Les 12 portes.
1 - Introduction.
2 - Les portes de la conversion.
a) La porte de brebis.
- a.1) Jésus.
- a.2) Béthesda.
- a.3) Signification.
b) La porte des poissons.
c) La vieille porte.
d) La signification des trois premières portes.
3 - Les portes de l'épreuve.
a) La porte d'Ephraïm.
b) La porte de l'angle.
c) La porte de la vallée.
d) La signification des portes de l'épreuve.
4 - Les portes de la transformation.
a) La porte du fumier.
b) La porte de la source.
c) La porte des eaux.
d) La signification des portes de la transformation.
5 - Les portes de la victoire.
a) La porte des chevaux.
b) La porte de l'Orient.
c) La porte de Miphkad.
d) La signification des portes de la victoire.
6 - La temporalité des portes.
1 - Introduction.
Il y a 12 portes à la ville de Jérusalem. Bien qu'on le sache, la réalité est que la parole de Dieu n'en parle quasiment pas. Pourtant Ezéchiel termine son incroyable révélation du temple en nous parlant de manière fugace des douze portes, comme pour s'assurer que nous gardions bien en tête leur existence, mais leur donne à chacune le nom d'un des fils de Jacob. Beaucoup plus tard, Jean fera de même en nous parlant de la Jérusalem céleste. Si on excepte ces deux très courts passages, il n'y a qu'un livre dans toute la parole qui en parle réellement, et même là, la raison ne transparaît pas franchement.
Ce livre est le livre de Néhémie.
Pourtant si Dieu a voulu que ce livre existe, c'est pour une raison. Zorobabel a reconstruit le temple de Dieu, et une fois sa tâche terminée, Néhémie a reconstruit les murailles de la ville.
Il est possible de donner diverses explications à la signification de ces portes, celle qui suit me semble cohérente. La problématique est essentiellement due au fait que généralement, la traduction d'un mot prend en compte le contexte, c'est-à-dire la situation globale ainsi que le reste de la phrase. Dans le cas du nom des portes de Jérusalem, il n'y a pas vraiment de contexte et il n'y a jamais de sens particulier à la phrase. La décision de prendre en compte telle ou telle version possible de la traduction dépend donc totalement de la compréhension du commentateur. Si on ajoute à cela que Néhémie est le seul à retranscrire 11 de ces noms et que la plupart d'entre eux ne sont plus jamais cités dans la Parole, cela ajoute encore à l'opacité d'une éventuelle compréhension.
L'explication qui suit me semble être la plus cohérente.
2 - Les portes de la conversion.
a) La porte de brebis (Néhémie 3.1).
C'est la première des portes de Jérusalem. Elle a cette double particularité d'avoir été citée deux fois dans les évangiles et d'être la seule à l'avoir été. Dans les deux cas, le message est lourd de sens et passer à côté serait vraiment dommage.
a.1) Jésus.
- Jean 10.7 : Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis.
La première des choses à prendre en compte est donc que Jésus se présente lui-même comme étant cette première porte, par laquelle tout commence. Il se pose comme étant l'origine, en accord avec les premiers versets de l'évangile de Jean. Cette affirmation se complète avec l'autre fois ou cette porte est citée :
a.2) Béthesda.
- Jean 5.2 : Or, à Jérusalem, près de la porte des brebis, il y a une piscine qui s'appelle en hébreu Béthesda, et qui a cinq portiques.
Ce que nous révèle ce verset est que la piscine de Béthesda se trouve à la porte des brebis. Le message qui en ressort est que Jésus, qui est la porte des brebis, ouvre le chemin vers Béthesda, qui est la maison de la grâce.
a.3) Signification.
Difficile de penser, après une telle évidence de la signification du nom de la première des portes, qu'il n'y a pas une raison profonde à ce que Néhémie soit aussi insistant sur un sujet que presque tous les rédacteurs des textes composant la parole de Dieu n'ont même pas effleuré.
b) La porte des poissons (Néhémie 3.3).
- Sophonie 1.7-10 : Silence devant le Seigneur, l'Éternel! Car le jour de l'Éternel est proche, Car l'Éternel a préparé le sacrifice, Il a choisi ses conviés. Au jour du sacrifice de l'Éternel, Je châtierai les princes et les fils du roi, Et tous ceux qui portent des vêtements étrangers. En ce jour-là, je châtierai tous ceux qui sautent par-dessus le seuil, Ceux qui remplissent de violence et de fraude la maison de leur maître. En ce jour-là, dit l'Éternel, Il y aura des cris à la porte des poissons, Des lamentations dans l'autre quartier de la ville, Et un grand désastre sur les collines.
Cette deuxième porte du premier groupe de trois s'appelle la porte des poissons. Ce nom est particulier. D'un côté, le mot original pour poissons est "dag", et sa traduction ne fait pas de doute. Pourtant, il existe une autre traduction, qui se retrouve dans un verset de Job :
- Job 41.7 : Couvriras-tu sa peau de dards, Et sa tête de harpons (Dag Tselatsal) ?
Le mot "dag", porte donc non seulement la signification de "poissons", mais également le moyen de l'attraper. La signification ne s'arrête pas là, "dag" vient de "dagah" qui peut signifier "multiplier". La particularité de ces deux significations (harpon et multiplier) est qu'elles ne sont présentes chacune qu'une seule fois. Dans le cas de la multiplication, c'est exactement dans le sens de la porte dont je parle. Cela se trouve dans les bénédictions de Jacob à son fils Joseph :
- Genèse 48.16 : que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants ! Qu'ils soient appelés de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac, et qu'ils multiplient (Dagah) en abondance au milieu du pays !
C'est un peu comme si Dieu avait voulu s'assurer qu'on associe ces significations.
Cette porte représente donc le salut des nations, c'est l'évangélisation, les pêches miraculeuses des disciples dans la présence de Jésus.
c) La vieille porte (Néhémie 3.6).
La vieille porte est une allégorie de l'ancienne alliance (qui est contenue dans la nouvelle). Le mot vieux/vieille est relativement connoté, mais il faut sortir de cette impression de fin de cycle pour en ressortir le sens réel dans le nom de cette porte.
En réalité, "vieille" se dit "Yashan", et sa signification complète est bien plus parlante que le simple "vieille" de la traduction française. "Yashan" signifie autant "vieux" que cela peut signifier "ancien".
- Cantique des cantiques 7.13 : Les mandragores répandent leur parfum, Et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits, Nouveaux et anciens (Yashan): Mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi.
C'est en rapport direct avec les paroles de Jésus dans l'évangile de Matthieu :
- Matthieu 13.52 : Et il leur dit: C'est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.
La vieille porte peut donc également être traduite par l'ancienne porte, ce qui nous fait sortir de la connotation d'âge avancé, et nous fait entrer dans un parallèle qui n'a rien d'innocent avec l'ancienne alliance.
L'une des autres significations du mot "Yashan", mais qui n'est pas présente dans la parole de Dieu, c'est le sens du stockage, dans le sens d'emmagasiner.
Cette troisième et dernière porte du groupe de trois représente donc Israël, mise de côté (pas dans le sens de repousser, mais dans celui de mise à part dans l'attente de faire ce qui doit être fait avec le monde).
d) La signification des trois premières portes.
La porte des brebis représente Jésus, le salut par la grâce. Partant de ce postulat, nous arrivons aux deux autres portes qui représentent en réalité deux choses complètements différentes l'une de l'autre mais ayant exactement la même finalité.
Le problème de compréhension, et donc la solution pour comprendre, se trouve dans ce que représente une porte. Nous venons du monde, nous ne sommes pas juifs. Ce qui fait que notre lecture de la parole de Dieu nous pousse à vouloir entrer dans la Jérusalem céleste, mais une porte ne sert pas uniquement à entrer dans un endroit, elle sert également à en sortir. C'est là que se trouve la signification de ce premier groupe de porte. Jésus est le salut par la grâce, Jérusalem représente bien évidement la Jérusalem céleste. La porte des poissons représente la conversion des nations qui se rendront à Jérusalem, et finalement, la vieille porte n'est pas là pour faire entrer qui que ce soit, mais pour empêcher ceux qui ont été mis de côté de sortir. La vieille porte, c'est Israël, qui recevra la révélation en son temps.
3 - Les portes de l'épreuve.
a) La porte d'Ephraïm (Néhémie 8.16) (localisation en Néhémie 12.39).
Premier né de la chair, Ephraïm signifie "doublement fécond".
La notion de premier né dans la Parole de Dieu est une notion très particulière. Humainement, on considère que le premier-né c'est le premier enfant qui soit venu au monde dans un couple. Dit comme ça, ça paraît logique. Pourtant lorsque l'on regarde de plus près, les choses ne sont pas aussi simples.
- D'Abraham, Ismaël est le premier-né, Isaac a le droit d'ainesse.
- D'Isaac, Esaü est le premier -né, Jacob a le droit d'ainesse.
- De Jacob, Ruben est le premier-né, Ephraïm a le droit d'ainesse.
On peut arguer de ce que Ismaël n'était pas le fils de la promesse, qu'Esaü a vendu son droit d'ainesse, et que Ruben est monté sur la couche de son père et l'a donc perdu. Pourtant, bien que ces trois cas semblent montrer des raisons de ne pas leur laisser le droit d'ainesse, si ce droit est charnel, alors rien ne justifie de ne pas l'accorder, d'accepter que sa vente puisse être possible, ou de le perdre par ses actions.
La réalité est que le droit d'aînesse charnel est indissociable à une dimension spirituelle. Il ne désigne pas le premier représentant de la descendance physique, mais le premier représentant des valeurs morales de la lignée.
Cette porte nous parle d'Israël, pas en tant que personne, ni en tant que peuple, mais en tant que premier-né de la chair (*), elle nous rappelle la première étape, qui ne doit pas être effacée ou négligée, la première marche qui nous amène à la compréhension complète de Dieu. La transmission des valeurs de Dieu, transmises à travers l'héritage charnel d'Israël.
(*) Jérémie 31.9 : Ils viennent en pleurant, et je les conduis au milieu de leurs supplications; Je les mène vers des torrents d'eau, Par un chemin uni où ils ne chancellent pas; Car je suis un père pour Israël, Et Éphraïm est mon premier-né.
Ce droit d'aînesse charnel est indissociable de celui, spirituel, qu'il annonce :
- Ezéchiel 37.19 : réponds-leur: Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Voici, je prendrai le bois de Joseph qui est dans la main d'Éphraïm, et les tribus d'Israël qui lui sont associées ; je les joindrai au bois de Juda, et j'en formerai un seul bois, en sorte qu'ils ne soient qu'un dans ma main.
Le bois de Joseph représente la partie charnelle de l'alliance que Dieu fait avec son peuple (dans sa globalité), alors que le bois de Juda représente l'alliance spirituelle, faite à travers la croix sur laquelle Jésus, descendant de Juda s'est offert en sacrifice. C'est pour cela que c'est le bois de Joseph qui est joint au bois de Juda et non l'inverse.
b) La porte de l'angle (2 Rois 14.13).
- 2 Rois 14.13 : Joas, roi d'Israël, prit à Beth Schémesch Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Achazia. Il vint à Jérusalem, et fit une brèche de quatre cents coudées dans la muraille de Jérusalem, depuis la porte d'Éphraïm jusqu'à la porte de l'angle.
Premier né de l'Esprit.
Comme Job nous le faisait comprendre, Jésus est la pierre angulaire :
- Job 38.4-6 : Où étais-tu quand je fondais la terre? Dis-le, si tu as de l'intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu? Ou qui a étendu sur elle le cordeau? Sur quoi ses bases sont-elles appuyées? Ou qui en a posé la pierre angulaire,
Ce passage nous dit que toute la création a une pierre angulaire, et celui qui est cette pierre angulaire ne peut être que celui qui a tout fondé, celui qui est la Parole incarnée, donc Jésus. Il est ce qui relie toute chose, il forme l'angle qui permet de relier deux murs, ou qui permet de bâtir une maison.
C'est également pour cela que c'est la seule porte qui ne soit pas citée dans le livre de Néhémie. Le prophète nous donnait la liste des portes qui se reconstruisaient sous sa surveillance. Or cette porte, qui annonçait le royaume de Jésus n'est pas seulement celle qui est citée dans le plus de livres de la Parole (**), mais c'est également la seule qui n'avait pas été détruite, préfigurant d'une certaine manière le fait qu'aucun de ses os ne serait brisé (***).
(**) (2 Rois 14.13) (2 Chroniques 26.9) (Jérémie 31.38) (Zacharie 14.10)
(***) (Psaumes 34.20) (Jean 19.33-36)
Cette porte nous appelle à considérer Jésus, la pierre angulaire, comme le premier né de l'Esprit, étape suivante de la révélation, seconde et dernière marche vers le Père.
Cependant, bien que la porte de l'angle se trouve dans un très léger angle entre la tour des fours et le palais d'Hérode, Jésus, qui est la pierre angulaire ne doit pas être regardé comme étant représenté directement par cette porte. Il est l'angle qui sépare la porte d'Ephraïm et la porte de l'angle, et si la porte d'Ephraïm représente l'Israël de Dieu, la porte de l'angle représente le royaume dont nous parlait le prophète Daniel :
- Daniel 2.44 : Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d'un autre peuple; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement.
Or, le seul royaume qui ne sera jamais détruit ne peut être autre que le royaume dont Jésus est le roi.
La porte de l'angle représente donc l'Eglise de Dieu, la vraie, celle qui vit pour et par lui.
c) La porte de la vallée (Néhémie 3.13).
2 Chroniques 26.9 Ozias bâtit des tours à Jérusalem sur la porte de l'angle, sur la porte de la vallée, et sur l'angle, et il les fortifia.
vallée = gay = Vallée, une vallée encaissée, une gorge étroite
Après la révélation complète, passant premièrement par Israël ensuite par l'Eglise, arrive la porte de la vallée, qui est la vallée de l'épreuve. Comme dans presque tous les cas (*), la vallée dans la Parole représente une dualité. C'est étrange, pourtant, dans les exemples suivants, c'est toujours le cas :
(*) Je n'ai pas d'exemple contraire en tête, d'où la mention du "presque", afin de ne pas être catégorique sans certitude absolue.
(1) 👉 Psaumes 23.4 : Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: Ta houlette et ton bâton me rassurent.
Dans cette vallée, on a autant l'ombre de la mort que le réconfort et la protection de Dieu.
(2) 👉 Psaumes 84.6 : Lorsqu'ils traversent la vallée de Baca, Ils la transforment en un lieu plein de sources, Et la pluie la couvre aussi de bénédictions.
Dans cette vallée, la vallée des larmes, ce sont à la fois des larmes de joie et de tristesse. Le lieu desséché ne verdit pas, Dieu le remplit de sources, afin qu'il y ait également des bénédictions et non uniquement des malédictions.
Le mot "larme" se dit Bakah est signifie autant la joie que la tristesse. Benjamin et ses frères pleurent de joie de s'être retrouvés (Genèse 45.14-15), et les Egyptiens pleurent la mort de Jacob (Genèse 50.3). Dans les deux situations c'est le mot Bakah qui est utilisé.
(3)
👉
Psaumes 60.6 : Dieu a dit dans sa sainteté: Je triompherai, Je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Succoth;
Le verset parle pour lui-même.
(4)
👉
Zacharie 14.3-4 : L'Éternel paraîtra, et il combattra ces nations, Comme il combat au jour de la bataille. Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des oliviers, Qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l'orient; La montagne des oliviers se fendra par le milieu, à l'orient et à l'occident, Et il se formera une très grande vallée: Une moitié de la montagne reculera vers le septentrion, Et une moitié vers le midi.
Une fois de plus, les deux versets sont parlants, la vallée est associée aux deux moitiés de la montagne des oliviers qui se séparent.
- Joël 3.2 : Je rassemblerai toutes les nations, Et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat; Là, j'entrerai en jugement avec elles, Au sujet de mon peuple, d'Israël, mon héritage, Qu'elles ont dispersé parmi les nations, Et au sujet de mon pays qu'elles se sont partagé.
Bien que dans ce cas cela ne paraisse pas évident au premier regard, il faut comprendre que la vallée de Josaphat n'existe pas encore. Tout porte à croire que ce sera la vallée qui sera formée au pied de Jérusalem lorsque la montagne des oliviers se séparera en deux. Il s'agit donc de la même vallée que celle citée dans Zacharie.
La porte de la vallée représente donc la dualité et l'épreuve, c'est à la fois Israël et l'Eglise qui avancent, comme des sœurs ennemies, dans cette vallée de l'ombre de la mort que sont les deux mille années qui séparent la première venue de Jésus de son retour.
d) La signification des portes de l'épreuve.
Tout comme avec les trois premières portes, une parle d'Israël, une parle de l'Eglise, et une parle de la marche non pas commune, mais simultanée vers la fin. L'enseignement propagé dans les assemblées depuis des décennies disant que l'Eglise est greffée à Israël est totalement faux. L'Eglise est sauvée, pas Israël. C'est Israël qui doit se greffer à l'Eglise. Comprenez-moi bien, je connais les enseignements disant qu'Israël se convertira, et je suis en total accord avec ça, mais si Israël se convertira, cela signifie non seulement que dans l'immédiat elle n'est pas sauvée, mais qu'en plus elle devra passer par la repentance et ce qui la sauvera c'est d'accepter Jésus et donc d'intégrer son Eglise. C'est donc bel et bien Israël qui devra intégrer l'Eglise et non l'inverse.
Les deux mille années que nous venons de traverser sont partie intégrante de cette dualité et de cette épreuve. C'est le temps passé dans la vallée, pour passer de la montagne de Dieu où la loi a été donnée à la montagne de Dieu où la grâce existe pour toujours.
4 - Les portes de la transformation.
a) La porte du fumier (Néhémie 3.14).
Fumier : ashpoth, signifie "tas de cendre" ou "tas de fumier".
Vient de "shaphah" qui signifie "être mis à nu".
Cette porte parle de tout ce que l'on doit abandonner de notre ancienne vie. Lorsque l'on prend toutes les significations en même temps et que l'on y ajoute l'origine de ce mot on obtient quelque chose d'amusant. Cette porte est la porte du tas de fumier, donc le tas de toutes les choses qui doivent disparaître de notre vie. L'origine du mot est "être mis à nu", et une autre signification est tas de cendre. On peut aisément y voir en un mot le symbole de la repentance, qui mène au salut. Une mise à nu de qui nous sommes par le dépouillement des œuvres mortes, réduites en cendres par l'Esprit de Dieu.
b) La porte de la source (Néhémie 3.15).
source : ayin, signifie "l'oeil physique", "les facultés mentales et spirituelles", "source", "fontaine".
Cette porte, quant à elle, nous parle de la nouvelle naissance, elle suit la porte du fumier tout simplement par ce qu'il n'y a pas de nouvelle naissance sans renoncement aux oeuvres mortes.
La porte du fumier et la porte de la source encadrent le bassin de siloé, c'est-à-dire le bassin auquel Jésus a envoyé l'aveugle pour qu'il se lave les yeux :
- Jean 9.6-7 : Après avoir dit cela, il cracha à terre, et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle, et lui dit: Va, et lave-toi au réservoir de Siloé (nom qui signifie envoyé). Il y alla, se lava, et s'en retourna voyant clair.
Le chemin qui mène de l'une à l'autre est donc le chemin à travers lequel nous ouvrons les yeux. En passant du renoncement des oeuvres mortes, qui sont les oeuvres de la chair, jusqu'à la source qui représente l'Esprit.
c) La porte des eaux (Néhémie 3.26).
eaux : mayim, signifie "danger", "violence", "choses transitoires", "rafraîchissement".
La porte précédente nous parlait de la source, cette porte nous parle de ce qui vient de la source. C'est pour cela que le sens que nous devons prendre en compte est plus un mélange de toutes les traductions que j'ai citées. Il est fréquent en Hébreux que, pour comprendre correctement un mot, il faille en connaître les autres traductions et faire une sorte de moyenne de toutes ces dernières. Le sens réel étant un encapsulage de tous les sens qu'il peut avoir.
Dans le cas présent, la porte des eaux est la conséquence de l'œuvre de l'Esprit en nous. C'est pour cela qu'elle porte autant le sens de danger et de violence, que celui de choses transitoires et de rafraîchissement.
Une fois que l'Esprit est en nous, nous avons à nous mettre en danger, et à nous faire violence. C'est également une "chose transitoire" en ce qu'elle nous prépare au ciel, et un évident rafraîchissement.
d) La signification des portes de la transformation.
Pour la troisième fois d'affilée, nous avons un groupe de trois portes dont une représente le passé, une le présent, et la dernière qui est une conséquence des deux premières.
Ces portes nous parlent du trajet que nous avons fait. Du renoncement de ce que nous étions, afin de venir à Dieu qui est la source de notre salut. La dernière de ces trois portes nous prévenant des conséquences que cela aura dans nos vies, celles agréables et celles qui le sont moins.
5 - Les portes de la victoire.
a) La porte des chevaux (Néhémie 3.28).
Dans la Parole de Dieu; les chevaux représentent la guerre, ou plus généralement le combat. C'est pour cela que Jésus vient sur un ânon à Jérusalem de son vivant (*), mais qu'il vient sur un cheval pour le combat (**). Les exemples démontrant cela sont multiples (***), et nous aident également à comprendre pourquoi Athalie, la reine impie, est morte après être passée par cette porte.
- 2 Chroniques 23.15 : On lui fit place, et elle se rendit à la maison du roi par l'entrée de la porte des chevaux: c'est là qu'ils lui donnèrent la mort.
Dans le cas présent, la porte des chevaux nous révèle le Jésus triomphant, revenant dans la ville sainte. C'est ici le Jésus vainqueur, qui a triomphé de son ennemi et qui vient régner. Cela annonce le jour de son avènement.
(*) Matthieu 21.5 : Dites à la fille de Sion: Voici, ton roi vient à toi, Plein de douceur, et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d'une ânesse.
(**) Apocalypse 19.11 : Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice.
(***)
Zacharie 10.3 : Ma colère s'est enflammée contre les pasteurs, Et je châtierai les boucs ; Car l'Éternel des armées visite son troupeau, la maison de Juda, Et il en fera comme son cheval de gloire dans la bataille;
(***)
Exode 15.21 : Marie répondait aux enfants d'Israël: Chantez à l'Eternel, car il a fait éclater sa gloire; Il a précipité dans la mer le cheval et son cavalier.
(***) Deutéronome 20.1 : Lorsque tu iras à la guerre contre tes ennemis, et que tu verras des chevaux et des chars, et un peuple plus nombreux que toi, tu ne les craindras point; car l'Eternel, ton Dieu, qui t'a fait monter du pays d'Egypte, est avec toi.
(***) Apocalypse 9.7a : Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat,
NOTA : j'ai noté tous les versets de la Parole citant une des douze portes, n'ayant pas utilisé le verset suivant je le note de manière informative : Jérémie 31.40 : Toute la vallée des cadavres et de la cendre, Et tous les champs jusqu'au torrent de Cédron, Jusqu'à l'angle de la porte des chevaux à l'orient, Seront consacrés à l'Éternel, Et ne seront plus à jamais ni renversés ni détruits.
b) La porte de l'Orient (Néhémie 3.29)
C'est par là qu'entre le Jésus triomphant, ou, plus généralement, Dieu dans son temple, ou même encore Adam dans l'Eden.
Que ce soit le jardin d'Eden, le tabernacle ou les temples, l'entrée se fait toujours par l'est. Donc, après la porte des chevaux qui représente la victoire finale, nous avons la porte qui représente le retour de Jésus dans sa ville sainte.
c) La porte de Miphkad (Néhémie 3.31)
Miphkad = "lieu ordonné "
Cette dernière porte est la porte du rassemblement qui a été annoncé depuis le commencement. Miphkad vient d'un mot qui en est très proche et qui nous aide à en comprendre le sens. Ce mot est Miphqad est il signifie "Rassemblement", "rendez-vous", "lieu désigné".
En outre, il faut comprendre que dans la Parole de Dieu, Dieu n'est jamais un tyran, ainsi, lorsqu'il donne un ordre, il ne le fait pas autoritairement, au contraire, il donne l'ordre dans lequel les choses doivent être faites pour qu'elles restent sous son regard et sa protection. Les ordres de Dieu sont des actes d'amour, des révélations de la voix droite, qui nous évitera de nous perdre.
C'est dans ce sens qu'il faut comprendre le nom de cette porte. C'est l'aboutissement de tout ce qu'il a fait, de la création première jusqu'à sa deuxième venue. C'est la porte qui nous parle de la réunion de tout ce que Dieu avait annoncé. Cette porte nous parle du jour où il n'y aura plus de temple dans la ville parce que le seigneur sera son temple.
- Apocalypse 21.22 : Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout puissant est son temple, ainsi que l'agneau.
d) La signification des portes de la victoire.
Les trois dernières portes mettent en avant le retour triomphant de Jésus, de la victoire à son retour par la porte EST, et finalement son règne à partir de sa ville sainte.
6 - La temporalité des portes.
Il va de soi que le message transmis par le nom des portes est important. C'est Dieu qui annonçait bien longtemps à l'avance la première et la deuxième venue de Jésus. Pourtant on ne peut pas négliger non plus que le nom de ces portes est éphémère, même si la victoire de Jésus est définitive.
Ces douze noms sont les noms de la Jérusalem terrestre, tout comme cette ville, ils sont temporaires. C'est pour cela qu'Ezéchiel ne nous donne pas les mêmes. Le prophète Ezéchiel parle de la Jérusalem céleste, et cette dernière, tout en ayant toujours 12 portes, leur donne le nom des fils de Jacob :
- Ezéchiel 48.31 : et les portes de la ville d'après les noms des tribus d'Israël, trois portes au nord: la porte de Ruben, une, la porte de Juda, une, la porte de Lévi, une.
- Ezéchiel 48.32 : Du côté oriental quatre mille cinq cents cannes, et trois portes: la porte de Joseph, une, la porte de Benjamin, une, la porte de Dan, une.
- Ezéchiel 48.33 : Du côté méridional quatre mille cinq cents cannes, et trois portes: la porte de Siméon, une, la porte d'Issacar, une, la porte de Zabulon, une.
- Ezéchiel 48.34 : Du côté occidental quatre mille cinq cents cannes, et trois portes: la porte de Gad, une, la porte d'Aser, une, la porte de Nephthali, une.
Ces portes sont celles dont nous parle Jean dans le livre de l'Apocalypse :
- Apocalypse 21.21 : Les douze portes étaient douze perles ; chaque porte était d'une seule perle. La place de la ville était d'or pur, comme du verre transparent.
Les douze portes de la Jérusalem terrestre sont le chemin qui mène à la Jérusalem céleste.