1 - Le texte.

a) L'ossature de ce chapitre.

  • a.1) 1ère partie : 1 Rois 13.1-10.
  • a.2) 2° partie : 1 Rois 13.11-19.
  • a.3) 3° partie : 1 Rois 13.20-32.
  • a.4) 4° partie : 1 Rois 13.33-34.

2 - La première partie.

3 - La deuxième partie.

4 - La troisième partie

5 - La quatrième partie

1 - Le texte.


a) L'ossature de ce chapitre.

J'ai laissé le texte en entier pour qu'il soit plus facile de se remettre dans le contexte, mais la partie qui m'intéresse le plus c'est la deuxième et la troisième, le retour du prophète, après avoir accompli son œuvre, jusqu'à sa mort.

a.1) 1ère partie1 Rois 13.1-10 : Le prophète de Juda transmet le jugement de Dieu sur Jéroboam, roi d'Israël.

  • 1 Rois 13.1-10Voici, un homme de Dieu arriva de Juda à Béthel, par la parole de l'Éternel, pendant que Jéroboam se tenait à l'autel pour brûler des parfums. 13.2 Il cria contre l'autel, par la parole de l'Éternel, et il dit: Autel! autel! ainsi parle l'Éternel: Voici, il naîtra un fils à la maison de David; son nom sera Josias; il immolera sur toi les prêtres des hauts lieux qui brûlent sur toi des parfums, et l'on brûlera sur toi des ossements d'hommes! 13.3 Et le même jour il donna un signe, en disant: C'est ici le signe que l'Éternel a parlé: Voici, l'autel se fendra, et la cendre qui est dessus sera répandue. 13.4 Lorsque le roi entendit la parole que l'homme de Dieu avait criée contre l'autel de Béthel, il avança la main de dessus l'autel, en disant: Saisissez le! Et la main que Jéroboam avait étendue contre lui devint sèche, et il ne put la ramener à soi. 13.5 L'autel se fendit, et la cendre qui était dessus fut répandue, selon le signe qu'avait donné l'homme de Dieu, par la parole de l'Éternel. 13.6 Alors le roi prit la parole, et dit à l'homme de Dieu: Implore l'Éternel, ton Dieu, et prie pour moi, afin que je puisse retirer ma main. L'homme de Dieu implora l'Éternel, et le roi put retirer sa main, qui fut comme auparavant. 13.7 Le roi dit à l'homme de Dieu: Entre avec moi dans la maison, tu prendras quelque nourriture, et je te donnerai un présent. 13.8 L'homme de Dieu dit au roi: Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n'entrerais pas avec toi. Je ne mangerai point de pain, et je ne boirai point d'eau dans ce lieu-ci; 13.9 car cet ordre m'a été donné, par la parole de l'Éternel: Tu ne mangeras point de pain et tu ne boiras point d'eau, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. 13.10 Et il s'en alla par un autre chemin, il ne prit pas à son retour le chemin par lequel il était venu à Béthel.

a.2) 2° partie1 Rois 13.11-19 : Le prophète de Juda rencontre le prophète d'Israël et se laisse entraîner.

  • 1 Rois 13.11-19 : Or il y avait un vieux prophète qui demeurait à Béthel. Ses fils vinrent lui raconter toutes les choses que l'homme de Dieu avait faites à Béthel ce jour-là, et les paroles qu'il avait dites au roi. Lorsqu'ils en eurent fait le récit à leur père, 13.12 il leur dit: Par quel chemin s'en est-il allé? Ses fils avaient vu par quel chemin s'en était allé l'homme de Dieu qui était venu de Juda. 13.13 Et il dit à ses fils: Sellez-moi l'âne. Ils lui sellèrent l'âne, et il monta dessus. 13.14 Il alla après l'homme de Dieu, et il le trouva assis sous un térébinthe. Il lui dit: Es-tu l'homme de Dieu qui est venu de Juda? Il répondit: Je le suis. 13.15 Alors il lui dit: Viens avec moi à la maison, et tu prendras quelque nourriture. 13.16 Mais il répondit: Je ne puis ni retourner avec toi, ni entrer chez toi. Je ne mangerai point de pain, je ne boirai point d'eau avec toi en ce lieu-ci; 13.17 car il m'a été dit, par la parole de l'Éternel: Tu n'y mangeras point de pain et tu n'y boiras point d'eau, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. 13.18 Et il lui dit: Moi aussi, je suis prophète comme toi; et un ange m'a parlé de la part de l'Éternel, et m'a dit: Ramène-le avec toi dans ta maison, et qu'il mange du pain et boive de l'eau. Il lui mentait. 13.19 L'homme de Dieu retourna avec lui, et il mangea du pain et but de l'eau dans sa maison.

a.3) 3° partie1 Rois 13.20-32 : Mort du prophète de Juda.

  • 1 Rois 13.20-32Comme ils étaient assis à table, la parole de l'Éternel fut adressée au prophète qui l'avait ramené. 13.21 Et il cria à l'homme de Dieu qui était venu de Juda: Ainsi parle l'Éternel: Parce que tu as été rebelle à l'ordre de l'Éternel, et que tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel, ton Dieu, t'avait donné; 13.22 parce que tu es retourné, et que tu as mangé du pain et bu de l'eau dans le lieu dont il t'avait dit: Tu n'y mangeras point de pain et tu n'y boiras point d'eau, ton cadavre n'entrera pas dans le sépulcre de tes pères. 13.23 Et quand le prophète qu'il avait ramené eut mangé du pain et qu'il eut bu de l'eau, il sella l'âne pour lui. 13.24 L'homme de Dieu s'en alla: et il fut rencontré dans le chemin par un lion qui le tua. Son cadavre était étendu dans le chemin; l'âne resta près de lui, et le lion se tint à côté du cadavre. 13.25 Et voici, des gens qui passaient virent le cadavre étendu dans le chemin et le lion se tenant à côté du cadavre; et ils en parlèrent à leur arrivée dans la ville où demeurait le vieux prophète. 13.26 Lorsque le prophète qui avait ramené du chemin l'homme de Dieu l'eut appris, il dit: C'est l'homme de Dieu qui a été rebelle à l'ordre de l'Éternel, et l'Éternel l'a livré au lion, qui l'a déchiré et l'a fait mourir, selon la parole que l'Éternel lui avait dite. 13.27 Puis, s'adressant à ses fils, il dit: Sellez-moi l'âne. Ils le sellèrent, 13.28 et il partit. Il trouva le cadavre étendu dans le chemin, et l'âne et le lion qui se tenaient à côté du cadavre. Le lion n'avait pas dévoré le cadavre et n'avait pas déchiré l'âne. 13.29 Le prophète releva le cadavre de l'homme de Dieu, le plaça sur l'âne, et le ramena; et le vieux prophète rentra dans la ville pour le pleurer et pour l'enterrer. 13.30 Il mit son cadavre dans le sépulcre, et l'on pleura sur lui, en disant: Hélas, mon frère! 13.31 Après l'avoir enterré, il dit à ses fils: Quand je serai mort, vous m'enterrerez dans le sépulcre où est enterré l'homme de Dieu, vous déposerez mes os à côté de ses os. 13.32 Car elle s'accomplira, la parole qu'il a criée, de la part de l'Éternel, contre l'autel de Béthel et contre toutes les maisons des hauts lieux qui sont dans les villes de Samarie.

a.4) 4° partie1 Rois 13.33-34 : Jéroboam ne change pas et en souffre les conséquences.

  • 1 Rois 13.33-34 : Après cet événement, Jéroboam ne se détourna point de sa mauvaise voie. Il créa de nouveau des prêtres des hauts lieux pris parmi tout le peuple; quiconque en avait le désir, il le consacrait prêtre des hauts lieux. 13.34 Ce fut là une occasion de péché pour la maison de Jéroboam, et c'est pour cela qu'elle a été exterminée et détruite de dessus la face de la terre.

2 - La première partie.


Même si on ne va pas s'attarder sur la première partie, il y a quelques éléments de base qu'il faut comprendre. A la mort de Salomon, ce dernier était idolâtre, l'état de son royaume s'en ressentait fortement (1 Rois 11.1-13). Dieu sépare son royaume en deux. D'un côté Roboam, fils de Salomon, qui conserve la tribu de Juda, et de l'autre Jéroboam, fils de Nebath l'Ephraïmite qui reçoit les 10 autres tribus. La douzième n'est autre que celle des Lévites qui appartiennent à Dieu.

Jéroboam (Israël) quitte assez vite Dieu et est terrifié à l'idée que Dieu rende au descendant de David le royaume d'Israël. Il décide donc de créer une nouvelle religion qui empêcherait ses dix tribus de revenir à Dieu en les détournant de la vérité.

On arrive donc à ce passage de 1 Rois 13. Jéroboam (Israël) a fait dresser des veaux d'or et est en train de faire des sacrifices quand un prophète arrive pour lui annoncer ce qui va arriver. Le prophète de Juda s'en va ensuite afin de rentrer chez lui.

3 - La deuxième partie.


  • 1 Rois 13.11-19 : Or il y avait un vieux prophète qui demeurait à Béthel. Ses fils vinrent lui raconter toutes les choses que l'homme de Dieu avait faites à Béthel ce jour-là, et les paroles qu'il avait dites au roi. Lorsqu'ils en eurent fait le récit à leur père, 13.12 il leur dit: Par quel chemin s'en est-il allé? Ses fils avaient vu par quel chemin s'en était allé l'homme de Dieu qui était venu de Juda. 13.13 Et il dit à ses fils: Sellez-moi l'âne. Ils lui sellèrent l'âne, et il monta dessus. 13.14 Il alla après l'homme de Dieu, et il le trouva assis sous un térébinthe. Il lui dit: Es-tu l'homme de Dieu qui est venu de Juda? Il répondit: Je le suis. 13.15 Alors il lui dit: Viens avec moi à la maison, et tu prendras quelque nourriture. 13.16 Mais il répondit: Je ne puis ni retourner avec toi, ni entrer chez toi. Je ne mangerai point de pain, je ne boirai point d'eau avec toi en ce lieu-ci; 13.17 car il m'a été dit, par la parole de l'Éternel: Tu n'y mangeras point de pain et tu n'y boiras point d'eau, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. 13.18 Et il lui dit: Moi aussi, je suis prophète comme toi; et un ange m'a parlé de la part de l'Éternel, et m'a dit: Ramène-le avec toi dans ta maison, et qu'il mange du pain et boive de l'eau. Il lui mentait. 13.19 L'homme de Dieu retourna avec lui, et il mangea du pain et but de l'eau dans sa maison.


Quand on lit un passage, quel qu'il, soit il y a souvent un grand nombre de petits détails auxquels on ne prête pas attention, après tout, c'est une lecture, pas une étude. Cependant, quand on passe de la lecture à l'étude, et qu'on réalise ce genre de petits détails, on comprend petit à petit les choses différemment.

Regardons, les personnages de cette partie :

- Le prophète de Juda, c'est le prophète qui a parlé à Jéroboam. C'est important de prendre en compte qu'il est de Juda (13.14).

- Le vieux prophète, c'est un prophète d'Israël, pas de Juda. Il réside à Bethel (13.11), qui se trouve en Israël.

- Les fils du vieux prophète, explicite en soit, les fils du prophète d'Israël (13.11).

Regardons ce que nous apprennent ces personnages :

Le prophète de Juda est intègre (13.16-17), mais il manque de discernement (13.19). Le vieux prophète d'Israël et ses fils nous en apprennent beaucoup plus. Lorsque la Parole de Dieu nous dit de quelqu'un qu'il est vieux, cela représente bien entendu son âge, mais souligne plus son incapacité à remplir sa fonction. Caleb (Josué 14.10) n'est pas vieux à 85 ans, alors que David est vieux et avancé en âge (1 Rois 1.1) bien avant (il est mort à 70 ans), Abraham (Genèse 24.1), Josué (Josué 13.1), seront tous appelés vieux, avancé en âge au moment où Dieu décide de les remplacer, pas parce qu'ils sont désobéissants, mais ils ne sont tout simplement plus en mesure de remplir leurs fonctions respectives.

Dans le cas présent, le prophète d'Israël est donc dans l'incapacité de remplir sa fonction. N'oublions pas qu'il habite juste à côté de l'endroit où le sacrifice a lieu, mais que Dieu fait venir un prophète de Juda, confirmant que nul n'est prophète en son pays, selon ce que dira Jésus dans Matthieu 13.57 : Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison. C'est exactement ce qui se passe chez ce vieil homme. Il vit dans un pays qui a rejeté Dieu, sa propre famille n'en a que faire et préfère assister aux sacrifices pour le veau d'or (13.11-12). Il est seul, environné d'une multitude d'idolâtres. Ses propres fils sont pour lui ce qu'était la femme de Job, une occasion de chute. Sous son propre toit habitent des idolâtres.

Pourtant, il continue d'aimer Dieu. On notera qu'il n'est pas allé au sacrifice mené par Jéroboam, mais qu'il a cependant assez de force pour partir à la recherche du prophète de Juda à dos d'âne (13.13).

Regardons la faute du vieux prophète d'Israël :

Lorsque le vieil homme entend les paroles de ses fils, son sang se met à bouillir. Il vit dans une telle solitude spirituelle, seul au milieu d'un troupeau de loup, qu'en entendant qu'un vrai prophète de Dieu vient de paraître, il perd tout sens commun. Il devait avoir l'habitude de voir les prophètes des Baals dans une ville comme celle où il habitait, lieu où se trouvent les veaux d'or. Là, enfin, un vrai prophète est apparu.

Il se précipite et fonce le trouver.

C'est là que se trouve son erreur, la précipitation n'est jamais une bonne chose. S'il ne s'était pas précipité, il aurait trouvé le prophète de Juda au même endroit. Ce dernier n'était pas en train de s'éloigner, il se reposait sous un pistachier (13.14) (pistachier = térébinthe). La seule différence, s'il ne s'était pas précipité, aurait été de lui donner le temps de réfléchir à ce que ses fils venaient de lui dire. Le prophète n'a aucun recul, mais il a une intention qui recouvre tout sens commun. A force de vivre entouré d'idolâtres, il a fini par perdre sa propre connexion avec Dieu. Il n'a plus la rigueur qu'il a eu au temps où il était devenu prophète. Perverti par la satisfaction éphémère, il ne regarde plus le plan de Dieu sur la durée, ce qui est la base même du prophète.

On pourrait croire que, dans la précipitation, il n'a pas fait cas de l'ordre de Dieu concernant le trajet que le prophète de Juda devait prendre. Nous aussi, lorsque nous apprenons quelque chose qui nous fait ressentir une vive joie, nous avons tendance à ne plus entendre les choses qui vont suivre. Notre esprit est comme anesthésié à toute révélation supplémentaire. C'est pour cela que même lorsque nous recevons de fortes révélations, il est important de méditer dessus et de ne pas nous laisser emporter par les flots.

Il est possible que c'est ce qui arrivait à cet homme, mais la réalité concerne plus son endormissement profond. Il n'a plus conscience de la gravité de certains comportements, parce qu'il les voit quotidiennement autour de lui. Les gens qui nous entourent, ainsi que ce qu'ils font, nous influencent toujours, que nous le voulions ou nous. S'ils sont trop nombreux, ils prendront le dessus sur nos saines habitudes et ces dernières mourront à petit feu. Pour compenser cette dégénérescence spirituelle, il est important de se ressourcer en permanence. Pour en revenir à notre sujet, Dieu parle au prophète d'Israël de manière indirecte pour l'empêcher de commettre une erreur, mais il n'est plus en état de recevoir ce type de message. Lorsque le prophète de Juda lui répond sur les ordres qu'il a reçus de Dieu (13.16-17) ce dernier lui répond sans délai par un énorme mensonge (13.18). Il n'a plus le recul spirituel pour comprendre ce qu'il fait. Pourtant, comme je l'ai dit auparavant, il aime Dieu, mais il choisit de mentir en prétendant qu'un ange lui aurait parlé et aurait aboli l'ordre que le prophète de Juda avait reçu.

Regardons la faute du prophète de Juda :

Sa faute est simple. Il n'a pas éprouvé son interlocuteur. Il a été victime lui aussi, tout comme le vieux prophète d'Israël, du monde qui l'entoure. Il vient d'une terre où Dieu est respecté, il n'est pas question de prétendre être prophète de Dieu si on ne l'est pas. Alors quand il reçoit la visite d'un vieil homme qui lui dit être prophète, il ne se méfie pas. Il a lui aussi supprimé une base fondamentale, celle qui consiste à éprouver les esprits. Cela nous rappelle que la seule source doit être Dieu. Si c'est bien évidement plus agréable, voire confortable, d'être entouré de personnes qui partagent notre foi, il est primordial de toujours laisser à Dieu la première place. Une vigilance toute particulière doit être apportée à cela, surtout lorsque tout ce qui nous entoure humainement tend également vers Dieu. Parce qu'aucun homme, quel qu'il soit, n'est un exemple à suivre. Si Jésus est venu en chair, c'est pour que nous puissions avoir un référent.

C'est humain de vouloir copier ceux qui se tiennent dans la lumière, mais ceux qui veulent copier, sont toujours derrière leur copie, et si vous voulez absolument copier quelqu'un qui se trouve dans la lumière, vous vous tiendrez forcément dans une part d'ombre supplémentaire.

Alors que le prophète de Juda a parfaitement entendu Dieu, et que ce qu'il vient de faire en présence de Jéroboam est proprement hallucinant, il accepte la parole d'un homme quand cette parole est à l'opposée de ce que Dieu lui a commandé. Simplement parce que cet homme, qui vient le tenter, a dit venir de la part de Dieu. Ne sont de Dieu que ceux que Dieu désigne, et non pas ceux qui s'en revendiquent.

4 - La troisième partie.


  • 1 Rois 13.20-32 : Comme ils étaient assis à table, la parole de l'Éternel fut adressée au prophète qui l'avait ramené. 13.21 Et il cria à l'homme de Dieu qui était venu de Juda: Ainsi parle l'Éternel: Parce que tu as été rebelle à l'ordre de l'Éternel, et que tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel, ton Dieu, t'avait donné; 13.22 parce que tu es retourné, et que tu as mangé du pain et bu de l'eau dans le lieu dont il t'avait dit: Tu n'y mangeras point de pain et tu n'y boiras point d'eau, ton cadavre n'entrera pas dans le sépulcre de tes pères. 13.23 Et quand le prophète qu'il avait ramené eut mangé du pain et qu'il eut bu de l'eau, il sella l'âne pour lui. 13.24 L'homme de Dieu s'en alla: et il fut rencontré dans le chemin par un lion qui le tua. Son cadavre était étendu dans le chemin; l'âne resta près de lui, et le lion se tint à côté du cadavre. 13.25 Et voici, des gens qui passaient virent le cadavre étendu dans le chemin et le lion se tenant à côté du cadavre; et ils en parlèrent à leur arrivée dans la ville où demeurait le vieux prophète. 13.26 Lorsque le prophète qui avait ramené du chemin l'homme de Dieu l'eut appris, il dit: C'est l'homme de Dieu qui a été rebelle à l'ordre de l'Éternel, et l'Éternel l'a livré au lion, qui l'a déchiré et l'a fait mourir, selon la parole que l'Éternel lui avait dite. 13.27 Puis, s'adressant à ses fils, il dit: Sellez-moi l'âne. Ils le sellèrent, 13.28 et il partit. Il trouva le cadavre étendu dans le chemin, et l'âne et le lion qui se tenaient à côté du cadavre. Le lion n'avait pas dévoré le cadavre et n'avait pas déchiré l'âne. 13.29 Le prophète releva le cadavre de l'homme de Dieu, le plaça sur l'âne, et le ramena; et le vieux prophète rentra dans la ville pour le pleurer et pour l'enterrer. 13.30 Il mit son cadavre dans le sépulcre, et l'on pleura sur lui, en disant: Hélas, mon frère! 13.31 Après l'avoir enterré, il dit à ses fils: Quand je serai mort, vous m'enterrerez dans le sépulcre où est enterré l'homme de Dieu, vous déposerez mes os à côté de ses os. 13.32 Car elle s'accomplira, la parole qu'il a criée, de la part de l'Éternel, contre l'autel de Béthel et contre toutes les maisons des hauts lieux qui sont dans les villes de Samarie.


Dieu s'adresse finalement au prophète d'Israël, et on note qu'il s'adresse à lui pendant qu'il mange. Cela peut sembler anodin, mais ça ne l'est absolument pas. Quand Dieu s'adresse à Pierre dans les actes, c'est alors qu'il médite sur le toit, lorsqu'il s'adresse à Jean à Patmos, c'est pendant sa méditation le jour du Sabbat, lorsqu'il s'adresse pour la première fois à Samuel c'est quand il dort au pied de l'autel. Dans les trois cas, Dieu s'adresse à ses serviteurs lorsqu'ils sont dans sa proximité. 

Pour le vieux prophète d'Israël c'est quand il est à table. Parce qu'il n'y a plus vraiment de moment de communion avec Dieu, alors Dieu s'adresse à lui à cet instant. Vous pourriez penser que c'est son moment de communion et qu'il n'y a rien de mal là-derrière, mais la réalité et que c'est simplement un moment de calme, où le prophète peut encore entendre ! Un moment où le monde qui l'entoure ne l'accapare pas. Si un grand serviteur de Dieu venait sous votre toit, n'auriez-vous pas autre chose en tête que de faire un repas. Personnellement j'aurais une folle envie de prier avec lui, de parler, pas de me taper un gueuleton. Bien sûr, Dieu ne pouvait pas dire une telle chose tant que le prophète de Juda n'a pas encore transgressé, mais le fait est que le vieux prophète d'Israël n'a pas entendu Dieu avant le repas et comme Dieu ne tente personne, ce n'est pas lui qui l'avait envoyé chercher le prophète de Juda.

Quoiqu'il en soit, le couperet tombe (13.20-22). Le prophète de Juda est condamné pour sa désobéissance. On trouve à cet instant un fait presque anodin qui montre le remord du prophète d'Israël. Il scella l'âne pour lui (13.23). Avant ce qui vient de se passer, ce sont les fils du prophète d'Israël qui scellaient l'âne pour lui. Il eut été logique qu'ils le fassent également pour leur invité. Mais Le prophète d'Israël décide de le faire lui-même. Je crois qu'il s'en veut et qu'il vient de réaliser sa faute. D'ailleurs à partir de là, son comportement change.

  • 1 Rois 13.24L'homme de Dieu s'en alla: et il fut rencontré dans le chemin par un lion qui le tua. Son cadavre était étendu dans le chemin; l'âne resta près de lui, et le lion se tint à côté du cadavre.

La sentence de Dieu s'exécute. Le lion symbolise ici la Parole de Dieu. Jésus est le lion de Juda, et sa Parole est une épée à double tranchant, ce que le prophète de Juda vient d'apprendre à ses dépends. L'âne, de son côté, tout comme dans le livre des Nombres avec Balaam, a la perception spirituelle de ce qui se passe autour de lui, il sait que le lion fait l'œuvre de Dieu, et il n'a absolument pas peur. Finalement, alors que le prophète est mort, le lion et l'âne restent paisiblement proche du cadavre.

  • 1 Rois 13.25Et voici, des gens qui passaient virent le cadavre étendu dans le chemin et le lion se tenant à côté du cadavre; et ils en parlèrent à leur arrivée dans la ville où demeurait le vieux prophète.

Dieu est toujours en contrôle d'absolument tout ce qui se passe. C'est pour cela que le lion et l'âne sont restés à proximité du cadavre. Le lion était là pour dissuader les passants de prendre le mort en charge, alors que l'âne restait là pour servir à transporter le corps (13.29).

On notera que cette fois, à nouveau, le prophète d'Israël demande à ses fils de sceller son âne (13.27). Il trouve peu après le cadavre de l'homme de Dieu, avec à ses côtés le lion et l'âne (13.28) et il ne craint pas pour sa vie. Il sait que ce qu'il fait est de Dieu et a compris la raison de la présence du lion et de l'âne. Il ramène alors le défunt à Bethel, qui signifie maison de Dieu, afin de l'enterrer et de le pleurer. Il pleure la mort de cet homme parce qu'il sait qu'il en porte une partie de la responsabilité. Bien que la repentance, qui est un cadeau du Saint-Esprit, ne soit pas encore donné, le prophète d'Israël en ressent les prémices. Ses larmes montrent qu'il comprend son erreur et la lourdeur des conséquences. Il se lamente sur le décès d'un homme que lui-même a contribué à piéger. Mais cela agit en lui comme un électrochoc, désormais il le considère vraiment comme un frère, et sa dernière décision est un acte très fort dans le sens de Dieu et non des hommes. Lorsqu'il demande que ses os soient enterrés à côté de ceux du prophète d'Israël, son but est de permettre la conservation de la mémoire de ce dernier.

Dans une terre impie, la mémoire de l'homme de Dieu est vouée à s'effacer rapidement, et le vieux prophète le sait parfaitement. Alors il demande que ses propres ossements soient enterrés avec les siens, pour s'assurer que le souvenir de cet homme ne s'efface pas d'une part, mais également, parce qu'il sait ce que l'avenir réserve.

Le verset 13.32 nous explique pourquoi le vieux prophète veut absolument que leurs ossements soient côte à côte. Il annonce que la prophétie contre l'autel de Bethel viendra à son accomplissement, et lorsque l'on regarde les termes de cette prophétie, il est écrit qu'on brûlera des ossements d'hommes sur les restes de Jéroboam (13.2). En agissant de la sorte, il permet qu'on se souvienne du prophète, et qu'au jour de l'accomplissement de la prophétie, ses propres os soient épargnés, parce que personne ne touchera aux os du prophète de Juda.

5 - La quatrième partie.


  • 1 Rois 13.33-34 : Après cet événement, Jéroboam ne se détourna point de sa mauvaise voie. Il créa de nouveau des prêtres des hauts lieux pris parmi tout le peuple; quiconque en avait le désir, il le consacrait prêtre des hauts lieux. 13.34 Ce fut là une occasion de péché pour la maison de Jéroboam, et c'est pour cela qu'elle a été exterminée et détruite de dessus la face de la terre.


Je vais poser là une question qui n'aura pas de réponse, pourtant elle est particulièrement intéressante. Jéroboam se serait-il comporté autrement si l'épisode entre le vieux prophète et le prophète de Juda n'avait pas eu lieu ?

En effet, le verset 13.33 nous dit clairement que Jéroboam ne se détourna pas de sa mauvaise voie APRES cet évènement. C'est étrange de se dire que la Parole doive nous préciser cela. Si les trois mots après cet évènement, n'étaient pas présent, on ne se poserait aucune question. Dieu a averti Jéroboam, et il décide de passer outre et de continuer sur sa voie de perdition.

Mais il sont là.

Quand on regarde les versets 13.6 et 13.7, on se rend compte que Jéroboam, qui deux versets auparavant donnait l'ordre d'arrêter le prophète de Juda, change d'avis. Si on regarde la scène de la perspective de Jéroboam, on voit les choses différemment. Evidement il a fait construire les veaux d'or et son comportement est indéfendable. Par contre, il n'a aucune raison de croire que l'homme qui se présente est vraiment de Dieu et demande son arrestation. Mais Dieu intervient et Jéroboam constate son erreur (au moins concernant le prophète de Juda), il change alors diamétralement sa décision et veut honorer le prophète, qui bien sûr refuse, on ne va pas recommencer cet enseignement au début.

On dénote cependant un clair changement chez Jéroboam, même si on ne peut pas en déterminer la profondeur.

C'est pour cela que ces trois mots posent question. Après cet évènement (13.33), suppose que Jéroboam a appris que le prophète de Dieu était mort et comment. Que penserait un homme qui s'est tellement égaré, se trouvant encore dans la fragilité d'une compréhension très récente, et apprenant que la personne qui en a été à l'origine vient de se faire dévorer par une bête féroce envoyée par Dieu ?

S'il a eut l'impression que l'homme de Dieu a été désavoué par son maître, on peut comprendre qu'il perde de suite le peu de spiritualité qu'il avait trouvé par son intermédiaire.

Selon toutes les prophéties, Jésus devait venir de la tribu de Juda, et d'une manière ou d'une autre, les deux royaumes allaient ne faire plus qu'un. Alors je pense que Dieu a permis à Jéroboam de revenir de sa mauvaise voie, mais que ce dernier n'en avait pas suffisamment envie. Je pense qu'il aurait fini, à courte échéance, par revenir à ses perversions spirituelles. La conséquence est que Jéroboam ira encore plus loin dans son égarement et c'est pour cela que sa maison sera détruite (13.34).