Le semeur et le royaume des cieux
(Matthieu 13)
1 - Introduction.
2 - Une explication dissimulée.
a) Premier interlude.
b) Deuxième interlude.
3 - Les paraboles en elles-mêmes.
a) Parabole du semeur.
b) Parabole du bon grain et de l'ivraie.
c) Parabole du grain de sénevé.
d) Parabole du levain.
e) Parabole du trésor caché.
f) Parabole de la perle.
g) Parabole du filet.
4 - La conclusion des paraboles en une parabole supplémentaire.
a) Parabole du maître de maison.
5 - La suite logique dans ces paraboles.
a) L'ordre chronologique.
b) La conclusion.
1 - Introduction.
Le chapitre 13 de l'évangile de Matthieu contient sept paraboles qui parlent toutes du même sujet, le royaume de Dieu. Chacune en devient logiquement une aide à la compréhension des six autres. Si une seule apportait une explication divergente, cela montrerait l'erreur de sa compréhension. Ces sept paraboles se concluent sur une huitième.
Les huit paraboles en question sont les suivantes :
- Parabole du semeur (Matthieu 13.4-9) (Marc 4.3-17) (Luc 8.5-8)
- Parabole du bon grain et de l'ivraie (Matthieu 13.24-30)
- Parabole du grain de sénevé (Matthieu 13.31-32) (Marc 4.30-32) (Luc 13.18-19)
- Parabole du levain (Mathieu 13.33) (Luc 13.20-21)
- Parabole du trésor caché (Matthieu 13.44)
- Parabole de la perle (Matthieu 13.45-46)
- Parabole du filet (Matthieu 13.47-50)
- Parabole du maître de maison (Matthieu 13.51-53)
Pourtant, avant de voir les huit paraboles en question, il convient de réaliser la présence de deux 'interludes' intercalés dans leur énonciation.
2 - Une explication dissimulée.
a) Premier interlude.
- Matthieu 13.10-17 : Les disciples s'approchèrent, et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles? Jésus leur répondit: Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. C'est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent. Et pour eux s'accomplit cette prophétie d'Ésaïe: Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car le coeur de ce peuple est devenu insensible; Ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, De peur qu'ils ne voient de leurs yeux, qu'ils n'entendent de leurs oreilles, Qu'ils ne comprennent de leur coeur, Qu'ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse. Mais heureux sont vos yeux, parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent! Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu.
Tout le but des sept paraboles va être de faire la différence entre ceux qui appartiennent à Dieu et les autres. Etrangement, c'est le moment que Jésus choisit pour faire l'affirmation qui précède. Elle est généralement regardée indépendamment du chapitre dans laquelle elle se trouve, pourtant cette position n'est clairement pas due au hasard.
Ici, Jésus explique le but premier de toutes les paraboles. Parler en n'étant compris que de ceux qui ont été choisis. Il remet une fois de plus en avant une affirmation d'Esaïe, annonçant, cette fois-ci, une période où les gens entendront sans comprendre et regarderont sans voir. Il s'agit donc d'une séparation claire entre deux types de personnes. Celles en capacités de voir et de comprendre, et celles ayant une impossibilité de faire l'un comme l'autre.
La séparation que nous montre ce texte se trouve entre ceux qui suivent Jésus et ceux qui ne le suivent pas. Ceux qui le suivent recevront de lui l'explication, parce que personne, de sa propre intelligence, ne peut comprendre les paraboles. Pour les autres, le peu qu'ils pourraient comprendre sera planté dans un sol rocailleux et sera éphémère.
b) Deuxième interlude.
- Matthieu 13.34-35 : Jésus dit à la foule toutes ces choses en paraboles, et il ne lui parlait point sans parabole, afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par le prophète*: J'ouvrirai ma bouche en paraboles, Je publierai des choses cachées depuis la création du monde.
(* Psaumes d'Asaph 78.2)
Cet interlude nous annonce que les paraboles de Jésus sont des secrets qui étaient mis de côté depuis la création du monde. Ca en change la dimension. Ce ne sont pas seulement des histoires qui aident à la compréhension de telle ou de telle chose, elles sont partie intégrante de la raison de sa venue.
Cela montre également que si le temps est venu de les révéler, bien que le premier interlude nous disait que les incroyants entendaient mais ne comprenaient pas, alors la conclusion en est qu'un élément vient de s'ajouter à la donne. Ces vérités ont toujours été latentes, mais elles sont maintenant révélées non pas parce que nous sommes proches de la fin, mais parce que le filtre qui permet de les comprendre s'est fait chair.
Tout comme la loi est nécessaire pour comprendre la grâce, la grâce est nécessaire pour comprendre les paraboles.
3 - Les paraboles en elles-mêmes.
- Matthieu 13.1-3 : Ce même jour, Jésus sortit de la maison, et s'assit au bord de la mer. Une grande foule s'étant assemblée auprès de lui, il monta dans une barque, et il s'assit. Toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur parla en paraboles sur beaucoup de choses, et il dit:
Rien que l'introduction de ce treizième chapitre de l'évangile de Matthieu est intrigante. Jésus ne parle pas à ses disciples, il parle à la foule, donc à tout le monde. Il aurait pu s'adresser à ses disciples et laisser la foule entendre, un peu comme la femme qui se contente des miettes qui tombent de la table, mais il inclut ses disciples à la foule et parle autant aux uns qu'aux autres. Pourtant, les interludes ont montré qu'il ne parlait pas à la foule pour qu'elle le comprenne, ça n'était pas le but. On s'attache souvent à la signification des paraboles sans réellement nous demander l'intérêt de les prononcer devant un parterre non seulement incapable de les comprendre, mais qui en plus n'en recevra de toute manière pas l'explication.
La raison nous est justement montrée dans les paraboles qui vont suivre. La construction de ce chapitre est impressionnante. Chaque parabole est autonome, mais se comprend également à travers les autres, et les passages du chapitre qui ne sont pas dans les paraboles agissent en échos de ces dernières ou les annoncent. Tout est centré autour du même but, la séparation, parce qu'aussi fou que cela puisse paraître, il ne peut y avoir d'unité sans séparation et comme l'unité est obligatoire, alors la séparation l'est également.
Si Jésus parle à tous, c'est pour que chacun soit interpellé, mais leur cœur déterminera la possibilité de comprendre. S'ils sont sincères et recherchent réellement Dieu, alors ils recevront la compréhension, soit en allant vers Jésus pour la demander, soit en recevant l'Esprit plus tard. Les paraboles sont les graines que Jésus plante.
a) Parabole du semeur.
- Matthieu 13.4-9 : Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent, et la mangèrent. Une autre partie tomba dans les endroits pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce qu'elle ne trouva pas un sol profond; mais, quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent, et l'étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre: elle donna du fruit, un grain cent, un autre soixante, un autre trente. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Deux des huit paraboles qui se trouvent dans ce chapitre ont un avantage énorme, Jésus les a expliquées dans ce même chapitre. Voici les indications qu'il nous donne :
- Matthieu 13.18-23 : Vous donc, écoutez ce que signifie la parabole du semeur. Lorsqu'un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son coeur: cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin. Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie; mais il n'a pas de racines en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. Celui qui a reçu la semence parmi les épines, c'est celui qui entend la parole, mais en qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c'est celui qui entend la parole et la comprend; il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente.
L'explication étant donnée, il ne sert à rien de s'étendre. Il est intéressant cependant de soulever ce que nous dit le dernier verset, tant de la parabole que de l'explication.
Le grain qui est tombé dans la bonne terre ne donne pas nécessairement la même quantité de récolte. Il ne faut pas rapprocher cette affirmation de la parabole des talents. Cela n'a rien à voir avec la qualité du semeur. Ce dernier verset parle bien de bonne terre. Il ne nous dit pas que parmi les bonnes terres certaines sont meilleures est rapporteront 100 et que d'autres, bien que bonnes, ne rapporteront que 30.
Ce que Jésus nous dit là c'est que nous sommes responsables de la semence et de la moisson, pas de la nature de la récolte. Nous pouvons planter et nous pouvons moissonner, mais c'est Dieu qui fait pousser.
b) Parabole du bon grain et de l'ivraie.
- Matthieu 13.24-30 : Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé, et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. Les serviteurs du maître de la maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie? Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord l'ivraie, et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé dans mon grenier.
Cette parabole est également expliquée, étrangement, elle reste souvent incomprise, et ce pour un problème que je soulève souvent. Les lecteurs ont tendance à croire qu'ils ont compris et baissent leur attention, ne faisant pas réellement cas de l'explication même que Jésus en donne juste après.
- Matthieu 13.36-43 : Alors il renvoya la foule, et entra dans la maison. Ses disciples s'approchèrent de lui, et dirent: Explique-nous la parabole de l'ivraie du champ. Il répondit: Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le champ, c'est le monde; la bonne semence, ce sont les fils du royaume; l'ivraie, ce sont les fils du malin; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges. Or, comme on arrache l'ivraie et qu'on la jette au feu, il en sera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité: et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.
Les lecteurs croient faussement que la présence dans la même parabole du bon grain, de l'ivraie, et de la moisson, signifie nécessairement que cela parle de l'enlèvement. Ca n'est pas le cas. L'explication qu'en donne Jésus dit bien que les anges moissonneront, mais la distinction entre le bon grain et l'ivraie se fait avant la moisson, justement pour que la moisson n'emporte pas du bon et du mauvais grain.
Le cœur de cette parabole ne parle donc pas de l'enlèvement, mais, aussi étrange que cela puisse paraître, de la marque de la bête. En effet, il est bien question dans cette parabole d'abord d'arracher l'ivraie et ensuite seulement d'amasser le blé dans le grenier. Or le jugement commence par la maison de Dieu, et il en va également dans les évènements de la fin des temps. L'Église est enlevée avant le jugement final qui aura lieu à Armageddon. Donc le blé devrait être moissonné avant l'Ivraie, mais cette parabole parle de l'inverse.
En fait, Jésus parle de cette période de séparation qui consistera à faire le tri entre les enfants de Dieu et ceux qui ont refusé la nouvelle naissance. Cette séparation commence par la marque de la bête, qui est toujours vue comme une oppression des croyants, alors que spirituellement, elle sert à distinguer les incroyants. C'est ça qui va se passer, le diable croit qu'il marque les siens, mais il fait l'œuvre de Dieu en marquant ceux qui n'appartiennent pas à Dieu. On interprète à tort liez-la en gerbes pour la brûler comme une action ponctuelle, alors que cela parle de quelque chose qui se passe sur la durée. Liez-là en gerbes c'est la partie du marquage, ils se rassemblent et, montrant du doigt les croyants, s'en séparent, ensuite seulement vient la suite, pour la brûler. Ce sont deux moments séparés.
L'ivraie va se rassembler dans un premier temps à travers la marque de la bête, ensuite, le bon grain va être marqué par Dieu (Apocalypse 7.3), durant le cinquième ange. Suite à cela, les croyants seront enlevés, et alors seulement l'ivraie sera brûlée.
Cette parabole parle de la séparation entre le peuple de Dieu et les fils du mensonge.
c) Parabole du grain de sénevé.
- Matthieu 13.31-32 : Il leur proposa une autre parabole, et il dit: Le royaume des cieux est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et semé dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches.
Cette version de ce qu'est le royaume de Dieu nous dit que celui qui sème récoltera. Cela montre également que la personne dont parle Jésus a également planté d'autres semences. Jésus n'est pas entrain de nous dire que nous devons exclusivement semer pour le royaume de Dieu. Il dit que même si la plus petite partie de ce que nous semons est pour Dieu, si nous la semons dans notre champ, elle produira plus que les autres semences et finira par être en bénédiction pour plusieurs, qui viendront s'abriter sous ce que produira cette semence.
Semer pour Dieu peut signifier bien des choses. Globalement, c'est faire quelque chose qui soit pour Dieu. Que ce soit de parler de lui, de lire sa parole, ou de s'éloigner de quelque chose de mauvais, quoi que nous fassions pour Dieu, cela produira au-delà de ce que le reste de nos activités pourra produire.
Le champ c'est notre vie, ça n'est pas le monde. Jésus nous dit dans cette parabole qu'il est normal d'avoir une vie sur cette terre, mais il nous assure que si nous lui consacrons un peu de notre temps, alors en peu de temps, la partie que nous lui avons consacrée grandira, et elle prendra de plus en plus d'importance. Le grain de sénevé a beau être la plus petite des graines, elle peut en l'espace d'un mois atteindre 80 cm et devenir un arbre. En outre, le grain de sénevé, une fois adulte devient une 'mauvaise herbe', ce qui signifie qu'il va se propager au reste de votre champ. C'est ce que fait Dieu dans nos vies, il prend de plus en plus de place, jusqu'à remplir notre champ.
C'est alors qu'il a pris toute la place dans notre champ qu'il commence à phagocyter les champs avoisinants.
d) Parabole du levain.
- Matthieu 13.33 : Il leur dit cette autre parabole: Le royaume des cieux est semblable à du levain qu'une femme a pris et mis dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que la pâte soit toute levée.
Dans cette parabole, il faut lire ce qui n'est pas écrit. Si vous mettez du levain dans de la farine, peu importe les quantités de l'un et de l'autre et le temps que vous attendrez, au bout du compte, tout ce que vous aurez, c'est du levain et de la farine mélangé.
La première chose, c'est le levain, il a fallu le préparer. On ne parle pas de levure chimique (fausse religion) qui est instantanée et ne naît d'aucun effort, comme le monde aime à le prôner, mais de levain naturel (la vraie Église de Christ). C'est à travers le temps qu'il s'est formé, et il est resté à l'écart de la farine tant qu'il n'était pas prêt. Ca n'est qu'une fois prêt qu'il est mis en contact avec la farine.
La farine représente le monde. Ce sont des millions de grains, tous similaires, mais indépendant les uns des autres, sujet à s'envoler d'un côté et de l'autre au moindre courant d'air. C'est dans cet amas inconsistant que le levain, l'Église de Christ, est déposé. Mais cette Église, qu'elle soit de Christ ou non, ne fera rien au contact du monde, ici, de la farine, si on n'ajoute pas de l'eau, l'eau de la parole de Dieu.
En effet, ce qui manque à la recette qui nous est donnée ici, c'est l'eau et le sel. L'eau de la parole et nous, qui sommes le sel de la terre. L'eau permettra que la farine cesse d'être de la farine et ne soit plus emporté par le moindre vent, le sel donnera la saveur.
La somme du levain et de la farine sera alors supérieure à leur simple addition.
Cette parabole nous parle de notre propre séparation du monde, qui aura pour conséquence, lorsque le temps sera convenable, de pouvoir aller vers eux pour une unité véritable à travers la parole de Dieu.
e) Parabole du trésor caché.
- Matthieu 13.44 : Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L'homme qui l'a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ.
La présence de Dieu donne plus de valeur à ce qui la contient que tous les trésors du monde.
Bien que cette parabole ne soit qu'en un seul verset, la formulation est perturbante. Lorsqu'il nous est dit que l'homme qui l'a trouvé le cache, Jésus ne nous parle pas du trésor caché dans un champ, mais uniquement du trésor.
Ce qu'il faut comprendre c'est en fait ce qui suit : L'homme qui a trouvé un trésor, le cache dans un champ; et , dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a, et achète ce champ. En regardant le verset sous cet angle, la compréhension en est beaucoup plus facile.
f) Parabole de la perle.
- Matthieu 13.45-46 : Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout ce qu'il avait, et l'a achetée.
Celui qui cherche de choses de valeurs, lorsqu'il trouve Dieu, comprend que ce trésor vaut plus que tous les autres, alors il est prêt à abandonner tout ce qu'il a pour cette chose unique.
C'est l'histoire non pas d'une recherche de Dieu, mais d'une recherche charnelle qui reflète un intérieur qui sied à Dieu. Le marchand représente celui qui, n'appartenant pas à Dieu, mais cherchant de belles perles qui représentent la qualité esthétique ou des sentiments, est guidé par ses intentions justes vers une perle de grand prix. Le mot belles ici est 'kalos', qui signifie la beauté esthétique (ou des sentiments), alors que grand prix c'est le mot 'polutimos' qui n'est utilisé que deux fois dans la parole de Dieu et qui signifie : de très grande valeur. La deuxième utilisation de ce terme étant le nard pur de grand prix servant à oindre les pieds de Jésus dans l'évangile de Jean 12.3.
Ce qui rapproche cette parabole du verset de l'évangile de Matthieu 6.33 : Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Si vous avez un cœur droit, vous trouverez ce que vous ne cherchiez pas, et quand vous l'aurez trouvé, plus rien d'autre n'aura de valeur.
g) Parabole du filet.
- Matthieu 13.47-50 : Le royaume des cieux est encore semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pêcheurs le tirent; et, après s'être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon, et ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Cette parabole est la suite directe du grain et de l'ivraie. Dans le bon grain et l'ivraie, il s'agissait de faire le tri entre les deux. Ici, il s'agit d'abord de mettre les bons poissons dans des vases, ce qui correspond effectivement au fait que le jugement commence par la maison de Dieu. Dans la multitude de la pêche, ils recherchent les bons poissons, ils n'essayent pas d'isoler les mauvais. Dans le bon grain et l'ivraie, le but était de rassembler les mauvais pour qu'il ne reste que les bons, ici c'est le trajet inverse. C'est pour cela que c'est la suite et que Jésus ne réutilise pas la même image de moisson, pour ne pas trop embrouiller les choses. Dans le bon grain et l'ivraie, il s'agissait de la marque de la bête, le moment où l'ivraie se rassemblait, ici c'est la moisson, et les premiers qui sont pris, ce sont les bons poissons, les autres seront jetés dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
4 - La conclusion des paraboles en une parabole supplémentaire.
a) Parabole du maître de maison.
- Matthieu 13.51-53 : Avez-vous compris toutes ces choses? -Oui, répondirent-ils. Et il leur dit: C'est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. Lorsque Jésus eut achevé ces paraboles, il partit de là.
C'est amusant que les paraboles expliquées plus haut soient toutes plus complexes que la conclusion que Jésus tire des 7 réunies. Jésus nous dit ici que celui qui est un homme accompli, au sens d'Hébreux, donc celui qui est versé dans la parole de Dieu, est comparable à une personne qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. Trésor est au singulier, il n'y en a donc qu'un seul. Pourtant ce 'un' contient de nombreuses choses, certaines nouvelles et certaines anciennes. Jésus nous dit ici que sa venue a permis une nouvelle compréhension, mais n'a pas effacé l'ancienne. Les trésors de l'ancienne alliance sont toujours d'actualité, mais la venue du royaume de Dieu a apporté un éclaircissement qui permet non pas une nouvelle compréhension dans le sens où elle annulerait l'ancienne, mais une surcouche dans notre lecture. Ce qui fait que dans les textes anciens nous pouvons trouver des choses nouvelles, des mystères cachés.
Ces choses ne sont pas nouvelles, c'est notre compréhension, renouvelée, qui nous donne accès à des informations que nous ne pouvions pas comprendre auparavant. Elles étaient déjà présentes, mais nous y avons désormais accès par l'action du Saint-Esprit qui éclaire notre compréhension.
5 - La suite logique dans ces paraboles.
a) L'ordre chronologique.
Les sept premières paraboles sont autant 7 histoires que les 7 chapitres d'une seule histoire. Si l'on change l'ordre dans lequel elles sont données, on obtient ce qui suit :
Parabole du semeur (a) :
C'est la première semence, celle qui ne servira que partiellement, selon le sol qui la reçoit.
Parabole de la perle (f) :
C'est la recherche qui se concrétise par la découverte de la perle, donc du trésor. (Le trésor est la semence de la parabole précédente).
Parabole du trésor caché (e) :
C'est l'achat du champ après y avoir caché un trésor. (Le trésor est la perle de la parabole précédente).
Parabole du grain de sénevé (c) :
C'est la graine dans le champ qui le phagocyte, le remplit entièrement et envahit les champs environnants. (La graine est le trésor de la parabole précédente).
Parabole du levain (d) :
C'est l'action du levain qui a fait lever la pâte. (Le levain c'est la graine de la parabole précédente).
Parabole du bon grain et de l'ivraie (b) :
C'est la séparation entre les mauvais et les bons (C'est la séparation entre la pâte qui a levé de la parabole précédente et les semences qui sont restées à terre de la parabole a) ).
Parabole du filet (g) :
C'est l'enlèvement des bons, puis des mauvais (C'est la moisson de la pâte qui a levée de la parabole d) et le jugement de la semence qui est restée à terre de la parabole a) ).
b) La conclusion.
Ce chapitre treize de l'évangile de Matthieu nous donne toutes les étapes de l'instant où nous avons reçu la semence, jusqu'à notre enlèvement et le jugement de ceux qui auront refusé de faire la paix avec Dieu. En une session d'enseignement, Jésus avait tout dit.