(Le pdf contient également les enseignements : Le péché originel + Le blasphème contre le Saint-Esprit).
1 - La base de la base.
2 - Les destinataires de la Parole de Dieu.
a) Conduire (Jean 16.13).
b) Convaincre (Jean 16.8-11).
3 - Le singulier de l'iniquité.
a) Esaïe 53.6.
b) Matthieu 7.23.
4 - Du pluriel au singulier.
a) Les dix commandements.
b) Un pour tous, tous pour un.
c) Signe de l'universalité de la faute.
5 - La nature du péché.
a) Une question d'étape.
b) La différence entre le péché et son fruit.
- b.1) L'adultère.
- b.2) La confusion.
6 - Avoir des péchés sans être pécheur.
a) Le péché des païens.
b) Le péché des croyants.
7 - Conclusion.
a) Ce qu'est le péché.
b) Ce qui est à venir.
1 - Introduction.
2 - Ce qui caractérise une chose comme étant un péché.
3 - Le péché dans l'Eglise.
a) Jéroboam.
- a.1) Le péché de Jéroboam.
- a.2) Implications du péché de Jéroboam.
b) Acan.
- b.1) Le péché d'Acan.
- b.2) Implications du péché d'Acan.
c) Ananias et Saphira.
- c.1) Le péché d'Ananias et Saphira.
- c.2) Implications du péché d'Ananias et Saphira.
d) La suite logique qui relie ces trois exemples.
4 - Le discernement.
a) Le discernement.
b) L'origine du discernement.
c) Le discernement n'est pas une autorisation de juger.
5 - La dénonciation du pécheur.
6 - L'espoir d'en voir la fin.
a) L'ordre de Dieu.
b) Le pardon des péchés.
7 - Conclusion.
1 - Introduction.
2 - Les trois niveaux de la vérité.
a) Le jardin d'Eden.
b) Dieu est une personne.
- b.1) Jésus est Dieu.
- b.2) L'homme est dieu.
- b.3) L'antéchrist est dieu.
c) Le regard de Dieu.
- c.1) La conséquence des trois niveaux.
- c.2) La nature même du péché.
- c.3) Notre intransigeance.
3 - L'intransigeance de Dieu.
a) L'intransigeance envers soi.
b) La justice avant l'amour.
c) L'exemple des anges.
4 - La tolérance des hommes.
a) L'exemple de Saül.
b) L'exemple de la terre promise.
- b.1) Juda.
- b.2) Ephraïm.
5 - conclusion.
1 - La base de la base.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, ce qu'est le péché n'est pas aussi facile à comprendre que cela. Pourtant, il est extrêmement facile à résumer. L'un des gros problèmes c'est que notre conception usuelle de ce que c'est, qui est généralement mauvaise, nous en élargit le spectre. Nous avons beau savoir que la conception de l'église catholique romaine est fausse, il n'en reste pas moins que nous avons grandi en entendant ses préceptes. Il en résulte que tout en sachant qu'ils sont faux, ils ont grandement influencé notre façon de voir. Lorsque ces personnes affirment l'existence de péchés véniels et celle de péchés mortels, nous avons tendance à nous réfugier derrière une compréhension qui tendrait à dire qu'il n'y a pas de différence entre les péchés, dans cette compréhension que Dieu ne fait pas de classement des péchés et que tous les péchés mènent à la mort. Dans la réalité, lorsque l'on croit cela, le piège de satan a marché. Il nous met en face une évidence qui fait réagir, et la réaction a souvent tendance à nous faire occulter la réalité de ce qu'il est en train de faire. Il provoque en nous un endurcissement qui nous rend aveugles à la réalité de ce qu'il fait. Dans le cas présent, en nous présentant, à travers l'église catholique romaine, une liste de péchés classifiés en fonction de leur gravité, nous oublions de regarder ce qu'est réellement le péché en nous contentant de nous focaliser sur le fait que celui qui en comment un les commet tous.
Ici, nous allons regarder à la lumière de la Parole ce qu'est fondamentalement le péché. Nous regarderons plus tard, dans un autre enseignement, ses fruits et la manière de les traiter. En effet, si nous ne comprenons pas correctement ce qu'est le péché et ce qu'en sont ses fruits, il y a fort à parier que ceux dans lesquelles nous nous complaisons risque d'avoir encore de beaux jours.
2 - Les destinataires de la Parole de Dieu.
C'est le premier problème dans la conception des croyants concernant le péché. Il a d'autant plus d'importance qu'il pervertit le message de l'évangile auprès des perdus. Bien que ce point pourrait être développé dans un enseignement sur l'évangélisation, il a également sa place ici parce qu'il est issu d'une idée fausse qui perturbe la compréhension basique nécessaire sur le péché.
Pour beaucoup, la Parole doit être annoncée aux nations, ce qui est totalement faux, c'est une fois de plus un raccourci tragique qui pousse les enfants de Dieu non seulement dans la désobéissance, mais également dans la culpabilité. Ca n'est pas la Parole de Dieu qui doit être annoncée aux nations, mais une partie très limitée de celle-ci. Nous ne discuterons pas ici en détail de la partie en question, par contre, nous regarderons ce qui en définit les contours, ce qui nous fera dans le même mouvement comprendre ce qu'il en retourne concernant la véritable nature du péché, et, plus directement, les destinataires de la Parole de Dieu :
- Jean 16.7-13 : Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.16.8 Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement:16.9 en ce qui concerne le péché, parce qu'ils ne croient pas en moi;16.10 la justice, parce que je vais au Père, et que vous ne me verrez plus;16.11 le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé.16.12 J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant.16.13 Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir.
C'est donc ici, Jésus qui parle. La première chose qui en ressort est que celui dont il nous parle dans ce passage est le Saint-Esprit, qu'il appelle 'le consolateur' (v7 + v13). On a tendance à survoler généralement ce qu'il fera et à passer au passage suivant. Pourtant on peut noter quelque chose de très intéressant. Jésus parle clairement de ce que le Saint-Esprit viendra vers les disciples, pas vers le monde (v7). Rappelons que le très long discours de Jésus dont ce passage est tiré est une discussion entre lui et ses disciples. Il est introduit par une question de Jude qui le fait comprendre (Seigneur, d'où vient que tu te feras connaître à nous, et non au monde ? : Jean 14.22), et se termine par une autre affirmation concernant l'identité des protagonistes (quelques-uns de ses disciples dirent entre eux: Que signifie ce qu'il nous dit : Jean 16.17).
Jésus annonce les deux choses qu'il fera une fois que le Saint-Esprit sera venu vers les disciples. On note alors qu'il n'est pas question pour le Saint-Esprit d'aller vers le monde, sa destination n'est que les disciples, et personne d'autre. Pourtant, parmi les deux choses qu'il fera, une est à destination des perdus. Cela représente le fait que ce sont les croyants, plein du Saint-Esprit qui auront ce rôle. Une fois cela compris, regardons ces deux choses en question :
a) Conduire (Jean 16.13).
Plus spécifiquement, il s'agit pour le Saint-Esprit de conduire les croyants, et personne d'autre. La conduite en question concerne le fait de conduire dans toute la vérité. Or, nous savons que la Parole de Dieu est la vérité :
- Psaumes 119.160a : Le fondement de ta parole est la vérité ...
- Jean 17.17 : Sanctifie-les par ta vérité: ta parole est la vérité.
Le but du Saint-Esprit (entre autres) est donc de nous conduire dans la Parole de Dieu, afin de la comprendre. Ce but est limité aux enfants de Dieu.
b) Convaincre (Jean 16.8-11).
Cette fois-ci, le but est d'atteindre les perdus à travers les sauvés. C'est ici qu'on va voir ce qui nous permettra de comprendre le fondement même de ce qu'est le péché. Dieu connaissait par avance les détournements qui seraient faits concernant l'évangile, alors il s'est assuré que le passage soit clair. Non pas pour éviter l'erreur, mais pour que nous soyons les uniques responsables de celle-ci. Les choses sont dites avec tellement de clarté qu'agir en désaccord, est un signe de notre négligence.
Pour ce qui est des perdus, le Saint-Esprit est porteur d'un message en trois parties :
- il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, ...
- il convaincra le monde en ce qui concerne ... la justice, ...
- il convaincra le monde en ce qui concerne ... le jugement.
Pour tout le reste, le Saint-Esprit ne participera pas. Tenter d'expliquer autre chose que ces trois-là à des perdus, c'est œuvrer contre Dieu, parce qu'il nous est dit, une fois de plus de manière très claire :
- Matthieu 13.10-11 : Les disciples s'approchèrent, et lui dirent: Pourquoi leur parles-tu en paraboles? Jésus leur répondit: Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné.
Cette différence évidente est le fondement de la compréhension du péché, que nous allons pouvoir clarifier maintenant.
3 - Le singulier de l'iniquité.
La confusion dont je parlais en introduction concernant la nature du péché voit le début de sa révélation dans le livre d'Esaïe et se voit confirmée dans l'évangile selon Matthieu. Nous allons regarder les deux passages qui seront le commencement de la compréhension de ce qu'est réellement le péché.
a) Esaïe 53.6.
Nous connaissons tous ce chapitre d'Esaïe qui annonce dans le détail ce qui arrivera à Jésus en son temps. Dans la réalité, nous en connaissons plus l'existence que nous ne le connaissons réellement. Il comporte une affirmation particulière qu'il convient de mettre en avant ici :
- Esaïe 53.6 : Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie; Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous.
Ce dont nous parle ce verset est évidemment du sacrifice de Jésus sur la croix. Le détail important est que si nous avons l'habitude de parler 'des' péchés, du fait que Jésus ait porté 'nos' péchés, ce verset du livre du prophète Esaïe ne nous fait pas cette mention. Ce dont il nous parle c'est de ce que Jésus ait porté 'l'iniquité de nous tous'. Il s'agit d'un singulier, et ce singulier désigne toutes les fautes possibles et imaginables.
Ce qui est mis en avant, c'est que votre faute peut vous sembler aussi différente que vous le voulez de celle de votre voisin, et même, votre faute d'aujourd'hui peut vous sembler différente de celle que vous avez commise hier. Peut-être qu'aujourd'hui vous avez volé, et que hier vous avez menti. Pourtant, peu importe la quantité de fautes différentes que vous pourriez avoir commises, Jésus n'est allé sur la croix que pour une seule chose, qui est commune à absolument toutes les périodes de votre vie et de celles de toutes les personnes de la planète.
Il y a donc une différence entre la liste de vos fautes et la raison pour laquelle Jésus est allé sur la croix.
Le problème tient à une chose que je mets souvent en avant : la notion de raccourci. Ca n'est pas que Jésus ait porté chaque faute qui lui ait été confiée, c'est que chaque faute est incluse dans ce qu'il a porté. La différence peut paraître minime, pourtant elle est très importante dans la compréhension de ce qu'est le péché.
Mais avant de s'approcher encore plus de cette compréhension, on va voir que dans la nouvelle alliance, le discours est exactement le même.
b) Matthieu 7.23.
C'est donc dans l'évangile de Matthieu que Jésus appuie cette affirmation qui était faite dans le livre du prophète Esaïe :
- Matthieu 7.22-23 : Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? 7.23 Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.
Dans ce passage, des personnes se voient refuser le royaume de Dieu par Jésus. Ces personnes ont toutes les apparences de véritables enfants de Dieu. Elles ont prophétisé, chassé des démons et fait de nombreux miracles. Pourtant, Jésus les repoussera en disant non pas qu'elles commettent des iniquités, mais 'l'iniquité' au singulier. La première chose à comprendre est que Jésus ne fait pas cas ici de personnes faisant les bonnes choses mais, à côté, peut être dans l'ombre, auraient des pratiques condamnables. Jésus parle ici de ce que les prophéties de ces personnes, les délivrances opérées par ces personnes, ainsi que les miracles opérés par elles SONT 'l'iniquité' au singulier dont il parle. Quelle que soit la multiplicité apparente de leurs fautes, la réalité est qu'une fois de plus, chacune des choses qu'elles ont faites se trouve incluse dans 'l'iniquité' dont parle Jésus. Cette même iniquité dont nous parlait Esaïe, au singulier, et qui porte toutes les fautes en elle.
Fonctionnellement, on pourrait penser que cela revient au même. Il est même possible que beaucoup se disent simplement que le fait qu'il ait porté nos fautes est suffisant et se contentent de cette compréhension, parce qu'ils ne cernent pas l'importance de comprendre ce que Jésus a fait, tant qu'ils pensent en être de toute façon au bénéfice. Certains pensent peut-être que s'épargner l'effort de cette compréhension se justifie par le fait que le pardon est derrière et que maintenant il convient d'avancer. Mais avancer sous entend directement que nous sachions où nous allons et d'où nous venons. Sinon, la seule chose dont vous puissiez être certains, c'est de bouger, de vous déplacer, mais pas d'avancer.
Pour avancer dans cette compréhension, il convenait dans un premier temps de réaliser le singulier de l'iniquité dont nous parle la Parole de Dieu, et nous allons continuer sur cette voie pour préciser encore la chose et montrer qu'elle sous-tend tout le message de la Parole de Dieu.
4 - Du pluriel au singulier.
Il est important de comprendre que ce que je suis en train de dire n'est pas juste une façon de voir, mais bel et bien la façon de voir de Dieu, et que cette façon de voir, qui n'est pas évidente de prime abord, nous a été amenée au fur-et-à-mesure.
Les choses ont toujours été ainsi, mais l'être humain n'était pas en mesure de le comprendre, alors Dieu nous l'a révélé par étapes. La transgression des commandements de Dieu dans l'ancienne alliance demandait toujours un sacrifice d'expiation. Ce sacrifice pouvait sembler multiple puisque différents animaux pouvaient être acceptés, cependant, l'expiation était toujours faite par le sang de l'animal et non par l'animal. C'est le sang que le souverain sacrificateur répandait sur le propitiatoire, pas l'animal. L'animal représentait la partie charnelle et pouvait donc être multiple, mais le sang représentait la partie spirituelle, fondamentale à toute chose. Le sang c'est la vie, et l'esprit donne la vie (Jean 6.63 : C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien).
C'était déjà le signe de ce qu'une seule chose pouvait apporter le pardon de toutes les transgressions. Ce problème du pluriel et du singulier vient de ce que la plupart des croyants ne comprennent pas ce qu'ils ont fait, quand bien même ils réalisent qu'il est nécessaire de demander pardon pour ce qu'ils viennent de faire. Je vais expliquer cela petit-à-petit, mais pour en revenir à l'ancienne alliance, ce qui en ressort c'est que la différence des animaux sacrifiés représentait la différence charnelle des fautes, mais dans tous les cas, seul le sang pouvait payer le prix de la couverture qui, à l'époque, était temporaire, dans l'attente d'un sacrifice qui représenterait toutes les transgressions charnelles en payant le prix spirituel de son sang. Le même sang, pour toutes les fautes, révélant que dans leur profondeur, chaque faute est la même que n'importe quelle autre et non pas que le sang de Jésus serait un paiement universel. Parce que ça n'est pas, spirituellement, le même sang qui paye pour des fautes différentes, mais le même sang qui paye pour la même faute, 'l'iniquité' au singulier qui nous est annoncée dans le livre du prophète Esaïe et dans l'évangile selon Matthieu.
a) Les dix commandements.
Le but n'est pas de se perdre dans l'explication détaillée des dix commandements. Aussi intéressante que cette étude soit, elle nous éloignerait du but poursuivi ici.
Il convient simplement de se rappeler que les tables de la loi comportent dix commandements qui paraissent aussi variés que le fait de ne pas se faire de représentation de Dieu, ne pas mentir, ou bien entendu, ne pas tuer. La liste complète se trouvant dans le livre de l'Exode (Exode 20.3-17).
Dans les évangiles, nous avons une scène qui est retranscrite par plusieurs de ses rédacteurs et qui met en avant un moment où, alors que Jésus vient de confondre les Sadducéens, les pharisiens décident de passer à l'attaque :
- Matthieu 22.34-36 : Les pharisiens, ayant appris qu'il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent, 22.35 et l'un d'eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l'éprouver: 22.36 Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ?
Le but des pharisiens n'est pas d'obtenir une réponse, ils sont pharisiens et sont donc persuadés de déjà la connaître. La raison de leur question est simplement qu'ils veulent le faire chuter. Le piège est simple, ils viennent de demander à Jésus de choisir parmi les commandements de la loi lequel est le plus important. Si Jésus en choisit un, alors il sera tombé dans le piège parce que les pharisiens pourront l'accuser de négliger l'importance des 9 autres. Connaissant leur duplicité, il va répondre en citant un autre passage des écritures :
- Matthieu 22.37-40 : Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. 22.38 C'est le premier et le plus grand commandement. 22.39 Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. 22.40 De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.
Ici, Jésus met en avant un commandement qui n'est pas, textuellement parlant, l'un des 10 des tables de la loi. Il met en avant une affirmation du livre du Deutéronome :
- Deutéronome 6.5 : Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.
La force de ce que Jésus vient de Dire est que tous les commandements de la loi, et cela inclut également toutes les ordonnances, sont des corolaires de ce qu'il vient de dire dans Matthieu 22.37-40. Sa première affirmation résume les 5 premiers commandements, quand sa deuxième affirmation résume les 5 derniers, et il pose le fait que ces deux affirmations n'en sont qu'une seule. Tout cela, conformément à ce que nous transmet Jean :
- 1 Jean 4.7-8 : Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. 4.8 Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour.
S'il affirme que ces deux axes n'en sont qu'un seul, c'est parce que celui qui vit le premier vit de facto le second, et inversement.
L'évangile selon Marc nous transmettra la réaction du docteur de la loi, qui sera confondu par la sagesse de la réponse de Jésus :
- Marc 12.32-33 : Le scribe lui dit: Bien, maître; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu'il n'y en a point d'autre que lui, 12.33 et que l'aimer de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices.
Ce dernier, qui voulait éprouver Jésus, se retrouve avec une réponse qu'il est impossible de contester. Il pourrait regarder n'importe lequel des commandements, l'application de l'affirmation de Jésus rend immanquablement la transgression décrite impossible. Jésus a donc bel et bien résumé la loi à un seul commandement. Ce qui signifie qu'il a réduit toutes les transgressions à une seule. Quelle que soit la faute que vous commettez, c'est le même commandement que vous transgressez.
Si vous avez volé, alors vous avez charnellement transgressé le huitième commandement (Exode 20.15 : Tu ne déroberas point), mais spirituellement, vous avez transgressé le seul et unique commandement, vous n'avez pas aimé le Seigneur notre Dieu de tout votre cœur, de toute votre âme et de toute votre pensée.
b) Un pour tous, tous pour un.
Jacques nous transmet exactement la même pensée. Comme je le disais auparavant, cette notion du péché est permanente dans la Parole de Dieu. Si dans son immense bonté le Seigneur a daigné nous la présenter par étapes, la compréhension était déjà présente dans le livre du Deutéronome. Elle ne fait que prendre de l'ampleur dans la nouvelle alliance de part le fait que le Saint-Esprit nous conduise dans la compréhension de la Parole de Dieu :
- Jacques 2.10-11 : Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. 2.11 En effet, celui qui a dit: Tu ne commettras point d'adultère, a dit aussi: Tu ne tueras point. Or, si tu ne commets point d'adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi.
Nul besoin de s'étendre dans l'explication de ces deux versets de Jacques, ils sont clairs. Tous ce qu'il faut comprendre, c'est que si celui qui transgresse un seul commandement est coupable de tous, alors, de la même manière, celui qui les transgresse tous n'est coupable que d'un seul. En effet, si Jacques nous dit que celui qui vole a également tué, ce qui bien évidemment est une paraphrase, ce qu'il implique en réalité c'est que celui qui a volé a fait la même chose que celui qui a tué : ils n'ont pas porté les regards sur celui qu'ils ont, par voie de conséquence, percé.
c) Signe de l'universalité de la faute.
Jésus ne demande jamais les fautes des personnes qu'il aide, parce qu'il sait que toutes ont commis la même. Il sait ce que la femme adultère a fait; il n'est pas venu pour la juger, mais pour la sauver. Il sait qu'il va payer sur la croix le prix de ce qu'elle a fait , exactement de la même manière qu'il va payer le prix de ceux qui la livrent à Jésus en demandant un jugement, parce que tous dans cette scène ont spirituellement fait la même chose, ils n'ont pas connu l'amour de Dieu, sinon ils auraient su que : la miséricorde triomphe du jugement (Jacques 2.13).
L'évangile de Luc nous présente un homme qui avait compris ce principe, et l'oppose à un autre qui de toute évidence était loin de cette compréhension :
- Luc 18.10-14 : Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre publicain. 18.11 Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain; 18.12 je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. 18.13 Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. 18.14 Je vous le dis, celui-ci descendit dans sa maison justifié, plutôt que l'autre. Car quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé.
Ce que l'on voit dans ce passage, c'est l'opposition entre la chair et l'esprit. Le premier, le pharisien, met en avant ses nombreuses qualités. Il met en avant des domaines qui sont tous charnels. La simple séparation entre chacune des choses qu'il met en avant montre son incompréhension de ce qu'elles sont dans leur fondement. Le publicain de son côté, ne met rien d'autre en avant que l'aspect spirituel de tout ce qu'il a fait. Le texte ne nous dit rien à ce sujet, peut-être qu'il n'a fait que ce que chacun d'entre nous considérerait comme la moindre des fautes, ou peut être a-t-il commis la pire. Cependant, quoi qu'il ait fait, il a compris qu'il a excité la colère de Dieu, et il s'en veut. Il sait que, quoi qu'il ait fait, cela se résume à une seule chose, il n'a pas aimé Dieu de tout son cœur, de toute sa force, de toute sa pensée. Il ne fait pas de liste, parce que tout revient au même.
Lui, repartira justifié.
5 - La nature du péché.
a) Une question d'étape.
Le péché n'a pas changé avec le temps, il reste ce qu'il a toujours été, c'est notre compréhension qui évolue. Peu importe le péché, sa conséquence sera toujours la même. Le prophète Ezéchiel nous transmettait que : L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra (Ezéchiel 18.20). Il n'est pas écrit que l'âme qui fait un gros péché mourra ou encore que dix petits péchés équivalent à un gros. Il n'est fait aucune différence entre d'éventuels exemples de transgressions. Elles sont toutes des formes différentes de la même faute, des conséquences de la même cause. Une seule faute, une seule conséquence, une seule iniquité.
Cette faute se présente dans l'évangile selon Jean :
- Jean 3.18 : Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Il n'existe qu'une seule faute, celle de ne pas avoir : cru au nom du Fils unique de Dieu. De même, il n'existe qu'une seule manière de régler ce problème, y croire.
Tout se résume donc à croire et ne pas croire en Jésus. C'est-à-dire connaître ou ne pas connaître Dieu. Le reste est une conséquence.
b) La différence entre le péché et son fruit.
Il ressort de tout ce que j'ai dis jusque-là, que ce que nous appelons usuellement, et à tord, des péchés, n'est en réalité que la conséquence du seul et unique péché. Il est commun dans la nouvelle alliance de résumer une notion à sa partie spirituelle. Le problème de compréhension venant dès lors de notre compréhension charnelle qui la heurte de plein fouet. Le meilleur exemple est probablement celui de Jésus allant voir Lazare et disant qu'il dort à un parterre de personnes qui ne parviennent pas à comprendre la signification de ce qu'il vient de dire, justement parce qu'ils ne le perçoivent que charnellement. Cela va forcer Jésus à changer de référent afin d'être compris, et il finira par dire que Lazare est mort. Est-ce que Jésus aurait menti, en disant premièrement qu'il était endormi pour finalement dire qu'il était mort ? En aucun cas ! Il a présenté une vérité spirituelle, qui est première, à des personnes qui n'étaient pas en état émotionnellement de prêter l'attention nécessaire à la compréhension de son affirmation. Devant leur état, il se résout à leur présenter l'équivalent charnel de cette vérité pour les amener à la compréhension spirituelle qui sera rendu possible à travers la résurrection de Lazare.
C'est exactement le trajet que Dieu a suivi en présentant tout d'abord le péché sous la forme de la loi de l'ancienne alliance, pour finalement nous le faire comprendre, sous le regard éclairé par le Saint-Esprit, dans la nouvelle.
b.1) L'adultère.
Le parfait exemple pour comprendre cela n'est autre que l'explication de Jésus concernant l'adultère :
- Matthieu 5.27-28 : Vous avez appris qu'il a été dit: Tu ne commettras point d'adultère. 5.28 Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.
On ne définira pas ici ce qu'est l'adultère, réservons cela pour un enseignement ultérieur.
Dans ces deux versets, Jésus met en opposition la compréhension charnelle de la loi et la réalité spirituelle de cette dernière. Dans la loi de Moïse, la faute, c'est l'acte physique. Cela signifie que si vous aviez pris la ferme décision de commettre un adultère avec une personne et que cette dernière venait à mourir (étrange exemple, j'en conviens), alors vous n'étiez coupable d'aucune faute. Seul le passage à l'acte comptait.
Dans la nouvelle alliance, si vous vous retrouvez dans la même situation, alors peu importe la tragédie éventuelle d'un décès, vous seriez d'ores et déjà coupable. Cela fait d'autant plus sens lorsque l'on réalise que si nos œuvres/actes ne peuvent pas nous sauver, alors ils ne peuvent pas non plus nous condamner. Ca n'est donc pas le passage à l'acte qui est une faute, mais son acceptation. Celui qui a accepté l'idée est déjà pécheur, son passage à l'acte n'est pas une deuxième faute, mais uniquement le fruit de la première.
Or le fruit devrait être un signe pour tous. Nous seulement pour celui qui en est témoin, mais également pour celui qui commet la faute. C'est notre éloignement de Dieu qui permet que ces fruits poussent. Dans tous les cas nous produirons des fruits. Bien que ces fruits ne peuvent ni sauver ni condamner, ils attestent de l'arbre que nous sommes, ils en sont la conséquence naturelle. Ainsi, celui qui est menteur ou voleur l'est parce qu'il est trop loin de Dieu. Chez lui cela se manifeste de cette manière, chez un autre cela se manifestera d'une autre. C'est pour cela qu'aucune faute n'est plus grave qu'une autre aux yeux de Dieu et que le même sacrifice a été nécessaire dans tous les cas. Celui qui vole le fait parce qu'il est loin de Dieu, et celui qui est meurtrier également. Chacune de nos fautes a nécessité que Jésus se sacrifie pour nous réconcilier avec le Père.
b.2) La confusion.
Ainsi, il n'y a fondamentalement qu'un péché. La chose peut paraître étrange, mais c'est uniquement parce qu'on ne l'entend pas suffisamment. On a l'habitude d'entendre une multitude de péchés différents, c'est en cela que je disais que nous sommes influencés dans nos compréhensions par ce que le monde qui nous entoure affirme, que ce soit dans les films, ou plus directement pour ceux qui sont passés par la foi en l'église catholique romaine, qui classifie les péchés, tout en en ajoutant au grè des modes. Peu importe le média qui aura servi à vous informer sur ce sujet, chacun de ces médias admet une multitude de péchés et ne comprend pas ensuite comment Dieu peut ne pas en punir certains. Tout ce que cela révèle c'est qu'ils ont mangé du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal et qu'ils en sont venus à décider à la place de Dieu des différentes fautes qu'il devrait sanctionner au-dessus des autres. Ne se rendant pas compte, dans la plupart des cas, qu'en se comportant de la sorte, ils ont eux-mêmes besoin du pardon de Dieu.
Leur conception n'est pas celle de Dieu.
La confusion qui peut naître de la lecture de la Parole vient justement de ce que le péché, qui nous est clairement défini par Jean, et souvent amalgamé avec sa conséquence. Ainsi, lorsque l'on parle de "péchés" au pluriel, c'est uniquement parce qu'on parle des différentes formes que peut prendre la conséquence de ne pas avoir accepté Jésus, ce qui, comme je viens de le dire, est le seul véritable péché.
Le péché tel qu'il est compris par l'église fait partie des œuvres, et Jésus, dans le temps de sa présence charnelle sur terre, recevra une question particulière venant du peuple. C'est assez rare puisque dans l'ensemble, les questions venaient généralement des disciples ou des personnes influentes dans la société d'alors (pharisiens, sadducéens ...). Dans le cas présent, c'est bien le peuple qui cherche comment il pourrait se mettre en règle avec Dieu. Cette question sera : Que devons-nous faire, pour faire les œuvres de Dieu ? (Jean 6.28a). Sa réponse posera le sceau de la vérité sur tout ce que je viens de dire : L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé (Jean 6.28b).
Pourtant, si le seul péché est de ne pas accepter le Fils de Dieu, il n'en reste pas moins qu'une particularité se présente alors. Selon Jean, nous avons tous des péchés. Cette compréhension est également très simple, et c'est le point suivant que nous allons aborder.
6 - Avoir des péchés sans être pécheur.
Il existe une étrange symétrie entre les enfants de Dieu et les enfants du monde. Si on lit la première épître de Jean, alors on y voit que les enfants de Dieu ne pêchent pas (1 Jean 3.9) (mais ont des péchés (1 Jean 1.8), je vais l'expliquer par après). De la même manière, la seule faute des enfants du monde est d'avoir refusé le Fils unique de Dieu, Jésus.
Ce peu que je viens d'écrire va nécessiter deux clarifications, la première concernant les païens.
a) Le péché des païens.
C'est la première chose qu'il est nécessaire de clarifier dans le point présent. Si le seul péché est d'avoir refusé le Fils de Dieu, alors rien de ce que font les païens n'est un péché en soi. Cela peut sembler choquant, pourtant c'est une réalité. Prenons en exemple le vol. Lorsqu'un païen vol, il ne commet pas un péché, il commet un délit, ou, éventuellement, s'il était armé, un crime (l'arme est une circonstance aggravante qui transforme le délit en crime). Cependant, un péché et un crime ne sont pas la même chose. Un crime peut parfaitement ne pas être un péché, et un péché peut parfaitement ne pas être un crime.
Premier exemple : En Corée du Nord, la possession d'une Bible est sanctionnée de la prison à vie. C'est donc un crime, mais pas un interdit spirituel.
Deuxième exemple : L'adultère n'est pas une raison légitime de divorce selon la loi française, ça n'est donc ni un crime, ni un délit. Nous connaissons la position de Dieu sur ce sujet. L'adultère est donc un interdit spirituel, mais pas un crime ou un délit.
Certains penseront que la loi de Dieu prime sur celle des hommes et que de facto cela pose la façon de voir de Dieu sur la façon de voir du monde, mais c'est partiellement faux. La seule chose qui condamne le païen, c'est d'avoir refusé Jésus. Sa façon de vivre en est la conséquence.
Il est impératif de réaliser qu'il existe deux royaumes, le royaume de Dieu et le royaume de satan. La Parole de Dieu définit les règles pour les enfants de Dieu, pas pour les enfants du monde. Cela signifie que lorsque Dieu nous dit de ne pas faire telle ou telle chose, il ne le dit pas aux païens, mais uniquement à nous. Il en résulte que lorsque les païens font ce qui ne nous est pas permis, ils ne font rien de mal. La compréhension de la Parole de Dieu a été bloquée pour eux. Seul le Saint-Esprit peut la révéler, et il n'est venu que vers les enfants de Dieu. Le monde ne sera pas jugé parce qu'il est voleur ou meurtrier, mais parce qu'il a rejeté le Fils de Dieu.
Cette compréhension est fondamentale parce que depuis des décennies, les croyants qui parlent aux païens les stigmatisent en désignant comme péchés, ce qu'ils font au quotidien alors que ça n'en sont pas. Leur façon de vivre n'est pas en accord avec celle prônée par la Parole de Dieu, mais ils ne sont pas du royaume de Dieu. Quelle que soit votre nationalité et le pays dans lequel vous vivez, vous n'accepteriez pas que quelqu'un venant d'un autre pays vienne vous poser des interdits dans des domaines parfaitement légitimes dans le vôtre. Les croyants se font les accusateurs des païens, or nous savons qui est l'accusateur :
- Apocalypse 12.10 : Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit.
Faisons un minuscule aparté pour rappeler que ce verset parle de satan parlant à travers la bouche des enfants de Dieu. La seule chose qui puisse permettre de s'approcher de Dieu, c'est le sang de Jésus. Cela fait que ni satan ni les païens ne peuvent le faire. En outre, Dieu vit dans l'éternité, le temps n'y existe pas, donc l'affirmation : jour et nuit ne se rapporte pas à l'éternité dans laquelle il se trouve, mais à la création qui, elle, se trouve inscrite dans le cycle en question. Or , dans la création, les seuls qui ont accès à Dieu, ce sont ses enfants. Ce verset d'Apocalypse parle donc des prières accusatrices faites par les enfants de Dieu, et directement motivées par satan, qui est l'accusateur. C'est important à comprendre parce que c'est la même mentalité qui accuse les enfants de Dieu devant Dieu, qui accuse également les enfants du monde.
Comme je le disais, les enfants du monde ne sont pas sous la loi de Dieu, et par voie de conséquence, ce qu'ils font n'est pas un péché, c'est ce qu'ils sont qui en est un. Allez vers eux pour leur dire qu'ils sont voleurs, menteurs, ou quoi que ce soit d'autre, c'est faire le travail de l'accusateur. Ils ont spirituellement le droit de l'être parce qu'ils ne sont pas sous les règles spirituelles du royaume de Dieu.
Ils ne peuvent être évalués comparativement au royaume de Dieu tant qu'ils ne décident pas eux-mêmes d'entrer en contact avec le royaume de Dieu. Lorsqu'ils le font, alors ce qui en ressort, c'est qu'ils ne sont pas passés par la porte des brebis qu'est Jésus (Jean 10.7 : Jésus leur dit encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis), et c'est la seule chose qui les condamne, parce que Jésus est le seul chemin qui puisse les guider du royaume des ténèbres vers le royaume de la lumière.
b) Le péché des croyants.
Nous avons donc compris que ceux qui ont refusé de faire la paix avec le Père à travers Jésus ne sont pas soumis à la loi de Dieu. A la fin de toute chose, quand le jugement viendra, leur seule faute aura été d'avoir refusé la paix de Dieu et la proximité d'avec lui leur sera dès lors refusée, non pas en raison d'une punition divine, mais parce que Dieu respectera leur choix de vivre sans lui.
La deuxième chose à clarifier concerne le péché des croyants.
Le péché ne touche donc que les chrétiens, et Jean a été clair à ce sujet, il n'en est pas un qui ne pêche pas :
- 1 Jean 1.8 : Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous.
Pourtant, c'est ce même Jean qui va nous dire, deux chapitres plus loin, que : quiconque est né de Dieu ... ne peut pécher (1 Jean 3.9). Généralement, on entend soit le premier, soit le deuxième verset, rarement les deux en même temps, parce qu'ils paraissent contradictoires. Pourtant ils ne le sont pas et parlent bel et bien d'une seule chose. On peut même aller plus loin, la compréhension de n'importe lequel des deux versets passe par son éclairage permis par l'autre.
Pécher ne signifie pas être pécheur, mais avoir commis une erreur. C'est comme mentir et être menteur. La différence se situe entre la pratique courante et l'erreur de parcours. C'est donc deux chapitres plus tard que Jean nous fait cette déclaration :
- 1 Jean 3.9 : Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu.
Ce même Jean qui vient de nous dire que nous péchons tous, nous dis ici que nous ne pratiquons pas le péché. La différence entre les deux versets ne se situe pas au niveau du péché, mais à celui de la pratique. Cependant, contrairement aux notions humaines basiques, la différence entre le péché et sa pratique se situe en fait, non pas tant dans la fréquence, que dans la volonté. Celui qui pêche volontairement pratique le péché. Alors que celui qui fait la même chose, en sachant qu'il ne devrait pas, mais en ne parvenant pas encore à s'en empêcher malgré son envie de stopper, ne pêche pas. Il est dans une phase transitoire où Dieu va le délivrer. Dieu qui connaît toute chose, sait qu'il a l'envie de changer, mais qu'il n'en a pas encore la force. Il ne le condamnera pas pour quelque chose qu'il n'a pas encore la force de faire, parce que c'est lui qui donne la force. Au contraire, ce serait même le bon moment pour le frère concerné d'apprendre de la situation, pendant que Dieu met en œuvre ce qui sera nécessaire à sa libération définitive.
Ce que nous faisons est le fruit de ce que nous sommes. Le cœur est premier, et c'est là que se situe le péché. L'action n'est que la conséquence du péché. L'évangile selon Matthieu nous dit que : c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies (Matthieu 15.19). Il y a donc un cheminement qui va du cœur vers la réalisation de ce qui y a été accepté. C'est déjà ce qui ressortait des paroles de Jésus dix chapitres plus tôt : Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur (Matthieu 5.27-28). L'acceptation dans le cœur est donc le péché, alors que sa réalisation n'en est que le fruit. Et c'est là que réside toute la compréhension du péché et le lien avec la déclaration de Jean, que j'ai citée auparavant, faite au troisième chapitre de l'évangile qui porte son nom : Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu (Jean 3.18), et celle de l'évangile selon Matthieu : Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée (Matthieu 22.37 ; reprise de Deutéronome 6.5).
La volonté de Dieu est que nous lui appartenions entièrement, cœur, âme et pensée. Toute acceptation dans le cœur de ce qui est en opposition avec la volonté de Dieu exprimée dans sa Parole, prend une partie de ce tout (cœur, âme, pensée) pour la consacrer à l'interdit en question. Nous prenons de ce qui doit être consacré à Dieu, pour le diriger vers un autre but, généralement la satisfaction de la chair. Le péché c'est cela. La consécration volontaire d'une partie de notre cœur, de notre âme et de nos pensées à ce qui n'est pas Dieu.
Cependant, pour celui qui appartient à Dieu, et donc qui a fait la paix avec lui à travers son Fils Jésus, le même fruit n'est pas nécessairement un péché, alors qu'il l'est si la volonté de le faire est présente. C'est ce qui ressort de 1 Jean 3.9 : Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; et il ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu. Entre le début et la fin de ce verset, qui tous les deux apportent des informations importantes, se trouve une nouvelle information, tout aussi primordiale. On y apprend que si celui qui appartient à : Dieu ne pratique pas le péché, c'est uniquement : parce que la semence de Dieu demeure en lui. On nous parle de semence, donc de quelque chose qui doit encore grandir. La présence de cette semence divine fait que la vie de cette personne est en transition. Ses comportements ne sont donc pas des péchés, mais des résidus de sa vie passée qui doivent peu à peu changer (parfois instantanément).
Il en est comme du sexe, qui est toujours quelque chose d'impur (je parlerai de cela dans un enseignement spécifique), mais qui, pratiqué dans les conditions dictées par Dieu ne porte plus de faute en lui. Le péché, de toute façon commis par un enfant de Dieu (puisque les païens ne pèchent pas), s'il est commis par quelqu'un qui a l'envie de changer, ne porte pas de faute ; c'est un lien dont il doit être libéré. Par contre, s'il est commis par quelqu'un qui y prend plaisir et qui n'a aucune intention de s'arrêter, il faut s'attendre à ce que cette personne perde totalement la présence de Dieu. L'exemple de Saül est très parlant sur ce sujet.
Quoi qu'il en soit, cela montre que les dix commandements doivent être compris différemment. Ce n'est pas 'tu ne tueras point' qui doit être lu, mais 'tu essayeras de ne pas tuer'. Comme d'habitude avec Dieu, il est difficile de faire la part des choses lorsque l'on est confronté à la situation, c'est pour cela que tout se résume au cœur de l'homme. Nos actes nous en disent peu sur nous, alors que notre cœur dit tout. Dieu ne condamne pas celui qui veut changer et qui commet une faute, alors que la même faute commise par quelqu'un qui s'y complaît lui attirera un jugement.
7 - Conclusion.
a) Ce qu'est le péché.
Nous avons tendance à toujours regarder les choses charnellement et à nous limiter à cela. C'est simplement un constat. Bien que cela soit toujours une mauvaise chose, dans le cas du péché, cela a des répercussions toutes particulières. Il est justement important de comprendre que ce dernier est forcément spirituel, parce que le péché est la transgression d'un principe divin, et Dieu est esprit.
Sa transcription dans le concret, que ce soit un vol ou un meurtre, n'est que la conséquence d'une acceptation préalable dans le cœur. C'est pour cela que Salomon nous disait : Garde ton cœur plus que toute autre chose, Car de lui viennent les sources de la vie (Proverbes 4.23), et si les sources de la vie viennent de notre cœur, il faut comprendre que les sources de la mort également, c'est pourquoi c'est également de lui : que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies (Matthieu 15.19).
Pourtant, faisant suite à tout ce que j'ai dit auparavant, c'est-à-dire que le péché se trouve dans le cœur, il convient de ne pas prendre nos actions à la légère. Bien qu'elles ne puissent pas nous condamner, elles sont néanmoins le révélateur de notre condamnation éventuelle. Parfois nous ne nous rendons pas compte de notre état spirituel, et nous devons comprendre que ce que nous faisons en est un révélateur. Il est important de se regarder avec attention, sans jugement, parce que nous pouvons apprendre bien des choses sur nous-même simplement en regardant les fruits que nous produisons. Si nous remarquons des choses particulières, alors nous ne devons pas ressentir d'accusation, Dieu n'est jamais accusateur, au contraire, nous devons prendre cela comme un indicateur de ce qui doit évoluer dans le sens de Dieu, de ce qui a besoin d'ajustement.
Celui qui reste en Dieu ne pêche pas, il est saint. Le livre de l'Apocalypse nous dit une chose très particulière qui, une fois de plus, peut paraître contradictoire mais qui, également une fois de plus, ne l'est pas : que celui qui est saint se sanctifie encore (Apocalypse 22.11**), si on est saint, comment peut-on encore se sanctifier puisqu'on l'est déjà ? Et si on ajoute encore la déclaration faite dans la première épître de Pierre : Vous serez saints, car je suis saint (1 Pierre 1.16 ; reprise de Lévitique 20.26*), qui semble dire que personne n'est saint mais que nous sommes appelés à le devenir, on peut rapidement s'arracher les cheveux. Dans la réalité, ce que Dieu annonçait dans le lévitique n'était pas que nous devions faire l'effort d'être saint parce qu'il l'est, mais que nous le serions parce qu'il l'est. Il annonçait qu'il vivrait en nous, par son Esprit, et que de par le fait qu'il est saint, nous le serions également. Dès lors, ce qu'il annonce dans le livre de l'Apocalypse c'est simplement que ceux qui ont son Esprit en eux pourront au fur-et-à-mesure consacrer de plus en plus de leur cœur, de leur âme et de leurs pensées à Dieu, et donc se sanctifier encore plus. Cela atteste donc que nous sommes saints dès lors que l'Esprit de Dieu vit en nous et donc nous ne péchons plus, nous ne faisons que faire tout notre possible pour que la semence que Dieu a mise en nous puisse pousser. Cela prend souvent du temps, se passe assez fréquemment dans un ordre qui n'est pas celui que nous aurions choisi, mais cela se fait.
Dans l'intervalle, le monde a produit sa propre conception du péché et l'a imposé à l'église, qui désormais se pense obligée d'être parfaite dans ce qu'elle montre, au lieu de l'être dans ce qu'elle est. En adoptant leur façon de voir, l'enfant de Dieu devient son propre accusateur et finit par passer son temps à se flageller au lieu d'avancer en faisant confiance à Dieu que ce qu'il a dit, il va le faire, pour peu que nous continuions à avancer vers lui.
Nous ne pouvons pas accepter nos comportements qui ne sont pas en accord avec la Parole de Dieu, mais cela ne signifie pas que nous devions accepter quelque accusation que ce soit. Nous ne péchons pas, nous avançons vers le jour où nous parviendrons à consacrer plus de notre cœur à Dieu.
Celui qui pêche, c'est celui qui ne veut pas avancer et se complaît dans ce qu'il fait.
Le péché est donc l'éloignement de Dieu et le refus de lui donner une partie de ce que nous sommes. C'est en cela également que l'on comprend un étrange verset, souvent détourné pour justifier de la différence de gravité qu'il y aurait entre les fautes : Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi commet un plus grand péché (Jean 19.11). En utilisant cela, certains affirment donc que tel péché est plus grave que tel autre, mais c'est en contradiction avec le reste de la Parole de Dieu. L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra (Ezéchiel 18.20), il n'est fait aucune distinction de gravité. Lorsque Jésus parle de la grandeur du péché, il connaît le sens de ce qu'est le péché, il est justement venu pour en payer le prix. Le prix qu'il vient payer, est le prix de la réconciliation avec Dieu, aussi, lorsqu'il parle de : plus grand péché, il dit que celui qui l'a livré est encore plus loin de Dieu qu'on ne l'imagine, mais pas que sa faute est plus grave. Toutes les transgressions (blasphème contre le Saint-Esprit exclu) mènent indistinctement à la mort si elles ne sont pas suivies de repentance.
Le plus difficile reste cependant probablement la barrière de la langue. On nous a tellement enfermé dans une fausse compréhension que même la langue que nous parlons ne possède pas forcément le champ lexical nécessaire pour exprimer correctement les vérités de Dieu. Lorsque la Parole de Dieu nous parle de péché, il faut la sagesse de Dieu pour faire la distinction entre le péché, qui est dans le cœur, et le fruit du péché, qui est son accomplissement dans la chair. C'est nécessaire parce qu'il faut absolument réaliser que bien des fois, nous avons accepté des choses dans notre cœur sans les mettre en application de nos mains, et nous avons cru que la faute était moindre, voir même inexistante, alors qu'elle était pleine et entière. Si cela peut aider, imaginer simplement que c'est l'exacte parallèle avec l'Esprit et les fruits de l'Esprit. Si vous avez l'Esprit de Dieu en vous, vous produirez des fruits. Ce que vous produirez viendra de l'Esprit, mais ne sera pas l'Esprit, c'en sera un révélateur. Pour le péché, c'est exactement la même logique.
* Lévitique 20.26 : Vous serez saints pour moi, car je suis saint, moi, l'Éternel; je vous ai séparés des peuples, afin que vous soyez à moi.
** Apocalypse 22.11 : Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore; et que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint se sanctifie encore.
b) Ce qui est à venir.
Cet enseignement ne permet, dans les grandes lignes, que de comprendre ce qu'est réellement le péché. Il reste de nombreux points qui doivent être traités et qui le seront par la suite. Par exemple : les conséquences diverses du péché, sur nous, sur les autres ; comment nous devrions réagir envers nous ,ou envers les autres ...
1 - Introduction.
Pour définir le péché, il convient d'en comprendre sa signification réelle, un dictionnaire commun nous apprendra que cela consiste en une infraction envers une loi religieuse. Cependant, il faut rajouter à cela deux précisions qui tendent vers le même but. Tout d'abord, en hébreu, le péché se dit KHATA et signifie « ce qui manque le but », ensuite, en grec, cela se dit HAMARTIA et la signification est relativement similaire à l'hébreu, puisqu'elle est : « erreur, faux état d'esprit ».
Etant donné que la notion de péché est nécessairement rattachée à Dieu (tout comme la repentance), 'ce qui manque le but' ne peut être compris que comme 'ce qui manque le but établi par Dieu'.
Le péché est souvent estampillé comme étant l'arme de satan. C'est bien entendu faux. Comme je l'ai montré dans la première partie de cet enseignement, le péché est une disposition du coeur. L'arme de satan est le mensonge. La disposition du cœur consiste à avoir refusé Jésus. Nous sommes, en tant qu'être humain, soit pécheur, soit saint. Si nous sommes saints, c'est que nous avons accepté Jésus, si nous l'avons refusé, nous sommes pécheurs. Le péché est donc l'éloignement de Dieu. Lorsque Jean nous dit que nous avons des péchés mais que nous ne pouvons pas pécher, il nous dit que nous avons toujours en nous des choses qui nous éloignent de Dieu, mais que nous ne les pratiquons pas. Le Saint-Esprit travaillant à l'éradication de ces causes d'éloignement en fonction de ce que notre cœur l'autorise à faire.
Le péché étant donc à l'intérieur de l'homme, ce qui se retrouve à l'extérieur n'est pas à proprement parler le 'péché'. Pour autant, cela ne diminue ni son importance, ni sa gravité, et certainement pas ce que cela nous enseigne. Ce que nous considérons usuellement comme des péchés sont en réalité les fruits du péché, et l'importance de ne pas les négliger est simplement qu'ils doivent être regardés comme des indicateurs de l'état de notre âme, ou de celle de ceux qui les produisent. Le péché étant dans le cœur, il peut y résider sans être repérable, parfois au détriment même de la personne qui l'héberge. C'est pour cela que nous devons comprendre ce que Jésus nous disait dans l'évangile de Matthieu d'une manière étendue :
- Matthieu 12.33 : Ou dites que l'arbre est bon et que son fruit est bon, ou dites que l'arbre est mauvais et que son fruit est mauvais; car on connaît l'arbre par le fruit.
Ce que dit ce verset n'est pas qu'un bon arbre ne produira que du bon fruit, mais que son fruit est bon. Ca n'est pas la même chose. Il suffit de regarder la réalité d'un arbre, puisque Jésus choisit lui-même cet exemple. Si vous cueillez une poire, alors vous avez un poirier. Il en ressort que cet arbre ne produira que des poires, cependant, certaines des poires ne seront pas bonnes, pour une raison ou une autre. Qu'elles soient ameres, farineuses, vérolées, peu importe. Il existe des raisons pour qu'un ou plusieurs des fruits ne soient pas bons. Cela n'enlèvera pas à cet arbre le fait qu'il produise de bons fruits. Cependant, cela nous fait comprendre qu'il va falloir en prendre un peu plus soin, parce que certains de ses fruits ne sont pas aussi goûteux, et si nous ne faisons rien, alors de plus en plus de ses fruits seront immangeables, jusqu'à ce que finalement, devenus plus nombreux, cet arbre sera considéré comme ne produisant pas de bons fruits, même si de temps en temps l'un d'entre eux restera comestible.
Quoi qu'il en soit, cela montre que ce que nous produisons est un révélateur de ce que nous sommes, et nous ne pouvons pas nous contenter de regarder ce que nous faisons de conforme à la volonté de Dieu pour décider de ce que nous sommes. Parce que nous sommes ce que l'ensemble des fruits que nous produisons est. Le but étant, comme d'habitude, non pas d'accepter quelque accusation que ce soit, mais de faire un constat suffisamment précis pour qu'il soit la base de nos prières et de nos demandes de pardon.
Dissimuler nos mauvais fruits ne change rien à leur existence. Nos fautes sont le signe de ce qui, en nous, rejette encore Jésus. Pour se rapprocher de lui, il va falloir s'éloigner d'eux.
Il convient de s'éloigner du péché afin de pouvoir servir correctement le seul et unique Dieu, celui qui n'a aucun Dieu au-dessus de lui, à côté de lui, ou sous la plante de ses pieds. Il est le Dieu de Gloire qui répand sa grâce sur son peuple, il est l'Eternel des armées qui abat les forteresses des ténèbres, il est le Dieu de lumière qui éclaire les pas de ses serviteurs et aveugle ceux qui marchent contre eux, mais n'oublions jamais qu'il est également un Dieu JALOUX que nous nous devons impérativement d'adorer et de louer avec déférence et avec tout l'amour qu'il met constamment en nous. Cependant, tant que le péché sera présent en nous et ses fruits autour de nous, la louange et l'adoration rencontreront des barrières épaisses qui bloqueront notre vie spirituelle. C'est pourquoi il faut tous les jours se remettre en question et s'en remettre soit à un jugement personnel, soit à celui de Dieu. Evidemment, le jugement de Dieu peut paraître terrible, mais il est juste, et, parce que nous le demandons dans le but de nous rapprocher de lui, Il nous couvrira encore plus de sa grâce.
Ce qui ne veut pas pour autant dire que la chose sera facile à vivre, mais la récompense est au-delà de ce que les mots peuvent exprimer. N'oubliez jamais que Dieu nous aidera d'autant plus que notre cœur sera porté à lui plaire, parce qu'il voit en nous les bonnes choses (que souvent nous ne voyons pas) comme les mauvaises (que souvent nous essayons de dissimuler).
2 - Ce qui caractérise une chose comme étant un péché.
La désobéissance volontaire (refus) ou involontaire (oubli) à la Parole de Dieu est un signe de notre éloignement de Dieu, et donc un révélateur du péché qui est en nous. Or la chose la plus importante que Jésus nous ait demandé de faire c'est d'aimer. Celui qui n'aime pas n'appartient donc pas à Jésus :
- Jean 13.34-35 : Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.
On peut également dire que nous ressentons le même amour pour Jésus que pour notre pire ennemi, et si la chose peut sembler terrible, elle n'en est pas moins vraie.
L'apparition de la loi de Dieu a fait le tri entre ce qui était bien et ce qui ne l'était pas. N'oublions pas que tout cela se passait en un temps où le Saint-Esprit n'était pas encore en nous. Par rapport à notre conscience actuelle, il est évident que ce qui se passait en ce temps ne pouvait qu'être un ensemble d'abominations aux yeux de l'Éternel, sinon, il n'en serait pas venu à la solution qui consistait à révéler la loi. Parce qu'il s'agit bel et bien de cela, la loi est une révélation du Père Céleste.
Cependant, chaque révélation a une conséquence particulière. Elle nous fait comprendre plus profondément qui est Dieu en nous faisant comprendre ce qui nous rapproche et ce qui nous éloigne de lui. Lorsque la loi a été donnée à Moïse, c'est exactement ce qui s'est passé. Dieu a donné une ligne à ne pas franchir. La loi est donc pour les enfants de Dieu, et la punition de la loi pour ceux qui s'éloignent de Dieu. Cette punition agit également comme un rappel, un panneau clignotant qui indique que vous avez dépassé la limite autorisée.
Maintenant, une fois que la loi est donnée, alors les juifs ont progressé, petit à petit. Evidemment, certains ont transgressé définitivement, d'autres on construit leur maison sur la frontière entre l'obéissance et la désobéissance, mais ceux qui étaient sincères avec Dieu ont fait en sorte que la punition de la loi devienne une frontière extérieure en restant autant qu'ils le pouvaient dans les limites de la loi et en n'étant jamais (ou presque jamais) transgresseurs. Lorsque cela arrivait, alors un sacrifice était demandé pour prophétiquement couvrir le prix de la faute, en attendant un sacrifice meilleur, qui pourrait couvrir définitivement les fautes. Cependant, avant que cela n'arrive, il fallait encore approfondir la signification de la faute, la faire passer du charnel (donc de l'acte) au spirituel (donc à la pensée), afin que la suite de la révélation commencée par la loi, c'est-à-dire la révélation de la grâce, ne soit pas pervertie.
Si vous appliquez la compréhension de la grâce à la loi de Moïse, alors vous pervertissez la grâce. Parce que la grâce ne peut avoir de sens que si vous comprenez la signification du péché, qui est à l'intérieur, et non à l'extérieur. C'est pour cela que la grâce, qui existait déjà à l'époque de Moïse, n'était cependant pas révélée, parce qu'elle n'a pas pour but de couvrir les fruits du péché le temps que nous changions, mais le péché réel, qui lui, n'était pas encore révélé.
Comme en ce temps, sans l'Esprit de Dieu, le péché restait un acte, son prix par le sacrifice d'animaux ne pouvait pas laver le pécheur définitivement et la grâce de Dieu, qui est parfaite, ne pouvait couvrir un pardon qui ne l'était pas. La loi a, dès l'instant où elle a été donnée, commencé à évoluer pour amener lentement le peuple de Dieu à être en état de recevoir la compréhension de la grâce. Cette compréhension devenant possible à travers l'Esprit qui est donné à ceux qui acceptent Jésus. Le sacrifice devenant permanent est donc parfait et permet à la grâce, qui elle aussi est parfaite, d'être accessible à tous.
A chaque fois que l'homme s'éloigne de trop, Dieu se révèle un peu plus afin de mettre à nouveau l'homme sur la bonne voie. Après la loi, il révélera la grâce. C'est donc à l'apparition de cette loi que s'est faite la séparation entre l'homme de Dieu et l'homme de satan, entre celui qui se plie, et celui qui reste effrontément droit devant la gloire de Dieu. A partir de cette loi, écrite sur la pierre, il a été possible de commencer à définir le pécheur.
Plus tard, avec la révélation de Jésus et donc de la grâce, la loi écrite sur la pierre sera écrite dans nos cœurs. Nous avons accès au Père directement et sommes donc capables de recevoir ses directives personnellement.
Dès lors, est péché tout ce qui va à l'encontre de la volonté de Dieu dans nos vies. S'il nous dit d'aller à droite et que nous allions à gauche, même si c'est pour arriver au même but, notre désobéissance nous condamne jusqu'à ce que nous implorions sincèrement Sa miséricorde. Bien que cela puisse paraître exagéré, il se trouve simplement que plus vous vous approcherez de lui, plus vous réaliserez que la désobéissance vient toujours de ce que nous ne comprenions pas qui il est.
3 - Le péché dans l'Eglise.
Fort de ce qui a déjà été dit jusqu'ici, entrons plus profondément dans le péché dans l'Eglise, ce qui reste le sujet de cette partie de l'enseignement sur le péché.
Il est la source de bien des compréhensions. Un nombre indéfinissable de questions y trouvent soit leur réponse, soit son commencement. C'est évidemment également le cas concernant le sujet qui nous préoccupe.
- Marc 7.21-23 : Car c'est du dedans, c'est du cœur de l'homme que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les débauches, les meurtres, les vols, les cupidités, les méchancetés, la fraude, le dérèglement, le regard envieux, la calomnie, l'orgueil, la folie. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans, et souillent l'homme.
Au commencement des temps, Dieu créa l'homme et la femme. L'homme a été formé à partir de la terre, et la femme à partir de l'homme. Dieu les a créés à son image, cependant, il nous a dès le commencement laissé libre de nos choix puisqu'il a permis l'existence de l'arbre de la connaissance du bien et du mal dans le jardin d'Eden.
Le péché est arrivé à ce moment-là, initié par les murmures d'un serpent, symbole qui a une importance majeure dans la Bible et qui n'est jamais utilisé inutilement. En effet, chacune des fois où cet animal est nommé, un événement ayant une importance majeure est donné. Dans tous les cas, le serpent n'avait aucune autorité sur les créatures de Dieu que nous étions alors, parce que nous n'étions qu'à Dieu. C'est alors que le changement principal est survenu. C'est du fond de l'homme qu'est monté une vague qu'il n'avait alors jamais connue. La Bible ne permet aucune équivoque à ce sujet, satan n'a pas parlé à notre entendement, mais à notre cœur. C'est de notre cœur que tout est parti. De même nous savons parfois que nous n'agissons pas forcément dans la volonté de Dieu, mais notre cœur a cela de terrible qu'il trouve toujours des raisons valables. C'est d'ailleurs la raison principale de ce que nous devons appartenir totalement à notre Dieu, afin que rien en nous ne prenne le pas sur sa volonté.
De plus, si notre cœur est la source de nos maux, nous ne devons cependant pas oublier qu'il est sollicité par une source extérieure. Ainsi nous ne devrions pas dire « nos pensées », mais, « les pensées qui viennent en nous », parce que le travail principal de satan est d'essayer de nous culpabiliser à travers un réseau de pensées mauvaises qui viennent directement de lui. Jésus lui-même a dû être assailli de la sorte alors qu'il avait été transporté dans le désert après le baptême de Jean-Baptiste. Il est écrit dans Matthieu 4.1 : Alors Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. Nul doute que le diable a utilisé les mauvaises pensées pour briser Jésus, pourtant il nous est dit à maintes reprises que l'Agneau de Dieu a été trouvé innocent de tout péché. Il n'existe qu'une seule signification à cela, aucune des pensées que nous envoie l'accusateur n'est en soi un péché, ce qui le devient c'est lorsque nous permettons à l'oiseau de faire son nid.
L'accusateur remplira toujours son rôle, il nous attaquera constamment, dès lors qu'il trouvera quelque chose à redire à notre façon de faire. Il faut impérativement se rendre compte qu'une partie de ses accusations est fondée, par conséquent, la meilleure suite à donner à ces railleries, c'est de s'humilier devant Dieu et de lui demander pardon pour ce que satan vient de nous révéler. Le malin se verra alors confondu et nous aurons grandi.
N'oubliez jamais qu'il y a une part de vérité dans les accusations du diable, parce qu'il connaît nos points faibles, et ces points-là ne sont faibles que pour une seule raison, parce que nous ne les avons pas encore entièrement remis dans les mains du Consolateur.
Il en ressort que satan fait la même chose que Dieu, il nous place devant un choix, c'est nous qui le faisons. C'est notre cœur qui décide. Satan n'a pas obligé Eve à pécher, c'est elle qui a pris cette décision. Je ne détaillerai pas plus cette particularité, le but étant de parler du péché dans l'Eglise. Ce qu'il faut comprendre est différent. On ne réalise que rarement certaines évidences dans la Parole de Dieu, essentiellement parce qu'elles ne sont pas écrites ouvertement, elles sont présentes mais attendent qu'on les remarque. Lorsque cela arrive, on a tendance à sourire en se disant que Dieu nous avait prévenu mais qu'on ne l'avait pas vu.
Dans le cas présent, le détail à voir dans ce qui se passe dans le jardin d'Eden, c'est que satan n'est jamais en contact avec Adam, mais ça ne l'empêche pas de fauter. Le serpent n'est allé que vers Eve, c'était suffisant. Dieu disait : Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui (Genèse 2.18), et à l'instant où Eve a choisi la convoitise, elle n'a plus été avec Adam, ses pensées la portaient vers ce qu'elle venait de convoiter. Il était à nouveau seul, mais il ne le savait pas.
Les paroles de satan n'avaient pas besoin d'atteindre directement Adam et Eve, il suffisait d'en atteindre un pour que cela influe sur l'autre. Ca n'est pas une coïncidence, satan sait ce qu'il fait. Il n'est pas un ange déchu un peu simplet qui tente des trucs à droite ou à gauche. C'est une création éternelle qui, aujourd'hui, a déjà amené la quasi-totalité de l'humanité à ses pieds. Nous savons quelle sera sa fin, parce que Dieu, qui existe dans l'éternité, nous a fait la bonté de nous le dire. Il n'en reste pas moins que le péché est un poison, satan sait que s'il convainc une personne, alors il agit sur toutes celles qui l'entourent.
Nous allons voir trois exemples bibliques précis qui nous aident à comprendre la conséquence du péché, et l'importance de notre vigilance.
a) Jéroboam.
a.1) Le péché de Jéroboam.
Jéroboam est fils de Salomon, son règne est une catastrophe. Il va bâtir des hauts lieux en très grand nombre et nommera sacrificateurs tous ceux qui le demanderont. Il a perverti le culte qui devait être rendu à Dieu comme peu l'ont fait avant lui, et peu le feront après lui. C'est ce même Jéroboam dont il est question lorsque Dieu envoie un prophète de Juda qui finira tué par un lion sur son chemin de retour (1 Rois 13).
- 1 Rois 14.14-16 : L'Éternel établira sur Israël un roi qui exterminera la maison de Jéroboam ce jour-là. Et n'est-ce pas déjà ce qui arrive? L'Éternel frappera Israël, et il en sera de lui comme du roseau qui est agité dans les eaux; il arrachera Israël de ce bon pays qu'il avait donné à leurs pères, et il les dispersera de l'autre côté du fleuve, parce qu'ils se sont fait des idoles, irritant l'Éternel. Il livrera Israël à cause des péchés que Jéroboam a commis et qu'il a fait commettre à Israël.
Il faut comprendre qu'Israël se réjouissait du roi qu'il avait. Les hauts lieux étaient nombreux et utilisés, les candidats pour être des collaborateurs/sacrificateurs ne manquaient pas. Le cœur de l'homme le pousse à ces choses, et c'est pour cela que Dieu envoie constamment des personnes pour leur rappeler les bases. Ces personnes sont toutefois bien souvent rejetées, et il en découle des situations comme celle d'Israël au temps de Jéroboam.
a.2) Implications du péché de Jéroboam.
Notre vie en Christ n'est ni un fleuve tranquille, ni une ligne droite. Nous dévions et nous nous redressons constamment. Je ne parle pas ici de déviances lourdes, mais de notre vigilance qui baisse en permanence, on ne peut rien faire d'autre que de rester vigilant et de redresser la barre en permanence. C'est exactement comme une voiture dont l'équilibrage est mal fait et qui tire un peu sur la droite ou la gauche lorsque vous roulez. Vous ajustez votre conduite en fonction pour rester sur la route, et si vous cessez d'y prêter attention trop longtemps, vous êtes bon pour une visite du décor.
Dans notre vie en Christ, l'Esprit nous aide à opérer ce réajustement en permanence. Dans le cadre de l'ancienne alliance, Dieu envoyait des prophètes pour le faire. En fonction des époques, il y ajoutait également soit des juges soit des rois, qui avaient la lourde responsabilité de redresser la barre dans la tempête, et de la surveiller dans l'accalmie. Jéroboam, qui a reçu le royaume de son père Salomon, aurait dû redresser la barre. Ne perdons pas de vue que Salomon s'est détourné de Dieu à la fin de sa vie. Au lieu de cela, il a persévéré dans son éloignement. Par contre, le peuple n'était pas forcé de participer, pourtant cela satisfaisait ses convoitises, et il a participé à la désobéissance de Jéroboam.
La désobéissance de Jéroboam a entraîné celle du peuple et causé, sur la durée, l'éloignement de Dieu. Dans cette Israël éloignée de Dieu, image d'une des phases de l'église (en tant que personnes, pas bâtiments), Bethel représente la maison même de Dieu, où se rassemble le peuple. Ici, presque personne ne suit le seul vrai Dieu et les faux serviteurs sont légions. Pourtant un vrai serviteur existe à Bethel, un prophète de Dieu. Malheureusement, n'étant pas sorti de cette version abominable du culte rendu à Dieu/dieu, il est lui-même, diminué dans sa capacité de cerner Dieu, et son jugement est entaché par le monde qui l'entoure. Qu'il le veuille ou non, il est influencé par le monde qui l'entoure, mais il ne s'en rend plus compte. Tant et si bien qu'il ira mentir au prophète venant de Juda afin de le faire venir sous son toit : Et il lui dit: Moi aussi, je suis prophète comme toi; et un ange m'a parlé de la part de l'Éternel, et m'a dit: Ramène-le avec toi dans ta maison, et qu'il mange du pain et boive de l'eau. Il lui mentait (1 Rois 13.18). Il lui mentira sans même y voir de problème, pourtant c'est un vrai prophète. Ca n'est pas une question de volonté personnelle de mentir, mais de vigilance. Nous sommes toujours influencés par le milieu dans lequel nous vivons. L'état du poisson dépend de la qualité de l'eau dans laquelle il évolue. Nous ne pouvons pas dire que le milieu dans lequel nous évoluons ne va pas nous influencer, c'est nier une évidence. La musique, les films, les discussions... tout ceci nous influence. Le prophète se tenait dans une Israël pervertie dans laquelle son chef, Jéroboam, sacrificateur autoproclamé, désignait sacrificateurs tout ceux qui le voulaient (1 Rois 13.33 : Après cet événement, Jéroboam ne se détourna point de sa mauvaise voie. Il créa de nouveau des prêtres des hauts lieux pris parmi tout le peuple; quiconque en avait le désir, il le consacrait prêtre des hauts lieux). Le prophète aurait pu sortir et partir pour Juda, où la vraie foi était enseignée, mais il est resté, et il a fini par se comporter selon l'exemple qu'il voyait tous les jours. Pourtant, c'était un prophète de Dieu.
Ca, c'est ce qui arrive lorsqu'une église pêche, et que son péché est répandu quasi uniformément. Il vous salira également.
b) Acan.
b.1) Le péché d'Acan.
Pour le contexte, Israël vient de passer le Jourdain, ce qui est l'image du baptême, qui nous fait entrer dans la terre promise par Dieu. Sa première étape, c'est de terrasser Jéricho, qui est le symbole des forteresses à abattre dans nos propres vies. C'est également pour cela que c'est le premier combat qui est mené par Dieu, au son des trompettes qui sont la louange de son peuple. Dieu nous montre par là que c'est sa victoire et qu'il nous y rend participant. Détailler plus Jéricho prendrait un enseignement complet, donc on va en revenir à notre sujet.
Israël vient de terrasser Jéricho, que Dieu a dévoué par interdit. Cela signifie qu'il faut tout détruire, rien ne doit en être conservé (à l'exception de Rahab, bien évidemment). Acan, fils de Carmi, un membre de la tribu de Juda ne voit pas cela de la même manière et décide d'épargner ce qui a de la valeur à ses yeux:
- Josué 7.1 : Les enfants d'Israël commirent une infidélité au sujet des choses dévouées par interdit. Acan, fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de Zérach, de la tribu de Juda, prit des choses dévouées. Et la colère de l'Éternel s'enflamma contre les enfants d'Israël.
Ce premier verset du chapitre 7 du livre de Josué est très intéressant. Il nous dit textuellement que ce sont : les enfants d'Israël qui ont commit : une infidélité. Ce verset poursuit ensuite en nous précisant la faute : Acan ... prit des choses dévouées. C'est donc une personne sur un peuple de plusieurs millions de personnes qui a commis une infidélité, pourtant, la fin du verset nous dit que : la colère de l'Éternel s'enflamma contre les enfants d'Israël. C'est donc un homme qui a fauté, mais pour Dieu, c'est tout le peuple qui porte la faute.
Les versets suivants nous montrent que Josué poursuit la conquête des territoires. L'étape suivante sera Aï, un combat qui nous est présenté comme facile dans le verset 3 : Il est inutile de faire marcher tout le peuple; deux ou trois mille hommes suffiront pour battre Aï; ne donne pas cette fatigue à tout le peuple, car ils sont en petit nombre. Pourtant, aussi facile que puisse paraître ce combat, Israël se fait écraser par son adversaire et il en résultera que : Le peuple fut consterné et perdit courage (verset 5).
Josué et les anciens d'Israël se lamenteront devant Dieu des versets 6 à 9, ils prieront et lui demanderont d'inverser la situation :
- Josué 7.6-9 : Josué déchira ses vêtements, et se prosterna jusqu'au soir le visage contre terre devant l'arche de l'Éternel, lui et les anciens d'Israël, et ils se couvrirent la tête de poussière. 7.7 Josué dit: Ah! Seigneur Éternel, pourquoi as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, pour nous livrer entre les mains des Amoréens et nous faire périr? Oh! si nous eussions su rester de l'autre côté du Jourdain! 7.8 De grâce, Seigneur, que dirai-je, après qu'Israël a tourné le dos devant ses ennemis? 7.9 Les Cananéens et tous les habitants du pays l'apprendront; ils nous envelopperont, et ils feront disparaître notre nom de la terre. Et que feras-tu pour ton grand nom?
Dieu, entendant son serviteur se lamenter, n'approuve pas sa prière. Parce que ce n'est pas le temps pour cela. C'est le temps de se lever et d'agir. La prière n'est pas un remède miracle pour tous les maux. Tout comme il y a un temps pour demander et un temps pour recevoir, il y a un temps pour prier, et il y a un temps pour agir. Josué n'a pas identifié le problème. La réaction de Dieu est pleine d'enseignements :
- Josué 7.10 : L'Éternel dit à Josué: Lève-toi! Pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage ?
- Josué 7.11-13 : Israël a péché; ils ont transgressé mon alliance que je leur ai prescrite, ils ont pris des choses dévouées par interdit, ils les ont dérobées et ont dissimulé, et ils les ont cachées parmi leurs bagages. Aussi les enfants d'Israël ne peuvent-ils résister à leurs ennemis; ils tourneront le dos devant leurs ennemis, car ils sont sous l'interdit; je ne serai plus avec vous, si vous ne détruisez pas l'interdit du milieu de vous. Lève-toi, sanctifie le peuple. Tu diras: Sanctifiez-vous pour demain; car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Il y a de l'interdit au milieu de toi, Israël; tu ne pourras résister à tes ennemis, jusqu'à ce que vous ayez ôté l'interdit du milieu de vous.
b.2) Implications du péché d'Acan.
La position de Dieu en face de ce qui vient de se passer est qu'Israël doit prendre position.
Acan a dérobé ce que Dieu avait maudit, et tout Israël en a payé le prix. Il faut comprendre que ce n'est pas Dieu qui envoyé la malédiction sur tous parce qu'un seul a péché, mais Dieu qui se retire d'un endroit où le péché est toléré. Si la conclusion semble être la même, la démarche est totalement différente, et cela influe directement sur le moyen de s'en sortir. Si vous vous méprenez sur la raison de la sanction, alors vous ne cernerez pas le moyen de lever l'interdit qui est passé de ce que vous avez fait à vous.
L'implication de ce qu'a fait Acan se trouve donc à plusieurs niveaux. Oui, il a attiré la colère de Dieu sur lui, mais surtout, il a entraîné avec lui sa famille et a amené la mort sur 36 hommes d'Israël qui étaient partis à la guerre. Son crime paraît anodin, il a volé quelques babioles, mais le vrai crime, ça n'est pas d'avoir volé, mais d'avoir désobéi à Dieu.
Cependant, contrairement au péché de Jéroboam, on note qu'Israël subit les conséquences du péché d'Acan alors que personne d'autre n'y a participé. Par ailleurs, Acan sait parfaitement ce qu'il a fait, il sait également que la défaite dans une bataille très facile signifie que Dieu s'est éloigné d'eux. D'autant qu'ils viennent de voir les murailles de Jéricho s'effondrer. Il a beau savoir cela, il se tait. Il voit Josué et tous les anciens se lamenter devant Dieu, et il ne parle pas plus. Dieu va le punir parce qu'il a persévéré dans sa désobéissance.
C'est pour cela que dans cet exemple, ça n'est pas le pécheur qui est appelé à la repentance, mais Israël qui doit régler le problème, en raison de la persévérance du pécheur.
C'est le même principe que la loi sur les vœux prononcés par l'homme ou la femme. Loi présente dans le chapitre 30 du livre des Nombres. Cette loi explique que si la femme fait un vœu qu'elle n'aurait pas dû faire, ce vœu peut être rompu par celui qui a autorité sur elle. Dans le livre des Nombres, il s'agit du père (Nombres 30.4-6) ou du mari (Nombres 30.7-16). Ce qu'il faut retirer de cette loi, c'est que lorsque le père ou le mari s'est rendu compte de la parole de la femme (fille ou épouse), alors il ne peut plus se taire, sous peine d'être lui-même porteur de la faute. Parce qu'il parle autant en se taisant qu'en parlant. Son silence est une approbation. Or, puisqu'il approuve dans son cœur, il participe au péché.
- Nombres 30.14-16 : Son mari peut ratifier et son mari peut annuler tout vœu, tout serment par lequel elle s'engage à mortifier sa personne. 30.15 S'il garde de jour en jour le silence envers elle, il ratifie ainsi tous les vœux ou tous les engagements par lesquels elle s'est liée; il les ratifie, parce qu'il a gardé le silence envers elle le jour où il en a eu connaissance. 30.16 Mais s'il les annule après le jour où il en a eu connaissance, il sera coupable du péché de sa femme.
Dans les cas a) et b), il faut se rendre compte de ce que nous ne pouvons nous permettre de croire que nos péchés ne touchent que nous. Nous salissons la personne de Christ à chaque fois que nous péchons, et nous mettons en danger bien plus de personnes que nous ne le pensons. Que ce soit Acan ou Jéroboam, ils ont tous les deux mis un peuple entier en danger en raison de leur refus d'obéissance envers Dieu. Principalement dans le cas d'Acan, parce que Jéroboam a entraîné le peuple dans les abominations, chacun avait alors sa responsabilité, mais Acan avait été le seul à pécher, et parce qu'il se trouvait au milieu du peuple d'Israël, Dieu ne pouvait plus envoyer sa Bénédiction parmi les siens.
Un exemple plus récent nous montre une troisième voie :
c) Ananias et Saphira.
c.1) Le péché d'Ananias et Saphira.
- Actes 5.1-5 : Mais un homme nommé Ananias, avec Saphira sa femme, vendit une propriété, et retint une partie du prix, sa femme le sachant; puis il apporta le reste, et le déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit: Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? S'il n'avait pas été vendu, ne te restait-il pas ? Et, après qu'il a été vendu, le prix n'était-il pas à ta disposition ? Comment as-tu pu mettre en ton cœur un pareil dessein ? Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu. Ananias, entendant ces paroles, tomba et expira. Une grande crainte saisit tous les auditeurs.
Dans l'ancienne alliance, il fallait un Moïse ou un Josué pour parler avec Dieu afin de savoir d'où venaient les problèmes. Dans la nouvelle, nous avons le Saint-Esprit qui nous éveille à cela. Cela change essentiellement la vitesse à laquelle se passent les choses. Dans le cas présent, afin de poser le contexte, Joseph, qui était appelé Barnabas, venait de vendre un champ et d'en donner le prix. Ananias et Saphira, en voyant ça, n'ont pas vu la bonté de cet homme, mais la gloire qu'il en obtenait. Ils ont alors décidé de simuler le même don en vendant à leur tour une propriété et en n'en donnant qu'une partie du prix tout en prétendant le donner en entier. Comme le fait remarquer Pierre, le péché est grave, le couple a menti à Dieu, mais ce n'est pas cela qui est important dans le cadre de cette étude. L'importance dans le cadre de cet enseignement est qu'il a essayé de mentir au corps de Christ, or, si le mensonge s'insinue, il se répandra. Si Ananias et Saphira avaient réussi leur forfaiture, ils seraient passés pour des saints et auraient probablement grandi en importance dans l'église. Avec le temps, n'étant pas inspiré par Dieu, ils auraient immanquablement commencé à la détourner, y insérant de plus en plus de leur cœur perverti puisqu'ils n'avaient rien d'autre à apporter. La finalité en aurait probablement été que l'église des actes ne serait pas citée pour les mêmes raisons.
c.2) Implications du péché d'Ananias et Saphira.
Il faut y voir deux choses, tout d'abord que le mensonge est une abomination aux yeux de Dieu au même titre que pourrait l'être le meurtre (la Bible ne fait aucune hiérarchie), et ensuite, que dans une église où la présence de Dieu est totale, les péchés reçoivent une punition immédiate. Soulignons la crainte des auditeurs qui soudainement se remettent en cause. Il est probable qu'il venait d'y avoir une vague de prise de conscience parmi eux.
d) La suite logique qui relie ces trois exemples.
Rapportons tous les trois exemples à l'Eglise de Christ. Dans les trois cas, nous avons un petit nombre de personnes qui pêchent, et l'ensemble de l'Eglise qui est en danger. Dans les trois exemples que nous avons vus, nous constatons une progression dans la gravité, mais un certain mimétisme dans la conséquence. Dans les trois exemples nous constatons que le pécheur est puni, mais il y a autre chose à voir :
- Dans le premier exemple, celui de Jéroboam, nous voyons un pécheur principal, et ce qui se passe lorsque personne dans l'Eglise ne réagit.
- Dans le deuxième exemple, celui d'Acan, nous voyons un pécheur principal, et ce qui se passe lorsque la réaction de l'Eglise n'est pas immédiate.
- Dans le troisième exemple, celui d'Ananias et Saphira, nous voyons deux pécheurs, et ce qui se passe lorsque la réaction de l'Eglise est immédiate.
Cela ne nous montre pas seulement l'importance des conséquences du péché du côté du pécheur, mais également l'importance de la vigilance de celui qui n'a pas péché. C'est pour cela que nous devons rester proches les uns des autres. C'est pour cela également que nous devons être les gardiens de nos frères et sœurs, comme Jésus est notre propre gardien. Pas pour accuser, mais pour protéger des loups. En cela, l'Esprit de Dieu nous aidera si nos intentions sont bonnes, parce que la pureté de l'épouse est importante.
4 - Le discernement.
Il y a un aspect du péché qu'on ne prend pas assez en compte, c'est celui de la dénonciation du pécheur. Pourtant l'importance est majeure. Parce qu'il ne s'agit pas seulement de sauver son frère, mais également de se sauver soi-même et de nombreux autres. La première chose est que le but n'est jamais d'avilir, mais d'aider. Nous ne sommes plus du monde, notre but n'est pas de jeter à la vindicte populaire, mais de permettre la compréhension d'un état particulier, nécessaire pour initier un changement.
a) Le discernement.
Il est nécessaire d'être guidé par l'Esprit de Dieu, et de ne pas agir dans un esprit de jugement et de condamnation. Vouloir appliquer aux autres les règles qui ont été celles de notre propre progression est dangereux autant pour les autres que pour nous-même. Ce que nous avons réglé dans nos vies n'est pas forcément réglé dans la vie des autres, et ce qui est réglé dans leurs vies ne l'est peut-être pas dans les nôtres. Aussi, si nous exigeons d'eux qu'ils règlent ce que nous avons déjà réglé, alors Dieu nous jugera selon nos paroles, et nous aurons à régler ce que les autres ont déjà réglé, ce qui est impossible parce que la multitude des feuilles de routes que Dieu a dressé, généralement une par croyant, représente plus que nous ne pourrions faire en une vie. C'est pour cela qu'il nous faut la sagesse de Dieu.
Le discernement peut être spirituel et charnel, les deux sont importants et nécessaires, mais pour des raisons différentes. Comme je l'ai expliqué, le péché est dans le cœur, ce qu'il produit est un fruit. Or, voir ces fruits spécifiques chez une personne nous permet de comprendre partiellement l'état de son coeur. Si une personne vous ment, au-delà du mensonge en lui-même, cela représente un indicateur de son état spirituel. Si une personne commet un adultère dans la chair, alors vous savez qu'elle l'avait commis dans son cœur auparavant. L'état du fruit vous enseigne sur l'état de l'arbre. C'est donc ce que vous constatez qui vous apprend ce que cette personne a au fond d'elle. C'est donc un discernement charnel, fait avec ce que les yeux physiques vous montrent, qui vous permet de comprendre une situation spirituelle. Il est également possible de voir cela sans passer par les yeux physiques, et dans ce cas, le discernement est purement spirituel. C'est pour cela que les deux discernements existent, ils peuvent exister séparément ou en même temps, mais ils sont tous les deux importants.
b) L'origine du discernement.
Le but n'était pas de parler du discernement, mais cela s'impose, alors continuons courtement d'en poser les règles, parce que si vous voulez affirmer que votre frère a péché, il serait bon de ne pas faire n'importe quoi. Le discernement, même celui qui n'est pas purement issu de l'Esprit, vient toujours de la Parole de Dieu. 'Discerner' signifie 'faire la différence entre deux ou plusieurs choses'. Cependant, 'faire la différence' n'est pas possible si vous n'avez pas un référent. Vous l'aurez compris, le référent en question est et doit toujours être la Parole de Dieu. Plus vous passerez du temps avec elle, plus votre discernement grandira. Vous pouvez demander autant de discernement que vous voulez à Dieu, cela passera toujours pas une plus grande proximité avec la Parole de Dieu.
Plus vous comprendrez ce qui devrait être, plus facilement vous identifierez ce qui ne le devrait pas. Plus vous vous approcherez de la vérité, plus vous discernerez le mensonge. Le Saint-Esprit vous éveillera à la compréhension de ce que vous faites face au péché. Il vous le fera comprendre en utilisant soit les yeux de la chair, soit les yeux de l'Esprit. Dans touts les cas cependant, il n'utilisera que ce que vous avez mis à sa disposition. Bien sûr il est Dieu, bien sûr il peut tout, mais il ne fera pas ce que vous refusez qu'il fasse, et en ne vous nourrissant pas de la Parole de Dieu, vous posez vous même une limite à ce qu'il peut faire pour vous et à travers vous.
Le discernement grandit donc toujours à partir de notre proximité avec la Parole de Dieu.
c) Le discernement n'est pas une autorisation de juger.
La dernière partie à prendre en compte dans cet aparté sur le discernement, est le fait que voir ne signifie pas comprendre. Dans la plupart des cas, discerner ne permet qu'un instantané, et comme n'importe quelle photographie, qui fige un instant, cela peut être trompeur. Ca n'est pas parce que vous détectez un problème chez un frère que ce problème n'est pas en court de résolution. Cela signifie que le rabrouer pour un problème qui est en court de traitement peut représenter un obstacle supplémentaire pour lui. De la même manière, peut-être que ce frère se rend compte de la situation, mais ne parvient pas à la changer. Il a alors besoin d'aide, pas de reproches.
C'est pour cela qu'on ne doit jamais prendre la chose discernée comme une autorisation de juger l'autre. La sagesse de Dieu veut que nous en parlions d'abord à Dieu lui-même. Comment savoir si ce que nous avons vu l'a été pour prier pour le sujet, ou pour parler à la personne ? Nous avons tendance à n'attendre qu'une compréhension pour y greffer nos façons de faire, imaginant que, parce que ce que nous avons vu vient de Dieu, alors nous pouvons faire ce que nous voulons, ou appliquer à la lettre ce que nous avons lu, sans rechercher la direction de l'Esprit. Quand le roi David avait une guerre à mener, il savait parfaitement comment défaire son ennemi, pourtant, sa première réaction était toujours de se présenter devant Dieu pour lui demander ses directives.
Si Dieu vous a fait la grâce de vous montrer un problème chez autrui, alors nous devons agir dignement, sans jugement, avec la gloire de Dieu en seul horizon. Nous ne voyons pas pour satisfaire notre égo, mais pour permettre le renforcement et la stabilisation du corps de Christ.
5 - La dénonciation du pécheur.
Il existe un passage de l'évangile selon Matthieu dans lequel Jésus nous parle de l'ordre dans lequel nous devons faire les choses :
- Matthieu 18.15-18 : Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. 18.16 Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. 18.17 S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain. 18.18 Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.
Lorsque nous voyons un problème il faut donc en parler avec Dieu, et ensuite, en parler avec le frère, non pas pour l'accuser, non pas pour lui intimer l'ordre de changer, mais simplement pour lui en parler. Rappelons-nous que ce passage nous dit clairement : Si ton frère a péché, il ne nous dit pas 'si tu penses que ton frère a péché'. Cela pose déjà une certitude, pas une possibilité. Sans certitude, il convient de rester devant Dieu, qui est la personne à qui il faut continuer de parler. Ne serait-ce que parce que si nous pensons que notre frère à péché mais que ça n'était pas le cas, alors cela pose une question très importante sur notre propre compréhension du péché et sur les marqueurs qui nous en indiquent la présence.
Dans tous les cas, c'est donc avec un esprit ouvert que nous devons aller vers le frère, nous rappelant ce qui est arrivé à Israël au temps de Josué, et qui doit rester un exemple de la conséquence possible d'un jugement hâtif. Lorsque chaque tribu est entrée dans son héritage, les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé sont retournés au-delà du Jourdain où se trouvait le leur. Arrivant au Jourdain, ils vont y bâtir un autel qui sera une source d'incompréhension :
- Josué 22.10-12 : Quand ils furent arrivés aux districts du Jourdain qui appartiennent au pays de Canaan, les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé, y bâtirent un autel sur le Jourdain, un autel dont la grandeur frappait les regards. 22.11 Les enfants d'Israël apprirent que l'on disait: Voici, les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé, ont bâti un autel en face du pays de Canaan, dans les districts du Jourdain, du côté des enfants d'Israël. 22.12 Lorsque les enfants d'Israël eurent appris cela, toute l'assemblée des enfants d'Israël se réunit à Silo, pour monter contre eux et leur faire la guerre.
Les tribus ont vu ce qu'ils ont identifié comme un péché et ils sont montés pour demander des comptes, il va s'ensuivre une discussion entre eux et les tribus d'au-delà du Jourdain. Dans cette discussion, les dix tribus vont apprendre la raison pour laquelle cet autel a été dressé, raison qui est formulée en ces termes :
- Josué 22.28 : Nous avons dit: S'ils tiennent dans l'avenir ce langage à nous ou à nos descendants, nous répondrons: Voyez la forme de l'autel de l'Éternel, qu'ont fait nos pères, non pour des holocaustes et pour des sacrifices, mais comme témoin entre nous et vous.
Tout dans les apparences semblait montrer que les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé avaient gravement fauté. Faire des sacrifices à ce qui n'est pas Dieu est de toute évidence particulièrement grave, et c'est la faute qui leur est reprochée. La certitude du péché était si forte que : toute l'assemblée des enfants d'Israël se réunit à Silo, pour monter contre eux et leur faire la guerre. Pourtant, une fois qu'ils se seront expliqués, le sacrificateur Phinées reconnaîtra l'innocence des tribus d'au-delà du Jourdain :
- Josué 22.30-31 : Lorsque le sacrificateur Phinées, et les princes de l'assemblée, les chefs des milliers d'Israël, qui étaient avec lui, eurent entendu les paroles que prononcèrent les fils de Ruben, les fils de Gad et les fils de Manassé, ils furent satisfaits. 22.31 Et Phinées, fils du sacrificateur Éléazar, dit aux fils de Ruben, aux fils de Gad, et aux fils de Manassé: Nous reconnaissons maintenant que l'Éternel est au milieu de nous, puisque vous n'avez point commis cette infidélité contre l'Éternel; vous avez ainsi délivré les enfants d'Israël de la main de l'Éternel.
Ce qui ressort de la bouche du sacrificateur Phinées, c'est que l'assemblée des enfants d'Israël s'est levée pour sa propre protection, pas pour celle des tribus d'au-delà du Jourdain. Les paroles exactes de Phinées sont : Nous reconnaissons maintenant que l'Éternel est au milieu de nous, puisque vous n'avez point commis cette infidélité contre l'Éternel; vous avez ainsi délivré les enfants d'Israël de la main de l'Éternel. Il dit que Dieu est toujours au milieu d'Israël, parce que les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé n'ont pas péché. Ils avaient donc retenu la leçon du péché d'Acan dont je parlais plus haut. Il savait que s'il ne faisait rien, il était également coupable de la faute.
C'est dans cette mentalité qu'il faut comprendre le passage de l'évangile de Matthieu où Jésus nous parle de ce type de cas.
Si nous allons vers notre frère pour en parler, alors, dans l'absence d'accusation, la discussion est possible. Nous sommes tous des chantiers en travaux, et il faut essayer de savoir si le frère sait qu'il y a quelque chose de spécifique à changer. S'il ne le savait pas, alors il convient de le lui apprendre, s'il le savait et qu'il essaye de redresser la barre, alors peut-être que Dieu nous l'a révélé pour que nous l'aidions. Ultimement, c'est peut-être nous qui n'avons pas compris quelque chose.
Finalement, qu'il vienne de l'apprendre ou qu'il s'en rendait déjà compte mais ne s'y intéressait pas, alors, il faut enclencher la suite de ce passage est revenir avec des frères et sœurs pour que son acceptation du péché et son refus d'en sortir soient constatés avant de finalement lui signifier que son comportement, s'il n'en a pas changé, est incompatible avec le peuple de Dieu. Le but n'est pas tant de le chasser que de lui faire comprendre qu'il est déjà parti de lui-même.
La raison ultime n'étant pas de le condamner, mais de lui permettre de comprendre qu'il se condamne lui-même. L'éloigner de l'assemblée n'est pas une façon de le chasser, mais de nous protéger nous-même et de lui donner une chance, dans son éloignement charnel, de réaliser son éloignement spirituel, dans l'espoir qu'il finisse par se repentir et revenir au Seigneur.
6 - L'espoir d'en voir la fin.
a) L'ordre de Dieu.
Ce qui reviendra le plus fréquemment par rapport au péché c'est la faible gravité de celui-ci. Il y aura toujours en nous une petite voix qui nous dira qu'il y a d'autres choses dans notre vie à régler en premier lieu, mais il ne faut jamais oublier que nous ne sommes pas capable de comprendre les plans de Dieu, s'il lui plaît de nous donner conscience d'un péché qui semble anodin de prime abord, c'est d'abord de celui-ci qu'il faut s'occuper. La plus petite des failles peut ébranler le plus monumental des édifices. Si les choses ne sont pas faites dans l'ordre dicté par Dieu, c'est un nouveau péché qui sera à laver. Peu importe de savoir pourquoi Dieu demande de faire une certaine chose avant une autre, de toute manière une bénédiction suivra. Laban et Bethuel l'avaient parfaitement compris dans le livre de la Genèse :
- Genèse 24.50 : Laban et Bethuel répondirent, et dirent : C'est de l'Eternel que la chose vient; nous ne pouvons te parler ni en mal ni en bien.
N'oublions pas non plus que Jésus n'est pas seulement mort POUR nos péchés, mais aussi et surtout A CAUSEde nos péchés. A chaque fois que nous péchons, nous enfonçons un peu plus profondément les clous dans sa chair, et chacune de nos repentances est une plaie qui se referme dans sa chair. C'est par la repentance que nous restaurerons le corps de Christ.
b) Le pardon des péchés.
- Michée 7.18-19 : Quel Dieu est semblable à toi, qui pardonnes l'iniquité, qui oublies les péchés du reste de ton héritage ? Il ne garde pas sa colère à toujours, car il prend plaisir à la miséricorde. Il aura encore compassion de nous, il mettra sous ses pieds nos iniquités; tu jetteras au fond de la mer leurs péchés.
Michée annonçait ici la conséquence du ministère terrestre de Jésus qui, par la croix, s'est fait notre intercesseur. Il a porté nos fautes à notre place afin d'en demander le pardon. En ressuscitant, il nous a prouvé qu'il a réussi, et nous nous sommes retrouvés, en Christ, libérés de nos péchés.
L'avantage principal est que Satan perd son emprise sur nous lorsque nos péchés sont pardonnés. En effet, il nous tient par eux comme par de solides rennes, mais Jésus coupe ces liens. Ce qui ne veut toutefois pas dire que nous ne pouvons plus être attaqués sur ces sujets-là, par contre, nous pourrons dès lors que cela aura été pardonné prendre immédiatement le dessus. N'oublions jamais que par Jésus, nous sommes vainqueurs.
N'oublions pas non plus que dans l'immense majorité des cas, nous sommes plus tenus par la culpabilité que par le péché. Or nous refusons rarement la culpabilité, parce que nous avons le tord de croire qu'elle est justifiée, alors que c'est nous qui le sommes. Parce que nous croyons que nous méritons de porter cette culpabilité, elle devient un poids qui nous empêche de progresser vers Dieu, et dès lors, le péché, qui est un éloignement de Dieu, ne se résout pas. Alors nous prions pour ce qui est la manière dont notre éloignement se manifeste, mais nous ne pensons pas à refuser la culpabilité. Nous nous sentons coupables parce que notre éloignement permet à satan de murmurer des accusations à nos oreilles. Commencez par refuser les accusations parce qu'elles viennent toujours de l'ennemi, ensuite refusez la culpabilité, et finalement, présentez-vous devant Dieu et ouvrez votre cœur, confessez votre responsabilité. Dites-lui tout, ne cachez rien.
Il pardonne, et il guérit.
7 - Conclusion.
Le péché dans l'église a cela de particulier qu'il est souvent négligé parce qu'on ne se rend pas compte de ce qu'est l'église. On continue de se regarder nous-même indépendamment des autres, mais si dans certains cas la Parole de Dieu utilise le pluriel pour parler de nous, dans d'autres elle utilise le singulier. Cela signifie que dans certains cas, Dieu ne nous regarde pas comme des individus isolés, mais comme une entité unique. Nous aussi, comme lui, nous sommes UN et plusieurs à la fois. Dans notre cas, en réalité, nous sommes UNE. Dans le livre de l'apocalypse, ce ne sont pas les enfants de Dieu qui appellent Dieu, c'est l'épouse, d'une même voix avec l'Esprit (Et l'Esprit et l'épouse disent: Viens : Apocalypse 22.17a).
Dieu regarde Israël comme étant une seule entité, indivisible, c'est pour cela que lorsqu'un seul péchait, la faute était sur tous, et quand une tribu déviait, la faute était sur toutes. Bien sûr, la conséquence dépendant généralement de la proximité avec Dieu. Plus vous êtes proche, plus la conséquence se rapproche de l'immédiateté. Ainsi, des fautes qui paraissent plus graves, dans une église plus éloignée n'auront pas les mêmes conséquences qu'une faute paraissant l'être moins, dans une église proche de Dieu.
Si nous n'avons plus de nos jours de conséquences du type de celle d'Ananias et Sapphira dans nos assemblées, c'est uniquement dû à notre éloignement. On entend souvent que ces choses viennent de l'ancienne alliance, mais que, maintenant que nous sommes sous la grâce elles ne sont plus possibles. C'est entièrement faux, et cet exemple en est la parfaite représentation. Si elles n'arrivent plus, c'est uniquement le signe de notre éloignement. Nous acceptons que nos frères et sœurs soient dans la désobéissance ouverte, et nous nous rassurons en nous disant que nous ne participons pas à leur comportement. Mais la réalité est que tant que nous les côtoyons, nous participons à leurs déviances. Nous en sommes rendus à une situation si négative, que la plupart des assemblées sont dirigées par des personnes qui elles-mêmes devraient être reprises.
Nous en revenons encore et toujours à la même chose, les vrais croyants seront haïs. Si vous vous attachez à la vérité, l'opposition viendra de l'église parce que la transition qui est à venir consiste en sa purification et dans la séparation entre ceux qui servent vraiment et ceux qui font semblant. Lorsque Jésus nous disait : S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre (Jean 15.20), il ne parle pas du monde dans sa globalité, mais uniquement d'Israël, ne serait-ce que parce que Jésus n'en est jamais sorti. Or, l'Israël de l'époque de Jésus représente l'église d'aujourd'hui, sous occupation romaine, qui représente le monde du dehors, qui influence chaque décision de l'Israël d'alors ou de l'église d'aujourd'hui. C'est le même esprit, celui du monde, qui avait infiltré Israël et qui aujourd'hui infiltre l'église. Cette Israël d'il y a 2000 ans, représente l'église, qui s'attache malheureusement plus à ses dogmes qu'à la personne du Seigneur, et qui a été rendue incapable de voir la première venue du Seigneur, comme l'église qui se comporte de la même manière sera rendue incapable de voir sa seconde venue.
Ceux qui veulent s'attacher à ce que dit le Seigneur seront haïs, et cela demande bien plus de courage qu'on ne le pense de choisir le Seigneur plutôt que la chaleur de sa place attitrée le dimanche matin.
L'église est cependant un tout, un singulier, et il appartient à chacun de s'interroger sur l'assemblée dans laquelle il se trouve et sur ses frères et sœurs. Parce que tous ceux qui se présentent comme des frères et sœurs n'en sont pas forcément. Nous en sommes rendus à devoir nous poser ce genre de questions et il va de soi qu'on vous montrera d'un doigt accusateur si vous commencez à obéir à Dieu dans ce domaine. Pourtant la lettre aux sept églises du livre de l'Apocalypse nous montre bien que ce travail a été, à minima, mal fait. Suffisamment mal pour que Dieu ne puisse pas se contenter de chercher celle qui se prétend l'église, et pour qu'il doive faire un tri parmi elle. Cela peut sembler dur, mais c'est très exactement ce qui est écrit. Il reviendra pour sa promise, mais une bonne partie des églises sera laissée pour compte.
Nous avons laissé autant des personnes que des pratiques s'insinuer dans l'église, et ensuite nous pleurons à cause de la faiblesse de l'église. Rappelez-vous ce que Dieu disait à Josué et que je vous citais plus tôt. Rapportez-le à l'église, et vous saurez que, quelques difficiles que peuvent être mes mots, ils ne sont que l'expression de la réalité.
- Josué 7.10 : L'Éternel dit à Josué: Lève-toi! Pourquoi restes-tu ainsi couché sur ton visage ?
- Josué 7.11-13 : Israël a péché; ils ont transgressé mon alliance que je leur ai prescrite, ils ont pris des choses dévouées par interdit, ils les ont dérobées et ont dissimulé, et ils les ont cachées parmi leurs bagages. Aussi les enfants d'Israël ne peuvent-ils résister à leurs ennemis; ils tourneront le dos devant leurs ennemis, car ils sont sous l'interdit; je ne serai plus avec vous, si vous ne détruisez pas l'interdit du milieu de vous. Lève-toi, sanctifie le peuple. Tu diras: Sanctifiez-vous pour demain; car ainsi parle l'Éternel, le Dieu d'Israël: Il y a de l'interdit au milieu de toi, Israël; tu ne pourras résister à tes ennemis, jusqu'à ce que vous ayez ôté l'interdit du milieu de vous.
1 - Introduction.
Maintenant que nous savons fondamentalement ce qu'est le péché, c'est-à-dire le refus du Fils de Dieu, et que nous avons compris que ce que nous faisons en les appelant par assimilation des "péchés" sont en réalité les fruits du péché. Maintenant que nous avons également compris l'importance de ne pas accepter sa présence dans le corps de Christ, il convient encore de regarder une dernière chose.
La notion d'intransigeance porte une connotation négative, ce qui n'est pas si étonnant lorsqu'on se rend compte de son importance. Le monde tentera toujours de donner une mauvaise image à ce qui est de Dieu, dans le but de l'amalgamer à d'autres choses qui le sont, et afin que nous fassions un lien entre elles en ne réfléchissant dès lors plus à la signification réelle de ce que le monde ne veut surtout pas que nous réalisions.
Lorsqu'un croyant se fait taxer d'intolérance, il se braque et se défend, expliquant par tous les détours possibles que c'est faux. Et c'est particulièrement dommage, parce qu'il se trouve qu'il devrait l'être. Le problème vient de ce que pour la plupart des personnes, l'intolérance, ou l'intransigeance, est forcément tournée vers l'autre, ce qui est une fausse conception. Nous en reparlerons dans la suite, mais ces notions sont obligatoirement tournées vers nous-même.
Nous devons avoir une position ferme et définitive qui soit la position que Dieu a montrée, et nous devons refuser dans nos vies toute compromission avec cette position. Si des personnes de votre connaissance vous invitent dans une soirée et que cette soirée ne correspond pas aux règles que Dieu a fixées, alors ne pas y aller ne signifie pas que vous soyez intolérant envers ces personnes, mais que vous êtes intransigeant avec vous-même.
Dans notre vie terrestre, chaque décision reviendra toujours à faire un choix entre ce que Dieu veut et ce que le monde veut. Cette nécessité sera d'autant plus lourde est fatigante que nous auront conservé de liens avec le monde. En résumé, plus nous serons ancrés dans le monde, plus le monde nous sollicitera, et plus nous aurons, encore et encore, ce dilemme entre ce que Dieu veut et ce que le monde veut.
Rien n'est neutre, ça nous approche ou ça nous éloigne de Dieu.
Si ça nous éloigne de Dieu, c'est le péché.
L'intransigeance ne doit donc pas être fuite, mais embrassée.
2 - Les trois niveaux de la vérité.
a) Le jardin d'Eden.
Encore une fois, commençons par le jardin d'Eden.
- Genèse 2.9 : L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Bien que cela semble poser trois types de nourriture, cela induit surtout que l'Homme avait le choix dès le commencement, et on connaît la suite. Ca nous permet également de comprendre qu'il y a une différence entre l'arbre de la Vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Quelques versets plus loin, L'Eternel Dieu va préciser les choses :
- Genèse 2.16 : L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement.
La précision qui est faite dans ce verset nous montre une chose fondamentale, la Vie est séparée de la connaissance du bien et du mal. Par conséquent, on peut avoir la vie sans déterminer par nous-même ce qu'est le bien. Il n'y a pour cela qu'un seul moyen, et c'est l'obéissance. Nous devons faire ce qui est 'bien', mais nous ne devons pas décider de ce qui l'est. La nuance se trouvant dans une différence de référent.
De multiples choses sont vraies, mais Jésus est la vérité. Cela signifie plusieurs choses, la plus importante à comprendre est que la vérité est une personne. Le fait que cette vérité soit Jésus lui-même est une deuxième chose, mais elle est séparée de la première qui est simplement le fait que ce soit une personne. Maintenant, il faut différencier, "comprendre", et "réaliser que nous l'avons toujours compris". Dans la réalité, l'homme fonctionne selon ce principe particulier qui pose la vérité comme une personne, il se trouve que n'y réfléchissant pas, il ne réalise pas que tout dans sa façon d'être est, et à toujours été, ancré dans ce principe.
Il n'y a qu'une seule vérité, mais il y a trois façons de la considérer.
b) Dieu est une personne.
b.1) Jésus est Dieu.
La première façon est de regarder la vérité comme étant l'apanage de Dieu. Ce faisant, ce qui est de Dieu est la vérité. Dieu nous étant supérieur, nous lui sommes soumis, et ce que Dieu décrète comme étant bien, l'est.
De la sorte, nous pouvons connaître ce qui est bien ou mal, mais pas en décider. C'est important à comprendre parce que la Parole de Dieu dans son entièreté nous invite à faire le bien. Ainsi, lorsqu'elle le fait, comme par exemple dans le livre des proverbes : Celui qui recherche le bien s'attire de la faveur, Mais celui qui poursuit le mal en est atteint (Proverbes 11.27), elle parle en réalité de chercher à vivre selon Dieu. De la même manière, lorsque Jérémie reçoit la directive de : Recherchez le bien de la ville où Dieu les a : menés en captivité (Jérémie 29.7*), ça n'est pas un appel à prier ou à œuvrer pour sa prospérité financière, mais pour sa conversion. L'exemple d'Israël en Egypte devrait suffire à le comprendre. La servitude de la captivité n'apporte aucun bonheur à l'esclave des hommes.
* Jérémie 29.7 : Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l'Éternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien.
b.2) L'homme est dieu.
La deuxième façon de regarder la vérité est de considérer qu'elle est en nous. Il ne s'agit pas de dire que son Esprit Saint vivant en nous, nous avons la vérité en nous, bien au contraire. C'est en réalité exactement l'inverse. Il s'agit d'humanisme, donc de prétendre que l'humain peut tout de lui-même. C'est l'esprit qui régnait au temps de Nimrod et de la tour de Babel. C'est également l'esprit qui règne sur la France, pays de la nouvelle tour de Babel.
C'est en adhérant à ces doctrines, que la vérité descend d'un cran. Elle passe de Dieu à nous. Pas nécessairement en niant l'existence de Dieu, mais en nous considérant comme son égal. Or, il n'y a pas d'autre Dieu aux côtés du seul vrai Dieu. C'est en croyant que nous pouvons obtenir ce que Dieu donne, mais sans le concourt de Dieu, en l'atteignant par nous-même, que nous entrons dans ce qu'a fait Eve. Nous ne cherchons plus ce que Dieu décrète bon, mais nous décidons que nous pouvons par nous-même en décider à sa place.
Dans cette optique, nous n'affirmons pas que Dieu n'existe pas, et il en va de même que si vous faites votre pain vous-même, vous ne niez pas l'existence des boulangers, mais vous ne vous y rendez plus.
Le but reste cependant toujours de définir le bien et le mal, c'est simplement une tâche devenue impossible de part le refus de regarder au seul qui puisse correctement les définir.
b.3) L'antéchrist est dieu.
La troisième et dernière façon de regarder la vérité est de considérer par défaut que Dieu n'existe pas. Très souvent, lorsque vous croiserez ce genre de personnes, vous constaterez qu'elles apportent une importance toute particulière au doute, le considérant comme salvateur. Or, le doute est l'ennemi de la foi. L'évangile selon Marc nous annonce, de la bouche de Jésus : Je vous le dis en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son coeur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir (Marc 11.23). Ce que nous dit ce verset est clairement que le doute est l'opposé de la foi.
Cette manière de regarder la vérité pose comme préalable le fait que, si elle vient de Dieu, alors elle ne doit pas être prise en compte, et même qu'il est important de la nier, autant que possible.
Le but n'est dès lors plus de la trouver, mais de la créer. A partir de là, le bien et le mal ne sont plus attachés à quoi que ce soit d'autre que la volonté d'appuyer une position dogmatique. En d'autres termes, c'est le monde dans lequel nous vivons.
Cette vérité est également représentée par une personne, et elle sera manifestée sous peu sous la forme de l'antéchrist.
c) Le regard de Dieu.
c.1) La conséquence des trois niveaux.
Il s'ensuit de ce que j'ai dit plus tôt que la vérité est donc bel et bien toujours une personne, et ce, pour tout le monde. Croyants et incroyants. Il se trouve simplement que certains le réalisent et d'autres non. Ainsi, celui qui appartient à Dieu comprendra que Dieu le Fils est la vérité, ce qui est bien ne peut être que ce qu'il définit comme bien parce que nous n'avons pas la capacité par nous-même de le faire. Dès lors, est un péché tout ce qui éloigne de cette vérité, la vérité étant Jésus.
Ensuite, pour ce qui concerne la deuxième catégorie, la vérité est en nous et c'est donc à nous de définir ce qui est bien et ce qui est mal. Nous devenons la personne porteuse de la vérité. Dans un parfait parallèle avec la première façon de voir les choses, transgresser cette croyance est également un péché. Seulement, la notion même de péché étant attachée à Dieu, il n'est plus possible d'en utiliser le terme. La faute se faisant dès lors contre l'homme, considéré comme un dieu. On passe donc du péché à proprement parler, qui est un éloignement de Dieu, à la loi morale humaine, dont le refus est un éloignement de l'homme de ce type. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne s'agit pas de montrer du doigt certains mouvements, du type New-Age, où, tout du moins, pas uniquement. Si vous faites attention, vous réaliserez que la plupart des assemblées qui professent la première manière de voir, sont en réalité fortement ancrées dans la deuxième. Combien de fois vous imposera-t-on des règles sans pouvoir les montrer dans la Parole de Dieu ? Combien de fois vous dira-t-on : "mais c'est évident", sans être capable de montrer ou se trouve cette évidence, ou plus généralement de pouvoir l'expliquer ? Chacune des fois où cela arrive, c'est que les hommes ont placé une de leurs lois morales comme équivalente à une loi céleste. C'est de l'humanisme à la sauce chrétienne.
Finalement, la troisième façon de voir consistait à ne plus chercher la vérité, mais à faire son possible pour éviter que, quelle qu'elle puisse être, elle ne soit surtout pas conforme à quoi que ce soit que Dieu pourrait avoir dit. C'est un peu l'équivalent de Jéroboam prenant n'importe qui ne pouvant pas l'être pour en faire un sacrificateur. Cette façon de faire prend n'importe quoi pour en faire une vérité, tout ce qui compte, c'est qu'elle n'en soit pas à l'origine. C'est l'esprit de l'antéchrist, qui se manifeste déjà presque librement et qui sous peu se manifestera sous les traits d'une personne. La aussi, l'éloignement de cette façon de faire et de croire est techniquement un péché, mais une fois de plus, il est difficile de l'appeler de la sorte tant le lien serait fait avec la première catégorie. Désormais, en raison de l'éloignement que ce type de façon de voir représente, on passe de la loi morale qu'il ne faut pas transgresser, à la loi tout court. Et en un temps bien plus court qu'on l'imagine, croire en Dieu deviendra illégal. En faisant cela, l'homme crée une nouvelle loi qui est le pendant de la loi de Moïse, attendant la révélation de l'esprit, qui sera celle de l'antéchrist.
Chacune de ces trois façons de voir a donc ses conséquences. Chacune d'entre elles exclut les autres, pas obligatoirement consciemment, mais de fait. Pendant longtemps, l'Eglise de Jésus vivait dans la première catégorie spirituellement, mais dans la deuxième charnellement, il s'agissait donc de vivre sa foi dans un monde qui ne la comprenait pas et ne s'y intéressait pas beaucoup plus. Nous sommes entrés depuis peu dans un nouvel équilibre, voir, dans une nouvelle forme de déséquilibre. Désormais nous vivons spirituellement dans la première catégorie alors que nous vivons charnellement dans la troisième. Pour la fausse église vivant spirituellement dans la deuxième catégorie, ils souffriront les mêmes choses, mais n'auront pas la protection de Dieu, non pas que Dieu ne les aime pas, mais simplement parce qu'ils ne se sont pas mis sous son aile.
c.2) La nature même du péché.
Maintenant, si on réalise qu'on peut regarder la chose sous trois angles, il se trouve qu'un seul a de l'importance. Parce que Jésus revient dans tous les cas, quelle que soit la catégorie qui est la vôtre. La seule différence étant qu'il ne vient chercher que ceux qui font partie de la première. C'est pour cela que la seule chose qui compte c'est lui, c'est avec lui qui nous devons être en règle, et pour que cela soit possible, il faut apprendre à le connaître et commencer à croire en ce qu'il dit. L'un des exemples marquant de ce qu'on ne le connaît pas réellement se trouve dans ce verset que j'ai cité auparavant :
- Genèse 2.16 : L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement.
Traditionnellement, on y voit une condamnation, voir une menace. Mais on ne considère la chose de cette manière que parce que nous ne comprenons pas qui est Dieu. Dans sa bouche, ça n'est ni l'un ni l'autre, c'est uniquement un avertissement, comme un père qui préviendrait son enfant qu'il se brûlera s'il met la main dans le feu.
Il y a une conséquence ignorée de la soumission à Dieu qui nous est révélée dans les deux versets de la genèse que j'ai cités :
- Genèse 2.9 : L'Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
- Genèse 2.16 : L'Éternel Dieu donna cet ordre à l'homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement.
On conclut usuellement de ce passage que nous devons choisir entre deux arbres, celui de la connaissance du bien et du mal d'une part, et de l'autre, de celui de la vie. Pourtant, ça n'est pas du tout ce que Dieu dit. Il va de soi que lorsqu'il qualifie les différents arbres, il place l'arbre de la vie dans une catégorie à part. Il nomme trois catégories distinctes :
- agréables à voir et bons à manger,
- et l'arbre de la vie au milieu du jardin,
- et l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Pourtant, lorsqu'il cite ces trois catégories, il n'en est pas à parler d'ordonnances alimentaires quelconque. Ca n'est qu'une précision des différents types qu'il a fait pousser. C'est dans le verset 16 qu'il va faire la séparation entre ceux qu'on peut et ne peut pas manger. On note qu'on passe de trois catégories à deux :
- Tu pourras manger de tous les arbres du jardin,
- mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal,
Le plus important là-dedans, c'est que, bien qu'ayant un rôle particulier, l'arbre de la vie est positionné indistinctement de tous les arbres, et la seule exclusion se trouve être celui de la connaissance du bien et du mal. Cela nous montre qu'Adam et Eve pouvaient tout avoir, sauf une chose, un arbre qui représente le fait de devenir ceux qui décident de ce qui est bien ou non. Tant qu'ils mangeaient de l'arbre de la vie, ils étaient également aux bénéfices de tous les arbres du jardin que Dieu lui-même faisait pousser. Adam devait les entretenir, mais c'est bien Dieu qui les faisait pousser.
La seule chose qui avait la force de chasser Adam et Eve du jardin, c'était qu'ils décident de se passer de la sagesse de Dieu et qu'ils tentent de prendre sa place. C'est exactement la deuxième catégorie dont je parlais. Ils n'ont pas nié que Dieu existe, à aucun moment, il est probable que ça ne leur ait même pas traversé l'esprit sous cette forme. Par contre, ils ont décidé, chacun à sa manière, de devenir celui qui déciderait de ce qui est bien ou mal. Ils se sont élevés à la place de Dieu, prétendant en devenir l'égal au moins dans ce domaine. C'est la naissance de l'humanisme. Le rejet, par défaut, de ce que Dieu a établi comme bien et la réévaluation de toute chose selon un regard personnel. Peut-être qu'en regardant les choses et en évaluant personnellement si elles sont bonnes ou mauvaises, ils tireront les mêmes conclusions que Dieu, mais cela n'enlève pas au fait qu'ils se sont éloignés de Dieu.
Et c'est la nature même du péché.
C'est exactement de cela dont nous parle l'évangile selon Jean en nous disant que : celui qui écoute ma parole, et qui croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie (Jean 5.24) ainsi que deux chapitres plus tôt, lorsqu'il faisait cette affirmation : Celui qui croit en lui n'est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu (Jean 3.18).
Ces versets doivent être mis en parallèle avec ce qui s'est passé dans le jardin d'Eden. N'oublions pas qu'Adam, contrairement à ce qui est généralement dit de lui, n'était pas éternel. C'est le fruit de l'arbre de la vie qui lui donnait sa longévité, et en choisissant l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il s'en est privé. C'était donc bien un avertissement lorsque l'Eternel Dieu disait qu'il mourrait s'il en mangeait.
Il n'en reste pas moins, pour revenir à ce que je disais sur le péché, qu'Adam et Eve se sont placés aux côtés de Dieu en ce qui concerne la détermination du bien et du mal.
La conséquence à tirer de ces deux passages du livre de la Genèse est donc que la Vie a un prix, celui de l'obéissance.
c.3) Notre intransigeance.
Vouloir faire de bonnes choses pour son Dieu n'est pas forcément une bonne chose en soi, tout dépend de la manière dont on s'y prend, l'important étant de faire ce que Dieu demande. Ouvrir une église sans que Dieu ne l'ait demandé risque très certainement de finir dans l'échec, alors que le faire dans l'obéissance ne peut que se continuer dans la Gloire de Dieu.
Dès lors que le mauvais choix avait été fait, symbolisé mondialement par une pomme, nous sommes entrés dans un engrenage qui a emmené l'homme dans un conflit qui dure depuis 6000 ans, celui de la chair. Nous devons considérer notre corps comme étant notre maison, le temple de Dieu. C'est à la lumière de cette façon de concevoir la 'maison' que nous devrions comprendre ce verset :
- Deutéronome 7.26 : Tu n'introduiras point une chose abominable dans ta maison, afin que tu ne sois pas, comme cette chose, dévoué par interdit; tu l'auras en horreur, tu l'auras en abomination, car c'est une chose dévouée par interdit.
C'est de cette manière que nous nous devons de voir le péché, tout d'abord en nous, mais également chez les autres.
Nous avons tous des faiblesses, des hauts et des bas, mais nous ne devons pas accepter d'avoir plusieurs poids dans nos balances. Peu importe que nous mettions un genou à terre de temps à autre, si nous continuons notre marche vers Dieu. Nous ne pouvons pas faire de concessions lorsqu'il s'agit de chercher Dieu et de lui obéir. Cela ne signifie pas que nous soyons condamnés lorsque nous échouons, la Grâce de Dieu est agissante pour celui qui avance. Ce qu'il faut éviter, c'est d'essayer de se justifier lorsque nous faisons une erreur. Essayer de se justifier, c'est essayer de se rendre juste, et donc déterminer le bien dans ce que nous avons fait, lorsque nous savons que selon les critères de Dieu, le compte n'y était pas. Il n'y a pas de condamnation pour celui qui est en Jésus, il n'est donc pas nécessaire d'essayer d'en éviter une en mentant sur nos responsabilités.
Ca n'est pas parce que nous avons une mauvaise pensée que nous devons nous justifier en prétendant que telle ou telle raison l'explique. Nous pouvons nous observer nous-même à travers les yeux de Jésus, et détester ce que nous voyons, même si ce que nous voyons se trouve encore en nous. Nous ne devons pas transiger, nous ne devons avoir aucune tolérance envers tout ce qui nous éloigne de Dieu. N'oublions pas que nous devons faire la part des choses entre celui que nous sommes spirituellement appelés à être, et celui que nous sommes encore charnellement. Toute notre vie, l'un et l'autre tenteront de s'influencer. Nous progressons vers l'état parfait que Dieu a déterminé pour nous, et ce trajet n'ayant pas de fin avant que nous rejoignions Dieu dans l'éternité, cela implique obligatoirement que nous serons meilleurs demain que nous ne sommes aujourd'hui.
Et si nous nous améliorons constamment, c'est parce que nous ne pactisons pas avec celui que nous sommes, pour le bien de celui que nous serons.
3 - L'intransigeance de Dieu.
Dieu est mondialement associé à la tolérance. L'intolérance et l'intransigeance de ceux qui croient en lui sont considérées comme la marque d'un extrémisme rampant. Cette façon de penser est la marque de la troisième catégorie dont je parlais auparavant. Bien que cela puisse paraître difficile à voir, il se trouve que penser cela revient à prétendre que faire autre chose que douter est de l'extrémisme. Le croyant répétera toujours à l'incroyant, dans une tentative désespérée de se justifier, qu'il fait la différence entre le péché et le pécheur. Si sa tentative est désespérée, c'est parce qu'il s'adresse à quelqu'un qui ne croit pas au spirituel dans la manière où le croyant le devrait. Il parle donc à quelqu'un incapable de comprendre qu'il y a une différence. Les incroyants sont toujours sous la loi (dans le principe), ils n'ont pas accepté la libération que Jésus apporte. Cela induit que pour eux, la faute est dans l'acte, pas dans la pensée. Leur affirmer que nous faisons la différence entre les deux n'a tout simplement aucun sens pour des personnes qui ne comprennent pas et ne peuvent pas comprendre qu'une différence existe.
a) L'intransigeance envers soi.
La particularité de l'intransigeance ne se voit pas au premier regard. On pense souvent qu'elle est dirigée vers l'autre, mais c'est l'inverse. L'intransigeance est toujours envers soi-même. Si une personne ne vit pas d'une manière que vous approuvez, la question qui se pose est de savoir si vous allez tout de même la fréquenter ou pas. Si la réponse est non, vous n'avez pas été intransigeant envers cette personne, mais envers vos convictions. Le monde aura toujours diverses façons de vous qualifier lorsqu'il n'est pas d'accord avec le fait que vous ne soyez pas d'accord avec lui. A ses yeux, son désaccord est valable, parce qu'il se base sur ses lois morales (deuxième catégorie), mais le vôtre est critiquable parce qu'il se base sur les lois de Dieu (première catégorie). Pourtant dans les deux cas, la position est exactement la même, se tenir sur ses convictions, parce qu'elles définissent ce que nous sommes.
Pour Dieu, il en va exactement de même. Il n'est pas intransigeant avec nous, il l'est envers lui-même, et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous devons l'être également envers nous-même, nous sommes faits à son image (Genèse 1.27 : Dieu créa l'homme à son image).
b) La justice avant l'amour.
Les croyants considèrent constamment que ce qui est le plus important, c'est l'amour. Le problème c'est qu'ils vous disent cela sans y réfléchir, parce que cela fait chrétien de l'affirmer, quitte à ne pas le comprendre. Parce qu'il se trouve justement que c'est faux. Ce qui est le plus important, c'est la justice, et le plus amusant dans cette histoire c'est que le verset qui le prouve est justement le verset qui est utilisé pour essayer d'affirmer l'inverse. Ce fameux verset est tiré de l'évangile selon Jean, et il nous dit :
- Jean 3.16 : Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle.
Il va de soi que c'est parce que Dieu a aimé sa création qu'il a donné son Fils unique pour la sauver. La question étant cependant : la sauver de quoi ? Limiter la réponse à "faire en sorte qu'elle ne périsse pas" ne suffit pas pour comprendre l'affirmation faite dans ce verset. Le but était de l'extraire du jugement en posant ce même jugement sur le sacrifice que représente son Fils unique. Cela signifie que, parce qu'il nous aimait, Dieu a pourvu à ce qui était nécessaire pour que nous vivions, c'est-à-dire, l'accomplissement de la justice.
Pour schématiser, la justice fait que nos fautes demandaient notre mort, ce qui est la conséquence naturelle du péché. L'amour c'est ce qui a fait que Dieu a pourvu à un moyen pour que sa justice soit honorée. Si l'amour passait avant la justice, alors le sacrifice de Jésus est vain, puisqu'il aurait suffi qu'il dise que la justice demande telle chose, mais que son amour, qui est plus grand que la justice passe en premier et donc que la justice ne sera pas rendue. Si l'amour était plus grand que la justice, c'est ce qui se serait passé. Mais l'histoire montre l'inverse, la justice de Dieu ne pouvait pas être effacée, parce que sa justice est première, et l'amour de Dieu a donné la force à Jésus de se sacrifier à notre place, donc de satisfaire à la justice de Dieu.
C'est pour cela que Dieu est intransigeant non pas envers nous, mais envers lui-même. Il doit respecter les règles fondamentales qui établissent la stabilité de son trône, sous peine de le voir disparaître. Le livre des psaumes nous dit que : La justice et l'équité sont la base de ton trône. La bonté et la fidélité sont devant ta face : (Psaumes 89.14). Le mot "bonté" a de très nombreuses traductions, que ce soit à travers différentes versions des mêmes versets, ou à travers la Parole de Dieu elle-même. Parfois c'est le mot 'miséricorde'(Psaumes 18.51) , parfois 'grâce' (Psaumes 106.7), 'faveur' (Daniel 1.9), et de très nombreuses autres façons de le traduire. Parfois, c'est le mot 'amour' (Exode 34.7). On notera que dans chaque cas, c'est une façon de révéler son amour. Ce que nous dit donc le psaume 89, c'est que le trône de Dieu n'est pas établit sur son amour, mais sur sa justice. C'est le fondement même de son royaume.
S'il n'a pas transigé concernant le sacrifice de son Fils unique Jésus, il est clair que Dieu ne le fera jamais.
c) L'exemple des anges.
On peut par ailleurs également lire : Car si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais s'il les a précipités dans les abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement (2 Pierre 2.4). L'impartialité de Dieu est une bonne chose, elle caractérise sa justice. Si Dieu n'était pas impartial, il ne serait pas juste. Il est vrai que cela a de quoi apeurer de se rendre compte que même des anges sont réservés pour le jour du jugement dernier. A cela il faut impérativement rapprocher le fait que nous serons jugés par rapport à ce qui nous avait été donné de base (c'est à rapprocher de la parabole de l'ouvrier infidèle), or, nous n'avons pas les mêmes bases qu'un ange, en réalité, nous sommes si différents qu'il ne nous appartient de voir là qu'une preuve de l'impartialité de Dieu, et rien de plus.
4 - La tolérance des hommes.
Maintenant qu'on a vu que Dieu est lui-même intransigeant, on va voir deux types d'exemples qui font comprendre que l'homme ne l'a pas été suffisamment, voir, ne l'a pas été du tout. Dans un premier temps, nous prendrons l'exemple de Saül, qui révèle sa duplicité, mais nous savons tous quel roi il a été et cela ne nous étonnera donc pas plus que ça. Le deuxième type de cas paraitra beaucoup plus étonnant et, aura pour particularité d'être tout autant voir plus parlant que le premier type d'exemple que représentait Saül.
Les deux types d'exemples se révèlent cependant être le miroir de ce qui se passe encore de nos jours un peu partout.
a) L'exemple de Saül.
Devant le conflit larvaire entre les Philistins et Israël, une convocation rassemble Saül et le peuple à Guilgal, qui est le lieu où se trouve le tabernacle de Moïse. Samuel devra y faire un sacrifice afin de consulter l'Eternel face à la situation dont la tension monte en permanence. Depuis la victoire de Jonathan sur le poste des Philistins, les bruits de guerres se font assourdissants, et les Philistins se rassemblent (1 Samuel 13.3-5).
Saül et le peuple sont donc réunis à Guilgal pour offrir le sacrifice, et Samuel a fixé un terme de 7 jours au bout duquel il officierait. Quand le 7° jour arrive, ce dernier n'est toujours pas là, et Saül prend alors la décision de faire le sacrifice à sa place :
- 1 Samuel 13.8-9 : Il attendit sept jours, selon le terme fixé par Samuel. Mais Samuel n'arrivait pas à Guilgal, et le peuple se dispersait loin de Saül. Alors Saül dit : Amenez-moi l'holocauste et les sacrifices d'actions de grâces. Et il offrit l'holocauste.
Dans la foulée du sacrifice, Samuel arrive, en temps et en heure :
- 1 Samuel 13.10 : Comme il achevait d'offrir l'holocauste, voici, Samuel arriva, et Saül sortit au-devant de lui pour le saluer.
Saül entrera alors dans une suite de justification pour faire comprendre sa grandeur (je me suis fait violence : 1 Samuel 13.12) et la responsabilité du peuple (j'ai vu que le peuple se dispersait loin de moi), de Samuel (que tu n'arrivais pas au terme fixé) et des Philistins (les Philistins étaient assemblés à Micmasch). En d'autres termes, tout le monde est coupable, mais il a sauvé la situation en prenant sur lui.
Samuel n'est pas dupe et sa réponse sera parlante :
- 1 Samuel 13.13-14 : Tu as agi en insensé, tu n'as pas observé le commandement que l'Éternel, ton Dieu, t'avait donné. L'Éternel aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël; et maintenant ton règne ne durera point. L'Éternel s'est choisi un homme selon son cœur, et l'Éternel l'a destiné à être le chef de son peuple, parce que tu n'as pas observé ce que l'Éternel t'avait commandé.
Malgré cet acte totalement inconsidéré, Dieu, qui a déjà décidé de retirer le règne des mains de Saül, continue de lui donner des victoires. La décision a déjà été prise dans les cieux, mais il n'est pas question que Dieu laisse son peuple sans berger/roi. Aussi, bien qu'ayant dès lors rejeté Saül et choisi David, il était encore nécessaire de former le futur roi. Dieu laisse donc Saül en place, en attendant.
Les choses vont se corser définitivement peu de temps après, au chapitre 15.
- 1 Samuel 15.3 : Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient ; tu ne l'épargneras point, et tu feras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes.
L'ordre de l'Éternel est clair, il ne porte nullement à confusion, pourtant, Saül va l'adapter à sa manière.
- 1 Samuel 15.9-11 : Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, et les meilleures brebis, les meilleurs bœufs, les meilleures bêtes de la seconde portée, les agneaux gras, et tout ce qu'il y avait de bon ; ils ne voulurent pas le dévouer par interdit, et ils dévouèrent seulement tout ce qui était méprisable et chétif. L'Éternel adressa la parole à Samuel, et lui dit: Je me repens d'avoir établi Saül pour roi, car il se détourne de moi et il n'observe point mes paroles. Samuel fut irrité, et il cria à l'Éternel toute la nuit.
Et pour ajouter à cela, il se justifie à nouveau exactement comme la première fois. La faute vient des autres (le peuple a épargné les meilleures brebis et les meilleurs bœufs*), mais lui fait partie du bon camp (nous l'avons dévoué par interdit*). Il s'inclut dès que la chose est positive, et pointe du doigt les autres dès que c'est négatif. Rien que cela est un signe qu'il sait ce qu'il fait. Sa façon de faire est tellement commune que Samuel lui coupe la Parole afin de la faire taire (v15.16).
* 1 Samuel 15.15 : Saül répondit: Ils les ont amenés de chez les Amalécites, parce que le peuple a épargné les meilleures brebis et les meilleurs bœufs, afin de les sacrifier à l'Éternel, ton Dieu; et le reste, nous l'avons dévoué par interdit.
Nous nous retrouvons en face d'une situation qui contient le cœur de l'enseignement sur l'intransigeance avec le péché. En effet, Saül a détruit tout ce qui ne lui importait pas, laissant par la même ce qui, à ses yeux avait de la valeur. Quels que soient les prétextes qu'il a pu invoquer, il a laissé en lui certaines forteresses qui ont fini par le renverser.
C'est un peu comme si Dieu lui avait dit, « Il y a en toi un comportement que je ne puis tolérer, va, fait ceci, et tu seras lavé », mais Saül n'a pas voulu obéir, pactisant avec cette faute qui a fini par le ronger entièrement. Pour détourner l'attention, il a sacrifié juste assez pour essayer de sauver les apparences, pensant tromper Dieu en trompant Samuel. Dieu nous montre parfois du doigt certains domaines de notre vie, et nous devons savoir qu'il nous donne la victoire dessus, mais parfois, nous refusons de nous battre (à ne pas confondre avec : nous nous battons mal).
Le jugement de l'Éternel à l'encontre de Saül ne se fera dès lors plus attendre, parce qu'il avait épargné ceux que Dieu avait condamné.
- 1 Samuel 15.22-23 : Samuel dit : l'Éternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l'obéissance à la voix de l'Éternel ? Voici, l'obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l'observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l'est pas moins que l'idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l'Éternel, il te rejette aussi comme roi.
La sentence de Dieu arrivera tout de même beaucoup plus tard :
- 1 Samuel 31.4 : Saül dit alors à celui qui portait ses armes : tire ton épée, et transperce-moi, de peur que ces incirconcis ne viennent me percer et me faire subir leurs outrages. Celui qui portait ses armes ne voulut pas, car il était saisi de crainte. Et Saül prit son épée, et se jeta dessus.
On peut par ailleurs voir la conséquence de la prophétie / malédiction prononcée par David.
- 1 Samuel 26.10 : Et David dit : L'Éternel est vivant, c'est à l'Éternel seul à le frapper, soit que son jour vienne et qu'il meure, soit qu'il descende sur un champ de bataille et qu'il y périsse.
Cela nous montre que nous ne devons pas pactiser avec l'iniquité, et que lorsque la victoire est proche, le trouble va grandissant. Plus notre proximité avec Dieu sera grande, plus notre confiance en lui le sera également, et lorsque les bruits de guerre ont eu raison de Saül qui a changé la Parole de Dieu pour sa propre satisfaction, nous n'aurons pas la même réaction face aux bruits de guerres actuels, qui n'altéreront pas notre confiance en Dieu.
b) L'exemple de la terre promise.
A bien des regards, l'exemple de la terre promise est encore plus parlant. Les peuples qui l'occupaient représentent le péché, et Dieu a donné ce territoire en le répartissant entre les douze tribus. 11 de ces tribus recevant des territoires entiers, lorsque la dernière recevra des villes spécifiques (Levi). Pourtant la capture de ces territoires se fera de manière désorganisée. Certains endroits seront conquis de suite, d'autres mettront des siècles avant de l'être (Jébus), et d'autres encore ne le sont toujours pas (Le territoire des Philistins).
Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est la position de deux tribus particulières. Celle de Juda, qui est représentée par Caleb, et celle d'Ephraïm, qui est représentée par Josué.
On sait de ces deux personnages qu'ils se sont opposés au peuple afin de prendre la défense de ce que Dieu avait dit :
- Exode 13.30 : Caleb fit taire le peuple, qui murmurait contre Moïse. Il dit: Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs!
- Exode 14.6-9 : 14.6 Et, parmi ceux qui avaient exploré le pays, Josué, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunné, déchirèrent leurs vêtements, 14.7 et parlèrent ainsi à toute l'assemblée des enfants d'Israël: Le pays que nous avons parcouru, pour l'explorer, est un pays très bon, excellent. 14.8 Si l'Éternel nous est favorable, il nous mènera dans ce pays, et nous le donnera: c'est un pays où coulent le lait et le miel. 14.9 Seulement, ne soyez point rebelles contre l'Éternel, et ne craignez point les gens de ce pays, car ils nous serviront de pâture, ils n'ont plus d'ombrage pour les couvrir, l'Éternel est avec nous, ne les craignez point!
On sait également que les 12 hommes envoyés pour explorer la terre de Canaan étaient des personnages importants dans leurs tribus respectives, le troisième verset du treizième chapitre du livre des Nombres nous disant même qu'ils étaient des : chefs des enfants d'Israël. Ces deux hommes en particulier, et les tribus qu'ils représentent, semblent donc être plus enclins à croire en ce que Dieu à Dit. Pourtant, nous voyons ce qui suit :
b.1) Juda.
- Josué 15.14-17 : Caleb en chassa les trois fils d'Anak : Schéschaï, Ahiman et Talmaï, enfant d'Anak. De là il monta contre les habitants de Debir : Debir (oracle) s'appelait autrefois Kirjath-Sépher (ville de livres). Caleb dit : je donnerai ma fille Acsa en mariage à celui qui battra Kirjath-Sepher et qui la prendra. Othniel (lion de Dieu), fils de Kenaz, frère de Caleb s'en empara, et Caleb lui donna pour femme sa fille Acsa.
Bon départ s'il en est, Caleb obéit à l'Eternel en s'emparant de Canaan, mais les problèmes surviendront plus tard.
- Josué 15.63 : Les fils de Juda ne purent pas chasser les Jébusiens (Jébus = foulé aux pieds) qui habitaient à Jérusalem, et les Jébusiens ont habité avec les fils de Juda à Jérusalem jusqu'à ce jour.
Juda a laissé vivre l'idolâtrie des Jébusiens en son sein, s'exposant par la même à faire de même, et, dans tous les cas, désobéissant à Dieu qui leur « ... donnai un pays que vous n'aviez point cultivé, des villes que vous n'aviez point bâties ...» (Josué 24.13). Nous devons donc comprendre comme un ordre de nous saisir de la victoire que Jésus a remportée sur la croix. Dieu nous donne la victoire, nous devons nous en saisir. Juda a habité avec un peuple sur lequel il n'avait pas l'ascendant, dans la ville que ce même peuple avait bâti. Dans cette guerre, il y a bien eu un victorieux, mais ça n'était pas Juda.
b.2) Ephraïm.
Les Ephraïmites se retrouvent exactement dans la même situation que les Judaïtes, mais vont aller encore plus loin.
- Josué 16.10 : Ils ne chassèrent point les Cananéens qui habitaient à Guézer, et les Cananéens ont habité au milieu d'Ephraïm jusqu'à ce jour, mais ils furent assujettis à un tribut.
En effet, en dehors du nom des protagonistes, la situation est presque la même, et la punition le sera également, puisque les Ephraïmites succomberont également, tout comme Israël, à l'idolâtrie. Deux différences de taille se trouvent dans ce texte. Tout d'abord, il ne s'agissait pas de partager une ville, mais de leur laisser la possibilité d'en avoir (au moins une, Guézer) sur le territoire que Dieu a donné à Ephraïm. Cela permettait de vivre sans faire trop attention à l'existence de ce reliquat des peuples que Dieu avait dévoués par interdit.
- Deutéronome 20.17-18 : Car tu dévoueras ces peuples par interdit, les Héthiens, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens, et les Jébusiens, comme l'Éternel, ton Dieu, te l'a ordonné,20.18 afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les abominations qu'ils font pour leurs dieux, et que vous ne péchiez point contre l'Éternel, votre Dieu.
Dieu avait promis une terre riche qui produirait une nourriture abondante, mais Ephraïm ne s'en emparera pas totalement, troquant une partie de cette promesse contre de l'argent. Comportement qui ressemble trait pour trait à celui de certains mouvements qui se revendiquent de Jésus, et qui mettent l'argent comme centre de la promesse de Dieu.
Dans les deux cas, que ce soit la tribu de Juda ou d'Ephraïm, elles se sont levées pour leur Dieu et pour leur peuple, et elles ont accompli des merveilles, mais elles ont cru que le grand nombre les protégerait. Elles ont cru que parce qu'elles dominaient politiquement Canaan, elles la dirigeraient. Elles se sont enrichies du tribut des peuples qu'elles n'ont pas conquis, mais finalement, quand ces peuples se sont renforcés, l'argent ne les a pas sauvés.
Les Cananéens ont alors grignoté, au fur et à mesure, toutes les victoires d'Israël et ont fini par l'assujettir.
5 - Conclusion.
Josué lui-même, en son temps était un précurseur de cette volonté de triompher sur le péché, et nous aussi, tout comme lui, nous devons tenir étendu le javelot, jusqu'à ce que tous les habitants aient été dévoués par interdit (Josué 8.26).
Nous devons comprendre que nous ne parviendrons peut-être pas à être totalement débarrassé des liens que nous avons tissés avec les habitants de Canaan, qui dans le cas présent représentent le péché, mais ce n'est pas ça qui compte. La vraie question, est : est-ce que vous continuez de vous battre et de refuser ? Ou est-ce que vous pliez le genou devant le péché ?
Satan veut toujours nous faire croire que nous devrions être parfaits parce que nous sommes enfants de Dieu. Mais la réalité est que notre perfection n'est pas une histoire d'instant, parce qu'elle n'est pas charnelle. Elle ne doit pas qualifier un moment dans notre vie. Il n'y a pas un instant figé de notre existence où nous avons été parfaits. Lorsque nous regardons un instant de nos existences, alors nous avons tous des domaines qui doivent être améliorés. Par contre, dans le mouvement, dans la persévérance, nous sommes parfaits. Ce qui fait de nous des êtres parfaits, c'est le fait qu'en nous regardant, le Père céleste voit son Fils Jésus. La perfection n'est pas le fait qu'un domaine de nos vies soit réglé, mais le fait de continuer d'avancer bien qu'il ne le soit pas.
Dieu sait que nous ne pouvons pas tout régler instantanément, il le sait d'autant mieux que c'est lui qui a prévu les choses de la sorte. Il disait à Moïse, en parlant de Canaan et des peuples qui l'occupaient :
- Exode 23.29-30 : Je ne les chasserai pas en une seule année loin de ta face, de peur que le pays ne devienne un désert et que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi. 23.30 Je les chasserai peu à peu loin de ta face, jusqu'à ce que tu augmentes en nombre et que tu puisses prendre possession du pays.
Cela peut sembler difficile de faire un parallèle avec nos vies, alors je vais en tenter un. Il y a bien des choses dans la vie de tous les jours qui ne sont pas bonnes, l'Eternel pourrait simplement faire la liste et nous dire : maintenant vous arrêtez tout, et tout de suite ! Mais il sait que si nous supprimons tout instantanément, alors : les bêtes des champs ... se multiplient contre nous. Cela signifie que si, alors que cela occupe la moitié de votre journée, vous supprimez une immense partie de la musique que vous écoutez, si vous supprimez la télévision, les relations avec vos amis païens et ainsi de suite, cela va laisser un tel vide que vous allez automatiquement le remplir par autre chose, qui ne sera pas forcément meilleur. C'est en ça que les bêtes des champs se multiplieraient.
Alors, dans sa sagesse, l'Eternel les chasse : peu à peu loin de ta face, en nous faisant grandir en stature, pour que nous puissions non pas par des efforts charnels, mais par une conséquence spirituelle, remplacer les choses du monde, par les choses de Dieu. Ainsi, nous prenons possession du pays, petit-à-petit. Ca n'est pas parce que Dieu a supprimé certaines choses de ma vie qu'elles doivent déjà l'être dans la vôtre, et inversement. Il n'a pas agi de la même manière avec chaque tribu, par contre il avait la même finalité pour chacune. Sur cette route que nous avons chacun, pendant que Dieu agit pour enlever ce qui doit partir en nous dans un domaine, il existe d'autres parties en attentes, qui seront les suivantes. Cela ne signifie que nous devions pactiser dans l'attente, mais continuer d'avoir une attente active et de résister du mieux que nous le pouvons, sachant que notre salut est en route.
Ce qui en vous n'appartient pas à Dieu ne vous en éloigne que si en acceptez la présence. Si vous continuez, d'élever votre voix vers Dieu le Père en implorant son secours, alors rien ne pourra vous éloigner de sa face. La traduction Darby de la Parole de Dieu utilise une formule qui va dans ce sens dans l'évangile selon Jean :
- Jean 8.31 (DARBY) : Jésus donc dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous persévérez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ;
La faute des tribus de Juda et d'Ephraïm a été d'arrêter de se battre et de faire des compromis pour obtenir une paix qu'ils n'ont finalement pas eue. La victoire leur était promise, mais ils ne l'ont pas saisie. Ils n'ont pas persévéré.
Nous sommes dans la même situation, la victoire est à nous, mais si nous ne la voyons pas assez rapidement, nous sommes prêts à faire des compromis pour la tranquillité. C'est une lourde erreur à plusieurs titres, non seulement parce que Satan ne laissera jamais quelqu'un qui a connu Dieu tranquille, le risque est trop grand qu'il se repente et fasse un massacre dans le rang des ténèbres. Alors tout compromis amènera uniquement à la destruction du croyant. C'est également une erreur parce que toutes les victoires ont été gagnées sur la croix, dès lors, pactiser avec l'ennemi de notre Seigneur en acceptant le compromis revient simplement à révéler notre incrédulité. Si nous croyions vraiment avoir la victoire, nous ne plierions jamais le genou devant Satan.
C'est pourquoi, nous rappelant de ce que notre maison est désormais notre corps, temple de Dieu, nous nous devons de comprendre d'une nouvelle manière cette affirmation de Josué, et non seulement de la comprendre, mais de la vivre :
- Josué 24.15 : Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel.
Il n'y a pas d'autre choix, il n'y a pas d'autre alternative, nous sommes ce que nous sommes. Nous avançons, et nous changerons pendant la marche, par la puissance du Saint-Esprit en nous.