1 - Introduction.

2 - Les premiers mois.

3 - Le sens de l'enfance de Jésus

4 - Petits enfants, jeunes gens, pères.

a) Petits enfants.

b) Jeunes gens.

c) Pères.

5 - Les premières années de Jésus.

a) La sortie de l'Egypte.

b) Le temple.

6 - Les années intermédiaires de Jésus.

7 - Le ministère de Jésus. 

8 - Conclusion.

a) Résumé.

b) Confirmation de l'épitre aux Hébreux.

c) Les étapes se succèdent, mais ne se remplacent pas.

1 - Introduction.


J'ai depuis longtemps compris que l'une des méthodes de satan pour nous éloigner de ce qui a de la puissance, c'est justement de la mettre en avant. Lorsque quelqu'un s'approche trop de vous ,vous avez tendance à reculer, et nous réagissons tous de cette même manière spirituellement également. On retrouve cela également dans la compréhension de Marie, la mère de Jésus. Les catholiques se sont tellement accaparés le personnage, en le détournant au passage, que finalement, bien des personnes se braquent et ne le regarde plus, se privant par la même de tout ce qu'il y a à en apprendre. 

Dans le cas de l'enfance de Jésus on se retrouve devant exactement le même problème. 'L'enfant Jésus' est associé au catholicisme et on se réfugie un peu facilement dans l'idée que ce qui compte avec Jésus, c'est son ministère et sa royauté divine. C'est faux. Ce qui compte avec Jésus, c'est Jésus. Chaque partie de sa vie a un sens, et si on nous en parle, ça n'est pas pour ajouter des lignes dans un récit.

Sa vie avant le baptême avait un sens, et s'il a plu à satan de la détourner en la stigmatisant, c'est justement à cause de son importance. Ne pouvant effacer la Parole de Dieu, il essaye de changer notre regard dessus.

2 - Les premiers mois.


La première partie de la vie de Jésus n'a pas plus d'importance que cela dans le cadre de ce que je suis en train de développer ici. Ses parents sont allés habiter à Bethléhem après sa naissance, attendant les jours de la purification. Ils vont respecter à la lettre la loi de Moïse, et ça n'est qu'ensuite qu'ils partiront protéger leur enfant en l'amenant en Egypte, suite à la directive transmise par un ange.

C'est à partir de là que les choses commencent.

3 - Le sens de l'enfance de Jésus.


Jésus ne peut pas être réduit à ce qu'il a fait sur la croix, où dit autrement, ce qu'il a fait sur la croix ne peut pas être réduit au pardon de nos péchés. La vie entière de Jésus a un sens.

Lui qui était Esprit, s'est fait chair, afin que nous, qui sommes chair, puissions devenir Esprit. Par la victoire de la croix et de la résurrection, il récupère son statut premier et permet notre transition d'êtres charnels à être spirituels, pour que, finalement, nous ayons la possibilité d'être un avec lui.

Lui qui désormais est uniquement Esprit, travaille à ce que nous puissions être dans la chair sans lui être soumis (à la chair).

De la même manière, étant dans la chair, il a été le reflet de ce que nous étions appelé à être dans l'Esprit.

Dis plus clairement, sa vie charnelle comporte différentes époques, et chacune de ces époques est le reflet d'un niveau de maturité dans l'Esprit. La coutumière idolâtrie de Jésus le posant comme un être irréprochable dès sa naissance dissimule une compréhension fondamentale de son ministère exprimée non pas dans son enseignement parlé, mais dans le témoignage que sa vie rend.

Son histoire se passe donc en trois phases, de la petite enfance à l'âge de 12 ans, puis de l'âge de 12 ans à l'âge de 30 ans et enfin les trois années restantes.

4 - Petits enfants, jeunes gens, pères.


Cette séparation de la vie de Jésus en trois parties fait directement échos à la compréhension de la stature spirituelle des croyants selon Jean.

  • 1 Jean 2.12-14 : Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin. Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous avez connu le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin.


a) Petits enfants.

  • 1 Jean 2.12 : Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom.
  • 1 Jean 2.13 : ... Je vous ai écrit, petits enfants, parce que vous avez connu le Père.

Cette première partie parle de ce qui est l'équivalent des 12 premières années de Jésus. Les trois personnes de Dieu sont représentées dans ces deux versets :

  • 1 Jean 2.12 : ... vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom, est une référence directe à Jésus.
  • 1 Jean 2.13 : vous avez connu le Père, est une référence directe au Père.

Quant au Saint-Esprit il se trouve obligatoirement entre le pardon des péchés et le fait de connaître le Père, puisque la première étape c'est le baptême d'eau pour le pardon des péchés, ensuite le baptême du Saint Esprit qui marque la réconciliation avec le Père. Lorsque Jean parle à ceux qu'il appelle les "petits enfants", il établit que ce qui les définit c'est l'entrée dans le royaume de Dieu, et rien d'autre.


b) Jeunes gens.

  • 1 Jean 2.13 : ... Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le malin
  • 1 Jean 2.14 : Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, et que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin.

Les "jeunes gens" ne sont plus censés être des "petits enfants", et ne sont pas encore des "pères". Ce sont les années de Jésus qui allaient de ses 12 ans à sa majorité. Spirituellement, c'est la période de mise en pratique de ce que vous avez appris durant votre enfance. La correspondance avec la vie de Jésus est très forte, mais nous regarderons ça dans un point ultérieur.

Dans la manière dont Jean leur parle, on note qu'il n'est plus question de connaissance théorique, mais de mise en pratique, et donc d'affermissement.


c) Pères.

  • 1 Jean 2.13 : Je vous écris, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement
  • 1 Jean 2.14 : Je vous ai écrit, pères, parce que vous avez connu celui qui est dès le commencement.  

Finalement, Jean parle aux "pères" qui, bien évidement, sont particulièrement mal compris. L'évangéliste n'utilisant pas ce terme pour signifier une paternité spirituelle, mais pour signifier une stature et une maturité dans l'Esprit. Dieu doit rester le seul Père de tous, et toute affirmation de filiation spirituelle est une tentative de s'approprier celle, unique, de Dieu (Hébreux 12.9).

On aurait pu croire que Jean allait caractériser les pères dans la foi comme des actifs, mais il n'en est rien. La seule chose qui les caractérise, c'est le fait d'avoir connu celui qui est dès le commencement. Il va de soi qu'il est fait mention de Jésus, et cela doit être rapproché de deux passages :

  • Jean 1.1-3 : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle.
  • Matthieu 7.23 Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.

La relation avec Jésus va dans les deux sens, si vous le connaissez, il vous connaît.

Cette partie représente le ministère de Jésus, sa maturité. Ce qui le caractérisait n'était pas ce qu'il faisait, mais ce qu'il était, parce que, comme il l'a précisé, il ne faisait rien de lui-même, et toutes les oeuvres, c'était le Père qui les accomplissait à travers lui.


L'enfant spirituel se caractérise donc par le fait qu'il entre dans la famille et en apprend les règles de fonctionnement (doctrines).

L'adolescent spirituel (jeunes gens) se caractérise par le fait qu'il essaye de mettre en pratique les choses qu'il a apprises, il grandit en stature.

L'adulte spirituel (pères) se caractérise par la compréhension que ce qui compte est de connaître Dieu et de le laisser faire à travers nous.

5 - Les premières années de Jésus.


a) La sortie de l'Egypte.

Les jeunes années de Jésus caractérisent donc l'enfant dans la foi. Jésus est sous la responsabilité totale de son père Joseph, il ne peut prendre aucune décision et doit simplement apprendre ce qu'est la vie. C'est une phase qui consiste à s'éloigner de l'esclavage du monde. Bien entendu, la conversion en elle-même est un pas hors d'Egypte, mais ce n'est pas un aboutissement en ce qui concerne le parcours pour s'éloigner de la vie d'avant.

La complexité de la compréhension vient de ce que la troisième partie de la vie de Jésus est le démarrage spirituel de la nôtre, mais pour comprendre la nôtre, il faut regarder la vie entière de Jésus. Pourtant, Jésus aussi a reçu le Saint-Esprit au moment du baptême, et un semblant de logique tendrait à nous faire croire que dès l'instant de son baptême, Jésus devient un enfant spirituel (petits enfants) et non pas immédiatement un adulte accompli. Mais toute la vie de Jésus est spirituelle, il est la Parole faite chair, donc toute la phase de "petit enfant" dont parle Jean est déjà acquise, et la phase de la maturation par l'expérience également.

Il faut distinguer deux versets très rapprochés l'un de l'autre dans la narration :

  • Luc 2.40 : Or, l'enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
  • Luc 2.52 : Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

Le premier est dit durant la première partie de la vie de Jésus, le deuxième pendant la seconde. Dans le premier verset, Jésus se fortifie et grandit, ensuite on nous dit qu'il était rempli de sagesse. Or, la sagesse c'est justement Dieu le Fils selon que ça nous est expliqué dans le chapitre 8 des proverbes (1). Par contre, il n'est pas rempli de grâce, c'est la grâce de Dieu qui est sur lui, comme pour les prophètes de l'ancienne alliance. Donc Jésus n'a pas cessé d'être la Parole, parce qu'il pouvait se dépouiller de sa gloire, qui est souvent comparée à un manteau ou à une couronne, mais la sagesse était indissociable de sa personne. Il avait donc déjà la connaissance parce qu'il était la "chose" à connaître, et ses 12 premières années l'ont vu sortir du lieu de l'exil forcé (Osée 11.1) dans lequel il se trouvait pour entrer en terre promise, guidé par son père Joseph.

Le deuxième verset prendra sa place dans la deuxième partie de sa vie et nous en reparlerons donc le moment venu.

Dans cette première période, il n'a aucun esprit de décision, il doit suivre "contraint et forcé", mais en lui, l'impatience grandit, et à ses douze ans survient l'épisode du temple.


(1) :

Le chapitre 8 du livre des Proverbes nous parle exclusivement de la sagesse, en réalité, c'est la sagesse elle-même qui nous parle. Selon ce qu'elle nous dit tout au long de ce chapitre, nous comprenons que c'est le Fils de Dieu lui-même. Si tout le chapitre semble clair à ce sujet, trois versets paraissent l'être plus que le reste :

  • Proverbes 8.12 : Moi, la sagesse, j'ai pour demeure le discernement, Et je possède la science de la réflexion. (Le discernement vient par la Parole de Dieu qui se trouve être Jésus).
  • Proverbes 8.23 : J'ai été établie depuis l'éternité, Dès le commencement, avant l'origine de la terre. (renvoie à : Au commencement était la Parole : Jean 1.1)
  • Proverbes 8.36 : Mais celui qui pèche contre moi nuit à son âme; Tous ceux qui me haïssent aiment la mort. (On ne pêche que contre Dieu, donc la Sagesse est une des appellations de Dieu, les deux versets précédent clarifient laquelle).

b) Le temple.

  • Luc 2.41-52 : Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque.2.42Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent, selon la coutume de la fête.2.43Puis, quand les jours furent écoulés, et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s'en aperçurent pas.2.44Croyant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin, et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances.2.45Mais, ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher.2.46Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant.2.47Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.2.48Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.2.49Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?2.50Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait.2.51Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son coeur.2.52Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

Cette histoire de Jésus enseignant au temple est souvent détournée. Pour cause, l'idolâtrie qui tourne autour de lui. Les croyants ont du mal à faire la part des choses et considèrent que Jésus, n'ayant jamais péché, n'a jamais fait d'erreurs. Ils en déduisent donc que quoi qu'il arrive, il avait raison et les autres avaient tort. Forcément, cela ajoute un voile là où il n'aurait pas du y avoir de raison qu'on en trouve un.

Ce que Jésus a fait à 12 ans doit nous servir d'exemple. Si ça n'a pas de valeur d'exemple, alors ça ne sert à rien.

L'histoire en question est celle-ci : Joseph et Marie se rendent à Jérusalem pour la Pâque, comme ils le font chaque année. Un convoi partant de Nazareth fait le pèlerinage. Dans ce convoi se trouvent amis, voisins, et famille de Joseph et Marie. Une fois la fête terminée, tout ce beau monde reprend la route. Durant la première journée de voyage, Jésus ne se trouve pas avec ses parents. Ces derniers ne s'inquiètent pas. Il n'est ni rare, ni inquiétant de ne pas le voir dans ce genre de circonstances. N'oublions pas qu'il a 12 ans, ce qui signifie qu'il a déjà plusieurs petits frères et petites sœurs dont les parents s'occupent également, en outre, la famille fait partie du convoi, il peut donc être avec un cousin de son âge, ou simplement avec les enfants des voisins. Il y a de nombreuses raisons de ne pas s'inquiéter. Par contre, alors la journée se termine, son absence se fait remarquer. Il ne rentre pas auprès des siens. Joseph et Marie cherchent alors parmi leurs parents et leurs connaissances, mais l'enfant n'étant pas là, ils font demi-tour et partent à sa recherche.

Ils mettront trois jours à le retrouver.

Dans l'intervalle, Jésus ne s'était pas perdu, il avait décidé de son propre chef qu'il était temps de servir Dieu et avait faussé compagnie à ses parents pour pouvoir le faire. Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père? Une question qui révèle plus qu'il n'y paraît. Jésus n'a pas obéît à Dieu en partant prêcher au temple, et il le sait. Il y est allé parce qu'il pensait qu'il était temps pour lui de le faire, c'était sa propre décision, basée sur une estimation personnelle de sa connaissance des écritures. Il les connaissait, donc il s'est pensé prêt. Ca n'était pas le cas. En outre, si on compare ce faux-départ de ministère et le vrai qui aura lieu un peu moins de vingt ans plus tard, on constate qu'ils sont bien différents. A douze ans, Jésus a de suite cherché la confrontation avec les docteurs de la loi dans le temple, alors que 17 ans plus tard, il ira vers les brebis perdues de la maison d'Israël et ne s'approchera pas de Jérusalem avant d'avoir bien avancé dans son ministère. 17 ans parce que la Parole ne nous dit pas qu'il avait 30 ans, mais qu'il avait environ trente ans, or, s'il les avait eus, elle nous aurait dit qu'il les avait, il est donc probable qu'il en était proche, mais qu'il ne les avait pas encore.

Jésus sortait de cette première partie de la vie du croyant où il est nécessaire d'acquérir les règles du royaume, et les règles en question ne sont rien d'autre que les enseignements qui en expliquent le fonctionnement. Fort de sa connaissance, il a pensé que le moment était venu, mais n'a aucunement demandé à Dieu, sinon il aurait su que ça n'était pas le cas. N'oublions pas qu'une fois adulte, Jésus ne fera que ce qu'il verra au Père, ce qui est l'opposé de ce qu'il vient de faire.

J'ai déjà entendu que Dieu a fait preuve de patience, et que l'ignorance de Joseph et Marie a retardé le plan de Dieu. Il n'en est rien. Jésus s'est précipité et a fait une erreur. Le problème étant que cette fameuse idolâtrie dont je parlais fait croire aux croyants que Jésus n'a jamais fait d'erreurs, ce qui est faux. La réalité, c'est que Jésus n'a jamais péché. La différence se trouvant dans le fait qu'un enfant ne pêche pas, il apprend. La différence est d'une importance capitale, parce que la vie de Jésus sur terre est le parallèle de notre vie spirituelle. Comme je le montrais auparavant dans le passage de la première épître de Jean, les "petits enfants" sont caractérisés par le fait d'avoir reçu le salut et doivent acquérir la connaissance qu'ils mettront en pratique lorsqu'ils deviendront de "jeunes gens". Or, ce même Jean nous dit que : Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu (1 Jean 3.9). Celui qui pratique (acte volontaire et réfléchi) le péché n'est pas de Dieu, par contre celui qui commet une faute alors qu'il progresse dans les voix de Dieu ne pêche pas, il règle ses voies au fur-et-à-mesure. Dans le processus il y a des contrecoups. Lorsque vous tirez à l'arc, les premières flèches vont manquer la cible, simplement parce qu'elles servent à régler la mire, elles ne seront pas comptabilisées. Ca n'est qu'une fois que la mire est réglée que la compétition commence, et alors, rater la cible aura un coût.

L'enfant règle la mire, il ne pêche pas. C'est ce qui arrive à Jésus à cet instant, et c'est arrivé volontairement pour nous servir d'instruction, le négliger, c'est négliger la Parole de Dieu. En se comportant de la sorte, il n'a pas honoré son père et sa mère, donc son comportement n'était pas approuvé par Dieu. N'oublions pas que Jacques nous disait que : Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous (Jacques 2.10). Si Jésus n'a pas prévenu ses parents qu'il restait à Jérusalem ça n'est pas pour rien. S'il avait vraiment eu l'assurance que sa décision était celle de Dieu, alors il ne se serait pas caché d'eux pour le faire, et ce, justement parce qu'il savait que Joseph et Marie étaient au courant de son destin particulier. Ce que nous montre ce passage, c'est que Jésus n'était pas un enfant facile. Sa conscience de son destin devait encore être assagie. N'oublions pas que Luc nous disait, concernant les premières années de Jésus, que : l'enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui (Luc 2.40). Ce verset nous dit que la grâce qui l'accompagnait était celle de Dieu le Père, il ne l'avait pas en lui, mais sur lui. La seule chose que Jésus avait alors, c'est d'être rempli de sagesse, et même cette partie doit être relativisée, puisque le verset 52 du même chapitre, nous dira qu'entre 12 et 30 ans, la sagesse de Jésus va croître (Luc 2.52). Comme je le disais auparavant, Jésus ne pouvait se dépouiller de sa nature première, et il est la Sagesse. Par contre elle était en lui de manière brute, et il fallait du temps pour la rendre parfaite. Il devait encore soumettre ses réactions charnelles à sa nature spirituelle.

C'est là que les années suivantes vont prendre de l'importance, alors qu'on ne nous en dit presque rien.

6 - Les années intermédiaires de Jésus.


  • Luc 2.40 : Or, l'enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
  • Luc 2.52 : Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

Ces deux versets sont toujours aussi importants dans la compréhension de cette deuxième partie de la vie de Jésus.

Une fois l'épisode du temple passé, il va retourner suivre ses parents en attendant le moment que le Père avait réellement choisi pour son entrée en service. Il n'existe que deux versets parlant de ces 17 années, et le premier a été cité. L'autre le précède directement :

  • Luc 2.51-52 : Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son coeur. Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

Malgré la faiblesse du nombre d'information que nous ayons, il n'en reste pas moins que ces deux versets sont parlants.

La première information est la précision de la soumission de Jésus, parce qu'elle nous rappelle l'épisode encore chaud de sa désobéissance et donc de son insoumission. Rappelons à cet effet que l'épître aux Hébreux nous dit avec une grande clarté que Jésus : a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes (Hébreux 5.8). Or, on n'apprend pas quelque chose qu'on connaît déjà, donc Jésus a eu une période de désobéissance et c'est dans la douleur qu'il a appris à se soumettre. Nous savons également que dans son ministère terrestre, donc à partir du baptême, Jésus était totalement soumis au Père. C'est donc avant qu'il a dû faire cet apprentissage, et cela justifie qu'il n'ait jamais péché, parce que ses désobéissances, ayant eu lieu enfant, n'en sont pas.

Durant ces années, Luc nous dit que Jésus va croître : en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. Cette fois-ci, on parle d'attributs personnels. On ne parle pas de connaissance, mais de mise en pratique. Ca nous est éclairé par ce que nous disait Jean sur les "jeunes gens". C'est la phase de mise en pratique des connaissances acquises durant l'enfance spirituelle. Non pas une mise en pratique envers les autres, mais envers soi-même, ce qui amène la croissance en sagesse, en stature, et en grâce. Jésus a prouvé par sa désobéissance au temple qu'il avait la connaissance, mais il a également démontré qu'il n'avait pas la stature pour l'utiliser selon la gloire de Dieu. Ces années vont servir à cela. Il lui faudra 17 ans pour devenir le diamant que nous connaissons et qui nous a délivré du péché.

Cela nous montre également que Jésus a eu besoin de plus de temps pour bâtir sa stature que pour établir sa connaissance, et que la connaissance sans un changement profond de notre personne, n'a pas de valeur.

7 - Le ministère de Jésus.


J'ai détaillé le ministère de Jésus dans plusieurs enseignements, ce qu'il faut comprendre le concernant, c'est que nous devons être à son image. Cette partie ne consiste pas dans ce que nous ferons, elle est l'addition de "l'enfant spirituel" et du "jeune" que nous étions. C'est l'addition de la connaissance et de la transformation en profondeur de notre personne afin de vivre selon les préceptes reçus, non par obligation, mais par désir.

L'adulte dans la foi ne se définit pas par ses actions, mais par le fait qu'il connaisse le Seigneur personnellement. Ses actions seront une conséquence, mais Jésus ne l'acceptera pas dans son ciel de gloire pour ce qu'il aura fait, mais uniquement parce qu'il le connaît. C'est ce que Jean nous montrait en ne définissant les pères que comme des personnes connaissant le Fils.

8 - Conclusion.


a) Résumé.

La vie du croyant se divise en trois phases, que les trois parties de celles de Jésus définissent. Elles sont mises en avant par Jean dans sa première épitre, et elles sont :

  • L'enfance spirituelle, qui est le salut par le Fils et la nouvelle naissance par le Père au moyen de l'Esprit. Elle correspond aux 12 premières années de Jésus.
  • L'adolescence spirituelle, qui est la mise en pratique dans sa vie de la connaissance que nous avons pu acquérir. Elle correspond aux 17 années suivantes de Jésus.
  • La respectabilité spirituelle, qui est l'établissement de notre relation personnelle avec Jésus glorifié. Elle correspond à la capacité de servir Dieu.


b) Confirmation de l'épître aux Hébreux.

L'écrivain de l'épître aux Hébreux confirme cela tout en ajoutant une donnée à ne surtout pas négliger. Il nous dit : vous êtes devenus lents à comprendre et vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. Ce qui indique bien un trajet à rebours. Contrairement à la chair, la croissance spirituelle n'est pas définitive, et il est possible de régresser, ce qui impose une vigilance. Il poursuit, toujours dans le même passage en nous parlant de la différence entre l'enfant et l'homme fait et la définit en ces termes : quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice; car il est un enfant. Il confirme par ces termes, l'étape intermédiaire permettant de passer de l'enfant à l'adulte et qui consiste en l'expérience de la parole de justice. Cette même période de la vie que Jean appelle les "jeunes gens", donc l'adolescence spirituelle.

Enfin, dans ce même passage de l'épître aux Hébreux, l'écrivain utilise le mot "maître" pour désigner ce que Jean appelle "père". Les deux mots, bien que différents, permettent de comprendre le sens que Jean donnait au mot "père", dont l'utilisation peut paraître choquante, puisque Dieu nous dit bien que nous ne devons appeler personne "père" si ce n'est lui-même. C'est bien dans l'optique de désigner une personne établie et reconnue dans sa position que Jean utilisait cette appellation de "père", et non dans le sens d'une paternité spirituelle, qui n'appartient qu'à Dieu.

Pour information, le passage de l'épître aux Hébreux :

  • Hébreux 5.11-13 : Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre. Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d'une nourriture solide. Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice; car il est un enfant.


c) Les étapes se succèdent, mais ne se remplacent pas.

Le titre en lui-même est parlant. Il en va des trois phases de la croissance spirituelle comme il en va de la croissance humaine. Lorsqu'un enfant devient adolescent, puis adulte, on a l'habitude d'entendre des phrases typiques jalonner sa vie. Par exemple : "tu n'es plus un enfant", "arrête de faire l'enfant", "on dirait un vrai gamin". Toutes ces expressions tendent à nous faire croire que l'enfant meurt en devenant adolescent, et que l'adolescent meurt en devenant adulte. La réalité est totalement différente. Au commencement de notre vie, nous allons avoir énormément de choses à apprendre, la première partie consistera à ingurgiter l'essentiel. Une fois cela fait, on devient un adolescent, et on commence alors à devoir apprendre à gérer notre humeur, et à forger notre caractère. Par contre les ados sont si contents de croire qu'ils ne sont plus des enfants, qu'ils ne réfléchissent pas à ce que cela signifie et ne comprennent pas que l'adolescence n'est qu'une mise en pratique de ce qu'on a appris dans l'enfance. Concrètement, bien qu'il ne s'en rende pas compte, il est juste un enfant avec une dimension supplémentaire. Lorsqu'il deviendra adulte, il est censé avoir appris à gérer cette dimension supplémentaire et cela devrait lui permettre de devenir pleinement autonome. Fonctionnellement, il reste un enfant, mais avec une couche de travail sur soi acquise à l'adolescence, et, désormais, une couche de responsabilité qui va le définir comme adulte.

L'adulte est un être complexe qui est autant enfant, qu'adolescent. Chaque partie de son existence est là, et aucune ne peut nier l'autre. L'expérience de la pratique concrétise l'apprentissage des premiers temps, et la sagesse acquise par l'expérience permet de devenir un homme. Nier une de ces trois parties aboutira à un être imparfait et instable.

Spirituellement, il en est de même . L'enfant spirituel emmagasine énormément d'information, et l'adolescent spirituel va apprendre à les mettre en pratique dans sa vie. L'adulte y sera parvenu et fera donc un avec Jésus. Pourtant, aucune de ces trois parties ne peut nier celles qui venaient avant, parce qu'elles ne sont pas mortes. Chaque partie doit amalgamer celle qui était avant et la laisser être une partie intégrante de soi. Alors l'adulte pourra encore apprendre et ne se limitera pas à ce qu'il connaît déjà, et l'apprentissage de la mise en pratique dans son adolescence spirituelle lui permettra de se remettre en question à chaque fois que ce sera nécessaire.