L'eau.
1 - Absence de création.
2 - Au commencement était la Parole.
3 - Le commencement du commencement.
4 - L'eau vive.
a) Moïse.
b) Jérémie.
c) Jean.
d) Ce que cela met en lumière (entre autres).
5 - L'abîme.
a) L'abîme spirituel.
b) Le fond des étendues d'eau.
c) Le fond où se trouve l'eau.
d) Trois 'altitudes', trois positionnements spirituels.
e) Une idée plus qu'une définition stricte.
6 - Le libre-Arbitre.
7 - Un nouveau regard sur Genèse 1.1-2.
8 - L'eau et le feu.
9 - Conclusions.
10 - La séparation des eaux.
a) 1ère Séparation, Dieu.
b) 2° Séparation, Moïse.
c) 3° Séparation, Josué.
d) 4° Séparation, Élie.
e) 5° Séparation, Élisée.
11 - Les représentations de l'eau.
a) La vache rousse.
b) Les noces de Cana.
c) La samaritaine.
d) Le baptême.
e) Les pourceaux.
12 - Les versets parlant d'abîme(s).
a) Le grand abîme.
b) L'abîme en ébullition.
c) L'abîme (singulier).
d) Les abîmes (pluriel).
Le sujet de l'eau dans la Parole de Dieu m'a toujours passionné. En fonction de l'angle sous lequel on le regarde, il semble dire des choses totalement différentes, mais étant donné ce qu'il peut représenter, il me paraissait peu probable que sa signification puisse parallèlement être totalement aléatoire. Il m'a rapidement semblé que je n'étais tout simplement pas remonté à sa signification première.
Souvent, un sujet, quel qu'il soit, a au départ une signification propre, puis quand on le développe, il prend différents aspects. Quand on commence à l'étudier en ne le prenant pas dans son sens premier, on ne comprend pas réellement ce qu'il est. Cela ne signifie pas qu'on aura tort dans ce qu'on dira, simplement, on ne connaîtra toujours pas le sens profond de la notion concernée.
Le cas est exactement le même avec le sujet de l'eau. On compare la Parole de Dieu avec de l'eau, et il est donc parfaitement possible de faire un enseignement sur le sujet, mais cela ne nous donnera pas ce qu'est réellement l'eau dans la Parole.
Pour essayer de le schématiser par l'exemple, prenons justement celui de l'eau. Elle existe sur terre sous forme liquide, solide et gazeuse. Le parallèle avec ce que je suis en train de dire est que dans de nombreux cas, on se contenterait d'étudier une des trois formes de l'eau, par exemple celle solide (la glace), ce qu'on en dirait aurait beau être parfaitement vrai, cela ne nous donnerait pas pour autant toutes les caractéristiques de l'eau, et donc cela ne nous dirait pas vraiment ce qu'est l'eau, mais ce qu'elle peut être.
C'est pour cela que mon but ici est de regarder de plus près ce qu'est réellement l'eau, ce qui nous permettra également de mieux cerner chacun de ses aspects par la suite.
1 - Absence de création.
Dans presque tous les sujets d'étude, la première chose à faire est de regarder la première fois que l'on parle du sujet concerné. Dans le cas de l'eau, il se trouve que cela révèle un fait particulier qui, à ma connaissance, n'arrive que deux fois dans la Parole de Dieu, et je pense que c'est pour la même raison.
La première fois qu'on nous parle de l'eau, c'est en ces termes :
- Genèse 1.1-2 : Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Il faut bien se représenter ce que disent ces deux versets.
Tout d'abord , le verset premier ne fait pas partie de la chronologie de la création. C'est un verset où Dieu dit qu'il a créé le ciel et la terre. Il va ensuite détailler ce qui est contenu dans cette dite création. Ensuite, et c'est là que cela devient intéressant, il cite deux choses qui ne sont jamais référencées comme ayant été créées. Aucun passage de la Parole de Dieu ne nous dit que Dieu a créé ces deux choses. Elles sont simplement là !
Ce sont les ténèbres et l'eau.
Il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme. Il cite là les deux choses qui existaient déjà : Les ténèbres et l'eau, puisque l'abîme est la partie des eaux qui est sans lumière, do nos jours cela représente le fond des mers, mais au temps de la création, alors que la lumière n'est pas encore, les abîmes sont l'intégralité de l'eau. Ce qui fait que quand Dieu va commencer à créer, tout se résume en une boule d'eau entourée de ténèbres.
Et cela représente bel et bien quelque chose de concret. Cette existence de deux choses qui n'ont pas été créées a une raison que j'ai longtemps cherchée. J'en connaissais une, mais je ne m'étais pas rendu compte que la deuxième existait pour la même raison.
Pour comprendre cela, regardons de plus près ce que nous disait Jean au début de son évangile.
2 - Au commencement était la Parole.
Il y a des choses qui doivent se faire dans un certain ordre. On le voit très clairement avec la mort. C'est le dernier ennemi qui sera détruit, pourtant elle est déjà vaincue, elle l'a été à la résurrection de Jésus. Ce passage de l'Apocalypse nous le montre clairement :
- Apocalypse 1.18b : Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts.
Jésus ayant vaincu la mort et en possède les clés du séjour, mais la mort et le séjour des morts existent toujours, parce qu'ils ont un rôle à remplir, ils ne seront jetés dans l'étang de feu qu'une fois qu'ils auront accompli leur service.
- Apocalypse 20.13-14 : La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux; et chacun fut jugé selon ses oeuvres. Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. C'est la seconde mort, l'étang de feu.
Il en va de même pour nous, qui ne serons rappelés que lorsque nous aurons terminé ce que Dieu a prévu pour nous. Il doit y avoir un ordre établi dans le déroulement du plan de Dieu. Si c'est vrai pour la fin des temps, ça l'est également pour le commencement. Jean nous disait :
- Jean 1.1-5 : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue.
Le commencement dont il est question ici n'est pas celui de Genèse 1. Genèse 1 est le commencement de la création de l'homme, en posant les bases du monde sur lequel il vivrait, mais il y a un autre commencement, bien avant, c'est celui de Proverbes chapitre 8 :
- Proverbes 8.22-24 : L'Éternel m'a créée la première de ses oeuvres, Avant ses oeuvres les plus anciennes. J'ai été établie depuis l'éternité, Dès le commencement, avant l'origine de la terre. Je fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes, Point de sources chargées d'eaux;
Il s'agit là du réel commencement de la création, mais il y a encore une chose qui s'est passée avant. L'impulsion qui a tout démarré. Je reviendrai dessus par après. Pour l'instant, je vais tordre le cou à une croyance que le passage de Proverbes 8 que je viens de citer permet de contredire. Il existe des personnes pensant qu'en rapprochant le passage de Jean 1.1-5 et la création de la lumière dans Genèse 1.3 (Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut), on peut fixer la séparation de Dieu en trois parties distinctes, en arguant que Jésus est la lumière, donc...
Proverbes 8 place l'enfantement de la Sagesse, qui bien entendu est Jésus, quand il n'y avait point d'abîmes (Proverbes 8.24). Or, l'abîme existait déjà (Genèse 1.2) lorsque la lumière a été créée (Genèse 1.3), donc la lumière de Genèse 1.3 ne peut pas être la séparation de Dieu en 3 parties distinctes. Cette séparation, c'est le commencement du commencement.
3 - Le commencement du commencement.
Pour comprendre le commencement du commencement, il faut comprendre une base concernant Dieu. Cette base nous est révélée dans ses appellations. Dieu le Père (appellation de la nouvelle alliance) c'est El de l'ancienne alliance, Dieu le Fils (Jésus de la nouvelle alliance) c'est Yahvé de l'ancienne alliance. Dieu le père est sur son trône, il règne, alors que Dieu le Fils est le lien avec les hommes.
Toutes les appellations de Yahvé sont les énonciations de ce qu'il fait pour nous (vous trouverez les détails dans cet enseignement).
C'est cette différence qui nous fait comprendre ce qui s'est passé au commencement du commencement.
La compréhension du Dieu trois en un nous a été donnée sous la forme Père/Fils/Saint-Esprit, mais c'est essentiellement parce que les limitations de notre esprit ne nous permettent pas naturellement d'appréhender sa grandeur.
Il n'était pas nécessaire, avant la création de l'homme, qu'il y ait une séparation entre les 'personnes' de Dieu. Puisqu'il n'y avait personne avec qui être en contact, la partie 'Fils' n'avait pas de raison d'être. Tout comme les anges, qui, étant des messagers (c'est la traduction du mot 'ange'), n'avaient aucun message à transmettre.
La première chose qui a eu lieu, c'est une pensée de Dieu. Dieu a voulu des adorateurs (Jean 4.23a : les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande) ; il nous a voulu. Cette simple pensée a fait que nous avons été créés. Avec Dieu, cependant, les choses ont un ordre, mais existent hors du temps. Le temps n'existe que pour nous, pas pour lui. Cela fait qu'à l'instant où il nous a voulu, il nous a eu, mais cet 'instantané' du côté de Dieu a déclenché une série d'évènements indispensables pour que nous, qui sommes finis et non infinis, puissions prendre la décision de suivre Dieu.
De notre point de vue humain, nous venons du passé, et nous nous rendons dans le futur, mais en réalité, lorsque Dieu a voulu des adorateurs en esprits et en vérité, il les a eus de suite, nous sommes déjà au ciel lorsque l'on regarde les choses du point de vue de Dieu, mais lorsque nous les regardons de notre point de vue humain, nous avons encore un trajet à parcourir. C'est exactement la même différence de point de vue que j'expliquais déjà concernant Gédéon et l'ange de l'éternel. Nous avons un autre aperçu de ce 'paradoxe du temps' avec l'appellation 'Saints'. Nous sommes appelés Saints, parce que Dieu nous voit dans l'éternité, et dans l'éternité, nous avons déjà remporté la récompense, et nous adorons déjà Dieu. C'est dans la droite lignée de ce raisonnement que l'on peut dire que lorsque nous adorons Dieu de notre vivant terrestre, nous sommes déjà spirituellement dans l'éternité.
Quoi qu'il en soit, la subdivision de Dieu en trois parties distinctes a pour but de nous rendre les choses compréhensibles, c'est pour cela que les personnes de Dieu vont à nouveau fusionner à la fin des temps, une fois qu'étant devenus pleinement esprit, nous n'aurons plus de limitation pour comprendre ce qu'est Dieu réellement.
On peut comprendre ce fait dans le livre de l'Apocalypse, chapitre 3 verset 21 : Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. Ce verset nous dit que Jésus s'est assis sur le trône de Dieu le Père et que nous allons les rejoindre. Pourtant, personne ne cède sa place, et personne ne prend la place de personne. Il est juste fait mention ici du moment où Dieu redeviendra UN à nos yeux (parce que Lui n'a jamais cessé de l'être), et où nous serons totalement en lui. C'est pour cela qu'il insiste sur la nécessité non seulement d'être Saint, mais de l'être parce qu'il l'est :
- Lévitique 11.44 : Car je suis l'Éternel, votre Dieu; vous vous sanctifierez, et vous serez saints, car je suis saint; et vous ne vous rendrez point impurs par tous ces reptiles qui rampent sur la terre.
- 1 Pierre 1.15-16 : Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu'il est écrit: Vous serez saints, car je suis saint.
N'oublions pas que si les hommes ne peuvent pas agir sans s'être mis d'accord au préalable (Amos 3.3 : Deux hommes marchent-ils ensemble, Sans en être convenus?), il en va de même en ce qui concerne Dieu, nous devons être 'compatible' pour pouvoir n'être qu'un après la fin des temps.
Pour en revenir au commencement du commencement, Dieu a donc eu une pensée, qui se trouve être : nous. Cette pensée a généré un résultat. Ce résultat, cependant, n'est pas que la simple application de ce que Dieu voulait, c'est-à-dire qu'il voulait des adorateurs, donc il reçoit des adorateurs. Bien que n'étant pas forcément compliquées, les choses ne sont pas aussi simples.
Lorsque vous pensez que vous avez faim, il y a de nombreuses choses auxquelles vous ne pensez pas, mais qui sont nécessairement implicites. Par exemple, vous avez beau avoir faim, vous ne mangerez pas n'importe quoi, pourtant votre pensée s'est limitée à vous dire que vous aviez faim. Cette simple pensée incluait, sans même que vous n'ayez le besoin de le formaliser, le fait que la nourriture soit bonne, compatible avec ce que vous êtes en train de faire. Chez les êtres humains, on appelle cela des sous-entendus. Lorsque Dieu fait quelque chose, il y a à peu près l'équivalent. Ce que Dieu est se retrouve dans tout ce qu'il fait. Comme il est amour, il n'est pas possible qu'il crée quelque chose sans que ce 'sentiment' soit présent. Aussi, dès avant même qu'il n'ait commencé à créer, le simple fait d'avoir voulu que des hommes l'adorent, il est devenu un Dieu en trois personnes.
Il n'a pas changé pour autant, mais ce qui allait être créé (l'homme) n'ayant pas la capacité de comprendre qui il est et de faire la part des choses (parce que cela anéantirait l'utilité de la foi), Dieu a scindé sa propre personne en trois parties distinctes. Celle qui prend les décisions (Dieu le Père) , celle qui est l'intermédiaire avec la création (Dieu le Fils, Jésus), et celle qui est le signe de l'entrée dans le royaume de Dieu (Dieu le Saint-Esprit). D'une certaine manière, l'armée, le recruteur, et l'uniforme.
On voit un peu cela dans la consigne que nous donne Jésus concernant la prière. A deux reprises il parle de la même chose, mais pas exactement dans les mêmes termes :
- Jean 14.13-14 : et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai.
- Jean 15.16 : Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.
L'addition de ces deux passages nous dit que nous devons demander à Dieu le Père, dans le nom de Dieu le Fils, suite à quoi, Dieu le Père nous l'accordera, et Dieu le Fils l'accomplira. Jusque-là, c'est très simple. Mais la formulation est particulière. Le seul conditionnel qui soit utilisé n'est pas celui d'une éventuelle décision de Dieu le Père d'accorder ou non la requête, pas du tout. Le seul conditionnel concerne le fait de demander. Bien sûr, on peut considérer que lui appartenir soit également une condition, mais ce serait pure rhétorique, il est évident que Jésus parle à ses disciples, et ceux qui n'en sont pas ne sont pas concernés.
Donc, dans ces deux passages, ce que l'on voit, c'est que, si l'ordre dans lequel se passent les choses parait évident, il y a une systématisation de la chaîne de décision. Il n'est pas fait mention d'une quelconque réflexion de Dieu le Père. C'est tellement fort, que dans le verset 14.14, Jésus ne fait même pas mention de Dieu le Père, il dit simplement Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Il n'est pas fait mention de l'étape concernant Dieu le Père. Tout ce que demande Dieu (trois en un), c'est la même chose qu'il a demandée à Adam dans le jardin d'Eden, de suivre un ordre précis, de respecter une règle décrétée comme fondamentale. Quand vous parlez au Père, vous parlez au Père à travers le Fils, c'est pour cela que Jésus nous disait que celui qui a connu le Fils a connu le Père, et que si vous croyez au Père, vous croirez au Fils.
Il s'est scindé en trois personnes pour permettre que nous fassions plus facilement la part des choses. Comme je le disais, Dieu ne peut pas faire une chose sans y mettre ce qu'il est. C'est pour cela, parce qu'il est amour, qu'il nous a laissé le libre-arbitre. Il savait ce qu'il en coûterait à l'homme s'il mangeait du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, mais il savait également ce qui lui en coûterait s'il n'avait pas la possibilité de le faire.
Cette notion de libre-arbitre est fondamentale, elle est la raison de l'existence de l'eau. Pour le comprendre, nous allons d'abord regarder ce qui concerne une des manières dont Dieu parle de lui-même.
4 - L'eau vive.
'L'eau vive' est une expression qui fait partie de l'inconscient collectif des croyants. Peu pourtant on fait la démarche de regarder ce qu'elle signifie réellement. Lorsque l'on comprend l'importance du thème de l'eau, il parait évident que la vérification de ce que signifie réellement cette 'expression' relève d'une grande importance.
Ce qui frappe, c'est non seulement que l'on parle très peu souvent de 'l'eau vive' d'une part, mais également la répartition des passages dans lesquels la mention est faite. Cette dite répartition correspond à trois révélations différentes, qui bien entendu, n'en sont qu'une. Elles sont totalement séparées les unes des autres, et seuls trois personnages de la Parole de Dieu y font mention, chacun étant séparé d'au moins 600 ans de l'autre. Ces trois personnages sont Moïse, Jérémie et Jean.
L'exception, c'est la première fois dont on en parle, a un rapport direct avec les trois autres, mais son explication n'a pas d'importance ici. Il s'agit du premier puits qu'Isaac va creuser après avoir restauré tous les puits qu'Abraham avait creusés.
- Genèse 26.19-20 : Les serviteurs d'Isaac creusèrent encore dans la vallée, et y trouvèrent un puits d'eau vive. Les bergers de Guérar querellèrent les bergers d'Isaac, en disant: L'eau est à nous. Et il donna au puits le nom d'Ések, parce qu'ils s'étaient disputés avec lui.
Pour comprendre ce passage, il faut, en réalité, d'abord comprendre les trois façons de parler de l'eau vive qui suivront.
a) Moïse.
Moïse fera mention de l'eau-vive uniquement dans un cadre. Même lorsque le rocher, à Massa et Mériba, fera couler de l'eau pour abreuver tous les Hébreux, cette eau ne sera pas qualifiée de 'vive'. L'intégralité des fois où Moïse fera mention d'eau vive se fera uniquement dans le cas de purification de l'impureté. Il en parlera dans trois situations dans le livre du Lévitique, et dans une situation dans le livre des Nombres :
- Lévitique 14.1-7 : L'Éternel parla à Moïse, et dit: Voici quelle sera la loi sur le lépreux, pour le jour de sa purification. On l'amènera devant le sacrificateur. Le sacrificateur sortira du camp, et il examinera le lépreux. Si le lépreux est guéri de la plaie de la lèpre, le sacrificateur ordonnera que l'on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, du cramoisi et de l'hysope. Le sacrificateur ordonnera qu'on égorge l'un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l'eau vive. Il prendra l'oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l'hysope; et il les trempera, avec l'oiseau vivant, dans le sang de l'oiseau égorgé sur l'eau vive. Il en fera sept fois l'aspersion sur celui qui doit être purifié de la lèpre. Puis il le déclarera pur, et il lâchera dans les champs l'oiseau vivant.
- Lévitique (sur la maison impure) 14.50-53 : Il égorgera l'un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l'eau vive. Il prendra le bois de cèdre, l'hysope, le cramoisi et l'oiseau vivant; il les trempera dans le sang de l'oiseau égorgé et dans l'eau vive, et il en fera sept fois l'aspersion sur la maison. Il purifiera la maison avec le sang de l'oiseau, avec de l'eau vive, avec l'oiseau vivant, avec le bois de cèdre, l'hysope et le cramoisi. Il lâchera l'oiseau vivant hors de la ville, dans les champs. C'est ainsi qu'il fera pour la maison l'expiation, et elle sera pure.
- Lévitique 15.10-13 : Celui qui touchera une chose quelconque qui a été sous lui sera impur jusqu'au soir; et celui qui la portera lavera ses vêtements, se lavera dans l'eau, et sera impur jusqu'au soir. Celui qui sera touché par lui, et qui ne se sera pas lavé les mains dans l'eau, lavera ses vêtements, se lavera dans l'eau, et sera impur jusqu'au soir. Tout vase de terre qui sera touché par lui sera brisé, et tout vase de bois sera lavé dans l'eau. Lorsqu'il sera purifié de son flux, il comptera sept jours pour sa purification; il lavera ses vêtements, il lavera sa chair avec de l'eau vive, et il sera pur.
- Nombres 19.16-17 : Quiconque touchera, dans les champs, un homme tué par l'épée, ou un mort, ou des ossements humains, ou un sépulcre, sera impur pendant sept jours. On prendra, pour celui qui est impur, de la cendre de la victime expiatoire qui a été brûlée, et on mettra dessus de l'eau vive dans un vase.
b) Jérémie.
Deuxième personnage parlant de l'eau vive. Cette fois-ci, la révélation qui en découle semble totalement différente.
- Jérémie 2.12-13 : Cieux, soyez étonnés de cela; Frémissez d'épouvante et d'horreur! dit l'Éternel. Car mon peuple a commis un double péché: Ils m'ont abandonné, moi qui suis une source d'eau vive, Pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, Qui ne retiennent pas l'eau.
- Jérémie 17.13-14 : Toi qui es l'espérance d'Israël, ô Éternel! Tous ceux qui t'abandonnent seront confondus. -Ceux qui se détournent de moi seront inscrits sur la terre, Car ils abandonnent la source d'eau vive, l'Éternel. Guéris-moi, Éternel, et je serai guéri; Sauve-moi, et je serai sauvé; Car tu es ma gloire.
Avec Jérémie, l'eau vive vient directement de Dieu, qui se présente comme en étant la source.
c) Jean.
Jean va clore cette révélation. Les deux premières étaient sous l'ancienne alliance, ce qui ne permettait pas, à cette époque, de les regarder par le prisme de la grâce, et donc de les comprendre. Jean nous transmet donc ces deux passages :
- Jean 4.9-15 : La femme samaritaine lui dit: Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine? -Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains. - Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! Tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive. Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux? Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici.
- Jean 7.37-39 : Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s'écria: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi, et qu'il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit l'Écriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore été glorifié.
Cette fois-ci les choses sont claires, comme de l'eau de roche. L'eau vive, c'est le Saint-Esprit. C'est cette compréhension qui nous permet de réaliser ce que Dieu voulait mettre en avant avec le passage du puits que les serviteurs d'Isaac avaient creusés. C'est le seul puits dont on nous dit qu'il était d'eau-vive, et dès que l'eau-vive est là, donc le Saint-Esprit, alors l'opposition apparaît. Il faut rapprocher cela de ce que Jésus disait dans l'évangile de Matthieu : Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée (Matthieu 10.34).
d) Ce que cela met en lumière (entre autres).
L'eau vive est le Saint-Esprit, et il nous purifie. La loi Mosaïque, bien que ne pouvant pas comprendre cela de cette manière, avait compris l'aspect purification. C'est avec cet éclaircissement que nous pouvons comprendre ce que représente la description faite dans le livre de l'Apocalypse concernant l'eau qui sort du trône :
- Apocalypse 22.1-22 : Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.
En outre, cet arbre n'est autre que l'arbre de la Vie qui se trouvait dans le Jardin d'Eden, ce qui nous permet de déduire que le fleuve qui en sortait était une représentation de ce qui était à venir. C'est également pour cela qu'on nous faisait une précision particulière qui ne semblait pas avoir beaucoup de raison d'être concernant ce fleuve dans le jardin de la création :
- Genèse 2.9-12 : L'Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d'Éden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. Le nom du premier est Pischon; c'est celui qui entoure tout le pays de Havila, où se trouve l'or. L'or de ce pays est pur; on y trouve aussi le bdellium et la pierre d'onyx.
Déjà dans le jardin d'Eden, l'eau vive apportait la purification.
Comprendre que l'eau-vive est le Saint-Esprit, apporte également une autre compréhension, qui sera le prochain point.
5 - L'abîme.
Quand on a compris ce que représente l'eau vive, c'est-à-dire le Saint-Esprit, il y a plusieurs passages que l'on comprend différemment. Un en particulier se trouve dans le premier chapitre de la Genèse :
- Genèse 1.2 : La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
L'Esprit de Dieu se mouvait au dessus des eaux.
L'eau vive se mouvait au-dessus des eaux de l'abîme.
Concrètement cela signifie que l'abîme qui était présent au commencement de la création était composé d'eau stagnante, d'où la différence avec l'eau vive de l'Esprit qui passait au-dessus d'elle.
Donc l'eau-vive bougeait au-dessus de l'eau-profonde, stagnante et obscure, qui n'était, avant cela, entourée que de ténèbres.
Cela peut être également représenté par ce que nous dit Jonas :
- Jonas 2.3-5 : Tu m'as jeté dans l'abîme, dans le cœur de la mer, Et les courants d'eau m'ont environné; Toutes tes vagues et tous tes flots ont passé sur moi. Je disais: Je suis chassé loin de ton regard! Mais je verrai encore ton saint temple. Les eaux m'ont couvert jusqu'à m'ôter la vie, L'abîme m'a enveloppé, Les roseaux ont entouré ma tête.
Dans ce passage, l'abîme, c'est bien le fond de l'eau, mais la surface est faite de vague qui appartiennent à Dieu.
Toute chose sur terre est une représentation de ce qui est dans le spirituel. La nature elle-même ne fait pas exception, et c'est par ailleurs une piste pour comprendre ce que représente réellement l'abîme.
Une lecture superficielle présente différents problèmes, parce que l'abîme représente des choses différentes (en apparence) en fonction de la personne qui en parle. Pourtant, comme je l'ai déjà dit, la Parole de Dieu est cohérente, et il y a forcément une manière de comprendre qui rendra la chose cohérente. Elle est plus simple qu'il n'y parait, mais regardons les différentes façons de parler de l'abîme.
a) L'abîme spirituel.
- Psaumes (David) 64.6 : Ils méditent des crimes: Nous voici prêts, le plan est conçu! La pensée intime, le cœur de chacun est un abîme.
Dans ce verset, qui est une exception dans la Parole de Dieu, l'abîme représente un état du cœur.
b) le fond des étendues d'eau.
- Ezéchiel 26.18-21 : Maintenant les îles tremblent au jour de ta chute, Les îles de la mer sont épouvantées de ta fin. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quand je ferai de toi une ville déserte, Comme les villes qui n'ont point d'habitants, Quand je ferai monter contre toi l'abîme, Et que les grandes eaux te couvriront, Je te précipiterai avec ceux qui sont descendus dans la fosse, Vers le peuple d'autrefois, Je te placerai dans les profondeurs de la terre, Dans les solitudes éternelles, Près de ceux qui sont descendus dans la fosse, Afin que tu ne sois plus habitée; Et je réserverai la gloire pour le pays des vivants. Je te réduirai au néant, et tu ne seras plus; On te cherchera, et l'on ne te trouvera plus jamais, Dit le Seigneur, l'Éternel.
- Psaumes 33.6-7 : Les cieux ont été faits par la parole de l'Éternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche. Il amoncelle en un tas les eaux de la mer, Il met dans des réservoirs les abîmes.
Dans ces deux exemples, on voit les abîmes comme étant le fond des mers. Ici, il est dit Je te placerai dans les profondeurs de la terre, donc les abîmes sont l'eau est elles sont placées dans les profondeurs de la terre .
c) le fond où se trouve l'eau.
- Esaïe 44.27 : Je dis à l'abîme: Dessèche-toi, Je tarirai tes fleuves.
- Psaumes 71.20 : Tu nous as fait éprouver bien des détresses et des malheurs; Mais tu nous redonneras la vie, Tu nous feras remonter des abîmes de la terre.
- Psaumes 106.8-9 : Mais il les sauva à cause de son nom, Pour manifester sa puissance. Il menaça la mer Rouge, et elle se dessécha; Et il les fit marcher à travers les abîmes comme dans un désert.
Ici l'apparente définition du point précédent se trouve contredite. Esaïe nous transmet l'ordre divin que Dieu a donné à l'abîme : Dessèche-toi. Or, l'eau ne peut pas se dessécher, elle s'évapore éventuellement. Se dessécher c'est perdre l'eau qu'on contient. Donc l'abîme n'est pas l'eau, mais l'endroit où elle se trouve.
Les deux autres versets associent également l'abime à une zone terrestre d'où l'eau est partie.
d) trois 'altitudes', trois positionnements spirituels.
Il y a trois altitudes dans la géographie céleste, le niveau de Dieu, le niveau des hommes, et le niveau des ténèbres. C'est ce qui est représenté dans le commandement de la loi :
- Exode 20.4 : Tu ne te feras point d'image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.
On nous présente souvent deux de ces altitudes en sous-entendant la troisième ; c'est fait de manière claire dans le livre de la Genèse :
- Genèse 7.11 : L'an six cent de la vie de Noé, le second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s'ouvrirent.
- Genèse 8.2 : Les sources de l'abîme et les écluses des cieux furent fermées, et la pluie ne tomba plus du ciel.
Ces deux versets parlent des eaux qui sont venues d'en bas, et des eaux qui sont venues d'en haut, le tout pour s'abattre entre les deux, sur la terre. De la même manière, le livre des Psaumes nous dit :
- Psaumes 107.24-26 : Ceux-là virent les oeuvres de l'Éternel Et ses merveilles au milieu de l'abîme. Il dit, et il fit souffler la tempête, Qui souleva les flots de la mer. Ils montaient vers les cieux, ils descendaient dans l'abîme; Leur âme était éperdue en face du danger;
Donc une fois de plus, nous avons les trois altitudes.
- Psaumes (David) 36.6 : Ta justice est comme les montagnes de Dieu, Tes jugements sont comme le grand abîme. Éternel! tu soutiens les hommes et les bêtes.
Cette séparation représente, de manière schématique, comme dit en introduction de ce point, la justice de Dieu, qui est comme les montagnes de Dieu, donc en haut, et les jugements, qui sont en bas de la terre, comme le shéol, le royaume des morts.
C'est une séparation imaginée de manière verticale, où le salut est en haut, la géhenne en bas, et ceux qui doivent choisir, entre les deux. Ce choix est celui dont nous parle Moïse dans le livre du Deutéronome :
- Deutéronome 30.19 : J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité,
e) une idée plus qu'une définition stricte.
Appréhender est plus important que définir. En hébreux, les mots représentent des idées, pas nécessairement des choses précises comme en français. C'est pour cela qu'il est souvent très intéressant de chercher toutes les significations d'un mot dans cette langue. Le sens réel sera une moyenne de toutes les significations. Le terme abîme en est un des exemples parfaits.
Le point d) est la façon parfaite de résumer la signification du terme 'abîme' dans la Parole de Dieu. C'est le symétrique du ciel avec l'homme pour axe. Aussi, l'abîme peut autant être l'eau que la terre, pour peu que cela représente la partie la plus éloignée possible de Dieu. Son 'jumeau maléfique' d'une certaine manière.
Le passage de la Parole de Dieu représentant le mieux cette compréhension de l'abîme se trouve dans le livre de Jonas :
- Jonas 2.3-5 : Tu m'as jeté dans l'abîme, dans le cœur de la mer, Et les courants d'eau m'ont environné ; Toutes tes vagues et tous tes flots ont passé sur moi. Je disais : Je suis chassé loin de ton regard! Mais je verrai encore ton saint temple. Les eaux m'ont couvert jusqu'à m'ôter la vie, L'abîme m'a enveloppé, Les roseaux ont entouré ma tête.
Jonas nous dit ici qu'il a été jeté dans l'abîme, c'est donc une zone inclue dans un volume, il est jeté à l'intérieur de l'abîme, pas sur l'abîme, et précise, dans le cœur des mers. On pourrait croire que la forme du début du verset 3 sous-entendrait que l'abîme est le cœur de la mer, mais je pencherai plutôt pour une façon de dire que l'abîme (quoi que ce soit) se trouve dans le cœur de la mer, et non pas qu'elle l'est.
Il poursuit en nous disant que les courants d'eau l'ont environné, ce qui est probablement l'image des courants sous-marins. Par contre, les vagues et les flots de Dieu étaient au-dessus de lui. La conclusion qu'il apporte lui-même à sa propre description étant qu'il était chassé loin du regard de Dieu.
Il semble donc que l'abîme soit en fait la partie la plus éloignée de Dieu, d'un point de vue spirituel ou géographique.
6 - Le libre-Arbitre.
Le libre arbitre dans la Parole de Dieu est tellement évident qu'il n'est pas vraiment nécessaire de s'étendre sur ce point. Il était cependant nécessaire d'en parler, même courtement parce qu'il faut l'avoir à l'esprit. Je soulignerai donc une évidence que peu cernent, et qui se trouve dans le jardin d'Eden. On regarde souvent cette histoire comme la chute d'Adam et Eve, mais ce qu'on oublie de prendre en compte, c'est qu'ils devaient de toute manière chuter. La vraie question dans le Jardin d'Eden n'était pas : pêcheront-ils ? Mais : quand pêcheront-ils ?
Cela peut sembler être une manière étrange de voir les choses, pourtant, une évidence assez simple prouve que ce jardin ne devait pas rester toujours. Il avait été créé temporairement. Cette évidence, c'est la présence de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Lorsque l'on compare le jardin d'Eden et le paradis de Dieu, on se rend compte que le premier est l'image du deuxième. En prenant en considération que Paradis en grec se dit 'paradisio' et signifie littéralement 'Jardin', on se rend compte que le jardin d'Eden est une annonce, l'annonce d'un choix. En outre, lorsque Jésus parle du paradis à Jean, il le fait dans ces termes : A celui qui vaincra je donnerai à manger de l'arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu (Apocalypse 2.7). L'utilisation du mot 'paradis' est trompeuse, elle cache la différence entre ces deux jardins. Si dans Apocalypse, il est dit 'jardin de Dieu', c'est pour faire une différence entre la représentation et l'original. Le jardin d'Eden est le jardin de l'homme, il est charnel et périssable, et il est cependant l'image d'un jardin spirituel et impérissable qui est le jardin de Dieu. Dans le jardin d'Eden, l'homme est le résident, et Dieu le visiteur. Dans le 'jardin de Dieu' c'est l'inverse.
Le deuxième aspect du verset que je viens de citer, et le pronom personnel 'je'. On passe dessus un peu rapidement, mais il est particulièrement important. Il signifie que dans ce jardin, la tentation n'existe plus. Il n'est plus possible pour les enfants de Dieu d'être trompés parce que c'est Jésus lui-même qui nous donnera à manger de l'arbre de la vie.
Le jardin d'Eden était une création divine qui était un équilibre parfaitement stable entre la lumière et les ténèbres. Il a été créé à partir des eaux de l'abîme et de la Parole de Dieu (2 Pierre 3.5). Dieu venait y marcher à la fin du jour, lorsque la lumière laissait peu à peu place aux ténèbres. En son centre, les deux arbres permettaient cet équilibre, et il n'y avait qu'un seul moyen de faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. L'obéissance ou la désobéissance. Tant qu'Adam et Eve restaient dans l'obéissance, tout allait bien, mais s'ils venaient à désobéir, les choses allaient empirer.
On nous a toujours enseigné qu'ils ont fait le mauvais choix, mais la réalité est qu'ils n'en avaient pas réellement. L'esprit est bien disposé, mais la chair est faible (Matthieu 26.41). Il était évident qu'ils finiraient à un moment ou à un autre, par céder. Ils ont été faits chair, tout le monde fait le mauvais choix au moins une fois, et dans le jardin, ce mauvais choix était définitif, parce que Jésus n'était pas encore.
Les deux compagnons sont donc chassés du jardin d'Eden et deviennent un couple au sens affectif. C'est alors qu'ils sont devenus mortels que les vrais choix commencent. N'ayant plus accès à l'arbre de la vie, ils sont mis en face de leur propre mortalité. Ils ont connu la présence de Dieu et sa provision totale, maintenant ils vont devoir subvenir à leurs besoins.
Là, les choix commencent ! Caïn et Abel en sont des exemples criant, la naissance de deux lignées distinctes, celle de Seth et celle de Caïn (appelée la voix de Caïn), en montre les conséquences à court-terme. Moïse parlera de ce choix à faire dans le livre du Deutéronome :
- Deutéronome 30.19 : J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité,
Bien sûr, il y a un exemple encore plus parlant et tout autant global, celui de la loi de Moïse, qui dans son ensemble est une série de choix à répétition que l'homme va devoir faire. La loi est bien plus que cela, mais il n'est pas nécessaire d'en parler ici.
Même la grâce, de nombreux siècles plus tard est un choix. Personne n'est jamais forcé de le faire. Réalisons cependant que l'état du monde actuel est la preuve de l'amour de Dieu. Si tout était parfait, il n'y aurait pas de choix possible, parce qu'on ne connaîtrait pas le mal, alors que dans la situation présente, le mal est si évident que le choix est possible par la révélation du Fils de Dieu, et c'est justement le fait que la seule manière de ne pas réaliser qu'il y ait un choix, c'est qu'on en a déjà fait un. Ceci, pour la simple raison que l'un des deux choix qui s'offre à nous s'accompagne de l'aveuglement, alors que l'autre s'accompagne de la révélation.
Cette compréhension de l'omniprésence du libre arbitre est importante pour ce qui va suivre.
7 - Un nouveau regard sur Genèse 1.1-2.
En associant tout ce qu'y vient d'être dit, nous pouvons désormais comprendre Genèse 1.1-2 d'une manière nouvelle. Ces versets nous disaient :
- Genèse 1.1-2 : Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Au commencement, il n'y avait que Dieu, le Dieu UN, mais, d'une certaine manière, pas encore trois. Lorsqu'il a décidé qu'il voulait des adorateurs en Esprit et en vérité, il les reçoit instantanément, puisque le temps n'existe pas pour Dieu. Mais avec Dieu, tout est parfait, les choses peuvent ne pas être comprises, mais elles sont toujours la résultante d'une suite logique. Aussi, lorsque Dieu a créé ses adorateurs en Esprit et en vérité, il a fallu qu'ils soient tous la résultante d'un choix. La conséquence de l'expression du libre arbitre.
Il se trouve que c'est une des bases même de Dieu. Il ne force personne. Ce qui est particulier avec Lui, c'est que ce qu'il est se retrouve toujours dans ce qu'il fait, à un stade ou à un autre. A l'instant où il a créé l'homme, non pas dans le jardin d'Eden, mais dans le ciel, en tant qu'adorateur, tout le reste s'est mis en place. Je ne parle cependant pas ici de nos différentes civilisations successives, mais de ce qui était bien avant. Dieu s'est séparé en Père, Fils et Saint Esprit. Dans l'instant, l'opposé est alors également apparu. Si le Fils existait désormais, alors son inverse devait également exister. Le Fils qui est l'eau de la vie a donc vu son 'ombre' être l'eau stagnante des abîmes de Genèse 1.2, et le Fils qui est également la lumière du monde, a vue les ténèbres s'installer autour de l'abîme.
Or, comme je l'ai montré, l'abîme ne peut se trouver qu'à la distance la plus éloignée de Dieu, spirituellement ou géographiquement, c'est pour cela que l'abîme et les ténèbres se trouvent au même endroit. A partir de là, Dieu a continué sa création, choisissant de former l'homme dans la fourchette de ce choix qu'il devait faire.
Tout d'abord, la lumière a paru dans les ténèbres, n'étant pas reçue par eux, elle est devenue une séparation, et donc une fois de plus, un choix. (Jean 1.5 : La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue). Dieu a donc créé l'homme sur cette frontière. La Parole nous dit que tout a été créé à partir de l'eau (*), d'un côté, l'eau de l'abîme, qui représente la chair, a été utilisé pour créer le monde, et l'eau vive, dont j'ai montré auparavant que c'est le Saint-Esprit, a donné la vie à cette création. Toute la création est donc un mélange entre de l'eau vive (Saint-Esprit) et de l'eau stagnante (Chair). Le rôle de l'homme étant dès lors de choisir son camp.
(*) 2 Pierre 3.5 : Ils veulent ignorer, en effet, que des cieux existèrent autrefois par la parole de Dieu, de même qu'une terre tirée de l'eau et formée au moyen de l'eau,
8 - L'eau et le feu.
Il existe donc 2 eaux différentes, elles sont antagonistes. L'une essaye de vous noyer, l'autre de vous abreuver. Dieu purifie avec l'eau vive, mais l'eau qui ne l'est pas n'est pas pour autant neutre. Pourtant il y a une caractéristique qui concerne l'eau est qui n'est pas dépendante de son origine.
L'eau s'infiltre partout, elle coule toujours du haut vers le bas, peu importe son origine, rien n'arrête l'eau. L'eau qui tombe sous forme de pluie, ou qui ruisselle des montagnes suivra toujours le même chemin, les ruisseaux se déverseront dans les rivières, les rivières dans les fleuves, les fleuves dans les mers et les océans. Finalement, l'eau finit toujours dans les abîmes. C'est une loi de la physique basique.
Même dans le paradis de Dieu, l'eau vive coule du trône de Dieu et se déverse vers l'arbre de la vie. Durant notre temps sur terre, l'eau vive est la Parole de Dieu, et elle coule également vers nous. Jésus étant la Parole vivante, et se trouvant au ciel, c'est une fois de plus du haut vers le bas que cette eau coule. Si vous n'en faites rien, elle tombe à terre, et reste sans effet.
Il n'y a qu'un seul moyen pour que l'eau remonte au lieu de descendre, peu importe que ce soit la capillarité, ou l'évaporation, c'est toujours une action extérieure. Il se trouve que dans les deux cas (spirituel et charnel), c'est la chaleur qui va le permettre.
Pour ce qui est de l'eau de ce monde, le rapport avec la chaleur est évident, elle provoque l'évaporation, par contre, cette eau est charnelle, elle va donc redescendre, elle ne quittera pas cette planète et finira dans les abîmes à un moment ou un autre.
Dans le cas de l'eau vive, le rapport est plus discret, mais le principe d'une action extérieur est le même. Les disciples, dans la chambre haute, ont reçu des langues de feu et non de l'eau vive. Cela nous montre que le Saint-Esprit peut être représenté de deux manières différentes, l'eau-vive et le feu. Les deux sont intimement liées. L'eau-vive coule du trône de Dieu (Apocalypse 22.1 : Et il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'agneau), cette eau est donc le Saint-Esprit et il porte la Parole de Dieu vers nous. C'est donc l'eau de la Parole, et les disciples avaient déjà reçu la Parole de Dieu, donc l'eau vive. Par contre, ils devaient maintenant entrer en service, et pour ce faire, il fallait encore une étape que nous donne Esaïe :
- Esaïe 55.11 : Ainsi en est-il de ma parole, qui sort de ma bouche: Elle ne retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté Et accompli mes desseins.
Pour que sa Parole, donc l'eau de la Parole, retourne à lui, il faut que des serviteurs la renvoie. Celui qui a reçu la Parole a la responsabilité de la renvoyer à Dieu, et s'il le fait, alors Dieu l'accompli. C'est la même situation que lorsque l'être humain a envoyé un message dans l'espace pour d'hypothétiques autres formes de vie. L'être humain a envoyé un message, et il attend une réponse. C'est le principe que Dieu a établi, il a envoyé un message, il a dit ce qu'il allait faire, mais il attend l'accusé-réception pour savoir où il doit agir. Comme en Egypte, la lumière n'est que pour ceux qui appartiennent à Dieu, c'est pour cela qu'il attend une réponse avant d'agir. Nous devons lui rappeler sa Parole, ça n'est pas un manque de respect, c'est la base de ce qu'il demande.
Cependant, il faut comprendre que, si sa Parole est venue sur nous comme de l'eau, pour que cette eau remonte, il faut de la chaleur. Cette chaleur ce sont les langues de feu qui sont apparues sur les disciples, ils en avaient besoins pour faire bouillir l'eau vive de la Parole de Dieu afin qu'elle retourne à Dieu et qu'elle puisse faire son effet. Il en est de même que dans le tabernacle de Moïse, le parfum n'était agréable à Dieu que dans le cas où il était brûlé, tout comme les sacrifices.
L'eau descend, le feu monte, et ce principe est vrai dans la chair et dans l'Esprit.
9 - Conclusions.
L'eau est particulière dans la Parole de Dieu ;
a) elle coule du trône de Dieu, donc du Père, et peut, dans cet exemple tiré du livre de l'Apocalypse, être comparée à un liquide.
b) elle est la Parole de Dieu, donc le Fils ; or, le Fils est le rocher des siècles d'Esaïe (Confiez-vous en l'Éternel à perpétuité, Car l'Éternel, l'Éternel (Yahvé) est le rocher des siècles : Esaïe 26.4), et peut à ce titre être identifié à la forme solide de l'eau.
c) et elle est l'eau-vive, donc le Saint-Esprit. L'intermédiaire volatile entre Dieu, Père et Fils, et nous. La nuée fumante d'Esaïe 4.5. qui nous protège et nous donne abri et refuge contre la chaleur du jour (Esaïe 4.6), pouvant à ce titre être identifié comme la forme gazeuse de l'eau, qui rafraîchit.
d) Pour ajouter à cela elle représente également l'opposée des trois, les abîmes et la chair.
L'eau est toute chose, et toute chose a été faite par elle.
Tout le monde admet la séparation lumière/ténèbres, ou encore bien/mal, mais ces séparations ne représentent que des choses partielles. Un rocher n'est ni bien ni mal, ni lumière ni ténèbres. Par contre il peut se définir par rapport à la quantité d'eau qu'il contient, ne serait-ce que parce que la Parole nous dit qu'il a été créé à partir de l'eau.
La séparation des eaux est tout aussi importante. Elle l'est tellement que tout montre que Dieu est de l'eau. Je sais que cela peut paraître fou, pourtant c'est ce que la Parole montre. Cependant, cela ne signifie pas réellement que l'union des trois personnes de Dieu soit de l'eau, mais que chacune des formes qui compose Dieu est aqueuse (Père Fils et Saint-Esprit). Il faut également prendre en compte que Dieu est Esprit, donc lorsque je dis que Dieu est de l'eau, c'est en fait un Esprit qui n'a pas réellement de forme, un peu comme une bulle d'eau dans un endroit sans pesanteur.
Nous n'avons pas été faits à l'image de Dieu corporellement, mais spirituellement, l'apparence qu'il se donne, ou qu'il donne à ses anges, n'est là que pour nous permettre de le représenter, mais il est au-dessus de toutes nos capacités de représentation. Ce qui nous fait comprendre pourquoi il ne veut pas que nous fassions de représentations de ce qui se trouve dans le ciel, tout simplement parce que chaque représentation que nous ferions ne peut être qu'un mensonge. Or, si nous définissons Dieu lui-même par un mensonge, nous ne faisons que nous en éloigner alors que notre but aurait été de nous en approcher.
Comprendre cela ne doit pas changer ce que nous pensons de Dieu, il reste le même, ça n'est que son apparence fondamentale qui est différente. Ce qui par contre est important, c'est qu'en comprenant cette réalité de l'eau, notre compréhension de certains passages, ou de certaines notions de la Parole de Dieu se voit placée sous un meilleur éclairage. Nul doute que dans les lectures à venir de la Parole de Dieu, cela permettra une compréhension plus profonde.
10 - La séparation des eaux.
Les eaux ont été séparées 5 fois dans la Parole de Dieu. Si vous demandez à des croyants combien de fois cela a eu lieu, vous obtiendrez toujours en première réponse Moïse, ensuite Elie, parfois Elisée, et dans de très rares cas, Josué. Mais il y a une autre fois que tout le monde oublie, et c'est la toute première d'entre elles.
a) 1ère Séparation, Dieu.
- Genèse 1.7 : Et Dieu fit l'étendue, et il sépara les eaux qui sont au-dessous de l'étendue d'avec les eaux qui sont au-dessus de l'étendue. Et cela fut ainsi.
Dieu est un Dieu de séparation, la création elle-même est la résultante d'une série de séparations. L'une de ces dernières étant celle des eaux, la première des 5 fois où elles seront séparées. Cette volonté de séparation se retrouve évidemment également dans notre vie (Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche : Jérémie 15.19).
Quoi qu'il en soit, la première des séparations de l'eau est donc celle-ci.
b) 2° Séparation, Moïse.
Moïse est à l'origine de la deuxième séparation.
- Exode 14.16 : Toi, lève ta verge, étends ta main sur la mer, et fends-la; et les enfants d'Israël entreront au milieu de la mer à sec.
- Exode 14.21-22 : Moïse étendit sa main sur la mer. Et l'Éternel refoula la mer par un vent d'orient, qui souffla avec impétuosité toute la nuit; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les enfants d'Israël entrèrent au milieu de la mer à sec, et les eaux formaient comme une muraille à leur droite et à leur gauche.
- Exode 14.26-29 : L'Éternel dit à Moïse: Étends ta main sur la mer; et les eaux reviendront sur les Égyptiens, sur leurs chars et sur leurs cavaliers. Moïse étendit sa main sur la mer. Et vers le matin, la mer reprit son impétuosité, et les Égyptiens s'enfuirent à son approche; mais l'Éternel précipita les Égyptiens au milieu de la mer. Les eaux revinrent, et couvrirent les chars, les cavaliers et toute l'armée de Pharaon, qui étaient entrés dans la mer après les enfants d'Israël; et il n'en échappa pas un seul. Mais les enfants d'Israël marchèrent à sec au milieu de la mer, et les eaux formaient comme une muraille à leur droite et à leur gauche.
- Exode 15.8 : Au souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées, Les courants se sont dressés comme une muraille, Les flots se sont durcis au milieu de la mer.
c) 3° Séparation, Josué.
- Josué 3.13-17 : Et dès que les sacrificateurs qui portent l'arche de l'Éternel, le Seigneur de toute la terre, poseront la plante des pieds dans les eaux du Jourdain, les eaux du Jourdain seront coupées, les eaux qui descendent d'en haut, et elles s'arrêteront en un monceau. Le peuple sortit de ses tentes pour passer le Jourdain, et les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance marchèrent devant le peuple. Quand les sacrificateurs qui portaient l'arche furent arrivés au Jourdain, et que leurs pieds se furent mouillés au bord de l'eau, -le Jourdain regorge par-dessus toutes ses rives tout le temps de la moisson, les eaux qui descendent d'en haut s'arrêtèrent, et s'élevèrent en un monceau, à une très grande distance, près de la ville d'Adam, qui est à côté de Tsarthan; et celles qui descendaient vers la mer de la plaine, la mer Salée, furent complètement coupées. Le peuple passa vis-à-vis de Jéricho. Les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel s'arrêtèrent de pied ferme sur le sec, au milieu du Jourdain, pendant que tout Israël passait à sec, jusqu'à ce que toute la nation eût achevé de passer le Jourdain.
- Josué 4.18 : Lorsque les sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance de l'Éternel furent sortis du milieu du Jourdain, et que la plante de leurs pieds se posa sur le sec, les eaux du Jourdain retournèrent à leur place, et se répandirent comme auparavant sur tous ses bords.
d) 4° Séparation, Élie.
- 2 Rois 2.8 : Alors Élie prit son manteau, le roula, et en frappa les eaux, qui se partagèrent çà et là, et ils passèrent tous deux à sec.
e) 5° Séparation, Élisée.
- 2 Rois 2.12-14 : Élisée regardait et criait: Mon père! mon père! Char d'Israël et sa cavalerie! Et il ne le vit plus. Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux morceaux, et il releva le manteau qu'Élie avait laissé tomber. Puis il retourna, et s'arrêta au bord du Jourdain; il prit le manteau qu'Élie avait laissé tomber, et il en frappa les eaux, et dit: Où est l'Éternel, le Dieu d'Élie? Lui aussi, il frappa les eaux, qui se partagèrent çà et là, et Élisée passa.
On perçoit mal la séparation des eaux, parce que nous ne vivons pas à la même époque. De nos jours, nous voyons le monde à travers le filtre de notre technologie. Lorsque nous devons traverser l'eau, nous avons de suite le réflexe de trouver un pont, ou un ferry, mais à l'époque, un fleuve était une frontière sûre. C'est pour cela que les Egyptiens étaient sûrs d'eux et qu'ils affirmaient avec certitude qu'ils rejoindraient les Hébreux et qu'ils les détruiraient. Quand Dieu a ouvert les eaux, il a ouvert une frontière infranchissable.
Cette notion de frontière est encore plus fortement signifiée à l'époque de Josué. La Parole nous dit ce qui suit :
- Josué 5.1 : Lorsque tous les rois des Amoréens à l'occident du Jourdain et tous les rois des Cananéens près de la mer apprirent que l'Éternel avait mis à sec les eaux du Jourdain devant les enfants d'Israël jusqu'à ce que nous eussions passé, ils perdirent courage et furent consternés à l'aspect des enfants d'Israël.
Peu de temps avant, tous les Amoréens et les Cananéens étaient au courant que les Hébreux avaient quitté l'Egypte, mais cela ne les inquiétait pas. Tout le monde savait ce qui était arrivé en Egypte, Rahab le signifie bien aux deux espions. Ils étaient sûrs d'eux parce que le Jourdain était une frontière infranchissable.
C'est pour cela que soudainement ils perdent courage et sont consternés. Israël était comme un petit troupeau dans le désert, mais soudainement, alors que Dieu ouvre le Jourdain devant eux, les Cananéens et les Amoréens sont consternés à l'aspect des enfants d'Israël. Ils sont devenus à leurs yeux comme les races de Géants qui avaient terrifié les enfants d'Israël quarante années auparavant. Le rapport de force a changé.
On notera également que les trois dernières séparations se font au même endroit. Pour Elie et Elisée, cela paraît évident, mais il faut également prendre en compte que ces deux prophètes ont passé le Jourdain en face de Jéricho, c'est-à-dire exactement là où se trouvait Josué quelques siècles auparavant, et approximativement là où Jean le Baptiste remplira son office quelques siècles plus tard.
On notera également que dans les cinq cas de séparation de l'eau, l'homme n'est jamais directement la source de la séparation. Pour la première séparation, cela paraît évident, mais lorsque l'on regarde de plus près, on a beau dire que Moïse a séparé les eaux, ça n'est pas ce qui est marqué. Le livre de l'Exode nous dit : Moïse étendit sa main sur la mer. Et l'Éternel refoula la mer (Exode 14.21). C'est l'Eternel qui a séparé les eaux, le rôle de Moïse était de lever le bâton (qui représente Jésus).
Pour ce qui est de Josué, une fois de plus, ça n'est pas lui qui a séparé les eaux, elles se sont ouvertes lorsque les pieds des sacrificateurs portant l'arche de l'alliance sont entrés dans le Jourdain. C'est la présence de l'Arche de l'alliance qui a séparé les eaux, et étrangement, l'arche est le coffre portant les trois symboles de Jésus. Ces trois symboles étant la verge fleurie d'Aaron, donc le bois imputrescible duquel vient la vie à la place de la mort, les tables de la loi, qui sont la Parole de Dieu, et la manne, qui est le pain de vie.
Enfin, pour finir, en ce qui concerne Elie et Elisée, c'est le manteau qui a permis la séparation. Or le manteau représente le ministère, et Jésus en est donc logiquement l'exemple parfait. Aucune des séparations n'est à l'initiative de l'homme, Dieu les opère.
Il ressort de tout cela que la séparation des eaux à toujours quelque chose à voir avec la notion de frontière. Lorsque Dieu sépare les eaux d'en haut et les eaux d'en bas, il crée une séparation, donc une frontière entre le ciel et la terre. Les quatre autres fois, lorsque l'homme est impliqué, c'est la notion de passage de frontière qui doit être prise en compte. De nos jours, on doit bien entendu garder à l'esprit que Dieu peut toujours séparer les eaux s'il le veut, mais le symbole représente plus, dans ces temps de la fin où nous évoluons, le fait que rien ni personne ne pourra nous empêcher d'aller où nous devons aller. Aucune marque n'a la capacité de limiter nos mouvements.
11 - Les représentations de l'eau.
Dans cette partie, je ne ferai pas réellement d'enseignements détaillés sur chaque point. Le but est de montrer qu'à partir du moment où l'on comprend une notion différemment, quelle qu'elle soit, cela implique de suite une modification des différentes compréhensions qu'on a pu avoir au sujet d'autres passages.
a) La vache rousse.
- Nombres 19.1-22 : 19.6 Le sacrificateur prendra du bois de cèdre, de l'hysope et du cramoisi, et il les jettera au milieu des flammes qui consumeront la vache. ... 19.9 Un homme pur recueillera la cendre de la vache, et la déposera hors du camp, dans un lieu pur; on la conservera pour l'assemblée des enfants d'Israël, afin d'en faire l'eau de purification. C'est une eau expiatoire. ... 19.17 On prendra, pour celui qui est impur, de la cendre de la victime expiatoire qui a été brûlée, et on mettra dessus de l'eau vive dans un vase.
Dans ce passage, Moïse prépare l'eau d'expiation. En comprenant l'eau différemment, on se rend compte de quelque chose de précieux. Cette opposition entre l'eau de l'abîme dont nous sommes charnellement composés et de l'eau de l'Esprit, qui est notre composante spirituelle, se retrouve dans le rituel de la vache rousse.
Pour comprendre ce passage, il faut voir ce que signifie le bois de cèdre, l'hysope et le cramoisi. Ils sont souvent utilisés, pas toujours de manière aussi ouverte. Le cèdre représente la puissance, c'est l'arbre le plus noble et le plus solide, il ne pourrit pas. L'hysope représente l'humilité, c'est une plante vivace qui pousse partout, elle s'infiltre même entre les rochers. C'est la plante la moins noble. Ce classement du cèdre et de l'hysope se retrouve dans le livre des Rois : 1 Rois 4.32-33a : Il a prononcé trois mille sentences, et composé mille cinq cantiques. Il a parlé sur les arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu'à l'hysope qui sort de la muraille. Du plus grand au plus petit. Le cramoisi, quant à lui, n'est pas une plante, c'est la couleur que les Hébreux avaient utilisée pour couvrir les parties du tabernacle et du temple qui n'étaient pas couvertes d'or. Quand on nous parle de cramoisi, on sous-entend généralement 'fil cramoisi'. D'ailleurs certaines traductions incluent le sous-entendu pour faciliter la compréhension. Cette couleur était centrale dans la construction des vêtements des sacrificateurs, ou de la tente. Le cramoisi représente toujours le sang de Jésus, il couvrait le temple de manière charnelle pendant l'ancienne alliance, et le couvre spirituellement dans la nouvelle, de telle sorte à ce que Dieu nous regarde toujours à travers le filtre du sang de Jésus. C'est également un fil cramoisi que Rahab devait mettre à sa fenêtre, en signe de l'alliance avec le peuple de Dieu (Josué 2.18).
Ces trois ingrédients représentent donc Jésus, le cèdre étant le corps imputrescible de Jésus, le cramoisi étant son sang, et l'hysope représentant son humiliation/humilité. Ils sont donc jetés dans le feu qui consume la vache rousse. Par le feu, toute l'eau que contenait la vache sera détruite et il n'en restera que la cendre. Cette eau est l'eau de l'abîme, par laquelle toute chose a été faite. La vache rousse sera donc réduite en cendre par un mélange de feu et de trois ingrédients qui représentent Jésus.
Les choses deviennent encore plus intéressantes maintenant. Ces cendres étaient entreposées dans un lieu pur pour en faire l'eau de l'expiation. Cela ne signifie cependant pas qu'on en faisait cette eau de suite. On les conservait pour les jours où on en aurait besoin. Quand ces jours venaient, on prenait de cette cendre, et on la mélangeait avec de l'eau vive, et alors cela formait de l'eau d'expiation. Donc la cendre obtenue par l'action du feu et de ce qui représente Jésus, devient source d'expiation si on y ajoute ce qui représente le Saint-Esprit.
C'est cela que représente le sacrifice de la vache rousse. L'extraction des péchés de la chair par le sacrifice de Jésus, et son remplacement par le Saint-Esprit.
b) Les noces de Cana.
- Jean 2.6-10 : Or, il y avait là six vases de pierre, destinés aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures. Jésus leur dit: Remplissez d'eau ces vases. Et ils les remplirent jusqu'au bord. Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'ordonnateur du repas. Et ils en portèrent. Quand l'ordonnateur du repas eut goûté l'eau changée en vin, -ne sachant d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs, qui avaient puisé l'eau, le savaient bien, -il appela l'époux, et lui dit: Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent.
Dans ce passage, Jésus est appelé à l'aide parce que le vin vient à manquer pendant un banquet de mariage. On passe souvent sur le processus complet qui va pousser Jésus à transformer l'eau en vin pour ne se contenter que du breuvage final et de l'impression qu'il va laisser aux participants. Pourtant, si les détails du début de ce passage nous sont donnés, ça n'est pas pour rien.
Il y avait six vases de pierre, la fonction terminale de ces vases était de contenir l'eau pour la purification des juifs. Or, la purification se fait avec de l'eau vive. Généralement, ce que fait Jésus se retrouve toujours dans l'ancienne alliance, à un moment ou un autre. Ici, tout ce que je peux dire en l'état, c'est que ça n'est pas commun de voir Jésus procéder de la sorte. On aurait pu s'attendre à ce qu'il procède comme avec Elisée et la veuve, et que le vin ne manque tout simplement pas. Son choix est cependant différent. Il fait d'abord remplir les vases avant de changer l'eau.
Ce passage est très important dans la suite qui va mener du désert de l'errance d'Israël à la libération de l'Eglise de Christ. Pour faire court, Dieu a pourvu avec la manne (donc le pain), et l'eau du rocher d'Oreb à la subsistance physique de son peuple dans le désert. Dans les évangiles, Jésus nous annonce que son corps est le pain de vie et que son sang est un breuvage, ce sont les signes de la subsistance spirituelle de son peuple sous la grâce. Les noces de Cana sont la transition de l'un à l'autre. C'est au moment où l'eau devient du vin que Jésus annonce la Sainte Cène. C'est pour cela qu'il dira à Marie 'mon heure n'est pas encore venue' alors qu'elle lui demande de s'occuper du vin. Les noces de Cana sont le début du ministère de Jésus.
Cette transition a été possible en utilisant les vases servant à la purification du corps, pour signifier le passage de la sanctification de la chair par l'eau à la sanctification de l'Esprit par le sang de Jésus.
c) La samaritaine.
- Jean 4.7-15 : Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire. Car ses disciples étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La femme samaritaine lui dit: Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi qui suis une femme samaritaine? -Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains. - Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire! tu lui aurais toi-même demandé à boire, et il t'aurait donné de l'eau vive. Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux? Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura jamais soif, et l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n'aie plus soif, et que je ne vienne plus puiser ici.
Ce puits représente une fois de plus l'abîme opposé au céleste. La Samaritaine précise que le puits est profond, et cette précision n'est pas anodine. Commençons par expliquer de quel puits il s'agit.
Dans le livre de la Genèse, après que Jacob se soit enfui de chez Laban, il arrive jusqu'à son frère, Esaü, et part de son côté pour s'installer avec sa famille. Il va se poser aux abords d'une ville qui s'appelle Sichem, et élèvera un autel en ce lieu :
- Genèse 33.18-20 : A son retour de Paddan Aram, Jacob arriva heureusement à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il campa devant la ville. Il acheta la portion du champ où il avait dressé sa tente, des fils d'Hamor, père de Sichem, pour cent kesita. Et là, il éleva un autel, qu'il appela El Élohé Israël.
Cette même terre sera transmise en héritage à Joseph et à sa descendance. C'est ici que Joseph sera mis en terre :
- Josué 24.32 : Les os de Joseph, que les enfants d'Israël avaient rapportés d'Égypte, furent enterrés à Sichem, dans la portion du champ que Jacob avait achetée des fils de Hamor, père de Sichem, pour cent kesita, et qui appartint à l'héritage des fils de Joseph.
C'est donc sur cette terre historiquement chargée que Jacob a creusé ce puits, qui est connu et ne souffre d'aucune contestation quant à son origine à ce jour.
La précision de la Samaritaine concernant la profondeur est, quand on se renseigne, plus que justifiée, et on comprend pourquoi c'est un argument qu'elle place de suite dans la conversation. Avec les siècles, les pèlerins avaient l'habitude de jeter une pierre dedans pour essayer d'en déterminer la profondeur, finalement, lorsque les archéologues ont voulu en connaître la véritable profondeur et qu'ils en ont sorti toutes les pierres qui y avaient été jetées, ils ont mesuré une profondeur de 46 mètres, contre 25 avec les pierres dedans.
Ce puits est d'une profondeur impressionnante, n'oublions pas qu'il a été creusé, il y a quelques millénaires, par des bergers.
Jésus est venu pour y annoncer que le temps venait où ceux qui adoreraient le Père le feraient en Esprit et en Vérité, alors que c'est l'endroit où Jacob avait élevé un autel à El-Elohé-Israël (Dieu, le puissant Dieu d'Israël). La construction d'un autel est une adoration, Jésus annonce le changement de la loi vers la grâce à l'endroit de l'adoration charnelle de Jacob. Il annonce ce changement en affirmant que celui qui le demandera recevra de l'eau-vive, donc le Saint-Esprit, et cela, devant le plus profond des puits, qui représente ici l'abîme, donc la chair et l'adoration qui y est attachée.
d) Le baptême.
- Matthieu 3.5-11 : 3.5 Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain. ... 3.11 Moi, je vous baptise d'eau, pour vous amener à la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu.
Nul besoin d'aller dans le détail, un enseignement sur le baptême se trouve présent sur le site. Il faut cependant comprendre que dans le principe, le baptême consiste à entrer dans les eaux avec ses fautes, et en ressortir sans, pur, lavé. Cela signifie spirituellement que vos fautes sont restées sous l'eau, donc dans les abîmes. La conséquence de cela est expliquée dans le verset 11 : il vous baptisera du Saint Esprit, or, comme je l'ai expliqué un peu plus avant dans cet enseignement, le Saint-Esprit, c'est l'eau-vive.
Après avoir envoyé vos fautes dans l'abîme, vous recevez la connexion avec le ciel.
e) Les pourceaux.
- Luc 8.29-33 : Car Jésus commandait à l'esprit impur de sortir de cet homme, dont il s'était emparé depuis longtemps; on le gardait lié de chaînes et les fers aux pieds, mais il rompait les liens, et il était entraîné par le démon dans les déserts. Jésus lui demanda: Quel est ton nom? Légion, répondit-il. Car plusieurs démons étaient entrés en lui. Et ils priaient instamment Jésus de ne pas leur ordonner d'aller dans l'abîme. Il y avait là, dans la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans ces pourceaux. Il le leur permit. Les démons sortirent de cet homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans le lac, et se noya.
La raison pour laquelle les démons plongent dans l'eau parait maintenant beaucoup plus claire. Ils cherchent à fuir Dieu le plus loin possible, et il n'y a pas de lieux plus éloignés que les abîmes. Il faut cependant préciser une chose qui perturbe cette compréhension.
L'abîme représente tout autant un lieu spirituel qu'un lieu charnel. Il y a divers abîmes sur terre, n'importe quel fond marin en est un, mais il existe également un abîme d'un point de vue spirituel. La géhenne en est un des noms.
Dans le passage de Luc que je viens de citer, les pourceaux se jettent dans la mer et y périssent. Leur but est de rejoindre l'abîme charnel. Ca n'est pas la même chose que l'abîme dont parle légion lorsqu'il est écrit qu'ils priaient instamment Jésus de ne pas leur ordonner d'aller dans l'abîme (Luc 8.31).
Ce qui se passe, c'est que Jésus croise l'homme possédé par légion, mais l'heure du jugement n'est pas encore là, parce que Jésus n'a pas été glorifié. Le démon ne parle pas à Jésus en tant qu'homme, mais à Jésus en tant que Fils de Dieu (Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut? : Luc 8.28), en conséquence de quoi, il croit que l'heure du jugement est venue. C'est pour cela qu'il craint d'être envoyé dans l'abîme qui est la géhenne. Mais le temps n'est pas encore venu, Jésus les autorise donc à aller dans les pourceaux afin qu'ils rejoignent les abîmes terrestres, en image de ce qui est à venir. Une fois dans les pourceaux, donc dans l'animal impur par excellence à cette époque (la révélation de la nappe n'est pas encore donnée), ils foncent dans les eaux et rejoignent les abîmes, d'une manière presque prophétique.
LA MARCHE SUR L'EAU - 14.24-32 : La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots; car le vent était contraire. A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer. Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent: C'est un fantôme! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris. Jésus leur dit aussitôt: Rassurez-vous, c'est moi; n'ayez pas peur! Pierre lui répondit: Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux. Et il dit: Viens! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus. Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur; et, comme il commençait à enfoncer, il s'écria: Seigneur, sauve-moi! Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa.
12 - Les versets parlant d'abîme(s).
a) Le grand abîme.
- Genèse 7.11 : L'an six cent de la vie de Noé, le second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s'ouvrirent.
- Psaumes (David) 36.6 : Ta justice est comme les montagnes de Dieu, Tes jugements sont comme le grand abîme. Éternel! tu soutiens les hommes et les bêtes.
- Esaïe 51.10 : N'est-ce pas toi qui mis à sec la mer, Les eaux du grand abîme, Qui frayas dans les profondeurs de la mer Un chemin pour le passage des rachetés?
- Luc 16.25-26 : Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire.
- Amos 7.4 : Le Seigneur, l'Éternel, m'envoya cette vision. Voici, le Seigneur, l'Éternel, proclamait le châtiment par le feu; Et le feu dévorait le grand abîme Et dévorait le champ.
b) L'abîme en ébullition.
- Amos 7.4: Le Seigneur, l'Éternel, m'envoya cette vision. Voici, le Seigneur, l'Éternel, proclamait le châtiment par le feu; Et le feu dévorait le grand abîme Et dévorait le champ.
- Job 41.31-34 : Il fait bouillir le fond de la mer comme une chaudière, Il l'agite comme un vase rempli de parfums. Il laisse après lui un sentier lumineux; L'abîme prend la chevelure d'un vieillard. Sur la terre nul n'est son maître; Il a été créé pour ne rien craindre. Il regarde avec dédain tout ce qui est élevé, Il est le roi des plus fiers animaux.
- Psaumes 140.9-11 : Que sur la tête de ceux qui m'environnent Retombe l'iniquité de leurs lèvres! Que des charbons ardents soient jetés sur eux! Qu'il les précipite dans le feu, Dans des abîmes, d'où ils ne se relèvent plus! L'homme dont la langue est fausse ne s'affermit pas sur la terre; Et l'homme violent, le malheur l'entraîne à sa perte.
- Apocalypse 9.1-2 : Le cinquième ange sonna de la trompette. Et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. La clef du puits de l'abîme lui fut donnée, et elle ouvrit le puits de l'abîme. Et il monta du puits une fumée, comme la fumée d'une grande fournaise; et le soleil et l'air furent obscurcis par la fumée du puits.
c) L'abîme (singulier).
- Genèse 8.2 : Les sources de l'abîme et les écluses des cieux furent fermées, et la pluie ne tomba plus du ciel.
- Néhémie 9.11 : Tu fendis la mer devant eux, et ils passèrent à sec au milieu de la mer; mais tu précipitas dans l'abîme, comme une pierre au fond des eaux, ceux qui marchaient à leur poursuite.
- Job 26.6 : Devant lui le séjour des morts est nu, L'abîme n'a point de voile.
- Job 28.12-14 : Mais la sagesse, où se trouve-t-elle? Où est la demeure de l'intelligence? L'homme n'en connaît point le prix; Elle ne se trouve pas dans la terre des vivants. L'abîme dit: Elle n'est point en moi; Et la mer dit: Elle n'est point avec moi.
- Job 38.16 : As-tu pénétré jusqu'aux sources de la mer? T'es-tu promené dans les profondeurs de l'abîme? Les portes de la mort t'ont-elles été ouvertes? As-tu vu les portes de l'ombre de la mort?
- Job 38.29-30 : Du sein de qui sort la glace, Et qui enfante le frimas du ciel, Pour que les eaux se cachent comme une pierre, Et que la surface de l'abîme soit enchaînée?
- Psaumes (David) 64.6 : Ils méditent des crimes: Nous voici prêts, le plan est conçu! La pensée intime, le cœur de chacun est un abîme.
- Psaumes (David ) 69.14-16 : Retire-moi de la boue, et que je n'enfonce plus! Que je sois délivré de mes ennemis et du gouffre! Que les flots ne m'inondent plus, Que l'abîme ne m'engloutisse pas, Et que la fosse ne se ferme pas sur moi!
- Psaumes 104.1-7 : Mon âme, bénis l'Éternel! Éternel, mon Dieu, tu es infiniment grand! Tu es revêtu d'éclat et de magnificence! Il s'enveloppe de lumière comme d'un manteau; Il étend les cieux comme un pavillon. Il forme avec les eaux le faîte de sa demeure; Il prend les nuées pour son char, Il s'avance sur les ailes du vent. Il fait des vents ses messagers, Des flammes de feu ses serviteurs. Il a établi la terre sur ses fondements, Elle ne sera jamais ébranlée. Tu l'avais couverte de l'abîme comme d'un vêtement, Les eaux s'arrêtaient sur les montagnes; Elles ont fui devant ta menace, Elles se sont précipitées à la voix de ton tonnerre.
- Psaumes 130.1-4 : Cantique des degrés. Du fond de l'abîme je t'invoque, ô Éternel! Seigneur, écoute ma voix! Que tes oreilles soient attentives A la voix de mes supplications! Si tu gardais le souvenir des iniquités, Éternel, Seigneur, qui pourrait subsister? Mais le pardon se trouve auprès de toi, Afin qu'on te craigne.
- Proverbes 15.11 : Le séjour des morts et l'abîme sont devant l'Éternel; Combien plus les cœurs des fils de l'homme!
- Proverbes 27.20 : Le séjour des morts et l'abîme sont insatiables; De même les yeux de l'homme sont insatiables.
- Esaïe 44.27 : Je dis à l'abîme: Dessèche-toi, Je tarirai tes fleuves.
- Ezéchiel 26.18-21 : Maintenant les îles tremblent au jour de ta chute, Les îles de la mer sont épouvantées de ta fin. Car ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Quand je ferai de toi une ville déserte, Comme les villes qui n'ont point d'habitants, Quand je ferai monter contre toi l'abîme, Et que les grandes eaux te couvriront, Je te précipiterai avec ceux qui sont descendus dans la fosse, Vers le peuple d'autrefois, Je te placerai dans les profondeurs de la terre, Dans les solitudes éternelles, Près de ceux qui sont descendus dans la fosse, Afin que tu ne sois plus habitée; Et je réserverai la gloire pour le pays des vivants. Je te réduirai au néant, et tu ne seras plus; On te cherchera, et l'on ne te trouvera plus jamais, Dit le Seigneur, l'Éternel.
- Ezéchiel 31.3-11 : Voici, l'Assyrie était un cèdre du Liban; Ses branches étaient belles, Son feuillage était touffu, sa tige élevée, Et sa cime s'élançait au milieu d'épais rameaux. Les eaux l'avaient fait croître, L'abîme l'avait fait pousser en hauteur; Des fleuves coulaient autour du lieu où il était planté, Et envoyaient leurs canaux à tous les arbres des champs. C'est pourquoi sa tige s'élevait au-dessus de tous les arbres des champs, Ses branches avaient multiplié, ses rameaux s'étendaient, Par l'abondance des eaux qui l'avaient fait pousser. Tous les oiseaux du ciel nichaient dans ses branches, Toutes les bêtes des champs faisaient leurs petits sous ses rameaux, Et de nombreuses nations habitaient toutes à son ombre. Il était beau par sa grandeur, par l'étendue de ses branches, Car ses racines plongeaient dans des eaux abondantes. Les cèdres du jardin de Dieu ne le surpassaient point, Les cyprès n'égalaient point ses branches, Et les platanes n'étaient point comme ses rameaux; Aucun arbre du jardin de Dieu ne lui était comparable en beauté. Je l'avais embelli par la multitude de ses branches, Et tous les arbres d'Éden, dans le jardin de Dieu, lui portaient envie. C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Parce qu'il avait une tige élevée, Parce qu'il lançait sa cime au milieu d'épais rameaux, Et que son cœur était fier de sa hauteur, Je l'ai livré entre les mains du héros des nations, Qui le traitera selon sa méchanceté; je l'ai chassé.
- Ezéchiel 31.15 : Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Le jour où il est descendu dans le séjour des morts, J'ai répandu le deuil, j'ai couvert l'abîme à cause de lui, Et j'en ai retenu les fleuves; Les grandes eaux ont été arrêtées; J'ai rendu le Liban triste à cause de lui, Et tous les arbres des champs ont été desséchés.
- Habacuc 3.9-11 : Ton arc est mis à nu; Les malédictions sont les traits de ta parole... Pause. Tu fends la terre pour donner cours aux fleuves. A ton aspect, les montagnes tremblent; Des torrents d'eau se précipitent; L'abîme fait entendre sa voix, Il lève ses mains en haut. Le soleil et la lune s'arrêtent dans leur demeure, A la lumière de tes flèches qui partent, A la clarté de ta lance qui brille.
- Luc 8.31 : Et ils priaient instamment Jésus de ne pas leur ordonner d'aller dans l'abîme.
- Apocalypse 9.11 : Elles avaient sur elles comme roi l'ange de l'abîme, nommé en hébreu Abaddon, et en grec Apollyon.
- Apocalypse 11.7 : Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra, et les tuera.
- Apocalypse 17.8 : La bête que tu as vue était, et elle n'est plus. Elle doit monter de l'abîme, et aller à la perdition. Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant la bête, parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. -
- Apocalypse 20.1-3 : Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l'abîme et une grande chaîne dans sa main. Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme, ferma et scella l'entrée au-dessus de lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps.
d) Les abîmes (pluriel).
- Psaumes 33.6-7 : Les cieux ont été faits par la parole de l'Éternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche. Il amoncelle en un tas les eaux de la mer, Il met dans des réservoirs les abîmes.
- Psaumes 71.20 : Tu nous as fait éprouver bien des détresses et des malheurs; Mais tu nous redonneras la vie, Tu nous feras remonter des abîmes de la terre.
- Psaumes (Asaph) 77.15-20 : Par ton bras tu as délivré ton peuple, Les fils de Jacob et de Joseph. -Pause. Les eaux t'ont vu, ô Dieu! Les eaux t'ont vu, elles ont tremblé; Les abîmes se sont émus. Les nuages versèrent de l'eau par torrents, Le tonnerre retentit dans les nues, Et tes flèches volèrent de toutes parts. Ton tonnerre éclata dans le tourbillon, Les éclairs illuminèrent le monde; La terre s'émut et trembla. Tu te frayas un chemin par la mer, Un sentier par les grandes eaux, Et tes traces ne furent plus reconnues. Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, Par la main de Moïse et d'Aaron.
- Psaumes (Héman, l'Ézrachite, fils de Koré) 88.5-12 : Je suis étendu parmi les morts, Semblable à ceux qui sont tués et couchés dans le sépulcre, A ceux dont tu n'as plus le souvenir, Et qui sont séparés de ta main. Tu m'as jeté dans une fosse profonde, Dans les ténèbres, dans les abîmes. Ta fureur s'appesantit sur moi, Et tu m'accables de tous tes flots. Pause. Tu as éloigné de moi mes amis, Tu m'as rendu pour eux un objet d'horreur; Je suis enfermé et je ne puis sortir. Mes yeux se consument dans la souffrance; Je t'invoque tous les jours, ô Éternel! J'étends vers toi les mains. Est-ce pour les morts que tu fais des miracles? Les morts se lèvent-ils pour te louer? Pause. Parle-t-on de ta bonté dans le sépulcre, De ta fidélité dans l'abîme? Tes prodiges sont-ils connus dans les ténèbres, Et ta justice dans la terre de l'oubli?
- Psaumes 106.8-9 : Mais il les sauva à cause de son nom, Pour manifester sa puissance. Il menaça la mer Rouge, et elle se dessécha; Et il les fit marcher à travers les abîmes comme dans un désert.
- Psaumes 107.24-26 : Ceux-là virent les oeuvres de l'Éternel Et ses merveilles au milieu de l'abîme. Il dit, et il fit souffler la tempête, Qui souleva les flots de la mer. Ils montaient vers les cieux, ils descendaient dans l'abîme; Leur âme était éperdue en face du danger;
- Psaumes 135.6-7 : Tout ce que l'Éternel veut, il le fait, Dans les cieux et sur la terre, Dans les mers et dans tous les abîmes. Il fait monter les nuages des extrémités de la terre, Il produit les éclairs et la pluie, Il tire le vent de ses trésors.
- Psaumes 148.1-14 : Louez l'Éternel! Louez l'Éternel du haut des cieux! Louez-le dans les lieux élevés! Louez-le, vous tous ses anges! Louez-le, vous toutes ses armées! Louez-le, soleil et lune! Louez-le, vous toutes, étoiles lumineuses! Louez-le, cieux des cieux, Et vous, eaux qui êtes au-dessus des cieux! Qu'ils louent le nom de l'Éternel! Car il a commandé, et ils ont été créés. Il les a affermis pour toujours et à perpétuité; Il a donné des lois, et il ne les violera point. Louez l'Éternel du bas de la terre, Monstres marins, et vous tous, abîmes, Feu et grêle, neige et brouillards, Vents impétueux, qui exécutez ses ordres, Montagnes et toutes les collines, Arbres fruitiers et tous les cèdres,148.10Animaux et tout le bétail, Reptiles et oiseaux ailés, Rois de la terre et tous les peuples, Princes et tous les juges de la terre, Jeunes hommes et jeunes filles, Vieillards et enfants! Qu'ils louent le nom de l'Éternel! Car son nom seul est élevé; Sa majesté est au-dessus de la terre et des cieux. Il a relevé la force de son peuple: Sujet de louange pour tous ses fidèles, Pour les enfants d'Israël, du peuple qui est près de lui. Louez l'Éternel!
- Proverbes 3.19-22 : C'est par la sagesse que l'Éternel a fondé la terre, C'est par l'intelligence qu'il a affermi les cieux; C'est par sa science que les abîmes se sont ouverts, Et que les nuages distillent la rosée. Mon fils, que ces enseignements ne s'éloignent pas de tes yeux, Garde la sagesse et la réflexion: Elles seront la vie de ton âme, Et l'ornement de ton cou.
- Proverbes 8.24-31 : Je fus enfantée quand il n'y avait point d'abîmes, Point de sources chargées d'eaux; Avant que les montagnes soient affermies, Avant que les collines existent, je fus enfantée; Il n'avait encore fait ni la terre, ni les campagnes, Ni le premier atome de la poussière du monde. Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là; Lorsqu'il traça un cercle à la surface de l'abîme, Lorsqu'il fixa les nuages en haut, Et que les sources de l'abîme jaillirent avec force, Lorsqu'il donna une limite à la mer, Pour que les eaux n'en franchissent pas les bords, Lorsqu'il posa les fondements de la terre, J'étais à l'œuvre auprès de lui, Et je faisais tous les jours ses délices, Jouant sans cesse en sa présence, Jouant sur le globe de sa terre, Et trouvant mon bonheur parmi les fils de l'homme.
- 2 Pierre 2.4-5 : Car, si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais s'il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement; s'il n'a pas épargné l'ancien monde, mais s'il a sauvé Noé, lui huitième, ce prédicateur de la justice, lorsqu'il fit venir le déluge sur un monde d'impies;