péché, on pourrait éventuellement comprendre le principe, mais ils sont tellement enfermés dans leur jugement de cet homme qu'ils prononcent un jugement qui, pour le coup, est insensé. Si on les prend au mot, il serait possible que cet homme ait péché dans le ventre de sa mère puisqu'il pourrait avoir cette cécité de part une faute qu'il aurait lui-même commise.

Jésus va remettre les choses en perspective. Là où les disciples essayaient de poser une origine charnelle puisque ce serait la résultante d'une faute, Jésus va y poser une raison spirituelle. Il va, en une phrase recentrer la scène autour de ce que j'expliquais auparavant, le moyen et le but.

  • Jean 9.3 : Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; mais c'est afin que les oeuvres de Dieu soient manifestées en lui.

Jésus ne dit pas que ses parents étaient/sont exempt de péchés, ni que l'aveugle l'est, il dit simplement que tout est issu de la volonté de Dieu et de Dieu seul. Dans ce verset, il nous dit que si cet homme est aveugle c'est uniquement pour que Dieu puisse montrer sa grandeur à travers lui. Ainsi toute maladie doit être regardé non pas comme un objectif (donc un but), mais comme un moyen de révéler la grandeur de Dieu.

Cette façon de voir n'est pas quelque chose de profondément dissimulé, une doctrine qui sortirait d'un exemple et absente du reste de la Parole de Dieu. Deux chapitres plus tard, dans l'évangile de Jean, on verra exactement la même notion alors que Marthe et Marie font prévenir Jésus que leur frère Lazare est atteint d'une maladie. La réaction de Jésus est parlante :

  • Jean 11.4 : Après avoir entendu cela, Jésus dit: Cette maladie n'est point à la mort; mais elle est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle.

L'origine de la maladie est qu'elle est destinée à révéler la gloire de Dieu. Il n'est pas question d'autre chose, Lazare n'est pas pointé du doigt comme pécheur, pas plus que ses parents. Le livre des Lamentations nous dit : Qui dira qu'une chose arrive, Sans que le Seigneur l'ait ordonnée? N'est-ce pas de la volonté du Très Haut que viennent Les maux et les biens? Pourquoi l'homme vivant se plaindrait-il? Que chacun se plaigne de ses propres péchés (Lamentations 3.37-39).

En outre, on voit un autre point commun avec l'aveugle. Ce dernier a été aveugle toute sa vie, et Jésus n'est intervenu qu'à un moment donné, pas avant, parce que la gloire de Dieu ne dépend pas des hommes mais de l'action de Dieu. Jésus aurait pu venir un jour plus tôt, mais ça n'était pas le temps de Dieu. Il en va de même pour Lazare. Sa maladie est pour la gloire de Dieu, c'est pourquoi il ne peut le guérir de suite, parce que le temps n'est pas venu. Lazare devait ressusciter, parce qu'il allait annoncer quelque chose à travers sa propre résurrection, permettre à tous les siens de réaliser leur erreur de compréhension. Si Jésus l'avait guéri avant, alors la guérison n'aurait servi à rien d'autre qu'à satisfaire les désirs de la chair. En attendant, elle est devenue une révélation de la personne de Dieu. Si Jésus s'était précipité pour guérir Lazare, la guérison serait devenue un but, en attendant le moment de Dieu, la résurrection de Lazare est restée un moyen.

Déjà dans l'ancienne alliance, la notion de but et de moyen existait, Salomon nous disait que L'Éternel a tout fait pour un but, Même le méchant pour le jour du malheur (Proverbe 16.4). Satan peut motiver l'homme à créer (à transformer en réalité), mais il ne peut rien créer de lui-même. Tout ce qui est, a, d'une manière ou d'une autre, Dieu pour origine. C'est notre compréhension (en réalité notre incompréhension) de Dieu qui fausse notre perception de la maladie. L'argument de ceux qui prétendent que la maladie ne peut pas venir de Dieu est basé sur le fait qu'ils considèrent que Dieu, étant bon, ne peut pas vouloir que nous soyons malades. C'est un raisonnement humain qui prend un peu de vrai, l'enrobe de mièvrerie et tente de créer une doctrine avec. Bien évidement Dieu est bon, mais la bonté de Dieu n'a rien à voir avec celle de l'homme et nous croyons qu'il est tenu d'être bon selon nos critères. Ca n'est ni plus ni moins qu'une manière de lui dire 'on a mangé de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, maintenant on sait ce qu'est le bien, alors tu vas devoir t'y plier'. C'est négliger que son but est de nous sauver, et que la route peut être cahoteuse. Dans les proverbes, Salomon nous enjoint à ne pas épargner la correction à l'enfant et ce, dans le but de délivrer son âme du séjour des morts (Proverbe 23.13-14). Si Salomon, pleinement tributaire de la sagesse de Dieu pensait cela, alors à plus forte raison Dieu, qui est notre Père, n'hésitera pas à faire ce qui est nécessaire pour le salut de notre âme ou de celle des autres.

Le problème réside dans la compréhension de la manière dont se déroulent les choses. En réalité, Dieu ne décide pas qu'untel doit être malade, mais il décrète que sa gloire doit être révélée, et tout se met en place pour que cela devienne visible par ceux qui seront les destinataires de cette révélation. Ce qui fausse notre vision, c'est que nous ne nous considérons pas correctement. Bien que nous ne nous accordions qu'une fraction de l'importance que nous avons dans le regard de Dieu, nous considérons mériter des choses qui n'ont pas de réalité, uniquement parce que c'est ce que la chair désire. Nous regardons la chair de manière charnelle et désirons sa guérison pour des raisons charnelles. Ca nous pousse à des désordres divers, dont justement celui de vouloir définir une raison que notre jugement humain peut comprendre. Nous avons été formatés par le monde dans lequel nous vivons à donner des raisons aux choses et nous faisons pareil avec Dieu. Seulement, en voulant donner des raisons, nous ne faisons, une fois de plus, que manger de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, au lieu d'accomplir la justice de Dieu. Combien de personnes sont mortes d'avoir focalisé leur attention sur la maladie plutôt que sur Dieu ?

Cette déviance qui nous pousse à chercher une raison aux choses, et par 'raison', il faut également comprendre, un responsable, nous enferme dans la volonté de chercher une origine à la possession ou à la maladie avant de décider si nous pouvons aider les malades ou les démoniaques. Il n'existe pas un seul passage où Jésus cherche la raison de l'affliction de la personne qu'il va délivrer. Il délivre, de la maladie ou des liens démoniaques, tous ceux qui viennent vers lui. Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y ait pas d'origine à tel ou tel problème, mais uniquement que cela ne rentre pas en ligne de compte lorsqu'il s'agissait de délivrer. Tout au plus, Jésus donnait quelques conseils par après, du type de : va et ne pêche plus. A aucun moment il ne part dans des conjectures sur les origines du péché de ceux qu'il s'apprête à aider, il n'accuse pas leurs parents, pas plus qu'il ne les accuse eux-mêmes. Jacques nous disait que la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné (Jacques 5.15). Ce verset nous rappelle une fois de plus que la présence d'un péché est optionnelle et que toute maladie n'en est pas la conséquence. En outre, le corollaire de ne pas juger les autres est de ne pas se juger soi-même. Quand Jacques nous parle de la prière de la foi, il sous-entend la prière de la foi en Dieu. Toutes guérisons ou délivrances dépendent de la décision de Dieu, c'est en lui que nous devons croire, pas en la guérison.

Jésus ne nous juge pas, il nous libère, à nous de choisir ce que nous voulons faire de cette liberté.


c) Regarder au Père.

Maintenant que nous savons que nous n'avons pas le droit de juger celui qui est le destinataire de la guérison ou de la délivrance et ce, quand bien même ce serait nous, il y a un autre point qu'il faut impérativement éclaircir.

Comme je l'ai déjà dit, j'ai listé toutes les guérisons et les délivrances dont nous parlent les évangiles. Cependant, ce serait une terrible erreur de vouloir suivre à la lettre ce que Jésus a fait dans chacun des cas. L'une des premières choses que cette liste nous apprend, c'est que Jésus ne s'y prenait pas plusieurs fois de la même manière. Cela signifie que si vous croisez un aveugle, ça n'est pas nécessaire de lui cracher dessus.

Ce que je vais dire ici mériterait d'être expliqué dans toutes les assemblées du monde, tellement c'est à la fois fondamental, et ignoré.

La principale faute des croyants, est de vouloir copier Jésus sans comprendre ce qu'il a réellement fait. En faisant cela, ils font de Jésus un veau d'or, parce qu'ils lui donnent une place qui n'est pas la sienne, et ils enlèvent à celui qui devrait l'occuper la place qu'ils ont ainsi donnée à Jésus.

On parle constamment de devoir refléter Jésus, mais personne ne dit exactement ce que cela signifie, parce que peu y ont réellement réfléchis. La vérité est que le seul moyen de refléter Jésus, c'est de refléter le Père. Il n'y en a pas d'autres. Jésus, que d'aucun considère, à juste titre, comme l'exemple à suivre, est venu nous donner non pas un exemple charnel, mais un exemple spirituel. Cette erreur de compréhension pousse de très nombreuses assemblées à vouloir imiter ce qu'il faisait charnellement, en pensant que, comme il s'agit de Jésus, ce qu'il faisait était forcément spirituel. Mais c'est totalement faux, durant son passage sur terre, Jésus était charnel, et ce faisant, il était soumis aux mêmes règles que tout le monde. C'est-à-dire qu'il avait pour obligation, s'il voulait être droit devant Dieu le Père, de faire ce que Dieu le Père lui disait de faire.

Cela signifie que ce qui importe dans le ministère de Jésus, ça n'est ni l'acte physique qui englobe la guérison ou la délivrance, ni la Parole prononcée, mais uniquement l'obéissance à Dieu le Père. Tous les exemples qu'on nous cite sont intéressants et contiennent des enseignements passionnants, mais la liste de ces guérisons et de ces délivrances n'est pas le Vidal (*) de la guérison et de la délivrance. La réalité spirituelle est totalement ignorée, et c'est dans l'évangile de Jean que ça nous est le mieux expliqué, parce que le plus étrange dans cette incompréhension, c'est que Jésus n'en a jamais fait un mystère. Il a toujours dit les choses très clairement sur le sujet de 'qui fait quoi'.

La première partie de l'explication se trouve dans Jean au chapitre 5 : 

  • Jean 5.19 : Jésus reprit donc la parole, et leur dit: En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait pareillement.

Cette partie nous explique que c'est le Père qui est à l'origine de tout ce que le Fils a fait. Elle nous précise même très clairement que le Fils ne peut rien faire de lui-même. Jésus n'est pas venu nous montrer comment poser les mains, mais comment nous soumettre au Père. Ne pas comprendre cela, c'est ne pas bénéficier pleinement de son sacrifice. Jésus nous a montré de son vivant charnel l'importance de nous soumettre au Père, et à travers son sacrifice, il nous a réconcilié avec lui afin qu'à notre tour, nous puissions également regarder au Père.

Ainsi, l'exemple qu'est Jésus n'a pas pour but de nous montrer ce que nous devons faire dans le charnel, mais dans le spirituel. Nous devons donc refléter le Père, et alors seulement nous refléterons le Fils. Parce que le Fils ne pouvait rien faire, et, selon ce qui nous est dit dans le dixième verset du quatorzième chapitre de l'évangile de Jean, aucune œuvre n'a été faite par lui :

  • Jean 14.10 : Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres.

Ce qui fait que ceux, nombreux, qui cherchent à reproduire les œuvres de Jésus en pensant que la manière dont il s'y prenait était forcément la meilleure, sont lourdement dans l'erreur. Tout vient du Père, et cela inclut logiquement le Fils. C'est le Père qui faisait les délivrances, et c'est le Père qui faisait les guérisons. Il avait cependant besoin du Fils pour les faire passer du spirituel au charnel, et de nos jours, les choses sont exactement les mêmes.

Jésus nous a réconcilié avec le Père, et c'est à notre tour de devenir l'outil à travers lequel le Père fait passer ce qui est spirituel dans le charnel. C'est en faisant cela que nous reflétons le Fils, et il n'y a aucun autre moyen de le faire.

Imiter les œuvres est un piège, l'exemple de Jésus est spirituel.

 (*) Le Vidal est le dictionnaire des médicaments


d) Témoigner ou ne pas témoigner.

Quoi que l'on fasse de la part de Dieu, il convient de le faire avec beaucoup de sagesse. Prendre pour acquis que le but est forcément de révéler la gloire de Dieu ne signifie pas que l'on comprenne la profondeur de son plan. Ce que nous estimons bien pour le royaume de Dieu ne l'est pas forcément, et inversement.

La guérison du corps étant un moyen et non un but, elle est secondaire par rapport au salut de l'âme. Dans cette équation, il ne faut cependant pas négliger l'amour de Dieu. En effet, on pourrait croire que cette différence met un bémol sur la guérison du corps, mais je rappelle le verset que je citais tout au début de cet enseignement :

  • Psaumes 103.3 : C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, Qui guérit toutes tes maladies;

Bien que la guérison soit secondaire, elle est tout de même importante, et la promesse de Dieu dans le livre des psaumes ne souffre pas de problèmes de compréhension majeurs. Il pardonne tout ce que tu fais de mal, et il guérit tout ce dont tu souffres. De notre côté, nous devons veiller à garder constamment à l'esprit les ordres d'importances.

L'une des choses qui nous fait le mieux comprendre cela se trouve dans les différents exemples des évangiles où, suite à une guérison/délivrance, Jésus demande au bénéficiaire soit d'en témoigner, soit de ne surtout pas le faire. Je regarderai les passages concernés plus en détail dans l'annexe de cet enseignement, ici je me contenterai de survoler la situation.


d.1) La guérison du lépreux - demande de silence (refus)

Ce passage est présent dans trois évangiles : (Matthieu 8.1-4) (Marc 1.40-45) (Luc 5.12-14).

Jésus guérit un lépreux et lui demande de n'en parler à personne, mais d'aller au temple présenter l'offrande pour une guérison afin que cela serve de témoignage au sacrificateur. Dans le cas présent, Jésus demande expressément au lépreux de n'en parler qu'au sacrificateur et à personne d'autre (Matthieu 8.4). Le lépreux désobéit et en parle à tout le monde, et la conséquence en est que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville (Marc 1.45).

Si Jésus voulait que le lépreux garde le silence, c'était parce que Jésus connaissait le coeur des hommes et il savait l'empêchement que cela représenterait si ce qu'il venait de faire s'ébruitait.


d.2) La guérison de 2 aveugles - demande de silence (refus).

Ce passage est présent dans un seul évangile : (Matthieu 9.26-31).

Cette fois, nous avons deux aveugles qui suivent Jésus, rien que ça c'est déjà un signe de foi. Arrivé à la maison, Jésus les guérit et leur fait la recommandation sévère (Matthieu 9.29) de ne rien dire, ça ne les empêchera pas d'aller de suite le clamer partout, or nous savons ce qui se passait lorsque de telles choses étaient dites. On peut donc supposer que le travail de Jésus en a été rendu plus difficile.


d.3 ) La guérison de l'aveugle de Bethsaïda - demande de ne pas retourner en ville.

Ce passage est présent dans un seul évangile : (Marc 8.22-26).

Bethsaïda est une ville que Jésus maudira pour son incrédulité. Jésus refuse de guérir l'aveugle à l'intérieur de la ville, il l'emmène à l'extérieur, le guérit et lui demande de ne plus y entrer (on ne sait pas pour combien de temps). Il ne veut donc pas que cette guérison serve de témoignage.


d.4) La résurrection de la fille de Jaïrus - demande de silence.

Ce passage est présent dans trois évangiles : (Matthieu 9.18-25) (Marc 5.22-43) (Luc 8.40-56).

Un chef de la synagogue du nom de Jaïrus vient se prosterner devant Jésus pour  lui demander de ressusciter sa fille. Jésus l'accompagne. Arrivé à la demeure du chef, une foule se trouve là. Ce serait un bon moyen de faire un miracle devant tous, mais ça n'est pas du tout ce qui va se passer. D'abord, il renvoie toute la foule, ensuite il entre dans la demeure avec Pierre, Jean, Jacques et les parents de l'enfant. C'est alors qu'il relève l'enfant et fait la forte recommandation de ne pas en parler.


d.5) La guérison de la main sèche - demande de silence.

Ce passage est présent dans trois évangiles : (Matthieu 12.9-24) (Marc 3.1-6) (Luc 6.6-10).

Jésus se trouve dans la synagogue et y voit un homme qui a la main sèche. Les pharisiens l'interrogent pour savoir s'il est possible de guérir le malade les jours de Sabbat. On remarquera que Jésus ne guérit pas de suite le malade mais choisit de discuter avec les pharisiens. C'est une fois de plus en raison de la différence but/moyen. Le but c'est la démonstration de la personne de Dieu, le moyen c'est la guérison. Suite à cette dernière, les pharisiens cherchent un moyen de tuer Jésus. Mais Jésus, l'ayant su, s'éloigna de ce lieu. Une grande foule le suivit. Il guérit tous les malades, et il leur recommanda sévèrement de ne pas le faire connaître (Matthieu 12.15-16). Une fois de plus, Jésus ne veut pas que les bénéficiaires parlent de leurs guérisons respectives, parce que Jésus ne veut pas d'entraves dans son ministère qui est le salut des âmes.


d.6) Les démons le reconnaissent - ordre de silence aux démons.

Ce passage est présent dans deux évangiles : (Marc 1.32-34) (Luc 4.40-41).

Une deuxième scène est similaire : (Marc 3.9-12).

Dans ce cas, c'est suite à des délivrances. Les démons reconnaissent Jésus, ce qui fait qu'il leur interdit de parler. Comprendre qui est Jésus doit venir du coeur de l'homme, pas de ce que d'autres lui ont dit. C'est pour la même raison que Jésus interdira à ses disciples de dire qu'il est le Christ (Matthieu 16.20).


d.7) La guérison du sourd/muet - demande de silence (désobéissance).

Ce passage est présent dans un seul évangile : (Marc 7.31-37).

Une fois de plus, Jésus prend le malade à part, il l'éloigne de la foule. Sa volonté est d'aider, pas d'attirer la gloire vers lui. Suite à cette guérison, il demandera de ne pas en parler, ce que les 'Décapoliens' ne feront pas.


d.8) Le possédé de Gadara - demande de parler (obéissance).

Ce passage est présent dans trois évangiles : (Matthieu 8.28-34) (Marc 5.1-20) (Luc 8.26-39).

Les points précédents retracent toutes les fois où Jésus demande aux personnes qu'il a aidé de ne pas en parler. Je disais que c'était pour que cela n'entrave pas la suite de son ministère. Nous avons dans l'histoire des possédés de Gadara une confirmation très particulière.

Jésus chasse de nombreux démons d'un ou deux possédés. Ce faisant, les démons sont autorisés à entrer dans des pourceaux et les pourceaux se jettent dans la mer. Les Gadaréniens réagissent mal et demandent à Jésus de quitter la contrée. La perte d'un troupeau entier a des incidences sur la tolérance ambiante.

C'est alors que nous avons pour la première fois une demande inverse de Jésus. L'anciennement possédé demande à le suivre, mais celui-ci le refuse et lui dit de retourner dans sa contrée et de dire à tout le monde ce qui vient de se passer.

Avec la réaction des habitants du lieu, qui lui ont clairement demandé de partir, Jésus ne peut plus témoigner dans ce lieu, c'est pour cela qu'il fait cette fois-ci la demande de parler plutôt que de se taire. La nouvelle doit parvenir à des personnes auxquelles Jésus n'a plus accès du fait de la réaction ambiante. C'est donc le nouveau disciple qui va s'en charger.


Quand on met tous ces passages bout à bout, on se rend mieux compte que le but c'est les âmes et non la guérison du corps. Pourtant Jésus guérit tout de même. Bien que la guérison soit un moyen, elle n'en reste pas moins intégrante à sa personne. La guérison n'a donc pas d'autre vocation que de révéler l'amour de Dieu, libre à chacun d'en profiter et d'y voir ce que bon lui semble. Que ce soit la révélation de l'existence de Dieu, de son Amour, ou simplement d'en profiter et de partir en la négligeant. C'est pour ces raisons que la notion de témoignage doit être considérée non pas comme une obligation, mais comme un 'outil' servant à la construction de l'édifice du salut. Dans toute construction, les outils ne servent pas en permanence, et l'ouvrier avisé sait quand il doit en utiliser un et quand il ne le doit pas. Utiliser le mauvais outil peut nuire à toute la construction. Jésus savait quand il fallait témoigner et quand il ne le fallait pas, et ce n'est pas qu'il avait cette connaissance au préalable, mais le Père l'avait, et Jésus regardait constamment à lui. Cela signifie que dans chaque situation, il ne se basait pas sur son expérience, mais uniquement sur ce que Dieu le Père lui montrait.

2 - La notion de distance.


La notion de distance n'est jamais discutée, pourtant elle est intéressante. Notre nature charnelle retient les actes et a tendance à oublier/négliger les raisons sous-jacentes. Pour ce qui concerne la guérison, cela se concrétise dans le fait de retenir le fait que Jésus imposait les mains, qu'il nous a donné la directive de le faire, que Jacques nous parle de l'onction d'huile. Mais nous passons à côté de la prière de la foi de ce même Jacques et des nombreux cas où Jésus n'entre pas en contact avec les malades. Je vais relever ces cas ici afin de bien montrer que la distance est une limitation charnelle et non spirituelle. Si vous voyez la guérison comme un acte charnel, alors la distance vous limitera, mais si vous la voyez comme un acte spirituel, alors elle n'existe pas et vous pourrez guérir quelqu'un qui se trouve de l'autre côté de la planète.


a) Les guérisons à vue.

Je ne prends pas en compte les guérisons qui ont eu lieu suite à une délivrance, Jésus ne touchant jamais un possédé tant qu'il n'est pas libéré.


a.1) La guérison du paralytique passant par le toit.

Ce passage est présent dans trois évangiles : (Matthieu 9.1-8) (Marc 2.3-12) (Luc 5.17-26).

Dans ce passage, un paralytique est amené à Jésus sur son lit. La foule était trop dense, ce dernier est passé par le toit pour arriver jusqu'à Jésus. On notera que lorsque Jésus voit le paralytique, sa pensée n'est pas de le guérir, mais de lui pardonner ses péchés, signe supplémentaire que le salut de l'âme passe avant la guérison du corps. Quoi qu'il en soit, Jésus finit par le guérir, et, dans sa méthodologie, il se contente de lui dire de se lever et de marcher, il n'y a aucun contact entre eux.

a.2) La résurrection à Naïn.

Ce passage est présent dans un seul évangile : (Luc 7.11-17).

Jésus touche le cercueil d'un mort et lui dis de se lever. Il ne touche jamais le corps.

a.3) La résurrection de Lazare.

Ce passage est présent dans un seul évangile : (Jean 11.1-46). 

Tout comme la résurrection dans la ville de Naïn, Jésus n'a aucun contact avec le mort. Par contre, la distance avec ce dernier augmente. Dans l'exemple précédent, il touchait le cercueil, ici il reste à l'extérieur de la tombe et l'appelle.

a.4) L'homme à la main sèche dans la synagogue.

Ce passage est présent dans trois évangiles : (Matthieu 12.9-24) (Marc 3.1-6) (Luc 6.6-10).

Dans la synagogue, un homme ayant la main sèche est pris comme sujet de discussion par les pharisiens, Jésus le guérira par la Parole, sans aucun contact.

a.5) La guérison aux eaux de Bethesda.

Ce passage est présent dans un seul évangile : (Jean 5.1-16).

Un homme est couché à côté de la piscine de Bethesda, attendant qu'un ange remue les eaux, Jésus lui dit de se lever de sa couche, de prendre son lit et de marcher. Il n'y a aucun contact entre les deux hommes.


b) Les guérisons sur de longues distances.

S'il paraît donc évident que Jésus n'avait pas nécessairement besoin de toucher les personnes qu'il guérissait, il existe quelques exemples où cette distance augmente de beaucoup.

b.1) Le serviteur du centenier.

Ce passage est présent dans deux évangiles : (Matthieu 8.5-13) (Luc 7.1-10).

Le serviteur d'un centenier étant malade, son maître se rend auprès de Jésus pour obtenir sa guérison. Jésus la lui accorde, et les gens envoyés par le centenier trouvent son serviteur guéri à la maison (Luc 7.10).

b.2) Le fils de l'officier du roi.

Ce passage est présent dans un seul évangile : (Jean 4.45-54).

Probablement la guérison la plus distante de tous les évangiles. Le fils de l'officier du roi étant à l'agonie, son père se rend vers Jésus pour plaider sa cause. Jésus annonce que l'enfant est guéri, et l'officier rentre chez lui afin de vérifier la chose. En chemin, ses serviteurs viennent à sa rencontre et lui confirment la guérison de son fils. Elle a eu lieu à la septième heure, la veille, ce qui fait que le fils habite au minimum à une journée de l'endroit où se trouvait Jésus au moment de la guérison.

b.3) La fille de la syro-phénicienne.

Ce passage est présent dans deux évangiles : (Matthieu 15.21-28) (Marc 7.24-30).

Bien qu'il s'agisse d'une délivrance, et donc qu'on puisse aisément comprendre l'absence de contact, le cas de la syro-phénicienne est tout de même très important dans la compréhension que la distance n'a pas d'importance. On a plusieurs exemples où les démons paniquent en voyant Jésus, montrant la nécessité d'un contact au moins visuel. Mais ce contact visuel ne doit pas être sorti de son contexte, ça n'est pas Jésus qui avait besoin de les voir, mais l'inverse. Dans les cas de réactions démoniaque à la vue de Jésus, cela montre uniquement le résultat d'un démon voyant Jésus, pas l'inverse. Ce qui implique également que les démons ont un champ visuel qui est limité par l'homme.

Revenons-en au cas présent. La syro-phénicienne intercède auprès de Jésus pour sa fille, possédée, qui est restée à la maison (Marc 7.30). Jésus finit par incliner en sa faveur, mais ne l'accompagne pas, il annonce la délivrance de la fille, et lorsque la mère rentre chez elle, elle trouve son enfant délivrée.


On peut considérer trois distances :

  • Une distance nulle (présence et contact physique)
  • Une guérison à vue (présence physique sans contact)
  • Une guérison hors de vue (présence spirituelle)

C'est là que l'importance de comprendre que la guérison est forcément un acte spirituel prend tout son sens. Même lorsqu'il y a imposition des mains, c'est un acte spirituel, et dans le spirituel, il n'y a pas de distance. C'est pour la même raison que, lorsque nous prions, nous nous trouvons devant Dieu, nous entrons dans le spirituel, les frontières de la distance disparaissent.

Cependant, bien que la distance entre le guéri/délivré et Jésus soit grande, l'action se déroule en présence de quelqu'un qui reçoit la parole.

3 - Différence guérison croyant / incroyant.


Comme je l'ai souvent dit dans cet enseignement, notre vision de ce qu'est la guérison est faussée par la chair qui, étant donné qu'il s'agit de la restauration du corps, a un important point d'appui pour nous faire voir les choses d'une manière charnelle. Comme elle est spirituelle, elle a une signification qui transcende la restauration du corps.

Cette signification est cependant différente en fonction de qui en bénéficie.


a) Les incroyants.

  • Marc 16.17-18 : Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris.

Pour les incroyants, la guérison est un signe. Le mot 'miracle'(Semeion)  pouvant être indifféremment traduit d'une manière ou d'une autre. Ce signe est censé désigner ce que le verset précédent citait : Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné (Marc 16.16). C'est donc un moyen, une 'arme', afin que le perdu réalise l'existence de Dieu et puisse venir au salut.


b) Les croyants.

  • Jacques 5.14-15 : Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Église, et que les anciens prient pour lui, en l'oignant d'huile au nom du Seigneur; la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; et s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné.

Cette fois-ci, il n'est plus question que la guérison soit un signe de l'existence de Dieu puisqu'il s'agit de celle de ceux qui l'ont déjà reconnu comme existant. La guérison dans ce cas a une autre signification.

En premier lieu, nous ne devrions ni être malade, ni juger ceux qui le sont. La maladie ne devrait pas pouvoir s'approcher de nous. C'est pour cela que la direction que nous donne Jacques n'est pas la même que celle que Jésus donnait lorsqu'il s'agissait d'aller vers les païens.

La situation présentée par ce verset est la suivante : lorsqu'un croyant est malade il doit appeler les anciens afin qu'ils l'oignent d'huile et prient pour lui. Jacques nous précise alors que la prière de la foi sauvera le malade. Ce qu'il faut comprendre c'est justement que le malade n'y parvenait pas de lui-même, sinon sa propre prière aurait suffi. La présence du Saint-Esprit dans le croyant aurait dû suffire à repousser toute maladie, mais, pour une raison ou une autre, ça n'a pas été le cas. La tradition moderne, issue de la faiblesse des croyants, est de pointer du doigt le malade en l'accusant de tous les péchés du monde. Ca permet de justifier notre faiblesse au lieu de la déposer devant Dieu. Jacques nous précise bien qu'il est possible que cela vienne d'un péché, mais sa phrase ne prête pas à confusion dans le fait que ça ne soit qu'une possibilité, et que dans tous les cas, ça n'entre pas en ligne de compte dans la guérison. Cependant, si c'en était l'origine, il faut bien prendre en compte que ne pas régler le problème fera ressurgir cette maladie, ou une autre.

Dans tous les cas, ce qui se passe avec la venue des anciens et l'onction d'huile, c'est que le malade n'ayant pas la capacité de parvenir par lui-même à bénéficier de la promesse de Dieu de guérir toutes nos infirmités, s'en remet à ses frères. Par l'onction d'huile, ils posent leur propre foi comme le rempart du malade face à l'ennemi.


Dans le cas de l'incroyant, l'imposition des mains permet de prendre, pour que Dieu puisse donner. Il est dans la nature des païens d'être malades.

Dans le cas du croyant, l'onction d'huile permet de donner, pour que Dieu puisse prendre. Il est dans la nature du croyant d'être en bonne santé.

4 - Délier ??? Guérir ??? Sauver ???.


Une autre chose doit être comprise.

Ce que Jésus faisait est catégorisé en 'guérison' ou 'délivrance'. Cela semble montrer deux choses distinctes, mais lorsqu'on regarde de plus près, la distinction se fait moins claire. Bien qu'il n'imposait jamais les mains pour une délivrance, il convient de regarder de plus près pour essayer de comprendre le véritable sens du mot guérir.

En grec, 'guérir' se dit 'iaomai', et, bien que cela puisse se traduire par guérir, c'est également traductible par 'raffermir', 'consolider', 'libérer des erreurs et des péchés', 'apporter le salut'. Toutes ces significations donnent une autre dimension à ce que Jésus faisait.

Il faut ajouter à cette compréhension, l'utilisation du terme 'deo', qui signifie 'lié'. Elle est très particulière. C'est ce même mot qui est utilisé lorsque l'on parle de lier l'homme fort (Matthieu 12.29), mais également lorsque l'on parle de ce que nous lions sur la terre et qui est lié dans le ciel (Matthieu 16.19), quand les anges sont liés sur l'Euphrate (Apocalypse 9.14), ou quand Satan est lié pour mille ans (Apocalypse 20.2). C'est également ce mot qui est utilisé lorsqu'on parle de la femme infirme depuis 18 ans que Satan tenait liée (Luc 13.16). Les liens démoniaques sont en réalité des liens spirituels qui ont Satan pour origine, mais il existe également des liens spirituels qui ont Dieu pour origine. Dans tous les cas, la notion de lien reste la même.

La chose se précise dans trois passages : (Matthieu 4.24) (Matthieu 12.22) (Matthieu 15.22-28).

Dans Matthieu 4.24, on est mis en face d'un démoniaque que Jésus guérit. Il ne le 'délivre' pas. Dans Matthieu 12.22, on apprend que Jésus guérissait des démoniaques. Dans Matthieu 15.22-28, une cananéenne intercède pour sa fille qui est possédée par un démon, et le passage termine en nous disant qu'elle est guérie.

  • Matthieu 12.22 : Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait.
  • Matthieu 4.24 : Sa renommée se répandit dans toute la Syrie, et on lui amenait tous ceux qui souffraient de maladies et de douleurs de divers genres, des démoniaques, des lunatiques, des paralytiques; et il les guérissait.
  • Matthieu 15.22-28 : Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon. Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s'approchèrent, et lui dirent avec insistance: Renvoie-la, car elle crie derrière nous. Il répondit: Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. Mais elle vint se prosterner devant lui, disant: Seigneur, secours-moi! Il répondit: Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.

5 - Conclusion.


Jésus ne fait pas de distinction entre la possession et la maladie. Non pas dans le sens où ce serait bien deux choses différentes mais que Jésus ne les différenciait pas. Ce serait plutôt que ce sont en réalité les mêmes choses et que les mots que nous utilisons instaurent une différence qui n'a pas lieu d'être. Spirituellement, nous sommes autant censés être sans maladie que sans possession, c'est pour cela qu'en réalité, ce que Jésus faisait c'était de ramener les choses à leur état premier. Guérir pouvait se traduire par 'Raffermir' ou 'consolider', et c'est bien de cela qu'il s'agit. La maladie est un affaiblissement du corps, la possession est un affaiblissement de l'âme.

Les choses ne s'arrêtent cependant pas à ce point commun. Le péché est un affaiblissement de la relation avec le Père. Nous avons donc le corps, l'âme et l'esprit, à quoi correspondent la maladie, la possession et le péché. On peut aisément trouver des différences en fonction de l'angle selon lequel on regarde les choses, cependant, quelles que soient ces dernières, elles n'effacent pas ce point commun. Le Fils de l'homme est venu sauver (Sozo) ce qui était perdu (Matthieu 18.11). La définition de sauver (Sozo) est plus large que ce qu'on imagine, ce terme inclut le fait de sauver de la maladie, donc guérir. Le verset de Matthieu doit donc être compris dans un sens plus large. Il faut, pour le comprendre, incorporer à la fois le fait qu'il ne parle pas de sauver des personnes, mais quelque chose qu'il appelle 'ce', et également le fait que le salut en question concerne différents niveaux. C'est donc une chose qui a été perdue et non des personnes, et c'est autant le corps, l'âme et l'esprit qui doivent être restaurés.

Jésus, qui est la Parole faite chair, a, alors qu'il était encore revêtu de sa gloire, créé la terre entière. Il est celui qui a créé l'homme trois en un, corps, âme et esprit, et même si le corps n'héritera pas la vie éternelle, il l'a créé, et tant que le temps du jugement ne sera pas là, il protégera celui qu'il nous a donné.

Il convient simplement de mettre chaque chose à sa place. Ce que nous vivons, nos envies qui en résultent, ne changent en rien qui est Dieu. Ce qu'il est est premier, ce qu'il fait est second. Lorsque vous cherchez à obtenir quelque chose, vous ne devez jamais oublier que la première chose qui compte, c'est qui il est. Même si vous cherchez ce qu'il fait, ce qui est parfaitement en accord avec sa Parole, vous ne devez pas cesser de regarder à qui il est. C'est la différence entre le Père et le Fils. Le Père est ce que Dieu est, le Fils est ce que Dieu fait, mais le Fils ne peut rien faire de lui-même. C'est le Père qui décide et qui valide; sa décision, qui est spirituelle, passe dans le charnel à travers le Fils. A travers la nouvelle naissance, nous devenons enfants de Dieu et, par extension, nous devenons le canal au travers duquel le Père fait passer ses bénédictions du spirituel au charnel. Nous devenons ce que Jésus était, le reflet du Père, et si le monde est appelé à voir Jésus en nous, cela signifie uniquement que nous agissons comme lui, en focalisant notre attention sur le Père et en ne faisant que ce que nous le voyons faire.

Alors à notre tour nous raffermirons ce qui a été affaibli, corps, âme et esprit, nous guérirons, délivrerons, et amènerons au salut.

Aussi simple que cela puisse être quand on le lit, il n'en reste pas moins que nous avons été formatés à croire en des choses totalement fausses. Nos conceptions sont mauvaises, parfois depuis des décennies. Recevoir la vérité est une chose, mais se défaire du mensonge en est une autre. C'est pour cela qu'une compréhension intellectuelle, même si elle a le mérite d'être un premier pas, ne nous donnera pas la compréhension de la victoire qui est déjà notre. Seul l'Esprit de Dieu peut nous permettre d'entrer pleinement dans cette compréhension, nous devons la demander et nous attendre à ce qu'il nous fasse la grâce de la révélation, au moment qu'il jugera opportun.

6 - Les démons.


(J'utiliserai le terme 'démon' pour parler des anges déchus, et le terme 'ange' pour parler des anges de Dieu, à l'exception de rares passages où les choses seront claires).


La guérison et la délivrance étant fondamentalement la même chose, c'est-à-dire une restauration vers l'état premier, et étant donné que j'ai déjà parlé de la guérison, il convient de comprendre ce que sont réellement les démons, artisans desdites possessions.

On constatera en premier lieu que si le monde s'évertue à nier l'existence de Dieu, il n'a aucun problème à représenter les démons à la moindre occasion. Tout ce qui peut permettre de déséquilibrer la vision que nous avons du monde spirituel est bon à prendre pour ces personnes qui n'assemblent pas avec Jésus. Force est de constater que leur travail de sape est efficace. Bien entendu, les païens ne comprennent pas la réalité du monde spirituel, c'est tout à fait normal. Par contre, là où les choses deviennent plus troublantes, c'est lorsque l'on constate que les croyants n'en ont pas une vision plus précise, et auraient même tendance à en avoir exactement la même. La seule différence étant l'affirmation de la foi dans ces fables qui ne font que reprendre des appellations bibliques. Ainsi, lorsqu'un païen regardera un film ou une série télévisée faisant paraître des démons, les païens y verront un divertissement, alors que les croyants prétendront y voir une image de la réalité. Une fois de plus, et c'est regrettable, les seules à avoir raison, sont les païens. Si les démons existent bel et bien, ils n'ont rien à voir avec l'image qui en est donnée, qui n'a pour seul but que de terrifier.


Le mot démon n'existe pas dans l'ancienne alliance. Certaines traductions l'utilisent, comme la traduction Nelson Darby par exemple, mais c'est une erreur de le faire. Trois versets sont concernés :

  • Lévitique 17.7 : Ils n'offriront plus leurs sacrifices aux boucs (Sa`iyr), avec lesquels ils se prostituent. Ce sera une loi perpétuelle pour eux et pour leurs descendants.
  • Deutéronome 32.17 : Ils ont sacrifié à des idoles (Shed) qui ne sont pas Dieu,
  • Psaume 106.37 : Ils sacrifièrent leurs fils Et leurs filles aux idoles (Shed),

Dans ces trois cas, Nelson Darby traduit par 'démons'. Cependant, 'Sa'iyr' est le mot utilisé aussi pour le bouc expiatoire. C'est donc un mot très fréquent dans la Parole de Dieu. Il n'y a aucune raison de le traduire différemment ici, et, dans tous les cas, certainement pas par 'démon'. Pour les deux traductions du mot Shed, il n'y a pas plus de raisons de le faire. L'origine de ce mot est 'Shuwd', qui signifie 'détruire'. Il serait donc plus logique de le traduire éventuellement par : Ils ont sacrifié au destructeur, ce qui serait en accord avec le livre de l'Apocalypse. La seule traduction perturbante c'est le mot 'démon', dont l'origine est grecque/latine.

Les démons de la nouvelle alliance ne sont pas nouveaux, ce sont les esprits impurs, mais leur appellation de démons ne commence qu'à partir du ministère de Jésus. Elle est par ailleurs très intéressante de part sa signification. Cela vient de 'Daimon', qui en soi n'est pas censé être une entité forcément mauvaise dans la langue d'où vient ce mot. Cela représente simplement une divinité intermédiaire entre Dieu et les hommes et qui a pour but de distribuer des richesses (signification de Daio, origine du mot Daimon). Dans la mentalité romaine, une chose pareille était possible, mais lorsqu'on se réfère à la vérité de la Parole de Dieu, il ne peut y avoir d'autre dieu que le seul vrai Dieu, et tous ceux qui se font passer pour tels sont du diable. C'est pour cela que cette appellation de 'démon' qui, représentant l'entité se trouvant entre Dieu et les hommes, aurait parfaitement pu désigner les anges ; et dans ce cas, il ne le peut plus. Les anges déchus deviennent donc les démons, lorsque les anges de Dieu conservent simplement leur statut.

Les anges de Dieu et les démons distribuent chacun les richesses de leur maître, mais Dieu nous prépare d'abord, afin que nous puissions conserver ses bontés, alors que le diable donne de suite, s'assurant que nous perdions dans l'impréparation ce que nous considérions comme un gain facile, et qui devient dès lors une occasion de chute, voir un effondrement.

La dissimulation donne une aura de mystère à ces entités, et la multiplication des mensonges les concernant, une aura de complexité. La réalité est toute autre et nous allons voir ce qui les concerne.


a) Les démons sont des anges.

Lorsqu'un des archanges a été déchu et qu'il est devenu satan, le serpent ancien, il a entraîné un tiers des anges, soit le tiers qui était sous son commandement. Ces anges ont perdu leur statut d'ange. Je rappelle qu'un ange est un messager, ce qui est une fonction et non un nom. Seul Gabriel et Mickaël ont des noms, mais je reviendrai sur ce point par après.

Pour faire particulièrement rapide, il n'existe que deux types d'anges, ceux dont le service est tourné vers Dieu et ceux dont le service est tourné vers l'homme, tout le reste n'est qu'un décorum (qui a cependant une raison d'être). Dès lors qu'un tiers d'entre eux a chuté, les anges impliqués ont perdu leur fonction de messager qui était également leur appellation.

A partir de là, nous les appelons de différentes manières. Que ce soient des 'anges déchus' ou des 'démons', ce sont les mêmes entités. Ils sont même, dans certains cas spécifiques, toujours appelés 'anges', mais c'est une autre histoire.

Ce qui est important à comprendre c'est qu'ils ne sont pas infinis, pour chaque démon, il y a deux anges.

  • 2 Rois 6.16 : Il répondit: Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux.

Imaginez une arme à feu, selon ce que vous en faites, vous pouvez faire le bien ou le mal, mais le fonctionnement de l'arme restera le même. Les démons fonctionnent de la même manière que les anges, parce qu'ils ont été créés de la sorte. Ayant renié la divinité de Dieu, ils ne sont plus ses messagers, maintenant, ils transmettent les incitations de leur maître, le serpent ancien.


b) Les démons n'ont pas de noms.

C'est un des points importants et souvent totalement ignoré des croyants. Les démons n'ont pas de nom. Je ne sais pas combien de fois j'ai pu entendre des personnes dire qu'elles priaient pour connaître le nom de tel ou tel démon. Tout cela en se basant sur Marc 5 où Jésus demande au démon qui se trouve dans le Gadarénien :

Quel est ton nom? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. C'est la traduction qui donne cette impression. En réalité Jésus ne fait que lui demander comment on l'appelle, et sa réponse est éloquente. Son appellation vient non pas d'un nom de baptême, mais de son nombre. Son appellation n'est donc qu'une représentation de ce qu'il est. Tout le passage sur le possédé de Gadara est particulier, et ce détail ne fait pas exception. Jésus lui demande 'son' nom, au singulier, et il lui répond 'mon nom' au singulier, parce qu'ils sont 'plusieurs', donc un pluriel. Nous sommes en présence d'un démon qui a déjà invité ses comparses à se joindre à la fête. Il est l'esprit impur principal et parle pour toute la cohorte qui se trouve présente. Jésus ne lui demandait donc pas s'il s'appelait 'Pierre, Paul ou Jacques', mais quelle était sa fonction, et s'il se présente comme 'légion' précisant que c'est parce qu'ils sont plusieurs, c'est parce que la réponse adéquate à la question de Jésus inclurait la fonction de chaque démon présent, sachant qu'ils sont plusieurs milliers. La réponse du démon principal doit donc se comprendre comme : 'toutes les fonctions sont représentées'.

C'est également le bon moment pour parler d'un nom particulier, celui de 'Lucifer'. J'ai longtemps pensé que Lucifer était le nom de l'un des trois archanges et qu'il l'avait perdu en trahissant Dieu. J'ai finalement réalisé que ça n'est pas le cas. C'est une fois de plus le monde qui fait entrer des inepties dans les doctrines de Dieu. La réalité est que satan n'est jamais appelé Lucifer, si ce n'est dans une très ancienne traduction latine. Ce mot est tellement ancré dans notre quotidien, qu'il existe même des traductions d'Esaïe 14.12 qui l'utilise à la place de 'Astre Brillant'.

  • Esaïe 14.12 : Te voilà tombé du ciel, Astre brillant (Heylel), fils de l'aurore! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations

La volonté de perturber le sens de la Parole devient évidente lorsque l'on prend en compte que 'Astre brillant' se dit en Hébreux 'Heylel'. C'est d'ailleurs la seule fois où ce mot est utilisé, parce qu'il désigne en effet une personne particulière, mais que l'ancienne alliance ne nomme jamais. Ca n'est pas un nom, mais une description. La réalité est que Dieu n'a pas permis que son nom soit connu. Le serpent ancien a perdu son nom dans sa rébellion contre Dieu, et personne ne le connaît. L'évidence qui se trouve dans Esaïe c'est que plusieurs bibles traduisent 'Heylel' par Lucifer, mais Lucifer est un mot latin, pas Hébreux, et il signifie 'Porteur de lumière'. Donc les traducteurs ont pris un mot présent une fois dans la nouvelle alliance, pour le poser dans l'ancienne, afin de faire croire à une ancienneté de l'appellation. Mais satan, s'il est évident qu'il a porté un nom avant sa chute, ne s'est jamais appelé Lucifer. Le but ici est de lui redonner un nom, alors que sa condamnation le lui avait enlevé.

  • Psaume 69.29 : Qu'ils soient effacés du livre de vie, Et qu'ils ne soient point inscrits avec les justes!


c) Les démons sont définis par leur fonction.

Les démons sont cependant identifiables, mais, suivant ce que je viens de dire, ils ne le sont pas par un nom. Ils le sont donc par leur fonction. Dans le point sur l'intégralité des délivrances, j'explique pourquoi 'Légion' n'est pas un nom, même si le texte le traduit comme cela. Le principe est le même concernant Abaddon et Appolyon dans Apocalypse 9.11 (Elles avaient sur elles comme roi l'ange de l'abîme, nommé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon). Ces deux appellations sont également des fonctions. Leur signification étant 'le destructeur'.

Jésus ne parle d'eux qu'en fonction de ce qu'ils font, dans Marc 9, il s'adresse à un mauvais esprit et l'appelle esprit muet et sourd, dans Luc 9 également ça n'est pas un nom qui est utilisé : Mais Jésus menaça l'esprit impur. L'exemple le plus marquant restant probablement celui de Matthieu 17.21 où Jésus parle d'une sorte de démon, indiquant par la même que les démons ne se distinguent pas par leur nom. C'est un piège de satan d'essayer de faire croire que les démons auraient chacun leur personnalité et qu'ils doivent être traités chacun en fonction de qui il est.

Les chasser n'implique pas de les connaître, mais de connaître Dieu et qui nous sommes en lui.

Les noms des anges déchus ont déjà été retirés du livre de vie, c'est pour cela qu'ils n'en ont plus. Cependant, ne plus avoir de noms ne les classe pas dans des catégories spécifiques. Tant et tant parmi les démons de maladie, tant et tant parmi les démons de mensonges ... En réalité, il n'y a pas de catégories en leurs seins. Ils fonctionnent comme les anges, parmi lesquels il n'existe que deux types, ceux dont le service est tourné vers l'homme et ceux dont le service est tourné vers Dieu (chérubins). Les démons sont neutres, et fonctionnent comme les anges de Dieu. La différence concrète est que satan était un chérubin, mais que le tiers des anges qui était sous son commandement n'en était pas. Les anges de satan, qui sont les démons, ont tous un service dirigé vers l'homme, et satan, qui en tant que chérubin devrait avoir un service dédié à Dieu, ne sert plus que lui-même, qu'il considère être Dieu. Il en ressort que tous les démons sont neutres, leur rôle concret dans l'homme n'est pas une fonction première, mais une fonction transmise par l'homme.


d) La détermination du rôle d'un démon.

d.1) L'odeur.

La Parole nous mentionne souvent les odeurs. Dans la majorité des cas l'adjectif 'agréable' y est apposé. Cependant, il faut comprendre que ça n'est pas l'odeur en elle-même qui est agréable ou qui ne l'est pas, ça n'est que la manière dont elle est perçue. Si elle est agréable pour Dieu, ça signifie qu'elle correspond à quelque chose de précis. Dans le même temps, cette odeur est en horreur aux démons. L'inverse est également vrai. Si l'odeur est désagréable à Dieu, les démons s'en délectent.

Notre obéissance produit une odeur agréable à Dieu, et de la même manière, notre désobéissance produit une odeur agréable aux démons. C'est de cette manière que nous les invitons. Les démons n'ont pas la connaissance de toute chose. Ils ont besoins d'une invitation, sans laquelle ils ne savent pas où nous sommes. Le problème que rencontrent beaucoup de personnes tient dans une expression, celle d'avoir des 'portes ouvertes'. Autant l'origine est biblique, autant elle est perçue matériellement. Lorsque l'Eternel dit à Caïn : si tu agis mal, le péché se couche à la porte (Genèse 4.7), il parle en réalité de la séparation entre la lumière qui est en nous et les ténèbres du dehors. C'est le même principe posé dans la séparation de l'eau et des étendues de terre. Dieu met 'une porte' entre les deux afin qu'elles restent séparées. Même si d'aventure l'eau venait à recouvrir la terre, elle s'en éloigne forcément, parce qu'il y a une séparation qu'elle ne peut détruire.

Lorsque l'on parle de 'porte ouverte', cela représente en réalité le fait que nous choisissions de modifier la ligne de démarcation. Le mal est à la recherche d'une odeur alléchante, et la plus douce des odeurs pour eux, c'est celle du péché. Une fois attiré par nos comportements, ils sont toujours neutres. Ca n'est pas parce que nous sommes menteurs qu'un esprit de mensonge va venir sur nous, mais parce que nous sommes menteurs que nous allons attirer un esprit impur (mauvais), et donc, indéterminé dans sa fonction.

d.2) L'attribution de la fonction.

Il existe un passage du deuxième livre des chroniques qui permet de comprendre la détermination du rôle d'un démon.

  • 2 Chroniques 18.12-22 : Le messager qui était allé appeler Michée lui parla ainsi: Voici, les prophètes d'un commun accord prophétisent du bien au roi; que ta parole soit donc comme la parole de chacun d'eux! annonce du bien! Michée répondit: L'Éternel est vivant! j'annoncerai ce que dira mon Dieu. Lorsqu'il fut arrivé auprès du roi, le roi lui dit: Michée, irons-nous attaquer Ramoth en Galaad, ou dois-je y renoncer? Il répondit: Montez! vous aurez du succès, et ils seront livrés entre vos mains. Et le roi lui dit: Combien de fois me faudra-t-il te faire jurer de ne me dire que la vérité au nom de l'Éternel? Michée répondit: Je vois tout Israël dispersé sur les montagnes, comme des brebis qui n'ont point de berger; et l'Éternel dit: Ces gens n'ont point de maître, que chacun retourne en paix dans sa maison! Le roi d'Israël dit à Josaphat: Ne te l'ai-je pas dit? Il ne prophétise sur moi rien de bon, il ne prophétise que du mal. Et Michée dit: Écoutez donc la parole de l'Éternel! J'ai vu l'Éternel assis sur son trône, et toute l'armée des cieux se tenant à sa droite et à sa gauche. Et l'Éternel dit: Qui séduira Achab, roi d'Israël, pour qu'il monte à Ramoth en Galaad et qu'il y périsse? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre d'une autre. Et un esprit vint se présenter devant l'Éternel, et dit: Moi, je le séduirai. L'Éternel lui dit: Comment? Je sortirai, répondit-il, et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. L'Éternel dit: Tu le séduiras, et tu en viendras à bout; sors, et fais ainsi. Et maintenant, voici, l'Éternel a mis un esprit de mensonge dans la bouche de tes prophètes qui sont là. Et l'Éternel a prononcé du mal contre toi.

Les versets 21 et 22 nous présentent un esprit impur, donc un démon, qui annonce à l'Eternel qu'il ira séduire le roi Achab. Si ça avait été un esprit de mensonge, l'Eternel ne lui aurait pas demandé comment il comptait procéder. Au questionnement de l'Eternel, l'esprit impur répond qu'il sera un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Ca signifie qu'il ne l'est pas encore.

Le début du passage nous permet de comprendre de quoi il retourne. Le verset 12 nous présente les prophètes en présence comme uniformisant volontairement leurs paroles afin qu'elles soient annonciatrices de bonnes choses. Ce sont des prophètes menteurs. L'esprit impur se propose donc de se saisir de ces prophètes afin de devenir un esprit de mensonge.

Regardons concrètement ce qui se passe. Les faux-prophètes, par leurs comportements, donnent libre accès à un esprit impur, qui, pour le coup, n'est pas encore un esprit de mensonge. Une fois en eux, cet esprit impur va se nourrir des paroles de leurs bouches, conformément à proverbe 18.20-21 : C'est du fruit de sa bouche que l'homme rassasie son corps, C'est du produit de ses lèvres qu'il se rassasie. La mort et la vie sont au pouvoir de la langue; Quiconque l'aime en mangera les fruits. Nos paroles arment les anges, ceux de Dieu ou ceux de satan, en fonction de ce qu'elles sont. Les démons qui se sont installés, deviennent spécifiquement ce avec quoi nous les avons nourris. Si nous mentons, ils deviennent des esprits de mensonges; si nous refusons de voir la vérité, ils peuvent devenir des esprits aveugles ... Ensuite, c'est par révélation que nous pouvons comprendre quelle restauration est nécessaire.


e) Sa limitation visuelle.

Aussi étrange que cela puisse paraître, les démons, bien qu'étant des êtres spirituels, sont limités par la vue humaine. Dans tous les exemples de possessions, les démons ne réagissent que lorsque la personne possédée est en mesure de voir Jésus, jamais avant.

Le Gadarénien a dû voir Jésus descendre de la barque avant de réaliser qu'il était là (Marc 5.6).

De l'enfant qui était jeté dans le feu et l'eau, il nous est dit : Et aussitôt que l'enfant vit Jésus, l'esprit l'agita avec violence (Marc 9.20).

Ces exemples nous montrent clairement que les démons ne savaient pas que Jésus arrivait. La légion qui se trouve dans le Gadarénien est étonnée de le voir et lui dit clairement : Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? (Matthieu 8.29). Les mensonges véhiculés sur les différents médias au sujet des démons leur a donné une aura particulière qui, comme je le disais auparavant, est totalement erronée.

Le fait que ce soient des êtres spirituels, pousse à croire qu'ils voient les choses spirituellement, et comme le temps et la distance n'existent pas dans le spirituel, le rapprochement est vite fait. Pourtant, tout nous montre dans la Parole de Dieu que les démons sont attirés par nos comportements et non parce qu'ils nous aperçoivent, et qu'une fois installés, ils n'ont pas de perceptions supérieures à celle de la capacité visuelle naturelle de l'hôte.

L'évangile de Marc nous présente cela de manière encore plus claire en affirmant : 

  • Marc 3.11-12 : Les esprits impurs, quand ils le voyaient, se prosternaient devant lui, et s'écriaient: Tu es le Fils de Dieu.3.12Mais il leur recommandait très sévèrement de ne pas le faire connaître

Une fois dans des personnes, les démons marchent par la vue, pas par l'esprit, ils sont exactement l'inverse de ce que nous devrions être, des personnes marchant par l'esprit, et pas par la vue.

7 - Quatre passages méritant une explication.


a) L'envoie des disciples.

  • Matthieu 10.1-8 : Puis, ayant appelé ses douze disciples, il leur donna le pouvoir (autorité) de chasser les esprits impurs, et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres. Le premier, Simon appelé Pierre, et André, son frère; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère; Philippe, et Barthélemy; Thomas, et Matthieu, le publicain; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée; Simon le Cananite, et Judas l'Iscariot, celui qui livra Jésus. Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les instructions suivantes: N'allez pas vers les païens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.
  • Marc 3.14-15 : Il en établit douze, pour les avoir avec lui, et pour les envoyer prêcher avec le pouvoir (autorité) de chasser les démons.

Ce qui est dit ici est particulièrement intéressant et passe sous les radars depuis deux mille ans.

La première chose à prendre en compte est la mauvaise traduction du mot 'pouvoir', traduction qui devrait être 'autorité', et qui permet mieux de comprendre ce passage. Jésus donne donc l'autorité de chasser les esprits impurs à ses disciples.

Ce qui est perturbant, c'est que les disciples en question n'ont pas encore le Saint-Esprit. Ils ne le recevront que plus tard, pendant les 40 jours que Jésus passera avec eux avant de monter à nouveau au ciel. Il faut bien avoir en permanence à l'esprit que la quasi intégralité des évènements se déroulant dans les évangiles se déroulent alors que les disciples ne sont pas encore convertis. Dans la pensée des croyants, majoritairement parce qu'ils n'y ont jamais réfléchi, les évangiles sont l'histoire des douze disciples, convertis et plein du Saint-Esprit. Puis, lorsqu'on souligne que le Saint-Esprit n'est donné que plus tard, les premières questions s'imposent. Enfin, lorsqu'on prête attention à ce que disait Jésus à Simon quelques heures avant d'être emprisonné, on réalise qu'ils n'étaient même pas convertis :

  • Luc 22.31-32 : Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères.

Pourtant ces mêmes disciples qui n'étaient ni convertis, ni baptisés du Saint-Esprit (l'un n'allant pas sans l'autre), reçoivent de Jésus l'autorité de chasser les démons et de guérir les maladies. Or cette commission, ils la reçoivent au début des évangiles. Suite à ces directives, il les envoie de suite et s'en va seul : Lorsque Jésus eut achevé de donner ses instructions à ses douze disciples, il partit de là, pour enseigner et prêcher dans les villes du pays (Matthieu 11.1). Le chapitre 12 nous présente un Jésus sans ses disciples, et on ne les retrouve qu'au début du chapitre 13.

De la même manière, dans l'évangile de Luc, il envoie 70 disciples de plus, qui eux non plus ne sont pas convertis et pas baptisés, et pourtant les démons leurs sont soumis.

  • Luc 10.1 ... 20 : Après cela, le Seigneur désigna encore soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toutes les villes et dans tous les lieux où lui-même devait aller....  Les soixante-dix revinrent avec joie, disant: Seigneur, les démons mêmes nous sont soumis en ton nom. Jésus leur dit: Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Voici, je vous ai donné le pouvoir (autorité) de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi; et rien ne pourra vous nuire. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux.

(une fois de plus le mot 'pouvoir' a été mis à la place du mot 'autorité').

C'est donc un message récurrent, les évangiles nous révèlent non pas le Saint-Esprit (qui est la puissance), mais le Fils (qui est l'autorité). Ce sont les Actes des Apôtres et les épîtres qui nous révèlent le Saint-Esprit.

Le principe de base de l'autorité, qui a déjà été détaillée dans l'enseignement sur le nom de Jésus (lien), c'est que nous avons reçu l'autorité sur la création dans le jardin d'Eden, mais nous l'avons regardé comme méprisable et l'avons jeté à terre, la souillant dans le processus. Dès lors, Jésus est venu nous confier la sienne, qui est parfaite et qui n'a jamais été mise en défaut. Dans les évangiles, Jésus montre à ses disciples, dont nous sommes, que son autorité est suffisante, et que le simple fait de l'exercer suffit à faire plier les ténèbres. Cela ne signifie pas que le Saint-Esprit ne soit pas nécessaire à la vie du croyant, d'autant que sans le Saint-Esprit il n'y a pas de nouvelle naissance, et pas de compréhension de la profondeur de Jésus. Cela ne signifie même pas que le Saint-Esprit n'était pas opérant au temps de Jésus. Il s'agissait juste pour Jésus de bien nous faire comprendre ce qu'est l'autorité de son nom.

En mélangeant trop souvent l'autorité (Jésus) et la puissance (le Saint-Esprit), nous perdons de vue la spécificité de l'un et de l'autre.

Ce passage n'est pas là pour nous dire que nous pouvons faire ces choses sans le Saint-Esprit, il sert à pointer le rôle de l'autorité et doit nous aider à comprendre que celle de Jésus est sans limite, et que toutes choses lui sont soumises. Celui qui agit en son nom, donc sous son autorité, en est porteur, et toutes choses lui sont également soumises, de la même manière qu'il est soumis en toutes choses à Jésus.


b) Il chasse mais ne nous suit pas.

  • Marc 9.38-40 : Jean lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. Ne l'en empêchez pas, répondit Jésus, car il n'est personne qui, faisant un miracle en mon nom, puisse aussitôt après parler mal de moi. Qui n'est pas contre nous est pour nous.
  • Luc 9.49-50 : Jean prit la parole, et dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons en ton nom; et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. Ne l'en empêchez pas, lui répondit Jésus; car qui n'est pas contre vous est pour vous.

Ce passage est simple à comprendre, mais nous nous interrogeons dessus parce que nous ne le prenons pas au premier degré et y accolons des sous-entendus qui ne s'y trouvent pas.

C'est un peu le même principe que la guérison de la piscine de Bethesda, où rien ne nous disait qu'il s'agissait d'un ange de Dieu. A cette époque, en raison de la conscience étendue de l'existence des démons, la délivrance était une pratique commune. Nombreux étaient ceux qui s'y livraient, et nombreuses devaient être les méthodes. De toute évidence, lorsque, parmi toutes ces personnes pratiquant la délivrance, l'une d'entre elles finissait par avoir des résultats, des imitateurs foisonnaient de partout. Ce passage nous parle de ça. Que ce soit dans la version de Marc ou de Luc, rien ne nous dit que cet homme y parvenait. Lorsque Jésus précise que personne faisant un miracle dans son nom ne dit de mal de lui, il ne dit pas que cet homme fait des miracles, il dit que s'il se positionne comme en faisant, il ne s'évertuera pas à répandre des calomnies dans l'intervalle.

Jésus dit donc à ses disciples de ne pas se préoccuper de ceux qui se laissent porter par la vague sans s'attacher aux courants. De nos jours, cela équivaudrait à ne pas s'en faire de tous les réseaux sociaux qui parlent de Dieu alors qu'ils n'ont pas l'Esprit qui les accompagne. Notre rôle est de nous rapprocher de Dieu. Ce qui est de Dieu durera, le reste disparaîtra.

  • Jean 21.22b : ... Toi, suis-moi.


c) Les lieux arides.

  • Matthieu 12.43-45 : Lorsque l'esprit impur est sorti d'un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos, et il n'en trouve point. Alors il dit: Je retournerai dans ma maison d'où je suis sorti; et, quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Il s'en va, et il prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui; ils entrent dans la maison, s'y établissent, et la dernière condition de cet homme est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération méchante.

Ce que ce court passage met en avant, c'est la nature de l'homme, plus que la nature des démons.

La situation, du point de vue humain, est celle d'une personne qui vient d'être libérée d'un démon. Cette personne est considérée, dans l'exemple, comme étant la maison. Cette dernière, enfin vidée du démon qui habitait dedans, se trouve être vide, balayée et ornée. Ca ne signifie pas que désormais, parce que la maison a cet aspect, elle serait habitée par le Saint-Esprit. La confusion vient parfois de ce que le démon, trouvant la maison dans cet état, n'y entre pas et va chercher d'autres démons pour y entrer en groupe et y installer leurs quartiers. Déduction a vite été faite que le démon n'était pas assez fort pour entrer seul, mais c'est faux. Nous sommes dans la situation où une personne a été délivrée mais n'a pas donné sa vie à Jésus et n'a pas reçu le Saint-Esprit. Bien que balayée et ornée, la maison est vide. Si le démon n'entre pas, c'est parce qu'il est venu en reconnaissance, mais n'ayant pas pu rester une première fois, il craint qu'il ne le pourra pas plus cette fois-là. S'il n'entre pas, ce n'est donc pas par crainte de ne pas pouvoir le faire mais par crainte de ne pas pouvoir rester. Il cherche alors des comparses afin qu'à plusieurs ils puissent avoir un contrôle plus effectif de la maison. L'accroissement en nombre provoque l'aggravation de la condition de l'homme possédé.

Pour l'explication concernant les lieux arides, cela demande une maturité particulière et donc les connaissances qui vont avec. Sans elle, l'explication serait plus une cause de chute que de croissance. Je ne la partagerai donc pas ici.


d) Ce que vous lierez/délierez ... .

Pour comprendre correctement cette notion, il faut comprendre le passage dans lequel elle est mise en avant, il se divise en trois parties :

  • Matthieu 16.13-16 : Jésus, étant arrivé dans le territoire de Césarée de Philippe, demanda à ses disciples: Qui dit-on que je suis, moi, le Fils de l'homme? Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant.

Dans cette première partie, Jésus demande à ses disciples ce que pensent les gens au sujet de son identité. C'est amusant de constater que l'idée générale est la même, quelle que soit la compréhension de sa personne. Qu'il soit vu comme étant Jean Baptiste; Élie; Jérémie, ou l'un des prophètes, dans tous les cas, il est vu par ceux qui ne le suivent pas, simplement comme un prophète. Ce qui est amusant là-dedans, c'est que si l'on prête attention à la pensée du monde d'aujourd'hui, en excluant ceux qui savent qu'il est Dieu le Fils, le reste du monde se sépare exactement comme à l'époque, ceux qui ne pensent pas qu'il soit quoi que ce soit, et ceux qui pensent qu'il est un prophète.

Suite à cette réponse, Jésus pose une deuxième question. Cette fois-ci il veut savoir qui il est aux yeux de ses disciples. C'est intéressant qu'il pose ces deux questions au lieu de simplement leur proposer la deuxième. Ce qu'il veut, à cet instant, ça n'est pas seulement la réponse à la deuxième question, il veut que ses disciples formulent un choix. C'est une chose d'affirmer la divinité de Jésus en excluant sa réflexion de toute autre considération, mais c'en est une autre de le faire en ayant le monde à l'esprit. En affirmant que Jésus est le Christ, le Fils du Dieu vivant dans ces conditions, Simon ne l'affirme pas seulement devant Jésus, mais également devant toutes les affirmations du monde, qui devaient tourner dans sa tête en permanence.

En ayant toutes les suggestions du monde à l'esprit et en affirmant par-dessus que Jésus est le Fils du Dieu vivant, Simon fait taire les murmures du monde pour établir une fois pour toute l'identité de Jésus.


  • Matthieu 16.17-18 : Jésus, reprenant la parole, lui dit: Tu es heureux, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle.

Pour une fois, l'impulsivité de Simon n'a pas été un coup dans l'eau. Il a tapé dans le mille. Jésus compare alors la réponse qu'il vient de donner à celles des païens. Lorsqu'il lui dit ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais c'est mon Père qui est dans les cieux, il lui dit en réalité que son identité vue par le monde, est une identité vue par la chair et le sang. Ca n'est que ce que l'âme et la chair de l'homme peuvent percevoir. Dans son affirmation, Jésus met en avant le corps, l'âme et l'esprit. Lorsqu'il dit la chair et le sang, il pose le corps et l'âme qui est dans le sang, et finit par y opposer son Père (mais c'est mon Père qui est dans les cieux) qui est esprit, comme source de la compréhension.

La compréhension de qui est Jésus ne peut donc venir que de Dieu lui-même.

Au-delà de cette affirmation de Jésus, il met également en avant un changement de filiation. 'Simon' devient 'Simon, fils de Jonas'. Jésus le réinscrit bien dans sa filiation terrestre dans le but de le faire devenir Pierre, qui est son héritage spirituel. Ce qu'il dit, dans la forme de la phrase, c'est 'tu es charnel, tu reçois une révélation de l'Esprit de Dieu, et tu deviens spirituel'. N'oublions pas que lorsque Jésus a rencontré Simon la première fois et qu'il lui a dit tu es Simon, tu seras appelé Céphas, il ne lui disait pas qu'il s'appelait désormais Pierre, mais que plus tard, ce serait le cas. (Jean 1.42b : ... Jésus, l'ayant regardé, dit: Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre)). Dans la réalité, nous avons 'coutume' d'appeler Simon, Pierre, mais Jésus ne le faisait pas. Si l'on excepte ce passage où Jésus ne l'appelle pas de la sorte mais annonce que ce sera un jour son nom, dans les quatre évangiles réunis, Jésus n'appelle Simon par le nom de Pierre que deux fois. La première dans le passage qui nous concerne (je te dis que tu es Pierre) et dans Luc 22.34Et Jésus dit: Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié trois fois de me connaître. Dans le passage de Luc, il y a un message dissimulé dans l'utilisation de ce prénom. Dans la réalité, Simon ne s'appelle pas encore Pierre, et il ne le peut pas tant qu'il n'a pas reçu le Saint-Esprit, donc dans Jean 20.22 (Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit), ce qui se passe pendant les quarante jours durant lesquels Jésus était sur terre avec ses disciples après sa résurrection.

Ici donc, nous apprenons que ce qui permet de passer de Simon à Pierre, c'est la capacité de recevoir une révélation directement par l'Esprit de Dieu le Père. Jésus ne dit donc pas à Simon qu'il est désormais Pierre, mais que ce qu'il a reçu est une image de ce qu'il recevra continuellement plus tard et qui fera de lui un enfant de Dieu, c'est-à-dire le Saint-Esprit. Il poursuit ensuite en lui disant que c'est sur cette pierre qu'il bâtira son Église. 'Cette pierre' étant donc la capacité de recevoir des révélations de Dieu par l'intermédiaire du Saint-Esprit en nous, et que cela n'arrivera qu'après la résurrection de Jésus. Ca rejoint ce que je disais en affirmant que Simon ne peut pas devenir réellement Pierre tant qu'il n'a pas le Saint-Esprit. Le fait que cela ne puisse pas arriver avant la résurrection de Jésus est tout simplement induit par la dernière phrase de ce passage : les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Pour que ce soit possible, le préalable est que Jésus ait triomphé sur la mort, et qu'il possède les clefs de la mort et du séjour des morts (Apocalypse 1.18), ce qui arrivera à travers sa résurrection.

Mais revenons-en au sujet de ce point, qui est la compréhension de lier et délier dans le verset suivant.


  • Matthieu 16.19 : Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.

Faisant suite à ce que Jésus vient de dire à Simon, il lui annonce qu'il lui donnera les clefs du royaume des cieux. Ces clefs sont justement le Saint-Esprit. Jésus étant la porte. Personne ne peut être sauvé si ce n'est en passant par Jésus, qui est la porte des brebis (Jean 10.7), mais c'est le Saint-Esprit qui nous le révèle, et donc qui nous en ouvre la compréhension, tout comme c'est par le Saint-Esprit que nous recevons la nouvelle naissance.

Jésus a donc prévenu Simon de ce qu'il deviendra, et maintenant, il lui annonce qu'il lui donnera ce qui lui manque pour que cela arrive, pour finir par le prévenir des conséquences que cela aura.

La première chose qu'il faut noter, c'est que 'lier/délier' étant une conséquence du début de la phrase, donc d'avoir reçu le Saint-Esprit, ça n'est pas possible pour des non-croyants. On pourrait penser que les païens peuvent nous lier par leurs paroles diverses, volontaires ou non, mais ça n'est pas tout à fait le cas. La Parole de Dieu nous dit que la malédiction sans cause n'a point d'effet (Proverbes 26.2). 'Pas tout à fait le cas' parce qu'il faut encore voir s'il n'y a pas de cause ; s'il y en a une, il suffit de régler la cause, et la Parole reprend de suite ses droits.

Prenant tout cela en compte, quelles pourraient être nos raisons de vouloir lier 'quelque chose' ou 'quelqu'un'. Pour 'quelqu'un', la réponse est vite trouvée, nous n'avons pas à combattre les hommes. Pour ce qui concerne 'quelque chose', les différentes notions que nous avons admises comme vraies passent assez rarement à travers l'épreuve d'une mise en lumière. Pourquoi voudrions-nous lier quoi que ce soit ? J'entends déjà les pensées de tout le monde concernant le fait de lier les démons, mais dans ce cas, précisons la question : pourquoi voudrions-nous lier les démons ? Pour ne pas qu'ils reviennent ? Mais de quel droit leur interdisons-nous de revenir ? S'ils le font c'est qu'ils sont invités. Pour ne pas qu'ils agissent ? Mais une fois de plus, s'ils sont invités, ils ont plus de droit que Dieu lui-même sur la personne concernée. Jésus ne liait jamais les démons, il les chassait. Pour ce qui est de leur interdire de revenir, il ne l'a fait qu'une seule fois et c'était parce que le possédé était un enfant qui ne pouvait se défendre ni se défendre lui-même ni compter sur ses parents.

La réalité est qu'il n'y a absolument aucune raison de vouloir lier qui ou quoi que ce soit. Le problème vient de ce que nous recherchons tellement notre propre satisfaction dans chaque recoin de la Parole de Dieu, que nous comprenons d'office le fait de pouvoir lier comme un cadeau que nous venons de recevoir, alors que ça n'en est pas un, c'est la conséquence négative d'un cadeau. Le cadeau c'est de pouvoir délier, et la conséquence c'est que par la même puissance, nous pouvons lier. Le fait que le dragon sera lié pour mille ans dans Apocalypse 20.2 (Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans) n'est pas un signe que nous soyons autorisés à le faire. C'est une prérogative qui n'est pas nôtre. En réalité, Jésus avance plusieurs fois cette notion de lier/délier, et ça n'est jamais dans le cadre d'un enseignement sur les démons. De plus, si nous avions réellement cette capacité/autorisation, alors pourquoi y en aurait-il encore en liberté ?

Ce que ce passage nous dit, c'est que recevoir le Saint-Esprit, c'est recevoir une puissance, et si nous n'y prenons pas garde, nous pouvons autant faire le mal que le bien avec. Nos paroles, nos actes, nos refus de pardonner ... Sont autant de causes par lesquelles nous lions les gens que nous côtoyons ou les situations que nous vivons, et lorsque nous les lions sur terre, alors cela bloque le spirituel pour ces personnes ou pour ces situations. Fort heureusement, nous avons également par le même Esprit le pouvoir de les délier. C'est presque une paraphrase de Jean 20.22-23 (Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit. Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus), versets dans lesquels il dit également, avec d'autres mots, que ce que vous délierez sur terre sera délié dans le ciel et ce que vous lierez sur terre sera lié dans le ciel.

Jésus, dans ce passage, nous annonce sa victoire sur la mort, la naissance de l'Eglise, et le don du Saint-Esprit. Il termine en nous mettant en garde. Le Saint-Esprit est une puissance que nous devons connaître et traiter avec le respect adéquat. C'est une des personnes de Dieu qui agit à travers nous. Par sa présence, ce que nous sommes change du tout au tout et la moindre de nos paroles a des conséquences. Ces conséquences font que nous pouvons lier ou délier toute chose.

Celui qui lie en connaissance de cause, finira par perdre son salut. Dieu a donné le libre-arbitre, lier une personne, par exemple en refusant de lui pardonner, c'est le lui enlever, et il faudra en répondre.


NOTA : dans un autre passage de ce même évangile, Jésus revient sur cette notion de lier/délier :

  • Matthieu 18.15-18 : Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain. Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.

Je ne détaillerai pas ce passage ici, mais il met en avant exactement la même chose que ce que je disais.

8 - Liste des types d'esprits selon la Parole de Dieu.


La liste qui suit devrait être exhaustive, j'ai fait ce que je pouvais pour qu'elle le soit, cependant, il se peut que j'en aie raté l'un ou l'autre. Je rappelle, pour éviter toute confusion, que les esprits impurs/mauvais sont la même chose que les démons.


a) Esprit utilisé positivement.

  • ​Esprit de sagesse : Deutéronome 34.9
  • ​Esprit de sagesse et d'intelligence ... : Esaïe 11.2
  • ​Esprit d'Elie : 2 Rois 2.15 - Luc 1.17
  • ​Bon Esprit : Néhémie 9.20
  • ​Esprit bien disposé : Psaume 51.10
  • ​Esprit de bonne volonté : Psaume 51.12
  • ​Esprit fidèle : Proverbe 11.13
  • ​Esprit de justice : Esaïe 28.6
  • ​Esprit nouveau : Ezéchiel 11.19 - Ezéchiel 18.31 - Ezéchiel 36.26
  • ​Esprit des dieux (saints) : Daniel 4.8 - Daniel 4.9 - Daniel 4.18 - Daniel 5.11 - Daniel 5.14
  • ​Esprit supérieur : Daniel 5.12 - Daniel 6.3
  • ​Esprit de grâce et de supplication : Zacharie 12.10
  • ​Esprit de vérité : Jean 14.17 - Jean 15.26 - Jean 16.13 - 1 Jean 4.6
  • ​Esprit de vie (vivifiant) : Apocalypse 11.11
  • ​Esprit éternel : Hébreux 9.14
  • ​Esprit de la grâce : Hébreux 10.29
  • ​Esprit de gloire : 1 Pierre 4.14
  • ​Esprit de la prophétie : Apocalypse 19.10 - Apocalypse 22.6


b) Esprit utilisé négativement.

  • Esprit d'un mort : Lévitique 20.27
  • ​Esprit de divination (python) : Lévitique 20.27 - Actes 16.16 - Actes 16.18
  • ​Esprit de Jalousie : Nombres 5.14 - Nombres 5.30
  • ​Esprit de rébellion : Deutéronome 31.27
  • ​Esprit mauvais : Juges 9.23 - 1 Samuel 16.14 - 1 Samuel 16.15 - 1 Samuel 16.16 - 1 Samuel 16.23 - 1 Samuel 18.10 - 1 Samuel 19.9
  • ​Esprit de mensonge : 1 Rois 22.22 - 1 Rois 22.23 - 2 Chroniques 18.21 - 2 Chroniques 18.22
  • ​Esprit des Philistins : 2 Chroniques 21.16
  • ​Esprit de l'Egypte : Esaïe 19.3
  • ​Esprit de vertige : Esaïe 19.14
  • ​Esprit d'assoupissement : Esaïe 29.10
  • ​Esprit de prostitution : Osée 4.12 - Osée 5.4
  • ​Esprit muet : Marc 9.17 - Marc 9.18 - Marc 9.20 - Marc 9.22 - Marc 9.25
  • ​Esprit malin : Luc 7.21 - Luc 8.2 - Actes 19.12 - Actes 19.13 - Actes 19.15 - Actes 19.16
  • ​​Esprit de dispute : Jacques 3.14 - Jacques 3.16
  • ​Esprit de l'antéchrist : 1 Jean 4.3
  • ​Esprits des païens : Actes 14.2
  • ​Esprits de démons : Matthieu 8.16 - Luc 4:33 - Apocalypse 16.14
  • ​Esprits méchants : Matthieu 12.45 - Luc 11.26
  • Esprit d'impureté (impur) : Zacharie 13.2 - Matthieu 10.1 - Matthieu 12.43 - Marc 1.23 - Marc 1.26 - Marc 1.27 - Marc 3.11 - Marc 3.30 - Marc 5.2 - Marc 5.8 - Marc 5.13 - Marc 6.7 - Marc 7.25 - Marc 9.25 - Luc 4.33 - Luc 4.36 - Luc 6.18 - Luc 8.29 - Luc 8.55 - Luc 9.39 - Luc 9.42 - Luc 11.24 - Actes 5.16 - Actes 8.7 - Apocalypse 16.13 - Apocalypse 18.2
  • ​Esprit de l'erreur : 1 Jean 4.6


c) Esprit utilisé de manière neutre.

  • ​​Autres citations d'esprits : Nombres 14.24 - Deutéronome 28.28
  • ​Esprit de Cyrus : 2 Chroniques 36.22 - Esdras 1.1
  • ​Esprit du (des) roi(s) : Esther 7.7 - Jérémie 51.11
  • ​Esprit des animaux : Ezékiel 1.20 - Ezékiel 1.21 - Ezékiel 10.17
  • ​Esprit « non défini » : Lévitique 19.31 - Lévitique 20.6 - Deutéronome 18.11 - 1 Rois 22.21 - 2 Rois 19.7 - 2 Chroniques 18.20 - Esdras 1.5 - Job 4.15 - Job 32.8 - Psaume 34-19 - Psaume 51-13 - Psaume 51-19 - Psaume 78.8 - Proverbe 17.22 - Proverbe 17.27 - Proverbe 18.14 - Proverbe 29.23 - Ecclésiaste 7.8 - Esaïe 61.3 - Esaïe 63.10 - Esaïe 63.11 - Esaïe 66.2 - Ezéchiel 37.9 - Ezéchiel 37.10 - Marc 9.28 - Luc 9.55 - Luc 13.11 - Actes 17.16 - 1 Pierre 3.4 -



9 - Questions diverses.


a) Un chrétien peut-il être possédé ?

Le vrai problème est plus sémantique qu'autre chose. Pour avoir parlé de cela souvent, j'ai étrangement constaté que les croyants ont peur d'être possédés, mais se sentent plus en confiance avec le fait d'être liés. Bien que ces deux choses soient mauvaises, elles n'indiquent effectivement pas la même chose.

La particularité de la possession est qu'elle est toujours au singulier. Même avec tous les démons qui se trouvaient dans le Gadarénien, il n'était pas 'multi-possédés'. La possession représente exactement ce que signifie le mot en lui-même. C'est une appartenance, et comme nous le dit si bien l'évangile de Matthieu, Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l'un, et aimera l'autre; ou il s'attachera à l'un, et méprisera l'autre (Matthieu 6.24a). Celui qui possède possède la maison. Si vous appartenez à Dieu, vous êtes possédés par lui, vous ne pouvez donc pas être possédés simultanément par un démon.


b) Un chrétien peut-il être lié ?

La question des liens se pose, et là aussi, à mon humble avis, la notion est faussée.

Je ne crois pas que des démons puissent nous lier, par contre, je crois que nous pouvons nous lier à eux. Bien que le résultat final a des points communs puisque dans les deux cas nous sommes liés ensembles, il s'agit bien de deux visions différentes de la chose.

Dans un cas, c'est le démon qui est en contrôle, ce qui nous ramène à la notion de possession, dans l'autre, c'est nous qui, en tant qu'initiateur, pouvons faire ce qu'il faut pour que cela cesse. Le résultat final est donc bel et bien différent.

Par contre, le point de départ, lui, est différent en tout point. Lorsque nous appartenons à Dieu, nous appartenons à Dieu, et les ténèbres n'ont plus aucun droit sur nous ; aucun droit autre que celui que nous leurs accordons. Ce sont nos paroles, nos comportements, nos façons de penser, et même notre discernement défaillant, qui sont des appels et qui nous lient à eux. Dans ce cas, nous pouvons considérer les démons comme des prestataires de services. Les démons fournissent un service, avec en payement, le droit de choisir la décoration de notre maison.

L'autorité nécessite la soumission, c'est pour cela que Dieu accepte que nous restions possesseurs du droit de remettre en cause notre soumission à sa personne. Si nous ne pouvions pas la remettre en cause, alors ce ne serait plus de l'autorité mais de l'autoritarisme, qui n'est pas de Dieu.

Satan de son coté n'a pas et ne peut pas avoir d'autorité, c'est pour cela qu'il ne peut pas se contenter de soumission et qu'il doit tenir ses sbires en esclavage. Il agit au moyen d'un contrôle oppressif. C'est un piège de l'ennemi de nous faire croire que satan nous lie, en faisant cela il nous fait croire qu'il mène la dance, mais il tremble à l'idée que nous réalisions que nous sommes ceux qui avons tissés les liens, que nous sommes ceux qui peuvent les faire disparaître, et qu'il ne peut rien y faire. Alors il ment, et c'est sa seule arme.

Donc, oui, un chrétien peut être lié, mais c'est lui qui se lie à un démon.