Le feu étranger et

les marchands du temple.

1 - Le feu étranger.

a) Nadab et Abihu.

b) Le feu étranger.

c) Un problème perpétuel.

d) La déchéance de nationalité.

e) L'alcool.

2 - Koré.

a) La rébellion.

b) La réponse de Moïse.

c) Le feu étranger.

d) La sanction.

e) Conclusion de la révolte de Koré.

3 - Les vendeurs dans le temple.

a) Les années passent ...

b) Comment Jésus initie le parallèle ?

c) Avant la chute.

d) Le feu étranger.

4 - Ce ne sont que des annonces.

5 - Les mutins ne savent pas forcément qu'ils sont mutins.

a) Dans l'église de pierre.

b) Les solliciteurs.

c) Les "oui-mais".

6 - Conclusion.

1 - Le feu étranger.


La volonté d'exercer l'appel de Dieu selon notre propre coeur a toujours existé. Satan en est le premier exemple, et sa méthode reste une valeur sûre. Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas commencer par expliquer la première apparition de cette façon de faire. Pour une fois, elle se comprend mieux en en regardant certaines des fois suivantes.


a) Nadab et Abihu.

La première et également la plus évidente :

  • Lévitique 10.1-3 : Les fils d'Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brasier, y mirent du feu, et posèrent du parfum dessus; ils apportèrent devant l'Éternel du feu étranger, ce qu'il ne leur avait point ordonné. Alors le feu sortit de devant l'Éternel, et les consuma: ils moururent devant l'Éternel. Moïse dit à Aaron: C'est ce que l'Éternel a déclaré, lorsqu'il a dit: Je serai sanctifié par ceux qui s'approchent de moi, et je serai glorifié en présence de tout le peuple. Aaron garda le silence.

On connaît probablement tous ce passage. Ce que l'on a moins en tête c'est le contexte dans lequel il se déroule.

Lorsque Moïse a été appelé à rejoindre l'Eternel sur la montagne, Nadab, Abihu et 70 anciens d'Israël ont été autorisés à les accompagner sur une petite partie du chemin. Bien qu'ils ne soient pas montés à proprement parler, ils ont au moins passé le cordon de protection qui formait la séparation entre le peuple et la montagne.

C'était déjà un énorme honneur qui leur était fait. En face d'eux, plusieurs millions de personnes les regardaient franchir une limite que eux n'avaient pas le droit de franchir. Il faut garder à l'esprit qu'à ce moment précis, la loi n'est pas encore donnée, Moïse ne la recevra que dans les semaines suivantes. Il en résulte que les personnes qui sont autorisées à traverser cette séparation n'ont pas les fondements techniques de la loi sur lesquels se reposer. Ils sont des représentants moraux et non légaux. Ils sont censés avoir la stature et non la connaissance.

Moïse va revenir avec la loi, les ordonnances, et dans les temps qui suivront, se construira le tabernacle, dont le service n'est pas encore correctement défini. Le livre du Lévitique se passe après la construction de ce dernier, et Dieu expose les différents sacrifices qui devront prendre lieu. Cela signifie également que pour les juifs ce sont des choses nouvelles, tout comme l'était la loi écrite pour eux qui avaient une forte tradition orale. Les sept premiers chapitres de ce livre seront une liste des différentes règles à respecter. Le huitième chapitre consiste en la sanctification des sacrificateurs.

  • Lévitique 8.28 : Puis Moïse les ôta de leurs mains, et il les brûla sur l'autel, par-dessus l'holocauste: ce fut le sacrifice de consécration, ce fut un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel.
  • Lévitique 8.30 : Moïse prit de l'huile d'onction et du sang qui était sur l'autel; il en fit l'aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur les fils d'Aaron et sur leurs vêtements; et il sanctifia Aaron et ses vêtements, les fils d'Aaron et leurs vêtements avec lui.

Cette consécration va durer 7 jours. Le huitième jour sera le jour de l'expiation pour le peuple (chapitre 9). Ce jour d'expiation se terminera dans les termes suivants :

  • Lévitique 9.23-24 : Moïse et Aaron entrèrent dans la tente d'assignation. Lorsqu'ils en sortirent, ils bénirent le peuple. Et la gloire de l'Éternel apparut à tout le peuple. Le feu sortit de devant l'Éternel, et consuma sur l'autel l'holocauste et les graisses. Tout le peuple le vit; et ils poussèrent des cris de joie, et se jetèrent sur leur face

C'est alors seulement que Nadab et Abihu vont toucher à la sainteté de Dieu. Bien qu'élevés à une place statutairement enviable, ils ne sont pas différents du peuple en ce qu'ils ne sont que les témoins de ce qui se passe. Personne ne sait ce qui s'est déroulé dans la tente d'assignation entre Dieu, Moïse et Aaron. Même le livre du Lévitique ne fait que nous dire qu'ils sont entrés dans la tente et passe de suite au fait qu'ils en ressortent et bénissent le peuple. Il s'ensuit l'apparition de la gloire de Dieu à tout le peuple, le feu de Dieu qui consume l'holocauste et les graisses sur l'autel. Finalement, le peuple exprime sa joie et se prosterne devant Dieu.


b) Le feu étranger.

Nadab et Abihu vont alors essayer de reproduire charnellement ce qui était de toute évidence purement divin. Pour ce faire, ils vont aller dans la tente d'assignation faire ce qui ne leur était pas permis. Ils vont essayer de tromper Dieu, ne comprenant pas que le feu lui-même a de l'importance. Le feu de Dieu est dangereux, et le seul moyen d'en être protégé, c'est que ce soit le même au commencement et à la fin.

Lorsque l'on regarde concrètement ce qui se passe, on réalise que les deux frères essayent de contourner la loi de Dieu pour obtenir ce qu'ils désirent. Ils pourraient simplement ouvrir le voile de séparation et regarder derrière, mais ils savent que c'est interdit, alors ils essayent de reproduire ce qui est censé le permettre. Moïse pouvait franchir ce voile à volonté, et Aaron le pouvait une fois l'an, pour faire l'expiation, et cette fois-là vient justement d'avoir lieu.

Le texte ne nous dit pas qu'ils ont présenté un parfum étranger, mais un feu étranger. Le parfum c'est le symbole de la prière, le feu celui de l'Esprit. La partie humaine était faite selon les règles, mais pas la partie spirituelle. Le fond et la forme n'étaient pas compatibles.


c) Un problème perpétuel.

C'est exactement ce qui se passe également de nos jours. On essaye de conformer les apparences sans chercher la conformité du fond. On regarde les deux frères avec tristesse, mais on refuse d'admettre que le monde croyant n'est pas composé de Moïse et d'Aaron, mais de Nadab et d'Abihu. Il y a tant d'assemblées qui appellent en boucle le feu de Dieu à la moindre occasion, ne se rendant pas compte qu'ils devraient bénir Dieu de ne pas l'envoyer, parce qu'il ne consumerait pas que leurs péchés.

Moïse et Aaron n'ont pas cherché à ce que le feu de Dieu consume quoi que ce soit. Tout ce qu'ils ont fait, c'est de présenter les parfums selon la volonté de Dieu, tout le reste était totalement indépendant de leur volonté. La gloire de Dieu apparaissant devant tous, le feu de Dieu consumant l'offrande, et le peuple se prosternant devant Dieu ne sont que la conséquence de la grâce de Dieu. Tout ce que Moïse et Aaron ont recherché, c'est à faire les choses comme leur Dieu les leur a prescrite, le reste découle de l'approbation de Dieu.

Nadab et Abihu ont fait exactement l'inverse, ils ont voulu les conséquences et ont négligé les causes. Ils ont cru qu'un décorum pouvait suffire. Ils ont cru qu'ils faisaient partie de l'histoire globale alors que leur histoire aurait dû se limiter à présenter les parfums. Cette désynchronisation est une erreur permanente des croyants, elle est la source de bien des incompréhensions dans le déroulement des évènements de la fin des temps. Lorsque l'on regarde des évènements, on a tendance à les considérer de leur début à leur fin. Lorsque l'on compare deux suites d'évènements, on a tendance à les situer l'une par rapport à l'autre. Par exemple, parce que cela va aider à comprendre, lorsqu'on regarde le plan de Dieu dans la fin des temps et qu'on regarde le plan de satan, on a souvent du mal à comprendre que ce soient simplement deux plans différents, qui se déroulent selon des lignes temporelles différentes. Le fait que certains évènements se retrouvent dans les deux plans nous fait faussement croire que les plans se terminent simultanément alors que le seul déroulement important, c'est celui de Dieu, le reste n'est qu'informatif et humain.

De la même manière, concernant Nadab et Abihu, notre erreur est souvent de regarder ce que fait Dieu et de considérer que, si nous sommes inclus dans son plan, alors nous y sommes obligatoirement inclus du début à la fin. Moïse et Aaron avaient compris que si la volonté de Dieu était d'apparaître devant le peuple, la part qui leur était échue se limitait à ce qui se passait avant. Ils n'avaient pas d'autres parts dans la suite que celle de la foi en ce que Dieu est Dieu. Moïse et Aaron ont accompli la tâche du jour dans l'obéissance, le reste était une grâce de Dieu dont ils bénéficiaient.

Nadab et Abihu ont recherché la grâce plus que l'obéissance, allant jusqu'à désobéir pour l'obtenir. Aussi, on peut les pointer du doigt autant que nous voulons, cela ne changera pas que c'est exactement ce qu'une part importante des croyants actuels fait. Utiliser la grâce pour justifier la désobéissance. La grâce n'est pas une excuse pour le pécher, c'est une couverture qui nous permet de continuer notre progression malgré nos imperfections.


d) La déchéance de nationalité.

Je disais que, de nos jours, une bonne part des croyants place la grâce au-dessus de l'obéissance, ce que Nadab et Abihu ont fait. Il convient alors de comprendre que la Parole de Dieu nous donne la conséquence de ce qu'ils ont fait. Tout le monde pensera au fait qu'ils aient été eux-mêmes consumés, mais cela va bien au-delà.

  • Lévitique 10.6 : Moïse dit à Aaron, à Éléazar et à Ithamar, fils d'Aaron: Vous ne découvrirez point vos têtes, et vous ne déchirerez point vos vêtements, de peur que vous ne mouriez, et que l'Éternel ne s'irrite contre toute l'assemblée. Laissez vos frères, toute la maison d'Israël, pleurer sur l'embrasement que l'Éternel a allumé

Dans ce verset, ce qui compte c'est la précision que Moïse fait concernant le deuil qui va s'ensuivre. Les mots qu'il utilise, parlant à Eléazar et Ithamar, paraissent fort, mais le sens qu'ils véhiculent est primordial : Laissez vos frères, toute la maison d'Israël, pleurer sur l'embrasement que l'Éternel a allumé. Désormais, les frères d'Eléazar et d'Ithamar ne sont plus Nadab et Abihu, c'est : toute la maison d'Israël. Et ça n'est pas la mort des deux aînés que la maison d'Israël doit pleurer, mais : l'embrasement que l'Éternel a allumé. Ca n'est donc pas la mort de Nadab et Abihu qui doit être le sujet des larmes, mais la colère de Dieu. Ca n'est pas les personnes, mais la situation, qui doit parler au coeur du peuple.


e) L'alcool.

La suite directe de ce passage est une nouvelle ordonnance, qui porte la particularité d'être déconnectée des autres. Généralement, les ordonnances sont données par paquet, occupant souvent plusieurs chapitres d'affilée. Dans le cas présent, elle ne concerne que la consommation d'alcool dans le cadre de l'exercice du ministère, et elle est donnée juste après la mort de Nadab et Abihu.

  • Lévitique 10.9-10 : Tu ne boiras ni vin, ni boisson enivrante, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente d'assignation, de peur que vous ne mouriez: ce sera une loi perpétuelle parmi vos descendants, afin que vous puissiez distinguer ce qui est saint de ce qui est profane, ce qui est impur de ce qui est pur,

Cela semble indiquer que Nadab et Abihu avaient bu et que cela avait altéré leur capacité de discernement.

Sachant que nous sommes tous devenus sacrificateurs et que notre corps est le temple de Dieu, cela pose une évidence que certains vont regarder avec regret. Nous ne sommes pas censés boire d'alcool. Précisons cependant que ça n'est pas le fait de boire de l'alcool qui provoquerait l'affirmation du verset 9de peur que vous ne mouriez, c'est le fait de perdre le sens commun qui pourrait nous faire commettre l'irréparable. Jésus nous disait dans l'évangile de Matthieu que : l'esprit est bien disposé, mais la chair est faible (Matthieu 26.41). Si notre volonté est amoindrie par l'alcool, la balance sera tout simplement encore plus en notre défaveur.

2 - Koré.


a) La rébellion.

Si l'exemple de Nadab et Abihu est plus connu, il y a une autre situation où la même chose se passe, une fois de plus motivée par la volonté de ne pas se tenir à sa place, doublée de la certitude que la place des autres est plus en adéquation avec nos capacités qu'avec les leurs.

  • Nombres 16.1-3 :  Koré, fils de Jitsehar, fils de Kehath, fils de Lévi, se révolta avec Dathan et Abiram, fils d'Éliab, et On, fils de Péleth, tous trois fils de Ruben. Ils se soulevèrent contre Moïse, avec deux cent cinquante hommes des enfants d'Israël, des principaux de l'assemblée, de ceux que l'on convoquait à l'assemblée, et qui étaient des gens de renom. Ils s'assemblèrent contre Moïse et Aaron, et leur dirent: C'en est assez! car toute l'assemblée, tous sont saints, et l'Éternel est au milieu d'eux. Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l'assemblée de l'Éternel?

Ces trois versets sont impressionnants. Les déclarations sont une suite de mensonges. Avant cela, cependant, il y a la présentation des mutins. Un descendant de Lévi, accompagné de trois descendants de Ruben. En d'autres termes, une personne portant le sacerdoce, et trois de la tribu déchue de la primauté de la descendance, Ruben ayant perdu son droit d'ainesse. Ce sont donc essentiellement des personnes qui considèrent qu'elles ont un droit légitime de diriger. En outre, elles s'opposent à Moïse et Aaron, qui sont de la tribu de Levi, ce qui est le pendant de la revendication de Koré, et réagissent à la présence de Josué dans la tente d'assignation aux côtés de Moïse. Josué étant Ephraïmite, la tribu qui a reçu la prééminence sur les fils de Jacob en lieu et place de Ruben.

Cette rébellion a mis du temps à prendre forme, 250 des principaux de l'assemblée se sont joint à eux, cela signifie des quantités de murmures, de discussions dans le secret, et la recherche du moment favorable pour frapper un grand coup et s'accaparer la possession du peuple.

Ce sont donc ceux qui s'estiment légitimes qui s'opposent à ceux qui le sont.

Les mensonges dont je parlais sont exactement ceux qui se propagent encore de nos jours :

  • C'en est assez! : marque le fait que les mutins ont décidé de couper court à ce qui se faisait auparavant. Autrement dit, Koré en a marre de se faire taper sur les doigts à chaque fois qu'il fait quelque chose de travers.
  • car toute l'assemblée, tous sont saints : Ca c'est la partie la plus amusante. Ils mettent en avant la sainteté de tout le peuple pour justifier de ce qu'ils réclament pour eux. En disant que tout le peuple est saint, ils signifient en réalité le fait qu'ils le sont également eux-mêmes. Par ailleurs, c'est faux, tous ne sont pas saints. Le sacrifice d'expiation annuel en étant la preuve. Ce sacrifice ne rend pas saint pour une année, il couvre les fautes de l'année passée, quant à la sanctification du souverain sacrificateur, elle n'est pas la même que celle du peuple, c'est un rituel à part, montrant également que les exigences de sainteté de l'un et des autres ne sont pas identiques. Pour finir, Koré essaye de placer sur un même plan Moïse, qui est entré dans la nuée, et le peuple qui a refusé d'écouter Dieu et qui, au moment même où Moïse et Josué étaient dans la nuée, se réjouissait devant le veau d'or. Il essaye de créer un entre-deux dans lequel il place tout le monde pour justifier de la ressemblance spirituelle des uns et des autres, et il utilise pour ce faire un argument des plus fallacieux qui est son point suivant.
  • et l'Éternel est au milieu d'eux : Koré essaye de faire croire que la présence de Dieu au milieu de tous serait la marque de son approbation envers le peuple, oubliant que les sacrifices sont une fois de plus la preuve de la fausseté de ses déclarations, mais il omet les différentes désobéissances qui ont été sanctionnées. 
  • Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l'assemblée de l'Éternel? : Une fois qu'il a mis tout le monde dans le même sac, il peut alors à loisir conspuer ceux qui de toute évidence ne sont pas dans ce sac en les accusant d'en être sorti par leurs propres forces. Chose que Koré et ses comparses sont justement en train d'essayer de faire.

Cette même logique est continuellement utilisée dans les assemblées de nos jours. Les rebelles essayent d'uniformiser la vision de ce qu'ils veulent pervertir afin de couper ce qui dépasse, parce qu'ils savent au fond d'eux-mêmes que ce qui dépasse marque la différence entre ce qu'ils sont et ce qu'ils prétendent être. Le changement de référant est permanent et si l'ignorance et le manque de réflexion peut parfois le justifier, dans de nombreux cas, c'est purement volontaire. L'un des exemples les plus parlant est le fait de mettre sur le même plan le fait d'être serviteur de Dieu et d'être enfants de Dieu, prétextant que les serviteurs sont des enfants de Dieu. Ils utilisent une vérité pour en tirer une déduction erronée. C'est calquer le "faire" et l'"être". Koré a réduit tout le peuple à son appartenance à Israël, tout comme certains réduisent l'Eglise de Dieu à sa filiation spirituelle divine. La réduction est possible, le problème est quelle est utilisée dans le but d'uniformiser pour prétendre que sur tous les autres plans, l'équivalence existe également. Ainsi, on réduit dans un premier temps les croyants au salut qui est le même pour tous, et une fois que c'est fait, ces personnes en concluent que tous bénéficient des mêmes principes bibliques indifféremment. Il n'y a dès lors plus de limitation dans les fonctions puisque ces 'croyants' rattachent cette compréhension au fait qu'il n'y en ait pas dans le salut. Dès lors, des personnes qui ne comprennent rien à la Parole de Dieu, se servent d'elle pour justifier ce qu'elles ont dans le coeur et se construisent un royaume bien à eux, oubliant qu'il n'en existe que deux, celui de Dieu et celui de satan. Le parallèle ne saute pas forcément aux yeux avec les assemblées actuelles pour une raison aussi simple que tragique. Nous en sommes depuis longtemps à avoir laissé Koré prendre le contrôle.

Finalement, Koré accusera Moïse et Aaron de ne pas appartenir à Dieu et d'être en opposition avec sa volonté. C'est de cela qu'il parle lorsqu'il les accuse de s'élever : au-dessus de l'assemblée de l'Éternel. Après avoir réduit tout le monde, Dieu inclus, il pointe du doigt ceux qui sont différents, les accusant d'être ennemis de Dieu puisqu'ils ne feraient plus partie de l'assemblée de l'Eternel. Ils marchent en dehors du chemin et accusent ceux qui ne les suivent pas de ne pas faire partie du peuple de Dieu.


b) La réponse de Moïse.

Elle représente la réponse parfaite. Humainement, accusé de telles inepties, nous aurions tendance à vouloir nous justifier. Moïse choisira de ne répondre à rien de ce qui vient d'être dit, mais plutôt de s'en remettre au jugement de Dieu. Il ne craint rien, parce qu'il se sait droit devant Dieu. En outre, il n'occupe pas cette place parce qu'il la voulait, mais parce que Dieu le lui a demandé. Il n'est pas dans la crainte de perdre une position sociale qu'il n'a pas demandée.

Le rapport avec le feu étranger se trouve dans la suite de ce qui se passe.

  • Nombres 16.6-10 : Faites ceci. Prenez des brasiers, Koré et toute sa troupe. Demain, mettez-y du feu, et posez-y du parfum devant l'Éternel; celui que l'Éternel choisira, c'est celui-là qui sera saint. C'en est assez, enfants de Lévi! Moïse dit à Koré: Écoutez donc, enfants de Lévi: Est-ce trop peu pour vous que le Dieu d'Israël vous ait choisis dans l'assemblée d'Israël, en vous faisant approcher de lui, afin que vous soyez employés au service du tabernacle de l'Éternel, et que vous vous présentiez devant l'assemblée pour la servir? Il vous a fait approcher de lui, toi, et tous tes frères, les enfants de Lévi, et vous voulez encore le sacerdoce! C'est à cause de cela que toi et toute ta troupe, vous vous assemblez contre l'Éternel! car qui est Aaron, pour que vous murmuriez contre lui

Ce qui est le plus marquant dans ce passage, ce sont les derniers mots du verset 10car qui est Aaron, pour que vous murmuriez contre lui. Bien que Lévite, Moïse ne s'identifie presque plus comme tel. Il est autant Kéhatite que son frère Aaron ou que Koré, pourtant, alors qu'il parle, ses paroles s'adressent aux 'enfants de Lévi', en s'en excluant. Lorsqu'il finit son discours, il définit les murmures comme ciblant Aaron, et non lui. Il a conscience de la particularité de sa position.

C'est pour cela également que le choix de Dieu sera celui des brasiers agréés, symbole de la fonction de sacrificateur. Ce qu'il faut comprendre ici, si l'on veut correctement faire le parallèle avec notre époque, c'est qu'une fausse compréhension s'est souvent glissé dans la tête des croyants. On nous dit souvent qu'Israël est l'image de l'église, mais c'est particulièrement limitatif de voir les choses de la sorte. Si des parallèles existent, en réalité, Israël dans le désert représente souvent le monde bien plus qu'il ne représente l'Eglise de Jésus. Dans cette représentation, la tribu de Lévi représente l'Eglise et le peuple représente les païens. Le souverain sacrificateur représentant évidemment Jésus.

Lorsqu'on regarde les choses sous cet angle, on a exactement la représentation de la situation actuelle. Le monde veut remplacer Jésus par quelqu'un à sa ressemblance, il s'infiltre dans le corps de Christ dans le seul but de le renverser. Et il le fait par l'entremise de serviteurs corrompus qui ont pactisé avec la notoriété. Ces serviteurs prêchent un message prônant la mollesse, où la sanctification n'a plus de sens parce que nous serions tous acceptés comme nous sommes, et ils se réfugient sous une grâce pervertie qui leur sert de paratonnerre.


c) Le feu étranger.

Contrairement aux fils d'Aaron, Nadab et Abihu, qui ont présenté le feu étranger selon leur volonté alcoolisée, nous avons avec la révolte de Koré une légère différence. Cette fois-ci, les mutins se sont présentés parce qu'ils veulent présenter du feu étranger, c'est-à-dire qu'ils veulent choisir qui exerce le sacerdoce. Ils veulent définir selon leur propre coeur, qui sera le souverain sacrificateur, image, dans le tabernacle, du souverain sacrificateur céleste qui est Jésus. Ils veulent donc un antéchrist, selon ce qui nous est annoncé dans le livre de l'Apocalypse, où on nous précise bien que ce sont les hommes qui en définissent l'image :

  • Apocalypse 13.14-15 : Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l'épée et qui vivait. Et il lui fut donné d'animer l'image de la bête, afin que l'image de la bête parlât, et qu'elle fît que tous ceux qui n'adoreraient pas l'image de la bête fussent tués.

Ces personnes ont la même chose que Nadab et Abihu dans leur coeur. La seule réelle différence tient dans le fait que les deux frères n'avaient plus le contrôle total de leurs actions, alors que les 250 agissent en pleine possession de leurs moyens. C'est pour cela que, si l'on regarde bien, dans les faits ce ne sont pas eux qui ont présenté du feu, c'est bien Dieu qui leur dit de le faire. C'est la même chose qu'avec Balaam, ce dernier avait déjà décidé dans son coeur d'aller dans le sens de Balaak, alors Dieu lui dit de l'accompagner, non pas parce qu'il lui donne son accord, mais parce qu'il prend acte de la décision de Balaam. Ici c'est donc la même chose qui se passe avec les 250 mutins. Dieu leur dit de présenter les parfums, non pas parce qu'il les autorise à le faire, mais parce qu'il prend acte de leur décision de le faire. Cela nous aide à mieux comprendre une des raisons pour lesquelles Jude rapproche ces pratiques dans son épitre : Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l'égarement de Balaam, ils se sont perdus par la révolte de Coré (Jude 1.11).

Dieu demande donc aux 250 rebelles d'aller au bout de ce qu'ils ont déjà décidé :

  • Nombres 16.17-19 : Prenez chacun votre brasier, mettez-y du parfum, et présentez devant l'Éternel chacun votre brasier: il y aura deux cent cinquante brasiers; toi et Aaron, vous prendrez aussi chacun votre brasier. Ils prirent chacun leur brasier, y mirent du feu et y posèrent du parfum, et ils se tinrent à l'entrée de la tente d'assignation, avec Moïse et Aaron. Et Koré convoqua toute l'assemblée contre Moïse et Aaron, à l'entrée de la tente d'assignation. Alors la gloire de l'Éternel apparut à toute l'assemblée.

Chacun d'entre eux sait ce qui est arrivé aux deux fils d'Aaron, et ça ne les empêche pas de vouloir faire la même chose. La raison tient dans la différence des méthodes. 

Ils donnent à un ordre la forme d'une demande pour essayer de se justifier.

Ils pensent que le nombre aura la force de la conviction.

Ils pensent que Dieu pliera devant le nombre, ne comprenant pas que Dieu n'a pas besoin d'eux, mais que c'est eux qui ont besoin de lui. Peu importe les limites que nous donnons à Dieu, il fait ce qu'il veut, et les limites que nous lui prêtons ne sont que des preuves de notre incompréhension de sa grandeur. Dieu aurait pu tout recommencer avec Moïse sans que cela ne contredise en rien sa Parole :

  • Exode 32.10 : Maintenant laisse-moi; ma colère va s'enflammer contre eux, et je les consumerai; mais je ferai de toi une grande nation.

Les mutins pensent avoir du poids face à Dieu et que leurs décisions seront prisent en compte. Ils ne comprennent pas que Moïse et Aaron ne font pas ce qu'ils veulent, ils sont soumis à Dieu. Eux voient le clinquant et veulent se l'approprier. Ils voient la lumière et veulent dérober l'ampoule. Dans leur tête, Dieu est leur serviteur, et Moïse et Aaron le contrôle pour diriger le peuple selon leur propre volonté. Moïse l'a parfaitement compris, c'est pour cela qu'il leur dira : A ceci vous connaîtrez que l'Éternel m'a envoyé pour faire toutes ces choses, et que je n'agis pas de moi-même (Nombres 16.28). Les mutins ont oublié la sainteté de Dieu. Si l'on perd de vue cette donnée, alors nous aussi nous toucherons l'arche, comme l'a fait Uzza (1 Chroniques 13.9-10). Dieu est au-delà de nos pensées, il ne nous appartient pas de comprendre, mais d'obéir, ça n'est qu'une grâce qu'il nous fait de nous autoriser à comprendre certaines choses.


d) La sanction.

Les 250 rebelles se trouvent devant la tente, les brasiers à la main. Chacun d'entre eux a reçu son héritage dans sa tribu, mais voilà qu'ils veulent aussi l'héritage de Levi, le sacerdoce, sans pour autant se dépouiller de la contrepartie qu'ils ont reçue. Ils veulent le beurre et l'argent du beurre.

Fort de la pensée qu'il a pu imposer sa volonté à Dieu, Koré convoque toute l'assemblée devant la tente d'assignation. A chaque fois que Moïse convoquera l'assemblée, ce sera toujours selon la demande de Dieu et pour Dieu. Ici, Koré décide de sa propre initiative de le faire. Il utilise sa position pour décider ce que Dieu seul est en position de décider. C'est Dieu qui convoque son peuple, et personne d'autre. La perversion du Kéhatite va encore plus loin, il ne convoque pas le peuple "pour", mais "contre", tout comme nous ne devons prier que "pour", et jamais "contre".

  • Nombres 16.19Et Koré convoqua toute l'assemblée contre Moïse et Aaron.

Dans toute la chaîne de décisions prises par Koré, Dieu est le seul élément qui n'ait aucune importance. Il ne se contente pas de vouloir le sacerdoce, il exige également qu'Aaron le perde. Il veut le pouvoir et ne surtout pas le partager. Il prend les décisions à la place de Dieu et fait ce qu'il reproche aux serviteurs de Dieu. Il ne veut pas la place de Moïse, puisque Moïse n'a pas le sacerdoce, il veut simplement que Moïse disparaisse du tableau, ne disant pas ce qu'il en ferait s'il obtenait gain de cause.

La première sanction tombe sur Koré et ses gens :

  • Nombres 16.29-33 : Si ces gens meurent comme tous les hommes meurent, s'ils subissent le sort commun à tous les hommes, ce n'est pas l'Éternel qui m'a envoyé; mais si l'Éternel fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche pour les engloutir avec tout ce qui leur appartient, et qu'ils descendent vivants dans le séjour des morts, vous saurez alors que ces gens ont méprisé l'Éternel. Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, la terre qui était sous eux se fendit. La terre ouvrit sa bouche, et les engloutit, eux et leurs maisons, avec tous les gens de Koré et tous leurs biens. Ils descendirent vivants dans le séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait; la terre les recouvrit, et ils disparurent au milieu de l'assemblée.

Il s'ensuit une panique parmi le peuple, terrifié à l'idée d'être associé à ceux qui viennent de recevoir une sanction aussi impressionnante que terrifiante. J'imagine la frayeur des 250 mutins qui ne sont pas encore morts, mais qui doivent bien comprendre à cet instant qu'ils sont les suivants.

  • Nombres 16.35 : Un feu sortit d'auprès de l'Éternel, et consuma les deux cent cinquante hommes qui offraient le parfum.

Ca y est, Nadab et Abihu se sentent moins seuls.


e) Conclusion de la révolte de Koré.

Cette révolte est simplement la version plus structurée de celle de Nadab et Abihu. Devant la première conclusion, Koré a mis du temps à soulever du monde, à trouver de quoi se donner du poids afin d'imposer sa volonté à Dieu, oubliant que Dieu n'a aucun besoin de lui. Dieu est parmi son peuple parce qu'il en a envie, pas parce qu'il en a besoin. Il en va de même de nos jours, et comprendre à quel point Dieu n'a pas besoin de nous est une force pour les croyants. C'est comprendre que tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il fait et tout ce qu'il continuera à faire, il ne le fait pas par obligation, mais uniquement parce qu'il l'a décidé. Tout est issu de sa grâce, et perdre cela de vue, c'est sortir de sa grâce pour entrer dans sa miséricorde, dernière étape avant d'entrer en jugement.

Cette histoire de Koré ne s'arrête cependant pas là. Le feu était étranger, et c'est pour cela qu'il a fallu le répandre au loin, par contre, les brasiers étaient sanctifiés, et ne devaient pas être rejeté (Nombres 16.37). Au lieu de cela, ils ont été fondus en lames d'airain et utilisés pour couvrir l'autel des sacrifices. Non pas que l'autel en avait besoin, mais Dieu savait que nous nous l'aurions. C'est pour qu'ils servent de souvenir aux enfants d'Israël (Nombres 16.38) qu'ils ont été placés ici. C'est donc pour nous témoigner de l'importance du sacrifice et de la personne de Jésus, afin qu'à chaque fois que nous regarderons à ce que Jésus a fait nous nous rappelions de ne pas détourner ce qu'il nous a commandé.

Tristement, dans l'époque que nous vivons, les mutins sont bien plus de 250, ils sont majoritaires, et pour beaucoup d'entre eux, ils ne s'en rendent pas compte.

3 - Les vendeurs dans le temple.


a) Les années passent ...

Les années ont passé, et le tabernacle est devenu le temple, mais Dieu n'a pas changé, et, malheureusement, les hommes non plus. Une fois de plus, cet endroit, qui sert de lieu de rencontre entre le peuple et Dieu est devenu l'objet de convoitise. Ceux qui viennent ici ont une forte tendance à penser que Dieu devrait avoir la première place. Ca fait qu'ils ne sont pas forcément très regardants à la dépense pour se mettre en paix avec lui.

Aussi, alors que Jésus vient pour la première fois à Jérusalem durant son ministère, sa première étape est pour le temple. Comme on pouvait s'y attendre, une réaction allait s'ensuivre. Il va y trouver les vendeurs de tous les animaux qui servaient aux sacrifices :

  • Jean 2.14 : Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis.

L'intérieur du temple étant un rectangle de 10 coudées sur 30, cela représente environ 61 m². Lorsqu'il nous est fait mention du temple dans le passage, on parle en réalité de toute la zone qui l'entoure et qui est à l'intérieur du pourtour du parvis. Les vendeurs et les changeurs s'étaient installés, probablement sous les parties couvertes qui faisaient le tour de la surface du parvis extérieur, étant donné que les sacrifices se faisaient devant. Ainsi, les voyageurs trouvaient sur place tout ce dont ils avaient humainement besoin pour se calmer la conscience.

On relève souvent ce passage, sans aller trop profondément, parce que ça n'est pas forcément très bien vu des masses, et comme ce sont désormais elles qui dirigent ...


b) Comment Jésus initie le parallèle ?

On pourrait passer sur cet exemple sans se rendre compte du lien qu'il y a avec le feu étranger. C'est pourquoi Jésus met la chose en avant en un verset :

  • Matthieu 21.13 : Et il leur dit: Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs.
  • Marc 11.17 : Et il enseignait et disait: N'est-il pas écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs.

On réalise, à travers ce verset, qu'en premier lieu, Nadab et Abihu, puis, Koré, Datham, Abiram, On et leurs 250 comparses, n'ont pas revendiqué les sacrifices, qui sont plus salissants, mais uniquement la présentation des parfums, plus glamour. Pourtant, chacun a contesté la position d'Aaron, qui était justement le souverain sacrificateur et donc en charge de superviser cette tâche, mais un seul pouvait l'occuper. Ils sont allés directement vers l'autel des parfums, qui est justement le centre d'intérêt de Jésus. Signe que, malgré leur éloignement, les rebelles du Pentateuque étaient plus proches de Dieu que ceux de l'époque de Jésus.

L'affirmation de Jésus doit se comprendre dans la chronologie qui va mener à sa déclaration de Jean 2.19-21 : Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent: Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras! Mais il parlait du temple de son corps. Parce que ce qu'il dit ici inclut des notions impossibles pour l'époque juive traditionaliste. En effet, lorsqu'il parle d'une : maison de prière pour toutes les nations, il est nécessairement en train de faire le lien avec ce qu'il est venu faire en chair. Parce que le temple n'est pas pour toutes les nations, mais pour les juifs, et ça ne se limite pas à être une maison de prière, mais également de sacrifice. Or Jésus prend en compte la volonté spirituelle au-delà de la volonté charnelle, et le but du temple a toujours été que Jésus soit le sacrifice qui en permette l'entrée, sorte de checkpoint pour que chacun, indépendamment de son origine charnelle, donc venant de toutes les nations, puisse y renouer avec le Père, par la prière que représente l'autel des parfums, objet de convoitise de toutes les époques.

La prière a une aura de spiritualité que le sacrifice n'a pas. De nos jours, celui qui se sépare d'une chose, et donc qui la sacrifie pour se mettre en règle avec Dieu est souvent regardé avec mépris, parce que notre génération à tendance à porter son attention sur la chose abandonnée plutôt que sur la foi et l'obéissance exprimées par celui qui se sépare de la chose. Les pensées seront souvent de l'ordre de "s'il n'avait pas cette faute, il n'aurait pas besoin de s'en séparer". Ainsi, celui qui se sépare de ce qui, dans la vie qu'il menait, avait un grand prix, par soumission à Dieu, est regardé avec condescendance, alors que celui qui prie est regardé avec respect et parfois admiration. Pourtant, celui qui a fait une chose difficile c'est celui qui met sa vie en règle. C'est l'image qui nous est transmise dans l'histoire du pharisien et du publicain dans Luc 18.10-14.

La prière est une chose facile à simuler dans le but d'obtenir l'approbation de la masse qui n'éprouve rien, raison pour laquelle, à chaque époque, c'est la présentation des parfums qui est convoitée.

De nos jours les choses se passent de la même manière, les places convoitées sont toujours celles en vue et qui paraissent 'moins salissantes". Quand elles sont finalement ravies, les mutins modernes ne font que remplacer le clinquant et ne se soumettent pas au travail de l'ombre.

L'autel des parfums a toujours été le symbole de la prière, c'est donc le lien qu'il fallait pour comprendre que nous sommes dans la même situation, mais à des moments différents. Non pas différents dans le temps d'un point de vue générale, mais dans le déroulement du renversement des règles établies par Dieu. On a le tort de penser que le temple du temps de Jésus était le temple de Dieu, peu importe la manière dont on l'appelait, c'était le temple d'Hérode, établi par une image de l'antéchrist qui a tenté de tuer Jésus, le Roi des rois, pour se faire roi à sa place sur un temple corrompu fait à son image et dans lequel l'arche de l'alliance ne se trouvait pas.


c) Avant la chute.

Dans la situation présente, Jésus nous donne la raison de sa colère. On aurait pu penser que fournir aux pèlerins de quoi obtenir l'animal dont ils ont besoin pour leurs offrandes serait une bonne chose, mais, de toute évidence, la réaction de Jésus nous prouve le contraire. Il y a deux problèmes.

Le premier est issu d'un oubli des vendeurs. Dieu est saint, et ils semblent ne plus prendre cela en compte. En passant l'entrée du parvis, vous étiez supposés entrer dans un lieu à la gloire du Dieu d'Israël, et vous tombiez sur des échoppes bovines. Des sacrifices "agréables à Dieu". Bien que cela puisse sembler graveleux, soyons réalistes, allez à n'importe quelle foire bovine et vous constaterez que vous n'avez aucun moyen d'empêcher un bœuf de faire ses besoins lorsqu'il en a envie. Là, nous sommes sur le parvis du temple de Dieu et vous avez un parterre de bœufs et de brebis. Ca bêle, ça meugle à tout-va, à l'endroit même où, lors de la première construction du temple, aucun bruit ne devait être entendu. Et ce ne sont pas même des animaux sacrificiels, mais uniquement des produits placés en tête de gondole sur les étagères de marchands qui ne recherchent que leur profit, ce qui amène au deuxième problème.

Le deuxième est donc que ces vendeurs étaient là, non pas pour aider les pèlerins, mais pour profiter d'eux. Leur but était de s'enrichir sur le dos de leurs frères. Ils se faisaient donc de l'argent sur les sacrifices qui devaient se faire à Dieu. Raison pour laquelle Jésus affirme qu'ils en ont fait une caverne de voleurs.

Le temple était devenu un commerce, on vendait la sainteté de Dieu au plus offrant. Ce qui avait permis cette situation réside dans le fait que les religieux avaient déjà abandonné Dieu depuis longtemps. Tout donne l'apparence de la sainteté, mais Dieu n'est plus présent. Alors que Moïse et Aaron étaient du côté de Dieu, cette fois-ci, la situation non seulement ne choque pas les principaux sacrificateurs, mais la seule chose qu'ils soient encore capables de faire, c'est de s'indigner de voir les malades guéris.

  • Matthieu 21.14-15 : Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit. Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des choses merveilleuses qu'il avait faites.

Le temple d'Hérode, c'est ce qui reste quand Dieu s'en va. Un commerce nauséabond qui met un prix sur ce qui est supposément saint. Du pigeon au bœuf, ou du cd de louange au livre de prédications. Il s'ensuivra, dans le même passage que Jésus annoncera la chute de ce temple pour le relèvement de celui de son corps.

  • Jean 2.19-21 : Jésus leur répondit: Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent: Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, en trois jours tu le relèveras! Mais il parlait du temple de son corps.


d) Le feu étranger.

On constate que lorsque le feu étranger est accepté dans le temple de Dieu, le feu de Dieu n'est plus présent. Les offrandes ne sont pas agréées. Jésus sera alors le feu de Dieu dans ce temple, renversant les tables et empêchant de transporter des charges (Marc 11.16). Le zèle qui le dévore (Jean 2.17) est une image étonnante. En grec, "Zèle" se dit "Zelos" et parle d'ardeur. Ce mot vient de "Zeo", qui parle spécifiquement de bouillir, en parlant d'eau. Jésus, qui est l'eau vive, est porté à ébullition par le feu de Dieu dans ce temple qui a rejeté la sainteté de Dieu et souillé ce qui devrait le représenter.

Cette fois-ci, ça n'est plus le feu étranger qui est présenté dans le temple de Dieu, mais le feu de Dieu qui se présente dans le temple d'Hérode.

4 - Ce ne sont que des annonces.


A travers ces exemples, Dieu nous montre ce qui se passe lorsqu'on cesse non seulement de faire ce qu'il dit, mais également ce qu'il finit par advenir lorsqu'on cesse de l'écouter tout court. Bien que ces trois exemples nous révèlent différents moments de la même situation, cela ne se limite pas à ça. Il faut également y voir trois choses différentes qui sont unies par ce que je viens de dire.


Dans le premier exemple, Nadab et Abihu, sont sacrificateurs. Ils sont même héritiers du souverain sacrificateur. Personne n'est placé plus haut dans la sacrificature qu'eux deux, si ça n'est, évidemment, leur père Aaron. Cette première tentative d'usurpation, se fait par les ministères eux-mêmes.

Dans le deuxième exemple, c'est Koré, qui n'a pas la sacrificature. Il est Kéhatite et a donc la charge, comme tous les membres de sa famille, de porter l'arche sur ses épaules. Sa fonction concerne le temple/tabernacle. On pourrait donc le comparer à un diacre de nos jours. Il s'associe avec des descendants de Ruben, anciennement premier-né, mais déchu de sa position pour être monté sur la couche de son père. Tout ce beau monde s'associe avec des membres de l'assemblée qui ont une grande notoriété. C'est donc la rébellion, non pas des ministères, mais des membres de l'église. La chair se rebelle contre l'Esprit, il s'agit bien de la revendication d'un droit charnel sur un droit divin. 

Dans le troisième exemple, le temple n'est plus le temple de Dieu, les serviteurs ne sont plus les serviteurs de Dieu, et le peuple est massivement adorateur d'une image. Cette situation est la conséquence d'une prise de pouvoir du monde.


Nous avons donc la rébellion des serviteurs, ensuite du peuple, et finalement du monde. Dans les trois cas, la rébellion se fait contre Dieu. Le feu étranger représente cela, la transformation de la sainteté de Dieu en une chose d'autant plus abjecte qu'elle s'en donne l'apparence. Comme je le disais, chaque époque a apporté du feu étranger, pas du parfum étranger. La prière est le parfum, et c'est ce qui donne l'apparence, mais ce qui met en elle la puissance, c'est le feu qui vient de Dieu, donc de l'Esprit Saint.

Chaque époque nous en a présenté une version différente, pour que nous en tirions des leçons, chose que, jusque-là, nous n'avons pas fait.

Ce qui compte, ça n'est pas tant la rébellion en elle-même, c'est la réponse qui y est apportée, et une fois de plus, les trois exemples nous montrent trois choses différentes.


Dans le premier exemple, Moïse et Aaron, ne sont pas au courant de ce qui se passe, et le temple est saint. Les mutins sont consumés.

Dans le deuxième exemple, c'est les serviteurs de Dieu qui sont contestés, ils tiennent ferme pour Dieu, les mutins sont consumés.

Dans le troisième exemple, il n'y a plus de serviteurs pour s'opposer au monde, alors Dieu en envoie un pour faire le ménage afin d'en sortir ceux qui le peuvent encore (dans Jean 2.16, il demande aux vendeurs de pigeons, il ne les chasse pas) et en annonce ensuite la destruction ainsi que l'apparition de ce qui sera selon sa volonté et non celle des hommes.

Tant que le temple est saint, Dieu détruira ceux qui veulent le prendre d'assaut, mais lorsque le temple a perdu sa sainteté, Dieu ne le protégera pas, il le détruira.

5 - Les mutins ne savent pas forcément qu'ils sont mutins.


Le titre est étrange, pourtant c'est un fait.

La sainteté de Dieu n'a pas de prix. Nous sommes devenus son temple, il habite en nous. Cela fait que nous devons comprendre les règles qui rythmaient son existence d'une nouvelle manière. Bien que cela puisse paraître anodin dans ce que je viens de dire, il se trouve que le mot clé c'est le mot "prix".

Le feu étranger n'a pas cessé d'exister sous prétexte que le temple d'Hérode a été détruit. Il peut prendre différentes formes, mais il restera toujours la perversion de ce que Dieu demandait. Le feu que Dieu agréé symbolisait son Esprit, cela mettait une couche de sainteté. Il sanctifiait le parfum avant qu'il ne monte à Dieu.


a) Dans l'église de pierre.

Cette notion de sainteté a presque disparu des croyants actuels. Bien entendu, le mot est toujours utilisé, mais il a été dépouillé de son sens. Les prédicateurs prêchent avec légèreté, ne prêchant même plus forcément sur la Parole de Dieu, les chantres poussent la chansonnette devant un public au lieu de réaliser qu'ils se trouvent devant Dieu. Les ministères ne sont pas appelés par Dieu mais par les hommes. Ils ne portent pas la sacrificature de Dieu, mais celle de Jéroboam qui, comme par hasard, lui aussi, présentait les parfums.

  • 1 Rois 12.31-33 : Jéroboam fit une maison de hauts lieux, et il créa des sacrificateurs pris parmi tout le peuple et n'appartenant point aux fils de Lévi. Il établit une fête au huitième mois, le quinzième jour du mois, comme la fête qui se célébrait en Juda, et il offrit des sacrifices sur l'autel. Voici ce qu'il fit à Béthel afin que l'on sacrifiât aux veaux qu'il avait faits. Il plaça à Béthel les prêtres des hauts lieux qu'il avait élevés. Et il monta sur l'autel qu'il avait fait à Béthel, le quinzième jour du huitième mois, mois qu'il avait choisi de son gré. Il fit une fête pour les enfants d'Israël, et il monta sur l'autel pour brûler des parfums.

Dans ces mouvements qui ont oublié la sainteté de Dieu, il suffit de montrer à quel point on a envie de servir et on entrera invariablement dans une suite de formations diverses qui finiront par faire de ces volontaires des serviteurs de l'église. Cette pratique n'est pas nouvelle, et une fois de plus, c'est durant la période de Jéroboam où l'on en fait mention :

  • 1 Rois 13.33 : Après cet événement, Jéroboam ne se détourna point de sa mauvaise voie. Il créa de nouveau des prêtres des hauts lieux pris parmi tout le peuple; quiconque en avait le désir, il le consacrait prêtre des hauts lieux.

Pour ajouter à cela, combien de croyants passent une heure à choisir leurs vêtements pour qu'on dise du bien d'eux, mais ne passent pas cinq minutes en prière avant le culte ?

Et le pire reste à venir, en dehors de la partie de l'édifice où va se dérouler le "culte", vous trouverez presque invariablement les tables des vendeurs. Cds de "louange"; livres "d'enseignements"; livres de "témoignages". Pourquoi en serait-il autrement ? En quoi y aurait-il une différence entre les vendeurs de pigeons et les vendeurs de produits "chrétiens" ? Les deux sont censés être "à la gloire de Dieu" ! Pourtant aucun ne l'est.

Qu'est ce qui pourrait justifier qu'on puisse de nos jours, faire ce que Jésus nous a clairement montré comme étant condamnable il y a 2000 ans ? S'il ne change pas, il semblerait que l'homme non plus.

Les mutins ne savent pas forcément qu'ils sont mutins, parce que l'église n'est plus l'église ; pour la plupart, ils n'ont tout simplement pas d'élément de comparaison, et comme ils n'ouvrent pas la Parole de Dieu, ils se prémunissent de toute compréhension de leur état. Ca n'est pas le temple de Salomon que les chrétiens rebâtissent à chaque fois qu'ils prétendent placer dans un bâtiment ce que Dieu en a fait sortir. Ils rebâtissent le temple d'Hérode, encore et encore. Non seulement Dieu n'y est plus présent, mais quand il va y entrer, ce ne sera pas pour changer le coeur de ceux qui y dorment, mais pour tout renverser et annoncer à nouveau un changement, et ceux qui refuseront ce jour-là, ne s'élèveront tout simplement pas.


b) Les solliciteurs.

Difficile de dire si ce sont les pires, mais, en tous les cas, voici ce qu'ils sont .

Lorsque Dieu donne quelque chose à une personne, il y a deux raisons possibles, soit c'est quelque chose qui lui est personnel, soit c'est quelque chose qui doit être partagé.

Si c'est quelque chose de personnel, ça n'est pas censé être crié sur tous les toits. Ca doit rester dans la sphère privée, entre Dieu et celui à qui il a parlé. Demandez vous simplement ce que vous feriez si vous aviez confié quelque chose à quelqu'un et qu'il se permettait de le raconter à tout le monde. Il y a fort à parier que vous seriez beaucoup plus méfiant la prochaine fois que vous souhaiteriez lui confier quelque chose.

Le plus gros problème se trouve cependant essentiellement dans le cadre d'une transmission pour distribution.

Peu importe le serviteur, si un prix est placé sur l'accession à la révélation que Dieu a donnée, alors ce serviteur sera responsable devant Dieu de toute faute qui aurait été commise par qui que ce soit qui aurait pu ne pas la commettre en recevant cette révélation. C'est une chose de vouloir recevoir des révélations, c'en est une autre de les monnayer. Je connais parfaitement les excuses qui sont usuellement données pour conditionner l'accès à une prédication, un enseignement ou de la louange, au versement d'une somme d'argent. Mais les choses sont simples, si vous n'avez pas confiance dans la provision divine, vous n'êtes pas encore prêt à le servir, ça n'est pas plus compliqué que ça. Dieu nous a gracieusement remis notre dette, si ces personnes décident de l'exiger d'autrui, qu'elles se réfèrent à la Parole qu'apparemment elles ne lisent plus depuis suffisamment longtemps pour l'avoir simplement oubliée :

  • Matthieu 18.32-34 : Alors le maître fit appeler ce serviteur, et lui dit: Méchant serviteur, je t'avais remis en entier ta dette, parce que tu m'en avais supplié; ne devais-tu pas aussi avoir pitié de ton compagnon, comme j'ai eu pitié de toi? Et son maître, irrité, le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il eût payé tout ce qu'il devait.

Lorsque Dieu a pitié de notre ignorance, ne devrions-nous pas aussi avoir pitié de celles de nos frères ? D'autant que si dans ce domaine nous ne sommes plus ignorants, c'est un effet de la grâce de Dieu.

Dieu n'est pas censé être un bizness.

Simon le sorcier s'est trompé d'époque, dans la nôtre, les soi-disant "serviteurs de Dieu" auraient fait la queue pour lui vendre ce qui venait de Dieu. Notons ce qui nous est dit dans le passage du livre des actes des apôtres faisant cas de cette histoire :

  • Actes 8.18-22 : Lorsque Simon vit que le Saint Esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l'argent, en disant: Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive le Saint Esprit. Mais Pierre lui dit: Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s'acquérait à prix d'argent! Il n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton coeur n'est pas droit devant Dieu. Repens-toi donc de ta méchanceté, et prie le Seigneur pour que la pensée de ton coeur te soit pardonnée, s'il est possible;

Quand on voit ce que Pierre dit à Simon, qui demande "simplement" à acheter ce qui vient de Dieu, que pensez-vous que Dieu pense lorsque ce sont ses propres serviteurs qui mettent en vente ce qui est sorti de la bouche de Dieu ? Si le coeur de Simon n'était pas droit devant Dieu parce qu'il voulait acheter, comment est le coeur de ceux qui veulent vendre ?

La sainteté de Dieu est presque devenue un gros mot. Combien d'assemblée font des soirées de louanges pour le réveil, des prédications sur le réveil, des nuits de prières pour le réveil ... Et commencent ou terminent toujours en faisant la liste des produits en vente !

Dieu a dit qu'il pourvoira, si vous n'y croyez pas, ne le servez pas.


c) Les "oui-mais".

Et je finirai par le plus simple, l'hypocrisie des "oui-mais". Toutes ces personnes qui vous professent de long et en large la guérison des malades, la résurrection des morts, la purification des lépreux, le fait de chasser des démons, mais qui oublient que dans le même verset qui dit ces quatre choses, il nous est également dit :

  • Matthieu 10.8Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.

Mais, évidemment, la réponse sera toujours la même :

"oui-mais"

Le prix que vous mettez sur la révélation de Dieu, c'est le feu étranger.

6 - Conclusion.


Il n'est plus temps de faire front afin d'empêcher le feu étranger de prendre place, Dieu n'était plus dans le temple d'Hérode, l'arche de son alliance avait disparu depuis longtemps. Depuis deux mille ans, des croyants biberonnés de mensonges se complaisent dans la reconstruction de ce que Dieu a voulu voir disparaître. Le temple d'Hérode était un lien qui retenait les croyants de faire ce qu'il leur demandait. Il l'a fait détruire par les Romains pour libérer les croyants des murs dans lesquelles ils s'enfermaient eux-mêmes. Une fois de plus, l'empire romain va détruire les églises pour permettre la libération de ceux qui s'y trouvent captifs.

Mais avant ça, il va la secouer très fort ; ceux qui comprendront s'enfuiront avant l'effondrement, les autres seront sous les décombres.

Dès le commencement, tout a été fait pour tenter de s'accaparer le sacerdoce, et maintenant également, satan se prépare à se revêtir de l'éphod de lin dans la religion mondiale qu'il est en train de créer. Le feu de Dieu est tellement négligé que rien ne permettra de faire la différence dans ces endroits.

Tant que le parfum remplira la salle, tout va bien.