Le Fils est le Père
1 - Introduction.
2 - La naissance.
a) Sa venue.
b) La particularité d'Esaïe.
3 - La domination.
a) Daniel.
b) La leçon de prière.
4 - Ses différentes appellations.
a) Admirable.
b) Conseiller.
c) Dieu puissant.
d) Père éternel.
e) Prince de la paix.
5 - Le problème d'Esaïe.
6 - Le livre de l'Apocalypse.
a) Le Fils.
b) Le Saint-Esprit.
c) Le Père.
7 - L'évangile de Jésus-Christ.
8 - Conclusion.
1 - Introduction.
Il existe un passage qui a toujours chamboulé la tête des croyants. Autant il n'est pas compris, autant il est souvent utilisé. Ce qui le rend difficile à comprendre n'est pas réellement le passage en lui-même, qui est particulièrement simple. Non ! Ce qui crée cette incompréhension, se retrouve dans les fausses conceptions des croyants qui en arrivent, parce qu'ils se sont attachés à des compréhensions erronées, à ne plus comprendre les choses simples. On voit la facilité avec laquelle la fausseté s'infiltre et la méfiance avec laquelle on reçoit la vérité.
Voyons ce verset, mais sans chercher à tourner autour de ce qui est dit. Sans chercher à limiter le sens à ce que nous croyons possible ou ce que nous décrétons comme ne l'étant pas. Sortons-en uniquement ce qu'il nous dit, et vous comprendrez assez facilement pourquoi il dérange autant.
- Esaïe 9.6 : Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; On l'appellera Admirable (Pele), Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.
2 - La naissance.
a) Sa venue.
La première chose le concernant tient dans les premiers termes, qui définissent la personne dont on est en train de parler. Bien que cela ne la nomme pas directement, il apparaîtra comme évident pour tout croyant, que nous sommes en train de parler de Jésus.
Car un enfant nous est né : nous parle de la nature humaine de ce dernier. "enfant" et "né" sont le même mot, mais décliné différemment. Ce qu'on nous dit donc c'est qu'un "enfant nous est enfanté". On fait donc cas de quelqu'un qui descend des hommes. La compréhension se rapproche donc de : un enfant est né parmi nous.
Ensuite, cette affirmation revêt une deuxième dimension qui nécessairement doit se superposer avec la première : un fils nous est donné. Dès lors s'ajoute l'idée de "réceptionner" quelque chose. Ce quelque chose étant toujours l'enfant qui dans un premier temps est issu de nous-même, et dans un second vient de l'extérieur. Cet enfant qui nous est né, nous a été accordé.
La dernière chose à cerner dans ce commencement de verset, c'est justement le "nous" qui désigne soit Esaïe directement, et donc son épouse, soit Israël dans son ensemble. L'ensemble du chapitre ne fait pas mystère de ce qu'Esaïe est en train de parler à Israël. Ce qu'il est donc en train de leur annoncer, c'est qu'un enfant va naître en Israël, mais que cet enfant, qui sera de descendance Hébraïque, aura la particularité tout en venant d'eux, de ne pas venir d'eux. Aussi incohérente que l'affirmation puisse sembler, ce qu'elle met en avant est que si vous imaginez un couple, Esaïe vient de leur dire : vous allez enfanter un enfant qui ne sera pas de vous mais qui vous sera donné.
Autant dire que pendant des siècles, ce passage devait être particulièrement incompréhensible pour tous ceux qui tentaient d'en percer le secret. Ca n'est qu'environ 700 ans plus tard que la naissance de Jésus rendra la prophétie d'Esaïe beaucoup plus claire. Un homme, né des hommes, mais ne venant pas des hommes.
b) La particularité d'Esaïe.
Si on a plus de facilité à reconnaître un fil conducteur dans les livres prophétiques les plus courts, les plus longs en ont également un. Pour ce qui concerne Esaïe, il s'agit assez clairement du Messie qui était tant attendu par le peuple Juif. Ainsi, si le passage d'Esaïe 9.6 parle de sa naissance, nous trouvons également l'annonce de celle-ci deux chapitres plus tôt :
- Esaïe 7.14 : C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel.
Sachant que la "jeune fille" se réfère à une vierge, le parallèle paraît évident.
Plus tard, c'est le même livre d'Esaïe qui dépeindra le dernier des sacrifices d'expiations.
Ce qu'on sait d'après le texte :
1️⃣ Il s'agit d'un enfant qui sera enfanté par les hommes mais qui simultanément leur sera offert en cadeau. Donc qui vient d'eux, mais qui ne viendra pas d'eux.
3 - La domination.
- Esaïe 9.6 : ... et la domination reposera sur son épaule ...
L'enfant en question aura une pleine autorité. On peut alors se demander s'il est toujours fait cas d'Israël et de sa descendance charnelle. Parce que lorsqu'on se réfère aux différents détails que nous transmet Esaïe concernant les sujets de cette domination, on trouve assez clairement la notification de territoires qui ne se trouvent pas en Israël.
- Esaïe 8.23 : Mais les ténèbres ne régneront pas toujours Sur la terre où il y a maintenant des angoisses: Si les temps passés ont couvert d'opprobre Le pays de Zabulon et le pays de Nephthali, Les temps à venir couvriront de gloire la contrée voisine de la mer, au-delà du Jourdain, Le territoire des Gentils. 9.1 Le peuple qui marchait dans les ténèbres Voit une grande lumière; Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort Une lumière resplendit.
Cà nous dit donc que des peuples qui ne sont pas descendants d'Abraham, d'Isaac ni de Jacob, recevront une gloire, verront une grande lumière. Ca n'est que dans le verset parlant de l'enfant qu'on apprend que si ces territoires recevront cette lumière, c'est spécifiquement en raison de la naissance de cet enfant. Si on réduit souvent le verset 6 du chapitre 9 en le faisant commencer par : un enfant nous est né, dans la réalité, la conjonction de coordination qui le précède à son importance. On ne nous dit pas : un enfant nous est né, mais : car un enfant nous est né. Ce qui est annoncé comme devant arriver aux nations dont il est question, est la conséquence de cet enfantement.
Il faut noter que le mot "gentils" désigne "les nations" par opposition à "la nation". Opposition qu'on retrouve dans la promesse de Dieu à Jacob : une nation et une multitude de nations naîtront de toi (Genèse 35.11).
Le passage évoque donc la naissance d'un enfant qui portera une domination qui s'étendra au-delà des frontières physiques d'Israël.
a) Daniel.
- Daniel 2.44 : Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d'un autre peuple; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement.
On fait alors le rapprochement avec la prophétie de Daniel parlant d'un peuple qui dominera tous les autres peuples. Le problème dans le texte du prophète se trouvant dans les descriptifs successifs. On peut aisément imaginer un royaume qui domine sur d'autres, c'est là toute l'histoire de l'humanité. Par contre, celui dont nous parle Daniel a différentes particularités.
1 - Il ne sera jamais détruit,
2 - Il ne passera pas sous la domination d'un autre peuple,
3 - Il subsistera éternellement.
Les trois affirmations sont problématiques, et chacune d'entre elles pourrait faire l'objet d'une démonstration, mais la troisième nous évite de le faire. Ce royaume durera pour toujours. On ne nous dit pas qu'il durera longtemps, mais qu'il sera éternel. Il n'y a pas de précision concernant une durée, ce qui tend à indiquer qu'il survivra à notre monde et continuera dans l'éternité.
Daniel ne parle donc pas d'un royaume terrestre qui pourtant dominera sur tous les autres. Nous avons donc une forte opposition entre la domination qui est donné à cet enfant, et la domination du royaume dont parle Daniel. Si tout le monde domine, dominer n'a pas de sens.
b) La leçon de prière.
Pour ajouter à cela, la leçon de prière donnée par Jésus à la demande de ses disciples, contient une indication qui elle également semble entrer en collision avec Esaïe et Daniel.
- Matthieu 6.13 : ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!
Donc cette domination qui doit appartenir à un peuple selon Daniel, qui doit être sur les épaules de l'enfant dont nous parle Esaïe, appartient à Dieu le Père dans l'évangile selon Matthieu (6.13), et appartient au Fils dans ce même évangile : Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi: Tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre (Matthieu 28.28).
On pourrait essayer de placer une chronologie, en disant que cette domination passe successivement de l'un à l'autre, mais cela contredirait alors le passage de Daniel qui anéantit l'éventualité de la passation. En outre, le fait que cette domination repose sur les épaules de l'enfant dont on nous parle semble faire le lien avec la déclaration de Jésus concernant son joug, une fois de plus dans l'évangile selon Matthieu (Matthieu 11.28-30 : Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. 29 Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. 30 Car mon joug est doux, et mon fardeau léger). Le joug, je le rappelle, étant justement ce que l'on pose sur les épaules pour porter des charges, l'autorité étant un poids pour celui qui la possède.
Ce qu'on sait d'après le texte :
1️⃣ Il s'agit d'un enfant qui sera enfanté par les hommes mais qui simultanément leur sera offert en cadeau. Donc qui vient d'eux, mais qui ne viendra pas d'eux.
2️⃣ Cet enfant aura la domination, donc l'autorité sur toute chose.
4 - Ses différentes appellations.
- Esaïe 9.6 : Car un enfant nous est né, un fils nous est donné, et la domination reposera sur son épaule ; On l'appellera Admirable (Pele), Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, Prince de la paix.
C'est là que les choses se compliquent. Jusqu'à maintenant, tout semble désigner Jésus, et on peut même assez facilement considérer que le peuple dont parle Daniel est le peuple de Dieu sous l'autorité de Jésus. Le seul problème dans l'immédiat est celui induit par la leçon de prière qui décale la domination en désignant Dieu le Père comme son propriétaire. L'histoire du centenier pourrait donner un début d'explication, mais la détailler ici n'a pas réellement d'intérêt, cela ne ferait que retarder le détail de la suite de ce verset d'Esaïe.
La suite en question, sachant que l'on parle toujours de cet enfant identifié comme étant Jésus, consiste en différentes appellations qui le désignent. Ces appellations sont les suivantes :
➡️ Admirable
➡️ Conseiller
➡️ Dieu puissant
➡️ Père éternel
➡️ Prince de la paix
a) Admirable.
Ce mot est particulier, et comme très souvent, on peut se demander pourquoi il est traduit de la sorte. On le voit traduit différemment beaucoup plus tôt dans la Parole de Dieu. C'est le passage où Gédéon va présenter un sacrifice à l'Eternel dans le treizième chapitre du livre des juges. Tantôt on nous parlera de l'Eternel, tantôt de l'ange de l'Eternel. C'est la même personne mais ça représente simplement une fonction spécifique. Elle est représentée dans la nouvelle alliance par le : compagnon de service que Jésus dit être dans le livre de l'apocalypse alors qu'il est déjà redevenu Dieu.
Ce passage est donc le suivant : L'ange de l'Éternel lui répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom ? Il est merveilleux (Pele) (Juges 13.18).
Les "traducteurs" auraient à minima pu traduire deux fois de la même manière, peu importe laquelle des deux ils auraient choisi. Dans tous les cas ça nous permet de comprendre que la première appellation désigne directement l'Eternel, donc celui qui va s'incarner dans l'enfant.
Jusque-là, les choses sont cohérentes.
b) Conseiller.
Pour cette appellation, une fois de plus elle redirige vers l'Eternel qui est spécifiquement appelé de la sorte par David dans le psaume 16 et au verset 7 : Je bénis l'Éternel, mon conseiller; La nuit même mon coeur m'exhorte. Cependant, les conseils en question sont prodigués par le consolateur, qui est le Saint-Esprit, c'est lui qui nous conduit dans toute la vérité et donc qui nous conseille (Jean 16.7-15).
c) Dieu puissant.
Cette fois-ci les choses se compliquent. Bien qu'on ne parle pas ici du Dieu Tout Puissant, il n'en reste pas moins que l'on parle de El, et pas de Yahvé. La double étrangeté vient de ce qu'on est en train de parler du Fils et que soudainement on le relie à El, qui désigne le Père, et que dans le même temps, on utilise un mot parlant de puissance, mais pas de la toute puissance. La toute puissance de Dieu est un mot spécifique qui n'est utilisé que pour parler de lui (El Schaddaï). Ici on associe Dieu le Père (El), avec une puissance à dimension humaine. Ce qui semble représenter une passerelle entre le ciel et la terre.
Si on peut y voir une cohérence, elle reste cependant problématique dans la manière traditionnelle qu'on a de comprendre le lien qui unit les trois personnes de Dieu. D'autant que la puissance est généralement associée au Saint-Esprit.
d) Père éternel.
Une fois de plus, les choses ne vont pas en s'arrangeant. Et comme d'habitude, la traduction est trompeuse. Le mot éternel ici n'étant pas la traduction de Yahvé. Aussi de manière amusante, le renvoie à Jésus, donc Yahvé, ne se fait pas par le mot : éternel, mais par le mot : père. C'est d'autant plus étrange que c'est ce même Esaïe qui nous aide à le comprendre, et qu'en le faisant, il pointe le Saint-Esprit :
- Esaïe 63.14-16 : Comme la bête qui descend dans la vallée, L'esprit de l'Éternel les a menés au repos. C'est ainsi que tu as conduit ton peuple, Pour te faire un nom glorieux. 15 Regarde du ciel, et vois, De ta demeure sainte et glorieuse: Où sont ton zèle et ta puissance ? Le frémissement de tes entrailles et tes compassions Ne se font plus sentir envers moi. 16 Tu es cependant notre père, Car Abraham ne nous connaît pas, Et Israël ignore qui nous sommes; C'est toi, Éternel, qui es notre père, Qui, dès l'éternité, t'appelles notre sauveur.
C'est donc l'Esprit de l'Eternel qui les a guidés, mais il fait l'amalgame avec l'Eternel, qu'il finit par appeler "père". Dans ce passage, il reprend tous les thèmes qu'il mettait en avant dans le chapitre 9, mais à chaque fois en usant d'un mot qui dépeint une plus grande dimension. Dans les deux cas il parle de merveilleux, mais dans ce passage il dépeint la gloire céleste, il parle de puissance, de paternité, d'éternité, et à chaque fois en usant d'un terme supérieur à celui qu'il utilisait auparavant. Concluant le tout par le caractère sauveur de Yahvé, donc le nom même de Jésus (= Yahvé sauve).
La révélation d'Esaïe tourne autour de Jésus. Tout le livre qui porte son nom est la description de la vie de Jésus, dans l'ordre, et ce passage du chapitre 63 en est donc presque l'apothéose, et il nous y décrit un Jésus qui est déjà passé par le sacrifice qu'il décrivait dans le chapitre 53, et ce, après nous avoir annoncé sa naissance dans le chapitre 7 et décrit cette dernière dans le chapitre 9.
e) Prince de la paix.
Si les renvois se font généralement en direction de Jésus affirmant qu'il nous donne sa paix dans la nouvelle alliance, la réalité est que le véritable renvoi visé ici se fait en direction de Melchisédek.
Hébreux 7.1-2 : En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très Haut, -qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit, 2 et à qui Abraham donna la dîme de tout, -qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix,
La différence entre le roi de paix et le prince de la paix est une différence temporelle. A l'instant d'Esaïe 9, c'est donc le prince de la paix, mais lorsque le Fils et le Père feront à nouveau un, alors le Fils deviendra le roi de paix. Donc pour schématiser, lorsque le Fils est dans la chair, il est associé au prince, lorsqu'il est pleinement Dieu, il est associé au roi.
Ce qu'on sait d'après le texte :
1️⃣ Il s'agit d'un enfant qui sera enfanté par les hommes mais qui simultanément leur sera offert en cadeau. Donc qui vient d'eux, mais qui ne viendra pas d'eux.
2️⃣ Cet enfant aura la domination, donc l'autorité sur toute chose.
3️⃣ Cet enfant sera autant caractérisé par sa position de Fils que par sa position de Père, et dans une certaine mesure d'Esprit.
5 - Le problème d'Esaïe.
Comme je le disais, on a tendance à surtout mettre en avant le début du verset concerné. La raison en est simple, la fin ne semble pas aller dans la direction des compréhensions traditionnelles de qui sont le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Les appellations qui nous sont données pointent très clairement une paternité de l'enfant dont on nous parle. Il se caractérise par une position de père, ce qui est presque une hérésie pour certains.
Pourtant c'est exactement ce que dit Esaïe.
L'intégralité du livre du prophète Esaïe nous raconte l'histoire de Jésus, comme je l'ai déjà noté, cela va du chapitre 7 qui nous parle d'une vierge qui deviendra enceinte, au chapitre 9 qui nous parle de la naissance d'un enfant qui est autant issu de la descendance hébraïque qu'il leur est donné, pour arriver à son sacrifice du chapitre 53 et son règne dans le chapitre 63.
Nul doute donc qu'Esaïe 9.6 parle bien de Jésus, qui est plusieurs fois identifié au Père.
Si cela peut sembler étrange, il se trouve que c'est tout à fait en accord avec ce que nous dit le reste de la Parole.
6 - Le livre de l'Apocalypse.
a) Le Fils.
Le premier chapitre du livre de l'apocalypse est une introduction à ce qui va être dit par la suite. On y présente les personnages et, celui qui est le centre de tout cela. Jean nous retranscrit cette rencontre dans ces mots :
- Apocalypse 1.17-18 : Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant: Ne crains point ! 18 Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts.
Il s'agit donc d'une rencontre entre Jean et Jésus glorifié. La fin de ce premier chapitre agit comme un sceau certifiant qu'il s'agit bien de Jésus qui parle :
- Apocalypse 1.19-20 : Écris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après elles, 20 le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d'or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises.
Jusque-là, presque personne ne trouvera à redire.
Pourtant lorsqu'on poursuit la lecture, on fait face à quelque chose qu'on relève beaucoup moins souvent.
b) Le Saint-Esprit.
Suite au premier chapitre, nous entrons de plein fouet dans les 7 églises qui vont être nommées tout au long des chapitres deux et trois. Et là on trouve une précision qui ajoute de la profondeur à notre compréhension de Jésus. Bien qu'il soit clair que c'est Jésus qui parle dans chacune des introductions des 7 passages dédiés aux églises, il se trouve que dans la conclusion de chacune d'entre elles on trouve cette affirmation :
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises
On passe sur ce détail parce qu'en lisant on se dit qu'en réalité, c'est Jésus qui parle, mais que c'est l'Esprit qui transmet. Seulement cette façon de comprendre n'est qu'une façon de faire coller ce qui est écrit avec ce que l'on croit déjà, ça n'est pas ce qui est écrit.
Ce qui est écrit nous montre un amalgame entre le Fils et le Saint-Esprit.
Ce qui pourrait confirmer cette compréhension serait un passage identifiant le Fils comme étant le Père. Il se trouve que ce passage existe.
c) Le Père.
Contrairement à la pensée commune qui établit les chapitres 2 et 3 du livre de l'apocalypse comme étant la lettre aux sept églises, dans la réalité, tout le livre de l'apocalypse est la lettre en question. Le livre de l'apocalypse s'articule en un premier chapitre fait de présentations et de mises en situation. Le chapitre 22 est une conclusion de la rencontre entre Jésus et Jean. Tous les chapitres entre ces deux, donc du deuxième au vingt-et-unième, sont la lettre au sept églises, lettre qui s'introduit par la détermination des 7 églises concernées (chapitres 2 et 3), et qui se poursuit par tout ce qui va leur arriver, de leur jugement à celui du monde. Cette même lettre se concluant au chapitre 21 en revenant sur son introduction des chapitres 2 et 3 afin de donner aux vainqueurs leur récompense finale.
C'est dans les termes de cette huitième récompense qu'on a l'affirmation de ce que le Fils est le Père :
- Apocalypse 21.7 : Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils.
En nous rappelant que c'est bien Jésus qui est en train de parler à Jean, nous avons donc bien son affirmation qu'il est notre Père.

Le livre de l'Apocalypse fait donc bel et bien l'affirmation que Jésus est à la fois le Fils, le Père et le Saint-Esprit.
7 - L'évangile de Jésus-Christ.
Une fois qu'on a compris ce que j'ai dit plus haut, la lecture des quatre versions de l'évangile de Jésus-Christ s'éclaire soudainement. Ainsi, uniquement dans le chapitre 14 de l'évangile selon Jean, nous avons plusieurs affirmations qui s'éclairent.
Lorsque Jésus dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. 7 Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu (Jean 14.6-7), il nous dit clairement que si vous connaissez le Fils alors vous connaissez systématiquement le Père et bien plus, en voyant le Fils, vous avez vu le Père. Si on ajoute à cela que Jésus est la vie, mais que : C'est l'esprit qui vivifie (Jean 6.63), il atteste clairement de ce que Dieu est un.
Quelques versets plus tard, il ajoute une couche à son affirmation. Lorsqu'en réaction à ce qu'il vient de dire, Philippe, ne comprenant rien, demande à voir le Père, la réponse de Jésus sera la suivante :
- Jean 14.9-11 : Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père ? 10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. 11 Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres.
Tout dans ce paragraphe atteste de ce que le Fils est le Père, et que le Père est le Fils. Jésus ne dit pas, par exemple que celui qui l'a vu verra le Père, mais qu'il l'a vu.
Et pour ajouter à cela, il termine son explication, en faisant également le lien entre lui et l'Esprit-Saint :
- Jean 14.16-18 : Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous, 17 l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. 18 Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.
Dans ce passage il parle très précisément du Saint-Esprit, précise qu'il va le leur envoyer, et finit en disant que c'est lui qui viendra.
Toute la lecture des évangiles s'éclaire lorsque l'on comprend que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont réellement un.
8 - Conclusion.
Autant le Judaïsme ne voit que la personne unique de Dieu, ne réalisant pas sa multiplicité, par exemple ouvertement révélée dans les premiers chapitres de la Genèse lorsque l'Eternel-Dieu utilise le pluriel pour parler de lui-même, où dans sa manifestation charnelle, très clairement révélée dans le passage concernant Abraham et l'Eternel dans le chapitre 18 de la Genèse, alors que l'Eternel a un corps et vient manger avec le patriarche.
Autant les disciples de Jésus ont cette même tendance, mais à ne le considérer que comme triple. Pourtant, la première et la deuxième partie de la Parole présentent le même tableau. Un Dieu unique avec plusieurs manifestations. Ainsi pour que la compréhension de qui est Dieu puisse se parfaire, il faut regarder en toute simplicité ce qui est écrit.
Oui, Dieu est un (Jean 10.30) (Deutéronome 6.4), et oui, Dieu est triple. Pourtant, aussi fou que cela puisse sembler, un grand nombre de croyants ne comprennent pas ça. La simplification à l'extrême a fait naître une séparation entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit qui avait pour but de tenter de comprendre chacun plus profondément. Au final, c'est l'inverse qui est arrivé et tout comme Philippe, qui n'avait pas encore l'Esprit, la chrétienté ne parvient plus à comprendre l'unité de Dieu et ne voit plus le Père dans le Fils, essentiellement parce qu'elle ne voit plus le Fils tout court.
Ne parvenant plus à comprendre Dieu tel qu'il est, on en est arrivé à ne même plus comprendre chacune des parties qui le composent.