L'ouvrier de la onzième heure.
(Matthieu 20.1-16)
1 - Le texte.
2 - Introduction.
3 - Avant le travail.
4 - La première explication.
5 - La deuxième explication.
a) Les heures dans la parabole.
- a.1) Le matin.
- a.2) La troisième heure.
- a.3) La sixième et la neuvième heure.
- a.4) La onzième heure.
b) Cette signification de la onzième heure.
1 - Le texte.
Matthieu 20.1-16 : Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne. Il convint avec eux d'un denier par jour, et il les envoya à sa vigne. Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire. Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable. Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même. Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire? Ils lui répondirent: C'est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il. Quand le soir fut venu, le maître de la vigne dit à son intendant: Appelle les ouvriers, et paie-leur le salaire, en allant des derniers aux premiers. Ceux de la onzième heure vinrent, et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite, croyant recevoir davantage; mais ils reçurent aussi chacun un denier. En le recevant, ils murmurèrent contre le maître de la maison, et dirent: Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous, qui avons supporté la fatigue du jour et la chaleur. Il répondit à l'un d'eux: Mon ami, je ne te fais pas tort; n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier? Prends ce qui te revient, et va-t'en. Je veux donner à ce dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux? Ou vois-tu de mauvais œil que je sois bon? - Ainsi les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.
2 - Introduction.
J'aime beaucoup cette parabole, pour deux raisons. La première est ses significations, sur lesquelles je reviendrai sous peu, et la deuxième est que tout le monde connaît son existence, mais personne ne la connaît vraiment. 'L'ouvrier de la onzième heure' est devenu une expression courante, tant et si bien que tout le monde croît en connaître la signification, sans jamais se demander laquelle elle peut bien être. Il est de notoriété commune que cela doive signifier que certains se convertiront sur le tard. Bien que ce soit vrai, cela paraît de toute manière évident, la vraie signification, bien qu'extrêmement simple, n'est pas celle-là.
En outre, et ce sera le premier point que je traiterai, pour quasiment tout le monde, elle ne commence pas au verset 1, mais au verset 8, c'est-à-dire au moment de la paye, signe supplémentaire de la vénalité de l'homme. Il se trouve que les 7 premiers versets sont trop souvent considérés comme une mise en situation permettant de comprendre ceux qui suivent, pensée qui sous-entend que dans ces sept versets, il n'y a rien de spécifique à comprendre.
Pourtant il y a un message fondamental dans ces premiers versets, et la mentalité globale des enfants de Dieu montre bien qu'il n'a pas été compris.
3 - Avant le travail.
Comme je le disais, personne ne prête attention aux premiers versets de cette parabole. On se contente de remarquer la différence de traitement à la fin de cette dernière et, pour certains, de chercher à comprendre pourquoi. Pourtant la moitié de cette parabole se situe sur la place ou se trouvent les ouvriers, et aucune leçon n'en est tirée.
- Matthieu 20.1-16 : Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne. Il convint avec eux d'un denier par jour, et il les envoya à sa vigne. Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire. Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable. Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même. Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire? Ils lui répondirent: C'est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il.
Ce qui ressort de ces versets est que les ouvriers, que ce soient ceux qui reçoivent un travail à faire dès le matin, vers la troisième heure, la sixième, la neuvième et la onzième heure, ont tous fait la même chose. Ils sont venus se proposer dès le matin. On pourrait penser que certains se sont levés plus tôt et ont donc eu un travail plus tôt, et que ceux qui se seraient levé plus tard et se seraient proposés plus tard seraient arrivés trop tard. Mais ça n'est pas ce qui ressort des paroles même du maître de maison : Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire? Leur réponse est, à ce sujet, sans ambages : personne ne nous a loués.
Or, les croyants, bien que sachant que ce qui compte ça n'est pas les œuvres, continuent de penser que celui qui en fait plus mérite plus. C'est une façon de regarder qui est en opposition totale avec tout ce que Jésus nous enseigne. Cette façon de voir n'étant pas en phase avec la pensée de Dieu, lorsqu'on l'efface de notre réflexion, on se retrouve avec une analyse totalement différente. Une fois cette donnée enlevée du tableau, il reste des ouvriers qui ont fait la même chose, c'est-à-dire, se proposer pour travailler, et la différence n'est plus définissable en termes de nombre d'heures de travail, mais dans le moment où le maître les a cherchés.
Or, lorsqu'on regarde sous cet angle, le message n'est plus le même. Nous sommes tous des ouvriers du Seigneur. Il demande tantôt à l'un tantôt à l'autre de faire une chose ou une autre, mais le serviteur qui ne se voit pas confier de tâche n'en reste pas moins serviteur. Bien qu'on l'appelle "serviteur", ce qui le définit n'est pas le service, mais son maître. Et quand celui que le Seigneur a choisi est en préparation, il n'en reste pas moins qu'il est choisi, mais pas prêt.
Dans le cadre de cette parabole, nous sommes en présence de serviteurs qui se sont rendus disponibles mais qui n'ont pas été choisis par le maître de la maison. Peu importe pourquoi le maître a décidé de ne pas les choisir plus tôt, la décision lui appartient. Certains n'ont pas la force d'affronter le travail de la journée entière, d'autres croient faussement être prêts mais le maître attend qu'ils le soient réellement. Le maître a la bonté de les choisir plus tard afin qu'ils soient également là au moment de la paye, parce que nous recevrons tous la même récompense.
Ce que la similarité des salaires montre, c'est que le salaire n'est pas indexé sur la tâche, mais sur l'appartenance. Celui qui pense mériter plus parce qu'il travaille depuis longtemps, n'a pas cerné l'ampleur de la bénédiction que c'est de travailler pour le maître, il n'est pas conscient que sa récompense il l'a eu à chaque instant où il a été choisi et jugé digne de continuer de travailler. Personne ne mérite d'indexation de sa récompense sur le temps de travail. Sinon, rappelons que Jésus a travaillé un peu plus de trois ans et que n'importe lequel de ses disciples (Judas excepté) a travaillé plus que lui dans la chair.
De nos jours, des cohortes de croyants se disent prêt à travailler pour le Seigneur, mais décident de se ruer dans les champs sans que le maître de la moisson ne les y envoie. Il en résulte un piétinement de cette dernière par des personnes qui n'avaient pas terminé d'être construites par le Seigneur et qui s'épuisent plus vite qu'elles ne le devraient.
Ce qu'il convient de faire, c'est de lui dire que nous sommes disponibles et que nous voulons le servir, dès lors, il commencera à mettre en œuvre ce qui est nécessaire pour que cela arrive. Il est le Seigneur qui a dit : Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous ? (Esaïe 6.8), cependant, il n'est pas notre serviteur, obligé de nous envoyer des lors que, comme Esaïe, nous répondons : Me voici, envoie-moi (Esaïe 6.8). Quand nous nous proposons, nous venons sur la place, mais c'est lui qui décide quand nous sommes prêts, et à quel moment nous serons utiles, non pour nous, mais pour sa vigne, pour son royaume. Nous pensons souvent être prêt, pourtant : l'homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l'Éternel regarde au cœur (1 Samuel 16.7).
Les ouvriers de cette parabole sont venus afin de dire qu'ils étaient disponibles pour travailler, et il ressort autant du discours du maître que du leur, qu'ils étaient tous déjà disponibles dès le matin. Pourtant, dans sa sagesse, le maître ne les a pas cherchés en même temps, alors qu'ils étaient tous au même endroit en même temps. A la fin, tous ont accompli l'œuvre du maître, et la seule véritable différence, se trouve dans la jalousie des uns, preuve que leur but n'était pas la joie du maître, mais leur satisfaction personnelle.
Pourtant, il y a bien une faute qui est mise en avant : Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire ?
La faute c'est l'inactivité de l'attente. On constate assez facilement, que lorsque nous voulons absolument entrer dans une société, on attend qu'un poste se libère, et dans l'attente, on se prépare à représenter une plus-value en acquérant des savoirs faire et des savoirs être qui nous feront être choisi lorsqu'une place sera disponible. Si notre curriculum vitae n'a pas permis qu'on soit sélectionné la première fois, représenter le même n'aura pas grande utilité. On comprend ces choses dans le monde, mais on se cache derrière la grâce pour prétendre que Dieu nous prend comme on est. Or, Dieu nous accepte non pas "comme" on est, mais "malgré" ce que l'on est, et la grâce permet de nous couvrir pendant qu'il nous transforme. Les ouvriers qui n'ont pas été choisis auraient dû profiter de ce temps qui leur était donné pour progresser, pour chercher à connaître mieux le maître pour lequel ils voulaient travailler. Au lieu de cela, ils se sont contentés de dire qu'ils étaient disponibles et ont attendu d'être cherchés et envoyés aux champs, comme s'ils faisaient une quelconque faveur au maître.
Ca n'est pas une grâce d'être choisi à la fin et de travailler peu, c'en est une d'être choisi au commencement et d'avoir le temps de travailler longtemps dans la présence du maître. La convoitise de la chair nous fait mal comprendre cette donnée. On imagine souvent que ceux qui se sont convertis plus tard ont pu profiter plus longtemps des plaisirs du monde, mais cette pensée ne fait que révéler notre propre perversion. Cela signifie que nous jugeons les plaisirs du monde avec envie, au lieu d'y voir les abominations qui s'y cachent.
Malheureusement, de nos jours, nombreux sont ceux qui n'attendent pas que le maître les cherche, ils considèrent être prêts et s'en vont aux champs pour travailler, n'en faisant qu'à leur tête. Il en résulte que lorsque le maître vient sur la place, ces personnes ne s'y trouvent pas, et le plus triste est que tant qu'elles ne s'en rendront pas compte, elles ne seront jamais dans la volonté du maître, et n'auront pas le salaire promis aux ouvriers, parce qu'aucun homme ne peut décider de qui travaille pour le maître, le maître seul décide de qui travaille pour lui.
4 - La première explication.
C'est la signification la plus évidente, le maître de maison c'est bien évidement Jésus, et les heures auxquelles les employés sont embauchés représentent le moment dans l'avancement des évènements qui mènent à la fin des temps. Certains se convertiront alors que la fin sera proche, et d'autre se seront convertis plus tôt.
Dans cette compréhension, ce qui compte, c'est la fin de la parabole. Donc non pas tant l'ouvrier de la onzième heure en lui-même, que ce qu'il produit dans le cœur des ouvriers travaillant depuis plus longtemps.
Cette parabole nous aide à nous préparer, afin que nous ayons le temps de nous mettre au diapason de la pensée de Dieu. Les ouvriers sont des serviteurs de Dieu, et le champ est le travail du ministère. Quand les années de conversion et de recherche active de Dieu s'additionnent encore et encore, faire soudainement face à quelqu'un qui exprime la puissance de Dieu avec force alors qu'il n'a donné sa vie que depuis peu, peut paraître injuste. Jésus nous prévient de cela à plusieurs reprises dans les évangiles, signe de l'importance de le comprendre :
- Jean 4.36-38 : Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. Car en ceci ce qu'on dit est vrai: Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne. Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail.
Dans ce passage de l'évangile de Jean, nous sommes prévenus que l'un sème et que l'autre moissonne. Celui qui sème a travaillé il y a longtemps, celui qui moissonne a travaillé plus récemment. C'est la même image que celle de la parabole de l'ouvrier de la onzième heure, et il nous est dit que les deux doivent se réjouir ensemble. Ceux qui se convertiront sur la fin, moissonneront ce que d'autres auront semé pendant toute leur vie, mais les deux doivent se réjouir ensemble.
Il faut distinguer la vision des hommes et la vision de Dieu. Ce qui a le plus d'importance, ce n'est pas d'avoir semé et donc d'être de la première heure, ni de moissonner et donc d'être de la onzième heure. Ce qui compte c'est la moisson, ce sont les âmes que cela représente. Celui qui aime le maître de la vigne le comprendra.
L'aide que cela nous apporte est de nous donner le temps de réaliser qu'il est profitable aux ouvriers des heures passées que les ouvriers de la onzième heure reçoivent le même salaire. Si parce que nous avons passé 20 ans à nous construire nous exigeons que les autres mettent également 20 ans à le faire, alors nous devrons attendre 20 ans avant que ces derniers ne soient en position de devenir des bénédictions pour nous. Si votre ministère a été en bénédiction aux croyants et que vous avez dû passer par des années de préparations, vous vous réjouirez que Dieu amène de nouvelles âmes à servir avec puissance en peu de temps, parce que vous en serez forcément au bénéfice. Les ministères sont là pour tout le peuple, pas pour une partie d'entre eux, chaque nouvel ouvrier est une bénédiction de Dieu pour tous, qu'il soit de la première ou de la onzième heure.
5 - La deuxième explication.
Rassurez-vous, je ne suis pas entrain de dire qu'il y a deux possibilités et que l'une des deux est la bonne. Avec Dieu, les messages sont toujours multiples, il y a ce que nous comprenons aujourd'hui et ce que nous comprendrons demain. Mais ce que nous comprendrons demain n'invalidera pas nécessairement ce que nous comprenons aujourd'hui. Les différentes couches de la parole de Dieu font que chaque texte contient des manières variées d'être comprises.
C'est particulièrement vrai lorsqu'on s'attaque à la compréhension des paraboles.
a) Les heures dans la parabole.
Cette deuxième compréhension de la parabole des ouvriers de la onzième heure se base sur les heures auxquelles le maître embauche les ouvriers. Chaque heure nous donne une compréhension particulière, et la progression nous fait comprendre la onzième.
a.1) Le matin.
- Matthieu 20.1-16 : Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne.
Cette heure nous rattache à un passage de l'évangile de Marc :
6 heures, jugement de Jésus / Marc 15.1 : Dès le matin, les principaux sacrificateurs tinrent conseil avec les anciens et les scribes, et tout le sanhédrin. Après avoir lié Jésus, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Pilate.
Cette heure nous parle de ceux qui n'étaient pas encore convertis. Jésus n'a pas encore porté nos péchés, il s'apprête à le faire dans les heures qui vont suivre, mais dans l'immédiat, il n'est pas encore l'expiation unique dont nous parle l'épître aux Hébreux. A n'importe quel instant il peut appeler 12 légions d'anges pour le sortir de la situation dans laquelle il se trouve (Matthieu 26.53) et éviter le sacrifice.
Cette heure nous parle de tous ceux qui sont morts avant que Jésus ne le soit.
a.2) La troisième heure.
- Matthieu 20.3 : Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire.
Cette heure nous rattache à un passage de l'évangile de Marc :
9 heures, crucifixion / Marc 15.25 : C'était la troisième heure, quand ils le crucifièrent.
Cette heure nous parle du pardon des péchés de tous. Non plus uniquement des juifs. Jésus est rejeté par les siens, mais comme il ne peut pas se renier, lui ne peut pas (et ne veut pas) les rejeter, par contre il s'ouvre aux nations.
a.3) La sixième et la neuvième heure.
- Matthieu 20.5 : Et ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même.
Ces deux heures ont été volontairement rattachées dans le verset 5. Certains passages de la parole de Dieu nous montrent que la redondance n'est pas un problème, aussi il aurait été parfaitement possible de citer la 6° et la 9° heure séparément. On n'était pas à un verset prêt. Ce verset nous rattache à deux passages de l'évangile de Luc :
12 heures, conversion du brigand / Luc 23.43-44a : Jésus lui répondit: Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. Il était déjà environ la sixième heure.
Cette heure nous parle de la conversion des perdus. C'est l'heure de la conversion du brigand sur la croix.
15 heures, mort de Jésus / Luc 23.44b-46 : et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. Le soleil s'obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu. Jésus s'écria d'une voix forte: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Et, en disant ces paroles, il expira.
C'est l'Église victorieuse. Par le don de sa vie, l'Église devient triomphante. C'est également la destruction du temple. Lorsque le voile se déchire, ça n'est pas la possibilité d'aller dans le Saint des Saints qui s'ouvre à nous, c'est le sanctuaire et le Saint des Saints qui, ne faisant plus qu'un, ne sont plus ni sanctuaire, ni Saint des Saints, mais une chose nouvelle. C'est donc la fin du temple tel que nous l'avions connu, et le début du temple de notre corps.
C'est également le début de la nuit spirituelle qui a lieu en plein jour et la fondation spirituelle de l'Église de Christ.
a.4) La onzième heure.
- Matthieu 20.6 : Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire?
18 heures, Jésus est descendu de la croix / Marc 15.42-46 : Le soir étant venu, comme c'était la préparation, c'est-à-dire, la veille du sabbat, - arriva Joseph d'Arimathée, conseiller de distinction, qui lui-même attendait aussi le royaume de Dieu. Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus. Pilate s'étonna qu'il fût mort si tôt; fit venir le centenier et lui demanda s'il était mort depuis longtemps. S'en étant assuré par le centenier, il donna le corps à Joseph. Et Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus de la croix,
La onzième n'est pas un instant, mais une période qui va de onze heures à onze heures et cinquante-neuf minutes. C'est la première fois que quelqu'un va faire quelque chose pour Jésus et non pas contre lui. C'est la première fois que quelqu'un aura le courage de se prononcer pour lui. C'est la vraie entrée en fonction de l'Église de Christ, de manière imparfaite, parce que faite sans le Saint-Esprit qui ne sera donné que plus tard. Cependant Il osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus est le premier accomplissement du verset d'Apocalypse 12.11 : Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort. Joseph d'Arimathée est le premier à avoir eu le courage de se positionner. Je rappelle qu'il est sans le Saint-Esprit, ce qui fait que son courage est d'autant plus impressionnant. Pilate vient tout de même de faire crucifier Jésus, mais Joseph ne craint pas pour sa propre vie.
Il faut bien entendu prendre en compte que Joseph d'Arimathée ne vient pas vers Pilate à 18 heures, mais un peu avant. Puisqu'il a encore fallu que le dirigeant de Jérusalem fasse vérifier la mort de Jésus et qu'ensuite Joseph aille descendre Jésus. Il aura encore juste le temps de l'amener dans un sépulcre proche.
b) Cette signification de la onzième heure.
Dans cette compréhension, nous sommes tous des ouvriers de la onzième heure, et ce sont les personnages de l'ancienne alliance qui sont les ouvriers des autres heures. Cela nous donne une autre lecture du verset de Jean que j'utilisais déjà auparavant :
- Jean 4.36-38 : Celui qui moissonne reçoit un salaire, et amasse des fruits pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. Car en ceci ce qu'on dit est vrai: Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne. Je vous ai envoyés moissonner ce que vous n'avez pas travaillé; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail.
On peut légitimement comprendre ce verset comme Jésus nous le disant personnellement, mais quand on le remet dans son contexte de l'époque, on se rend compte que Jésus disait à ses disciples qu'ils étaient les moissonneurs et que d'autres avaient semé avant eux. Ces 'autres' en question ne peuvent qu'être les personnages de l'ancienne alliance.
Dieu nous annonce dans cette parabole que nous sommes au bénéfice de la semence que les personnages de l'ancienne alliance ont déposé, et donc que nous sommes tous des ouvriers de la onzième heure. Cela annonce également le salut des juifs, puisque nous aurons tous le même salaire et que nous nous réjouirons ensemble.