Le parler en langues.
1 – Introduction, le constat de chacun.
2 – Ésaïe et Sophonie.
a) Ésaïe.
b) Sophonie.
3 – De nos jours.
a) L'obtenir.
b) Ne pas se (laisser) tromper.
- b.1) Ne pas se laisser tromper.
- b.2) Ne pas se braquer.
4) Les rares textes.
a) La pentecôte.
- a.1) Le texte.
- a.2) Le contexte.
- a.3) Dix jours.
- a.4) Les spécificités de la pentecôte.
- a.5) Le problème des langues intelligibles.
b) Un premier point.
c) Simon.
5 – Un 2° point.
a) Une étrange acceptation.
b) Regarder objectivement.
c) Éviter la réaction inverse.
6 – De nos jours (bis), une conclusion.
a) Le problème.
b) Ce qu'est le parler en langue.
c) Pas une récompense.
d) Une conséquence.
1 – Introduction, le constat de chacun.
On a souvent l'impression de savoir ce qu'est
le parler en langue parce qu'on connaît toujours des personnes qui
le 'pratiquent'. Pourtant rares sont les personnes qui pourraient
clairement dire ce que c'est, et encore plus rares sont celles qui
ouvriront la Parole de Dieu pour connaître la vérité, parce qu'une
fois de plus, c'est là qu'elle se trouve, et non dans les
pratiques du commun des croyants.
Le parallèle le plus clair concernant la doctrine du parler en langue, c'est celle de l'imposition des mains. Tout le monde est persuadé de savoir ce que c'est, et donc personne ne cherche dans la Parole de Dieu pour vérifier si nos pensées sont celles de Dieu, ce qu'elles ne sont pas. On se contente alors de poser nos mains partout, persuadés que nous faisons bien. Tristement, ce genre de pratiques est courante, pas uniquement pour l'imposition des mains, mais pour tous les domaines. Au lieu de recevoir la vérité, l'église est persuadée de l'être, elle fait ce qu'elle « ressent » et prétend que ce qu'elle « ressent » est nécessairement un message de Dieu. Dès lors les cultes prennent une forme humaine, la louange n'est qu'un ensemble de chansonnettes ayant vaguement une connotation spirituelle, les prédications élèvent l'homme plutôt que Dieu prenant l'allure de coaching et les vendeurs sont alignés sur le trajet qui mène à la « salle de réunion ». Mais l'essentiel serait de « sentir » dans son cœur que c'est la volonté de Dieu, alors que rien n'est en accord avec sa Parole.
Or la conséquence première de l'éloignement de Dieu, c'est justement l'apparence de la proximité. Lorsqu'on sait qu'on perd le contact on a deux solutions, faire les efforts pour revenir, ou essayer de faire croire qu'on ne s'est pas éloigné.
Beaucoup de croyants s'interrogent, mais ne sont entourés que de la réponse donnée par ceux-là même qui simulent une proximité avec Dieu. Ils croient logiquement que ce qui leur est dit suite à leur question est la vérité, se rassurent quelque temps et continuent leur chemin. Cependant, il faut comprendre que ceux qui se posent des questions sur l'église et ses pratiques, se les posent souvent parce qu'ils perçoivent une incohérence et qu'ils ne comprennent pas distinctement laquelle. Bien sûr on ne peut pas généraliser, mais il faut bien comprendre que dans de très nombreux cas, les interrogations de ces frères et sœurs ne sont rien d'autre que le début d'un conflit, celui de la vérité contre le mensonge. Ils commencent à comprendre une chose et se butent contre un obstacle ; ce qu'ils voient autour d'eux ne va pas dans la direction de ce qu'ils commencent à percevoir. Être rassuré ne marche qu'un temps lorsque ce qu'on avait perçu vient de Dieu, parce que Dieu ouvre les yeux des personnes sincères et aveugle les autres. Aussi, pour nous rattacher au but de cet enseignement, certains frères et sœurs se questionnent sur le parler en langue, ils ne comprennent pas exactement ce que c'est et lorsqu'ils posent des questions à ce sujet autour d'eux, parmi l'église, ils n'obtiennent que des réponses pré-écrites, apprises par cœur, qui ne les satisfont qu'un temps, parce que le trouble qui est en eux vient de Dieu, qui répond à leur sincérité en faisant monter dans leur cœur le désir de connaître la vérité. Tant que cette vérité ne sera pas satisfaite, alors le questionnement reviendra.
2 – Ésaïe et Sophonie.
Le parler en langue est particulièrement important et la négligence avec laquelle il est traité confine au mépris. Il a été annoncé dans l'ancienne alliance, et tout porte à croire qu'il y existait déjà, la meilleure preuve en étant les déclarations de deux de ses rédacteurs.
Ces deux écrivains ont fait des déclarations particulières qui, comme très souvent, sont traduites d'une manière qui ne permet pas forcément d'en comprendre la profondeur. Ça n'est pas étonnant, et il n'y a pas forcément de volonté consciente à cela. Il se trouve que pour l'essentielle, les compréhensions de l'ancienne alliance véhiculent encore la pensée juive, ce qui forcément, pose problème. Il se trouve simplement que l'Hébreu est une langue beaucoup plus imagée que le français et les situations où il faut faire un choix dans la traduction sont particulièrement nombreuses. Étant donné que ça n'est pas notre langue maternelle et que nous ne lisons pas la Parole de Dieu dans sa langue originelle, il se trouve que nous ne percevons pas nécessairement certaines nuances qui pourtant paraissent plus évidentes dès lors que vous percevez le sens global d'un mot.
Le mot que nous allons regarder ici est le mot 'saphah' qui signifie bien des choses, portant toutefois un sens commun : Lèvre, langage, parole, rivage, rive, bord, côté, fil, frontière, reliure. La disparité des traductions fait qu'en fonction des contextes, un choix sera fait plutôt qu'un autre, ainsi, sans aucune volonté de tromper qui que ce soit, on préfère une traduction à une autre, parce qu'elle semble être la plus cohérente dans le cas concerné. Ce faisant, on peut rendre floue une compréhension. Un bon exemple est de réaliser que lorsque la Parole de Dieu parle de cœur, dans la majeure partie des cas, elle parle des pensées. Donc quand on nous dit de garder une chose dans notre cœur, on nous dit en réalité de la garder à l'esprit, donc de ne pas l'oublier. Le cas de la Parole de Dieu qui doit être inscrite dans nos cœurs est parfait pour comprendre cela.
a) Ésaïe.
Pour en revenir à cet enseignement est au mot 'saphah', regardons premièrement ce que nous dit Ésaïe :
- Ésaïe 6.5-7 : Alors je dis: Malheur à moi! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres (saphah) sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres (saphah) sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l'Éternel des armées. 6 Mais l'un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu'il avait prise sur l'autel avec des pincettes. 7 Il en toucha ma bouche (peh), et dit: Ceci a touché tes lèvres (saphah) ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié.
On notera qu'Ésaïe ne considère pas ses yeux comme impurs, ni ses oreilles, parce que ces deux parties de son visage sont des portes d'entrées, alors que sa bouche est une porte de sortie, et c'est cela qui en fait quelque chose d'impure. Cela correspond exactement à ce que Jésus dit : Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est ce qui souille l'homme (Matthieu 15.18). Ésaïe en a forcément conscience, sinon Dieu n'enverrait pas son ange enlever une iniquité qui n'existe pas. Dieu ne peut pas nous pardonner des fautes que nous n'avons pas commises. Pourtant, bien que Jésus parle de 'sortir de la bouche', quelques versets plus tôt il parlait lui aussi de lèvres : Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi (Matthieu 15.8).
Dans le passage d'Ésaïe, la bouche et les lèvres sont deux choses différentes, ça n'est pas le même mot qui est utilisé. La situation en elle-même est que le prophète se retrouve devant le trône de Dieu et son corps ne peut en aucune manière devenir saint. Le corps peut être purifié, mais pas sanctifié, or dans le cas présent, la braise permet l'expiation du péché du prophète, ce qui touche à la sanctification et non à la purification. Le problème que le prophète met en avant dans sa plainte, touche donc à une impureté qui empêche une sanctification, ce qui est pour le moins particulier.
Précisons encore. Ésaïe est clair, ce sont ses lèvres (donc sa langue selon la signification du mot) qui revêtent un problème d'impureté (je suis un homme dont les lèvres (saphah) sont impures), ce problème d'impureté est le même que celui de tout le peuple (j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres (saphah) sont impures). Donc la question logique est : en quoi l'impureté du peuple est un problème pour Ésaïe ? Ça n'est pas le peuple qui est devant Dieu, c'est Ésaïe ! Ce que cela soulève est le fait qu'Ésaïe a une limitation charnelle, puisqu'elle relève de l'impureté, qui est partagée par tout le monde, indépendamment de la proximité de chacun avec Dieu. Rappelons qu'Ésaïe est proche de Dieu et qu'il vit dans une époque où le commun des Israélites ne l'est pas, pourtant ils ont tous cette même limitation.
Cette limitation, c'est la langue, et donc le langage. Ésaïe a parfaitement compris que nos langages ne peuvent en aucune manière exprimer la grandeur de Dieu. C'est pour cela qu'il met au même plan l'impureté de sa langue et de celle de ses compatriotes. Il exprime que rien de ce qui est attaché à la chair ne peut être digne de la présence de Dieu, et alors qu'il réalise cela et qu'il s'effondre, le séraphin s'approche et purifie sa langue. Il touche sa bouche, mais purifie sa langue (Il en toucha ma bouche (peh), et dit: Ceci a touché tes lèvres (saphah)). Ce qui signifie qu'il place de la sainteté là où il y avait de l'impureté. Et il est important de bien comprendre la différence entre les deux termes. Cela signifie qu'il place quelque chose de saint, donc de spirituel, sur quelque chose d'impure et donc de charnel.
Ce qui est l'une des traces du parler en langue dans l'ancienne alliance. Un langage qui est de Dieu et qui ne porte pas l'impureté du monde en lui-même.
b) Sophonie.
Le passage de Sophonie paraîtra beaucoup plus clair :
- Sophonie 3.9 : Alors je donnerai aux peuples des lèvres (saphah) pures, Afin qu'ils invoquent tous le nom de l'Éternel, Pour le servir d'un commun accord.
C'est une fois de plus le mot 'lèvres' qui signifie donc 'langue' ou 'langage' qui nous dévoile une signification particulière. Dans ce verset, Sophonie nous transmet que l'Eternel va donner des lèvres pures aux peuples, et non à Israël, et il va leur donner ce langage pur pour une raison précise qui consiste à leur permettre d'invoquer le nom de l'Eternel. Pour qu'ils puissent le servir d'un 'commun accord', donc pour qu'ils puissent être unis. Or seul l'Esprit peut nous unir. Et on constate dans la nouvelle alliance qu'à chaque fois que les disciples se mettent à parler en langue, ils glorifient toujours Dieu.
Tant Ésaïe que Sophonie semblaient déjà en leur temps parler de ce que nous appelons désormais le 'parler en langue'. N'oublions pas que le monde ne fait que plagier le plan de Dieu, et s'il veut créer un pays unique, une monnaie unique, une langue unique et une religion unique, le tout sous la direction d'un leader unique, il ne fait que tenter de mettre en place de manière charnelle ce que Dieu a toujours voulu pour son peuple. Un seul royaume, sous l'autorité de Jésus, avec une langue commune, celle de l'Esprit. Mais continuons de regarder ce qui concerne cette doctrine très spéciale.
3 – De nos jours.
a) L'obtenir.
Je ne répondrai pas de suite à cette question, parce qu'il est beaucoup plus important de d'abord comprendre ce que c'est. On a tellement mis l'emphase sur la « spiritualité » de ceux qui parlent en langues, que la plupart des croyants le veulent pour faire « partie de la bande ». Il se trouve cependant que le sujet n'est pas de collectionner les attributs divins, mais de comprendre ce qu'ils représentent et de laisser Dieu faire ce qu'il décide avec nous et à travers nous.
C'est pour cette raison, qu'une fois que j'aurais expliqué ce qu'est le parler en langue, la première chose sera que beaucoup de ceux qui le recherchent ne le feront plus, et ceux qui seront toujours disposés à le pratiquer, comprendront l'importance de ne pas le considérer comme la vitrine de notre pseudo-sainteté, mais comme l'expression de Dieu à travers nous. Une grâce qui comme toutes les grâces que Dieu a envers nous, n'a aucune part avec le mérite ou les efforts des humains.
b) Ne pas se (laisser) tromper.
b.1) Ne pas se laisser tromper.
Le parler en langue est quelque chose d'étrange dont l'essentiel de la compréhension actuelle ne vient pas de la Parole de Dieu mais de l'expérience des masses croyantes. Or il n'est pas très utile de prouver que les masses ont rarement raison, leur bible sont poussiéreuses, cela suffit à comprendre que leurs 'vérités' ne sont que peu souvent en accord avec un livre qu'ils ne lisent jamais.
Généralement, le sujet concernant le parler en langue porte sur des questions du type : est-il obligatoire ? Ai-je le Saint-Esprit si je ne parle pas en langue ? Comment l'avoir ? Et toute une série de questions de ce type. Pourtant, la question qu'on ne pose jamais c'est : où est-ce que la Parole de Dieu en parle ? Ça peut paraître fou, mais la seule chose qui ne semble intéresser personne c'est justement de savoir ce à quoi c'est censé ressembler.
On ne se base que sur la volonté de reproduire ce que les autres croyants font, prenant pour acquis que, puisqu'ils parlent en langues, ils doivent nécessairement être beaucoup plus spirituels que nous. Viendra alors le détournement rapide des quelques textes, très rares, qui en font mentions. Alors regardons maintenant ce que ces textes nous disent réellement.
b.2) Ne pas se braquer.
Lorsque l'on sent qu'il y a un problème dans l'interprétation de ce que nous dit la Parole de Dieu, il peut y avoir une réaction de rejet presque naturel. Dans le cas du parler en langue, c'est assez fréquent. La manière dont il est pratiqué n'est pas conforme à la Parole de Dieu, en réalité elle revêt même une certaine gravité. Cependant rejeter le parler en langue pour ces raisons nous fait passer à côté de quelque chose de précieux. Si l'on rejette ce dont on ne voit pas l'accomplissement immédiat, alors la foi n'a plus de valeur. Si l'on rejette la guérison parce qu'on ne guérit pas soi-même, alors cela revient à rejeter Dieu parce qu'on ne le voit pas. Le parler en langue est d'une puissance qui défit l'entendement humain, mais il est sali par des pratiques qui le déshonorent. Ça n'est pas que nous lui enlevions sa puissance, nous n'en sommes pas capables, mais plutôt que ce que font ceux qui disent le pratiquer n'en est pas. Ils ne font que reproduire ce qu'on leur a dit de reproduire et ne cherchent pas plus loin. La réalité est plus grande, elle est plus glorieuse, mais elle est ignorée.
C'est pour cela qu'il ne faut pas rejeter le parler en langue, mais il faut comprendre par contre, que ce qu'on nous présente en lui donnant ce nom, n'en est pas.
4) Les rares textes.
a) La pentecôte.
a.1) Le texte.
- Actes 2.5-9 : Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l'étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres: Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle? Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l'Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l'Égypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu ?
En réalité, c'est probablement le seul passage qui en parle réellement. Nous parlerons également de Simon le magicien, mais le passage de la pentecôte est de loin le plus significatif. On voudrait nous imposer une compréhension du 'parler en langue' qui devient rapidement un lien et une occasion de chute, quand la Parole de Dieu nous le présente d'une manière totalement différente.
a.2) Le contexte.
Tout d'abord, regardons le contexte.
Jésus est retourné au ciel depuis quelques jours, juste après avoir baptisé ses 11 disciples de l'Esprit et leur avoir demandé d'aller attendre la venue de l'Esprit à Jérusalem.
- Jean 20.22 : Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint Esprit.
- Actes 1.4 : Comme il se trouvait avec eux, il leur recommanda de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il;
- Jean 16.7 : Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.
Ce que nous appelons la pentecôte n'est donc pas réellement le moment du baptême de l'Esprit, c'est le moment où tous le reçoivent, mais il avait déjà été accordé aux 11 disciples. On notera également que ça n'était pas une nouveauté et même si c'est une chose qui peut être difficile à comprendre, par manque de bases solides, d'autres personnes de l'ancienne alliance l'étaient déjà. On entend toujours que dans cette époque reculée les personnes avaient l'esprit sur elles et non en elle, mais ça ne représente qu'une généralité. Josué avait l'esprit en lui, et la question n'est pas de savoir si on est d'accord ou non, mais de comprendre que c'est ce que la Parole de Dieu nous dit dans le livre du Deutéronome : Josué, fils de Nun, était rempli de l'esprit de sagesse (Deutéronome 34.9). Le mot 'rempli' est le mot 'male' qui signifie spécifiquement plein à ras bord. C'est également le mot que l'on retrouve dans les offrandes que les tribus vont faire pour la dédicace de l'autel : une coupe d'or de dix sicles, pleine (male) de parfum (Nombres 7). Donc une fois de plus, ce qui arrive n'est pas nouveau, c'est quelque chose qui existait déjà, mais qui n'était pas mis en avant.
Pour en revenir au contexte, Jésus baptise donc de l'Esprit ses onze disciples et leur demande d'aller attendre l'Esprit à Jérusalem. Or, étant donné qu'ils sont déjà baptisés de l'Esprit on pourrait se demander ce qu'ils avaient dans la tête à l'instant où Jésus leur demande d'attendre à Jérusalem ce qu'ils ont déjà.
Il se trouve que ses disciples étaient obéissants. Alors on pourrait disserter longtemps sur ce à quoi ils ont pensé, mais la seule chose qui compte, c'est qu'ils ont obéi.
a.3) Dix jours.
Au bout de ces 10 jours en question, ce sera le jour anniversaire de celui où l'Eternel est apparu sur la montagne d'Horeb, or, ce qui s'est passé des milliers d'années auparavant était une annonce de ce qui se passe le jour de la pentecôte. 50 jours auparavant, le peuple est sorti de l'esclavage de l'Égypte, cela correspond à la pâque et au sacrifice de Jésus, symbole de notre sortie de l'esclavage du péché. Pendant les 40 premiers jours de la marche, le peuple fera beaucoup d'erreurs, mais l'Eternel n'en sanctionnera aucune, ils rompront le sabbat, contesteront en série, mais il n'y aura pas de conséquences. C'est le parallèle des 40 jours pendant lesquels Jésus apparaîtra à ses disciples. Ils l'ont abandonné, ont cessé de croire, sont retournés à leurs anciennes activités, mais Jésus va patiemment les rechercher et les remettre sur le droit chemin. Il y passera les 40 jours puis s'en ira.
Dans le désert de l'Exode, les 10 derniers jours avant l'apparition de l'Eternel sur la montagne sont ponctués par l'organisation du peuple. Jéthro a conseillé Moïse et une véritable structure s'est installée dans le peuple, dorénavant, les choses sont moins chaotiques. Les disciples ont pris les choses en mains, en transmettant les directives de Jésus.
La pentecôte, c'est donc ce qui aurait dû être le commun de tous les juifs lorsque l'Eternel est apparu sur la montagne. Mais ils ont refusé. Le livre des Actes nous dit :
- Actes 2.2-3 : Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. 3 Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux.
Et nous voyons que c'est également ce qui s'est passé dans le désert de l'Exode :
- Exode 19.16-18 : Le troisième jour au matin, il y eut des tonnerres, des éclairs, et une épaisse nuée sur la montagne; le son de la trompette retentit fortement; et tout le peuple qui était dans le camp fut saisi d'épouvante. 17 Moïse fit sortir le peuple du camp, à la rencontre de Dieu; et ils se placèrent au bas de la montagne. 18 La montagne de Sinaï était tout en fumée, parce que l'Éternel y était descendu au milieu du feu; cette fumée s'élevait comme la fumée d'une fournaise, et toute la montagne tremblait avec violence.
Dans les deux cas cela arrive le matin, à 9 heure pour la pentecôte (Actes 2.15 : Ces gens ne sont pas ivres, comme vous le supposez, car c'est la troisième heure du jour), il y a une tempête et du feu. Il se passe donc exactement la même chose.
Chaque détail des 2 scènes a son pendant, et la manifestation qui va s'ensuivre sera du même ordre dans les 2 cas. Ceux que Dieu a appelé vont devoir chercher sa face pendant dix jours. En ce qui concerne la chambre haute le calcul est simple, Jésus est monté au ciel après 40 jours et la pentecôte était au 50°, donc 10 jours. En ce qui concerne Moïse, le livre de l'Exode nous dit :
- Exode 19.11 : Qu'ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour l'Éternel descendra, aux yeux de tout le peuple, sur la montagne de Sinaï.
- Exode 24.16 : La gloire de l'Éternel reposa sur la montagne de Sinaï, et la nuée le couvrit pendant six jours. Le septième jour, l'Éternel appela Moïse du milieu de la nuée.
Il s'est donc également passé 10 jours. Nous avons donc les personnes appelées par Dieu qui montent (chambre haute + montagne), la tempête, le bruit, le feu et Dieu qui se révèle. Ensuite dans les deux cas, les protagonistes descendent et il va encore se passer deux choses qui, elles également, sont présentes dans les deux cas.
La première c'est que Dieu parle. Moïse apportera la voix de Dieu sous forme écrite, par le doigt même de Dieu (Exode 31.18 : Lorsque l'Éternel eut achevé de parler à Moïse sur la montagne de Sinaï, il lui donna les deux tables du témoignage, tables de pierre, écrites du doigt de Dieu). Les disciples apporteront la voix de Dieu sous forme parlée : le parler en langue. Je détaillerais plus dans le point suivant.
La deuxième chose qui va se passer est un marqueur de ce qui vient d'être apporté. La loi ne pouvait donner la vie, et alors que Moïse va redescendre de la montagne, 3000 hommes mourront*, alors que lorsque les disciples descendront de la chambre haute, 3000 trouveront la vie**. Là est la différence entre la loi et la grâce. Mais si cela nous montre la différence de la conséquence de la loi et de la grâce, cela ne nous dit pas ce qui s'est passé concrètement au regard du parler en langue dont la première mention se trouve justement dans cet instant qui suit les langues de feu du jour de la pentecôte.
* Exode 32.28 : Les enfants de Lévi firent ce qu'ordonnait Moïse; et environ trois mille hommes parmi le peuple périrent en cette journée.
** Actes 2.41 : Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes.
a.4) Les spécificités de la pentecôte.
Si l'on regarde la scène objectivement et qu'on garde à l'esprit ce qui nous est traditionnellement dit sur le parler en langue, on va vite réaliser qu'il y a une sérieuse incohérence. Tout ce qu'on nous dit de ce que faisaient les disciples, c'est qu'ils priaient, sachant qu'ils le faisaient par obéissance. Personne ne pouvait s'attendre de lui-même au vent qui s'est levé, au fracas dans le ciel, aux langues de feu et, bien entendu, à la conséquence que cela allait avoir.
Pourtant, ils se sont soudainement comportés comme des gens ivres, selon les dires de tous ceux qui les ont vus. Cela donne une indication sur leur gestuelle et sur leur façon de parler. Cependant, il faut bien comprendre que se comporter de la sorte était une honte, ce qui fait qu'aucun d'entre eux n'en avait l'intention. Il s'est passé quelque chose qui était plus fort qu'eux et que leurs inhibitions. Lorsque le Saint-Esprit les a remplis, ils n'ont pas pu le contenir. Ils étaient entièrement disponibles pour tout ce que Dieu avait envie de faire, et c'est ce qui s'est passé, prenant une forme qui choque les hommes, mais qui était à la gloire de Dieu. Nous sommes moins de deux mois après la crucifixion de Jésus, qui a été acté par les crachats du peuple. Être son disciple était déjà difficile avant, mais l'être toujours alors qu'il est officiellement mort, devait être particulièrement ardu. La volonté de se présenter de cette manière au peuple ne pouvait pas traverser l'esprit des disciples. Ils n'ont pas choisi, Dieu l'a fait pour eux, et ils n'ont pas raconté n'importe quoi, ils glorifiaient Dieu dans des langues qu'ils ne connaissaient pas, mais qui étaient identifiables. Ils ne contrôlaient rien, c'est l'Esprit Saint qui était aux commandes. Cela ne partait pas d'une décision personnelle. A l'instant où ils ont fait un avec le Saint-Esprit, ce dernier s'est mis à s'exprimer à travers eux afin de glorifier Dieu, de telle sorte à ce que chacun puisse le comprendre dans sa langue. La suite du livre des Actes nous avance une nouvelle fois cette notion, il est écrit au chapitre 10 : Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu (Actes 10.46), ce qui acte une fois de plus que les langues en question étaient reconnaissables par ceux qui les entendaient.
Il se pose le problème de l'absence total de parler en langues dans les évangiles. Évidemment, les disciples ne sont baptisés de l'Esprit qu'au moment où Jésus remonte au ciel à la fin des 40 jours qu'il a passés avec eux suite à sa résurrection, mais Jésus ne l'a pas plus fait, et aucune mention, même discrète, ne le sous-entendrait. Pourtant il s'est souvent adressé au monde spirituel. Le parler en langue n'est pas présent dans les évangiles parce que Dieu le Père a choisi de parler aux hommes à travers le Fils, et lorsque le Fils a récupéré sa gloire, il a envoyé son Esprit, le consolateur, afin qu'il prenne soin de nous. Il parle à travers nous selon son bon vouloir lorsque nous nous approchons de Dieu, et il s'adresse à qui il veut.
Le parler en langue n'est pas à l'initiative des hommes mais à celle de Dieu. Malheureusement, comme je le disais en introduction, l'éloignement du peuple de Dieu lui fait adopter des postures de sainteté qui sont des simulacres. Lors de la pentecôte, aucun homme n'a contrôlé quoi que ce soit, Dieu seul l'a fait, mais nous prétendons désormais être capable de le faire au quotidien et ce, en prononçant un charabia désordonné dont Dieu se servirait pour faire passer des messages que personne ne comprend jamais. Quant à ceux qui disent le comprendre, ils ont une fâcheuse tendance à annoncer de tragiques banalités.
Le parler en langue n'est pas de notre initiative. C'est quelque chose d'éminemment saint. C'est l'Esprit de Dieu qui parle à travers nous. C'est pour cela que je disais qu'il y avait un point commun avec l'imposition des mains. Si vous saviez ce que j'ai déjà pu entendre sur l'imposition des mains, alors que c'est un acte saint qui doit se faire en toute conscience de la sainteté de Dieu... Il en va de même avec le parler en langue, c'est l'Esprit de Dieu qui parle à travers nous, pas un argument pour montrer notre supposée spiritualité. La chair ne peut provoquer l'Esprit de Dieu à parler à travers nous. Combien de fois avons-nous prétendu qu'en répétant des syllabes dénuées de sens, soudainement nous parlerions en langues. Je le dis sans accusation, d'autant que moi aussi j'y ai cru, avant que dans sa bonté Dieu ne m'ouvre les yeux. Peu importe nos erreurs, personne n'est meilleur ou pire que son frère, seul compte Dieu et ce qu'il nous révèle dans sa Parole. Or lorsque l'on regarde, rien ne nous permet de croire que nous soyons en mesure de contrôler l'Esprit de Dieu, tout au plus nous pouvons nous mettre à sa disposition et le laisser agir.
a.5) Le problème des langues intelligibles.
Je vais remettre le texte complet, parce qu'il s'y trouve une compréhension particulière.
- Actes 2.5-11 : Or, il y avait en séjour à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel. Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Ils étaient tous dans l'étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres: Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l'Asie, la Phrygie, la Pamphylie, l'Égypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu ?
Nous avons souvent tendance à comprendre en fonction de ce que nous voulons trouver dans un texte. Ainsi ceux qui veulent établir le parler en langue et ceux qui veulent établir le parler dans des langues précises auront chacun leurs arguments, et ce, en se basant sur les mêmes passages.
Regardons cependant ce qui nous est exactement dit :
- chacun les entendait parler dans sa propre langue
- Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle?
- comment les entendons-nous parler dans nos langues des merveilles de Dieu?
La conséquence de tout cela, c'est que les 120 ne parlaient pas des langues intelligibles, mais que les témoins de la scène les comprenaient chacun dans sa langue. Ce que cela signifie c'est que le parler en langue dépasse celui qui en est le vecteur.
Ce qui s'est passé ce jour de la pentecôte revêt plusieurs aspects dont le parler en langue n'est qu'une partie d'un tout. La partie en question n'était pas de l'initiative des disciples, l'Esprit de Dieu contrôlait tout, jusqu'à Pierre qui, une fois qu'il a été nécessaire de parler aux témoins de la scène, sera conduit par l'Esprit pour leur annoncer Jésus dans un langage intelligible et sans se comporter d'une manière qui pourrait faire penser qu'il était ivre.
b) Un premier point.
On place un joug pesant sur les épaules des frères et sœurs, affirmant que s'ils ne parlent pas en langues, alors ils ne sont pas encore baptisés du Saint-Esprit. Évidemment, on fait cela avec un sourire compatissant et des paroles rassurantes : « ça va venir, pas d'inquiétude ... », mais où voyons-nous de telles choses dans la Parole de Dieu ? Ce que nous voyons c'est assez clairement que ceux qui parlent en langue (le vrai parler en langue) sont forcément dans les mains de Dieu, c'est ce que nous montre le chapitre 10 du livre des Actes des Apôtres :
- Actes 10.44-48 : Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole. 45 Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint Esprit était aussi répandu sur les païens. 46 Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu. 47 Alors Pierre dit: Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint Esprit aussi bien que nous? 48 Et il ordonna qu'ils fussent baptisés au nom du Seigneur. Sur quoi ils le prièrent de rester quelques jours auprès d'eux.
Ce qui est dit ici n'est pas que ceux qui ont été baptisés du Saint Esprit parlent en langues, mais que ceux qui parlent en langues ont été baptisés du Saint Esprit. Je rappelle qu'il n'est marqué nulle part que Jésus parlait en langues, et lorsque Jésus a soufflé l'Esprit dans les disciples, aucun ne s'est mis à parler en langues. Il n'y a pas de systématisation.
Il n'existe aucun passage disant l'inverse. Ce qui était un signe évident d'appartenance au royaume de Dieu a été transformé en examen de passage poussant tout un chacun à produire des efforts par peur du rejet. Toute personne abritant l'Esprit de Dieu peut le voir s'exprimer à travers elle, mais personne ne peut le forcer à le faire, aucun de nos efforts ne le peut. Nous ne pouvons que nous approcher de lui, et même ça, nous ne pouvons que parce qu'il nous fait la grâce de nous y autoriser. C'est ce que n'avait pas compris Simon le magicien, personnage qui nous en apprend également pas mal sur le parler en langues.
c) Simon.
Simon, qu'on appelle communément 'le magicien' pour le distinguer de la cohorte de personnes portant le même prénom, était quelqu'un dont les pratiques dépassaient ce que nous imaginons. Le livre des Actes des apôtres nous dit : Il y avait auparavant dans la ville un homme nommé Simon, qui, se donnant pour un personnage important, exerçait la magie et provoquait l'étonnement du peuple de la Samarie (Actes 8.9). On pourrait l'imaginer comme un marabout, mais le texte nous précise bien qu'il provoquait l'étonnement de toute la Samarie. Sa maîtrise de l'occulte devait être suffisamment importante pour qu'on puisse sans se tromper le comparer aux magiciens d'Égypte de l'époque de Moïse.
Ce personnage va cependant croire en Dieu et se faire baptiser.
Actes 8.13 : Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s'opéraient.
On parle du même Simon qui étonnait les foules et qui avait leur attention, celui dont on disait qu'il était : la puissance de Dieu (Actes 8.9-11). Pourtant, le passage complet nous montre quelque chose d'intéressant :
Actes 8.13-19 : Simon lui-même crut, et, après avoir été baptisé, il ne quittait plus Philippe, et il voyait avec étonnement les miracles et les grands prodiges qui s'opéraient. Les apôtres, qui étaient à Jérusalem, ayant appris que la Samarie avait reçu la parole de Dieu, y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci, arrivés chez les Samaritains, prièrent pour eux, afin qu'ils reçussent le Saint Esprit. Car il n'était encore descendu sur aucun d'eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent le Saint Esprit. Lorsque Simon vit que le Saint Esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur offrit de l'argent, en disant: Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que celui à qui j'imposerai les mains reçoive le Saint Esprit.
Bien que témoins des miracles et des grands prodiges qui s'opèrent à travers Philippe, c'est l'imposition des mains qui va l'attirer. Pour cause : le don du Saint-Esprit qui, étant donné que Simon n'est d'aucune droiture devant Dieu, doit provoquer quelques choses de quantifiable par lui. Ce baptême du Saint Esprit a produit quelque chose de plus impressionnant pour un païen que les miracles et les grands prodiges dont on nous faisait mention. Simon le magicien a vu des paralytiques marcher, les yeux des aveugles s'ouvrir et tout un ensemble de choses de ce type. Une série de 'bla bla' incompréhensibles ne peut pas être ce qui s'est passé. La vérité c'est que je pourrais argumenter longtemps sur ce qui s'est passé, mais le texte ne nous le dit pas. Par contre, nous pouvons assez facilement mettre en avant ce qui ne s'est pas passé, et la compréhension du 'parler en langue' mondialement acceptée est une sérieuse candidate à cela. Simon 'le magicien' est habitué à la séduction, ça a été son fonds de commerce pendant très longtemps, et la tromperie n'a aucun secret pour lui. Des borborygmes faisant suite à l'imposition des mains sur des personnes n'a rien qui mérite de vouloir dépenser sa richesse pour l'obtenir. Il est plus facile d'imaginer une scène se rapprochant de celle de la pentecôte. Mais quoi qu'il ce soit passé, c'était plus impressionnant que tout ce qu'il avait déjà vu Dieu faire, plus impressionnant que les miracles et les grands prodiges ; et cela semble exclure de base de simples 'bla bla' sans significations, que n'importe qui, converti ou non, peut reproduire à volonté. Le but de Simon le magicien est de pouvoir imposer les mains, pas pour qu'il arrive des guérisons, mais uniquement pour que les gens reçoivent le Saint-Esprit.
5 – Un 2° point.
a) Une étrange acceptation.
Cet argument va peut-être vous sembler étrange, mais il est tristement pertinent. Presque toutes les assemblées de la terre acceptent cette doctrine du 'parler en langue'. Certaines admettent qu'il y a une différence entre le parler en langue qu'ils professent et le fait de parler dans des langues qu'ils ne maîtrisent pas. Dans l'ensemble, si l'épisode de la pentecôte n'était pas aussi marquant, il est plus que probable que personne ne parlerait jamais de l'existence du fait de parler dans des langues que nous ne maîtrisons pas. Cette différence admise ne remet cependant pas en question leur croyance sur le parler en langue telle qu'ils le conçoivent.
On en arrive alors à un constat très particulier. Le parler en langue dont nous parle la Parole de Dieu était l'expression même de la puissance de Dieu, il suffisait à confondre des foules entières, alors que le parler en langue tel qu'il est appréhendé de nos jours n'a tout simplement aucune incidence sur quoi que ce soit. Dieu n'ayant pas changé, cette différence est troublante.
Comment ce consensus mondial au sujet du parler en langue peut-il être ? La puissance de Dieu est toujours combattue, et généralement par ceux-là même qui disent lui appartenir. Des quantités impressionnantes d'assemblées sont entre tièdes et froides, mais elles reconnaissent le parler en langue. Comment peuvent-elles reconnaître la puissance de Dieu, la 'pratiquer', et geler sur place ? Ça interroge ! La seule solution est que notre conception actuelle du parler en langue n'est pas celle dont la Parole de Dieu nous fait mention. Ainsi, à la fréquente question concernant l'existence ou non du parler en langue, la véritable réponse est que cela existe, mais que ce qui est mis en avant n'en est pas, et bien plus, tous ceux qui prétendent que c'en est n'ont absolument aucun moyen de défendre leur position. Rien dans la Parole de Dieu n'avalisant leurs affirmations alors qu'au contraire, tout nous y montre que la réalité du parler en langue revêt une sainteté et une puissance très largement supérieure à ce que la pratique actuelle transporte.
b) Regarder objectivement.
C'est un véritable problème de l'église actuelle. Nous sommes dans une période d'obscurantisme particulièrement important où la plupart des pratiques de l'église sont des rituels implémentés au cours des années et ayant pour but de conserver une apparence de sainteté. La période de Jéroboam est derrière nous, cette période qui correspond au changement de forme de l'adoration de Dieu. Un changement dans le choix des sacrificateurs, dans les fêtes, dans la création de haut lieux, plus généralement dans les doctrines. Quand le changement commence, quelques-uns s'en rendent compte, mais la masse valide. En peu de temps, ces changements deviennent la base et tous vivent dans ce nouveau décor, dans ces nouvelles pratiques, qui, ayant l'apparence de ce que Dieu demandait, ne soulèvent plus d'opposition, mais uniquement des questionnements de certains qui sont rapidement appelés à retourner dans les rangs et à s'y rendormir. Finalement nous naissons dans un temps où cette église règne et nous n'avons plus aucun exemple qui nous permettrait de comprendre que les choses ne sont pas cohérentes. Il ne reste plus que la Parole de Dieu et son Esprit pour nous révéler la vérité.
Ces changements se font dans tous les domaines de la foi simultanément, Jéroboam a voulu aliéner le peuple et l'a éloigné de la source de sa foi en lui créant tout ce que je mentionnais plus haut. Il n'était pas possible de changer la moitié et de laisser l'autre moitié être cohérente avec les demandes de Dieu, parce que la moitié qui serait droite agirait comme un rappel permanent. Il a dont tout changé en une fois. Louange, prière, adoration, sacrifice, sacrificateur, lieux … Ce sont ces changements qui ont conduit, une fois que la puissance de Dieu n'était plus là, à l'installation du règne d'Achab et Jézabel, donc de Baal et d'Astarté.
Nous avons déjà passé l'étape de Jéroboam, et tout a été transformé dans une image pervertie de la réalité de Dieu. Cela signifie que ce qui est pratiqué est toujours basé sur quelque chose qui vient de Dieu, mais qui n'en est qu'une image dénaturée et sans puissance. De nos jours, l'exemple le plus simple est la louange, elle consiste dans la plupart des cas à élever l'homme et pas Dieu, pourtant cela ne gêne personne ou presque. Pourquoi ? Parce que tout le monde a été entraîné vers une version de la foi qui est dénuée de la puissance de Dieu, une foi charnelle qui tient plus de la méthode Coué qu'autre chose et qui parle beaucoup de sainteté mais uniquement pour se convaincre qu'il la comprenne et non pour la rechercher.
c) Éviter la réaction inverse.
La prière en langue n'est pas ce qu'on nous a enseigné depuis si longtemps. Tout du moins, ce qu'on nous a enseigné n'est pas scripturaire. Devant un tel égarement, on finit souvent par avoir tendance à se méfier plus que de raison et on jette le bébé avec l'eau du bain. Il faut prendre en compte que le diable, sachant qu'il ne peut pas faire disparaître la Parole de Dieu, essaye de faire en sorte que nous ne la comprenions pas correctement. Lorsque Dieu nous fait la grâce de nous montrer un domaine mal compris, nous devons simplement être reconnaissants et oublier les incompréhensions du passé. Dieu clarifie les choses pour qu'elles puissent à nouveau porter sa vérité et sa puissance.
Le problème dans le parler en langue n'est pas tant le parler en lui-même que ce qui nous motive à le faire. C'est un acte totalement spirituel, et la chair ne peut pas l'initier. Nous avons tendance à le forcer pour entrer dans le spirituel, alors qu'il devrait être la conséquence de ce que nous nous y trouvions déjà. La parler en langue n'est pas un moyen d'entrer dans le spirituel, c'est un moyen de le laisser agir à travers nous.
Pour celui qui est déjà proche de Dieu, l'Esprit peut s'exprimer n'importe quand, à n'importe quel instant de la journée, dans n'importe quelle situation, que ce soit dans une longue prière ou en une simple phrase déconnectée de l'activité que nous pratiquons. Cependant, il faut garder à l'esprit que c'est une chose sainte, et qu'on ne la fait pas par automatisme, sans y penser, tout comme on ne prend pas la sainte cène en se demandant à quelle heure commence telle ou telle émission, ou comme on n'impose pas les mains à la légère, en oubliant qu'il s'agit de passer la faute sur le sacrifice, qui est Jésus. C'est une chose sainte qui se traite avec le respect dû à la sainteté de Dieu.
Par contre, pour celui qui s'est éloigné, penser que parler en langue le rapprochera est un leurre. Parce que c'est un acte spirituel et non charnel. Alors comment pourrait-il agir spirituellement si justement il s'est rapproché de la chair ? Au contraire, il convient alors de s'approcher à nouveau de Dieu, dans la confiance qu'il n'attend que ça et qu'il pardonnera les raisons de notre éloignement si nous le lui demandons. Alors seulement, ayant fait la paix avec Dieu et étant à nouveau dans sa présence, nous pouvons à nouveau librement laisser l'Esprit s'exprimer à travers nous dans des langues que nous ne comprenons pas.
Les temps du retour de Jésus dans lesquels nous sommes sont des temps de rétablissements. Toute chose doit l'être, cela inclut naturellement la compréhension de ce qu'est le parler en langue, mais également de nombreux autres points que Dieu établira au fur-et-à-mesure. Il le fait pour notre perfectionnement, alors nous nous devons simplement de réviser toutes nos certitudes qui ne sont pas fondées sur la Parole de Dieu.
6 – De nos jours (bis), une conclusion.
a) Le problème.
On a présenté le parler en langue comme étant obligatoire, systématique et comme agissant dans l'invisible. Un poids impressionnant a été posé sur les épaules des croyants. Le problème étant qu'on a placé l'origine du parler en langue dans la volonté humaine. On nous a dit que nous devons faire les efforts, que si nous n'y arrivons pas ce serait que des choses en nous nous en empêcheraient, mais que Dieu dans son amour allait agir. Ce qui en a résulté, c'est que les croyants se sont dit que la faute était la leur et que tout le monde faisait ce qu'il fallait, Dieu inclut, sauf eux. Le poids qui en résulte est énorme, et la paix que Jésus dit nous donner semble absente.
Pourtant, lorsqu'on regarde à la lumière de la Parole, il n'existe aucun passage semblant avaliser les pratiques et les affirmations communes. Pas une seule ligne parlant de ce que nous devrions ou ne devrions pas faire. Pas un passage le posant comme une obligation ou comme un point de départ de quoi que ce soit. C'est comme si ce dont on nous parle dans les assemblées n'avait tout simplement rien à voir avec ce dont nous parle la Parole de Dieu.
Aucun passage des évangiles ne nous dit que Jésus parlait en langue, aucun non plus ne nous dit que nous le devrions. Ce que nous refusons de voir c'est que tout est lié. Nous voulons le parler en langue parce que les disciples l'avaient, mais nous ne voulons pas faire les efforts d'être ce qu'ils étaient. Ils n'ont pas recherché le parler en langue, ils ont recherché Dieu et ce qu'ils n'attendaient pas s'est produit.
Nous avons été formatés et c'est difficile de faire la part des choses. Nous sommes humains et nous prenons de mauvaises habitudes. Pourtant, comme je le disais plus tôt, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, et le parler en langue est bien une notion biblique, ça n'est simplement pas ce qu'on nous a dit.
b) Ce qu'est le parler en langue.
Le parler en langue n'est pas de notre initiative. Les 120 disciples de la chambre haute n'ont pas prémédités ce qui leur est arrivé. Les païens dont on nous fait cas dans le livre des actes non pas plus prémédités ce qui s'est passé. Le chapitre 10 nous disant ceci :
Actes 10.44-47 : Comme Pierre prononçait encore ces mots, le Saint Esprit descendit sur tous ceux qui écoutaient la parole. 45 Tous les fidèles circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint Esprit était aussi répandu sur les païens. 46 Car ils les entendaient parler en langues et glorifier Dieu. 47 Alors Pierre dit: Peut-on refuser l'eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint Esprit aussi bien que nous?
En plein discours le Saint Esprit descend sur les païens présents. Pas d'appels à la conversion, pas d'imposition des mains, pas de 'on priera pour vous à la fin'. Pierre vient d'expliquer la raison du sacrifice de Jésus, l'Esprit descend sur les païens qui entendent cette prédication et se mettent à glorifier Dieu en langues. Ce qui étonne les fidèles n'est pas le parler en langues, mais que les païens aient également reçu le Saint-Esprit. Pierre ne les regardait pas comme impurs parce que Dieu venait de lui montrer de ne pas les regarder de la sorte avec la révélation de la nappe. Mais s'il ne les regardait pas comme impur, il était loin de s'imaginer que le Saint-Esprit leur serait accordé. Pourtant ça a été le cas, et alors qu'ils se mettent à parler en langues, le texte précise qu'ils glorifiaient Dieu.
Si nous réfléchissons plus avant, alors nous réalisons autre chose. Lors de la pentecôte, personne n'a contrôlé quoi que ce soit. La scène en elle-même est, lorsqu'on la regarde humainement, un sérieux discrédit envers Dieu. Cela donne une vision de ses disciples particulièrement négative, et si les disciples l'avaient fait exprès, alors simuler l'ivresse aurait été un profond camouflet envers Dieu. Ici, il en va de même. Pierre est en train de parler, et l'Esprit Saint descend sur l'auditoire qui se met à parler, ce qui humainement est une fois de plus totalement déplacé. L'Esprit a pris le contrôle, il parle et il sait ce qu'il fait. A chaque fois ça a été dans des situations que l'homme n'aurait pas de lui-même choisies, mais personne ne décide à la place de Dieu.
On ne voit jamais l'initiative de l'homme, dans aucun exemple. La seule fois où on peut la deviner concerne Simon le magicien qui sera sévèrement repris pour son état d'esprit.
Le parler en langues n'a rien d'humain, c'est Dieu lui-même qui parle à travers nous. C'est une pure expression de sa sainteté qui passe au-delà des langues charnelles des hommes. Dieu s'adresse aux hommes directement et choisi de le faire à travers certains d'entre eux. Rien dans la Parole ne nous dit que ce sont des langues humaines, tout ce qui nous est dit c'est que nous pouvons chacun le comprendre dans notre langue maternelle, ça n'est pas du tout la même chose , et à y réfléchir, cela accroît encore la dimension spirituelle de ce phénomène. Dieu parlant à travers une personne, et ce qu'il dit pouvant être compris par plusieurs, chacune dans sa propre langue.
c) Pas une récompense.
Le parler en langue doit être dissocié de toute recherche humaine. Comme je le disais, le parler en langue c'est Dieu qui parle à travers nous, et personne ne force Dieu à parler. Il s'exprime comme il le veut et quand il le veut. Dans le passage d'Actes 10, les païens parlent des que le Saint-Esprit est descendu sur eux, mais les 11 ont attendu 10 jours dans la prière avant que cela n'arrive et on n'en fait plus jamais mention les concernant.
On a tellement souvent et depuis tellement longtemps prétendu que c'était LE symbole de la conversion qu'on ne réalise presque plus que c'est quelque chose de particulièrement mineur au regard de sa présence dans la Parole de Dieu. Bien que ce soit quelque chose d'impressionnant (je parle du vrai parler en langue), il n'en reste pas moins qu'il est très peu présent dans la Parole de Dieu.
Dans la Parole de Dieu, on parle plus souvent de séparer les eaux qu'on ne fait cas du parler en langue, pourtant les croyants font moins de fixation là-dessus, simplement parce que la pensée humaine commune n'a pas placé le fait de séparer les eaux comme un signe de sa conversion. C'est devenu un corollaire de la conversion : « Je suis converti, donc je parle en langue ». Association totalement fausse.
d) Une conséquence.
Si ça n'est pas une récompense, puisque cela poserait la notion de mérite, on peut par contre le considérer comme une conséquence, même si elle n'est pas systématique. Ce qui fausse la perception vient de ce que les très rares exemples de la Parole de Dieu placent son expression presque immédiatement après le baptême de l'Esprit, alors nous prenons comme présupposé que nous devrions parler en langue sitôt baptisé du Saint-Esprit. Mais une fois de plus cela montre que nous considérons mal le parler en langue.
Dieu parle en langue à travers nous et nous ne sommes que les canaux qu'il choisit. Peu importe à qui il s'adresse en le faisant, c'est lui que ça regarde. De la même manière que lorsqu'il donne une prophétie à une personne pour une autre, l'explication n'est donnée qu'à celui que Dieu choisit, généralement le destinataire et non l'intermédiaire.
Dans le cadre du parler en langue tel qu'il nous est présenté dans la Parole de Dieu, il consiste toujours à glorifier Dieu et la question qui en découle est donc logiquement : que signifie glorifier Dieu ? La réponse étant très longue, je vais le synthétiser en une seule phrase. Cela consiste à annoncer sa grandeur, à dire des vérités le concernant. Donc quoi qu'il se dira en langue, cela annonce ce que Dieu a fait ou ce qu'il fera. Le parler en langue c'est donc Dieu le Saint-Esprit qui annonce les merveilles de Dieu le Père à travers nous.
Il convient donc non pas de rechercher le parler en langues, mais de rechercher Dieu. L'église passe son temps dans la recherche des conséquences au lieu de passer son temps dans la recherche de la cause. Aucun de ceux qui sont mentionnés comme ayant parlé en langues ne l'ont prémédité et nous ne devrions pas plus le faire. Cela ne nous rapprochera pas de Dieu de faire semblant, bien au contraire. On peut entendre et lire dans de très nombreux endroits que le parler en langue nous change en profondeur, qu'à force de le pratiquer tout devient plus clair … tout ça est faux, ce sont des arguments marketing pour essayer de vous convaincre. Seul le Saint-Esprit nous change ; quant à voir les choses plus clairement, c'est la Parole de Dieu qui est une lampe à nos pieds et une lumière sur notre sentier (Psaumes 119.105 : Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier). Si les fruits témoignent de l'arbre, l'important reste l'arbre.