Le mensonge.

1 - Introduction, qu'est ce que le mensonge ?

C'est une question qui, de prime abord, peut paraître simpliste, mais la réponse ne l'est pas du tout.

Tout d'abord, il faut absolument prendre en compte que le mensonge est l'opposé de la vérité. Mais pas un opposé relatif, c'est un opposé absolu. Vous ne pouvez pas avoir de demi-mensonge, tout comme il n'existe pas de demi-vérité. Une chose ne peut être à la fois vraie et fausse dans le même référent.

Ensuite deux versets sont également très importants pour comprendre tout ce qui va suivre.

• Jean 14.6 : Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie.
• Jean 8.44 : Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds; car il est menteur et le père du mensonge.

Ces deux versets nous apprennent non seulement qu'il n'y a pas de vérité en dehors de Jésus, mais également qu'il n'y a pas de mensonge en dehors de Satan.

Celui qui ment est forcément guidé par Satan parce que Satan est le père du mensonge, de la même manière que Dieu a enfanté la vérité, en la personne de Jésus. C'est pour cela qu'il parle de son propre fond, parce que tout mensonge vient de lui. Mais les enseignements à tirer de ces deux versets ne s'arrêtent pas là. On apprend aussi qu'il n'y a pas de vérité en Satan, pas même une once. On a coutume de dire que les pires mensonges sont ceux qui sont enrobés de vérité, hé bien ... C'est faux. De l'eau propre mélangée à de l'eau sale ne donne pas de l'eau propre avec un peu de saleté, mais de l'eau sale. L'enrobage n'est là que pour faire passer la pilule auprès de ceux qui sont suffisamment fragiles pour ne pas chercher à faire la différence.

Pourtant, si le mensonge et la vérité sont des absolus, le mensonge ne peut exister sans la vérité, parce qu'il ne peut se définir que comparativement à elle. D'ailleurs, une simple lecture des définitions des mots 'vérité' et 'mensonge' dans le dictionnaire montre très clairement que la vérité est indépendante du mensonge, alors que le mensonge a besoin de la vérité pour exister.

La raison en est particulièrement simple.

Pour bien cerner la différence entre les deux, il faut comprendre que dans les deux camps, qui se disputent nos âmes, nous faisons souvent l'erreur de penser que nous avons d'un côté le camp de Satan et de l'autre celui de Dieu, en posant une sorte d'équivalence dans leurs têtes dirigeantes. Ainsi, involontairement j'en conviens, nous pensons d'une part « Dieu fait ça » et d'autre part « Satan fait ça ». Je sais que ce que je suis en train de dire semble être une belle lapalissade, mais il n'en est rien. Inconsciemment, nous laissons s'installer une sorte d'équivalence entre les deux pôles de ce combat spirituel. Mais les faits sont totalement en opposition avec cette façon de penser. En effet, pour bien comprendre la différence entre la vérité et le mensonge, il faut réaliser que Jésus, étant la vérité, la vérité a plus de réalité que Satan lui-même qui, ne lui en déplaise, n'est qu'un ange, donc fondamentalement et viscéralement inférieur à Dieu. Et selon cette façon de réfléchir, il faut réaliser que Satan est menteur, mais il n'est pas le mensonge.

La vérité existe indépendamment de toute chose, si la création n'existait pas, la vérité existerait tout de même. Alors que le mensonge est une action, que ce soit une parole ou un acte n'a pas plus d'importance que cela. C'est une action et un temps viendra où, alors que le jugement de toute chose aura été accompli, le mensonge ne sera plus, parce que plus personne ne sera en position de mentir.

Dieu est la vérité, alors que le mensonge est la production de Satan qui n'est que la perversion d'une création de Dieu. La vérité est indépendante de nous. Jésus étant la vérité, cela devient une valeur éternelle, alors que Satan étant le Père du mensonge a besoin de l'humanité pour enfanter le mensonge en elle.

Dès l'origine, le mensonge a été conçu comme une arme ayant pour but de détruire l'œuvre de la vérité en nous. Si la vérité n'avait pas existé de tout temps, Satan n'aurait pas créé le mensonge qui est, fondamentalement, un rejet de la vérité (pour plein de raisons) qui s'exprime de différentes manières que nous allons regarder maintenant.

2 - Première apparition dans la bible.

Il est toujours intéressant de regarder la première fois qu'une chose a eu lieu. Dans le cas présent, tout le monde s'accordera sur le fait que le premier mensonge se trouve dans le livre de la genèse. Par contre, la plupart des personnes penseront que c'est le serpent qui le dira, mais ce n'est pas le cas. Il se contentera de proférer le deuxième.

Les deux se trouvent cependant dans le même passage, et à quelques mots l'un de l'autre.

• Genèse 03.1-9 (apparition du Serpent) : Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. La femme vit que l'arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea. Les yeux de l'un et de l'autre s'ouvrirent, ils connurent qu'ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures. Alors ils entendirent la voix de l'Éternel Dieu, qui parcourait le jardin vers le soir, et l'homme et sa femme se cachèrent loin de la face de l'Éternel Dieu, au milieu des arbres du jardin. Mais l'Éternel Dieu appela l'homme, et lui dit: Où es-tu ?

Pour beaucoup, le premier mensonge, c'est lorsque Satan affirme vous ne mourrez point, alors qu'en réalité, Eve vient juste de mentir. Quand Eve répond au Serpent, elle fait une fausse affirmation. En effet, elle affirme que Dieu aurait dit : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. La réalité est toute autre. Elle a ajouté à la Parole de Dieu.

• Genèse 2.16-17 (consigne de Dieu) : L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.

Dieu n'a jamais interdit de toucher au fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Il a simplement interdit d'en manger. Aussi, la réalité du premier mensonge, c'est que c'est Eve qui l'a prononcé.

Ce passage nous montre cependant également autre chose, de conforme à ce que je disais en introduction de cet enseignement. Satan est le père du mensonge, et si Eve est la première à mentir, cela ne venait pas de nulle part. La raison de son mensonge est l'une des causes les plus importantes de mensonges chez les gens 'bien intentionnés'. Parce qu'en l'occurrence, je ne pense pas qu'Eve ait prémédité son mensonge. Elle a simplement fait ce que des millions de personnes ont fait après elle, parce que c'est un des pièges les mieux rodé que Satan ait jamais utilisé. D'un autre côté, c'est le premier piège qu'il ait utilisé, ce qui, de facto, en fait celui qui a la plus longue expérience.

La méthode de Satan, et je suis sûr que tout le monde trouvera un grand nombre d'exemples dans sa propre vie, c'est de poser son interlocuteur dans une position où il a l'impression qu'il doit prendre la défense de quelque chose d'important. Aucun d'entre nous n'est établi pour forcer une compréhension. La vérité se suffit à elle-même. Elle n'a pas besoin de nous, c'est nous qui avons besoin d'elle. Elle existe sans nous, nous n'existons pas sans elle. On voit cela très souvent lorsque l'on est confronté à des personnes qui ne croient pas en Dieu, ou qui ne croient pas dans le même Dieu que nous. On nous demande alors : pourquoi Dieu ceci ? pourquoi Dieu cela ? C'est exactement le même piège que celui que Satan a posé devant Eve. On se croit soudainement forcé de nous justifier de notre foi, de prouver qu'on a raison de croire en ce que l'on croit, et on cherche des arguments pour essayer de le faire. Mais l'erreur est simplement que ce n'est jamais à nous de justifier Dieu, c'est lui qui nous justifie. Aussi, dès qu'on commence à argumenter, on tombe dans le même piège qu'Eve, on sort de la volonté de Dieu. Notre argumentation sera de toute façon mauvaise, parce qu'on essayera de prouver à des personnes qui s'en foutent complètement, quelque chose qui de toute façon ne se démontrera jamais par des mots. En outre, et là le piège se referme complètement, la volonté impérative de démontrer qu'on a raison nous pousse invariablement à amplifier la vérité et donc à la déformer. En la déformant, elle devient mensonge et perd toute sa puissance.

Concrètement, Satan connaît parfaitement l'ordre que Dieu a mit en toute chose. Il est là pour s'y opposer, et pour pervertir les espoirs de Dieu. Il sait que l'homme ne parvenait pas à remplir sa tâche seul et que la femme a été créée pour lui donner la force d'accomplir son œuvre. Par extension, il sait que l'autorité a été donnée à l'homme, et Satan est terrifié par l'autorité, parce que Jésus la représente, et c'est la pire crainte de Satan. Alors, s'en prendre à la femme était la chose la plus évidente à faire. Non seulement elle n'a pas l'autorité qu'il craint tant, mais en plus de cela il sait qu'en l'abattant elle, il abattra l'homme.

Alors comment attaque t-il ? On voit sa méthode dans le premier verset : Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? Il ne ment pas, il se contente de poser une question dont il a déjà la réponse. Il sait que la réponse est : non ! Mais apparemment, ce qui compte c'est qu'Eve n'est plus totalement dans la vérité. Elle pense qu'en argumentant, elle augmentera la valeur de la vérité qu'elle croit porter. En faisant cela elle fait exactement l'inverse, ce qu'elle ajoute enlève toute autorité à la Parole de Dieu qu'elle possède. L'eau propre devient entièrement sale.

Même si le début de la phrase est vrai, la phrase est un mensonge. Elle ne porte plus aucune puissance. Satan sait, à l'instant où il l'a entendu, qu'il a gagné. C'est contre cela que les proverbes nous mettent en garde quand il est écrit N'ajoute rien à ses paroles, De peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur (Proverbes 30.5), ou encore que, des siècles plus tard, Jésus nous disait Que votre parole soit oui, oui, non, non; ce qu'on y ajoute vient du malin (Matthieu 5.37).

Pourtant, dans la phrase : Vous n'en mangerez point et vous n'y toucherez point, de peur que vous ne mouriez, on pourrait croire que la vérité est supérieure au mensonge. Cela ne change cependant rien. Comme je vous le disais, la vérité est un absolu, Satan ne cherche pas à tout remplacer, il lui suffit de nous faire accepter un petit mensonge pour qu'il parvienne à tout vicier.

Dieu ne fait pas de politique, il n'y a pas de compromis avec lui. Un assortiment 90 % vérité et 10 % mensonge reste un gros 100 % mensonge, parce que ce qui compte, ce n'est pas tant le mensonge ou la vérité en eux-mêmes, mais ce qu'ils véhiculent.

La vérité fait autorité, c'est pour cela que Jésus est les deux, il est le chemin, la vérité, et la vie, et dans la personne de Dieu, Jésus représente l'autorité.

Spirituellement, un mensonge est une arme qui détruit la personne même de Jésus. Si nous vivons dans le mensonge, nous ne pouvons pas abriter Jésus en nous. L'incompatibilité est totale.

Satan, qui connaît parfaitement Jésus est totalement conscient de cela. Il a simplement poussé Eve à faire ce qu'il avait lui-même fait quand il n'était pas encore déchu. Il sait parfaitement pourquoi il a fait ce qu'il a fait, et c'est pour ça qu'il sait exactement comment nous pousser à faire la même chose.

3 - Tu ne mentiras point (le commandement).

Suite à ce mensonge dans le jardin d'Eden, l'être humain, fait à l'image de Dieu, devient mortel, selon ce que Dieu avait annoncé, et les générations vont se succéder. Plusieurs millénaires vont passer. Il y aura 2000 années entre la sortie du jardin et Abraham, puis viendront Isaac et Jacob, puis les douze fils de Jacob qui formeront les tribus d'Israël. Viendra finalement la captivité en Egypte, la naissance de Moïse, troisième après Levi, fils de Jacob, et la libération de l'esclavage égyptien. Trois mois après la sortie d'Égypte, Dieu s'adresse à Moïse et lui annonce qu'il va donner ses commandements, qui seront au nombre de dix.

L'un des dix nous concerne dans cet enseignement :

• Exode 20.16 : Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain.

Il n'y a pas grand-chose à dire sur ce sujet, si ce n'est une qui, étrangement, n'est jamais dite. Si vous regardez de près ces dix commandements, vous constaterez une chose qui pourrait paraître étrange quand on en prend conscience.

Ce qui est étrange dans ces commandements, c'est plus ce qui ne s'y trouve pas que ce qui s'y trouve. En effet, si les faux témoignages sont cités clairement, par contre, aucun des dix commandements ne semble imposer la vérité. Ce qui semble poser une plus grande importance pour ce qui est de fuir le mensonge que de rechercher la vérité.

Aussi étrange que cela puisse paraître, je crois que c'est le cas. Comme je le disais, la vérité est un fait contre lequel on ne peut rien faire. S'en détourner ne l'empêche pas d'exister. Le commandement qui est fait ici est de ne pas s'en éloigner par nos actions.

Il faut toujours garder à l'esprit que la Parole de Dieu ne s'adresse pas aux perdus, mais aux sauvés. Quand Dieu donne une direction dans la Parole, c'est à son peuple, pas à ceux qui n'en font pas partie. Donc les dix commandements s'adressent directement à des personnes qui ont déjà la vérité. C'est pour cela qu'on n'y trouve pas de commandement qui cite directement la vérité, mais qu'on y trouve, par contre, un commandement sur le mensonge. Pratiquer le mensonge, c'est salir la vérité et donc s'en éloigner. Le but des dix commandements est de nous donner les clefs pour ne pas nous éloigner de la vérité. La vérité étant Dieu lui-même dans la personne de son fils Jésus.

Ce commandement semble assez restrictif. Il s'agit simplement de ne pas porter de faux témoignages contre son prochain. Ce qui laisse la porte ouverte à une multitude de possibilités de mentir. Il faut comprendre que la compréhension du mensonge suit un cheminement similaire à celui de la grâce. Elle a toujours existé, mais sa révélation est faite au fur et à mesure jusqu'à l'avènement du messie. Pour le mensonge c'est un peu le même principe. On part de rien et on aide le peuple de Dieu à comprendre de mieux en mieux ce que cela représente.

Très peu de temps après, dans le livre du Lévitique, Dieu commence déjà à préciser les choses. Vous ne déroberez point, et vous n'userez ni de mensonge ni de tromperie les uns envers les autres. Vous ne jurerez point faussement par mon nom, car tu profanerais le nom de ton Dieu. Je suis l'Éternel (Lévitique 19.11-12).

Notons ici, et je préciserai ce point plus tard, qu'une différence est faite entre les mensonges les uns envers les autres, et le mensonge qui implique le nom de Dieu.

4 - Les mensonges entre le jardin d'Eden et la loi.

1. Genèse 3.3 : Eve ment à Satan sur ce que Dieu a dit.
2. Genèse 3.4 : Satan ment à Eve en disant vous ne mourrez point.
3. Genèse 4.9 : Caïn prétend ne pas savoir où est son frère.
4. Genèse 12.13 : Abraham dit à Pharaon que Sara est sa sœur.
5. Genèse 18.15 : Sara ment à Dieu en disant, par peur, qu'elle n'a pas ri.
6. Genèse 20.2 : Abraham dit à Abimelec que Sara est sa sœur.
7. Genèse 20.10-13 : Abraham s'empêtre dans son mensonge avec une justification bancale.
8. Genèse 26.7 : Isaac dit à Abimelec que Rebecca est sa sœur.
9. Genèse 27.19 : Jacob ment à Isaac en se faisant passer pour Esaü.
10. Genèse 29.18-24 : Laban donne Léa à Jacob au lieu de Rachel.
11. Genèse 31.27 : Laban venait détruire Jacob et prétend l'inverse.
12. Genèse 31.35 : Rachel ment à Laban, elle est assise sur les théraphim.
13. Genèse 31.43 : Laban se pose en propriétaire de tous les biens de Jacob.
14. Genèse 34.15 : Les fils de Jacob mentent à Sichem et Hamor pour venger le viol de Dina.
15. Genèse 37.32 : Les fils de Jacob lui mentent au sujet de la tunique de Joseph.
16. Genèse 38.11 : Juda promet à Tamar de lui donner son fils Schela, et ne le fait pas.
17. Genèse 39.14 : La femme de Potiphar, au sujet des soi-disant intentions lubriques de Joseph.
18. Genèse 40.23 : Le chef des échansons oublie Jacob.
19. Genèse 42.9 : Joseph reconnaît ses frères et prétend qu'ils viennent reconnaître le pays.
20. Genèse 42.23 : Joseph fait semblant de ne pas comprendre la langue de ses frères.
21. Genèse 44.15 : Joseph met sa coupe dans le sac de Benjamin et prétend qu'il la lui a volé.
22. Genèse 50.16 : Les frères de Joseph lui donnent de fausses dernières paroles de Jacob.
23. Exode 1.19 : Les sages-femmes mentent à Pharaon au sujet des accouchements.
24. Exode 8.4-11 : Pharaon ment à Moïse au sujet des grenouilles.
25. Exode 8.24-28 : Pharaon ment à Moïse au sujet des mouches.
26. Exode 9.27-35 : Pharaon ment à Moïse au sujet de la grêle.
27. Josué 2.4 : Rahab ment aux habitants de Jéricho pour protéger les espions.
28. Josué 9.3-23 : Les Gabaonites mentent à Josué en se faisant passer pour des voyageurs.

Ca fait tout de même une sacrée liste, pour quelque chose qui est totalement interdit. Les deux questions qui tombent le plus souvent lorsque l'on parle du thème du mensonge dans la Parole de Dieu sont :

• pourquoi les sages-femmes sont bénies par Dieu alors qu'elles ont menti ?
• pourquoi Rahab est bénie alors qu'elle a menti aux habitants de Jéricho ?

Les deux questions sont bonnes, mais peuvent être résumées d'une manière beaucoup plus simple et qui englobera tous les mensonges que j'ai cités plus haut.

Pourquoi n'y a t-il pas de punition à tous ces mensonges ? En effet, si la pratique du mensonge est suffisamment grave pour justifier un commandement, comment se fait-il que tant de personnes l'aient pratiqué tout en étant profondément bénies ?

Hé bien la réponse est justement la question elle-même. La réponse c'est les 10 commandements.

On est parti d'un Dieu qui discute entre amis avec Adam, à un Dieu qui doit se faire connaître à une multitude, dont la plupart tremblent de peur rien qu'à l'idée de savoir qu'il va dire quelque chose. La relation amicale du début a laissé place à une relation presque malsaine où le peuple n'obéit pas par amour/amitié, mais par peur. Plus le nombre d'intermédiaire entre Dieu et les hommes a augmenté, moins la connaissance de sa personne, et donc de ce qui lui plaît et de ce qui lui déplaît, a été répandu.

On est passé très rapidement du Dieu ami d'Adam, à un Dieu qui doit se présenter comme le Dieu des pères d'untel ou d'untel. Même Caïn, le frère menteur et meurtrier, connaissait Dieu personnellement. Par contre, lorsque Dieu apparaît à Moïse comment le fait-il ? Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu (Exode 3.6). Il le fait en précisant qu'il est le Dieu de son père, et donc qu'il n'est pas encore le sien. Même Caïn avait une meilleure relation avec Dieu que Moïse à cet instant. Les choses sont identiques pour les autres personnages bibliques. Dieu rencontrant Isaac se présentera en disant Je suis le Dieu d'Abraham, ton père (Genèse 26.24), et de nombreux autres passages montrent exactement la même chose :

Va, rassemble les anciens d'Israël, et dis-leur: L'Éternel, le Dieu de vos pères, m'est apparu, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob (Exode 3.16-17). Dieu de mon seigneur Abraham (Genèse 24.12). Josué dit aux enfants d'Israël: Jusques à quand négligerez-vous de prendre possession du pays que l'Éternel, le Dieu de vos pères, vous a donné ? (Josué 18.3). Si je n'eusse pas eu pour moi le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham, celui que craint Isaac (Genèse 31.42), Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac (Genèse 28.13).

Il est possible de trouver encore bon nombre d'exemples de ce type, mais ce n'est pas le but ici.

Dieu a bien constaté que sa relation avec son peuple n'allait pas en s'améliorant, et pour cause. Le peuple n'avait plus de référent suffisamment fort pour rappeler ce qui faisait le cœur de Dieu. La multitude crée l'anonymat et plus le nombre d'Israël allait en augmentant, moins Dieu était le Dieu de chacun individuellement, parce que l'être humain a cet extraordinaire défaut de chercher des personnes auxquelles s'identifier. Le plus simple étant de faire comme celui qui a réussi, chacun son tour a reproduit ce schéma. Dieu n'était plus un Dieu personnel, mais le Dieu de quelqu'un qu'on connaît.

La loi arrive pour corriger le tir. A partir de là, Dieu va se poser à nouveau comme la référence principale. Il ne sera plus possible de penser que Dieu n'est que le Dieu d'untel, les commandements seront là pour rappeler que sa Parole s'adresse à chacun.

C'est pour cela qu'on passe soudainement des versets que j'ai cités, où Dieu est constamment le Dieu d'un autre, à cette version bien plus conforme à ce que Dieu veut pour chacun.

• Deutéronome 29.12-13 : Tu te présentes pour entrer dans l'alliance de l'Éternel, ton Dieu, dans cette alliance contractée avec serment, et que l'Éternel, ton Dieu, traite en ce jour avec toi, afin de t'établir aujourd'hui pour son peuple et d'être lui-même ton Dieu, comme il te l'a dit, et comme il l'a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.

A partir de la loi, les choses changent radicalement. Dieu reste bien évidement le même, mais il permet aux hommes de le comprendre beaucoup mieux, sans intermédiaire. C'est exactement la même chose qu'il fera 1500 ans plus tard avec la venue de Jésus, son sacrifice et sa résurrection.

En s'éloignant au fur et à mesure du Jardin d'Eden, l'homme s'était également éloigné de la relation qu'il y entretenait avec Dieu. La route qu'il fait depuis et qui lui reste à faire, et celle qui lui permettra de la retrouver pleinement.

Le mensonge a fermé les portes du jardin d'Eden à Adam et Eve et donc à l'humanité entière. Si ce même mensonge ne recevait pas de punition entre le Jardin et la loi, c'est justement parce que la loi n'avait pas encore été donnée. Par contre, à partir du moment où la loi précise l'interdit, les choses vont devenir bien plus claires. Dans la suite de la Parole, les mensonges deviennent quasiment inexistants, du moins en ce qui concerne les personnes qui sont proches de Dieu, pour les autres, évidement, le mensonge, étant souvent une arme, sera encore et toujours employé.

5 - Les mensonges entre la loi et la grâce.

A partir du moment où Dieu est redevenu un Dieu personnel à chacun, la donne va être totalement modifiée. Cette fois-ci Dieu a été clair, et il peut donc faire plus facilement le tri entre les menteurs et ceux qui disent et marchent selon la vérité. Par ailleurs, une nouvelle chose va apparaître, en la personne des prophètes. Ces derniers vont devenir la voix de Dieu auprès de son peuple, et la gravité du mensonge va prendre une nouvelle dimension.

Avec la croissance du peuple de Dieu, et le fait qu'ils ne soient plus tous à marcher derrière leur leader, apparaît la nécessité pour Dieu de mettre en place un système qui permettra à sa Parole de rester vivante. Tant que tout le monde suivait Moïse, puis Josué, et donc les tables de la loi qui les accompagnaient, la problématique du mensonge était presque résolue. Mais, après la conquête de Canaan, avec la sédentarisation d'Israël, apparaît un nouvel écueil. Le peuple ne suit plus physiquement son leader, détenteur des tables de la loi, et se disperse, chacun sur la terre que Dieu lui a donnée en héritage. Bien sûr, chacun va aux différentes fêtes et sacrifices, mais c'est tout de même différent de ce qui se passait auparavant, où tout le monde marchait, par la force des choses, sur les traces des tables de la loi.

Dieu établit alors des serviteurs, en la personne des prophètes, qui transmettront sa Parole directement. Tous vont rapidement reconnaître que Dieu parle à travers ces fabuleux personnages, mais comme d'habitude, l'être humain a cet incroyable potentiel de pervertir tout ce qu'il croise.

Aussi, de faux prophètes vont faire leur apparition, dans le but de s'accaparer l'attention et les richesses des puissants. Cette façon de faire est particulièrement ancrée chez l'être humain et se perpétue encore de nos jours, en infectant également tous les autres ministères.

Ces faux prophètes, ne parlant jamais de la part de Dieu, n'ont pour but que de flatter les oreilles de ceux qui se plaisent à les écouter. Michée a été confronté à ces personnages dans le livre des Chroniques en ces termes : Le messager qui était allé appeler Michée lui parla ainsi: Voici, les prophètes d'un commun accord prophétisent du bien au roi; que ta parole soit donc comme la parole de chacun d'eux! annonce du bien! Michée répondit: L'Eternel est vivant! j'annoncerai ce que dira mon Dieu (2 Chroniques 18.12-13).

Le roi sera puni, les faux prophètes seront punis. A partir de la loi, le mensonge devient quelque chose d'autant plus grave, que dans la majeure partie des cas, ils consistent en des paroles que les hommes font passer pour des paroles de Dieu, ce qui a pour conséquence l'égarement du peuple.

Entre la loi et la grâce, le mensonge ne sera presque jamais utilisé par des personnes marchant avec Dieu. Il est acquis par ces derniers que sa pratique est une horreur aux yeux de Dieu. David mentira à Akisch (1 Samuel 27.8-12), mais il faut toujours être prudent avec ce personnage. Aussi grand roi qu'il ait été, c'était aussi l'un des plus grands pécheurs (mensonge, meurtre, adultère, orgueil), mais également l'un des personnages les plus sincères avec Dieu et qui s'est toujours repenti de ses fautes. C'est pour cela qu'il est difficile, le concernant, de savoir si une conséquence néfaste s'en est suivie ou pas. N'oublions pas qu'il est mort de vieillesse à 70 ans à une époque où cet âge n'avait vraiment rien d'exceptionnel. Il était alité et avait constamment froid, de là à penser que de nos jours on classerait cela dans une maladie ou une autre il n'y a qu'un pas. En outre, dans les psaumes, David écrit : Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée; Car nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi, Ma vigueur n'était plus que sécheresse, comme celle de l'été. -Pause. Je t'ai fait connaître mon péché, je n'ai pas caché mon iniquité; J'ai dit: J'avouerai mes transgressions à l'Éternel! Et tu as effacé la peine de mon péché (Psaumes 32.3-5). Son état de santé a été compromis durant sa vie par ses péchés.

En dehors de ce mensonge, nous avons Saül qui ment plusieurs fois, mais comme il était déjà sorti de la volonté de Dieu, ce n'était que le signe d'une démarche d'éloignement qu'il avait déjà faite. Notons cependant que c'est suite à un dernier mensonge que Dieu le rejette pour de bon. De retour d'une bataille contre les Amalécites, il décide de garder les richesses de ce peuple alors que Dieu lui a donné l'ordre clair de tout dévouer par interdit. A la venue du prophète il lui dira : Sois béni de l'Eternel! J'ai observé la parole de l'Éternel (1 Samuel 15.13), alors que les marques de sa désobéissance l'entourent.

Sorti de ces deux exemples, le mensonge devient stigmatisant. Les psaumes répètent en boucle l'horreur que représente le mensonge aux yeux de Dieu, Esaïe et Jérémie en feront l'un des thèmes principaux de leurs écrits. Il devient une arme dans la bouche des ennemis de Dieu, et Dieu en vient à prévenir ses serviteurs les prophètes pour les empêcher de croire dans des mensonges ou d'en être victime. C'est ce qui arrivera lorsque la femme de Jéroboam se déguisera suivant les ordres de son mari afin de savoir ce qu'il adviendra à leur fils Abija, malade (1 Rois 14.1-18). On notera dans ce passage que Jéroboam envoie sa femme auprès d'Achija, prophète de Dieu, alors qu'il a une multitude de prophètes de Baal à son service. Ce qui montre qu'il sait qui est Dieu et qui ne l'est pas. Sa position auprès des veaux d'or n'est pas guidée par une quelconque croyance en leur puissance, c'est juste un moyen de contrôler le peuple et de le tenir éloigné de la vraie foi.

On voit aussi la protection de Dieu sur Elisée quand Guéhazi ment à son sujet. Dieu l'emmène en esprit afin qu'il assiste à la scène où Guéhazi le trahit, et il sera lépreux jusqu'à la fin de sa vie (2 Rois 5.19-27).

On est passé des mensonges constants avant la loi, à une sanction presque immédiate après. Plus les années passent, plus on se rapproche de la grâce, plus sa gravité se révèle. Le peuple de Dieu l'a compris, en tous les cas, à cette époque.

Quoi qu'il en soit, les années vont passer, avec cette compréhension du mensonge. Puis les prophètes ne paraîtront plus pendant plusieurs siècles. Il faut comprendre que les prophètes ne viennent pas caresser le peuple dans le sens du poil. Le prophète vient afin d'annoncer un jugement et donne la manière de l'éviter. Si dans toute la Parole les prophètes sont craints, c'est parce qu'ils apportent toujours des avertissements et forcent le peuple à changer d'attitude sous peine de sanctions lourdes. C'est pour ça qu'ils seront de plus en plus repoussés, pour finir par ne plus être désirés nulle part. Finalement, le peuple n'aura plus que des prophètes de mensonge et pourra vivre dans ce que ces faux prophètes apportent, c'est à dire le mensonge.

La situation va tellement se dégrader qu'Israël en viendra de nouveau à régresser au regard du mensonge. Même les rares qui essayeront encore de se soumettre à la loi, le feront d'un cœur perverti. Maudit soit le trompeur qui a dans son troupeau un mâle, Et qui voue et sacrifie au Seigneur une bête chétive ! (Malachie 1.14). Si quelqu'un s'était avisé de faire une chose pareille auparavant, la sanction ne se serait pas fait attendre. Mais le peuple est loin de Dieu, et la plupart ne se rendent probablement même plus compte de ce qu'ils sont en train de faire. N'oublions pas qu'en ces temps, si personne ne rappelle la loi, elle est oubliée, parce que personne n'avait les moyens d'en avoir une copie chez soi.

Dieu va alors mettre en branle la dernière partie de son plan : la grâce. Il se passera 400 ans sans qu'aucun prophète ne paraisse plus en Israël, afin de faire table rase et Jésus apparaîtra, affirmant être la vérité.

6 - Les mensonges sous la grâce.

Cette fois-ci, Dieu est arrivé à son but final. La loi sera inscrite dans le cœur de ceux qui croient, de telle sorte qu'ils ne puissent plus s'en éloigner. Par contre, cela aura aussi pour conséquence d'en pérenniser les sanctions.

A partir de la grâce, le mensonge commence à être compris pour ce qu'il est spirituellement, plus que comme un simple acte. Le poids qu'il porte est particulièrement important, et sa sanction également.

Chaque chose de la loi, se voyant accomplie, passe de l'état physique à spirituel. Pas seulement dans les choses à faire, mais également dans les sanctions.

Notons que le mensonge est cité dans trois des sept Églises de l'apocalypse, Ephèse (Apocalypse 2.2), Smyrne (Apocalypse 2.9) et Philadelphie (Apocalypse 3.9). Ce qui en fait la faute principale à égalité avec les Nicolaïtes/Balaam/femme Jézabel. L'une des caractéristiques prouvant la droiture des 144 000 est justement que dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge, car ils sont irrépréhensibles (Apocalypse 14.5).

Enfin, pour finir, alors que les évènements de la fin seront enfin derrière, Jean reçoit à trois reprises l'affirmation que les menteurs seront privés du royaume de Dieu

• Apocalypse 21.7-8 : Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les enchanteurs, les idolâtres, et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre, ce qui est la seconde mort.
• Apocalypse 21.27 : Il n'entrera chez elle rien de souillé, ni personne qui se livre à l'abomination et au mensonge; il n'entrera que ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l'agneau.
• Apocalypse 22.15 : Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge!

Nous allons maintenant voir les différentes formes que peut prendre le mensonge.

7 - Les différentes formes de mensonge.

Le mensonge pose un énorme problème. Fondamentalement, mentir ou ne pas mentir n'a rien à voir avec la chose dite, mais avec ce qu'on croit qu'elle est. Dit autrement, vous pouvez mentir en disant quelque chose de vrai, et ne pas mentir en disant quelque chose de faux.

C'est la distinction entre mentir et se tromper.

C'est également pour cela qu'il faut relativiser un verset comme celui-ci : Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné (Matthieu 12.37). Si on le regarde à travers le prisme de ce que Matthieu nous dit un tout petit peu plus tard : Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies (Matthieu 15.19).

Donc si on prend ces deux versets, on apprend que nos paroles nous justifient ou nous condamnent, mais que nos mensonges viennent du cœur. Ce qu'il faut y comprendre, c'est la notion d'intention.

• Jérémy 5.1-2 : Parcourez les rues de Jérusalem, Regardez, informez-vous, cherchez dans les places, S'il s'y trouve un homme, s'il y en a un Qui pratique la justice, qui s'attache à la vérité, Et je pardonne à Jérusalem. Même quand ils disent: L'Éternel est vivant! C'est faussement qu'ils jurent.

Maintenant, si nos intentions sont mauvaises, il y a différentes manières de les exprimer, c'est ce que nous allons voir maintenant.

a) Le mensonge dans les mots.

Commençons avec la forme la plus évidente de toute.

Si vous demandez aux personnes que vous croisez leur opinion sur ce qu'est un mensonge, dans la quasi-intégralité des cas, vous recevrez en réponse l'affirmation qu'il s'agit de dire des choses fausses.

Avec ce que je disais en introduction de ce chapitre, il va de soi que cette affirmation est fausse, puisqu'en réalité il faut également que le cœur nous dictait volontairement les propos que nous avons tenus.

Quoi qu'il en soit, le mensonge dans les mots ne nécessite pas vraiment d'explications tant il paraît évident.

• Proverbes 20.14 : Mauvais! mauvais! dit l'acheteur; Et en s'en allant, il se félicite.
• Osée 7.3 : Ils réjouissent le roi par leur méchanceté, Et les chefs par leurs mensonges.

b) Le mensonge dans les silences.

Il y a plusieurs manières de faire croire quelque chose, dans certains cas, c'est en gardant le silence

• Psaumes 58.2-9 : Est-ce donc en vous taisant que vous rendez la justice? Est-ce ainsi que vous jugez avec droiture, fils de l'homme? Loin de là! Dans le cœur, vous consommez des iniquités; Dans le pays, c'est la violence de vos mains que vous placez sur la balance. Les méchants sont pervertis dès le sein maternel, Les menteurs s'égarent au sortir du ventre de leur mère. Ils ont un venin pareil au venin d'un serpent, D'un aspic sourd qui ferme son oreille, Qui n'entend pas la voix des enchanteurs, Du magicien le plus habile. O Dieu, brise-leur les dents dans la bouche! Eternel, arrache les mâchoires des lionceaux! Qu'ils se dissipent comme des eaux qui s'écoulent! Qu'ils ne lancent que des traits émoussés! Qu'ils périssent en se fondant, comme un limaçon; Sans voir le soleil, comme l'avorton d'une femme !

Cet exemple parle de ceux qui doivent rendre la justice, qui voient le venin se répandre et qui décident de ne pas intervenir, niant, par leur silence, qu'il se passe quelque chose d'anormal. Ils entendent les râles des victimes, mais ils sont comme un aspic sourd qui ferme son oreille, Qui n'entend pas la voix des enchanteurs, Du magicien le plus habile. Ils connaissent les enchanteurs et les magiciens, mais font comme s'ils n'entendaient rien.

Trouver un parallèle dans le monde d'aujourd'hui est tout sauf difficile. La cour suprême américaine face à la fraude est parfaite pour ce faire. C'en est à un point où on dirait que ce passage a été écrit de toute éternité pour eux. L'avantage étant qu'ils connaissent déjà, grâce à ce passage, les suites qui seront données à leur inaction.

c) Le mensonge dans les actions.

Je me rappelle avoir un jour été à mon bureau, dans ma chambre, je travaillais sur un enseignement dont je ne me rappelle plus, cela fait plusieurs décennies maintenant. Quelqu'un vint à frapper à la porte de l'appartement. Une personne est allée lui ouvrir et le petit groupe est allé discuter dans le salon. Curieux de savoir qui était là, je me suis levé et je suis allé chercher un livre dont je savais qu'il était sur la table du salon. Une fois dans le salon, j'ai pu savoir qui était là, j'ai salué les visiteurs et suis retourné dans ma chambre.

En m'asseyant Dieu m'a dit : tu as menti ! Sur l'instant je n'ai pas compris. J'étais sûr de moi, je n'avais pas dit un mot de travers. Dieu a alors continué et m'a dit. Tu leur as fait croire quelque chose de faux. Tes paroles n'étaient pas un mensonge, mais tes actes l'étaient. A l'époque je n'avais pas encore compris les différents niveaux que pouvait prendre le mensonge. En fait je n'avais pas encore réellement réfléchi à cette notion pourtant si importante. C'est après cela que j'ai commencé à chercher sa réelle signification.

C'est exactement ce que les Gabaonites ont fait à Josué :

• Josué 9.3-13 : Les habitants de Gabaon, de leur côté, lorsqu'ils apprirent de quelle manière Josué avait traité Jéricho et Aï, eurent recours à la ruse, et se mirent en route avec des provisions de voyage. Ils prirent de vieux sacs pour leurs ânes, et de vieilles outres à vin déchirées et recousues, ils portaient à leurs pieds de vieux souliers raccommodés, et sur eux de vieux vêtements; et tout le pain qu'ils avaient pour nourriture était sec et en miettes. Ils allèrent auprès de Josué au camp de Guilgal, et ils lui dirent, ainsi qu'à tous ceux d'Israël: Nous venons d'un pays éloigné, et maintenant faites alliance avec nous. Les hommes d'Israël répondirent à ces Héviens: Peut-être que vous habitez au milieu de nous, et comment ferions-nous alliance avec vous? Ils dirent à Josué: Nous sommes tes serviteurs. Et Josué leur dit: Qui êtes-vous, et d'où venez-vous? Ils lui répondirent: Tes serviteurs viennent d'un pays très éloigné, sur le renom de l'Eternel, ton Dieu; car nous avons entendu parler de lui, de tout ce qu'il a fait en Egypte, et de la manière dont il a traité les deux rois des Amoréens au delà du Jourdain, Sihon, roi de Hesbon, et Og, roi de Basan, qui était à Aschtaroth. Et nos anciens et tous les habitants de notre pays nous ont dit: Prenez avec vous des provisions pour le voyage, allez au-devant d'eux, et vous leur direz: Nous sommes vos serviteurs, et maintenant faites alliance avec nous. Voici notre pain: il était encore chaud quand nous en avons fait provision dans nos maisons, le jour où nous sommes partis pour venir vers vous, et maintenant il est sec et en miettes. Ces outres à vin, que nous avons remplies toutes neuves, les voilà déchirées; nos vêtements et nos souliers se sont usés par l'excessive longueur de la marche.

Ils se sont donnés une apparence qui tromperait leur interlocuteur afin d'obtenir ce qu'ils désiraient. La suite de ce passage montre la punition qui sera la leur. Josué s'étant lié à eux il ne peut pas les détruire, mais il en fera des esclaves.

Malachie nous donne également un exemple de ce type de mensonge :

• Malachie 1.14 : Maudit soit le trompeur qui a dans son troupeau un mâle, Et qui voue et sacrifie au Seigneur une bête chétive! Car je suis un grand roi, dit l'Éternel des armées, Et mon nom est redoutable parmi les nations.

La parole est claire, Maudit soit le trompeur.

d) Le mensonge dans les sous-entendus.

Bien que ce type de mensonge puisse se rapprocher d'autres types déjà cités, il m'a semblé intéressant de lui consacrer un point plus facilement identifiable.

• 2 Rois 9.11-12 : Lorsque Jéhu sortit pour rejoindre les serviteurs de son maître, on lui dit: Tout va-t-il bien? Pourquoi ce fou est-il venu vers toi? Jéhu leur répondit: Vous connaissez bien l'homme et ce qu'il peut dire. Mais ils répliquèrent: Mensonge! Réponds-nous donc! Et il dit: Il m'a parlé de telle et telle manière, disant: Ainsi parle l'Eternel: Je t'oins roi d'Israël.

La question qu'on peut se poser est : qu'aurait du ou pu faire Jéhu ?

En fait, les choses sont simples, il n'a aucune obligation de répondre. Il peut parfaitement dire, en toute simplicité, que cela ne les regarde pas. Il choisit cependant une réponse intermédiaire : Vous connaissez bien l'homme et ce qu'il peut dire. Cette réponse a pour intention de pousser ceux qui ont posé la question à y répondre tout seuls en les orientant vers quelque chose qui aurait la forme d'un : 'vous savez bien qu'il est fou et qu'il dit n'importe quoi'. La volonté de Jéhu est donc, ici, de transmettre une fausse information. Ce type de mensonge est très utilisé, parce qu'on a souvent l'impression de ne pas avoir menti, on se console en pensant que c'est l'autre qui a pensé quelque chose de faux, et que l'on n'en est pas responsable. Seulement voilà ! Nous en sommes responsables.

e) Se mentir à soi-même.

J'aurais également pu mettre ce point dans le chapitre suivant sur les conséquences du mensonge. Il a cependant sa place ici.

A force de ne plus écouter Dieu, on peut en venir à ne plus même réaliser notre éloignement, et on finit par dire des choses, en étant persuadé de notre bon droit, alors que tout montre que l'on ment. C'est une des conséquences que le refus de Dieu dans nos vies provoque. Notre mensonge devient tellement évident qu'on ne ment plus à personne d'autre qu'a nous-même. C'est ce qui arrive à Saül de retour de la guerre contre les Amalécites. Je ne sais même pas si on peut considérer que Saül mente à Samuel, parce que je ne suis pas sûr qu'il se rende compte de ce qu'il fait. Son aveuglement est bien trop avancé pour qu'il puisse encore avoir conscience de quoi que ce soit. C'est pour cela qu'il est la seule victime de son mensonge, et donc qu'il se ment à lui-même.

• 1 Samuel 15.10-23 : L'Eternel adressa la parole à Samuel, et lui dit: Je me repens d'avoir établi Saül pour roi, car il se détourne de moi et il n'observe point mes paroles. Samuel fut irrité, et il cria à l'Eternel toute la nuit. Il se leva de bon matin, pour aller au-devant de Saül. Et on vint lui dire: Saül est allé à Carmel, et voici, il s'est érigé un monument; puis il s'en est retourné, et, passant plus loin, il est descendu à Guilgal. Samuel se rendit auprès de Saül, et Saül lui dit: Sois béni de l'Eternel! J'ai observé la parole de l'Eternel. Samuel dit: Qu'est-ce donc que ce bêlement de brebis qui parvient à mes oreilles, et ce mugissement de bœufs que j'entends? Saül répondit: Ils les ont amenés de chez les Amalécites, parce que le peuple a épargné les meilleures brebis et les meilleurs bœufs, afin de les sacrifier à l'Eternel, ton Dieu; et le reste, nous l'avons dévoué par interdit. Samuel dit à Saül: Arrête, et je te déclarerai ce que l'Eternel m'a dit cette nuit. Et Saül lui dit: Parle! Samuel dit: Lorsque tu étais petit à tes yeux, n'es-tu pas devenu le chef des tribus d'Israël, et l'Eternel ne t'a-t-il pas oint pour que tu sois roi sur Israël? L'Eternel t'avait fait partir, en disant: Va, et dévoue par interdit ces pécheurs, les Amalécites; tu leur feras la guerre jusqu'à ce que tu les aies exterminés. Pourquoi n'as-tu pas écouté la voix de l'Eternel? pourquoi t'es-tu jeté sur le butin, et as-tu fait ce qui est mal aux yeux de l'Eternel? Saül répondit à Samuel: J'ai bien écouté la voix de l'Eternel, et j'ai suivi le chemin par lequel m'envoyait l'Eternel. J'ai amené Agag, roi d'Amalek, et j'ai dévoué par interdit les Amalécites; mais le peuple a pris sur le butin des brebis et des bœufs, comme prémices de ce qui devait être dévoué, afin de les sacrifier à l'Eternel, ton Dieu, à Guilgal. Samuel dit: L'Eternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Eternel? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l'est pas moins que l'idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l'Eternel, il te rejette aussi comme roi.

Ce type de mensonge est bien plus fréquent qu'on ne le croit. Dans une certaine mesure, tous les croyants en sont coupables. Nous savons que la bénédiction se trouve dans l'obéissance, pourtant nous repoussons en permanence cette même obéissance pour des raisons plus fallacieuses les unes que les autres. Nous cherchons des raisons de continuer à ne pas obéir au lieu de simplement admettre que nous n'avons pas encore la force de le faire. Dieu connaissant toute chose, cela revient exactement à ce que Saül fait.

Si nous ne parvenons pas à obéir, il suffit de le dire, il nous donnera la force de le faire. En prétendant que ce n'est pas le moment, ou que ce que nous faisons est un premier pas, nous mentons parce que nous savons qu'il n'y a pas de juste milieu. Admettre de ne pas y arriver n'est jamais un crime, se trouver des excuses est un mensonge envers soi-même, parce que l'on sait parfaitement la vérité.

8 - Les raisons de mentir.

Quand on réfléchit au mensonge, on se dit qu'on peut mentir pour un rien, et donc pour n'importe quelle raison. Il n'en est rien. En réalité, si le mensonge peut prendre plusieurs formes, il y a très peu de raisons de mentir.

Sara a menti parce qu'elle avait peur, Guéhazi par cupidité, la quasi-totalité des faux prophètes pour attirer les faveurs des puissants.

Dans tous les cas, cela revient toujours au même. Le but est de prendre ou reprendre le contrôle sur une situation. L'impression de ne pas être aux commandes d'une situation nous fait avancer un argument qui inversera la donne.

Le mensonge est une séduction. Le livre de l'Apocalypse nous dit de la femme Jézabel qu'elle enseigne et séduit dans le but d'égarer le peuple. En d'autres termes, elle leur ment. Elle sait qu'elle n'a pas l'autorité et donc elle ment pour l'avoir. C'est encore et toujours la même raison, prendre le contrôle sur ce qui nous environne.

Quand Sara a menti, la parole nous dit qu'elle avait peur. La peur nous fait perdre le contrôle de nous-mêmes, et par ce mensonge, elle a essayé de mettre fin à cet instant où elle perdait pied. Par la peur, elle était devenue branlante, secouée par le vent. Elle avait besoin, rapidement, de quelque chose qui la stabiliserait. C'est le mensonge qu'elle a instinctivement choisi.

'Séduire' signifie 'attirer vers soi'. C'est pour cela que le mensonge est toujours une séduction. C'est essayer d'attirer la faveur des autres. Quand Sara a menti, elle savait qu'elle était en tort et a donc essayé de s'attirer une faveur qu'elle croyait avoir perdu à cause de son rire.

Dans tous les cas de mensonges, si on recherche en profondeur, on trouve toujours la volonté de séduction, d'attirer vers soi.

9 - Les conséquences du mensonge.

Le mensonge étant une séduction, il va sans dire qu'il y a toujours des conséquences. Regardons de plus près ce que dit la Parole de Dieu sur les différentes suites qu'ont amené différents types de mensonges.

a) Tout mensonge a des conséquences.

a.1) Jacob et Joseph (le deuil).

Parmi les fils de Jacob, Joseph était le petit dernier, et Jacob ne cachait pas son affection toute particulière pour lui en le favorisant sur ses frères. En outre l'enfant était très réceptif à la Parole de Dieu qui lui parlait en songe. Il n'en fallait pas plus pour que ses frères ne le jalousent et en viennent à vouloir son mal.

L'occasion devait nécessairement se présenter, et les frères se sont engouffrés dans la brèche. Sitôt vendu pour esclave, les frères s'empressent de retourner voir leur père afin de couvrir leur crime.

Pour camoufler ce qu'ils ont fait, ils tremperont sa tunique bigarrée dans du sang pour faire croire qu'il a été attaqué par un animal. A partir de là, Jacob en portera le deuil, ne sachant pas que ce dernier se trouvait en Égypte et qu'il allait bientôt y devenir le second après Pharaon.

Bien sûr, le mensonge des frères est évident, mais on constate autre chose. Jacob leur père, bien que ne s'en rendant pas compte, ne croit pas à la mort de son fils Joseph. Prenons en compte les trois passages suivants :

• Genèse 42.36-38 : Jacob, leur père, leur dit: Vous me privez de mes enfants! Joseph n'est plus, Siméon n'est plus, et vous prendriez Benjamin! C'est sur moi que tout cela retombe. Ruben dit à son père: Tu feras mourir mes deux fils si je ne te ramène pas Benjamin; remets-le entre mes mains, et je te le ramènerai. Jacob dit: Mon fils ne descendra point avec vous; car son frère est mort, et il reste seul; s'il lui arrivait un malheur dans le voyage que vous allez faire, vous feriez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts.

Dans ce passage, on pourrait croire que Jacob a admis la mort de son fils. Cependant, on voit surtout qu'il n'a toujours pas son deuil. Joseph est censé être mort depuis de très nombreuses années, mais il est cité de suite.

Admettons cependant que nous voyons dans ce passage l'acceptation de la mort de Joseph, regardons le passage suivant.

• Genèse 44.28 : L'un étant sorti de chez moi, je pense qu'il a été sans doute déchiré, car je ne l'ai pas revu jusqu'à présent.

Les choses sont déjà différentes. Je ne l'ai pas revu jusqu'à présent montre bien que Jacob a toujours espoir de retrouver Joseph. Il n'a pas encore admis son décès. Le mensonge de ses fils ne semble pas avoir eu l'effet escompté.

Regardons maintenant le troisième passage, qui nous montre encore autre chose :

• Genèse 45.26-27 : Ils lui dirent: Joseph vit encore, et même c'est lui qui gouverne tout le pays d'Égypte. Mais le cœur de Jacob resta froid, parce qu'il ne les croyait pas. Ils lui rapportèrent toutes les paroles que Joseph leur avait dites. Il vit les chars que Joseph avait envoyés pour le transporter. C'est alors que l'esprit de Jacob, leur père, se ranima;

C'est ici la chose la plus terrible. Jacob n'a plus confiance en ses fils. Contre toute attente, il ne croit pas que Joseph soit mort, pourtant quand ses fils lui annoncent qu'il est en vie, il ne les croit pas eux, alors qu'ils ne font que lui annoncer quelque chose qu'il espère depuis de très nombreuses années.

Le mensonge des frères de Joseph a eu pour effet de briser la confiance de leur père en eux. Bien que Jacob n'en soit pas conscient, il a ressenti la fausseté de ses fils et malgré les années, il n'est pas passé outre.

Mentir aux gens qui nous entourent créera ce type d'environnement. Peu importe qu'ils se rendent compte ou pas de ce que vous leur ayez menti. La confiance naît de la vérité, et pas uniquement lorsqu'on la constate, mais naturellement.

a.2) l'Amalécite qui annonce la mort de Saül à David.

David a eu à de maintes reprises l'opportunité de mettre Saül à mort et donc de prendre pour lui le royaume que Dieu lui avait d'ores et déjà donné dans le spirituel. Il n'en fera jamais rien et respectera le fait que cet homme, aussi désobéissant qu'il ait pu être, avait été oint par Dieu en un temps reculé.

Dieu cependant mettra fin à son règne sur un champ de bataille.

David l'apprendra un peu après de la bouche d'un Amalécite.

• 2 Samuel 1.2-16 (mort de Saül) : Le troisième jour, un homme arriva du camp de Saül, les vêtements déchirés et la tête couverte de terre. Lorsqu'il fut en présence de David, il se jeta par terre et se prosterna. David lui dit: D'où viens-tu? Et il lui répondit: Je me suis sauvé du camp d'Israël. David lui dit: Que s'est-il passé? dis-moi donc! Et il répondit: Le peuple s'est enfui du champ de bataille, et un grand nombre d'hommes sont tombés et ont péri; Saül même et Jonathan, son fils, sont morts. David dit au jeune homme qui lui apportait ces nouvelles: Comment sais-tu que Saül et Jonathan, son fils, sont morts? Et le jeune homme qui lui apportait ces nouvelles répondit: Je me trouvais sur la montagne de Guilboa; et voici, Saül s'appuyait sur sa lance, et voici, les chars et les cavaliers étaient près de l'atteindre. S'étant retourné, il m'aperçut et m'appela. Je dis: Me voici!  Et il me dit: Qui es-tu? Je lui répondis: Je suis Amalécite. Et il dit: Approche donc, et donne-moi la mort; car je suis pris de vertige, quoique encore plein de vie. Je m'approchai de lui, et je lui donnai la mort, sachant bien qu'il ne survivrait pas à sa défaite. J'ai enlevé le diadème qui était sur sa tête et le bracelet qu'il avait au bras, et je les apporte ici à mon seigneur. David saisit ses vêtements et les déchira, et tous les hommes qui étaient auprès de lui firent de même. Ils furent dans le deuil, pleurèrent et jeûnèrent jusqu'au soir, à cause de Saül, de Jonathan, son fils, du peuple de l'Éternel, et de la maison d'Israël, parce qu'ils étaient tombés par l'épée. David dit au jeune homme qui lui avait apporté ces nouvelles: D'où es-tu? Et il répondit: Je suis le fils d'un étranger, d'un Amalécite. David lui dit: Comment n'as-tu pas craint de porter la main sur l'oint de l'Éternel et de lui donner la mort? Et David appela l'un de ses gens, et dit: Approche, et tue-le! Cet homme frappa l'Amalécite, qui mourut. Et David lui dit: Que ton sang retombe sur ta tête, car ta bouche a déposé contre toi, puisque tu as dit: J'ai donné la mort à l'oint de l'Eternel !

Ici, nous voyons que David met à mort l'Amalécite parce qu'il a tué le roi Saül. Bien que David ne le sache pas, cet homme a menti, et la sanction qu'il reçoit est la conséquence non pas du meurtre de Saül, mais de son mensonge.

Les choses ne se sont pas passées de la manière voulue par l'Amalécite ; il est venu auprès de David dans l'espoir d'être récompensé. C'est la cupidité qui l'a mené à sa perte.

Dans la réalité, nous avons la mort de Saül quelques versets plus tôt.

• 1 Samuel 31.4-8 : Saül dit alors à celui qui portait ses armes: Tire ton épée, et m'en transperce, de peur que ces incirconcis ne viennent me percer et me faire subir leurs outrages. Celui qui portait ses armes ne voulut pas, car il était saisi de crainte. Et Saül prit son épée, et se jeta dessus. Celui qui portait les armes de Saül, le voyant mort, se jeta aussi sur son épée, et mourut avec lui. Ainsi périrent en même temps, dans cette journée, Saül et ses trois fils, celui qui portait ses armes, et tous ses gens. Ceux d'Israël qui étaient de ce côté de la vallée et de ce côté du Jourdain, ayant vu que les hommes d'Israël s'enfuyaient et que Saül et ses fils étaient morts, abandonnèrent leurs villes pour prendre aussi la fuite. Et les Philistins allèrent s'y établir. Le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les morts, et ils trouvèrent Saül et ses trois fils tombés sur la montagne de Guilboa.

Saül s'est suicidé.

Nous devons comprendre par cet exemple que nos mensonges auront toujours une conséquence. Peu importe que l'on sache que c'en était, ils apporteront le malheur sur nos vies.

b) Un mensonge gâche une bonne action.

Dans le livre des actes, nous avons l'exemple d'Ananias et Saphira qui, vendant une propriété leur appartenant, décide de conserver une partie de la somme qu'ils en ont tiré, ce qui est leur droit, mais prétendent en avoir donné le bénéfice complet aux apôtres.

• Actes 5.1-10 (Ananias) : Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, et retint une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ? S'il n'eût pas été vendu, ne te restait-il pas? Et, après qu'il a été vendu, le prix n'était-il pas à ta disposition? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. Ananias, entendant ces paroles, tomba, et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs. Les jeunes gens, s'étant levés, l'enveloppèrent, l'emportèrent, et l'ensevelirent. Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé. Pierre lui adressa la parole: Dis-moi, est-ce à un tel prix que vous avez vendu le champ? Oui, répondit-elle, c'est à ce prix-là. Alors Pierre lui dit: Comment vous êtes-vous accordés pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici, ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte, et ils t'emporteront. Au même instant, elle tomba aux pieds de l'apôtre, et expira. Les jeunes gens, étant entrés, la trouvèrent morte; ils l'emportèrent, et l'ensevelirent auprès de son mari.

Ce couple a fait quelque chose de réellement généreux. Personne ne les y forçait, et il n'était clairement pas en faute s'il ne l'avait pas fait. Mais l'orgueil était présent en eux, suffisamment pour qu'il se sente poussé à faire croire qu'il donnait tout. Ce que nous pouvons constater, c'est que près de 2000 ans plus tard, le témoignage qu'il a laissé est terriblement négatif, alors que ce qu'il a fait, avait tout pour être un geste profondément positif.

Il est important pour chaque croyant, de comprendre que nos conceptions de la gravité de telles ou telles choses, a été modifiée par l'évolution de la société. Nous avons de plus en plus de mal à cerner la profondeur des notions qui se trouvent dans la Parole de Dieu, et donc qui viennent souvent du cœur même de Dieu. Pour le comprendre, Lui, nous devons accepter Sa manière de voir les choses non pas comme une manière qui serait la sienne, mais comme la seule manière de les voir. N'oublions pas que Dieu ne change pas, mais que nous le faisons avec une fabuleuse célérité. Les systèmes sociétaux qui nous entourent sont fondamentalement faits pour nous éloigner de Dieu. Les règles qui y sont appliquées ont pour beaucoup d'entre elles, comme intention de nous éloigner de Dieu. Le meilleur moyen n'étant pas la confrontation directe, mais la modification de la compréhension.

c) La punition divine.

J'ai déjà parlé des trois fois, successives, où Jean nous dit, après le millénium, que les menteurs ne seront pas tolérés dans le paradis de Dieu. Je ne les répéterai donc pas ici.

Il y a, cependant, tellement d'autres exemples des conséquences du mensonge, que je vais tout de même me permettre d'en citer quelques-unes pour tenter de faire comprendre les suites que sa pratique engendreront.

• Jérémy 28.15-17 : Et Jérémie, le prophète, dit à Hanania, le prophète: Ecoute, Hanania! L'Éternel ne t'a point envoyé, et tu inspires à ce peuple une fausse confiance. C'est pourquoi ainsi parle l'Éternel: Voici, je te chasse de la terre; tu mourras cette année; car tes paroles sont une révolte contre l'Éternel. Et Hanania, le prophète, mourut cette année-là, dans le septième mois.
• Osée 7.13-16 : Malheur à eux, parce qu'ils me fuient! Ruine sur eux, parce qu'ils me sont infidèles! Je voudrais les sauver, Mais ils disent contre moi des paroles mensongères. Ils ne crient pas vers moi dans leur cœur, Mais ils se lamentent sur leur couche; Ils se rassemblent pour avoir du blé et du moût, Et ils s'éloignent de moi. Je les ai châtiés, j'ai fortifié leurs bras; Et ils méditent le mal contre moi. Ce n'est pas au Très-Haut qu'ils retournent; Ils sont comme un arc trompeur. Leurs chefs tomberont par l'épée, A cause de l'insolence de leur langue. C'est ce qui les rendra un objet de risée dans le pays d'Egypte.

Ces deux exemples montrent que la main de Dieu n'est pas en la faveur de ceux qui mentent. Dans le premier exemple, ce sont les prophètes qui mentent en transmettant des paroles qui ne sont pas de Dieu. Par contre, dans le deuxième, ce sont des membres du peuple de Dieu qui mentent au sujet de Dieu. Ils prétendent être à la recherche de la provision divine, quand dans leur cœur, ils cherchent et s'attendent à d'autres sources de 'bénédiction'.

Que ce soit dans un sens ou dans l'autre, ces personnes mentent, et dans les deux cas on voit que Dieu agit contre eux.

On voit qu'au niveau de notre vie sur terre, Dieu ne laisse pas nos mensonges impunis, mais on voit également que cette intransigeance 'terrestre' n'a pour but que de nous aider a être prêt pour ce qui est à venir. Le ciel ne tolérera pas la présence du mensonge, parce que, comme je le disais auparavant, le mensonge est un absolu qui est opposé à la vérité. Le seul moyen que le mensonge soit toléré au ciel, serait que Jésus s'en éloigne, et il va de soi que cela n'arrivera pas.

• Psaumes 101.7 : Celui qui se livre à la fraude n'habitera pas dans ma maison ; celui qui dit des mensonges ne subsistera pas en ma présence.

10 - Les cas particuliers.

a) Demander pardon quand on n'a rien fait.

Il ne faut jamais demander pardon pour une chose que l'on n'a pas faite. Il est fréquent d'entendre des personnes dire qu'elles savent n'avoir rien à se reprocher, mais qu'elles ont tout de même demandé pardon pour que « la situation se calme ». Le problème qu'une telle demande de pardon engendre est celui-ci.

A fait une bêtise envers B

A estime que c'est de la faute de B

B n'y est pour rien mais, pour que les choses se calment, décide de demander pardon à A.

Le résultat c'est que :

• A se trouve légitimé dans son erreur et continuera donc de la commettre.

• B sachant pertinemment qu'il n'a rien à se reprocher, a menti.

Demander pardon dans ce cas, c'est innocenter le coupable et condamner l'innocent.

b) Acceptation du mensonge.

Dans bien des cas, accepter un mensonge lui donne de la puissance sur nous. C'est directement relié au principe de la foi. La foi est une force que tout le monde possède, certains la place en Dieu, d'autre en eux-mêmes, d'autres encore dans les dires de leurs voisins, des scientifiques etc. Dans tous les cas, l'être humain est une créature qui ne peut fonctionner sans la foi.

Lorsqu'on vous ment, et que vous ne vous en rendez pas compte, le menteur prend un ascendant sur vous. Vous placez votre foi dans ce que l'on vient de vous dire. C'est pour cela que Dieu doit être notre source en toute chose. Cherchez toujours sa confirmation, pour absolument tout, et nous vous inquiétez de rien. Si vous recherchez la vérité et si vous placez votre foi en Dieu, il vous révélera les mensonges qui vous entourent et qui tentent de prendre le commandement de votre vie.

C'est là aussi que le proverbe : la malédiction sans cause n'a point d'effet, prend tout son sens. Si vous restez proche de Dieu, cela n'empêchera pas les personnes mal intentionnées de vous mentir, par contre Dieu vous protégera des effets néfastes.

N'oublions pas que maudire et mentir sont quasiment la même chose. 'Maudire' signifie 'dire du mal', et le menteur dit du mal. Même quand il annonce de bonnes choses, il ne fait que dire du mal parce qu'il empêche les personnes qui l'entendent de connaître la vérité. Le mensonge ne produit jamais rien de bien. Sur la durée, les apparences s'évanouiront toujours pour laisser l'évidence d'un champ de ruines.

b.1) Les marabouts.

Je voulais écrire sur le mensonge de ces personnes et finalement, même si je laisse le point, je ne m'étendrai pas dessus et ce, pour une raison, extrêmement simple. Si vous en êtes encore à consulter ces démons, votre problème a plus à voir avec votre conversion.

b.2) Les médecins.

Les médecins aiment contrôler ce qui les entoure. C'est une profession particulièrement orgueilleuse. L'une de leurs armes favorites est justement de prophétiser votre avenir, pour vous faire peur et vous forcer à les croire. Si vous avez 10 % de chances d'avoir un problème et 90 % de chances de ne pas l'avoir, n'ayez aucun doute, ils insisteront sur les 10 %. Ils ne prendront jamais en compte la Parole de Dieu, alors c'est à vous de la prendre en compte. C'est à vous de choisir en qui vous décidez de placer votre confiance. C'est à vous de choisir qui décidera pour votre avenir, parce qu'aucun médecin ne peut savoir de quoi demain sera fait, mais tous affirment le contraire. Ils mentent, et ils le savent, c'est dans leur manière de faire.

b.3) Dieu dit / homme dit.

Dieu ne peut être trouvé menteur, aussi, à chaque fois que ce que Dieu dit entre en opposition avec ce que l'homme dit, c'est forcément que l'homme qui ment, ou se trompe.

c) Mensonge - tradition.

Il y a toute une série de mensonges auxquels on ne pense plus. Ils sont tellement ancrés dans nos traditions qu'on ne réfléchit plus du tout à ce qu'ils impliquent. Pourtant, ils sont presque plus terribles que les autres, justement parce qu'on en est bien conscient, et qu'on les accepte sans réfléchir, en se disant qu'ils n'ont pas de conséquences.

Le problème étant que des mensonges sans conséquences, ça n'existe pas.

c.1) Noël.

On prend ce mensonge avec le sourire, et on fait des films ou des photographies qu'on revisionnera plus tard en se remémorant les temps bénis... Pourtant, fondamentalement, cela consiste à mentir à ses enfants qui, le jour où ils en auront conscience, ils comprendront que les irréprochables parents qu'ils imaginaient avoir ne sont pas dignes de confiance. J'ai conscience de l'impression de futilité qui peut ressortir de ce que je viens de dire. Mais il est indéniable que le jour ou vous apprenez qu'une personne en qui vous aviez toute confiance, que ce soit votre conjoint, ou un ami, vous a ostensiblement menti, vous perdez une partie de cette confiance en cette personne, et quoi qu'il se passe, vous ne la reconstruirez jamais. Vous garderez toujours à l'esprit qu'il est possible qu'ils vous mentent, parce qu'ils l'ont déjà fait.

Alors, imaginez qu'il se passe exactement la même chose dans la tête de vos enfants le jour où ils apprennent que vous leur avez menti pendant des années. C'était peut-être un mensonge amusant, mais le prix est beaucoup plus lourd que tout ce que vous pouvez imaginer.

c.2) Mariage (vœux).

C'est le même principe que pour noël. Mentir parce qu'il est de bon ton de le faire. Parce que tout le monde le fait. Dans la plupart des cas, les mariés se contentent de répondre 'oui' sans vraiment prendre en compte les implications de ce qu'ils viennent de dire. Surtout lorsqu'ils s'unissent en présence d'un pasteur, parce qu'ils prétendent le faire devant Dieu, aussi, acquiescer à des promesses de soutien etc, ne peut être compris à la légère. Lorsqu'on voit les chiffres des divorces, on a le vertige. Combien de ces engagements ont été trahis ? Combien de ces personnes les ont tenus sans y réfléchir, juste par 'respect' des convenances.

Quelle que soit la raison pour laquelle ces engagements ont été faits, les personnes qui les ont pris l'ont fait devant Dieu. Aussi, le mensonge de certains d'entre eux n'est pas seulement envers leur conjoint, mais envers la personne devant laquelle ils prétendent les avoir pris.

c.3) La louange.

Un de mes préférés !

Combien de fois avez-vous chanté un cantique sans réfléchir aux paroles ? Ce ne sont pas des phrases vides de sens, ce ne sont pas des formules incantatoires qui feraient plaisir à Dieu. Lorsque vous chantez à Dieu, vous faites une déclaration. Ne dites pas que vous élevez vos mains vers lui si c'est pour les garder dans les poches. Ne lui dites pas qu'il occupe vos pensées en regardant l'heure parce que le rôti est dans le four. Ne lui dites pas d'envoyer des ouvriers dans la moisson si tout ce que vous avez à l'esprit c'est 'surtout pas moi'.

La louange est un piège pour celui qui n'aime pas sincèrement Dieu, parce qu'il se contente de participer sans penser à ce qu'il dit. Ce qui fait de lui un menteur, et comme la louange est directement dirigée vers Dieu, il reçoit vos mensonges en pleine face.

* Mon enseignement sur l'homme et la femme contient une explication de ce que le vrai mariage devant Dieu devrait être.

c.4) Tous les autres domaines.

Je n'ai pas la prétention de pouvoir tout anticiper. Les différents mensonges que l'on dit sans y réfléchir sont tellement nombreux qu'en toute honnêteté, je n'ai pas envie de passer plus de temps à les chercher. Si vous êtes franc et droit, vous vous rendrez compte par vous-même si ce que vous dites est la vérité ou non. Par exemple, prétendre que votre femme n'a pas pris quelques kilos quand il est évident qu'elle l'a fait, qu'un nouveau-né est magnifique quand il est évident qu'il ne l'est pas. Tant d'exemples de mensonges utilisés pour garantir la paix sociale. Dans tous ces cas, rappelez-vous ce que disait Job : Que n'avez-vous gardé le silence? Vous auriez passé pour avoir de la sagesse (Job 13.5).