La Parole de Dieu nous met en garde contre quelque chose qu'elle appelle des 'scandales'. Ca n'est pas une petite faute anodine, dans l'évangile de Matthieu, Jésus nous prévient de ce qui est à venir les concernant :

• Matthieu 13.41-42 : Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales (skandalon) et ceux qui commettent l'iniquité: et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. 

Bien qu'il soit impossible qu'il n'y ait pas de scandales, nous devons faire attention à ne pas y participer :

• Matthieu 18.7 : Malheur au monde à cause des scandales! Car il est nécessaire qu'il arrive des scandales (skandalon); mais malheur à l'homme par qui le scandale (skandalon) arrive!

Pourtant, une fois que ces choses sont dites, étrangement, rien n'est dit. Le problème étant ce que signifie le mot 'scandale'. Ce qui est fou, c'est que la plupart des personnes ne réussiraient pas à en fournir une définition claire sans aller en chercher une dans un dictionnaire. Ce mot fait partie des nombreux dont on ne connaît la signification que vaguement et dont on ne pense pas qu'il soit utile de rentrer dans le détail. Pourtant, selon Jésus, la géhenne est au bout.

Dans le cas du mot scandale, les choses se compliquent lorsqu'on en cherche la définition dans un dictionnaire. Selon le Larousse, les significations possibles sont les suivantes :

scandale français

1. Effet fâcheux, indignation produits dans l'opinion publique par un fait, un acte estimé contraire à la morale, aux usages : Agir sans craindre le scandale
2. Grave affaire malhonnête, honteuse, qui a un grand retentissement dans le public : Un scandale financier. Presse à scandale
3. Querelle bruyante : Faire du scandale sur la voie publique. Synonymes : barouf (populaire) - esclandre - foin (populaire) - tapage
4. Fait qui heurte la conscience, le bon sens, la morale, suscite l'émotion, la révolte : Le scandale de la faim dans le monde. Synonymes : honte - infamie
5. Parole ou acte répréhensibles qui sont pour le prochain une occasion de péché ou de dommage spirituel

Par contre, et c'est bien plus intéressant, la signification de ce mot en hébreu et en grec est bien plus centrée :

scandale grec : skandalon

1. Le bâton mobile ou détente d'un piège
2. Une trappe, un piège
3. Tout obstacle placé sur le chemin et faisant tomber quelqu'un (une pierre d'achoppement, une occasion de chute) c'est-à-dire un rocher qui fait trébucher
4. Fig. appliquée à Jésus-Christ, dont la personne et la carrière étaient si contraires aux suppositions des Juifs concernant le Messie, qu'ils l'ont rejeté et par leur obstination ont vu le naufrage de leur salut
5. Toute personne ou chose par laquelle quelqu'un est amené à l'erreur ou au péché

scandale hébreu : makshelah

1. Masses renversées, pierres d'achoppement, quelque chose de renversé, décadence, ruine
2. Objet de scandale (idoles)

C'est une pratique très française de modifier la définition des mots pour changer la compréhension de certaines notions. Pas seulement en ce qui concerne la Parole de Dieu, c'est une façon parfaitement maîtrisée de contrôler la pensée des citoyens. Quand cette façon de faire se rattache à la Parole de Dieu, les effets peuvent être dévastateurs, sa compréhension se faisant essentiellement par révélation, la modification de la définition de mots simples permets d'obscurcir certaines compréhensions fondamentales.

C'est pour cela que la compréhension, pour quelqu'un qui se base sur ce que l'on imagine du sens du mot scandale dans notre langue, nous fait croire que si nous provoquons des esclandres, alors nous avons fauté. Pourtant c'est en contradiction avec des passages aussi évidents que Shadrac, Méschac et Abed Négo dans la fournaise, au temps de la déportation à Babylone. Leur comportement était en accord avec Dieu, mais scandalisait le roi qui les a jetés dans le feu, pourtant Dieu les en a sorti. Le discours de Jésus se comparant au pain de vie aura également une conséquence qui, si on se réfère à la compréhension traditionnelle du terme scandale, condamne Jésus :

• Matthieu 6.60-66 : Plusieurs de ses disciples, après l'avoir entendu, dirent: Cette parole est dure; qui peut l'écouter? Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit: Cela vous scandalise-t-il (skandalizo) ? Et si vous voyez le Fils de l'homme monter où il était auparavant?... C'est l'Esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait. Et il ajouta: C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui a été donné par le Père. Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui.

Pourtant Jésus était innocent en tout point. Ce qui fait que certains disciples ont été scandalisés, mais que Jésus n'a pas créé de scandale. C'est à ce moment qu'il devient important de remettre dans la définition du mot scandale le sens qui est celui de l'hébreu et du grec ; la compréhension change.

Or, si l'on veut synthétiser la définition du mot scandale selon la Parole de Dieu et non plus selon le Larousse, on en arrive à comprendre qu'un scandale est quelque chose qui est un piège pour la foi d'un croyant, une occasion de chute.

Sachant cela, et relisant le passage que je viens de retranscrire, on réalise que Matthieu nous précise une chose plus qu'intéressante : Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point. Ce sont ces personnes qui se sont retirées de Jésus. Il ne pouvait pas être une occasion de chute pour eux, parce qu'ils n'étaient pas dans la vérité. Cela fait que si vous prêchez quelque chose qui fait fortement réagir, les hommes peuvent appeler cela un scandale, mais ça n'en fait pas un.

Comprenant la notion de scandale de cette manière, on cerne tous les versets qui en parle d'une manière beaucoup plus claire. Par exemple, Jésus qui répond à Pierre après que ce dernier l'ait repris sur sa crucifixion à venir :

• Matthieu 16.23 : Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! tu m'es en scandale (skandalon); car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.

Satan a essayé de faire choir Jésus, donc il est en scandale.

C'est également ce qui ressort du verset suivant :

• Marc 9.42 : Mais, si quelqu'un scandalisait (skandalizo) un de ces petits qui croient.

L'important dans ce verset étant la précision non pas de ce qu'ils sont 'petits', mais de ce qu'ils 'croient'.

Ce qu'il faut donc comprendre concernant la notion de scandale, c'est que la prédication de l'évangile énervera toujours, elle créera des dissensions, mais vous ne serez pas pour autant à l'origine du moindre scandale. Jésus dit à ses disciples: Il est impossible qu'il n'arrive pas des scandales (skandalon); mais malheur à celui par qui ils arrivent! (Luc 17.1).

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