PHARISIENS - SADDUCEENS - ZELOTES - HERODIENS.

a) Les détails de ces mouvements religieux.

  • a.1) Pharisiens.
  • a.2) Hérodiens.
  • a.3) Sadducéens.
  • a.4) Zélotes.

b) Importantes précisions sur les pharisiens et les rabbins

Liste chronologique des interactions entre les sectes et Jésus.

PREMIERE PARTIE : Jésus est la cible, le début de la vérité (Points 1 à 21).

DEUXIEME PARTIE : Jésus incendie les scribes et les pharisiens (Points 22 à 24).

TROISIEME PARTIE : Jésus est livré et jugé (Points 25 à 33).

QUATRIEME PARTIE : Jésus est crucifié (Points 34 à 36).

CINQUIEME PARTIE : Le début du mensonge.

Avertissement.

Affirmation de Jésus sur ces sectes.

PHARISIENS - SADDUCEENS - ZELOTES - HERODIENS.

Ce sont les quatre mouvements religieux principaux du Judaïsme de l'époque de Jésus.


a) Les détails de ces mouvements religieux.

a.1) Pharisiens :

  • Ont des tonnes de lois orales qui ne sont pas dans l'ancienne alliance
  • Croient en la résurrection
  • Croient dans le libre arbitre

a.2) Hérodiens :

  • Parti politique, ami des Pharisiens et sympathisant des Romains et particulièrement d'Hérode

a.3) Sadducéens :

  • Ils rejettent les croyances des autres mouvements qui ne sont pas ancrées dans les textes de l'ancienne alliance. Pour autant, ils en édictent également certains
  • Ils ne croient pas en la résurrection
  • Croient dans le libre arbitre

a.4) Zélotes :

  • Secte particulièrement hostile aux Romains et aux Grecs. Ils partagent beaucoup des idéaux des Pharisiens, mais s'opposent à tout compromis avec les forces envahissantes.


b) Importantes précisions sur les pharisiens et les rabbins.

Les rabbins ne sont pas présents dans la Parole de Dieu, en tous les cas, pas sous ce nom-là. C'est à ce sujet qu'il faut faire très attention. En réalité, ils sont les descendants des pharisiens. Aussi, pour ceux qui désirent les considérer comme des références, prenez en compte que Jésus les a rejetés. En outre, il est particulièrement dangereux pour quiconque croit en Jésus, de faire l'amalgame entre Israël et le Judaïsme. Le Judaïsme est une religion antéchrist, exactement au même titre que toute religion qui ne reconnaît pas la Seigneurie de Jésus. Leurs principes et rituels ne sont pas les nôtres, et ils ne sont pas appelés à le devenir. Ce qui doit compter pour nous c'est la Parole de Dieu, pas les explications données par des personnes qui n'ont pas l'Esprit de Dieu.

L'HISTOIRE DE LA CROIX VU DU CÔTÉ DES SECTES

(CHRONOLOGIE SELON L'EVANGILE DE MATTHIEU)

Liste chronologique des interactions entre les sectes et Jésus.


PREMIERE PARTIE : Jésus est la cible, le début de la vérité.

1 - Au service d'Hérode pour le localiser : principaux sacrificateurs + scribes (Matthieu 2.3-6).

2 - Au baptême de Jésus : pharisiens + sadducéens (Matthieu 3.4-12).

3 - Première opposition : scribes (au dedans d'eux) (Matthieu 9.2-3).

4 - Première contestation auprès des disciples : pharisiens interpellent les disciples de Jésus (Matthieu 9.11).

5 - Première contestation auprès de Jésus : les disciples de Jean interpellent Jésus (Matthieu 9.14).

6 - Première tentative d'influencer l'opinion publique : pharisiens (Matthieu 9.34).

7 - Premier reproche à Jésus : pharisiens (Matthieu 12.2).

8 - Première concertation pour trouver un moyen de le mettre à mort : pharisiens (Matthieu 12.14)

9 - Tentative d'influencer l'opinion publique : pharisiens (Matthieu 12.24).

10 - Première mise à l'épreuve de Jésus : scribes + pharisiens (Matthieu 12.38-39).

11 - L'opposition vient de loin : pharisiens + scribes (Matthieu 15.1-2)

12 - Demande d'un signe venant du ciel pour éprouver Jésus : pharisiens + sadducéens (Matthieu 16.1-12).

13 - Jésus annonce sa souffrance, sa mort et sa résurrection : anciens principaux sacrificateurs + scribes (Matthieu 16.21).

14 - Mise à l'épreuve de Jésus sur la répudiation : pharisiens (Matthieu 19.3).

15 - Jésus annonce sa souffrance, et sa résurrection : principaux sacrificateurs + scribes (Matthieu 20.18-19).

16 - Jésus provoque l'indignation : principaux sacrificateurs + scribes (Matthieu 21.14-15).

17 - Remise en cause de l'autorité de Jésus : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 21.23).

18 - Première volonté claire de se saisir de Jésus : principaux sacrificateurs + pharisiens (Matthieu 21.45-46).

19 - Première concertation pour tendre un piège à Jésus : pharisiens (Matthieu 22.15-16).

20 - Nouveau piège le même jour : sadducéens (Matthieu 22.23-24).

21 - Concertation pour tenter de piéger Jésus : pharisiens se rassemblent (Matthieu 22.34-35).

DEUXIEME PARTIE : Jésus incendie les scribes et les pharisiens.

22 - Première 'contre attaque' de Jésus : il interroge les pharisiens (Matthieu 22.41-42)

23 - Deuxième 'contre attaque' de Jésus : s'adressant à la foule : scribes + pharisiens (Matthieu 23.1-4)

24 - Troisième 'contre attaque' de Jésus : scribes et pharisiens hypocrites! (Matthieu 23.13-39)

TROISIEME PARTIE : Jésus est livré et jugé.

25 - Délibération pour faire mourir Jésus : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 26.3-4)

26 - La décision de la trahison : principaux sacrificateurs (Matthieu 26.14-15)

27 - La trahison dans les actes : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 26.47)

28 - Jésus est livré à Caïphe : anciens + scribes + Caïphe (Matthieu 26.57)

29 - Mise en place du dossier d'accusation : principaux sacrificateurs + sanhédrin (Matthieu 26.59-60)

30 - Jésus est livré à Pilate : principaux sacrificateurs + anciens + Pilate (Matthieu 27.1-2)

31 - Les regrets de Judas : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 27.3)

32 - Le champ du sang : principaux sacrificateurs (Matthieu 27.6-8)

33 - Les accusations infondées : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 27.12-13)

QUATRIEME PARTIE : Jésus est crucifié.

34 - Jésus plutôt que Barabbas : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 27.20-26)

35 - La moquerie sur la croix : principaux sacrificateurs + scribes + anciens (Matthieu 27.41-42)

36 - À nouveau réunis : principaux sacrificateurs + pharisiens (Matthieu 27.62-66)

CINQUIEME PARTIE : Le début du mensonge.

PREMIERE PARTIE : Jésus est la cible, le début de la vérité.

1 - Au service d'Hérode pour le localiser : principaux sacrificateurs + scribes (Matthieu 2.3-6)


Dans cette phase, on constate que Hérode est celui qui va initier la persécution de Jésus, et ce alors même qu'il n'est pas né. Les mages venaient d'arriver en ville et cherchaient partout le nouveau roi des juifs qui venait de naître. C'est alors que Hérode fait venir les principaux sacrificateurs et les scribes pour essayer de savoir ou doit naître cet 'hypothétique' roi. 

  • Matthieu 2.3-4 : Le roi Hérode, ayant appris cela, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il assembla tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, et il s'informa auprès d'eux où devait naître le Christ.

Sous des couverts d'adoration du roi à naître, Hérode demande l'aide des principaux sacrificateurs et des scribes pour s'informer de l'endroit où Jésus doit naître. Pour mieux comprendre les textes, il faut prendre en compte que lorsque les personnages de la Parole de Dieu du type d'Hérode, ou des sacrificateurs parlent du 'christ', ils ne parlent pas de Jésus. C'est nous qui comprenons 'Jésus' lorsqu'ils disent 'Christ', alors que 'Christ' ne désigne que quelqu'un qui a reçu une onction divine. Par définition cela fait des prophètes et des rois oints de l'ancienne alliance des christs à part entière. C'est pour cela que nous précisons, dans la nouvelle alliance, Jésus-Christ. L'utilisation du nom Jésus ou du titre Christ comme des synonymes peut prêter à confusion et devrait être évitée.

Ce qui est intéressant, c'est la rage folle qui saisit Hérode. Lui qui est maître de Jérusalem apprend qu'un enfant vient de naître et que certains, qui ne sont même pas Juifs, affirment qu'il est le roi des juifs. On peut penser qu'il panique en se disant qu'on va lui voler son règne, mais partant du principe qu'il s'agit d'un enfant, ça lui laissait 30 ans avant un éventuel règne. Sa rage était difficile à justifier en dehors de l'idée qu'elle n'était que le reflet de celle de Satan qui, depuis 4000 ans, avait échoué à éliminer la descendance de la femme, et qui arrivait maintenant à l'aube de la grâce. Dans une dernière tentative, il va alors massacrer tous les enfants nés dans la région de Bethléhem dans l'espoir de tuer l'enfant-roi dans le lot.

  • Matthieu 2.16-18 : Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date dont il s'était soigneusement enquis auprès des mages. Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète: On a entendu des cris à Rama, Des pleurs et de grandes lamentations: Rachel pleure ses enfants, Et n'a pas voulu être consolée, Parce qu'ils ne sont plus.

On notera cependant, pour la défense des principaux sacrificateurs et des scribes, que rien ne nous dit que ces derniers n'avaient quelque velléité que ce soit à l'encontre de cet enfant. On sait uniquement ce que le verset 3 nous dit : Le roi Hérode, ayant appris cela, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui (Matthieu 2.3). Cela nous dit uniquement qu'ils étaient troublés, ce qui, après 400 ans sans prophètes peut se comprendre. Ensuite, Hérode appelle les principaux sacrificateurs et les scribes pour savoir, selon les textes, où doit naître l'enfant. Rien n'indique que ces personnes, à l'exception d'Hérode, lui voulaient du mal.

Ce que cela nous indique, c'est qu'Hérode croit dans les prophéties de la Bible plus que les sacrificateurs et les scribes.

2 - Au baptême de Jésus : pharisiens + sadducéens (Matthieu 3.4-12)


Il s'est passé environ trente années depuis que Marie est allée rendre visite à sa parente Elisabeth. Pendant tout ce temps, personnes parmi les dirigeants des sectes n'a semblé croire en ce fameux "roi des juifs". La tentative d'Hérode s'est soldée par un cuisant échec qui a coûté la vie à de très nombreux enfants, mais Jésus a été protégé par Dieu qui l'a envoyé en Egypte pour qu'il y soit en sécurité durant la fin (rapide) de celui qui voulait atteindre à sa vie. Une fois Hérode mort, Joseph, Marie et Jésus sont revenus habiter à Nazareth.

Le passage du Baptême de Jésus nous apprend quelque chose d'important que je vais rapidement souligner sans cependant m'y attarder parce que je ne rédige pas ici un enseignement sur le baptême. Quand on se réfère à ce que nous dit Luc concernant l'enfance de Jésus, on constate que Jésus n'a pas attendu ses trente ans pour avoir une relation avec Dieu. Il y a un passage particulier où Jésus, âgé de 12 ans se retrouve dans le temple de Jérusalem. Ses parents, inquiets, viennent le chercher et le trouvent conversant avec les docteurs de la loi. Il y a cinq versets particuliers qui sont très important dans le passage en question (Luc 2.40-52).

  • Luc 2.40l'enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.
  • Luc  2.47 : Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses.
  • Luc  2.49 : Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?
  • Luc  2.51 : Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis.
  • Luc  2.52 : Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

Ce que nous disent ces versets, c'est tout d'abord que Jésus, âgé de 12 ans, était rempli de sagesse et que la grâce de Dieu était sur lui. Ca nous est confirmé par le fait que tous étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. Soulignons rapidement, que, si ce sont ses réponses qui frappaient ses interlocuteurs, cela veut dire que Jésus, dont je rappelle qu'il avait 12 ans, n'était pas là pour écouter les docteurs, mais pour les enseigner. C'est eux qui posaient des questions. Ensuite viens l'imparfait de l'indicatif : ne saviez-vous pas. Une lettre change tout, "ne savez vous pas" parlerait du présent, mais dans le verset en question, il nous parle du passé. Ne saviez-vous pas se réfère à quelque chose dont ses parents sont conscients depuis longtemps, ça n'est pas une découverte. Pourtant, bien que déjà l'égale (au minimum) des docteurs, la suite du texte nous dit qu'il est reparti avec ses parents à Nazareth et qu'il leur était soumis. Jésus sait pourquoi il est là, il sait qu'il doit servir Dieu, et de toute évidence il est déjà capable de confondre les docteurs de la loi. Pourtant il repart avec ses parents et leur est soumis. C'est le verset suivant qui conclut cette suite, Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes. La conjonction de coordination "Et" signifie que c'est une conséquence. On constate donc que la conséquence de l'obéissance de Jésus, c'est la croissance qui s'en est suivie. A nos yeux, il paraissait déjà prêt, mais aux yeux de Dieu ça n'était pas le cas. Peu importe que sa connaissance soit supérieure à celle des docteurs, Dieu ne détermine pas le niveau de notre préparation de cette manière. Il y a un temps pour chaque chose, et le temps de Jésus n'était pas encore arrivé.

En cet instant, Jésus à vécu la même chose qu'il verra dans le centenier romain une vingtaine d'années plus tard. Dieu l'a placé sous la responsabilité de Joseph et Marie. Il dépend d'eux et doit attendre que ce lien d'autorité n'existe plus afin de se placer directement sous celle de Dieu. Nous devons être soumis à l'autorité que Dieu a placée au-dessus de nous pour que ceux qui sont sous la nôtre s'y soumettent.

Pour en revenir au baptême, il faut comprendre que Jésus, à 12 ans, était déjà plus que la plupart d'entre nous ne seront jamais, mais il ne s'est pas fait baptiser pour autant. Il y a un temps pour chaque chose. Dieu contrôle tout, c'est pour cela qu'il va attendre ses trente ans, âge auquel Jésus va s'émanciper de l'autorité familiale. Le baptême est le premier pas d'obéissance qui dit "maintenant je te suis". Enfant, aussi avancé qu'il fut, il ne pouvait pas prendre cette décision. Il n'en avait pas l'autorité.

Aussi, alors que le temps du baptême d'eau approche, Dieu, qui fait tout selon un ordre parfait, envoie Jean, de 6 mois plus âgé que Jésus, commencer à procéder au baptême des masses. Pour nous cela parait anodin, mais il faut bien comprendre qu'en ce temps, ça a été le fruit d'une révélation d'une puissance rare. C'est l'annonce de la purification de tout notre être. On vient, en ce temps, de passer des ablutions rituelles, censées purifier temporairement, à une sorte d'ablution de tout le corps, pour une purification définitive, elle-même annonciatrice de la purification de l'âme que Jésus apportera plus tard. Pour ajouter à cela, c'est Jean, fils de sacrificateur, qui, après avoir clairement rejeté le sacerdoce, revient d'un séjour prolongé dans le désert, pour annoncer qu'il faut se plonger entièrement dans l'eau pour être purifié. Et, aussi fou que cela puisse paraître, Israël était touché par ce qu'il disait et ce qu'il faisait.

  • Matthieu 3.5-6 : Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de tout le pays des environs du Jourdain, se rendaient auprès de lui; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain.

Son message, qui provoquait un tel émoi, n'avait rien à voir avec la guimauve actuelle, Il disait: Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche (Matthieu 3.2). C'est alors que les pharisiens et les sadducéens refont surface et se font abruptement éconduire. Races de vipères, qui vous a appris à fuir la colère à venir ? (Matthieu 3.07), signe que le baptême n'est pas une fin en soi, et que le cœur qui pousse à se faire baptiser a de l'importance. Ce verset nous montre deux choses. La première est qu'il ne faut pas rechercher Dieu par crainte de son jugement, la motivation est mauvaise. La deuxième est justement que la colère de Dieu est en route.

C'est impressionnant de voir comme des personnes qui n'ont rien à voir les unes avec les autres sont capables, soudainement, de marcher mains dans la mains. Parmi les sectes de cette époque, les pharisiens et les sadducéens sont probablement les plus éloignées l'une de l'autre.

Jean est vu comme le Baptiste, et tous semblent oublier que c'est un très grand prophète, qui à l'instar d'Esaïe, a annoncé la venue et le ministère de Jésus avec une très grande précision. Déjà la cognée est mise à la racine des arbres: tout arbre donc qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise d'eau, pour vous amener à la repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers. Lui, il vous baptisera du Saint Esprit et de feu. Il a son van à la main; il nettoiera son aire, et il amassera son blé dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point. (Matthieu 3.10-12). 

Par contre, contrairement à Esaïe, Jean a eu la chance de voir au moins une partie de son annonce s'accomplir. Mais on voit que même lui n'avait pas encore compris de quoi il en retournait. C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens à moi (Matthieu 3.14). Jean n'a pas compris que le baptême d'eau est un préalable au baptême de l'Esprit. Sa vision l'aveugle. Il sait que Jésus est celui que les prophètes ont annoncés depuis des milliers d'années, et cela modifie sa compréhension du plan de Dieu. Cela fait partie de ce que j'appelle "l'idolâtrie de Jésus", et ça fera le sujet d'un prochain enseignement dans la catégorie JESUS.

  • Matthieu 3.15 : Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. Et Jean ne lui résista plus.

Jean s'est laissé aveugler par l'image de Jésus qu'il a dans la tête, mais il n'est pas rebelle, et c'est pour cela qu'il n'y a aucun débat. Il se soumet de suite. C'est un merveilleux exemple, il vient juste de prendre position devant Jésus, et une phrase plus tard, il est soumis. Se tromper avec un cœur pur n'a pas de conséquences, Dieu redresse la barre et on continue notre route.

Ce que Jésus nous montre par son exemple et non seulement dans quel ordre doivent se faire les choses, ici c'est d'abord le baptême d'eau, ensuite celui de l'Esprit, mais également que tous sont soumis à la volonté de Dieu, et les règles ne changent pas en fonction des personnes.


  • Matthieu 3.16-17 : Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection.

Ces deux versets sont toujours présentés comme l'un des rares moments où les trois personnes de Dieu sont simultanément présentes. Bien que les trois personnes de Dieu soient bien présentes, il se trouve que ça n'est pas aussi rare qu'on pourrait le croire, c'est simplement que la compréhension de la Parole de Dieu n'est pas suffisamment étendue. Ce qui caractérise réellement ce passage, c'est que c'est la transition entre la loi et la grâce. Jusqu'à ce jour, Jésus, depuis le jour de sa naissance, a respecté la loi telle que Moïse nous l'a transmise. A partir du baptême de Jésus, la grâce modifie la donne. Désormais Jésus va éclairer la loi pendant les années de son ministère terrestre.

3 - Première opposition : scribes (au dedans d'eux) (Matthieu 9.2-3)

4 - Première contestation auprès des disciples : pharisiens interpellent les disciples de Jésus (Matthieu 9.11Les pharisiens manipulent les disciples de Jean.

5 - Première contestation auprès de Jésus : les disciples de Jean interpellent Jésus (Matthieu 9.14Attaque sur les disciples au sujet du jeûne.

6 - Première tentative d'influencer l'opinion publique : pharisiens (Matthieu 9.34au sujet de Belzébul.


Dans les deux premiers points, personne ne s'en prenait ouvertement à Jésus. Ce n'étaient que des oppositions "préventives". Nous arrivons maintenant aux premiers moments où les sectes d'alors sont confrontées à Jésus. Il faut bien prendre en compte que Jésus est descendant du roi David par son père et par sa mère. Ce qui fait que son enfance n'a pas pu passer inaperçue. Cela fait 30 ans que les mages sont passés par Jérusalem annonçant la naissance du roi des juifs. Les scribes et les principaux sacrificateurs n'y avaient pas cru, mais maintenant, trente ans plus tard, un homme, doublement de la descendance du roi David, commence à faire parler de lui.

Les points 3 à 6 sont une montée en puissance que nous allons regarder maintenant.

3 - Première opposition : scribes (au dedans d'eux) (Matthieu 9.2-3)

  • Matthieu 9.1-6 : Jésus, étant monté dans une barque, traversa la mer, et alla dans sa ville. Et voici, on lui amena un paralytique couché sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique: Prends courage, mon enfant, tes péchés te sont pardonnés. Sur quoi, quelques scribes dirent au dedans d'eux: Cet homme blasphème. Et Jésus, connaissant leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs? Car, lequel est le plus aisé, de dire: Tes péchés sont pardonnés, ou de dire: Lève-toi, et marche? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: Lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison.

Il faut savoir que la punition du blasphème est la mort. C'est la première chose qui attire la réprobation, dans le cas présent, celle des scribes. Suite à cela, toutes les sectes essayeront de discréditer Jésus ; n'y arrivant pas, ils finiront par le condamner pour un blasphème supposé.

Les trois points suivants sont consécutifs :

4 - Première contestation auprès des disciples : les pharisiens interpellent les disciples de Jésus (Matthieu 9.11)

5 - Première contestation auprès de Jésus : les disciples de Jean interpellent Jésus (Matthieu 9.14)

6 - Première tentative d'influencer l'opinion publique : pharisiens (Matthieu 9.34)

Dans cette première tentative de confrontation, les pharisiens mènent la danse. On note cependant qu'ils essayent de rester cachés et de contrôler les évènements à distance. Ayant attendu une occasion, ils en trouvent une lorsque Jésus mange avec les publicains et les gens de mauvaise vie. Si ça n'avait pas été cette excuse, ça en aurait été une autre.

La méthode utilisée par les pharisiens est particulièrement vicieuse. C'est également la méthode qu'utilisent presque tous les gouvernements de la planète. Diviser pour régner.

Les pharisiens essayent de rester dans l'ombre, ils vont voir les disciples de Jean afin de les corrompre. Ils insinuent des doutes dans leurs têtes. Rien ne nous dit que les disciples de Jean aient pensé d'eux-mêmes qu'il pouvait y avoir un problème dans ce que Jésus était en train de faire. Après tout, Jésus se contentait de manger avec les publicains et les gens de mauvaise vie, et on dira ce qu'on veut, mais Jésus avait le droit de manger avec qui il voulait.

Ce qui est marrant, c'est que les disciples de Jean savent qu'il n'est pas possible de reprocher à Jésus de manger avec des publicains, alors, même si c'est l'axe choisi par les pharisiens, ce n'est pas ce que les disciples de Jean vont reprocher à Jésus.

  • Matthieu 9.14 : Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent: Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point?

Les disciples de Jean vont reprocher à Jésus le fait que ses disciples ne jeûnent pas. Ils n'ont tout de même pas le courage de s'en prendre à Jésus lui-même. On note même qu'ils choisissent de s'associer aux pharisiens, eux qui, étant supposés être des disciples de Jean, devraient suivre Jésus, puisque celui dont ils se revendiquent le présentait comme le roi qui doit sauver Israël. Les pharisiens étaient en sous nombres pendant ce repas, alors ils ont travaillé dans l'ombre pour corrompre une partie des personnes présentes et se retrouver avec un mouvement de contestations. Ce ne sont cependant pas les pharisiens qui interviennent auprès de Jésus.

Par contre, les pharisiens vont continuer de regarder ce que fait Jésus en cherchant un moment pour le discréditer. Ils le trouveront très peu de temps après alors que Jésus chassera des démons. Ils argumenteront donc auprès du public, et non auprès de Jésus, sur le fait que si Jésus fait cela, c'est nécessairement par Belzébul.

  • Matthieu 9.33-34 : Le démon ayant été chassé, le muet parla. Et la foule étonnée disait: Jamais pareille chose ne s'est vue en Israël. Mais les pharisiens dirent: C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons.

Nous avons donc la foule qui est impressionnée et dont la foi en Jésus est en train de grandir. Les pharisiens s'en rendant comptent lancent immédiatement l'idée qu'en réalité Jésus aurait fait cela par la puissance du prince des démons. Ils se rendent bien compte de ce qui se passe. Personne, pas même eux, ne nie que ce démoniaque vient d'être délivré. Les pharisiens sont devant une évidence. Peu importe qui est Jésus, les foules sont touchées par son message, et se retrouvent devant l'évidence citée par Jean le Baptiste, Il faut qu'il croisse, et que je diminue (Jean 3.30). Devant cette évidence il n'y a que deux choix, le suivre et diminuer, ou le refuser et tenter de le diminuer lui. Les pharisiens voyaient bien qu'ils étaient en train de perdre leur importance. Ils avaient beau être là, tout le monde discutait librement de Jésus et de ses miracles. Dès que ceux en pouvoir perdent justement ce dit 'pouvoir', ils essayeront d'éliminer d'une manière ou d'une autre celui qui le leur a ravi. La première étape est d'essayer de le discréditer, si cela échoue, ça donnera ce que nous allons voir plus tard.

Dans tous les cas, leur volonté de discréditer Jésus leur a fait oublier la loi de Moïse, qui dit clairement que tu ne répandras point de faux bruit (Exode 23.1). 

Publicains : les publicains sont une partie du peuple qui devaient collecter les impôts pour satisfaire Rome. Ils sont généralement considérés comme faisant partie du peuple et pas des classes dirigeantes. Seul Zachée était un publicain riche.

7 - Premier reproche à Jésus : pharisiens (Matthieu 12.2)

8 - Première concertation pour trouver un moyen de le mettre à mort : pharisiens (Matthieu 12.14)

9 - Tentative d'influencer l'opinion publique : pharisiens (Matthieu 12.24)


Ce n'est finalement que dans Matthieu 12 que les pharisiens vont finalement trouver le courage d'affronter Jésus directement. Et encore, c'est pour lui faire des reproches concernant ses disciples.

  • Matthieu 12.1-2 : En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger. Les pharisiens, voyant cela, lui dirent: Voici, tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat.

Ce qui m'a toujours interloqué dans ce passage c'est que pour faire ces reproches à Jésus, il fallait bien que les pharisiens soient présents. Or, c'est le jour du Sabbat, ce qui est justement la base de leur argument. La loi ne leur permettait donc pas d'être là. Normalement, le jour de Sabbat, les juifs avaient le droit de faire un chemin de Sabbat, ce qui correspond, à quelques mètres près à un kilomètre. Soit la distance permettant de faire l'aller-retour au temple. Donc les pharisiens, particulièrement à cheval concernant le respect de tout un tas de règles scripturaires, ou totalement inventées par eux, décident qu'ils peuvent bafouer le Sabbat dans le but de confondre Jésus en lui reprochant justement de bafouer ce Sabbat qu'eux-mêmes ne respectent pas. Le pire dans tout cela étant qu'ils vont être confondus par l'argumentation de Jésus qui justifiera pleinement le comportement de ses disciples, laissant les pharisiens seuls en faute.

  • Matthieu 12.7 : Si vous saviez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices, vous n'auriez pas condamné des innocents.

Ils ont appris à leurs dépens que condamner l'innocent ne le rend pas coupable mais vous met en faute. Chose qu'ils auraient dû connaître puisque c'est écrit dans le livre des Proverbes :

  • Proverbes 17.15 : Celui qui absout le coupable et celui qui condamne le juste Sont tous deux en abomination à l'Éternel.

Dans la foulée, Jésus quitte les champs qu'il venait de traverser avec ses disciples et se rend au temple. Les pharisiens, tels des morpions, ne lui laissent aucun répit et le suivent également dans le temple, où ils l'interrogent. Notez qu'ils ne l'interrogent pas pour avoir une réponse. Ils posent une question parce qu'ils connaissent déjà la réponse et qu'ils ont pour intention de se baser sur cette réponse pour l'accuser.

  • Matthieu 12.9-13 : Étant parti de là, Jésus entra dans la synagogue. Et voici, il s'y trouvait un homme qui avait la main sèche. Ils demandèrent à Jésus: Est-il permis de faire une guérison les jours de sabbat? C'était afin de pouvoir l'accuser. Il leur répondit: Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'une brebis et qu'elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, ne la saisira pour l'en retirer? Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis! Il est donc permis de faire du bien les jours de sabbat. Alors il dit à l'homme: Étends ta main. Il l'étendit, et elle devint saine comme l'autre.

Bien qu'ils savaient par avance que Jésus répondrait par l'affirmative à leur question concernant la guérison, ils ne s'attendaient pas à la forme que cette réponse allait prendre et sont une fois de plus confondus. Cette fois-ci, ça n'est pas au milieu d'un champ sans témoins, mais en pleine synagogue, devant le peuple. Ils comprennent alors que la rhétorique n'est pas leur fort et optent pour une solution plus radicale.

  • Matthieu 12.14 : Les pharisiens sortirent, et ils se consultèrent sur les moyens de le faire périr.

Ils sortent de la synagogue pour discuter du meilleur moyen de tuer Jésus. Ils veulent discuter de cela sans témoins, dans le secret.


Pour l'instant, les points 1 et 2 se sont passés avant que Jésus ne soit là, ensuite, le 3 c'est dans le cœur des scribes. Les points 4, 5 et 6 sont l'intervention distante des pharisiens qui essayent de corrompre l'entourage direct et la foule qui écoute Jésus. Finalement, dans les points 7, 8 et 9, les pharisiens interviennent directement auprès de Jésus, jusqu'à comploter pour le tuer.

Soit : en premier, l'empêcher de devenir, puis l'empêcher de se répandre, et finalement l'empêcher d'être. C'est exactement ce que le monde fait, il essaye de nous empêcher de nous convertir, et quand nous le sommes, il essaye de nous empêcher de répandre le message de Jésus, et comme il n'y arrive pas, il va essayer de nous détruire.

10 - Première mise à l'épreuve de Jésus : scribes + pharisiens (Matthieu 12.38-39)

11 - L'opposition vient de loin : pharisiens + scribes (Matthieu 15.1-2)

12 - Demande d'un signe venant du ciel pour éprouver Jésus : pharisiens + sadducéens (Matthieu 16.1)


Ces trois points sont une fois de plus une seule étape. Dans le cas présent, c'est même la répétition d'un même schéma. A la même question, Jésus donnera la même réponse. Dans les trois cas, nous avons un Jésus qui commence à changer d'attitude, il devient plus offensif dans ses réponses. Auparavant il se contentait d'objecter, presque poliment, comme s'il ne voulait pas provoquer de heurts. Les choses changent désormais, et il prend 'd'assaut' les personnes qui l'interrogent en pointant leur contradiction de manière très directe. 

La seule différence entre les points 10 et 12 se trouve être les protagonistes. Nous avons tout d'abord une association de scribes et de pharisiens qui viennent demander un signe : ils veulent voir un miracle. Jésus vient de traverser toute la Galilée et les terres environnantes, guérissant tous les malades, délivrant les démoniaques, souvent en présence des pharisiens, pourtant ces derniers se présentent encore une fois et cette fois-ci demandent un miracle. Les guérisons et les délivrances ne suffisent pas.

  • Matthieu 12.38-39 : Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens prirent la parole, et dirent: Maître, nous voudrions te voir faire un miracle. Il leur répondit: Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui du prophète Jonas.

La réponse de Jésus parait être légère, et on pourrait avoir tendance à croire que Jésus leur dit de se contenter du miracle que Jonas à vécu. Mais si l'on regarde le verset de plus près, on se rend compte que Jésus utilise le futur et non le passé. En faisant cela, il leur annonce en réalité un miracle à venir, dont Jonas est l'image. Alors que les scribes et les pharisiens restent sur leur faim, pensant que Jésus n'a pas envie de se prêter à leur petit jeu malsain, en réalité, non seulement il n'en est rien, mais Jésus va jusqu'à leur prophétiser un miracle, les écornant au passage en les qualifiant de 'génération méchante et adultère'.

S'ensuit alors une réelle montée en puissance du ministère de Jésus. Dans l'intervalle, il multipliera les pains, marchera sur l'eau, guérira de très nombreux malades, et même le simple fait de toucher le bord de sa tunique les guérira. Sa renommée va grandissante, au point qu'on lui amène de loin les malades. C'est donc fort logiquement, également de loin, que les pharisiens et les scribes vont venir essayer de stopper ce qui est en train de se passer. Jésus se trouve à Génésareth lorsque les pharisiens et les scribes décident de faire tout le trajet depuis Jérusalem pour l'interpeller. Jérusalem se trouve environ à mi-chemin sur l'axe Nord-Sud d'Israël, alors que Génésareth se trouve sur la rive Nord-Ouest du lac de Tibériade, soit tout au nord d'Israël. Pendant ce trajet, les pharisiens et les scribes ont pu à loisir chercher un angle d'attaque imparable qui mettrait Jésus en défaut.

  • Matthieu 15.1-9 : Alors des pharisiens et des scribes vinrent de Jérusalem auprès de Jésus, et dirent: Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? Car ils ne se lavent pas les mains, quand ils prennent leurs repas. Il leur répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition? Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites: Celui qui dira à son père ou à sa mère: Ce dont j'aurais pu t'assister est une offrande à Dieu, n'est pas tenu d'honorer son père ou sa mère. Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi. C'est en vain qu'ils m'honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d'hommes.

Dans l'ensemble, ça se passera aussi mal que dans le point précédent. Cette fois-ci ils seront appelés 'hypocrites' et Jésus leur prêtera la prophétie d'Esaïe, pointant leur malhonnêteté intellectuelle et spirituelle.

De toute évidence, les pharisiens et les scribes ont échoué par deux fois à faire chuter Jésus. Les pharisiens décident alors de revenir à la charge en compagnie des sadducéens. Une fois de plus, les alliances contre nature deviennent possibles lorsqu'il s'agit de combattre la volonté de Dieu.

Fort de la première expérience des pharisiens lorsqu'ils avaient demandé un miracle à Jésus, ils reviennent à la charge avec la même requête mais agrémenté d'un élément supplémentaire pour ne pas se faire piéger comme la première fois.

  • Matthieu 16.1-6 : Les pharisiens et les sadducéens abordèrent Jésus et, pour l'éprouver, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. Jésus leur répondit: Le soir, vous dites: Il fera beau, car le ciel est rouge; et le matin: Il y aura de l'orage aujourd'hui, car le ciel est d'un rouge sombre. Vous savez discerner l'aspect du ciel, et vous ne pouvez discerner les signes des temps. Une génération méchante et adultère demande un miracle; il ne lui sera donné d'autre miracle que celui de Jonas. Puis il les quitta, et s'en alla. Les disciples, en passant à l'autre bord, avaient oublié de prendre des pains. Jésus leur dit: Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et des sadducéens.

Malheureusement pour eux, Jésus n'est pas sous leur autorité, ils ne parviennent pas à avoir l'ascendant sur lui, qui, bien que constatant la modification dans la question, ne fait que changer le préambule de sa réponse. La conclusion par contre reste la même, et ce, au mot prêt. Les pharisiens qui pensaient avoir agrémenté leur question d'un élément majeur se reprennent les mêmes reproches que la première fois, et cette fois-ci, non seulement ils se retrouvent à nouveau devant le triste miroir de leur âme, mais en plus, après avoir répondu, Jésus se lève et s'en va.

13 - Jésus annonce sa souffrance, sa mort et sa résurrection : anciens + principaux sacrificateurs + scribes (Matthieu 16.21)

14 - Mise à l'épreuve de Jésus sur la répudiation : pharisiens (Matthieu 19.3)

15 - Jésus annonce sa souffrance, et sa résurrection : principaux sacrificateurs + scribes (Matthieu 20.18-19)


Cette nouvelle partie correspond à la révélation de ce que Jésus doit souffrir. La construction est la même que pour les points 10 à 12. Le premier et le troisième sont identiques, et au centre se trouve une tentative de mettre Jésus à mal concernant son enseignement.

On remarquera que Jésus savait déjà exactement qui il était. Pourtant il ne l'a pas enseigné à ses disciples. Il les a accompagnés dans leur croissance, jusqu'à ce qu'ils comprennent cela d'eux-mêmes. Alors seulement il le leur confirme et leur annonce les suites qui en découleront.

On note également qu'à l'exception du premier point, qui était à l'initiative d'Hérode, ce sont les pharisiens qui ont mené la danse pendant tout le ministère de Jésus. Cherchant en cas de besoin le soutien des disciples de Jean, des sadducéens ou d'autres. Pourtant, alors que Jésus commence à parler de ce qu'il devra souffrir, on se rend compte que les pharisiens ne sont plus présents. Ils ne semblent plus faire partie de l'histoire. Les points 13 et 15, qui concernent le sacrifice de Jésus ne font pas intervenir les pharisiens.

  • Matthieu 16.14-21 : Ils répondirent: Les uns disent que tu es Jean Baptiste; les autres, Élie; les autres, Jérémie, ou l'un des prophètes. Et vous, leur dit-il, qui dites-vous que je suis? Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant....  Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ. Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu'il fallait qu'il allât à Jérusalem, qu'il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu'il fût mis à mort, et qu'il ressuscitât le troisième jour.
  • Matthieu 20.17-19 : Pendant que Jésus montait à Jérusalem, il prit à part les douze disciples, et il leur dit en chemin: Voici, nous montons à Jérusalem, et le Fils de l'homme sera livré aux principaux sacrificateurs et aux scribes. Ils le condamneront à mort, et ils le livreront aux païens, pour qu'ils se moquent de lui, le battent de verges, et le crucifient; et le troisième jour il ressuscitera.

L'interrogation intermédiaire est également intéressante parce qu'elle montre une fois de plus que le but des pharisiens n'est pas de grandir dans la connaissance, ils estiment déjà être le sommet de la pyramide. Leur but est uniquement de confondre Jésus en lui posant des 'colles' doctrinales. Leur aveuglement est tel qu'ils trouvent le moyen d'essayer de l'éprouver alors qu'il vient de guérir une foule de malade.

  • Matthieu 19.1-3 : Lorsque Jésus eut achevé ces discours, il quitta la Galilée, et alla dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain. Une grande foule le suivit, et là il guérit les malades. Les pharisiens l'abordèrent, et dirent, pour l'éprouver: Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour un motif quelconque?

16 - Jésus provoque l'indignation : principaux sacrificateurs + scribes (Matthieu 21.14-15)

17 - Remise en cause de l'autorité de Jésus : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 21.23)

18 - Première volonté claire de se saisir de Jésus : principaux sacrificateurs + pharisiens (Matthieu 21.45-46)


Les confrontations deviennent maintenant plus frontales. Il faut se rendre à l'évidence, les pharisiens ont échoué dans leur tache de protection des valeurs du Judaïsme. Aussi cessent-ils de demander des explications de la Parole de Dieu. Maintenant, alors que les disciples de Jésus viennent de comprendre qu'il est le Fils de Dieu, Jésus a accompli l'essentiel, il lui reste encore à payer le prix du péché de l'humanité.

Les points 16 à 18 représentent une modification dans l'attitude de Jésus. Il commence par renverser les tables des changeurs. C'était déjà une mauvaise chose avant, ces personnes ne venaient pas pour la première fois d'installer leurs étales, pourtant ça n'est que maintenant qu'il interagit avec eux. Ce qui a changé, ce ne sont pas les changeurs, et ce n'est pas plus Jésus, c'est le moment. C'est l'avancement de la révélation. Jésus ne se contentait pas de se balader et de guérir les gens qu'il croisait. Il accomplissait le plan du Père. Plan dans lequel il ne tarderait pas à être arrêté et exécuté.

Le renversement des étales des marchands présente également une autre particularité.

  • Matthieu 21.11-16 : La foule répondait: C'est Jésus, le prophète, de Nazareth en Galilée. Jésus entra dans le temple de Dieu. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs, et les sièges des vendeurs de pigeons. Et il leur dit: Il est écrit: Ma maison sera appelée une maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de voleurs. Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de lui dans le temple. Et il les guérit. Mais les principaux sacrificateurs et les scribes furent indignés, à la vue des choses merveilleuses qu'il avait faites, et des enfants qui criaient dans le temple: Hosanna au Fils de David! Ils lui dirent: Entends-tu ce qu'ils disent? Oui, leur répondit Jésus. N'avez-vous jamais lu ces paroles: Tu as tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à la mamelle ?

Quand on lit ce passage, on pourrait comprendre, de prime abord, le mécontentement des principaux sacrificateurs et des scribes (une fois de plus, les pharisiens ne sont pas là). Après tout, Jésus se permet de renverser les tables et de faire tout un foin dans le temple. On pourrait se dire qu'il aurait pu faire les choses plus calmement. Si nous regardons la scène en nous disant qu'il est Fils de Dieu, on se dit qu'il est en droit de faire cela, mais si on la regarde en se disant que c'est un juif parmi d'autres, son comportement parait déplacé.

Maintenant, si on regarde le texte de plus près, on se rend compte d'autre chose. En réalité, les principaux sacrificateurs et les scribes ne s'intéressaient aucunement au renversement des étales, ou au fait que Jésus qualifiait les changeurs et les vendeurs  de voleurs. Ce qui fait réagir ces personnes n'a en fait absolument rien à voir. Ils réagissent en réalité à deux choses. Tout d'abord les guérisons le jour du sabbat, et ensuite aux enfants qui affirment que Jésus est le salut de la maison de David, donc le Messie. C'est pour cela qu'ils ne l'interpellent pas sur ce qu'il vient de faire ou même sur les guérisons, mais sur les clameurs des enfants.

C'est pour cela également qu'ils vont cesser de lui demander des signes. Il parait évident à tous qu'il accomplit des choses qu'ils sont bien incapables de faire et qu'il enseigne également d'une façon dont ils sont incapables de faire. C'est pour cela que, ne parvenant pas à le prendre en défaut, ils se retranchent dans leur dernier retranchement : lui demander de qui il tient cette autorité. Jésus sait que s'il répond, cela le fera arriver à l'étape suivante, c'est-à-dire son arrestation. Alors c'est lui, cette fois-ci, qui leur tend un piège afin de ne pas répondre à leur question.

  • Matthieu 21.23-27 : Jésus se rendit dans le temple, et, pendant qu'il enseignait, les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple vinrent lui dire: Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t'a donné cette autorité? Jésus leur répondit: Je vous adresserai aussi une question; et, si vous m'y répondez, je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. Le baptême de Jean, d'où venait-il? du ciel, ou des hommes? Mais ils raisonnèrent ainsi entre eux; Si nous répondons: Du ciel, il nous dira: Pourquoi donc n'avez-vous pas cru en lui? Et si nous répondons: Des hommes, nous avons à craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. Alors ils répondirent à Jésus: Nous ne savons. Et il leur dit à son tour: Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais ces choses.

Ca nous montre une fois de plus que Jésus contrôlait tout ce qui se passait. Le troisième passage, correspondant au point 18, ne changera pas radicalement par rapport aux deux précédents. Au contraire, on note même un élément qui les rassemble tous les trois.

  • Matthieu 21.42-46 : Jésus leur dit: N'avez-vous jamais lu dans les Écritures: La pierre qu'ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l'angle; C'est du Seigneur que cela est venu, Et c'est un prodige à nos yeux? C'est pourquoi, je vous le dis, le royaume de Dieu vous sera enlevé, et sera donné à une nation qui en rendra les fruits. Celui qui tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé. Après avoir entendu ses paraboles, les principaux sacrificateurs et les pharisiens comprirent que c'était d'eux que Jésus parlait, et ils cherchaient à se saisir de lui; mais ils craignaient la foule, parce qu'elle le tenait pour un prophète.

Dans les trois cas, ce sont toujours les principaux sacrificateurs qui initient le contact, même si rapidement ils se font calmer. Mais ce qu'on remarque est tout autre. Dans les trois cas, la foule est ouvertement pour Jésus. Dans le premier, ce sont les enfants qui l'acclament, et dans les deux autres, les principaux sacrificateurs, bien que voulant se saisir de lui, ne le font pas par crainte de la foule.

Ce qui nous donne une image différente de celle que l'on a lorsqu'on lit la fin de l'évangile de MATTHIEU, alors que le peuple demande qu'on lui livre Jésus pour le sacrifier !

19 - Première concertation pour tendre un piège à Jésus : pharisiens (Matthieu 22.15-16)

20 - Nouveau piège le même jour : sadducéens (Matthieu 22.23-24)

21 - Concertation pour tenter de piéger Jésus : pharisiens se rassemblent (Matthieu 22.34-35)


Les principaux sacrificateurs se sont rendu compte de la difficulté. Le peuple est du côté de Jésus. Ils s'en remettent donc une fois de plus aux pharisiens et aux personnes du même acabit pour essayer de renverser la tendance. Ils vont ni plus ni moins faire ce que les babyloniens ont tenté de faire à Daniel, utiliser ses propres paroles contre lui, puis la loi de son Dieu.

La suite des évènements sera la suivante. Les pharisiens, qui sont connus de Jésus ne peuvent aller en personne vers lui. Leur intention est clairement de le faire chuter, pas seulement de le confondre pour montrer qu'il n'aurait pas toutes les réponses. Ils veulent l'amener à faire une affirmation qui permettrait de le condamner parce que rien dans ce qu'il a fait ne le permettait.

Comme je le disais, les pharisiens sont connus de Jésus, ils mandatent donc leurs disciples accompagnés des hérodiens. Ces derniers, après s'être fait traiter d'hypocrites, seront renvoyés à vide. Arrivent alors les sadducéens, peu amis avec les pharisiens, mais étrangement complices depuis le début du ministère de Jésus. Ceux-ci, ne croyant pas en la résurrection, interrogeront tout de même Jésus sur ce sujet. Signe supplémentaire, si besoin était, que leur seule intention est de trouver une faille dans les paroles de Jésus pour s'en servir contre lui. C'est un sujet où ils sont particulièrement compétents. Ce sujet est la grosse différence entre eux et les pharisiens, ils doivent donc avoir l'habitude d'en débattre avec eux et savent comment contre argumenter. C'est pour cela qu'ils ont choisi ce sujet, une position de force pour eux.

Ca ne les empêchera cependant pas de se faire remballer, ce qui déclenchera une nouvelle offensive des pharisiens, et donc une nouvelle défaite de leur part.

Dans la même journée, ils auront tenté par trois fois de le confondre. L'opposition est donc devenue beaucoup plus intense, et Jésus va lui aussi changer d'attitude après cette journée. Il sait que le moment approche, alors il continue d'avancer ses pions sur l'échiquier du salut.


  • Matthieu 22.15-40 : Alors les pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de surprendre Jésus par ses propres paroles. Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les hérodiens, qui dirent: Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité, sans t'inquiéter de personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des hommes. Dis-nous donc ce qu'il t'en semble: est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit: Pourquoi me tentez-vous, hypocrites? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Étonnés de ce qu'ils entendaient, ils le quittèrent, et s'en allèrent. Le même jour, les sadducéens, qui disent qu'il n'y a point de résurrection, vinrent auprès de Jésus, et lui firent cette question: Maître, Moïse a dit: Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera sa veuve, et suscitera une postérité à son frère. Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria, et mourut; et, comme il n'avait pas d'enfants, il laissa sa femme à son frère. Il en fut de même du second, puis du troisième, jusqu'au septième. Après eux tous, la femme mourut aussi. A la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme? Car tous l'ont eue. Jésus leur répondit: Vous êtes dans l'erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. Pour ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit: Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob? Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants. La foule, qui écoutait, fut frappée de l'enseignement de Jésus. Les pharisiens, ayant appris qu'il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent, et l'un d'eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l'éprouver: Maître, quel est le plus grand commandement de la loi? Jésus lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes.

DEUXIEME PARTIE : Jésus incendie les scribes et les pharisiens.

22 - Première 'contre attaque' de Jésus : il interroge les pharisiens (Matthieu 22.41-42)

23 - Deuxième 'contre attaque' de Jésus : s'adressant à la foule : scribes + pharisiens (Matthieu 23.1-4)

24 - Troisième 'contre attaque' de Jésusscribes et pharisiens hypocrites! (Matthieu 23.13-39)


Après avoir subit une véritable inquisition de la part des sectes, Jésus change totalement de stratégie. Il a été relativement passif pendant longtemps, se contentant de répondre lorsqu'on l'interrogeait, maintenant il va vers les pharisiens. C'est comme s'il les avait laissés épuiser toutes leurs cartes avant de venir les achever.

Et 'achever' est vraiment le bon terme. Après avoir patiemment reçu toutes leurs questions, en une seule il va les faire taire pour de bon. Pour ce faire, il opposera la vision de la chair à celle de l'Esprit. Nous démontrant également en usant de cet exemple, que personne ne peut comprendre les écritures s'il ne les regarde pas avec l'Esprit. L'exemple qu'il choisira est celui de la descendance de David que David appelle Seigneur. Les enfants ne doivent pas dominer sur les parents, c'est même l'un des signes de la fin des temps, aussi, lorsque les pharisiens reçoivent la question de Jésus, ils n'ont pas d'explication, parce qu'il a raison. Le Messie est descendant de David charnellement, mais il le précède spirituellement. C'est un signe supplémentaire que les juifs attendaient un Messie guerrier, à la ressemblance de David, et qui les libérerait à la manière de Moïse, c'est en partie pour cela qu'ils ne l'ont pas reconnu.

L'altercation se déroule en ces termes.

  • Matthieu 22.41-46 : Comme les pharisiens étaient assemblés, Jésus les interrogea, en disant: Que pensez-vous du Christ? De qui est-il fils? Ils lui répondirent: De David. Et Jésus leur dit: Comment donc David, animé par l'Esprit, l'appelle-t-il Seigneur, lorsqu'il dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, Jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied? Si donc David l'appelle Seigneur, comment est-il son fils? Nul ne put lui répondre un mot. Et, depuis ce jour, personne n'osa plus lui proposer des questions.

A partir de là, plus personne n'aura le courage de venir le mettre à l'épreuve. Au contraire, le bras de fer venant de se terminer, Jésus, qui a toujours su ce qui devait arriver va faire quelque chose dont on ne se rend pas forcément compte lorsqu'on se contente de lire l'évangile de Matthieu.

Essayez de bien ordonner tout ce qui s'est passé depuis le début de cet évangile.

Les pharisiens ont d'abord essayé de retourner la foule et les disciples, puis sont montés au créneau eux-mêmes. Incapables de parvenir à déstabiliser Jésus, ils ont invité leurs ennemis les sadducéens, ainsi que les scribes et les hérodiens, et tous, à tour de rôle ou simultanément, ont échoué. Ils l'ont suivi partout où il allait, ont sans arrêt tenté de soulever la foule, qui continuait de réagir plus aux miracles de Jésus qu'aux paroles des scribes et des pharisiens. Finalement, dans une ultime altercation, le 'fils de David' terrasse une fois de plus le pharisaïque Goliath.

Et tout d'un coup, alors qu'il a la victoire, Jésus part à l'assaut. A partir de maintenant, c'est lui qui prend la foule à partie et qui cible les pharisiens.

  • Matthieu 23.1-11 : Alors Jésus, parlant à la foule et à ses disciples, dit: Les scribes et les pharisiens sont assis dans la chaire de Moïse. Faites donc et observez tout ce qu'ils vous disent; mais n'agissez pas selon leurs œuvres. Car ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt. Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils portent de larges phylactères, et ils ont de longues franges à leurs vêtements; ils aiment la première place dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues; ils aiment à être salués dans les places publiques, et à être appelés par les hommes Rabbi, Rabbi. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre Maître, et vous êtes tous frères. Et n'appelez personne sur la terre votre père; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. Ne vous faites pas appeler directeurs; car un seul est votre Directeur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Quiconque s'élèvera sera abaissé, et quiconque s'abaissera sera élevé.

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère.

La scène complète s'articule de manière relativement simple. Les pharisiens sont assemblés et la foule est présente. Devant cet auditoire, Jésus prend les pharisiens à partie est les confond en une question. Il se tourne alors vers la foule pour donner la conclusion de l'exemple évident qui vient de révéler l'incompétence des pharisiens. Ceci étant fait il se tourne alors vers les pharisiens et les réprimande très sèchement.

Dans ce passage, Jésus a endossé le rôle de l'avocat et du juge. Il démontre la faute des pharisiens, fait la plaidoirie (s'adresse à la foule/jurés) et prononce la sentence.

Cette sentence se trouve dans le troisième passage de la scène qui est un peu long mais duquel il n'est pas possible d'extraire une partie. Ce passage va de Matthieu 23.13 à Matthieu 23.36. Dans l'ensemble du passage, à chaque fois que Jésus parlera de la cécité de ces sectes, ce sera toujours un complément de ce qu'il vient juste de dire.

  • Matthieu 23.13 : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous fermez aux hommes le royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui veulent entrer.

Jésus les accuse d'empêcher les hommes de trouver Dieu, alors qu'ils n'essayent pas eux-mêmes de le trouver.

  • Matthieu 23.14 : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous dévorez les maisons des veuves, et que vous faites pour l'apparence de longues prières; à cause de cela, vous serez jugés plus sévèrement.

Jésus les accuse de simuler leur foi, de faire de longues prières pour les apparences, afin de convaincre les veuves pour s'accaparer leurs demeures.

  • Matthieu 23.15 : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous.
  • Matthieu 23.16-22 : Malheur à vous, conducteurs aveugles! Qui dites: Si quelqu'un jure par le temple, ce n'est rien; mais, si quelqu'un jure par l'or du temple, il est engagé. Insensés et aveugles! lequel est le plus grand, l'or, ou le temple qui sanctifie l'or? Si quelqu'un, dites-vous encore, jure par l'autel, ce n'est rien; mais, si quelqu'un jure par l'offrande qui est sur l'autel, il est engagé. Aveugles! Lequel est le plus grand, l'offrande, ou l'autel qui sanctifie l'offrande? Celui qui jure par l'autel jure par l'autel et par tout ce qui est dessus; celui qui jure par le temple jure par le temple et par celui qui l'habite; et celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis.

Lorsqu'il parle ici de conducteurs aveugles, il précise ce dont il parlait dans le verset précédent. 

Jésus les accuse d'avoir du Zèle pour faire de nouveaux croyants et qu'une fois qu'ils en ont, ils les poussent dans la direction opposée de celle qui mène à Dieu. Il les accuse de rechercher des adeptes dans le seul but de voir plus d'argent entrer dans les caisses du temple. Et une fois qu'ils ont ces adeptes, ils les enseignent dans ce sens afin qu'à leur tour ils recherchent les prochains prosélytes qui répéteront sans fin cette boucle. En d'autres termes, ils sont plus adorateurs du veau d'or que du Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.

  • Matthieu 23.23 : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité: c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses.
  • Matthieu 23.24Conducteurs aveugles! Qui coulez le moucheron, et qui avalez le chameau.

Jésus a également parlé de cette faute dans Marc 7.10-13 : Car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère; et: Celui qui maudira son père ou sa mère sera puni de mort. Mais vous, vous dites: Si un homme dit à son père ou à sa mère: Ce dont j'aurais pu t'assister est corban, c'est-à-dire, une offrande à Dieu, vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère, annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d'autres choses semblables. Le passage de Marc l'explique suffisamment pour ne pas détailler plus. Par contre, précisons ce que signifie 'coulez le moucheron' et 'avalez le chameau'. Il s'agit d'être pointilleux sur des choses insignifiantes, et négligeant sur les choses les plus importantes. Coulez le moucheron signifie filtrer pour enlever les moucherons de la nourriture. Jésus dit donc aux pharisiens qu'ils nettoient leur nourriture pour ne pas y voir de moucherons, mais qu'ils se nourrissent de choses bien pires et bien plus évidemment nocives. Tout cela se réfère à leurs enseignements.


  • Matthieu 23.25 : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et qu'au dedans ils sont pleins de rapine et d'intempérance.
  • Matthieu 23.26Pharisien aveugle! Nettoie premièrement l'intérieur de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne net.

Cette fois-ci, Jésus leur explique qu'ils mettent toute leur énergie à briller de l'extérieur, mais qu'ils sont sales à l'intérieur. Une fois de plus, il précise qu'ils ont un problème avec le fait de s'accaparer de l'argent, qui est une obsession pour eux. Par contre, et c'est relativement intéressant, il leur donne également la marche à suivre pour changer cet état de fait. Il faut d'abord nettoyer l'intérieur, et l'extérieur suivra. Il parle bien sûr du cœur, qui exprime son fond. Mais ce qui est intéressant là-dedans, c'est le simple fait qu'il le leur dise, parce que dans le verset 23, il ne procédait pas de la sorte. Il disait c'est là ce qu'il fallait pratiquer, il ne leur donnait pas de marche à suivre mais indiquait que toute leur route était viciée. La raison en est qu'en ce qui concerne l'argent, c'était déjà le reflet de leur cœur perverti, il fallait donc que Jésus en arrive à ce point précis qui, s'il change, changera le point  précédent.

  • Matthieu 23.27-28 : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis, qui paraissent beaux au-dehors, et qui, au dedans, sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impuretés. Vous de même, au-dehors, vous paraissez justes aux hommes, mais, au dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et d'iniquité.

La structure du texte semble dire que ce verset devrait montrer un autre reproche, pourtant je ne vois pas la différence avec celui d'avant. Peut-être simplement dans le fait qu'il parlait spécifiquement de la cupidité, et ici, il est beaucoup plus large. Il parle de se donner l'apparence de la sagesse que confère l'âge, mais dans leur cas, uniquement dans les apparences.

  • Matthieu 23.29-36 : Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes et ornez les sépulcres des justes, et que vous dites: Si nous avions vécu du temps de nos pères, nous ne nous serions pas joints à eux pour répandre le sang des prophètes. Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont tué les prophètes. Comblez donc la mesure de vos pères. Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? C'est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville, afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l'autel. Je vous le dis en vérité, tout cela retombera sur cette génération.

Si ce passage n'était pas aussi triste, il en serait amusant. Les pharisiens essayent de passer pour les bons de l'histoire en affirmant que dans la même situation que leur père, ils n'auraient pas tué les prophètes. Pourtant au moment où Jésus dit cela, ça fait quelques années qu'ils essayent de faire condamner Jésus, dont tout le monde dit qu'il est prophète, et ils se sont plusieurs fois déjà réuni pour trouver un moyen de le faire périr.

Ces trois points (22, 23 et 24) sont le tournant avant l'arrestation. Jésus a amené les pharisiens à leur extrémité. Ils savent qu'ils ne peuvent plus rien. Leur savoir a été balayé, leur autorité a été balayée. Ils auraient encore pu redresser leur tort, la solution se trouvant dans le verset 26. Malheureusement pour eux, ils feront comme pharaon avant eux et s'endurciront, optant pour l'éradication de la nuisance que représente Jésus. Faisant comme si éliminer le messager pouvait annuler le message.

TROISIEME PARTIE : Jésus est livré et jugé.

25 - Délibération pour faire mourir Jésus : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 26.3-4)

26 - La décision de la trahison : principaux sacrificateurs (Matthieu 26.14-15)

27 - La trahison dans les actes : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 26.47)


Comme Jésus l'annonçait dans les points 13 et 15, son heure approche, les pharisiens ne sont plus présents. Maintenant ce sont les principaux sacrificateurs qui prennent la relève.

Pour ce qui est de la hiérarchie, les principaux sacrificateurs sont la partie supérieure de la pyramide des forces en présence quand les pharisiens sont le lien avec le peuple. C'est pour cela que seuls les pharisiens s'impliquaient réellement dans la première partie. C'est leur place qui était menacée, pas celle de qui que ce soit d'autre. Une fois qu'ils ont clairement été terrassés, Jésus ayant pris le dessus, il est alors confronté à la suite.

Les  principaux sacrificateurs, sachant que ceux qui sont juste en dessous d'eux viennent de perdre leur 'duel', comprennent que maintenant c'est leur position qui va être menacée, et ils déploient alors leur autorité pour essayer de contrer cette menace.

  • Matthieu 26.3-4 : Alors les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple se réunirent dans la cour du souverain sacrificateur, appelé Caïphe; et ils délibérèrent sur les moyens d'arrêter Jésus par ruse, et de le faire mourir.

C'est Judas qui va répondre à cette 'offre d'emploi' lancée par les principaux sacrificateurs, et une fois de plus, c'est vers ces personnages qu'il va se rendre. 

  • Matthieu 26.14-15 : Alors l'un des douze, appelé Judas Iscariot, alla vers les principaux sacrificateurs, et dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai? Et ils lui payèrent trente pièces d'argent.

L'affaire étant entendue, Judas attend alors que la situation s'y prête, ne sachant pas que Jésus est déjà au courant de tout.

  • Matthieu 26.47 : Comme il parlait encore, voici, Judas, l'un des douze, arriva, et avec lui une foule nombreuse armée d'épées et de bâtons, envoyée par les principaux sacrificateurs et par les anciens du peuple.

28 - Jésus est livré à Caïphe : anciens + scribes + Caïphe (Matthieu 26.57)

29 - Mise en place du dossier d'accusation : principaux sacrificateurs + sanhédrin (Matthieu 26.59-60)

30 - Jésus est livré à Pilate : principaux sacrificateurs + anciens + Pilate (Matthieu 27.1-2)


Les trois points suivants concernent la recherche d'une raison valable pour la mise en accusation. Cela commence par livrer Jésus à Caïphe :

  • Matthieu 26.57 : Ceux qui avaient saisi Jésus l'emmenèrent chez le souverain sacrificateur Caïphe, où les scribes et les anciens étaient assemblés.

Ensuite, ils recherchent des arguments de valeurs pour parvenir à le faire condamner. N'oublions pas que le souverain sacrificateur, et toute la cohorte de pharisiens et consort, ont beau vouloir la mort de Jésus, ils n'en ont absolument pas l'autorité. Ils sont tous sous l'autorité de Pilate, qui administre Jérusalem à cette époque. C'est pour cela qu'ils font tout leur possible pour réunir un dossier en béton qui pourra convaincre Pilate

  • Matthieu 26.59-60 : Les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin cherchaient quelque faux témoignage contre Jésus, suffisant pour le faire mourir. Mais ils n'en trouvèrent point, quoique plusieurs faux témoins se fussent présentés. Enfin, il en vint deux, qui dirent:

Ce n'est cependant que le lendemain matin, une fois le dossier bien ficelé, qu'ils décident de tenir conseil. Tout ce qui a précédé n'était qu'une mascarade destinée à manipuler ce qui va se passer après.

Tout étant prêt, tout ce beau monde s'en va vers Pilate pour réclamer l'exécution de Jésus.

  • Matthieu 27.1-2 : Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mourir. Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Ponce Pilate, le gouverneur.

31 - Les regrets de Judas : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 27.3)

32 - Le champ du sang : principaux sacrificateurs (Matthieu 27.6-8)

33 - Les accusations infondées : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 27.12-13)


Quand Judas va regretter, il est normal qu'il se rende auprès de ceux qui l'ont soudoyé.

  • Matthieu 27.3 : Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens,

La première chose à dire est que j'ai utilisé la traduction Louis Segond, approximativement 50% des traductions dans lesquelles j'ai vérifié (une vingtaine) traduisent bien 'repentir', les autres traduisent 'remord'. Le problème vient du temps qui est utilisé en Grec. Ce dernier n'existe pas en français et cause cette différence assez profonde de traduction. Le mot utilisé est Métamellomaï, qui signifie bien 'se repentir', cependant, comme je le disais, la différence de traduction vient du temps, inexistant en français. Dans le cas présent, c'est de l'aoriste ponctuel. Ca définit donc une action figée dans un instant donné. Or, en français, le repentir, tel qu'on le conçoit dans la langue française, ne peut pas être temporaire, il produit un changement pour le mieux. Dans le cas de Judas, la suite en a été son suicide. La bonne traduction est donc bien 'remord' et non 'repentir'. Pour ajouter à cela, on réalise dans ce court verset que Judas ne s'en est pas voulu d'avoir livré Jésus, il s'en est voulu parce qu'il a été condamné. Il est probable que dans sa tête, Jésus serait une fois de plus innocenté, comme c'était le cas depuis 3 ans, et que dans l'affaire il se ferait 30 pièces d'argent. Maintenant devant l'évidence qu'il a fait une grosse boulette, il se retrouve sans possibilité de repentance, parce que l'Esprit n'a pas encore été déversé, et il se suicide.

  • Matthieu 27.6-8 : Les principaux sacrificateurs les ramassèrent, et dirent: Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c'est le prix du sang. Et, après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour.

Les principaux sacrificateurs sont fidèles à eux-mêmes, des hypocrites. Ils savent bien que cet argent est impur, ils disent eux-mêmes que c'est le prix du sang, alors au lieu de le rejeter en raison de son impureté, ils préfèrent trouver un moyen de justifier son utilisation et, bien, entendu, en trouve un assez rapidement. Dans l'ancienne alliance, Dieu n'aurait jamais toléré qu'on utilise quelque chose d'impur, quoi que ce soit, cela aurait été dévoué par interdit. Les principaux sacrificateurs sont à l'image de Judas, ils se moquent de ce que Dieu veut, l'argent a trop de valeur pour obéïr.

  • Matthieu 27.12-13 : Mais il ne répondit rien aux accusations des principaux sacrificateurs et des anciens. Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas de combien de choses ils t'accusent?

Jésus de son côté est une dernière fois directement aux prises avec les principaux sacrificateurs. Il ne leur répond rien, ce qui étonne Pilate. La raison en est simple. Aux yeux de Jésus, les principaux sacrificateurs n'ont absolument aucune autorité, ni humaine, puisque c'est les Romains qui l'ont, ni spirituelle, puisqu'ils ont rejeté Dieu il y a bien longtemps. Pour ajouter à cela, Jésus est là de son plein gré, même si les apparences ne semblent pas en sa faveur.

QUATRIEME PARTIE : Jésus est crucifié.

34 - Jésus plutôt que Barabbas : principaux sacrificateurs + anciens (Matthieu 27.20-26)

35 - La moquerie sur la croix : principaux sacrificateurs + scribes + anciens (Matthieu 27.41-42)

36 - À nouveau réunis : principaux sacrificateurs + pharisiens (Matthieu 27.62-66)


Jésus est alors rejeté par son propre peuple, ceux pour qui il était venu. Le peuple lui préfère un brigand. Ce qui est clairement l'image de la justice du monde actuel, où le coupable est libéré quand l'innocent est condamné.

  • Matthieu 27.20-26 : Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Le gouverneur prenant la parole, leur dit: Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas. Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, qu'on appelle Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié! Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié! Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit: Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants! Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié.

Fier de leur victoire, les principaux sacrificateurs et les scribes font le paon devant la foule en se moquant de Jésus. 

  • Matthieu 27.41-42 : Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui, et disaient: Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui.

Des points 25 à 35, il n'est plus question des pharisiens. Ils ne réapparaissent qu'au point 36, qui se passe après la crucifixion. La joie des Principaux sacrificateurs est de courte durée. Ils ont pu contrôler le peuple pour faire exécuter Jésus, mais l'inquiétude commence déjà à grandir en eux. Ils n'ont aucune paix.

  • Matthieu 27.62-66 : Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble auprès de Pilate, et dirent: Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore: Après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc que le sépulcre soit gardé jusqu'au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps, et dire au peuple: Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit: Vous avez une garde; allez, gardez-le comme vous l'entendrez. Ils s'en allèrent, et s'assurèrent du sépulcre au moyen de la garde, après avoir scellé la pierre

CINQUIEME PARTIE : Le début du mensonge.

Le péché entraîne le péché. Jésus n'est plus là, mais voilà que les principaux sacrificateurs et les anciens sont déjà obligés de s'enfoncer encore plus dans leur péché. Ils sont allés trop loin pour s'arrêter.

  • Matthieu 28.11-13 : Pendant qu'elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville, et annoncèrent aux principaux sacrificateurs tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s'être assemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d'argent, en disant: Dites: Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous dormions.

Imaginez que nous avons les principaux sacrificateurs et les anciens qui viennent de comploter pour tuer le fils de Dieu, et qui dans l'intervalle se revendiquent comme la descendance d'Abraham, les héritiers de la loi de Moïse. Rappelez-vous que quelques milliers d'années auparavant, c'étaient également les principaux sacrificateurs et les anciens qui montaient avec Moïse sur la montagne. Cette fois-ci ils ne sont montés que sur la colline du crâne, et pas dans le même but.

Avertissement.


Tout dans la Parole de Dieu sert à nous enseigner. Ce ne sont jamais des exemples abstraits. La manière dont ils s'y sont pris avec Jésus est la manière dont ils s'y prennent avec nous. Il y a des degrés d'oppositions, et tant que vous n'aurez pas triomphé d'un degré, vous ne serez pas confronté au suivant. 

Les croyants tremblent à la simple évocation des tribulations, mais qu'ils ne s'inquiètent pas, si leur engagement avec Dieu ne dépasse pas le stade actuel, les tribulations passeront très bien. Le but des tribulations n'est pas de vous faire souffrir, mais de vous empêcher de vous approcher de Dieu. Si vous n'essayez pas de vous approcher, vous ne risquez rien, si ce n'est la géhenne.

Par contre, si vous êtes réellement des croyants, alors votre progression fera face à des paliers, tout comme Jésus l'a vécu. Au début vous aurez vos propres pharisiens, et une fois que vous aurez triomphé d'eux, alors les principaux sacrificateurs se dévoileront, et s'ils n'arrivent toujours pas à vous empêcher de vous rapprocher encore et encore de Dieu, alors ils essayeront de vous éliminer.

Vous remarquerez que les pharisiens existent toujours une fois que Jésus a triomphé d'eux, par contre ils n'interagissent plus avec lui. Les pharisiens sont les porteurs d'une version pervertie de la parole de Dieu, ils représentent non pas le monde, ni les vrais croyants, mais très exactement ceux qui sont entre les deux. Ils sont l'église de Saül, prêt à vous crucifier si vous avez le culot de leur montrer que Dieu est bien au-delà d'eux. Ces gens sont terrifiés à l'idée de devoir faire des efforts spirituels, et, étrangement, ils sont pourtant capables d'en faire énormément humainement pour vous faire taire. Ils s'opposeront à vous, tôt ou tard. Lorsque vous les aurez vaincus, alors vous rencontrerez les souverains sacrificateurs. Aussi étrange que cela puisse paraître, si les pharisiens sont le peuple qui croit être de Dieu et qui remplit ce qu'ils appellent à tort des églises, les souverains sacrificateurs ne sont rien d'autre que les 'ministères' qu'ils se sont donnés. Rien d'autre que les prophètes de Jéroboam. Le peuple qui ne veut pas obéir à son Dieu se donne des leaders qui ne les pousseront pas à le faire. Ce sont des aveugles qui guident des aveugles, ils tomberont ensemble dans la fosse.

Quand vous aurez vaincu les pharisiens, les sacrificateurs s'en prendront à vous, et quand ils échoueront également, se sentant dépassés, ils s'en remettront à leurs maîtres, le monde. Les chiens retourneront à ce qu'ils avaient vomi. Parce que ces personnes, qui se disent de Dieu, à l'image des pharisiens et des principaux sacrificateurs des évangiles, n'ont aucune autorité, qu'elle soit humaine ou spirituelle. Ce sont des arbres d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés (Jude 1.12).

Ne regardez pas l'horizon en vous demandant quand les tribulations commenceront, elles sont là depuis longtemps, et si vous ne le voyez toujours pas, posez-vous les bonnes questions.

Affirmation de Jésus sur ces sectes.


SCRIBES

PHARISIENS

SADDUCEENS

Justice insuffisante pour être sauvé (5.20)

Sont sans autorité spirituelle (7.29)

(23.3-4) : Ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.

Hypocrites, iniques, insensés, aveugles, pleins de rapine et d'intempérance, sont des serpents et des races de vipère (23.13-36)

Justice insuffisante pour être sauvé (5.20)

Aveugles qui vont dans la fosse (15.12-14)

Enseignements dangereux (16.12)

(23.3-4) : Ils disent, et ne font pas. Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt.

Hypocrites, iniques, insensés, aveugles, pleins de rapine et d'intempérance, sont des serpents et des races de vipère (23.13-36)

enseignements dangereux (16.12)