1 - Précisions.
2 - Introduction.
3 - Une multiplicité apparente.
a) Les deux lignées.
b) La raison d'exister d'un nom.
c) Le Père.
- c.1) La révélation du nom de Dieu.
- c.2) Une seule alliance.
4 - Indissociables.
a) Père et Fils indissociables dans l'ancienne alliance.
b) Père et Fils indissociables dans la nouvelle alliance.
5 - Le parallèle résumé.
6 - El.
a) La révélation des aspects de Dieu.
b) Le caractère de Dieu.
7 - YAHVE, ou la révélation des vertus de l'Eternel.
a) Ce qui n'est pas son nom.
- a.1 ) Jéhovah.
- a.2) Christ.
b) Les "6" formes de Yahvé.
c) YAHVE, ou la révélation du Fils de Dieu.
8 - Je suis.
a) « Je suis celui qui suis »
b) Le présent continue.
c) Jésus est 'je suis'.
9 - Une étrangeté expliquée ('Je suis' bis).
10 - Conclusion.
a) L'invocation.
b) La particularité du nom de Jésus.
c) En quelques mots.
11 - Annexe 1 - EL.
a) YAHVE-JIRE, l'Eternel pourvoira.
b) YAHVE-RAPHA, l'Eternel qui te guérit.
c) YAHVE-NISSI, l'Eternel ma bannière.
d) YAHVE-SCHALOM, l'Eternel ma paix.
e) YAHVE-RAAH, l'Eternel mon berger.
f) YAHVE-TSIDKENU, l'Eternel notre justice.
g) JESUS, L'Eternel sauve.
12 - Annexe 2 : YAHVE.
a) ELOHIM, la pluralité de Dieu.
b) EL-ELION, Dieu est Très-haut.
c) EL-SCHADDAÏ, la toute puissance de Dieu.
d) EL-OLAM, Dieu est Eternel.
e) EL-GANNA, la jalousie de Dieu.
f) EL-HAI, Dieu est vivant.
g) IMMANUW EL, Dieu avec nous.
1 - Précisions.
Dans l'ancienne alliance, toutes les fois où il est écrit "Eternel", il s'agit de "Yahvé", toutes les fois où il est écrit "Dieu", il s'agit de "Elohim".
L'enseignement sur le nom de Jésus pointant la notion d'autorité peut être un complément intéressant : (lien)
L'enseignement sur les 7 'je suis' de Jésus peut être un complément intéressant : (lien)
2 - Introduction.
- Psaumes 20.1 : Que l'Eternel (Yahvé) t'exauce au jour de la détresse, que le nom du Dieu de Jacob te protège !
Toute l'importance de comprendre qui est Dieu se trouve résumée dans ce verset. David nous y précise effectivement que, c'est le « nom de Dieu » qui sera une protection. Il est alors légitime de se demander pourquoi il fait ici une telle déclaration.
N'aurait-il pas été plus judicieux de dire, beaucoup plus simplement : « Que l'Eternel t'exauce au jour de la détresse, que le Dieu de Jacob te protège ? ». Force est de constater que le roi et prophète (Actes 2.30 : Comme il était prophète ... ), dont la communion quasi permanente avec Dieu et la droiture de cœur (1 Samuel 13.14 : ... L'Éternel s'est choisi un homme selon son coeur ...) ne sont nullement à démontrer, avait atteint un niveau de compréhension de la personne de Dieu bien supérieur à celui de l'Église actuelle.
Aussi, partant d'une vérité simple, celle justement que « Ta Parole est la Vérité » (Jean 17.17), nous pouvons établir comme base la véracité de ce premier verset du Psaume 20. Il devient dès lors important de cerner la raison de cette affirmation de l'ami de Dieu qu'était David.
La signification première de cela est relativement simple, David s'en réfère au « nom de Dieu », parce qu'il a compris que dans ce nom se trouve beaucoup de promesses. Il nous appartient donc, en tant qu'enfant de ce même Dieu de comprendre qui est notre Père, car comment pourrions-nous aimer celui que nous ne comprenons pas.
Prenons en considération dans notre vie de tous les jours premièrement que « le ciel et la terre passeront » (Matthieu 24.35), et ensuite que Dieu étant Amour, l'Amour est forcément éternel. La conséquence de ces deux versets est que l'amour n'est pas de ce monde, il vient d'ailleurs, et nous verrons plus tard que l'amour, bien plus qu'un fruit de l'Esprit, se trouve être Dieu lui-même, Dieu n'est pas amoureux de nous, c'est bien plus fort que cela, il est AMOUR. Etre amoureux signifie être emprunt d'un sentiment, être AMOUR signifie que tout ce que l'on fait est guidé par l'Amour, Dieu est Amour, il n'est pas amoureux. Mais nous reviendrons plus tard sur ce point. Dans l'immédiat revenons plutôt à ce qui motive cette partie de notre recherche. Relevons ce fait qu'à maintes reprises dans l'Ancien testament, il est fait mention du nom de Dieu alors que nous pourrions nous attendre à ce que l'on fasse mention de Dieu lui-même, ainsi, en Exode 23.21, il nous est dit « Prends garde à toi à cause de sa présence, et écoute sa voix ; Ne l'irrite pas ; Car il ne pardonnera point votre transgression, car mon nom est en lui », et en Deutéronome 12.11 nous lisons « Il y aura un lieu que l'Eternel, votre Dieu, choisira pour y faire habiter son nom ». Nous pouvons rajouter à cela une affirmation d'Esaïe, celle qu'il nous transmet dans le premier verset du 66° chapitre de son livre : « Ainsi dit l'Eternel : Les cieux sont mon trône, et la terre le marchepied de mes pieds : Quelle est la maison que vous me bâtirez, et quel est le lieu de mon repos ? ». Partant du principe que Dieu ne peut résider sur terre, on comprend plus aisément pourquoi Moïse nous parle d'un lieu où habitera son nom.
Son nom, c'est l'image de ce qu'il va faire pour nous, et ce qu'il fait pour nous étant forcément saint, nous pouvons aussi nous dire « que ton nom soit sanctifié » (Matthieu 6.10).
L'importance du nom de Dieu est donc de premier rang.
Ce que l'on appelle à tord "les noms de Dieu" et que nous devrions plutôt appeler des appellations, sont des alliances inviolables, et sur lesquelles il ne reviendra jamais. Il est important de les connaître, parce qu'en chacun d'eux se trouve une promesse sur laquelle nous pouvons nous reposer dans chaque besoin de notre vie.
Les connaître c'est commencer à le connaître un peu mieux.
3 - Une multiplicité apparente.
Il est de coutume de considérer la multiplicité des noms de Dieu. Nous avons accepté l'idée que Dieu est multiple, c'est-à-dire qu'il est à la fois Père, Fils et Saint Esprit. En nous basant là-dessus, il devient presque logique est totalement censé qu'il puisse également avoir de nombreux noms. Ca n'est pourtant pas nécessairement une réalité.
Le nom a une importance, que ce soit celui de Dieu ou le nôtre. Le livre de vie de l'Agneau ne contient pas notre identité biométrique, nos empreintes digitales ou la mémoire de notre iris. Il contient nos noms. Ce livre est la liste des personnes que Jésus connaît. Lorsqu'il fait mention de ne pas connaître certaines personnes, il ne fait que dire qu'elles ne sont pas inscrites dans ce livre (Matthieu 7.23 : Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité). Renier définitivement Jésus, c'est voir son nom être effacé de ce livre. C'est ce qui est arrivé au troisième archange, et c'est la raison pour laquelle nous ne connaissons pas son nom. A partir de là, ceux qui ne sont plus dans le livre de vie ne peuvent plus y être inscrit. Il n'existe aucun verset sous entendant qu'une telle chose serait possible. On peut en être effacé, mais pas y être ajouté.
Notre société s'est fait un devoir de tout falsifier, ce qui, de facto, nous a fait perdre la compréhension de l'intérêt d'un nom. Ca n'est plus qu'une partie de notre identité qui, elle, est devenue la somme de multiples informations dont le nom n'est que l'une des parties. Dans la réalité, la situation est encore pire que cela. Lorsque vous regardez dans la Parole de Dieu, un nom, quel qu'il soit, représente une position dans une lignée. L'évangile de Matthieu commence par une généalogie, parce qu'il était important de poser Jésus dans une continuité. Ainsi, le nom de Jésus est en réalité "Jésus fils de Joseph" et celui de Joseph est "Joseph fils de Jacob". Chacun est un échelon dans une lignée qui remonte jusqu'à Dieu (Luc 3.38 : fils d'Énos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu) et qui est identifié par son nom. A l'inverse, nos sociétés ont changé cette façon de faire. Nous ne portons plus le nom de nos ancêtres, nous ne portons que le nom d'un seul d'entre eux. Bien sûr, c'était également le cas au temps de Jésus, mais à cette époque, chaque génération portait le nom de son père. Nous portons tous le même nom, ce qui efface la lignée en désignant une appartenance commune. Bien que cette façon de faire représente une forte rupture comparativement au type même de la généalogie comme elle est présentée dans la Parole de Dieu, elle s'est involontairement faite la copie de ce que Dieu venait de faire. Une fois de plus, le spirituel façonne le charnel.
Cette volonté d'effacer la lignée n'est pas innocente, sinon comment expliquer que la noblesse cherche malgré tout à se différencier de leurs pères par chronologie alors que le monde est réduit a appartenir à une famille sans ordre chronologique. Ainsi apparaissent les précisions de "premier du nom", "deuxième du nom" et ainsi de suite, pour marquer une chronologie ; Alors que pour le bas peuple, seul un nom générique représente une famille, mais ne permettant plus de connaître l'ordre des générations. Si le nom de votre famille est "Martin" depuis dix générations, personne ne pourra avec les 10 noms, définir qui est descendant de qui.
Si d'un point de vue humain on ne voit pas obligatoirement le problème de la notion de génération, la réalité est que cela a une importance au niveau du monde spirituel. Si le nom indique la lignée, il désigne donc logiquement la chaîne d'autorité. Nous sommes sous l'autorité de nos parents, qui étaient sous celle des leurs, et cela remonte jusqu'à Dieu au sujet duquel, nous verrons au fur-et-à-mesure, que nous ne connaissons pas encore le nom.
a) Les deux lignées.
Il y a cependant deux lignées, la lignée charnelle et la lignée spirituelle.
La lignée charnelle nous éloigne de Dieu alors que la lignée spirituelle nous en rapproche. La première lignée va du Dieu tel qu'il nous est présenté dans les premiers chapitres de la Genèse, jusqu'à Jésus, passant par chaque génération successive. Chacune de ces dernières nous éloignant un peu plus de Dieu, génération après génération. Les évangiles selon Matthieu et selon Luc contiennent chacun une généalogie. Celui selon Matthieu place Jésus dans la continuité de la promesse ainsi que comme son accomplissement, nous donnant les noms d'Abraham jusqu'à Jésus ; Alors que la généalogie présentée par Luc place Jésus dans la lignée originelle, dans une sorte de boucle allant de manière imagée de Jésus dans la chair, à rebours jusqu'au Fils de Dieu créateur, puisque toute chose a été créé par la Parole de Dieu qui justement, est le Jésus spirituel, soit l'Eternel. Ainsi, la généalogie présentée par Luc annonce simultanément la raison de la venue en chair de Jésus (le trajet de la chair à l'esprit), ainsi que la paternité divine et la fin d'un cycle, donc le commencement d'un nouveau.
Jusqu'à cet instant, chacun porte le nom de son père respectif. Jésus est cependant venu accomplir la loi, et sa venue fait passer ce principe de charnel à spirituel. Chaque personne acceptant Jésus, reçoit dès lors la nouvelle naissance et son ascendance se limite donc à Dieu puisque nous sommes tous ses enfants. Cela efface la lignée charnelle et en établi une nouvelle, spirituelle et directe, allant sans aucune étape, du Père à nous.
Cela fait de Jésus le premier né de l'esprit, tout en étant le dernier né de la chair dans la lignée. En d'autres termes, il est la porte par laquelle on passe d'un système à un autre. Nous devenons dès lors héritiers directs de Dieu à travers la nouvelle naissance, et la Parole nous dit que c'est par le nom de Jésus que nous sommes sauvés (Actes 4.11-12 : Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l'angle. 4.12 Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés).
Se pose alors une question issue d'une remarque. La nouvelle alliance pose assez clairement le nom de Jésus et les attributs qu'il revêt, cependant, bien qu'on n'y fasse généralement pas attention, l'importance prépondérante du nom de Jésus fait qu'on ne réalise pas que personne d'autre n'en porte ostensiblement dans la personne de Dieu. Ainsi, Dieu se révèle comme Père, Fils et Saint Esprit, mais ce sont des noms communs, pas des noms propres. Des trois personnes de Dieu, une seule a un nom identifié, et c'est le Fils. La raison en est évidente, c'est simplement parce que le Père ne peut se comprendre qu'au travers du Fils. Comme le nom définit une personne, si Dieu le Père avait un nom, nous pourrions l'appréhender sans passer par le Fils.
b) La raison d'exister d'un nom.
On ne réfléchit que rarement à ce type de choses, mais à quoi sert un nom ? Notre nom représente quelque chose, ce qui est bien plus flagrant dans l'ancienne alliance. De nos jours cela paraît moins clair. Dans notre époque qui a massivement rejeté Dieu, le nom a été dépouillé de sa signification première. La plupart des personnes ne connaissent pas le sens de leur nom, et, de plus en plus, de nouveaux noms totalement dépouillées de significations sont donnés aux enfants. Pourtant, au-delà de la traduction d'un nom, il y a sa raison d'exister.
Avoir un nom nous inscrit dans un ensemble. Si vous êtes la seule personne sur terre, un nom ne vous sert à rien, parce que vous n'avez pas besoin de vous identifier, et personne n'est supposé pouvoir vous appeler. C'est à cela que sert un nom, et c'est la raison pour laquelle, dans la nouvelle alliance, parmi les trois personnes de Dieu, une seule a un nom : Jésus.
c) Le Père.
Pourtant, le Père est fondamental. Ne serait-ce que parce que le salut ne s'obtient que par le Fils qui, justement, n'est ce qu'il est qu'à travers sa relation avec le Père. C'est la particularité de la relation entre eux. Aucun ne peut exister sans l'autre. Ainsi, un homme n'est père que s'il a un enfant. Dans le cas contraire, il n'est qu'un homme. A l'inverse, nous avons la même situation, un fils n'est fils que s'il a un père. Ainsi, Dieu le Fils ne peut exister sans Dieu le Père. Parce que Dieu est un, il a choisi de se définir par une relation et non par une individualité. Ainsi, celui qui voit le Fils voit le Père à travers le Fils, parce que l'un ne va pas sans l'autre et que personne n'a vu le Père si ce n'est le Fils (Jean 1.18 : Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître). C'est parce que le Père ne se présente pas sous un nom que nous ne pouvons le connaître qu'à la condition que notre relation devienne personnelle et que nous devenions à notre tour son enfant. Le Saint-Esprit nous révèle le Fils, et le Fils nous révèle le Père, mais le seul que nous devions connaître, c'est le Fils. Parce que le Saint-Esprit ne révèle pas le Père, mais uniquement le Fils, qui est la porte et le chemin de la vie éternelle. De plus, le Père se comprend uniquement à travers le Fils. C'est donc en comprenant le Fils que notre esprit s'ouvre à la compréhension de qui est le Père. Parce qu'un fils est le témoignage d'un père. Le Père ne peut s'atteindre qu'en passant par Jésus (Jean 14.6 : Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi).
Il en résulte que le Père n'a pas de nom connu dans la nouvelle alliance, parce que s'il en avait un, il serait trouvable indépendamment du Fils. Cela ne signifie pas qu'il n'en a pas, mais uniquement qu'il n'est pas connu, à ce jour.
c.1) La révélation du nom de Dieu.
- Apocalypse 2.17 : Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises : A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; Et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit.
Le nom dont il est question ici n'est pas le nom de celui qui vaincra. Pour plusieurs raisons. La première est que celui qui vaincra a déjà été appelé par son nom (Esaïe 43.1b : ... Je t'appelle par ton nom : Tu es à moi !). Dans ce verset, la manne cachée renvoie au vase de manne qui était conservé auprès de l'arche de l'alliance*, et le caillou blanc se rapporte à l'urim et le thummim qui servaient à exercer un jugement. C'est une allusion à ce que celui qui appartient à Jésus n'entrera pas en jugement. Il reçoit donc symboliquement la pierre qui devait servir à le Juger et sur laquelle est inscrit le nom de son Dieu, raison pour laquelle il n'entre pas en jugement. C'est donc le nom de Dieu qui se trouve sur cette pierre, et personne ne connaîtra ce nom avant la fin du monde, parce que dans l'intervalle, c'est le nom de Jésus qui doit être connu et accepté.
(* Exode 16.33 : Et Moïse dit à Aaron : Prends un vase, mets-y de la manne plein un omer, et dépose-le devant l'Éternel, afin qu'il soit conservé pour vos descendants).
c.2) Une seule alliance.
On a l'habitude de découper la Parole de Dieu en deux parties, l'ancienne et la nouvelle alliance, ou plus communément, l'ancien et le nouveau testament. Cette séparation tend à faire croire en une chose révolue et une autre qui serait sa remplaçante. Pourtant ce qu'on appelle la nouvelle alliance est annoncé dans l'ancienne ce qui, dans la réalité les pose comme deux étapes d'une révélation globale qui dès lors ne peut se contredire.
Or je viens justement de dire que dans la nouvelle alliance, seul Jésus a un nom et que Dieu le Père et Dieu le Saint Esprit n'en ont pas. Cela implique, que ce soit également le cas dans l'ancienne alliance. Il se trouve que c'est exactement cela, nous allons regarder dans le prochain chapitre une évidence qui pose le fait que le parallèle soit complet.
4 - Indissociables.
Si l'Ancien Testament contient une multitude de façons différentes pour qualifier Dieu, le Nouveau est plus « sobre » de ce côté-là. Il se limite presqu'exclusivement à le représenter sous sa forme paternelle, qui nous est révélé par son Fils Jésus-Christ.
Il représente, sous sa forme de Père, la concrétisation finale de l'amour qu'il a pour nous, puisque nous savons que Dieu est amour. Notons cependant que Dieu avait déjà ce caractère de Père dans l'Ancien Testament, mais ce type de sa personnalité se voit devenir le centre de la Grâce qui nous est faite en Jésus-Christ. Il devient par là-même le centre de notre vie, nous ayant spirituellement engendré.
a) Père et Fils indissociables dans l'ancienne alliance.
- Deutéronome 32.6 : Est-ce ainsi que vous récompensez l'Eternel, peuple insensé et dénué de sagesse ? N'est-il pas ton père, qui t'a acheté ? C'est lui qui t'a fait et qui t'a établi.
Dans le passage du Deutéronome que je viens de citer, Dieu rappelle qu'il est notre Père, pourtant nous nous trouvons bel et bien dans l'ancien testament, alors que la notion de paternité de Dieu ne semble pas encore réellement développée. Si nous sommes cohérents avec nous-même, nous devons admettre que Dieu n'est pas soudainement devenu un Père à la naissance physique de Jésus, par conséquent, sa nature paternelle a toujours existé.
Avant la venue de Jésus, cette notion de paternité divine était sous-jacente, pourtant, dans l'ancien testament, Dieu se révélait déjà comme le Père unique, notre seul Père:
- Malachie 2.10 : N'y a-t-il pas pour nous tous un seul père ? Un seul Dieu ne nous a-t-il pas créés ? Pourquoi agissons-nous perfidement chacun envers son frère, en profanant l'alliance de nos pères ?
En réalité, si l'ancien testament parle peu du Père, il est déjà présent dans tous ses attributs, mais l'accent n'est simplement pas encore mis sur sa personne. Aussi, nous voyons que son amour est déjà là, « Car l'Éternel châtie celui qu'il aime, Comme un père l'enfant qu'il chérit (Proverbes 3.12) », mais également sa protection et son assistance comme nous le voyons dans le livre du prophète Jérémie :
- Jérémie 31.9 : Ils viennent en pleurant, et je les conduis au milieu de leurs supplications ; Je les mène vers des torrents d'eau, Par un chemin uni où ils ne chancellent pas ; Car je suis un père pour Israël, Et Éphraïm est mon premier-né.
Il revêt tous ses attributs, mais, par-dessus tout, nous pouvons dire qu'il nous connaît, car il est « notre père: si Abraham ne nous connaît pas, et si Israël nous ignore, toi, Eternel, tu es notre père; ton nom est : Notre rédempteur, de tout temps (Esaïe 63.16) ». C'est parce qu'il nous connaît qu'il peut déclarer par la bouche du prophète Esaïe : je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi (Esaïe 43.1). L'ancienne alliance s'inscrivant encore dans la lignée de la chair, la compréhension de la paternité divine ne pouvait se faire que sous cet angle.
En parenthèse, rappelons qu'il est important de se rendre compte que, si Dieu le Père a les mêmes attributs dans le nouveau et dans l'ancien testament, nous devons également voir que nous avons les mêmes défauts par rapport à lui,
- Malachie 1.6 : Un fils honore son père, et un serviteur, son maître. Si donc je suis père, où est mon honneur ? Et si je suis maître, où est la crainte qui m'est due ? Dit l'Eternel des armées, à vous, sacrificateurs, qui méprisez mon nom. Et vous dites : En quoi avons-nous méprisé ton nom ?
Les trois personnes de Dieu font partie du mystère de la foi, les trois personnes de Dieu sont une, et séparées à la fois. Ca n'est pas une nouveauté de la nouvelle alliance, mais uniquement une compréhension nouvelle de ce qui a toujours été. Ainsi, Dans l'ancienne alliance, Dieu a toujours été un Père et a toujours eu un Fils. Le livre des Proverbes nous présente cela de manière très précise en un seul verset :
- Proverbes 30.4 : Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu ? Qui a recueilli le vent dans ses mains ? Qui a serré les eaux dans son vêtement ? Qui a fait paraître les extrémités de la terre ? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils ? Le sais-tu ?
Cependant, ce que ce verset nous met également en avant, c'est cette jonction entre les personnes de Dieu. Pour essayer de mieux comprendre la relation entre le Père, le Fils et le St Esprit, imaginez que vous vous trouviez totalement plongé dans l'obscurité. Une voix se fait entendre, c'est le Fils, qui est la Parole et vous pouvez aller dans la direction de sa voix. Ensuite la lumière s'allume, et vous voyez qui a parlé. Là, c'est le Père que vous voyez, et la lumière qui s'est allumée, c'est le Saint Esprit. Vous avez été attiré par la Parole, mais c'est l'Esprit Saint qui vous permet de voir le Père, si vous avez suivi le chemin indiqué par la Parole de Jésus.
Cette distinction est plus facile dans la nouvelle alliance, parce que les trois personnes de Dieu sont clairement présentées. Dans l'ancienne alliance, cette séparation est moins évidente parce que le Fils ne s'est pas encore fait homme. Dieu, bien que proche, semble encore lointain pour un peuple qui ne peut le comprendre qu'au travers de la loi. Ainsi, nous avons Esaïe qui dira : ... C'est toi Eternel qui es notre père ...(Esaïe 63.16), tout en ne se posant pas comme un fils, parce qu'en réalité il s'inscrit dans cette lignée issue de Dieu dont nous parlera Luc plus tard. Dans l'ancienne alliance, la notion de "père" portant, dans une importante partie des cas, celle "d'ancêtre".
De même, les Hébreux étant assez peu instruits de la triple personne de Dieu, faire la distinction entre chaque partie n'était pas évidente pour eux. Pourtant, le récit de la Genèse présente un Dieu multiple qui se parle à lui-même (Genèse 1.26 : Puis Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance ...) (Genèse 3.22 : L'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d'avancer sa main ...).
Le chapitre premier du livre de la Genèse n'utilisera qu'Elohim, les chapitre 2 et 3 n'utiliseront que Yahvé-Elohim, et le chapitre 4, alors que l'homme a chuté, utilisera le nom Yahvé. A partir de là, ceux qui sont proches de Dieu utiliseront "Elohim", et ceux qui sont loin utiliseront "Yahvé". Ainsi, Hénoc marchera avec Elohim*, pas avec Yahvé ; Et Noé, qui est 'juste' devant Dieu, bien que parlant à Yahvé, sera en relation avec Elohim.
(* Genèse 5.22 : Hénoc, après la naissance de Metuschélah, marcha avec Dieu (Elohim) trois cents ans ; Et il engendra des fils et des filles).
C'est une représentation parfaite de la nouvelle alliance. Le Fils (Yahvé) est la porte qui mène au Père (Elohim).
A partir d'Abraham, l'éloignement sera tel que les règles vont changer en apparence. C'est pour cela qu'Abraham Isaac et Jacob seront rencontrés par Dieu (El Shaddaï dans ce cas, et pas Elohim) et auront ensuite une relation avec Yahvé. Je reviendrai non seulement sur la signification de chacune des appellations de Dieu et de l'Eternel plus tard, mais également plus spécifiquement sur celle-ci, qui porte une couche d'information supplémentaire.
Ca n'est qu'à partir de Moïse que l'Eternel va commencer à initier le redressement de son peuple afin de permettre son salut. Sa révélation se fera de plus en plus forte jusqu'à sa venue en chair sous le nom de Jésus.
Ceci dit, en dehors de quelques serviteurs, l'Esprit de Dieu n'était pas sur le peuple, qui n'avait donc pas la possibilité de faire la distinction entre les personnes de Dieu. Dans les évangiles, l'insistance de Jésus rend la chose évidente.
b) Père et Fils indissociables dans la nouvelle alliance.
- Matthieu 6.9-10 : Vous donc, priez ainsi : Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié ; Que ton règne vienne ; Que ta volonté soit faite, comme dans le ciel, aussi sur la terre.
Tout le monde a déjà entendu le « Notre Père », cette prière est particulière pour plusieurs raisons. C'est vrai que c'est une leçon de prière, et non pas une prière en soi, mais elle représente beaucoup plus que cela, et ce, principalement de par sa position dans le nouveau testament.
Nous devons bien comprendre que Dieu a été présenté dans tout l'ancien testament sous de multiples vocables, qui restent par ailleurs tous de rigueurs, même s'ils sont contenus dans la notion de paternité. Soudainement, Jésus, Fils de Dieu, nous explique la forme que doit prendre une prière, et à qui l'adresse-t-il ? AU PERE.
Pas à Elohim, pas à El-Olam, ou à l'Eternel des Armées, mais au Père, « Notre Père qui es dans les cieux ... ». Aussi, le « Notre Père » établit une nouvelle relation, crée un nouveau contact. Il certifie notre filiation. Nous ne nous adressons plus seulement au Maître de l'univers, mais également à notre Père. Pourtant, en fouillant, nous nous rendons vite compte qu'il n'en perd pas ses attributs royaux. Entre autres, nous constatons qu'il conserve sa Jalousie, bien que devenant Père, il n'en reste pas moins El-Ganna (Le Dieu jaloux),
- Matthieu 23.9 : Et n'appelez personne sur la terre votre père ; Car un seul est votre père, celui qui est dans les cieux.
Dieu le Père reste le Dieu unique, il conserve son statut, et maintient qu'il est le seul qui soit digne d'être adoré, Jean nous déclare que « l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont là les adorateurs que le Père demande (Jean 4.23) » .
Nous savons aussi que Dieu nous attire vers Lui, puisqu'il est dit que « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; Et je le ressusciterai au dernier jour (Jean 6.44) », Jésus prenant la place de guide, puisqu'il nous dit lui-même « Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie ; Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14.6) ». Soulignons en passant qu'être attiré par le Père signifie être aimé de lui, puisque le prophète Jérémie nous déclare « Je t'ai aimé d'un amour éternel ; C'est pourquoi je t'attire avec bonté (Jérémie 31.3) ».
La notion de Père est encore vaste, et un livre entier serait nécessaire pour la décortiquer, ce sera par ailleurs probablement le sujet d'une étude à part entière, mais dans l'immédiat, nous allons clore sur ce que représente Dieu en tant que Père. Nous savons que sa paternité inclut des responsabilités des deux côtés, de sa part et de la nôtre, un Père n'est Père que parce qu'il a des enfants. Jésus accentue le fait que nous ayons le même Père.
- Jean 20.17 : Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ; Mais va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu.
Dans ce passage, Jésus ne fait plus de différences entre son Père et le nôtre, comment pourrions-nous en faire une nous-même. Or, si nous sommes enfants du même Père, et frères à part entière de Jésus, nous sommes cohéritiers de Christ, nous bénéficions des mêmes avantages (et inconvénients) que lui. Dieu nous prévient de ce qui nous attend, et de ce que nous avons à faire pour être reconnu de Dieu, il nous suffit de reconnaître Jésus comme Seigneur, mais bien évidemment pas seulement du bout des lèvres.
Paradoxalement, Jésus a insisté sur l'existence de deux entités qui sont le Père et le Fils, mais uniquement pour faire comprendre qu'ils ne sont qu'un. Il parlera moins du Saint Esprit puisque sa dispensation globale ne se fera qu'après sa résurrection, et que le baptême de ses disciples n'aura lieu qu'à la toute fin de l'évangile selon Jean.
Les choses vont cependant beaucoup plus loin, puisque Jésus est appelé à devenir un avec le Père. Cela peut paraître choquant, mais c'est une réalité de la Parole. Non seulement il nous est dit parmi les récompenses à celui qui vaincra, que Jésus s'est assis avec son Père sur son trône*, mais de manière encore plus précise, Jean nous transmet le texte suivant, dans lequel c'est bel et bien Jésus qui parle ;
- Apocalypse 21.6-7 : Et il me dit : C'est fait ! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. 21.7 Celui qui vaincra héritera ces choses ; Je serai son Dieu, et il sera mon fils.
(* Apocalypse 3.21 : Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône).
Cela nous montre que la différence que nous percevons entre le Fils et le Père va s'estomper. Ils étaient un au commencement, ont permis d'accéder à eux en compartimentant leur rôle, mais redeviendront exclusivement un à la fin des temps. Actuellement nous restons cependant dans l'étape où il est nécessaire de passer par le Fils pour accéder au Père. C'est notre impureté qui place une séparation dans la perception de Dieu. Lorsque cette impureté s'estompe, on perçoit de plus en plus l'unité du Fils et du Père, et une fois que nous serons au ciel, ne portant plus d'impureté, nous verrons pleinement Dieu comme Père, Fils et Saint-Esprit simultanément.
5 - Le parallèle résumé.
Dans la nouvelle alliance, seul Jésus porte un nom propre, les deux autres parties de Dieu sont désignées par un nom commun. En d'autres termes, le Dieu unique n'a pas de nom, le Père n'a pas de nom, et le Saint Esprit n'a pas de nom. Comme je le disais, Jésus étant la porte, il est le seul par lequel nous devions passer pour appréhender le Père et le Saint-Esprit, et ceux qui le font, à la fin des temps, recevront la révélation du Nom de Dieu.
Le parallèle avec l'ancienne alliance est donc complet. Bien que l'on ait tendance à penser que Dieu ait de multiples noms, la réalité est toute autre.
Traditionnellement, on considère que certaines appellations sont des noms. Ces dernières sont :
- ELOHIM,
- EL-ELION,
- EL-SCHADDAÏ,
- EL-OLAM,
- EL-GANNA,
- EL-HAI,
- YAHVE-JIRE,
- YAHVE-RAPHA,
- YAHVE-NISSI,
- YAHVE-SCHALOM,
- YAHVE-RAAH,
- YAHVE-TSIDKENU,
La réalité est bien différente, et on va regarder chacun de ces noms à la fin de cet enseignement, dans une annexe qui leurs sera consacrée. Dans l'ancienne alliance, Dieu n'a qu'un seul nom, et ce nom est Yahvé, qui correspond au Fils, faisant le lien avec la nouvelle alliance.
Tout au long de l'histoire de l'humanité, une seule des personnes de Dieu a un nom connu, et c'est le Fils. Cependant, ces "12" appellations ont un sens.
6 - El.
a) La révélation des aspects de Dieu.
« El » n'est pas à proprement parler le nom de Dieu. En effet, « El » ne signifie rien d'autre que dieu, c'est un nom commun. Dans le livre de l'Exode, lorsqu'il nous est dit : Tu ne te prosterneras point devant un autre dieu ; Car l'Éternel porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux (Exode 34.14), bien que dieu soit écrit une fois avec une minuscule et une fois avec une majuscule, c'est en réalité le même mot : el. Par ailleurs, il ne faut pas non plus oublier que pendant presque toute l'histoire de l'humanité la Parole était majoritairement écoutée, et non lue. La compréhension est toujours venue du contexte. On voit également que dans le livre de l'Apocalypse, Jésus met en avant ceux qui écoutent la Parole : Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie (Apocalypse 1.3a), ce qui appuie encore ce point.
« El » était le père des dieux chez les Cananéens, et donc le père de la pluie, le père du vent, et ainsi de suite. De la même manière, « le Dieu des Hébreux » (Exode 5.3), étant « Dieu de toute chair » (Jérémie 32.27) et « Dieu de toute la terre » (Josué 3.11), il en devient le Dieu de la création, celui qui a fait toute chose, le Père de toute chose, alors seulement « El » est devenu Dieu avec une majuscule, mais il n'en reste pas moins un nom commun et pas un nom propre.
« El » n'a pas de valeur en soit, c'est l'épithète s'y rattachant qui lui donne sa place exacte. Voyons ici les six variations communément comprises de son nom de « El », nous regarderons la septième plus tard, conjointement avec la septième appellation de Yahvé, puisqu'elles sont chacune une part de l'autre.
ELOHIM - Genèse 1.1 : Au commencement Dieu (ELOHIM) créa les cieux et la terre.
EL-ELION - Genèse 14.18 : Et Melchisédec, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin, or il était sacrificateur du Dieu Très-haut.
EL-SCHADDAÏ - Genèse 17.1 : Et Abram était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans ; Et l'Eternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-puissant.
EL-OLAM - Genèse 21.33 : Et Abraham planta un tamarisc à Beër-Shéba ; Et là, il invoqua le nom de l'Eternel, le Dieu d'Eternité.
EL-GANNA - Exode 20.5 : Tu ne t'inclineras point devant elles, et tu ne les serviras point ; Car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux.
EL-HAI - Josué 3.10 : A ceci vous connaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous.
Nous sommes en présence de 6 aspects de Dieu, ceux-ci nous révèlent que Dieu est :
- Pluriel,
- Très-haut,
- Tout-puissant,
- Eternel,
- Jaloux,
- Vivant,
b) Le caractère de Dieu.
En soi, « El » peut paraître étrange. Tous ses noms sont des parties de sa personne, cela ne représente pas réellement des choses qu'il fera pour nous, mais son essence propre. Ces six points sont les aspects fondamentaux de Dieu, ils nous mettent en face de ce que Dieu est dans son essence, sous-entendant constamment la réalité de la profondeur de Dieu, mais ne mettant pas encore l'accent sur la plénitude de son AMOUR. Parce qu'il ne crée pas par AMOUR, il crée parce que c'est dans son essence, c'est un Dieu créateur, l'AMOUR se place dans tout ce qu'il fait parce qu'il est AMOUR.
Résumons ce que nous avons brièvement dit : Dieu, en tant que « El » contient différents caractères,
- ELOHIM, le caractère de la pluralité et de la créativité,
- EL-ELION, le caractère de sa position spirituelle et physique, presque géographique,
- EL-SCHADDAÏ, le caractère de sa toute puissance,
- EL-OLAM, le caractère de son éternité, lié à la sainteté,
- EL-GANNA, le caractère de sa jalousie, lié à la vengeance,
- EL-HAI, le caractère de vie qui est en lui,
Bien que sachant sommairement quel est le caractère de Dieu, nous n'en savons pas encore ce qu'il fera pour nous, bien que nous puissions nous en douter de par ce qu'il est personnellement, il nous faut voir ce que la Parole nous dit à ce sujet-là. En l'occurrence, les formes de YAHVE sont plus ciblées.
Regardons-les de plus près.
7 - YAHVE, ou la révélation des vertus de l'Eternel.
Yahvé (6 499 fois dans l'Ancien Testament) se traduit en français par « Éternel ».
Y H V H signifie « Celui qui est », ou plus simplement : « je suis ».
a) Ce qui n'est pas son nom.
a.1 ) Jéhovah.
Les juifs n'avaient pas le droit de prononcer le tétragramme d'origine de ce nom (Y H V H). La crainte était tellement grande que toute personne ayant prononcé ce nom était condamnée à mort. Cette conception venant d'une compréhension qui leur est propre du troisième commandement (Exode 20.7 Tu ne prendras point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain ; Car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain). En lieu et place du nom propre de Dieu, qui est donc Yahvé, les juifs prononçaient un autre mot qui était censé le désigner. Avec le temps, les mots se sont multipliés. Le plus connu parmi la chrétienté est 'adonaï', dont il faut garder à l'esprit que ça n'est pas un nom propre. D'autres, du type de 'le Nom' (Hashem) sont également couramment utilisées dans le judaïsme.
Lorsqu'il s'agit de tenter d'effacer le nom de Dieu, il y a toujours du monde de disponible. Ainsi, la chrétienté y est allée de bon coeur, inventant le mot 'jéhovah', de manière bien plus pernicieuse. Les juifs savaient au moins que 'Adonaï' n'était pas le nom de Dieu, ils avaient, et ont toujours conscience qu'ils prononcent un autre mot en lieu et place du nom de Dieu. C'est fait à dessein, et sans intention de tromper qui que ce soit. C'est simplement la mise en application de leur compréhension du troisième commandement.
Les chrétiens de leur côté ont cette fâcheuse tendance à rejeter le nom de Dieu et à tout faire pour que personne ne s'en rende compte. C'est ce qui a donné 'jéhovah'. Ne sachant comment prononcer le nom de Dieu, ils ont décidé de mélanger l'écrit et l'oral du judaïsme en intercalant le tétragramme YHVH (version écrite) et les voyelles du mot 'adonaï' (version orale). Les voyelles devenant 'a' 'o' 'aï'. Comme le tétragramme se lit de gauche à droite, les voyelles ont été placées dans ce sens, ce qui a donné : Y'aï'H'o'V'a'H, et finalement dans une version simplifiée : 'Jéhovah'.
Ce qui en ressort surtout, c'est que Jéhovah n'est pas le nom de Dieu. Ce qui fait une fois de plus un terrible parallèle entre l'ancienne et la nouvelle alliance. Dans les deux cas, tout est fait pour que le nom de Dieu ne soit pas prononcé. Si on vient de voir que tous ont œuvré à leur manière pour effacer le nom de Dieu de l'ancienne alliance, on constate également que c'était l'intention dans la nouvelle, ce qui nous est clairement montré dans le livre des actes des apôtres : Et les ayant appelés, ils leur défendirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus (Actes 4.18).
a.2) Christ.
'Christ' est un autre exemple flagrant de cette façon de faire. Pour beaucoup c'est l'équivalent du nom de Jésus, mais ça ne l'est pas. Ca n'est pas un nom propre. Cela ne fait que désigner le fait que Jésus est oint, de la même manière que nous le sommes si son Esprit est en nous. Chaque enfant de Dieu, baptisé du Saint Esprit est un christ. Ca n'est pas élever l'homme, c'est simplement une réalité dont le côté choquant ne provient que du détournement de ce terme. Dans les versets où les apôtres utilisent exclusivement le mot 'Christ', c'est uniquement parce qu'il n'y avait aucune équivoque. Ils ne le faisaient pas pour ne pas prononcer le nom de Jésus, mais comme rappel que celui dont ils parlaient, dont tous savaient qu'il s'agissait de Jésus, était oint. Il n'y a évidemment pas de contre indication à l'utilisation de ce terme, si tant est que nous sachions ce qu'il représente, et le fait que ce ne soit pas un nom.
b) Les "6" formes de Yahvé.
Dès que Dieu parle à l'homme, ELOHIM devient YAHVE-ELOHIM (le Dieu créateur devient le Dieu du contact avec l'homme, et ce, dès Genèse 2). Tout comme pour la forme « El », la forme « Yahvé » se décline sous plusieurs formes, qui, cette fois-ci souligneront des aspects du salut:
YAHVE-JIRE (L'Eternel pourvoira) Genèse 22.13-14 : Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes; et Abraham alla prendre le bélier, et l'offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham donna à ce lieu le nom de YAHVE Jiré. C'est pourquoi l'on dit aujourd'hui: A la montagne de l'Éternel il sera pourvu.
YAHVE-RAPHA (L'Eternel qui te guérit) Exode 15.26 : Il dit: Si tu écoutes attentivement la voix de l'Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l'oreille à ses commandements, et si tu observes toutes ses lois, je ne te frapperai d'aucune des maladies dont j'ai frappé les Égyptiens; car je suis l'Éternel, qui te guérit.
YAHVE-NISSI (L'Eternel ma bannière) Exode 17.14-16 : L'Éternel dit à Moïse: Écris cela dans le livre, pour que le souvenir s'en conserve, et déclare à Josué que j'effacerai la mémoire d'Amalek de dessous les cieux. Moïse bâtit un autel, et lui donna pour nom : l'Éternel ma bannière. Il dit : Parce que la main a été levée sur le trône de l'Éternel, il y aura guerre de l'Éternel contre Amalek, de génération en génération.
YAHVE-SCHALOM (L'Eternel ma paix) Juges 6.23-24 : Et l'Éternel lui dit : Sois en paix, ne crains point, tu ne mourras pas. Gédéon bâtit là un autel à l'Éternel, et lui donna pour nom l'Éternel paix : Il existe encore aujourd'hui à Ophra, qui appartenait à la famille d'Abiézer.
YAHVE-RAAH (L'Eternel mon berger) Psaumes 23.1 : L'Éternel est mon berger : Je ne manquerai de rien.
YAHVE-TSIDKENU (L'Eternel notre justice) Jérémie 23.6 : En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure ; Et voici le nom dont on l'appellera : L'Éternel notre justice.
Il faut voir dans la diversité de ces appellations une certitude, celle que Dieu aura toujours un nom qui nous aidera, Dieu est un Dieu d'alliance, et fort heureusement pour nous, il ne rompt jamais une alliance avec ceux qui sont droits de cœur. Nous voyons cela dans 1 Rois 8.23 : O Éternel, Dieu d'Israël! Il n'y a point de Dieu semblable à toi, ni en haut dans les cieux, ni en bas sur la terre : Tu gardes l'alliance et la miséricorde envers tes serviteurs qui marchent en ta présence de tout leur cœur ! ou bien avant encore dans le livre de la deuxième loi, « Sache donc que c'est l'Éternel, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidèle garde son alliance et sa miséricorde jusqu'à la millième génération envers ceux qui l'aiment et qui observent ses commandements» (Deutéronome 7.9). La Parole de Dieu nous enseigne que Dieu est un Dieu fidèle. Il ne rompt jamais ses alliances avec son peuple, il est droit et le mensonge n'a pas de part à ses côtés, ce que sa bouche a prononcé, son bras l'accomplira, ce qu'il est se révélera. Il lui a plu que cela commence par les différentes appellations qu'il porte au travers de sa Parole.
Nous sommes en présence de 6 vertus de l'Eternel, celles-ci nous révèlent que Dieu :
- Pourvoit aux besoins matériels,
- Guérit,
- Lutte pour nous,
- Nous donne sa paix,
- Nous conduit dans de verts pâturages,
- Nous fait justice,
c) YAHVE, ou la révélation du Fils de Dieu.
Nous nous trouvons donc en face de multiples facettes de Dieu révélées à travers ses différents qualificatifs. Les alliances de ses noms sont des concrétisations de son caractère. Ce ne sont pas des « nouveautés », mais des mises en lumière de ce qu'il a toujours fait pour nous. Une certaine particularité en ressort. En effet, si nous avons vu les caractères intrinsèques de Dieu à travers la personne de « El », nous nous trouvons, dans la personne de « Yahvé », en face d'une révélation toute particulière.
Nous avons vu qu'« El » est le Dieu de la création, ses attributs se rapportent à lui-même, par contre, l'étude de « Yahvé » nous montre quelque chose de troublant. Nous savons que « Yahvé » n'apparaît que dans l'ancien testament, pourtant, à la lumière de ce qu'il représente, nous ne pouvons que conclure d'une manière bien particulière.
Dans l'ordre, nous avons rapidement vu que :
- YAHVE-JIRE est le Dieu de la provision qui se trouve être une préfiguration de Jésus-Christ. Le sacrifice d'Isaac étant une figure de celui qu'effectuera Jésus. Dans l'évangile de Matthieu il nous est clairement dit : Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; Et toutes ces choses vous seront données par-dessus (Matthieu 6.33). La provision dont il est question ici étant le manger, le boire et le vêtir. En outre, chercher la Justice de Dieu fait directement le lien avec Yahvé-Tsidkenu, le sixième des épithètes présenté ici qui fait allusion au salut. Ce qui peut nous permettre de comprendre ce verset dans le sens de chercher d'abord le salut et vous aurez la provision.
- YAHVE-RAPHA n'est autre que Jésus, n'oublions pas que « par ses meurtrissures nous sommes guéris » s'accomplit en Jésus : afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète: Il a pris nos infirmités, et il s'est chargé de nos maladies (Matthieu 8.17).
- YAHVE-NISSI, notre bannière est également Jésus, annoncé par Esaïe (Esaïe 11.10 : En ce jour, le rejeton d'Isaï Sera là comme une bannière pour les peuples ; Les nations se tourneront vers lui, Et la gloire sera sa demeure). La bannière est ce qui indique la direction du peuple, la nuée était la bannière d'Israël dans le désert, tout comme Jésus est notre bannière, il donne la direction à ceux qui sont passés par lui.
- YAHVE-SCHALOM, le Dieu de paix, est Jésus, qui nous annonçait sans détour : Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix (Jean 14.27).
- YAHVE-RAAH, notre berger, est Jésus qui, à de nombreuses reprises, utilisera l'exemple du berger et des brebis et synthétisera cela dans un verset de l'évangile selon Jean : ...Je suis le bon berger (Jean 10.13b).
- YAHVE-TSIDKENU, le Dieu de notre justice est également Jésus, qui s'est substitué à nous devant la justice de Dieu.
Or, nous savons que YAHVE est le Dieu du contact avec l'homme, le Dieu de la révélation, Dieu nous montre ce qu'il peut faire pour nous, si seulement nous le laissons œuvrer dans nos vies. Ce qu'il faut en tirer est que Dieu n'œuvre que par l'intermédiaire de Jésus. C'est pour cela que Elohim et devenu Yahvé-Elohim dans Genèse 2 et 3, puis Yahvé. Le Dieu créateur a créé le contact, puis est devenu le Dieu du contact avec l'homme, et le contact s'est toujours fait par l'intermédiaire de Jésus, qui est la parole vivante (Jean 1.1-3).
8 - Je suis.
a) « Je suis celui qui suis »
- Genèse 3.14 : Quel est son nom ? Que leur dirai-je ? Et Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis.
La totalité de la révélation de la personne de Dieu se trouve résumée dans une affirmation qui semble de prime abord incompréhensible. Fort heureusement, cette incompréhension ne se trouve que dans les apparences ; la lumière se faisant tout de même sur cette déclaration de Dieu concernant son identité.
En cette époque, il existait des dieux pour quasiment tous les domaines de la vie. Plus tard, les Romains iraient jusqu'à se trouver un dieu pour les gonds de portes. En tous les cas, chaque chose avait ou était un dieu, aussi, le Nil était un dieu, certains animaux étaient élevés à ce rang, les astres subissaient le même sort, comme tout ce que le regard de l'homme croisait. C'est dans ce contexte, que Dieu décide de se révéler à Moïse, un homme brisé qui a rejeté le trône d'Egypte pour devenir berger.
En peu de mots, Dieu va lui révéler qui il est, il va lui signifier toute sa grandeur.
Si nous prenons l'un des dieux de l'époque, nous nous rendons compte d'une chose, le dieu de la pluie n'existe que parce que la pluie existe, si la pluie venait pour une raison ou une autre à ne plus exister, ce dieu là serait également oublié. C'est là l'une des raisons profonde du nom que Dieu se donne à l'instant où Moïse lui demandera comment il s'appelle :« Je suis celui qui suis ». Dieu se révèle comme autonome, il existe de part lui-même, et ce n'est pas le fait d'avoir été oublié de son peuple qui fait qu'il a cessé d'exister. Il montre donc sa grandeur dans cette simple affirmation : « Je suis celui qui suis ».
Pourtant alors que son nom pourrait en quelques lignes avoir été expliqué, nous devons également reconnaître un autre aspect de ce nom. S'il nous révèle un Dieu autonome, qui existe de par sa propre force, de part sa propre grandeur, il nous signifie également qu'il est le Dieu de toute chose. Ce nom a volontairement été limité afin de montrer son étendue. Plus une chose est expliquée, plus elle devient restreinte dans le champ de ses possibilités. Plus elle semble floue, plus elle contient de possibilités. C'est pour cette raison que, plutôt que de donner des extensions à son nom premier, Dieu va nous révéler dans la suite des Ecritures de nouveaux aspects de sa personnalité, tous étant contenus dans la première affirmation de sa personne.
À la question fondamentale de ces deux derniers millénaires, Dieu avait déjà répondu dans ces cinq mots : « Je suis celui qui suis ».
Il nous faut donc voir maintenant les parties de sa personne qui nous ont été révélées (cette révélation se complète par la venue de Jésus-Christ et par le don de l'Esprit, c'est en connaissant les trois personnes de Dieu que nous apprenons à connaître Dieu). Nous allons cependant nous intéresser tout d'abord à un fait marquant. J'ai précisé plus haut que Dieu ne nous demande rien qu'il ne fasse lui-même, avec l'exemple de la construction du tabernacle. Ici aussi, nous pouvons mettre en avant un parallèle plus qu'intéressant dans la manière dont Dieu se révèle à sa création. Ce parallèle se fait par rapport à la manière de juger les serviteurs de Dieu.
Ce ne sont pas les dons qui attestent de notre proximité avec Dieu, ce sont les fruits que nous portons. En effet, les dons sont gratuits, ils ne sont pas le résultat d'un effort de notre part. Voyant ce que sont les dons, nous constatons un lien avec l'évangile de Matthieu, où les ouvriers d'iniquités devront se retirer de la présence de Dieu. Or, regardons ce qu'ils avaient pourtant réalisé :
- Matthieu 7.22 : Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons nous pas prophétisé en ton nom, ... n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom ?
De toutes évidences, l'église actuelle ne pratique plus beaucoup les miracles, pourtant, il serait erroné de prétendre que seules quelques dizaines de personnes sur terre sont actuellement sauvées. Parce que de toute évidence, ce ne sont pas les dons qui garantissent le salut, parce qu'ils sont un pur cadeau de Dieu. Une grâce distribuée en vue de fortifier l'église en nombre mais surtout en puissance.
Or, face à cette évidence, nous nous voyons forcés de rechercher ce qui atteste de notre rapprochement de Dieu. La réponse est fort heureusement simple, ce sont « les fruits ». Maintenant, après ce très rapide survole de l'une des différences entre un fruit et un don, nous allons voir où se trouve le parallèle avec Dieu.
Nous savons donc que Dieu a envers nous la même exigence que nous sommes en droit d'avoir avec lui, nous savons ce que sont les dons et nous savons ce qu'est un fruit (sans pour autant avoir fait ici la distinction entre un bon et un mauvais fruit, référez-vous à Genèse 2 et Apocalypse 2.7 pour mieux comprendre).
Aussi étrange que cela puisse paraître de prime abord, Dieu ne nous choisit pas pour ce que nous pouvons faire, mais pour ce que nous sommes, et à l'inverse, c'est de la même manière que se passent les choses. Nous ne devons pas le choisir pour ce qu'il peut faire pour nous, mais pour ce qu'il est intrinsèquement. Nous ne pouvons nous permettre de l'aimer parce qu'il peut nous guérir ou prendre notre défense, nous devons l'aimer pour ce qu'il est, tout en ne négligeant surtout pas de le remercier pour ce qu'il fait.
Or, ce qu'il est, sa personne propre, son caractère est représenté par « El », alors que ce qu'il fait est représenté par « Yahvé ». Nous devons l'aimer pour ce qu'il est et alors les bénédictions qui sont dans ses noms en Yahvé couleront sur nous.
b) Le présent continue.
Lorsque l'Eternel, donc Yahvé, va se présenter à Moïse, ce dernier n'a pas de doute sur la nature divine de celui qui lui parle. Il s'agit de la rencontre concernant le buisson ardent (Exode 3). Par contre, la tâche qu'il lui demande de remplir n'implique pas que sa propre croyance, mais également celle des Hébreux, et Moïse, qui a une confiance en lui-même très relative, voit de suite les problèmes auxquels il pourrait faire face. Parmi ceux-ci, conscient de l'importance d'un nom pour identifier une personne, il met en avant la question suivante :
- Exode 3.13-14 : Moïse dit à Dieu : J'irai donc vers les enfants d'Israël, et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m'envoie vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je ? Dieu dit à Moïse: Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël : Celui qui s'appelle 'je suis' m'a envoyé vers vous.
La réponse de l'Eternel est particulière. Alors que tous les faux-dieux d'alors se présentaient en fonction de ce qu'ils représentaient, que ce soit le dieu de la moisson, de la pluie, du Nil etc. l'Eternel se présente comme celui qui ne dépend de personne. Il est 'je suis'. Indéfiniment inscrit dans le présent, n'existant pas dans le temps. Dans notre conception basique, c'est un sujet et un verbe, mais selon Dieu, c'est son nom. Yahvé signifie "celui qui est l'existant", c'est-à-dire : "je suis".
Une des façons de parler de lui peut prêter à confusion. Dans le livre de l'Apocalypse il est fait à plusieurs reprises mention de : celui qui est, qui était, et qui vient (Apocalypse 1.4*) (Apocalypse 1.8**) (Apocalypse 4.8***). Il s'agit de 'Je suis', même si son nom semble le placer dans le passé et dans le futur. Dans la réalité, c'est la compréhension de cette affirmation qui fait défaut. Dans la réalité, il nous aide à comprendre qu'il a toujours été. Pour lui, notre passé était son présent, et notre futur l'est tout autant. Ainsi ce qu'il dit réellement c'est qu'il était 'je suis', qu'il est 'je suis' et qu'il sera 'je suis'. Il ne change pas.
(* Apocalypse 1.4 : Jean aux sept Églises qui sont en Asie: que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était, et qui vient, et de la part des sept esprits qui sont devant son trône).
(** Apocalypse 1.8 : Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant).
(*** Apocalypse 4.8 : Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout Puisant, qui était, qui est, et qui vient !)
c) Jésus est 'je suis'.
Jésus parle souvent de manière voilée. Tout ce qu'il dit dans les évangiles n'est pas nécessairement destiné à être compris de suite, et en tous les cas, rarement sans le concours du Saint Esprit. Il va de soi que les paraboles en sont l'exemple le plus simple. On nous cite également à plusieurs reprises des instants où les disciples ne comprenaient pas ce qu'ils disaient, ou ne le comprenaient que bien plus tard, par exemple après sa résurrection. Le plus important était de dire la vérité, pas nécessairement qu'elle soit comprise. Il y a un temps pour dire les choses, et un temps pour qu'elles soient comprises. C'est Dieu qui décide de qui comprendra ou non, et de quand cela arrivera.
Il y a un passage qui reflète particulièrement bien cette constance chez Jésus à dire une vérité sans qu'elle ne puisse réellement être comprise par ceux qui l'entendent. Dans l'évangile selon Jean, parlant à un parterre de personnes ayant cru en lui (Jean 8.31 : Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui ...), il va dire une vérité qui sera reçue avec colère, poussant ceux-là même qui avaient cru en lui à essayer de le mettre à mort :
- Jean 8.57-59 : Les Juifs lui dirent: Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham ! Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis. Là-dessus, ils prirent des pierres pour les jeter contre lui ; Mais Jésus se cacha, et il sortit du temple.
Ce que Jésus dit ici, c'est qu'avant d'être Jésus, il était Yahvé. Il dit en substance qu'il est Dieu qui s'est fait homme. Il ne dit pas qu'avant qu'Abraham fût il a été. Il dit donc que dans le passé, il existait au présent, et il le fait en disant ouvertement qu'il est 'Je suis'. Cela nous permet au moins de comprendre que ceux qui avaient cru en lui dont on nous fait mention ici, n'avaient pas cru qu'il était Fils de Dieu, mais uniquement qu'il était de Dieu.
Ce qui met un terme à toutes les prétentions de ceux affirmant que Jésus n'a jamais dit qu'il était d'essence divine. Comprendre cela permet de comprendre la septième appellation de El et la 7° appellation de Yahvé. Je citais six d'entre elles auparavant, tout en précisant qu'il y en avait en réalité 7. C'est donc cette septième que nous allons regarder maintenant.
9 - Une étrangeté expliquée ('Je suis' bis).
Ca n'est un mystère pour personne que le chiffre 7 a une importance toute particulière dans la Parole de Dieu, ce qui fait que nous nous retrouvons devant une particularité cocasse. J'ai mis en avant 6 appellations de Dieu en El et 6 appellations de Dieu en Yahvé. On pourrait imaginer que nous aurions en réalité El + 6 déclinaisons, donc 7 et de même avec Yahvé. En réalité, il n'en est rien. Il y a bien 7 déclinaisons de chaque.
Les 6 usuellement connus ont déjà été citées, pour mémoire, ce sont les suivantes :
ELOHIM
EL-ELION
EL-SCHADDAÏ
EL-OLAM
EL-GANNA
EL-HAI
YAHVE-JIRE
YAHVE-RAPHA
YAHVE-NISSI
YAHVE-SCHALOM
YAHVE-RAAH
YAHVE-TSIDKENU
il vient alors deux noms supplémentaires qui sont dans la Parole et qui sont censés désigner la même personne.
- Esaïe 7.14 : C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel.
De notoriété commune, cette affirmation faite par Esaïe, prophète dont le nom signifie : 'l'Eternel a sauvé', annonce la venue de celui qui sera le sauveur de tous. Plusieurs siècles plus tard, cette affirmation du prophète voit son accomplissement en la personne de Marie, descendante du roi David, qui deviendra enceinte et enfantera un fils, qu'elle n'appellera pas Emmanuel. Il va de soi qu'à la demande de l'ange qui l'a visité, elle l'appellera : Jésus.
- Luc 1.30-31 : L'ange lui dit : Ne crains point, Marie ; Car tu as trouvé grâce devant Dieu. Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus.
Ces deux passages se retrouvant liés dans l'évangile selon Matthieu :
- Matthieu 1.20-25 : Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint Esprit ; Elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
Pourtant, la Parole ne peut pas se contredire. Donc il s'agit bien de la même personne. Lorsqu'on regarde ces deux noms de plus près, on obtient assez rapidement la réponse. Nous avons d'un côté 'Emmanuel', et de l'autre 'Jésus'. La signification de ces deux noms est simple :
- Emmanuel signifie : "Dieu avec nous" et a pour étymologie IMMANUW EL. (Hébreux)
- Jésus signifie : "L'Eternel est salut" et a pour étymologie IESOUS. (Grec)
Notons que si on entend traditionnellement que le nouveau testament a été écrit en hébreux puis traduit en grec, la réalité ne va pas dans cette direction. Le simple passage que j'ai cité contient un élément qui est en désaccord avec cette théorie. Le verset 23 nous disant : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. Or, il y a une différence majeure entre le français et l'hébreux. Lorsque nous lisons le prénom 'Emmanuel', nous ne faisons que lire un prénom, et rien dans notre langue ne nous en donne la signification. Par contre, lorsqu'une personne lisant l'hébreux lit 'IMMANUW EL', en réalité, elle lit plus qu'un prénom, elle lit 'Dieu avec nous'. Donc si le nouveau testament avait été écrit en Hébreux dans un premier temps, alors ce verset, aux yeux de quelqu'un lisant cette langue aurait l'apparence suivante : 1.23 Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom de Dieu avec nous, ce qui signifie Dieu avec nous.
Ca ne plaide pas en faveur d'un texte écrit originalement en Hébreux.
Quoi qu'il en soit, dans tous les cas, il a plu à Dieu de nous faire parvenir le nouveau testament en grec. Cela pose cependant la question du nom original de Jésus. Bien sûr tout le monde se précipitera pour dire qu'il s'appelait 'Yeshuwa', mais rien n'est moins certain. IESOUS étant la traduction grecque de deux noms hébreux : Yeshuwa et Yehowshuwa qui tous les deux peuvent se traduire par Josué. On pourrait arguer que ces deux prénoms sont simplement la contraction l'un de l'autre, ce qui n'est pas faux mais qui ne nous dit cependant pas lequel était celui de Jésus. Si vous vous appelez 'Emmanuel', vous ne vous appelez pas 'Manu'. L'un est la contraction de l'autre, mais ça n'en reste pas moins une simple contraction. Un autre pourrait avoir pour prénom de naissance 'Manu', et cela aura beau être la contraction de 'Emmanuel', il n'en reste pas moins que son nom sera 'Manu' et pas 'Emmanuel'.
Donc Yeshuwa ou Yehowshuwa ?
Aucune idée, et aucun moyen de le savoir. Seules deux choses comptent.
1 - Dieu a voulu que nous connaissions son Fils sous le nom de IESOUS.
2 - Dans le deux cas, la traduction reste la même : l'Eternel est salut. Dans les deux versions possibles du prénom hébraïque de Jésus, le début représente 'Yah', qui signifie l'Eternel, donc YAHVE.
Les deux noms sont :
Emmanuel, qui se dit IMMANUW EL et qui signifie "Dieu avec nous" et qui est donc la septième appellation de Dieu (El).
et :
Jésus, qui signifie "l'Eternel est salut", donc "YAHVE est salut" et qui est la septième appellation de l'Eternel (Yahvé).
Clarifions le lien entre les deux noms :
- Esaïe 7.14 : C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel.
L'erreur de compréhension de beaucoup de monde vient de ce que le prophète Esaïe nous parle, dans ce passage, de la venue du messie. Or nous savons tous que le messie n'est autre que Jésus, et donc nous avons une tendance naturelle à simplifier par le biais d'un raccourci qui dans le cas présent nous a mené dans une impasse. Alors clarifions la différence entre Emmanuel et Jésus. Esaïe annonce la naissance non pas d'un enfant, mais celle d'un sauveur. Il se trouve que ce sauveur viendra sous la forme d'un enfant qui s'appellera Jésus. C'est une fois de plus une question d'angle. Bien qu'il annonce la naissance de Jésus, qui est YAHVE dans son essence, l'existence même de cet enfant qui deviendra le sauveur du monde est l'une des formes de Dieu en EL. C'est le même principe que le nom YAHVE qui signifie 'Eternel' et pourtant Dieu a pour appellation 'EL-OLAM', soit Dieu est Eternel. Certains aspects de Dieu sont présents dans le Fils et dans le Père. Les deux étant, comme Jésus le répétera constamment dans les évangiles, indissociables.
Je rappelle que les formes de Dieu en EL représentent ce que Dieu est indépendamment de nous. Cela peut paraître étrange de prime abord puisque IMMANUW EL signifie justement 'Dieu avec nous'. En réalité, c'est justement là que se situe l'incroyable puissance de ce nom. Dieu est avec nous, indépendamment de nous. Sa présence à nos côtés ne dépend pas de nous, mais uniquement de sa nature. Nous pouvons nous éloigner de lui, mais lui ne s'éloignera pas de nous. C'est la promesse de son 7° nom, et en tant que telle, c'est une alliance qu'il ne rompra jamais.
Si la septième appellation de YAHVE est plus compliquée à montrer, c'est parce qu'elle se trouve dans la nouvelle alliance et donc n'est pas écrite en hébreux, mais en grec. Les six noms de YAHVE qui sont dans l'ancienne alliance correspondent à ce que l'Eternel fait pour nous. Son septième nom fonctionne de la même manière. Il est l'Eternel qui sauve. Il est le 7° nom de YAHVE qui était dissimulé par la barrière de la langue.
En outre, après nous avoir en boucle répété que le Père et le Fils travaillent de concerts, sa dernière Parole dans l'évangile de Matthieu fera la boucle et cèlera leur identité partagée :
- Matthieu 28.20 : et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.
C'est finalement également le Fils qui est avec nous, lorsque IMMANUW EL nous parlait du Père qui était avec nous.
10 - Conclusion.
a) L'invocation.
On a souvent entendu que Dieu avait de multiples noms, mais cela ne va pas du tout dans le sens de ce qui est écrit. La réalité des écritures plaide pour une série d'alliances qui sont contenues dans son nom qui lui, est unique. Pour mieux comprendre la chose, regardons rapidement ce qu'induit le fait d'avoir un besoin, et prenons comme exemple la guérison.
Pour beaucoup, il conviendra d'invoquer YAHVE-RAPHA, qui est l'Eternel qui guérit, et cela aura l'apparence de la meilleure chose à faire. Pourtant, si l'on y réfléchit plus avant, on réalise que l'on demande à l'Eternel une guérison, mais qu'on lui demande concrètement d'y pourvoir. Or l'Eternel qui pourvoit, c'est YAHVE-JIRE. Bien que l'on pourrait croire que les choses se compliquent, en réalité elles se simplifient. Ce que l'Eternel a fait en nous citant les 7 épithètes de son nom, ça n'est pas de nous demander de choisir le bon en fonction de nos besoins, mais de nous dire ce que son nom produisait toujours. Il en ressort que lorsque nous invoquons son nom en le rattachant à une de ses épithètes, ses 7 alliances se trouvent obligatoirement dans son nom. En réalité, s'en remettre , une fois de plus par exemple, à YAVHE-RAPHA, ça n'est pas invoquer YAHVE-RAPHA. C'est invoquer YAHVE (l'Eternel), et proclamer RAPHA (la guérison).
Lorsque vous proclamez votre appartenance à Jésus/Yahvé, vous faites vôtre les 7 alliances qui sont attachées à son nom. Il est important de les connaître non pas pour pouvoir les proclamer et en bénéficier, mais pour mieux connaître l'Eternel. C'est en le connaissant lui que nous entrons dans l'accomplissement de ce qu'il est, représenté par ses 7 alliances. N'oubliez pas que la vérité n'a jamais rendu personne libre, c'est la connaissance de la vérité qui le fait. Ce qui met en avant que la Parole de Dieu n'est pas une horloge cassée qui indique deux fois l'heure exacte tous les jours. Avec Dieu, vous ne pouvez pas faire par hasard la bonne chose une fois de temps en temps, parce que cela signifierait que le coeur ne compte pas et que le hasard suffit. La vérité n'est pas suffisante, il faut encore la connaître*. La Parole de Dieu est vivante, mais pour participer à cette vie, il faut la connaître.
(* Jean 8.31-32 : Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; 8.32 Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira).
Pour ce qui concerne le Père, les règles ne sont pas exactement les mêmes. Nous connaissons les épithètes de son nom, mais nous ne connaissons pas son nom. La raison en est simple. Il est possible d'invoquer le Fils pour tout être humain, enfant de Dieu ou non, parce qu'il est nécessaire de proclamer son nom pour qu'il proclame le nôtre et donc pour que nous soyons sauvés. Par contre, il est impossible d'invoquer le Père pour un inconverti, parce que son nom n'est pas connu. Aussi, il n'est accessible que pour ceux qui sont devenus ses enfants parce qu'un enfant n'a pas besoin de connaître le nom de son Père, il lui suffit de savoir que c'est son Père pour avoir une relation avec lui. Ne connaissant pas son nom, mais uniquement ce qu'il implique, un inconverti ne peut donc avoir accès au Père qu'en passant par le Fils dont le nom est connu. Cela permet une compréhension bien plus profonde du verset stipulant clairement qu'il : n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés*. Ce verset ne signifiant pas que parmi tous les noms, seul celui-là apporte le salut, mais qu'il n'existe aucun autre nom que celui de Yahvé/Jésus/Je suis.
(* Actes 4.12 : Il n'y a de salut en aucun autre ; Car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés).
b) La particularité du nom de Jésus.
L'idolâtrie presque généralisée du nom de Jésus a cela de tragique qu'elle a plongé la chrétienté dans une forme d'obscurantisme. Ainsi certaines vérités sur son nom sont relativement mal perçues, même si elles sont évidentes. Si la 7° alliance de Yahvé est un nom à part entière, c'est parce qu'elle porte en elle une particularité. Comme je le disais plus tôt, les 7 caractéristiques de "El" se trouvent toutes dans l'ancienne alliance, par contre cette même alliance ne contient que les 6 premières de "Yahvé", la dernière se trouvant dans la nouvelle alliance, ce qui accroit l'unité entre les deux textes, et qui simultanément implique un changement de langue. Il faut donc à nouveau regarder un passage que j'ai déjà cité :
- Matthieu 1.23-25 : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous. 1.24 Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. 1.25 Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
Ce que je disais concernant ce passage est qu'il atteste que la langue originale n'est pas l'hébreu (ou l'araméen). Au contraire, le prénom "Emmanuel" étant d'origine hébraïque (IMMANUW EL), un Grec, tout comme un Français, n'y voit qu'un nom. D'où la précision de sa signification. Pourtant, dans le verset 25, lorsque le nom de Jésus est donné à l'enfant, on ne nous précise pas sa signification bien que son origine soit également hébraïque. Il était donc dans la volonté de Dieu de rattacher le prénom Emmanuel à sa signification et donc à l'ancienne alliance, mais dans le même temps d'isoler le nom de Jésus pour soulever sa particularité.
Cette particularité c'est que Jésus, tout en étant le Fils de Dieu, n'est pas Yahvé, qui pourtant est le Fils de Dieu. La chose en soi est simple, par contre, elle pourrait paraître complexe lorsqu'on n'a aucune base sur ce sujet.
Donc pour résumer la chose, Yahvé est le Fils de Dieu, mais c'est la version qui est également Dieu. La Parole nous en donne 7 descriptions qui sont YAHVE-JIRE, YAHVE-RAPHA, YAHVE-NISSI, YAHVE-SCHALOM, YAHVE-RAAH, YAHVE-TSIDKENU, et IESOUS qui, étant l'Eternel qui sauve, est "YAHVE-qui-sauve". Ce sont donc les 7 alliances du nom de YAHVE. Or, nous savons, comme l'Eternel (donc Yahvé) l'a dit à Moïse, qu'il est "Je suis", ce que Jésus confirme être. Sa confirmation renvoie à autre chose, c'est-à-dire les 7 fois où il précise ce qu'il est. Ces 7 fois sont les suivantes :
- Le pain de vie : Jean 6.35 : Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif.
- La lumière du monde : Jean 8.12 : Jésus leur parla de nouveau, et dit : Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.
- La porte des brebis : Jean 10.7 : Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis.
- Le bon berger : Jean 10.11 : Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis.
- La résurrection et la vie : Jean 11.25 : Jésus lui dit : Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, quand même il serait mort;
- Le chemin, la vérité et la vie : Jean 14.6 : Jésus lui dit : Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.
- Le cep : Jean 15.5 : Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.
La particularité est donc que Yahvé est à la fois Fils de Dieu et Dieu, alors que le Jésus dans la chair est Fils de Dieu, mais pas Dieu. Il est d'essence divine, ce qui est totalement différent. Pour venir sur terre, il s'est dépouillé de sa gloire. C'est un Fils de roi déchu de son héritage et qui ne le récupérera qu'au travers de son sacrifice. Dieu est omniscient et omnipotent, ce qui signifie qu'il sait tout et qu'il peut tout. Ca n'était pas le cas de Jésus sur terre, qui n'a reçu toute autorité qu'après sa résurrection* et qui a dû apprendre l'obéissance**.
(* Matthieu 28.18 : Jésus, s'étant approché, leur parla ainsi : Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre).
(** Hébreux 5.7-9 : C'est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété, 5.8 a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes, 5.9 et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel).
Ceci compris, il faut alors réaliser que les 'je suis' de Jésus sont temporaires.
Le problème de beaucoup de croyants est qu'ils ne perçoivent pas les différentes périodes de l'existence de Jésus. Le considérant Dieu tout du long, ils ne comprennent pas que le Jésus glorifié n'est pas le même que le Jésus dans la chair. Le Jésus dans la chair n'a jamais failli, mais il était faillible, alors que le Jésus glorifié est infaillible. L'homme, perdu dans la chair, ne pouvait trouver le chemin de l'esprit. Le salut était donc impossible si ce trajet n'était pas faisable. C'est pour cela que Dieu ne pouvait pas faire ce trajet à sa place s'il restait Dieu. Parce qu'il n'aurait pas montré le chemin de la chair à l'esprit, mais simplement que l'esprit est supérieur à la chair, ce qui n'aurait pas eu de valeur, ne nous disant toujours pas comment faire. L'Eternel s'est donc dépouillé de sa gloire afin de devenir humain et de nous montrer comment passer de la chair à l'esprit, parce que pour faire ce trajet, il faut obligatoirement avoir été de chair. Ce faisant notre substitue, le trajet qu'il a effectué devient le nôtre et nous permet d'accéder à l'esprit. C'est également pour cela que la purification (qui concerne la chair) passe avant la sanctification (qui concerne l'esprit).
Le côté temporaire dont je parlais est simple. Jésus signifie 'L'Eternel sauve'. Il faut donc comprendre que non seulement le Jésus dans la chair est différent du Jésus glorifié, mais le Jésus glorifié ne conservera son nom et ses attributs que tant que durera la création. Parce que les alliances des 'je suis' deviendront obsolètes. La plus évidente est que le fait d'être la lumière du monde n'aura plus de sens, parce que le monde ne sera plus. De la même manière, Jésus n'aura plus personne à sauver, donc l'alliance même de son nom sera révolue.
C'est pour cela que les vainqueurs recevront le nom nouveau sur un caillou blanc. A la fin, l'épouse fera un avec l'époux, qui fera un avec le Père et avec l'Esprit. Cet ensemble portera un nom que personne ne connaîtra si ça n'est celui qui recevra ce caillou blanc*.
(* Apocalypse 2.17b : ... je lui donnerai un caillou blanc; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n'est celui qui le reçoit).
c) En quelques mots.
Il n'y a donc qu'un seul nom de Dieu dans la Parole de Dieu, et c'est Yahvé qui, signifiant 'Celui qui est l'existant', signifie 'je suis'. Ce Yahvé s'est dépouillé de sa gloire pour devenir Jésus homme. Yahvé portant 7 épithètes définissant son rôle (les 7 Yahvé- ...) peut se dépouiller de sa gloire, mais pas changer son "caractère". Aussi, devenant Jésus dans la chair, il porte également 7 épithètes (les 7 'je suis') qui définissent son rôle. Tout comme l'homme est fait à l'image de Dieu, le Jésus charnel est fait à l'image de Yahvé.
Si un roi a un fils héritier serrurier et que ce fils rejette sa position d'héritier, il reste à la fois fils et serrurier. C'est ce qu'a fait Yahvé, il s'est dépouillé de sa gloire, donc de sa divinité, mais ce qu'il était en lui-même n'a pas changé, ça n'est que sa position dans l'héritage qui a temporairement changé.
Dès lors que le Fils de Dieu devenu homme paye le prix de nos fautes et ressuscite, il monte au ciel et récupère sa gloire (Apocalypse 5.11-12 : Je regardai, et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône et des êtres vivants et des vieillards, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers. 5.12 Ils disaient d'une voix forte: L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange). Ce faisant, il redevient pleinement Dieu mais, ayant tout accompli, c'est-à-dire ayant rétabli le lien entre l'homme et Dieu, peut donc et doit être identifié par son nom de Jésus. Ce nom signifiant Yahvé-sauve a toujours été le but du Fils de Dieu puisque cherchant Moïse au pied du mont Horeb, il l'envoie déjà afin de sauver son peuple.
Raison pour laquelle c'est Esaïe qui annonçait son sacrifice (dans les chapitres 52 et 53 de son livre) et donc le salut de l'esclavage de l'âme pour les nations. Le nom d'Esaïe signifiant 'Yahvé a sauvé' et faisant référence au salut de l'esclavage dans la chair d'Israël.
On peut donc pointer bien des appellations de Dieu dans la Parole, et il y en a de nombreuses que je n'ai pas mises en avant, parce qu'il n'a qu'un seul nom et ce nom désigne le Fils, dans l'ancienne et la nouvelle alliance. Le Père l'a nommé et il lui appartient donc et est sous son autorité, tout comme le Fils nous appelle par notre nom, nous mettant sous son autorité.
ANNEXE 1 - YAHVE
a) YAHVE-JIRE, l'Eternel pourvoira.
YAHVE-JIRE (L'Eternel pourvoira) Genèse 22.13-14 : Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes; et Abraham alla prendre le bélier, et l'offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham donna à ce lieu le nom de YAHVE Jiré. C'est pourquoi l'on dit aujourd'hui : A la montagne de l'Éternel il sera pourvu.
C'est peut-être l'une des promesses les plus galvaudées parmi les alliances de l'Eternel qui se trouvent dans les 7 variations de son nom. Pas qu'elle soit si particulière que ça, mais c'est dans l'air du temps d'avoir un regard biaisé lorsqu'on en vient à parler de provision. Notre génération est devenue tellement égocentrée que tout ce qui peut être détourné vers nous-même, et plus spécifiquement vers la satisfaction de nos envies, subit immédiatement ce triste sort.
C'est comme ça que cette alliance du nom de l'Eternel est rapidement devenue synonyme de : "Dieu pourvoit à mes besoins/envies". Vous l'aurez compris, ça n'est pas du tout de cela que parle ce passage. Nous pouvons dès lors nous demander en quoi consiste la provision que nous promet l'Eternel, et surtout, quelles sont les conditions pour y avoir accès. S'il est vrai que le salut est un don gratuit, il ne faut pas se leurrer, avancer a un prix. Dans le cas contraire, Jésus ne nous aurait pas demandé de porter notre propre croix (Matthieu 16.24).
Une erreur communément commise, est de rattacher une vérité en accord avec Dieu au mauvais passage de sa Parole. Aussi, il est vrai que Dieu pourvoira à nos besoins, mais il ne parle pas du tout de cela dans ce passage du livre de la Genèse.
Ce type de provision est vite compris, Dieu pourvoira à tous nos besoins. En effet, nous connaissons les conséquences de la malédiction citées dans le livre du Deutéronome (Deutéronome 28.15-17 et Deutéronome 28.38-40), l'appauvrissement en est une, et, la continuité de l'appauvrissement n'est autre que la pauvreté. Cependant, nous sommes au bénéfice du sacrifice de Jésus, nous n'avons par conséquent plus à souffrir de la malédiction de la loi. Nous pouvons et nous devons tirer de ces passages que la provision de l'Eternel est pour notre vivant, et ce, dans tous les domaines de notre vie. Le sermon sur la montagne, appelé couramment « les béatitudes » ne nous transmet-il pas que nous recevrons une mesure serrée, secouée et qui déborde (Luc 6.38) ? Pourquoi la mesure serrait-elle serrée et secouée si elle nous appartenait au ciel ? Là-haut, tout sera sans mesure. Ensuite, il nous est dit qu'elle déborde, pourquoi faire si ce n'est pour distribuer aux autres ? Ce qui une fois de plus induit qu'elle doit avoir lieu dans cette vie.
Pour finir sur ce type de provision rappelons simplement que nous n'avons pas à être inquiet : « Ne vous inquiétez donc point, et ne dites pas : Que mangerons-nous ? Que boirons-nous ? De quoi serons-nous vêtus ? Car toutes ces choses, ce sont les païens qui les recherchent. Votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus (Matthieu 6.31-33). Que sont ces choses qui nous seront « données par-dessus » ? si ce n'est des bénédictions matérielles ? Les bénédictions spirituelles étant déjà acquises par le fait d'avoir cherché « premièrement le royaume de Dieu et sa justice ». Cependant, il s'agit dans ce cas de pourvoir à nos besoins, et non à nos envies. Le texte parlant très directement de trois choses : le manger, le boire, et le vêtir. Les bénédictions matérielles sont de bonnes choses, quelles qu'elles soient (même l'argent), ce qui est mauvais c'est de s'y attacher. Si vous y êtes attaché, Dieu pourrait bien ne pas vous les accorder justement pour vous protéger.
Cela ne nous dit cependant pas de quoi Moïse nous parle dans ce passage de la Genèse. La question revient à voir ce qui, dans le passage du sacrifice d'Isaac, a provoqué l'alliance de Dieu contenue dans cette alliance de son nom.
Nous sommes en face d'une alliance d'obéissance. Dieu a vu ce qui comptait le plus pour Abraham, il était riche, mais pas amoureux de la richesse, par contre, il avait un enfant, et il l'aimait plus que tout sur terre. Dieu voulait savoir quelle position son serviteur lui avait conservé. Moïse écrira plus tard, sous la conduite de l'Esprit de Dieu « c'est l'Éternel, votre Dieu, qui vous met à l'épreuve pour savoir si vous aimez l'Éternel, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme » (Deutéronome 13.3). C'est ce qui est arrivé à Abraham, et, face à son obéissance, Dieu n'a pu faire qu'une chose, honorer son serviteur. Il est vrai que la Parole nous dit également qu' « Abram eut confiance en l'Eternel, qui le lui imputa à justice » (Genèse 15.6). En effet, ce sacrifice est un sacrifice de confiance (ou de foi) en l'Eternel. Cela vient du fait que nous ne pouvons qu'obéir si nous avons confiance en notre Seigneur.
De toute manière, même sans chercher de signification spirituelle, nous constatons que l'obéissance et la confiance ont toujours été étroitement liées. La différence se trouvant dans ce qu'une obéissance sans confiance ne se prolongera pas dans le temps. L'obéissance à Dieu se basant sur une relation de confiance, peut par conséquent se prolonger indéfiniment. Cependant, nous savons maintenant également qu'il nous faut marcher dans l'obéissance pour y avoir droit. L'erreur concernant l'obéissance vient d'un problème de vocabulaire. En effet, nous savons que croire est la condition sine qua non au salut (Marc 16.16), pourtant, nous savons également que les démons croient (Jacques 2.19), mais nous pouvons sans nul doute avancer qu'ils ne sont pas sauvés, d'où vient donc que croire nous fasse accéder au salut. Nous trouvons l'explication dans l'épître aux Hébreux, où nous voyons une nette opposition entre le fait de croire et de désobéir :
- Hébreux 4.3-6 : Pour nous qui avons cru, nous entrons dans le repos, selon qu'il dit: Je jurai dans ma colère : Ils n'entreront pas dans mon repos ! Il dit cela, quoique ses œuvres aient été achevées depuis la création du monde. Car il a parlé quelque part ainsi du septième jour : Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour. Et ici encore : Ils n'entreront pas dans mon repos ! Or, puisqu'il est encore réservé à quelques-uns d'y entrer, et que ceux à qui d'abord la promesse a été faite n'y sont pas entrés à cause de leur désobéissance.
La conclusion de ce passage réside donc dans le fait, reporté sur l'exemple d'Abraham, que c'est parce qu'il avait obéi que l'Eternel a été satisfait. Abraham n'avait pas envie de sacrifier son fils, mais il avait encore moins envie de désobéir à Dieu. Si le sacrifice avorté d'Isaac est un sacrifice de foi, nous pouvons par conséquent également affirmer que c'est un sacrifice d'obéissance. Il a obéi parce qu'il a cru. De plus, Samuel nous a clairement transmis la volonté de Dieu :
- 1 Samuel 15.22 : L'Eternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Eternel ? voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices et l'observation de sa parole vaut mieux que les béliers.
Le sacrifice d'Isaac est donc bel et bien un sacrifice d'obéissance, et c'est cela la condition première de la provision de Dieu. Nous noterons que Dieu n'a pas attendu d'Abraham qu'il sacrifie son fils avec joie, il voulait simplement de l'obéissance, c'est ce que son serviteur fera. Il ne nous est dit nulle part qu'il était dans l'allégresse, et pour cause. Il en va de même pour nous, lorsque Dieu nous demande de faire quelque chose, c'est une bonne chose si nous parvenons à la réaliser dans la joie, mais ce qui compte plus que tout, c'est l'obéissance, même si nous le faisons à contrecœur, Dieu honorera si nous lui donnons la première place.
Nous obtenons par pure grâce, nous conservons par l'obéissance.
Pour conclure sur cette alliance de l'Eternel, nous savons qu'elle est déclenchée par l'obéissance, mais en réalité, je n'ai toujours pas dit en quoi elle consiste puisque de toute évidence elle ne parle pas de bénédictions matérielles.
En réalité, une fois qu'on a compris que cela ne parle pas de bénédictions matérielles, il suffit de relire ce court passage et on comprend de suite le réel sujet. Sous cet angle, on réalise que la provision en question est pour le futur : "il sera pourvu", ce qui signifie que l'Eternel ne parlait pas des nombreuses bénédictions matérielles dont Abraham faisait déjà l'objet, mais d'une provision spécifique prévu pour un temps qui n'était pas encore là. Ensuite, il est également précisé : "A la montagne de l'Éternel". Lorsqu'on remet toutes les pièces du puzzle en place, on se doit de réaliser que l'Eternel est tout simplement en train d'annoncer le fait qu'il pourvoira à ce qui est nécessaire pour le sacrifice à venir.
Toute cette scène du livre de la Genèse nous apprend que l'Eternel pourvoira au sacrifice de substitution pour celui qui décide de marcher dans l'obéissance. Cette alliance de son nom est spécifiquement une alliance touchant au spirituel.
b) YAHVE-RAPHA, l'Eternel qui te guérit.
YAHVE-RAPHA (L'Eternel qui te guérit) Exode 15.26 : Il dit: Si tu écoutes attentivement la voix de l'Éternel, ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux, si tu prêtes l'oreille à ses commandements, et si tu observes toutes ses lois, je ne te frapperai d'aucune des maladies dont j'ai frappé les Égyptiens ; Car je suis l'Éternel, qui te guérit.
Le message de la guérison est un message presque oublié de nos jours. Aussi, pour le remettre à la page, nous devons faire face à un énorme problème, celui d'une Église malade. Comment prêcher aux païens la guérison divine, qui est un message d'évangélisation, lorsque l'Église est malade ? Aussi, ce qui était de la pure évangélisation devient un message de survie interne. Le corps de Christ a besoin de réapprendre à guérir, et surtout, a besoin de comprendre que c'est la volonté de Dieu de nous voir en bonne santé.
Si nous regardons la sortie d'Égypte, nous nous rendons compte de quelque chose d'important. Ce peuple, nombreux, vient de sortir, depuis quelques heures d'un esclavage poussé à l'extrême. Quelques heures auparavant, ils vivaient encore sous les coups de fouets, en fait, quelques heures auparavant, ils mourraient encore sous les coups de fouets. Soudainement, alors que Dieu vient de les racheter, nous voyons un peuple sortir d'Égypte en parfaite santé (et enrichi). Pas même un boiteux, peut-être même plus de cicatrices.
Il faut voir quatre choses bien particulières concernant la maladie à travers la bible. Ces quatre choses sont des appellations qui lui sont données. Dans Job 42.11, nous lisons que tous ceux qui avaient connu Job « le consolèrent de tout le mal » qui lui était advenu. Nous savons que la maladie avait rongé cet homme, la maladie est donc comparée à un malheur. Plus loin, dans l'évangile de Luc, nous voyons une autre comparaison, nous apprenons en Luc 13 que la femme a été « délivrée de son infirmité (verset 12) » et que « Satan l'avait liée (verset 16) ». Chez cette femme, la maladie est donc comparée à une captivité et à un lien. Le troisième exemple se trouve encore plus loin, dans le livre des actes quand Jésus allait, « guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ». Par conséquent, la maladie est également un asservissement, puisqu'il nous est bien fait mention ici de guérir, pas de délivrer, cela n'a donc rien à voir avec une possession démoniaque. Il est bien question de maladie.
La résultante de ces passages est que la maladie est un malheur, une captivité, un lien et un asservissement. La bible nous donne encore beaucoup de qualificatifs, mais ceux-ci suffiront pour se rendre compte de ce que Dieu pense de la maladie. C'est à la lumière de cet éclaircissement qu'il faut comprendre ce qu'Esaïe nous disait lorsqu'il parlait de « proclamer aux captifs la liberté » (Esaïe 61.1).
Cependant, une fois libéré de notre captivité, nous entrons à nouveau dans une dimension d'obéissance, « Si tu écoutes attentivement la voix de l'Eternel, ton Dieu, et si tu fais ce qui est droit à ses yeux, et si tu prêtes l'oreille à ses commandements, et si tu gardes tous ses statuts, je ne mettrai sur toi aucune des maladies que j'ai mises sur l'Egypte, car je suis l'Eternel qui te guérit » (Exode 15.26). Nous avons dès lors une part à accomplir.
Cette parole est claire, elle nous enjoint à réaliser quatre choses pour ne pas être sous la malédiction de la maladie, ces quatre choses sont:
- Si tu écoutes attentivement la voix de l'Eternel,
- Si tu fais ce qui est droit à ses yeux,
- Si tu prêtes l'oreille à ses commandements,
- Si tu gardes tous ses statuts.
Nous avons donc notre part à accomplir.
En rapprochant cela du fait qu'il est le même hier aujourd'hui et éternellement (Jacques 1.17), nous aboutissons rapidement et sans hésitation au fait qu'il reste encore et toujours celui qui nous guérit. Une fois de plus, nous constatons que cet attribu revêt sa réelle puissance dans une dimension d'obéissance et donc, qu'une fois de plus également, nous obtenons par pure grâce, nous conservons par l'obéissance.
(PS : afin d'éviter de vous pousser dans des jugements hâtifs, je rappelle rapidement qu'Elisée est mort de maladie (2 Rois 13.14) et que la maladie peut également servir la gloire de Dieu (Jean 11.4), en d'autres termes, considérer qu'un malade a forcément désobéi à une ou plusieurs des 4 conditions citées par Dieu serait hasardeux).
c) YAHVE-NISSI, l'Eternel ma bannière.
YAHVE-NISSI (L'Eternel ma bannière) Exode 17.14-16 : L'Éternel dit à Moïse: Écris cela dans le livre, pour que le souvenir s'en conserve, et déclare à Josué que j'effacerai la mémoire d'Amalek de dessous les cieux. Moïse bâtit un autel, et lui donna pour nom : l'Éternel ma bannière. Il dit : Parce que la main a été levée sur le trône de l'Éternel, il y aura guerre de l'Éternel contre Amalek, de génération en génération.
Situons tout d'abord le moment où l'alliance va être prononcée.
La scène se passe à Réphidim, Israël affronte une fois de plus Amalek, un ennemi de longue date. Moïse, Aaron et Hur, suivant l'ordre de Dieu, sont tous les trois au sommet d'une colline surplombant la zone des hostilités. Moïse a la verge de Dieu en main, et, sans qu'il y ait humainement de raisons, la victoire appartient à Israël lorsque la verge est levée, et la défaite les saisit dès lors que cette dernière se retrouve abaissée.
Pour comprendre ce qui se passe dans ce combat, il faut comprendre ce qu'est l'alliance du bâton, sujet dont on ne parle que très peu souvent. Il y a plusieurs phases dans l'Exode des Hébreux qui va les mener de l'Egypte à Canaan. La première se trouve justement être celle de l'alliance du bâton. Cette alliance démarre lorsque l'Eternel va rencontrer Moïse au pied de la montagne d'Horeb afin de lui dire d'aller chercher son peuple en Egypte et de le ramener là où ils se trouvent tous les deux. Il va faire de son bâton une bannière, le symbole de sa présence.
Cette alliance très particulière va durer de l'instant où Moïse parle avec l'Eternel durant l'épisode du buisson ardent, jusqu'à ce que le peuple arrive au bout de cette première partie du voyage, donc jusqu'à Horeb. Pendant cette période, les règles ne sont pas les mêmes. Tout passe par le bâton qui est l'alliance de l'Eternel avec son peuple. C'est donc le moyen que l'Eternel choisit pour faire éclater ses signes en Egypte*, pour établir qui il est en face de Pharaon. Moïse séparera les eaux avec le bâton**, fendra le rocher avec le bâton***. Durant toute cette période, le peuple ne subira aucune sanction. Qu'il se plaigne concernant la nourriture ou la soif, qu'il transgresse le sabbat, il n'y a jamais de sanction. Cette impunité est temporaire, jusqu'à ce que le peuple arrive à Horeb et reçoive la loi par l'intermédiaire de Moïse. A partir de ce moment, les mêmes fautes seront sanctionnées.
Lorsqu'Amalek vient attaquer les Hébreux, ces derniers viennent de quitter leur dernier campement avant d'arriver à Horeb. Ils sont dans la transition entre l'alliance du bâton et l'alliance de la loi. Moïse lève le bâton que pour rappeler à l'Eternel son alliance. Tant qu'il est sous la bannière, la victoire leur appartient, dès qu'il baisse le bras et ne se retrouve plus, temporairement sous le bâton, il quitte l'alliance et perd cette bataille.
(* Exode 4.17 : Prends dans ta main cette verge, avec laquelle tu feras les signes).
(** Exode 14.16 : Toi, lève ta verge, étends ta main sur la mer, et fends-la; et les enfants d'Israël entreront au milieu de la mer à sec).
(*** Exode 17.5-7 : L'Éternel dit à Moïse : Passe devant le peuple, et prends avec toi des anciens d'Israël; prends aussi dans ta main ta verge avec laquelle tu as frappé le fleuve, et marche ! 17.6 Voici, je me tiendrai devant toi sur le rocher d'Horeb; tu frapperas le rocher, et il en sortira de l'eau, et le peuple boira. Et Moïse fit ainsi, aux yeux des anciens d'Israël. 17.7 Il donna à ce lieu le nom de Massa et Meriba, parce que les enfants d'Israël avaient contesté, et parce qu'ils avaient tenté l'Éternel, en disant: L'Éternel est-il au milieu de nous, ou n'y est-il pas ?)
Finalement Amalek va être terrassé. Il va s'ensuivre, au verset 16 d'Exode 17 la construction d'un autel du nom de YAHVE-NISSI, l'Eternel ma bannière. Qu'est-ce que représente la bannière dans la Bible ? Nous trouvons la réponse dans le livre des nombres :
- Nombres 2.2 : Les fils d'Israël camperont chacun près de sa bannière, sous les enseignes de leurs maisons de pères.
La bannière n'est autre qu'une forme de représentation de notre identité. Nous sommes reconnus à notre bannière. Aussi, lorsque Moïse regardait le peuple, il regardait en réalité les différentes bannières, et il savait dès lors quelle famille il avait devant lui.
Ce n'est plus la personne qui est importante, mais sa bannière. C'est elle qui nous représente. Par conséquent, l'alliance contenue dans ce nom représente le fait que Dieu est notre bannière, il est devant nous, et nous ne sommes reconnus qu'à travers lui. Lorsque l'ennemi nous regarde, il ne doit voir de nous que la bannière sous laquelle nous nous trouvons, il ne voit que Dieu. Nous n'avons plus aucune importance en dehors de la maison à laquelle nous appartenons, la maison de Dieu.
Par conséquent, YAHVE-NISSI est le symbole de ce que Dieu a tout accompli lui-même.
Dans l'exemple du combat qui opposait Israël à Amalek, Dieu dirigeait les opérations lorsque la bannière était levée parce que, spirituellement, il devenait le chef de l'armée, et donc faisait face personnellement à l'ennemi. Cet ennemi a peur de Dieu, pas de nous, nous ne sommes rien. Il est à ce sujet intéressant de constater la prophétie d'Esaïe au sujet de la bannière à venir.
- Esaïe 49.22 : Voici, je lèverai ma main devant les nations, et j'élèverai mon étendard devant les peuples.
Plus tôt dans ce même livre, nous trouvons « En ce jour, le rejeton d'Isaï Sera là comme une bannière pour les peuples; Les nations se tourneront vers lui, Et la gloire sera sa demeure (Esaïe 11.10) ». Nul doute que ces deux versets nous parlent clairement de Jésus, bannière vivante derrière laquelle nous devons nous tenir. Si nous ajoutons à cette prophétie le fait que le mot « bannière » ne se trouve pas dans le nouveau testament, nous pouvons rapidement en conclure que la bannière n'est plus un symbole, c'est pour cela qu'on ne nous en parle plus. Elle a quitté le stade de l'image pour acquérir celui de la réalité.
Jésus est notre bannière vivante. Dès lors, l'ennemi voit Dieu lorsqu'il nous regarde. Tout comme les tribus se reconnaissaient par leur bannière, nous n'avons d'identité qu'en Jésus, il devient la bannière de ceux qui croient. C'est lui qui fait tout, ne nous a-t-il pas lui-même affirmé que « tout est accompli (Jean 19.30)». Par conséquent, lorsque le trouble vient, YAHVE-NISSI nous est donné afin de rappeler à Dieu qu'il a promis d'être notre étendard, il se battra pour nous, nous défendra, nous protégera, c'est cela qui est inclus dans l'alliance de ce nom.
N'oublions pas la suite du verset de la révélation de ce nom, « l'Eternel aura la guerre contre Amalek de génération en génération » (Exode 17.16), cela devient de toute évidence une affaire personnelle entre Dieu et ceux qui nous veulent ou nous voudront du mal. D'une certaine manière, nous ne sommes presque plus concernés à partir du moment où nous nous plaçons sous la bannière de notre Dieu. Plus que cela, nous ne devons plus rien faire de nous-même si nous nous mettons sous le jugement de Dieu, sous sa bannière. Cependant, et une fois de plus, nous voyons que cette alliance à un rapport étroit avec un geste d'obéissance.
d) YAHVE-SCHALOM, l'Eternel ma paix.
YAHVE-SCHALOM (L'Eternel ma paix) Juges 6.23-24 : Et l'Éternel lui dit : Sois en paix, ne crains point, tu ne mourras pas. Gédéon bâtit là un autel à l'Éternel, et lui donna pour nom l'Éternel paix : Il existe encore aujourd'hui à Ophra, qui appartenait à la famille d'Abiézer.
La plus grande cause de maladie de nos jours est sans conteste possible le stress. Malheureusement, dans l'église, la chose est similaire, pourtant Dieu nous promet de nous donner sa paix, cette paix qui surpasse tout stress. Il nous a donné l'arme utile contre le harcèlement causé par le stress à travers l'une des alliances de ses noms.
Présentons une fois de plus la situation. Nous sommes dans le temps des Juges, Israël oscille constamment entre obéissance et asservissement. Le temps présent est une fois de plus un temps de soumission forcé à l'envahisseur Madianite. Gédéon est le plus petit de la plus petite famille d'Israël, il le sait et manque cruellement de confiance en lui-même (Juges 6.15). Pourtant, l'ange de l'Eternel se présente tout de même à lui pour lui proposer de devenir le libérateur du peuple de Dieu (Juges 6.12-16). Bien qu'en présence d'un représentant du trône céleste, Gédéon reste emprunt d'un trouble certain, il demande alors un signe. S'ensuivent alors les préparatifs du sacrifice que va faire le futur juge d'Israël. Il respectera les consignes de l'ange, mais c'est ledit ange qui y mettra le feu, juste avant de partir. C'est alors que l'Eternel va faire son alliance avec Gédéon, qui représente ici la race humaine. Dieu, « Celui qui suis », révèle une nouvelle partie de sa personnalité, il nous dévoile la paix qui est en lui et qu'il nous offre par cette alliance.
YAHVE-SCHALOM vient de se révéler.
Cependant, un fait marquant est à souligner, si les autres révélations sont issues de divers actes d'obéissance, celle-ci par contre semble faire exception à la règle. Pourtant, si nous lisons la suite du passage des juges, nous voyons que Dieu demande à Gédéon de détruire l'autel de Baal qui se trouve dans la maison de son Père (Juges 6.25). L'acte d'obéissance n'a été que différé, et la raison en est fort simple. Nous sommes en face d'un homme faible, plus que troublé, qui n'aurait jamais pu dans son état premier réaliser un tel acte de bravoure, même pour Dieu. N'oublions pas l'insistance de Gédéon a demander des signes à Dieu, alors qu'il en avait déjà reçu bien assez pour savoir avec certitude qui était celui avec qui il conversait (ce qui nous prouve que Dieu aime mettre en nous des certitudes, et que si notre cœur est droit, il nous donnera suffisamment de preuves, ou de signes, pour nous convaincre). Ne pouvant pas réaliser de suite ce que Dieu voulait le voir faire, Dieu lui a tout simplement fait don de ce qui lui manquait pour y parvenir, sa paix. Une fois remplit de ce dont il avait besoin, alors Dieu l'a poussé à prouver sa loyauté dans l'obéissance.
Une fois de plus, l'alliance se fait à travers l'obéissance. Dieu a donné une alliance de paix à Gédéon, concrétisée en Jésus-Christ.
L'alliance de paix a été demandée par Jacob, longtemps avant qu'elle ne soit officialisée par Gédéon, « Si Dieu est avec moi et me garde dans ce chemin où je marche, et qu'il me donne du pain à manger et un vêtement pour me vêtir, et que je retourne en paix à la maison de mon père, l'Eternel sera mon Dieu (Genèse 28.21) ». Cette demande devient une alliance avec Gédéon, et une personne avec Jésus.
- Genèse 49.10 : Le sceptre ne s'éloignera point de Juda, Ni le bâton souverain d'entre ses pieds, Jusqu'à ce que vienne le Schilo, Et que les peuples lui obéissent.
C'est par Jésus-Christ que nous pouvons nous aussi monter vers notre Père (Genèse 44.17). C'est ce même Jésus qui nous a donné sa paix (Jean 14.27), une paix qui lui a fait supporter le Sanhédrin et la croix sans broncher. Cependant, nous avons vu, une fois de plus, que lorsque Gédéon a reçu cette alliance, il a dû marcher dans l'obéissance.
e) YAHVE-RAAH, l'Eternel mon berger.
YAHVE-RAAH (L'Eternel mon berger) Psaumes 23.1 : L'Éternel est mon berger : Je ne manquerai de rien.
D'apparence, l'alliance du berger semble la plus simple à comprendre, pourtant, nous omettons tous un détail plus que primordial inclus dans ce nom. Nous ne prenons en compte qu'une seule chose dans ce nom. Préférant oublier qu'il y a toujours une partie de nous-même à donner pour entrer pleinement dans ce que Dieu a de prévu pour nous. C'est pour cela que nous ne voyons généralement Dieu en tant que berger que dans un seul domaine, il nous garde et nous protège, et nous nous rassurons en nous disant qu'il abandonnera toutes les brebis pour chercher celle qui s'est égaré (Luc 15.4). Bien évidemment, il est vrai qu'il le fera, mais nous allons voir le prix qui est intrinsèque à ce nom d'alliance.
Nous omettons un type de protection, il est vrai qu'il nous protège de toute intrusion dans le troupeau, mais il nous empêche également d'en sortir et de nous perdre. Nous admettons tous que le berger s'occupe du troupeau, mais en refusons souvent les différentes implications. À ce propos, soulignons un fait intéressant concernant le berger. Généralement, les bergers dormaient à la porte de la bergerie, et ce, afin d'éviter deux choses. Tout d'abord que la brebis ne sorte de la bergerie lorsque la nuit arrive, symbole des épreuves de nos propres vies. Jésus n'est pas seulement là pour nous aider à nous sortir des épreuves, mais également pour nous aider à les éviter. Ensuite, la porte de la bergerie ainsi gardée servait aussi à empêcher le loup d'entrer.
L'image du berger est très présente dans la Bible, tant dans l'ancien que dans le nouveau testament, nous voyons qu'Abel était berger, et il était proche de Dieu, mais le berger qui nous intéresse dans le cas présent n'est autre que Jésus, « Moi, je suis le bon berger : le bon berger donne sa vie pour les brebis ». Si la Bible nous parle du « bon berger », elle sous-entend forcément qu'il y en aura, et qu'il y en a de mauvais, elle est d'ailleurs claire à ce sujet (Jean 10.11-12 + Esaïe 56.11). Celui de l'alliance du psaume 23 étant forcément le bon, nous allons rapidement nous intéresser à lui.
Nous aimons généralement résumer le psaume 23 à ce qu'il a de directement positif, mettant de côté, ou préférant ne pas prêter attention, à la signification de certains des mots qui le composent. Pourtant c'est là que se trouve le prix nécessaire pour rester dans la bergerie. Si le berger nous apparaît dans les écritures comme acceptant toutes les brebis, il nous apparaît également comme n'étant pas autoritaire, nous conservons notre libre arbitre, et il n'appartient qu'à nous de rester dans la bergerie.
Le prix à payer se trouve à la fin du verset 4 :
« Ta houlette et ton bâton me rassurent ».
Nous prenons généralement une houlette et un bâton pour la même chose, nous disant que le berger va chasser le loup en les brandissant, pourtant, il nous faut bien admettre, que le divin berger ne va pas s'encombrer de deux objets ayant la même fonction, tout comme il ne demanderait pas à deux personnes de réussir exactement la même chose. C'est pourquoi, si nous rapprochons le bâton de la bannière qu'il lève pour faire fuir l'ennemi, nous nous devons de regarder de plus près l'utilité que revêt une houlette. Or, un dictionnaire nous en donne la définition suivante :
HOULETTE :
['ulet]. n.f. (1278; de l'ancien français houler « jeter ») Bâton de berger, muni à son extrémité d'une plaque de fer en forme de gouttière servant à jeter des mottes de terre ou des pierres aux moutons qui s'écartent du troupeau.
Par conséquent, accepter Jésus comme berger signifie non seulement que nous voulons entrer dans sa bergerie et que nous nous mettons sous sa protection, mais cela signifie également que nous acceptons les mottes de terres, c'est-à-dire les redressements qui seront nécessaires pour nous rendre fidèles à ce que nous devons être pour pouvoir rester sous sa protection. N'oubliez pas que Dieu ne nous oblige pas à rester à ses côtés, il n'a pas forcé le fils prodigue à rester, il ne nous forcera pas non plus.
La seule chose que nous ayons à faire pour entrer dans la bergerie (dans sa présence) est de nous placer sous la grâce, mais pour y rester, nous devons mettre en ordre ce que Dieu n'aime pas dans nos vies, ce qui n'est pas à sa gloire, en faisant ce qu'il nous demandera de faire.
f) YAHVE-TSIDKENU, l'Eternel notre justice.
YAHVE-TSIDKENU (L'Eternel notre justice) Jérémie 23.6 : En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa demeure ; Et voici le nom dont on l'appellera : L'Éternel notre justice.
La Bible nous parle constamment de justice, aussi, il est plus qu'étonnant que cette alliance ne soit révélée qu'à partie du livre de Jérémie. Pourtant, ce n'est effectivement qu'à ce moment-là que Dieu va décider de donner une alliance de justice. Jérémie 23.6 nous dit « C'est ici le nom dont on l'appellera : L'Eternel notre Justice», mais nous devons nous référer au cinquième verset de ce même chapitre pour comprendre plus en profondeur ce qui est inclus dans cette alliance.
- Jérémie 23.5 : Voici, les jours viennent, dit l'Eternel, et je susciterai à David un Germe juste ; et il régnera en roi, et prospérera, et exercera le jugement et la justice dans le pays.
Or nous savons, principalement de par les écrits d'Esaïe, de Jérémie et de Zacharie, que le Germe n'est autre que l'homme Christ-Jésus (Esaïe 4.2, Esaïe 61.11, Jérémie 23.5, Jérémie 33.15, Zacharie 3.8, Zacharie 6.12). Mais, si nous savons maintenant que Dieu nous fera justice, il nous faut rester réalistes, et bien nous rendre compte qu'il va y avoir un prix à payer. Nous oublions souvent volontairement que si nous voulons que la justice de Dieu s'exprime autour de nous, elle doit d'abord s'exprimer en nous, la justice n'est pas gratuite. Pour trouver ce prix, nous allons nous plonger dans la vie du psalmiste-roi, vivant exemple de ce que veut dire avoir un Dieu de justice.
David avait été oint roi d'Israël par Samuel, le trône lui appartenait de par une promesse divine, pourtant, il était nuit et jour la proie de ce peuple qu'il devait diriger. Dans une fuite perpétuelle, David se retrouvait enfin face à celui par qui semblait passer sa tranquillité. Un simple geste de sa part, et tout se terminerait, il pourrait régner sur Israël, et donc entrer dans la promesse de son Dieu :
- 1 Samuel 24.5 : Les gens de David lui dirent : Voici, je livre ton ennemi en ta main, et tu lui feras comme il sera bon à tes yeux.
Pourtant, il ne va pas en faire ainsi, et nous en comprenons la raison profonde dans l'évangile de Matthieu.
- Matthieu 25.40 : Et le roi leur répondra : Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.
C'est en effet dans ce verset que se trouve le symbole qui a poussé David à ne pas se faire justice lui-même. Il est important de noter que dans ce verset, il ne nous est pas dit « Vous me l'avez aussi fait à moi », mais « vous me l'avez fait à moi ». Par conséquent, nous n'avons pas à faire justice parce que nous n'avons pas à porter quoi que ce soit de ce type sur nos épaules.
Joseph avait toutes les raisons de vouloir faire justice lui-même, mais il a continué, à travers les années, à rester fidèle à son Seigneur. Il savait qu'un jour, il comprendrait, et la vision dont l'Eternel lui avait fait grâce s'est finalement accomplie. Il a attendu patiemment, l'Eternel a mis fin à son traitement en l'élevant au-dessus de ses frères, et au-dessus de l'Egypte. Il en a fait un objet de bénédiction pour plusieurs peuples, dont le peuple de Dieu.
Notre seule tâche est de lui remettre notre cause, nous avons un avocat qui plaide pour nous dans le ciel (1 Jean 2.1) et cette justice se trouve dans la Parole de Dieu, mais nous reviendrons plus tard sur ce point. Il convient dans l'immédiat de réaliser ce que représentent le jugement et la justice aux yeux de Dieu, or, une fois de plus, c'est Jérémie qui nous éclaire à ce sujet :
- Jérémie 9.24 : Mais que celui qui se glorifie, se glorifie en ceci, qu'il a de l'intelligence et qu'il me connaît; car je suis l'Eternel, qui use de bonté, de jugement et de justice sur la terre, car je trouve mes délices en ces choses-là, dit l'Eternel.
Aussi, fort de cette certitude que Dieu trouve son délice dans le jugement et la justice, nous devons simplement nous rendre compte que Jésus ne peut porter que ce que nous déposons, et bien souvent, il faut apprendre à le déposer. Cependant, la condition sine qua non pour pouvoir bénéficier de la justice de notre Dieu, se trouve bel et bien être d'abandonner notre propre justice, c'est une chose ardue, mais elle est nécessaire, c'est ce que Dieu nous demande, il veut gérer notre vie au mieux, à nous de le laisser faire. C'est pour cela, qu'une fois de plus, nous nous retrouvons en face d'une même constatation. Nous avons notre part à faire pour bénéficier de la promesse de justice de Dieu, nous devons nous décharger sur lui, il nous l'a demandé.
Nous obtenons par pure grâce, nous conservons par l'obéissance.
ANNEXE 2 - EL
RAPPEL :
ELOHIM - Genèse 1.1 : Au commencement Dieu (ELOHIM) créa les cieux et la terre.
EL-ELION - Genèse 14.18 : Et Melchisédec, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin, or il était sacrificateur du Dieu Très-haut.
EL-SCHADDAÏ - Genèse 17.1 : Et Abram était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans ; Et l'Eternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu Tout-puissant.
EL-OLAM - Genèse 21.33 : Et Abraham planta un tamarisc à Beër-Shéba ; Et là, il invoqua le nom de l'Eternel, le Dieu d'Eternité.
EL-GANNA - Exode 20.5 : Tu ne t'inclineras point devant elles, et tu ne les serviras point ; Car moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux.
EL-HAI - Josué 3.10 : A ceci vous connaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous.
La particularité de 'El' sur 'Yahvé' est que ses épithètes, désignant ce qu'il est, ne sont que l'expression d'une réalité de sa personne, mais restent indépendants de notre compréhension de celle-ci. Les caractéristiques qui le désignent sont des absolus indépendants de notre compréhension. Notre nature humaine, pour les comprendre, doit passer par la compréhension préalable de qui est Dieu à travers ce qu'il fait pour nous.
Nous comprenons le Fils de Dieu à travers ce qu'il fait pour nous, et un Fils étant le témoignage d'un père, nous commençons à comprendre le Père à travers le Fils. Cela nous amène à ce que les épithètes de 'El' ne nous permettent pas nécessairement de comprendre Dieu le Père (El), ça n'est pas leur but. Elles servent à donner une information factuelle qui se comprendra pleinement au fur-et-à-mesure de nôtre progression.
a) ELOHIM, la pluralité de Dieu.
Dieu se présente à l'homme tout d'abord sous sa forme plurielle (près de 2300 fois dans l'Ancien-Testament). Quelle que soit la manière de comprendre le premier verset de la Parole, Dieu nous y est présenté au pluriel. Il est ELOHIM, mot dont la signification la plus proche est « être fort, puissant ».
En trois versets, le premier chapitre de la Genèse nous révèle déjà la personne profonde de Dieu. Nous y voyons :
- Genèse 1.1-3 : Au commencement, Dieu (ELOHIM, pluriel d'ELOAH, le Dieu suprême) créa les cieux et la terre. La terre était informe et vide: il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu (le Saint-Esprit) se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit (La Parole est Jésus) : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
Le verbe « dire » du troisième verset de Genèse 1 est à rapprocher ici de deux autres versets de la Bible. Le premier étant : Au commencement était la Parole, et la Parole était auprès de Dieu, et la Parole était Dieu (Jean 1.1) et le deuxième : Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (Jean 1.14). Jésus est le verbe, l'expression de la présence de Jésus dans l'ancien Testament se fait donc dès le troisième verset par l'apparition de la Parole. De même, dans le nouveau testament, nous avons l'apparition des trois personnes de Dieu, lors du baptême de Jésus.
- Matthieu 3.16-17 : Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.
C'est exactement le même schéma que dans les premiers versets de la Parole de Dieu. D'abord Dieu, ensuite le souffle/Esprit et finalement la Parole. Nous sommes faits à son image. D'abord nous décidons, puis lorsque nous voulons formaliser ce que nous avons décidé, cela ne peut se faire qu'en respirant, puisque c'est le moyen de faire vibrer nos cordes vocales. C'est donc Dieu qui décide de tout, et sa respiration donne forme à sa Parole, autre manière de dire que son Esprit initie sa Parole. Si vous avez l'un, vous avez les autres. C'est également pour cela que Jésus disait en parlant du Père dans Jean chapitre 14 verset 10 que : c'est lui qui fait les oeuvres.
S'il est une chose que nous devons retenir d'ELOHIM, c'est qu'il est le Dieu de la création, il représente l'essence même de Dieu en tant que Créateur des cieux et de la terre. Aussi, bien que Moïse utilise le nom Elohim dans le premier verset de la Parole, Matthieu, alors qu'il parle exactement de la même chose fait référence au créateur.
- Matthieu 19.4 : Il répondit : N'avez-vous pas lu que le créateur, au commencement, fit l'homme et la femme.
Nul doute dès lors que Dieu se présente effectivement comme un Dieu de Création. Pour cette raison, nous pouvons facilement imaginer que Dieu a toujours crée. Il est difficile de se représenter un Dieu Créateur évoluant dans une totale inaction.
Tout ce que nous pouvons affirmer, s'il est vrai que nous ne connaissons pas l'étendue de ce que Dieu a créé (nous ne sommes même pas capable de comprendre l'étendue de l'univers), c'est que Dieu a créé toutes choses, cela au moins, nous en sommes certains, et Esaïe, bien avant nous avait déjà, par révélation, acquis cette certitude :
- Esaïe 44.24 : Ainsi parle l'Éternel, ton rédempteur, Celui qui t'a formé dès ta naissance : Moi, l'Éternel, j'ai fait toutes choses, Seul j'ai déployé les cieux, Seul j'ai étendu la terre.
Malheureusement, la faiblesse de l'homme l'expose à un énorme danger. Dieu étant créateur et parfait dans sa nature, a mit dans chaque chose une partie de sa perfection, pour cela l'homme à tendance parfois à ne plus voir Dieu, mais ses créations. Nous devons rester vigilants et nous rendre compte que le Maître est plus grand que le serviteur. Mais restons confiants dans le Dieu créateur, qui a fait toutes choses et par qui toutes choses sont maintenues, et reposons-nous en lui, parce que sa nature créatrice est emprunte de fidélité, il ne nous abandonnera pas.
- 1 Pierre 4.19 : Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien.
Son nom d'Elohim est une introduction à sa personne. Il est un Dieu qui crée, en attendant de créer le contact avec nous, stade où sa personne va se révéler différemment. Nous devons nous rappeler d'Elohim comme le Dieu créateur. C'est ce qu'il est, et, si nous nous référons à Dieu sous ce nom, nous devons garder à l'esprit que nous parlons du Créateur.
b) EL-ELION, Dieu est Très-haut.
Les épithètes de « El » sont souvent fonctions du contexte dans lequel ils se trouvent. En l'occurrence, l'épithète de « Très-haut » est un comparatif avec des situations quelconques, afin de montrer la supériorité constante de Dieu, quel que soit le domaine.
Regardons différents contextes, nous voyons Esaïe, emprunt d'une des fabuleuses révélations dont Dieu a le secret, nous narrer, en quelques mots, la raison de la chute du troisième archange. Comment nous présente-t-il la chose ?
- Esaïe 14.13-15 : Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu ; Je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée, A l'extrémité du septentrion ; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse.
Nous apprenons le but de Satan, c'est-à-dire de monter la hiérarchie divine jusqu'à la place qui ne peut appartenir qu'à Dieu. Dans ce cadre, Très-haut représente une position statutaire. Dieu est le Très-haut parce qu'il est au-dessus de toute l'armée du ciel et de la terre. La conséquence directe de la rébellion du troisième archange illustre le fait que les premiers seront les derniers (Matthieu 20.16) en ce sens où il recevra l'inverse de ce qu'il a voulu. Il voulait être tout en haut de l'échelle divine, et il a été précipité tout en bas, « dans le séjour des morts », alors que nous, à qui était destiné le séjour des morts, serons tout en haut.
De même, Luc nous retranscrit également Dieu en tant que Très-haut par l'image d'un élèvement que l'on pourrait physiquement représenter. Il nous est dit que « la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre (Luc 1.35) ». Nous voyons en effet que le Très-haut est représenté de part le fait que sa position est supérieure à la nôtre. Il est dit qu'il nous « couvrira », signe évident de ce qu'il est au-dessus de nous.
Enfin, Luc, à nouveau, nous rappelle que Dieu ne peut pas habiter parmi nous de part sa taille.
- Actes 7.47-48 : et ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. Mais le Très Haut n'habite pas dans ce qui est fait de main d'homme, comme dit le prophète :
Il nous précise cela, en citant le livre du prophète Esaïe.
- Actes 7.49 : Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied.
Un marchepied se trouve toujours en dessous des pieds, la logique est donc respectée, une fois de plus, nous voyons un Dieu qui, en toute chose nous est supérieur.
Par ceattribut, Dieu veut nous rappeler que, quoi que nous fassions, il est au-dessus de cela, ses desseins ne sont pas les nôtres, ses pensées ne sont pas les nôtres (Esaïe 55.8), il est au-dessus de tout ce que nous pouvons imaginer, c'est pour cela que nous pouvons nous reposer sous ses ailes en toute sécurité. Nous devons le voir de part son identité de «Très-haut» comme le Dieu qui ne peut pas être dépassé, quoi qu'il arrive, il gardera la situation bien en main. Le fait d'être un Dieu créateur fait qu'il ne peut qu'être au-dessus de toute chose. Nous devons le voir comme celui qui est au-dessus de toutes les épreuves qui peuvent arriver dans notre vie. Sa compréhension est de loin supérieure à la nôtre, c'est pour cela, entre autres, que nous devons lui confier nos problèmes.
De par sa position de « Très-haut », nous devons reconnaître qu'il a une vue générale parfaite, il voit tout d'en haut.
c) EL-SCHADDAÏ, la toute puissance de Dieu.
c.1) Le tout puissant est le Dieu de tous.
- Genèse 17.1 : Lorsque Abram fut âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, l'Éternel apparut à Abram, et lui dit : Je suis le Dieu tout puissant. Marche devant ma face, et sois intègre.
Bien qu'il n'y ait qu'un Dieu, il y a une différence fondamentale entre le Dieu de tous et le Dieu de chacun. Yahvé est le Dieu de chacun, ce qui signifie que bien qu'il ne change pas, sa relation avec nous est individuelle. Le meilleur exemple restant probablement le fait que Jean est le disciple que Jésus aimait. Cela ne signifiant pas que les autres ne l'étaient pas mais au contraire, mettait en avant une relation particulière, différente de celle que Jésus avait avec les autres disciples. Bien qu'il nous aime tous, il a une relation avec chacun qui est différente.
Le Dieu tout-puissant ne désigne pas la même chose.
Il désigne spécifiquement le Dieu qui ne fait pas de différence, justement parce qu'il n'est pas défini par sa relation avec nous mais uniquement à travers des points qui lui sont propres. L'appellation du Dieu-tout-puissant est très particulière. On la connaît, on l'entend utilisé de temps à autre, mais on ne réalise pas forcément ce qu'elle implique. Le "Dieu-tout-puissant" c'est le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. C'est l'angle qu'il a choisi pour se présenter à chacun de ces trois patriarches. Le verset nous le précisant, met également en avant que, contrairement à Yahvé, ça n'est pas un nom :
- Exode 6.3 : Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout puissant ; Mais je n'ai pas été connu d'eux sous mon nom, l'Éternel.
Ce qui signifie qu'il y a un changement entre ces deux types de la révélation de Dieu. L'Eternel est le Dieu personnel à chacun, ce qu'il demande à l'un il ne le demandera pas forcément à un autre, alors que El-Shaddaï est le Dieu de tous. Cela transparaît également dans le verset très connu de l'évangile selon Jean : Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean 3.16). "El" aime le monde, l'Eternel/Jésus, aime l'épouse.
De part le fait qu'il ne se définisse pas par ce qu'il fait mais par ce qu'il est, il ne varie jamais. C'est pour cela que la justice est divine, mais le jugement est terrestre. El-Shaddaï est au-dessus de toute considération, il demande la même chose à tous, et c'est la raison pour laquelle il disparaît des écritures pendant si longtemps.
Dans la réalité, la révélation de Jésus a été annoncée dès le début de la Genèse, par contre, elle est devenue active à partir de Moïse. Ca n'est pas le moment où El-Shaddaï cesse d'exister, puisqu'il ne peut cesser d'exister, mais c'est le moment où il cesse de se présenter de cette manière. Toutes les appellations en "El" désignent un caractère du Père, et on ne peut l'atteindre qu'en passant par le Fils. Cependant, plus spécifiquement concernant la partie 'toute-puissante" de la révélation de Dieu, il faut comprendre que sa présence dans la Parole de Dieu n'est pas aussi importante qu'on pourrait le croire, et elle se fait dans un cadre très précis.
On constate donc que "El-Shaddaï" est présent à l'époque d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, ainsi que, de manière massive dans le livre de Job. En dehors de cela, l'ancienne alliance ne le cite presque jamais. Les rares fois où c'est le cas, cela parle d'un jugement passé (Psaumes 68.15), de la fin des temps (Esaïe 13.6) (Joël 1.15), de la venue du Messie (Psaumes 91.1), ou finalement de la salle du trône (les deux visions d'Ezéchiel : Ezéchiel 1.24 + Ezéchiel 10.5). Donc dans tous les cas, c'est relié au jugement ou à la justice.
C'est d'autant plus important à noter que cette appellation de Dieu va disparaître pendant des siècles, elle ne se retrouvera pas dans les textes jusqu'à ce que Jean ne la remette en avant. La particularité étant que ce même Jean ne le fera pas dans l'évangile portant son nom, ni dans aucune de ses trois épitres. Par contre le livre de l'Apocalypse lui fera la part belle (Apocalypse 1.8) (Apocalypse 4.8) (Apocalypse 11.17) (Apocalypse 15.3) (Apocalypse 16.7) (Apocalypse 16.14) (Apocalypse 19.6) (Apocalypse 19.15) (Apocalypse 21.22). Et c'est le livre qui prononce le jugement sur les nations, et la justice pour les enfants de Dieu.
El-Shaddaï est une révélation de Dieu directement reliée au jugement et à la justice.
c.2) Plus généralement.
La notion de puissance chez Dieu est une notion primordiale, parce qu'elle s'exprime pleinement dans son aspect créateur. Sa toute-puissance révèle sa position élevée sur toute chose. Elle inclut donc également qu'il est le Très-haut parce que nous ne pouvons avoir de puissance que sur ce qui en a moins que nous, donc sur ce qui nous est inférieur. En plus de cet aspect, la puissance de Dieu contient donc son aspect créateur, révélé par Jérémie.
- Jérémie 32.17 : Ah! Seigneur Éternel, Voici, tu as fait les cieux et la terre Par ta grande puissance et par ton bras étendu: Rien n'est étonnant de ta part.
Dieu se révèle tout au long de ses épithètes de « El » comme un Dieu insécable, complet en lui-même, dont on ne peut rien séparer. Il est un tout dont chaque partie interagit sur et avec une autre.
Ignorer la puissance de Dieu revient à s'égarer volontairement. Parce que personne ne peut trouver son chemin s'il ne reconnaît pas la puissance de Dieu. Matthieu nous dira à ce sujet, « Jésus leur répondit: Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu (Matthieu 22.29) », révélant par la même la nécessité impérieuse de connaître la puissance de notre Dieu. N'est-ce pas un signe de puissance que d'avoir ramené Jésus de la mort ?
Dieu est puissant, et nous trouvons un verset qui, comme pour Elohim, reprend une expression ne parlant pas simplement de Dieu, mais le désignant par un de ses attributs.
- Matthieu 26.64 : Jésus lui répondit : Tu l'as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel.
Or nous savons que Jésus est assis à la droite de Dieu, par conséquent, et très logiquement, Dieu est « la puissance » dont Jésus parle à travers Matthieu, il est le « Tout-puissant ». La notion de puissance de Dieu est plus qu'une simple caractéristique de sa personne. Dieu veut nous révéler sa puissance, il veut que nous la voyions :
- Exode 9.16 : Mais, je t'ai laissé subsister, afin que tu voies ma puissance, et que l'on publie mon nom par toute la terre.
Nous constatons dans ce verset que Dieu ne met pas réellement d'ordre dans les deux choses qui doivent être faites, il veut nous faire voir sa puissance et que son nom soit publié sur toute la terre. Nous pouvons considérer qu'en réalité nous ne sommes en face que d'une seule chose. Par la révélation de sa puissance, il va nous donner la force d'aller de l'avant, et de publier son nom « par toute la terre ».
Sachant que Dieu veut révéler sa puissance, nous allons regarder de plus près ce qu'il entend à travers cette affirmation de sa volonté. Voyons rapidement trois aspects de sa puissance révélée. Nous savons tous que Dieu, qui a créé toute chose, a établi des lois physiques et spirituelles. Pourtant, à plusieurs reprises dans sa Parole, il a dépassé ses propres règles pour son peuple, exprimant par la même sa puissance sur son œuvre.
Tout d'abord, rappelons-nous de Josué faisant face aux Amoréens, peuple hostile au Seigneur. La situation est la suivante, Josué vient de prendre Aï et de la passer par le fil de l'épée. Les cinq rois des Amoréens, pris de panique face à la force grandissante du peuple de Dieu, décident de prendre les devants et d'attaquer Israël avant qu'elle ne le fasse elle-même. Le combat qui va s'ensuivre reste l'un des passages les plus intrigants de la parole de Dieu, et ce, pour différentes raisons. Nous verrons l'une d'entre elles plus tard, dans l'immédiat, nous nous contenterons de regarder celle-ci :
- Josué 10.13 : Et le soleil s'arrêta, et la lune suspendit sa course, Jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis. Cela n'est-il pas écrit dans le livre du Juste ? Le soleil s'arrêta au milieu du ciel, Et ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour.
Quelle que soit la raison pour laquelle l'Eternel a fait cela, il n'en reste pas moins qu'il démontre par cette action sa toute-puissance, étant capable d'ordonner au soleil et à la lune de stopper leur course. Mais, non content d'avoir stoppé la course du temps, le Seigneur va aller encore plus loin, en ne se contentant plus seulement de le stopper, mais en le faisant reculer.
Ezéchias voulait un signe de sa guérison, le Seigneur va le lui donner. Une fois de plus, c'est de la personne divine que vient la motivation concernant la requête.
- 2 Rois 20.11 : Alors Ésaïe, le prophète, invoqua l'Éternel, qui fit reculer l'ombre de dix degrés sur les degrés d'Achaz, où elle était descendue.
Dans un premier cas, nous voyons que Dieu stoppe le temps, dans un deuxième il le fait reculer ; Mais si nous voulons encore aller plus loin dans la démonstration de sa puissance, il nous suffit de regarder tout simplement au miracle de la résurrection. Miracle par lequel nous obtenons l'assurance d'un salut éternel.
Sa puissance ne fait acception de personne, « Dieu est puissant, mais il ne rejette personne ; Il est puissant par la force de son intelligence (Job 36.5) ». Il n'existe plus aucun doute concernant le fait que Dieu est un Dieu Tout-puissant, il fait ce qu'il veut (Psaumes 115.3). Par ailleurs, sa nature de 'toute-puissance' revient à la fin des temps, dans le premier chapitre du livre de l'apocalypse, au verset 8, où Dieu nous rappelle sa nature en peu de mots.
Une fois de plus, en peu de mots, il en dit plus que nous ne pouvons comprendre : Je suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout Puissant (Apocalypse 1.8). Il faut se rendre compte d'un aspect d'Exode 9 que je n'ai pas encore soulevé. Citons à nouveau ce verset :
- Exode 9.16 : Mais, je t'ai laissé subsister, afin que tu voies ma puissance, et que l'on publie mon nom par toute la terre.
Je disais que Dieu veut nous faire voir sa puissance, mais, n'oublions pas la première partie du verset : « Mais, je t'ai laissé subsister, afin que ... ». Oui, la Parole est claire, Dieu nous a fait subsister pour nous montrer sa puissance. Il veut nous la faire voir.
d) EL-OLAM, Dieu d'éternité.
La notion d'éternité est particulière. Le texte ne nous dit pas précisément que Dieu est éternel, même s'il est évident qu'il l'est. Il va plus loin, les termes utilisés sont : Et Abraham planta un tamarisc à Beër-Shéba ; Et là, il invoqua le nom de l'Eternel, le Dieu d'Eternité. (Genèse 21.33). L'amalgame est facile à faire, mais il est préjudiciable à la compréhension réelle de ce qualificatif.
Dans la réalité, ce qualificatif désigne plus que l'éternité de Dieu. Cela désigne le fait que tout ce qu'il est ne s'inscrit pas dans le temps, a toujours existé et existera toujours. Il est facile de faire l'amalgame parce que nous avons tendance à mélanger tous les aspects de Dieu et considérons par défaut que tout ce qui est de Dieu est éternel, alors qu'en réalité, Yahvé n'est pas de ce type, parce que ce qu'il fait se rapporte à l'être humain qui lui, n'est pas éternel, seule son âme l'étant.
Le Dieu d'éternité n'est même pas celui qui est qui était et qui sera, parce que le futur de cette description (qui sera) disparaît dans le livre de l'Apocalypse puisque l'homme n'existera plus dans le temps, devenant pleinement spirituel. C'est en réalité l'essence même de l'omniprésence de Dieu.
Lorsqu'Abraham désigne Dieu de cette manière, il désigne le fait qu'il ne change pas, il met en avant le fait qu'il soit infini. Il met également en avant le lien insécable qu'il y a entre le Fils et le Père. Dans le verset que je citais, il invoque le nom de l'Eternel, donc Yahvé, mais voit à travers lui 'El-Olam', donc l'un des épithètes caractérisant le Père. La différence est importante. Lorsqu'il parle de l'Eternel, il parle évidemment de Dieu, mais il parle également d'une personne qu'il rencontrera à plusieurs reprises. Il invoque le Dieu qu'il voit et le relie au Dieu qu'on ne voit pas. 'Olam' désignant directement ce qui est éternel dans la langue d'origine, mais l'origine de ce mot ne doit pas être négligée, puisque la racine primaire se trouve être 'Alam', qui représente ce qui est dissimulé.
Cela fait que lorsqu'il parle du Dieu d'Eternité, il relie Yahvé, dont l'éternité est à dimension humaine, à El, dont l'éternité ne dépend pas des hommes. Il nous dit que l'un est l'image de l'autre.
e) EL-GANNA, la jalousie de Dieu.
Dieu s'affirme lui-même comme un Dieu jaloux, mais nous ne devons pas voir cette jalousie comme celle de l'homme. Il existe une différence fondamentale entre notre façon de voir la jalousie et celle de Dieu. Elle réside simplement dans le fait que nous ne sommes pas justes, alors que Lui l'est. La jalousie est destructrice, qu'elle soit humaine ou divine, mais lorsqu'elle est humaine, elle consiste à haïr une personne par « amour » pour une autre, alors que lorsqu'elle est divine, elle consiste à mettre une personne à part par amour pour elle, un refus de la partager avec quelque chose qui de toute manière la détruira.
Il n'y a pas de jalousie exprimée sans qu'il n'y ait de changement.
- Deutéronome 32.39 : Sachez donc que c'est moi qui suis Dieu, et qu'il n'y a point de dieu près de moi ; Je fais vivre et je fais mourir, je blesse et je guéris, et personne ne délivre de ma main.
Nous voyons là un Dieu pleinement puissant, pour lequel il n'existe aucune limite. Esaïe nous le montre mettant sur lui son armure afin de partir au combat. Pourquoi ? Parce qu'il exprime sa jalousie.
- Esaïe 59.17 : Il se revêt de la justice comme d'une cuirasse, et il met sur sa tête le casque du salut ; Il prend la vengeance pour vêtement, et il se couvre de la jalousie comme d'un manteau.
La notion de jalousie se mélange à celle de vengeance. Il est bon de se rappeler que la vengeance appartient à notre Dieu (Deutéronome 32.35). Esaïe nous disait donc que le Seigneur se revêt de jalousie comme d'un manteau. Or, le manteau recouvre la totalité des autres vêtements. Nous pouvons donc affirmer que la jalousie est composée de justice, de salut et de vengeance, qui sont les trois autres vêtements.
Le prophète Nahum nous montre également le lien entre la jalousie et l'aspect vengeur de l'Eternel.
- Nahum 1.2 : L'Éternel est un Dieu jaloux, il se venge ; L'Éternel se venge, il est plein de fureur ; L'Éternel se venge de ses adversaires, il garde rancune à ses ennemis.
Nous devons nous rendre compte que la jalousie de Dieu n'a pas de limite pour comprendre que nous ne devons pas l'exciter. Or, le meilleur exemple de la colère qui peut être la sienne nous est transmise par Jacques, frère de Jésus.
- Jacques 4.5 : Croyez-vous que l'Écriture parle en vain ? C'est avec jalousie que Dieu chérit l'esprit qu'il a fait habiter en nous.
Nous savons que cette jalousie va jusqu'à refuser le ciel à ceux qui blasphémeront contre le Saint-Esprit (Marc 3.28-29). L'Eternel pardonnera tout, sauf cela, contre cela se déchaînera sa jalousie pour l'éternité. Moïse avait vu cette jalousie se déchaîner contre le peuple, c'est pour cela qu'il peut nous dire ce qui suit : Tu ne te prosterneras point devant un autre dieu; car l'Éternel porte le nom de jaloux, il est un Dieu jaloux. (Exode 34.14).
La jalousie de Dieu est envers son propre nom, c'est pour cela qu'il l'honorera toujours. Nous devons les connaître et les lui rappeler, avec cette assurance que la jalousie qu'il a pour son nom le fera agir rapidement en notre faveur (Ezéchiel 39.25 : C'est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l'Éternel : Maintenant je ramènerai les captifs de Jacob, J'aurai pitié de toute la maison d'Israël, Et je serai jaloux de mon saint nom).
Cependant, si nous nous devons de voir la protection de Dieu dans son épithète de « Dieu Jaloux », nous ne devons pas pour autant en oublier un aspect important. La jalousie de Dieu n'est pas limitée à ses ennemis, elle atteint tout le monde. Nous devons tout faire pour ne pas exciter sa jalousie contre nous, parce que toute la terre sera atteinte par le feu qu'elle provoquera.
- Sophonie 3.8 : Attendez-moi donc, dit l'Éternel, au jour où je me lèverai pour le butin, car j'ai résolu de rassembler les nations, de rassembler les royaumes, pour répandre sur eux ma fureur, toute l'ardeur de ma colère ; Car par le feu de ma jalousie tout le pays sera consumé.
f) EL-HAI, Dieu est vivant.
- Josué 3.10 : Josué dit : A ceci vous reconnaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous, et qu'il chassera devant vous les Cananéens, les Héthiens, les Héviens, les Phéréziens, les Guirgasiens, les Amoréens et les Jébusiens:
Il va de soi pour tous que Dieu est le Dieu vivant, cependant, il nous faut tout de même voir ce que cela implique bibliquement parlant, notre entendement et celui de Dieu étant par trop souvent différents. Notre Dieu est vivant principalement par opposition avec les dieux des hommes qui sont des dieux morts, faits de mains d'hommes. Nous allons voir deux des choses incluses dans le fait que notre Dieu soit le Dieu vivant. Tous d'abord le fait en lui-même qu'il soit le Dieu vivant, ensuite le fait qu'il soit le Dieu des vivants.
f.1) Le Dieu vivant.
Nous voyons que notre Dieu est vivant. Nous savons de par Jésus, que le chemin, la vérité et la vie sont trois notions qui se rejoignent. Elles sont étroitement liées, et, en réalité, ne peuvent exister l'une sans l'autre. Jérémie rapprochait déjà la vérité de la vie lorsqu'il faisait un comparatif entre l'Eternel et les idoles.
- Jérémie 10.10 : Mais l'Éternel est Dieu en vérité, Il est un Dieu vivant et un roi éternel ; La terre tremble devant sa colère, et les nations ne supportent pas sa fureur.
Dieu est vivant, et cette vie est une promesse pour celui qui croit, parce qu'il veut nous la donner. De cette manière, il devient également le Dieu des vivants.
f.2) Le Dieu des vivants.
Dieu est vivant. Plus que cela, il contient la vie en lui, et c'est pour cette raison qu'il a été capable de nous la donner. C'est pour cela qu'il n'est pas seulement le Dieu vivant, mais, par extension, le Dieu des vivants. Il n'a que faire des morts ; En réalité, les morts ne sont plus véritablement son problème puisqu'il a remis tout jugement au Fils (Jean 5.22). Plus que jamais, Dieu est le Dieu des vivants. Matthieu nous exprime cela de manière directe, et donc simple : Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants (Matthieu 22.32). Esaïe rajoute à cela une explication fondamentale. Nous savons que Dieu veut un peuple d'adorateurs (Jean 4.23), et bien avant que cela ne soit affirmé par Jésus, le prophète l'avait déjà ressenti.
- Esaïe 38.19 : Le vivant, le vivant, c'est celui-là qui te loue.
Il avait déjà conscience de ce que seuls les vivants peuvent louer Dieu, et c'est pour cela que Dieu est un Dieu vivant. La mort n'a pas pu garder Jésus, elle ne peut pas non plus nous garder, parce que l'Esprit Saint vit en nous, et le Seigneur ne permettra pas que la mort ne nous touche. Lorsque nous quitterons notre stade d'existence actuel, nous ne serons dès lors plus limités par notre corps physique pour louer Dieu, mais nous serons nous-même glorifiés pour louer Dieu éternellement. Or, un mort peut-il être glorifié ? Même Jésus n'a pas été glorifié dans la mort, mais dans la résurrection.
C'est cette vie-là, une vie d'éternité qui nous est promise par le Très-haut, il ne tient qu'à nous de la saisir, de bien vouloir marcher à ses côtés. Dites de la sorte, les choses paraissent évidentes, nous voulons suivre, mais alors pourquoi tant de personnes ne le font-elles pas, et pourquoi avons-nous tellement de mal ? Nous devons reconnaître que nous ne sommes pas capables de le faire de nous-même, et laisser Dieu le faire pour nous.