1 - Introduction.

2 - Le texte.

3 - Ce qui initie la parabole.

4 - La parabole.

5 - La notion de prochain.

a) La loi de Moïse.

b) La nouvelle alliance.

  • b.1) Aimez ses ennemis.
  • b.2) La distinction de l'épitre aux Hébreux.

c) Le résumé.

6 - Le paradoxe.

a) Ceux qui n'assemblent pas.

b) La lumière et les ténèbres.

7 - Conclusion

1 - Introduction.


La parabole du bon Samaritain est souvent regardée avec un certain recul. Sa conclusion semble contenir quelque chose de particulier, qui ne se comprend pas forcément en première lecture, et comme la 'première lecture' est souvent toute l'attention que reçoit la Parole de Dieu, cela réduit les probabilités de comprendre ce que Jésus était en train de dire.

Le contexte n'est pas toujours nécessaire pour comprendre un passage, par exemple, lorsque le psaume 119 nous dit : ta Parole est la vérité, aucun contexte n'est nécessaire. Dans le cas présent, c'est exactement l'inverse, comprendre la situation est primordial pour cerner ce dont Jésus parle, parce que ce même contexte est partie intégrante de son discours. C'est une information silencieuse qui, si elle est mise de côté, fausse totalement le sens de ce qui est mis en avant.

Notons cependant que le contexte en question est important parce qu'il repose sur la Parole de Dieu. Ca n'est pas le même cas pour les contextes extérieurs, que la Parole ne met pas en avant et qui servent généralement à détourner un passage du sens qu'il porte réellement.

2 - Le texte.


  • Luc 10.25-29 : Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l'éprouver: Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? 26 Jésus lui dit: Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu ? 27 Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. 28 Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras. 29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: Et qui est mon prochain? 
  • Luc 10.30-35 : Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s'en allèrent, le laissant à demi mort. 31 Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. 32 Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre. 33 Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit. 34 Il s'approcha, et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. 35 Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit: Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.
  • Luc 10.36-37Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands? 37 C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui, répondit le docteur de la loi. Et Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même.

3 - Ce qui initie la parabole.


  • Luc 10.25-29 : Un docteur de la loi se leva, et dit à Jésus, pour l'éprouver : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Qu'est-il écrit dans la loi? Qu'y lis-tu? Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée; et ton prochain comme toi-même. Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras. Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus: Et qui est mon prochain?

La parabole est initiée par un docteur de la loi dont le but est de prendre Jésus en défaut. Son intention n'est pas la vérité, mais la confusion. Sachant cela, Jésus ne va pas de lui-même lancer la réponse à la question qu'il pose, mais le pousser à se révéler. Jésus ne lui répond pas sur sa question de : que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ?, il lui demande, au contraire, quel est son propre avis.

En agissant de la sorte, Jésus l'inclut réellement dans la discussion. En le 'forçant' à donner son avis, il le fait sortir de la réserve naturelle dans laquelle il se trouve en tant que porteur d'une question. Désormais il n'est plus un éventuel passant en proie à une question et espérant une réponse, mais il devient quelqu'un ayant une réponse, certain que c'est la bonne et désirant la confronter avec celle de Jésus afin de le prendre en défaut. La réponse de Jésus transforme la discussion qui désormais n'a plus pour sujet ce que Jésus pense, mais ce que le docteur de la loi pense.

Dès lors, Jésus ne répond plus à sa question, mais se contente d'approuver sa réponse : Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras. L'interrogateur est devenu l'interrogé.

Cette situation n'arrange pas le docteur de la loi. Son but premier était d'éprouver Jésus et il se retrouve être l'artisan de sa propre condamnation. Lorsque Jésus lui répond : fais cela, et tu vivras, il ne fait que lui dire qu'il ne le fait pas encore. C'est la raison pour laquelle le docteur de la loi va vouloir se justifier. Il sait qu'il est en tort et il ne peut laisser cette conversation se terminer ici.

Ca n'est qu'à ce moment que va commencer la parabole du bon Samaritain. Elle a pour origine une tentative de justification de la part du docteur de la loi. Si la question originale est de savoir comment faire pour hériter de la vie éternelle, les deux hommes étaient arrivés à un accord assez directe et clair. Tout le sens de cette parabole va être de déterminer qui est le prochain de cet homme et donc, par extension, qui est le notre.

4 - La parabole.


  • Luc 10.30-35 : Jésus reprit la parole, et dit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le chargèrent de coups, et s'en allèrent, le laissant à demi mort. 31 Un sacrificateur, qui par hasard descendait par le même chemin, ayant vu cet homme, passa outre. 32 Un Lévite, qui arriva aussi dans ce lieu, l'ayant vu, passa outre. 33 Mais un Samaritain, qui voyageait, étant venu là, fut ému de compassion lorsqu'il le vit. 34 Il s'approcha, et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie, et prit soin de lui. 35 Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôte, et dit: Aie soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te le rendrai à mon retour.

La parabole en elle-même est non seulement très connue, mais également relativement simple à comprendre. Elle met principalement en situation quatre hommes, dont les trois premiers sont Judéens et le quatrième Samaritain. Pourquoi Judéen ? La victime descend de Jérusalem vers Jéricho, le sacrificateur également. Le troisième étant Lévite ne peut venir de Samarie, terre abominable pour eux. Le Samaritain, de son côté ne 'descendait' pas, que ce soit de Jérusalem ou d'ailleurs, il voyageait. Si les deux premiers descendent de Jérusalem, on pourrait penser qu'ils voyagent également, pourtant on ne parle pas de leur périple de la même manière que de celui du Samaritain, qui, bien que faisant techniquement la même chose et se trouvant exactement au même endroit, voyage. Eux, descendent, ce qui sous entend qu'ils viennent de cet endroit.

Le premier homme est donc laissé à terre, dans un état qui appelle la mort si personne ne vient à son secours. Un sacrificateur passant par là l'ignore volontairement. Peu après, c'est au tour d'un Lévite de se comporter de la même manière. Les sacrificateurs sont Lévites. La distinction ici est dans l'office qui est rendu au temple de Dieu à Jérusalem. Jésus met volontairement en avant que toutes les branches des Lévites, qui par essence même sont membres de la tribu la plus proche du peuple dans son ensemble, se comportent de manière indigne envers le blessé. Si le peuple va vers les sacrificateurs, les lévites vont vers le peuple.

N'oublions pas que les Lévites n'ont pas reçu de terre à la distribution de Canaan. En contrepartie du sacerdoce, ils ont reçu des villes dans chaque territoire et sont donc par définition la tribu la plus proche de chacune des autres tribus. Ils sont la représentation la plus exacte de ce qu'un prochain peut être.

Vient alors un Samaritain qui renverse les poncifs. Lui qui fait partie de cette frange d'Israël qui est massivement rejetée, choisit de s'arrêter et de faire ce qui est convenable afin que le blessé puisse se remettre. Il se trouve entre Jérusalem et Jéricho, il a donc toutes les raisons de penser que celui qui est à terre appartient à ceux du peuple d'Israël qui détestent les siens. Pourtant cela ne rentre pas en ligne de compte.

Devant cette histoire racontée par Jésus, le docteur de la loi ne peut que considérer le Samaritain comme le seul ayant été le prochain du blessé. Maintenant, Jésus va rapprocher le docteur de la loi du sens réel de ce qu'il vient de dire. Parce que si, pour l'instant, il a pu admettre que le Samaritain est le prochain du blessé, il n'a pas encore fait face au fait que le bon samaritain est le sien.

5 - La notion de prochain.


Ce qui est en balance, c'est la notion de prochain.


a) La loi de Moïse.

Bien qu'elle soit simple dans sa base, elle est détournée pour le confort de ceux qui doivent la respecter. Le docteur de la loi ne peut pas en ignorer la signification première. Sa position de docteur le force à connaître la différence entre la conception de ce terme au temps de Jésus et celle qu'elle avait au temps de Moïse. Jésus joue avec ça, non pas pour qu'il le réalise, mais pour qu'il réalise son éloignement de la volonté de Dieu exprimée à Moïse.

Contrairement aux évangiles, dans la loi de Moïse, l'utilisation de ce terme est permanente. Que ce soit dans le livre de l'Exode, du Lévitique ou du Deutéronome, est nommé 'prochain' la personne avec laquelle le juif (l'Hébreu) était censé avoir une interaction. Or, à cette époque, cela revenait effectivement au même dans les faits, que de désigner le prochain comme étant son frère Hébreu. La situation faisait que la différence n'apparaissait pas clairement puisque le peuple, errant dans le désert, n'avait de proximité que ses frères. Pourtant, la loi s'appliquant également à ceux qui avaient rejoint le peuple de Dieu. Ils n'étaient pas descendants d'Héber, mais cependant, étant inclus dans la loi, devenaient également les 'prochains' de chaque Hébreu.

Bien que plusieurs personnes se soient amalgamés avec le peuple de Dieu, qu'ils soient Moabites (Ruth), Madianites (Hobab) ou autres, cela restait tout de même des cas rares. Avec le temps, et le rejet de Dieu, les pratiques juives se sont ancrées dans des rituels humains qui avaient pour but de maintenir les apparences.

La notion de prochain n'a pas fait exception. Refermés sur eux-mêmes, ils en ont fini par limiter la compréhension de ce terme, qui était censé désigner celui qui vit à proximité, par une compréhension plus confortable, tournant autour de 'celui qui me ressemble'. Pour les juifs de l'époque de Jésus, la définition la plus proche de ce qu'était un prochain se trouvait justement être un sacrificateur ou, plus généralement, un Lévite. Quant au Samaritain, il était justement l'exemple parfait de celui qui ne pouvait pas l'être.

Jésus a donc poussé un docteur de la loi à opposer la définition du terme de prochain dans la loi de Moïse avec celle des pharisiens.


b) La nouvelle alliance.

C'est étonnant de constater que la nouvelle alliance se rapproche plus de la loi de Moïse que les us et coutumes des juifs d'alors. Jésus nous appelle à retourner à la définition première de ce qu'était un prochain.

Rien que dans l'évangile de Matthieu, Jésus nous rappelle par trois fois que nous devons aimer notre prochain (Matthieu 5.43Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain) (Matthieu 19.19tu aimeras ton prochain comme toi-même) (Matthieu 22.39Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même).

b.1) Aimez ses ennemis.

La première des trois références pose une variation qu'il ne faut pas comprendre de travers. Le texte nous dit exactement :

  • Mathieu 5.43-45Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. 5.44 Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, 5.45 afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes.

Il n'est pas en train de nous dire que nous ne devons pas faire de distinction entre notre prochain et nos ennemis. Au contraire, il pose clairement une différence entre les deux. Ce qu'il nous dit c'est que nous devons aimer les deux, pas que nous devons les amalgamer. Il nous dit que nous devons aller jusqu'à aimer notre ennemi, afin de nous faire comprendre que si nous devons les aimer eux, alors à plus forte raison devons nous aimer ceux qui ne le sont pas.

Notre prochain c'est celui avec lequel nous entrons en contact, il ne s'est pas présenté comme un ennemi et ne doit pas en souffrir la méfiance naturelle. Nos ennemis par contre, bien qu'ils nous aient donné la manière dont ils veulent être perçus, ne doivent pas recevoir de nous le reflet de ce qu'ils ont pour nous. Le Père fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes, mais il ne les accueille pas pour autant tous dans sa maison. Il faut savoir raison garder.

Cela nous dit également que nos ennemis ne sont plus nos prochains.

b.2) La distinction de l'épître aux Hébreux.

  • Hébreux 8.11 : Aucun n'enseignera plus son concitoyen, Ni aucun son frère, en disant: Connais le Seigneur! Car tous me connaîtront, Depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux

La distinction peut paraître difficile à faire en raison de la traduction. Il suffit de comprendre que le mot grec traduit par 'concitoyen' est le mot 'plesion', qui, partout ailleurs est traduit par 'prochain'. Ce que nous dit ce verset est donc que plus personne n'enseignera ni son prochain, ni son frère. Il y a dont également une différence entre les deux notions, et celui qui partage la même foi n'est pas notre prochain, c'est notre frère.

Clarifions également le fait que cela induise que nous pouvons enseigner notre prochain, donc quelqu'un qui n'est pas notre frère. Cela pourrait sembler contredire le fait que le seul message que la Parole de Dieu nous autorise à transmettre aux non-croyants est celui de la repentance, mais il n'en est rien. Il faut simplement comprendre que le message de la repentance est un enseignement en soi (qui inclut le péché, la justice et le jugement). L'épitre au hébreux nous parle simplement de cet unique prédication/enseignement de la repentance. Personne ne pouvant convaincre qui que ce soit, puisque seul le Saint-Esprit le peu et il se trouve qu'il ne le fera que dans les trois domaines cités, qui sont le coeur du message de la repentance.


c) Le résumé.

Il y a donc, selon la Parole, trois variations. Le frère, le prochain et l'ennemi.

Celui qui habite dans la maison est notre frère, celui qui est en dehors est par défaut notre prochain, celui qui veut en détruire les murs est notre ennemi. Aucun des cas ne nous dispense d'aimer et de prier, par contre cela change forcément la direction de la prière. On ne prie pas pour nos frères les mêmes choses que l'on prie pour des inconvertis. Appeler des bénédictions sur des personnes n'appartenant pas à Dieu c'est uniquement demander à Dieu de les atteindre et de se présenter à eux, pas de leur donner une nouvelle voiture.

Il faut également garder à l'esprit que nous avons une facilité naturelle à comprendre que lorsque l'on parle de frère, on parle spirituellement. Mais il faut réaliser que cela implique exactement la même chose lorsque la Parole nous parle de prochains et d'ennemis. Il paraît alors plus facile de comprendre le principe d'aimer ses ennemis. C'est un amalgame qui est fait entre une personne et les esprits qui sont en elle. Cela signifie en réalité que nous devons aimer la personne, mais haïr les esprits qui l'habitent.

6 - Le paradoxe.


La dispersion qui a suivi la destruction du temple a provoqué exactement ce que les juifs tentaient de prévenir en modifiant le sens du terme 'prochain'. Or, la signification que ce terme revêtait au temps de Moïse, et dont les implications n'étaient pas visibles en raison de la situation conjoncturelle, prend tout son sens. Nous sommes désormais entourés de ceux qui sont désignés dans les évangiles par le terme 'prochain'.

Nous devons alors faire face à une chose que nous ne prenons que rarement en compte. Nous regardons la Parole et lorsque nous voyons ce que nous devons faire, nous essayons de l'appliquer, mais nous oublions que la situation dans laquelle nous nous trouvons est souvent elle-même anormale. Nous devons absolument comprendre dans quelle situation nous devrions être avant d'appliquer une méthode dans un cadre où elle est inapplicable et où elle nous mettrait en danger.

C'est pour cela qu'il est tout aussi important de comprendre qui est notre prochain qu'il est important de comprendre qui ne l'est pas. Nous devons connaître notre position dans le royaume de Dieu, parce que notre prochain se définit par rapport à cette même position.

L'église est malheureusement charnelle, et la transition est en cours. La première chose qu'elle doit faire est de regarder le monde avec le regard de Jésus et commencer à modifier son comportement pour qu'il soit non plus le reflet du monde, mais celui de Jésus.

Deux choses sont à garder à l'esprit :


a) Ceux qui n'assemblent pas.

  • Matthieu 12.30 : Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas avec moi disperse.

Selon ce verset, qui n'est autre que les paroles même de Jésus, toute personne qui n'appartient pas à Dieu, et donc qui n'est pas notre frère, fait l'œuvre de satan. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle soit notre ennemi. Les paroles de Jésus incluent tous ceux qui, par leur vie, peuvent en influencer d'autres à faire comme eux. Ils dispersent, mais ne sont pas forcément nos ennemis, ils sont simplement eux-mêmes. Tant qu'ils n'agissent pas consciemment, ils ne sont pas nos ennemis, mais nos prochains.


b) La lumière et les ténèbres.

Là se trouve le problème principal dans l'époque qui est la nôtre. Nous naviguons dans un tel obscurantisme que des mouvements qui se revendiquent "église", font des journées portes ouvertes pour inviter les païens à assister au culte qu'ils rendent à Dieu. Le moment d'intimité où le corps même de l'église se réunit pour rendre gloire à Dieu, un instant qui devrait être saint, se fait dans la décadente présence de ceux qui rejettent le Fils de Dieu. Un peu comme si Aaron avait invité de temps en temps les Amalécites dans le saint du tabernacle de Moïse afin d'assister à l'allumage des parfums et de contempler l'ouverture du voile !

Nous ne sommes pas censés être entourés de païens. Nous vivons au milieu d'eux, mais nous ne sommes pas du même monde. Nous n'avons pas le même roi et en conséquence, n'appartenons pas au même royaume.

Si nous les traitons comme des frères, alors nous deviendrons les leurs. Si nous les traitons comme nos prochains, alors peut-être deviendront-ils nos frères. N'oublions pas que nous ne devons pas les traiter comme nos frères, sinon la Parole de Jésus dans l'évangile de Jean n'aurait plus de sens :

  • Jean 13.35A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.

Ils doivent se rendre compte qu'il y a une différence entre les enfants de Dieu et eux, et cette différence les fera fuir ou les attirera. Ce ne sont pas nos mots qui peuvent les convaincre, mais uniquement le Saint-Esprit. Nous devons marcher dans l'obéissance et les regarder et les traiter comme nos prochains, pas comme nos frères.

7 - Conclusion.


Le docteur de la loi, de part sa fonction, connaissait le sens du mot prochain. Sa première intention était de confondre Jésus en lui demandant comment hériter de la vie éternelle. Sa propre réponse montre qu'il savait parfaitement ce qu'il fallait faire, et, dans sa volonté de confondre le Fils de Dieu, il s'est retrouvé en face de sa propre contradiction. Une opposition entre ses affirmations et son comportement.

Non seulement Jésus lui montre que son prochain n'est pas celui que son époque désigne, mais en plus que celui qui l'est est ouvertement désigné comme l'ennemi. Jésus replace chaque chose à sa place.

Pour le docteur de la loi, le sacrificateur et le Lévite étaient ses prochains, et le Samaritain était l'ennemi. Ce que Jésus fait, c'est redonner à chacun sa place légitime. Le sacrificateur et le Lévite sont les frères du docteur de la loi, et le Samaritain est son prochain. Les ennemis se définissent par leur comportement. La réalité, qui nous est montrée dans cette parabole, est que si la position de frère et de prochain est fixe, donc facile à déterminer, c'est en réalité celle d'ennemi qui est la plus fluctuante.

Les deux premières positions sont définies par un état de fait. Ton frère est celui qui a donné sa vie à Jésus, ton prochain c'est celui qui ne l'a pas fait.

Ton ennemi peut faire partie des deux camps.

Finalement, alors que le docteur de la loi voulait tenter de se justifier, il ne fait qu'ajouter à sa propre contradiction et Jésus termine en lui redonnant exactement le même conseil qu'avant sa démonstration : Jésus lui dit: Va, et toi, fais de même.