1 - Le pourquoi d'un tabernacle (la tente de la rencontre).

2 - Sa position dans le peuple.

3 - Le tabernacle.

4 - L'arche de l'alliance.

a) Signification.

b) Dimensions.

c) Matériaux.

d) Les barres et le transport.

e) Le propitiatoire.

  • e.1) Apparence, dimensions et matériaux.
  • e.2) Les chérubins.
  • e.3) La lumière.

f) La rencontre.

g) Le contenu de l'arche.

  • g.1) Le problème de l'épître aux Hébreux.
  • g.2) La manne et le bâton.

h) Le devenir de l'arche.

i) Résumé.

5 - La table des pains.

a) Signification.

b) Dimensions et matériaux.

  • b.1) Dimensions.
  • b.2) Le rebord.
  • b.3) Les matériaux.

c) Les barres et le transport.

d) Le pain.

  • d.1) Problème de traduction.
  • d.2) Le pain.
  • d.3) La cananéenne.

e) Le contenu de la table.

f) Le devenir de la table.

g) Résumé.

6 - Le chandelier.

a) L'or battu.

b) Dimensions et matériaux.

  • b.1) Les matériaux.
  • b.2) Les dimensions.
  • b.3) La symbolique des amandes.

c) L'éclairage.

  • c.1) Le seul éclairage.
  • c.2) Jésus est la lumière.
  • c.3) Les lampes.
  • c.4) L'huile.
  • c.5) La lumière prévaut.
  • c.6) Du soir au matin.

d) Le transport.

e) Synthèse.

7 - Précisions importantes.

a) Or, argent, airain.

b) Le cramoisi.

8 - La tente.

a) Les tapis.

  • a.1) Les 4 types de tapis/couvertures.
  • a.2) Les tapis de fin lin retors.
  • a.3) Les tapis de poil de chèvre.
  • a.4) Les deux autres couvertures.

b) Les planches.

c) Les voiles.

  • c.1) Le voile du Saint des Saints.
  • c.2) Le rideau de l'entrée du tabernacle.
  • c.3) Le rideau de l'entrée du parvis.
  • c.4) Voile et rideaux comparés.

9 - L'autel des sacrifices.

a) Dimensions et Matériaux.

  • a.1) Les matériaux.
  • a.2) Les dimensions.

b) Les cornes.

  • b.1) La royauté et la force.
  • b.2) Le témoignage.
  • b.3) L'addition des significations.

c) Les barres et le transport.

d) Les ustensiles de l'autel.

e) Résumé.

10 - Le parvis.

a) Luc 9.13-17.

11 - L'autel des parfums.

a) Dimensions et matériaux.

b) Les anneaux, les barres et le transport.

c) Les cornes.

d) Rituel et symbolique.

  • d.1) Rituel.
  • d.2) Symbolique.
  • d.3) Sa position.
  • d.4) Le parfum.
  • d.5) Une interprétation de l'encens.

e) Synthèse.

12 - La cuve d'airain.

a) Dimensions et Matériaux.

b) Le sens concret.

c) Le sens 'à moitié' caché.

d) Le sens caché.

e) Comparaison avec le veau d'or.

f) Synthèse.

13 - L'huile d'onction.

a) La composition.

b) L'usage de cette huile.

14 - La géographie de la trinité.

a) Le Fils est le parvis.

b) Le Saint Esprit est le Saint.

c) Le Père est le Saint des Saints.

d) Comprendre différemment.

15 - Conclusion.

1 - Le pourquoi d'un tabernacle (la tente de la rencontre).


Dieu a renoué contact avec son peuple après que ce dernier ait crié à lui pendant son asservissement en Egypte. Il lui envoie Moïse et Aaron afin de le chercher et de le lui amener. Il va ensuite les guider jusqu'à sa montagne, à Horeb afin de le rencontrer. Là, les choses ne vont pas se passer au mieux.

Pourtant Dieu va y aller progressivement, Moïse va faire quelques aller-retours (détaillées dans l'enseignement sur la montagne de Dieu), pour finalement avertir le peuple de l'imminence de la rencontre. Il lui donnera les directives à suivre pour se sanctifier.

Le jour venu, Moïse fit sortir le peuple du camp, à la rencontre de Dieu; et ils se placèrent au bas de la montagne (Exode 19.17). La tente n'y est pas encore, mais l'intention de Dieu de rencontrer son peuple est clairement formulée. La réaction du peuple va aussi l'être :

  • Exode 20.18-19 : Tout le peuple entendait les tonnerres et le son de la trompette; il voyait les flammes de la montagne fumante. A ce spectacle, le peuple tremblait, et se tenait dans l'éloignement. Ils dirent à Moïse: Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions.

Dieu a voulu une rencontre avec son peuple, il a voulu parler et que tous entendent, mais ils n'ont pas voulu, ils n'étaient pas près. Il aurait pu les punir, ils avaient passé leur temps à crier à Dieu pour qu'il les délivre, et une fois qu'il répond et qu'il le fait, ils le rejettent et lui préfèrent Moïse.

Mais Dieu est Dieu, il ne se renie pas, alors il choisit de se faire construire un lieu où il pourra rencontrer Moïse afin de lui transmettre ses directives.

 Ce lieu, c'est la tente d'assignation, que l'on appelle également le tabernacle de Moïse ou encore la tente de la rencontre.

2 - Sa position dans le peuple.


On nous dit tout à tour que le tabernacle était au milieu du peuple et qu'il était en dehors du camp. Bien que cela semble contradictoire, en réalité il s'agit de la même affirmation. Le tabernacle est bien au milieu du peuple, mais il n'est pas mélangé avec celui-ci.

En fait, le camp des Hébreux a la forme d'un donut géant, et le tabernacle se trouve dans le trou central. C'est de cette manière qu'il est en dehors du camp, tout en étant en son milieu.

Cela fait également écho à ce qu'il représente. D'un point de vue de la justice de Dieu, il n'était pas possible qu'il en soit autrement. Dieu ne faisant pas de favoritisme, il n'était pas possible que certaines tribus en soient plus éloignées que d'autres. N'oublions pas que le camp des Hébreux devait contenir environ 3 millions d'âmes, et que chacune vivait sous la tente. Lorsque l'on constate l'étendue de nos villes qui n'ont que quelques centaines de milliers d'habitants, on peut imaginer que ceux qui vivaient à la périphérie du camp mettaient déjà plusieurs heures avant d'arriver jusqu'à la tente d'assignation. Doubler cette distance pour une partie du peuple aurait presque rendu la tente d'assignation inaccessible.

La raison principale n'est pourtant pas celle-là. Toute la disposition du peuple avait un sens, et la tente au centre également.

  • Exode 19.23 : Moïse dit à l'Éternel: Le peuple ne pourra pas monter sur la montagne de Sinaï, car tu nous en as fait la défense expresse, en disant: Fixe des limites autour de la montagne, et sanctifie-la.

L'ensemble de la construction (le tabernacle, le parvis et la barrière qui l'entoure), représente la montagne de Dieu. La barrière c'est les limites autour de la montagne, ensuite il y a la sanctification des sacrificateurs, commencement de l'escalade et première étape vers le Saint des Saints. Suivent l'autel des sacrifices et le lavoir, qui sont le sacrifice auquel les 70 anciens, qui représentent le peuple, peuvent participer, suivi de la sanctification. Là, se place la séparation, le souverain sacrificateur entre dans le tabernacle, et Moïse quitte les anciens pour monter la montagne. Il s'arrête cependant devant la nuée pour se prosterner 7 jours devant elle, cela représente l'autel des parfums qui se trouve devant le voile. Notons qu'adorer signifie s'agenouiller, donc, lorsque Moïse passe sept jours prosterné, il préfigure l'autel des parfums. Après ces sept jours, il peut passer la nuée, tout comme le sacrificateur peut passer le voile, et les deux se retrouvent alors devant Dieu.

L'un des meubles du tabernacle symbolise également cela, mais je le détaillerai lorsque je parlerai de ce meuble.

La tente de la rencontre est donc une reproduction imagée de la rencontre de Dieu avec Moïse au sommet de la montagne d'Horeb, et cela explique le pourquoi de sa position centrale parmi le peuple.

3 - Le tabernacle.


Le tabernacle n'est que la partie centrale de ce qui va être construit. Un parvis extérieur marque la séparation entre la tente et le peuple. C'est dans ce lieu intermédiaire que se trouve l'autel des sacrifices et le lavoir.

Dans la tente se trouvent deux parties distinctes, le saint, appelé également le sanctuaire, et le saint des Saints, ces deux parties étant séparées par un voile. Dans la première partie se trouvent la table des pains de proposition, le chandelier d'or et l'autel des parfums, dans la deuxième après le voile, se trouve l'arche de l'alliance, dont le couvercle est appelé propitiatoire.

Nous allons regarder chacune de ces parties, dans l'ordre dans lequel Dieu en a parlé à Moïse. 


  • Exode 25.8-9 : Ils me feront un sanctuaire, et j'habiterai au milieu d'eux. Vous ferez le tabernacle et tous ses ustensiles d'après le modèle que je vais te montrer.

4 - L'arche de l'alliance.


  • Exode 25.10-22 : Ils feront une arche de bois d'acacia, sa longueur sera de deux coudées et demie, sa largeur d'une coudée et demie, et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu la couvriras d'or pur, tu la couvriras en dedans et en dehors, et tu y feras une bordure d'or tout autour. Tu fondras pour elle quatre anneaux d'or, et tu les mettras à ses quatre coins, deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre côté. Tu feras des barres de bois d'acacia, et tu les couvriras d'or. Tu passeras les barres dans les anneaux sur les côtés de l'arche, pour qu'elles servent à porter l'arche; les barres resteront dans les anneaux de l'arche, et n'en seront point retirées. Tu mettras dans l'arche le témoignage, que je te donnerai. Tu feras un propitiatoire d'or pur; sa longueur sera de deux coudées et demie, et sa largeur d'une coudée et demie. Tu feras deux chérubins d'or, tu les feras d'or battu, aux deux extrémités du propitiatoire; fais un chérubin à l'une des extrémités et un chérubin à l'autre extrémité; vous ferez les chérubins sortant du propitiatoire à ses deux extrémités. Les chérubins étendront les ailes par-dessus, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et se faisant face l'un à l'autre; les chérubins auront la face tournée vers le propitiatoire. Tu mettras le propitiatoire sur l'arche, et tu mettras dans l'arche le témoignage, que je te donnerai. C'est là que je me rencontrerai avec toi; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d'Israël.


a) Signification.

Le mot utilisé pour l'arche de l'alliance est le mot "Arown". Sa traduction par le mot arche ajoute une dimension grandiloquente, mais la traduction pourrait plus simplement être faite par le mot "coffre". Sachant que l'étymologie du mot est "Arah" qui porte le sens de recueillir, c'est par ailleurs en parfaite adéquation avec le rôle de cet objet, qui contiendra les tables de la loi, et, pendant une période, la verge d'Aaron (*) et le vase de manne (*).

Dans un souci de précision, "Arown" peut également signifier "cercueil", ce qui correspond également parfaitement avec l'étymologie signifiant recueillir, mais qui ne colle pas avec le contexte.

(*) Ce point étant problématique, je le détaillerai plus tard.


b) Dimensions.

  • Exode 25.10 : Ils feront une arche de bois d'acacia, sa longueur sera de deux coudées et demie, sa largeur d'une coudée et demie, et sa hauteur d'une coudée et demie.

La coudée fait environ 45 cm, l'arche fait donc :

  • longueur 2.5 coudées = 112.5 cm
  • largeur 1.5 coudées = 67.5 cm
  • hauteur 1.5 coudées = 67.5 cm

Que cela soit une coïncidence ou non, et je ne crois pas aux coïncidences, si l'on fait le rapport entre la hauteur de l'arche et sa longueur, on obtient un ratio de 1.666667, et si l'on applique ce ratio à l'âge auquel les Lévites entraient au service de la tente, on obtient l'âge auquel ils quittaient le service. Donc la hauteur de l'arche représente le lévite debout, et la longueur représente le lévite couché. C'est-à-dire le moment où il entre en service et le moment où il en ressort.


c) Matériaux.

  • Exode 25.10-12 : Ils feront une arche de bois d'acacia, sa longueur sera de deux coudées et demie, sa largeur d'une coudée et demie, et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu la couvriras d'or pur, tu la couvriras en dedans et en dehors, et tu y feras une bordure d'or tout autour. Tu fondras pour elle quatre anneaux d'or, et tu les mettras à ses quatre coins, deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre côté.

Il n'y a que deux matériaux qui sont utilisés pour la confection de l'arche, c'est le bois d'acacia, et l'or pur. Ces deux matériaux se retrouveront constamment dans toute la construction. Ce qu'il faut en retenir, c'est la signification de l'acacia. La particularité de ce bois est qu'il est imputrescible. Comme je le montrerai au fur-et-à-mesure, tout dans le tabernacle de Moïse renvoie à Jésus, et ce bois en est un des premiers éléments.

  • Actes des Apôtres 2.31 : c'est la résurrection du Christ qu'il a prévue et annoncée, en disant qu'il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption.

De la même manière, l'or est un métal qui ne rouille pas.

En outre, le meuble devait être construit avant d'être recouvert d'or, ce qui a également une forte signification. Le bois représente ce qui vient de la terre, alors que l'or représente ce qui vient du ciel. Le coffre est fait de parties que l'on assemble, cela représente la disparité de ce qui vient de la terre, mais cette disparité est unie par l'or qui la recouvre uniformément. Le spirituel couvre le charnel et rend un ce qui était plusieurs.

Pour autant, bien que Dieu ait choisi des matériaux qui devaient rendre l'arche éternelle, il n'avait cependant pas l'intention qu'elle le soit. Par contre, elle devait représenter quelque chose qui le serait. L'alliance de Dieu est inviolable, elle a été prononcée et sera respectée jusqu'à son plein accomplissement.

L'acacia a une autre particularité, étymologique. Sa racine grecque a pour origine le mot "akis" qui signifie "épine" et qui renvoie évidemment à la couronne d'épines de Jésus. Mais le terme acacia a une autre origine, qui vient de "cacia", "a" au début du mot représentant sa négation. "Cacia" signifiant "méchanceté", "acacia" signifie donc qu'il n'y a rien de mauvais en elle, ce qui, une fois de plus, est une image de Jésus.

On pourrait encore ajouter qu'akis a la même racine qu'acetum qui signifie "vinaigre".


d) Les barres et le transport.

  • Exode 25.12-15 : Tu fondras pour elle quatre anneaux d'or, et tu les mettras à ses quatre coins, deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre côté. Tu feras des barres de bois d'acacia, et tu les couvriras d'or. Tu passeras les barres dans les anneaux sur les côtés de l'arche, pour qu'elles servent à porter l'arche; les barres resteront dans les anneaux de l'arche, et n'en seront point retirées.

Tout comme le coffre, les barres sont faites de bois d'acacia et couvertes d'or. Une fois terminé, le coffre sera Saint, et personne ne sera autorisé à le toucher, d'où la présence des barres et le fait qu'elles soient constamment dans les anneaux.

En outre, on remarquera que, de part le fait qu'il était interdit de les enlever de l'ensemble, il aurait été concevable de ne pas les laisser indépendantes. En les moulant directement sur les anneaux, le problème aurait été réglé, mais elles représentent quelque chose qui ne peut exister sans libre-arbitre. Elles sont là pour la même raison que l'arbre de la connaissance du bien et du mal dans le jardin d'Eden. Il n'est pas possible de toucher l'arche sans qu'elles vous rappellent que vous ne le devez pas. Vous pouvez les négliger, passer outre l'avertissement, mais vous ne pourrez pas dire que vous ne les aviez pas vues. Ces barres sont à la fois ce qui vous sépare de l'arche, et ce qui vous protège de la colère de Dieu.

L'arche étant un meuble itinérant, elle devait pouvoir porter le même message que le tabernacle dans son entier. C'est pour cela que les barres sont toujours dans le meuble, elles représentent les piquets que Dieu avait fait poser autour de la montagne afin que le peuple ne la touche pas.

Lorsqu'il fallait transporter l'arche, les Aaronites avaient la charge de la couvrir d'un drap bleu (En hébreux Tekeleth, donc violet) afin que les Kéhatites, qui étaient les seuls à avoir le droit de la porter sur les épaules, puissent la prendre sans la regarder.


e) Le propitiatoire.

  • Exode 25.17-21 : Tu feras un propitiatoire d'or pur; sa longueur sera de deux coudées et demie, et sa largeur d'une coudée et demie. Tu feras deux chérubins d'or, tu les feras d'or battu, aux deux extrémités du propitiatoire; fais un chérubin à l'une des extrémités et un chérubin à l'autre extrémité; vous ferez les chérubins sortant du propitiatoire à ses deux extrémités. Les chérubins étendront les ailes par-dessus, couvrant de leurs ailes le propitiatoire, et se faisant face l'un à l'autre; les chérubins auront la face tournée vers le propitiatoire. Tu mettras le propitiatoire sur l'arche, et tu mettras dans l'arche le témoignage, que je te donnerai.

Le propitiatoire est le premier objet qui ne soit fait que d'or, le chandelier sera le suivant. L'or représente le monde spirituel, alors que l'acacia représente le monde charnel. Le propitiatoire c'est l'image de la salle du trône de Dieu, c'est un endroit uniquement spirituel et donc représenté par de l'or pur.

e.1) Apparence, dimensions et matériaux.

Le propitiatoire c'est l'objet qui permet de rendre Dieu propice envers nous si nous faisons les choses dans l'ordre qu'il a établi. Sa forme est celle d'un couvercle, ses dimensions le font couvrir l'arche au centimètre près (112.5 cm sur 67.5 cm), et il représente le trône de Dieu.

Sa description n'est pas très précise, preuve en est l'impressionnant nombre de tentatives pour le représenter qui donnent des résultats présentant de fortes différences. Ce que nous savons c'est qu'il était recouvert de deux chérubins fait d'or battu. L'or battu se dit "Miqshah" et a une signification qui ne transparaît pas du tout dans sa traduction, sa signification est : "Ouvrage martelé, objets d'or ou d'argent finement décorés". L'or battu est en réalité un or frappé au marteau jusqu'à en faire de fines feuilles qui sont alors superposées pour dorer un objet, ou, comme du papier mâché, pour le créer de toute pièce.

e.2) Les chérubins.

Ces deux chérubins sont l'un en vis-à-vis de l'autre, chacun à une extrémité, leurs ailes recouvrent le propitiatoire et leurs faces le regardent.

La portée spirituelle de cette représentation est au-delà de ce que l'homme peut comprendre. Les chérubins ne représentent pas des anges, mais des hommes. Ce sont les deux témoins qui se tiennent constamment devant le trône de Dieu. Quand Jésus nous disait qu'au ciel, les hommes seront tels les anges de Dieu (Matthieu 22.30), il nous donnait une clé de compréhension de l'arche. De la même manière, les quatre êtres vivants de la salle du trône, qui pour le coup, sont des chérubins, représentent les quatre Kéhatites qui portaient l'arche par ses barres. Ca nous permet de comprendre pourquoi les quatre chérubins que voit Ezéchiel ont les ailes attachées, ils portent le trône de Dieu sur leurs épaules (spirituellement au-dessus d'eux). Lorsque Jean les voit dans la salle du trône, ils ne portent pas le trône et ne sont donc pas figés les uns par rapport aux autres.

Quant aux deux chérubins/témoins qui se trouvent sur le propitiatoire, ils gardent sans cesse leurs yeux sur le propitiatoire. En réalité, ça n'est pas le propitiatoire qu'ils ne quittent pas du regard, mais ce qu'il contient. Dieu a dit à Moïse : Tu mettras le propitiatoire sur l'arche, et tu mettras dans l'arche le témoignage. C'est ce témoignage que les deux témoins gardent constamment en ligne de mire, le témoignage de Jésus qui est la Parole de Dieu.

e.3) La lumière.

Dieu apparaît entre les deux chérubins sous la forme d'une lumière.

  • Exode 25.22 : C'est là que je me rencontrerai avec toi; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d'Israël.

Cette lumière est l'exacte représentation de la première création de la genèse présente dans le troisième verset du premier chapitre : Dieu dit: Que la lumière soit! Et la lumière fut. C'est une lumière qui est sa propre source, symbole parfait de Dieu qui ne dépend de personne si ce n'est de lui-même. En outre, bien que cette lumière éclaire le Saint des Saints, ça n'est pas son but. Sa nature fait qu'elle éclaire ce qui l'entoure, mais elle n'existe pas pour éclairer.


f) La rencontre.

  • Exode 25.22 : C'est là que je me rencontrerai avec toi; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l'arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d'Israël.

Après ce que je viens de dire, il paraît donc évident que ce qui se passe une fois que Moïse arrive devant l'arche et que l'Eternel apparaît entre les deux chérubins n'est autre qu'une image de la rencontre qui avait eu lieu entre eux au sommet de la montagne. Le peuple étant appelé à s'éloigner de cette montagne, la tente de la rencontre est donc un moyen de reproduire cet instant au quotidien.


g) Le contenu de l'arche.

g.1) Le problème de l'épître aux Hébreux.

Le contenu de l'arche est un problème, l'ensemble de la Parole à l'air cohérent, mais l'écrivain de l'épître aux Hébreux fait plusieurs allusions directes à des choses qui ne sont pas présentées de la même manière dans le reste des écrits.

  • Hébreux 9.3-4 : Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints, renfermant l'autel d'or pour les parfums, et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance.

Les deux problèmes présents sont premièrement la position de l'autel des parfums qui n'est jamais mentionnée comme étant dans le Saint des Saints et dont la fonction semble même rendre la chose impossible. Le but de l'autel est de brûler des parfums afin de pouvoir entrer dans le Saint des Saints. S'il est déjà dedans, il ne sert à rien puisque pour l'utiliser il faut de toute façon entrer. Pour ajouter à cela, le souverain sacrificateur devait allumer les parfums tous les matins et tous les soirs pendant qu'il nettoyait les lampes du chandelier. Si l'écrivain de l'épître aux Hébreux dit vrai, alors le souverain sacrificateur entrait 730 fois par an (2 fois par jour) dans le Saint des Saints uniquement pour pouvoir nettoyer le chandelier, alors qu'il ne devait entrer qu'une fois l'an pour le sacrifice d'expiation.

Deuxièmement cela tient dans le contenu de l'arche. Si les tables de la loi sont clairement dans l'arche, le vase de manne et la verge d'Aaron ne sont jamais cités comme l'étant. Pour ce qui est de la verge, un double problème se trouve dans cette affirmation. Nous sommes soit devant un problème de traduction, soit devant un problème de compréhension. L'ancien testament ne nous dit jamais que le vase de manne et la verge d'Aaron aient été dans l'arche, mais plutôt dans le Saint des Saints. Cela ne signifie bien évidement pas que l'écrivain de l'épître aux Hébreux se soit trompé, il est possible que cela ait été le cas un certain temps et qu'il l'ait reçu en révélation, voir même que Jésus le lui ait dit de son vivant ou même plus simplement que je n'ai pas trouvé le passage. Cependant, si c'est le cas, il faut alors réviser l'image qu'on a de la verge d'Aaron. Lorsque l'on fait attention à la taille du coffre, si la verge tenait dedans, alors elle ressemblait plus à une canne qu'à un bâton.

Pour ce qui est des textes parlant de la mise à part du vase de manne et de la verge d'Aaron, il faut voir autre chose. Le vase de manne a été placé dans la tente avant la construction de l'arche. La manne a été donnée 30 jours après la sortie d'Egypte, entre Elim et le Sinaï, donc plusieurs semaines avant que Moïse ne monte sur la montagne et ne reçoive le plan de l'arche, et cela, sans même préciser que rien ne dit que le vase était en or (cela reste possible).

  • Exode 16.31-34 : La maison d'Israël donna à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à de la graine de coriandre; elle était blanche, et avait le goût d'un gâteau au miel. Moïse dit: Voici ce que l'Éternel a ordonné: Qu'un omer rempli de manne soit conservé pour vos descendants, afin qu'ils voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, après vous avoir fait sortir du pays d'Égypte. Et Moïse dit à Aaron: Prends un vase, mets-y de la manne plein un omer, et dépose-le devant l'Éternel, afin qu'il soit conservé pour vos descendants. Suivant l'ordre donné par l'Éternel à Moïse, Aaron le déposa devant le témoignage, afin qu'il fût conservé.

Tout porte à croire que la fin de ce passage se situe quelque temps plus tard. Ce qui est important dans ce qui y est écrit est que le vase a été déposé devant le témoignage, pas "à côté", ou "avec". Cela semble indiquer que le vase n'est pas dans l'arche, mais devant.

Pour la verge c'est exactement la même chose :

  • Nombres 17.7-10 : Moïse déposa les verges devant l'Éternel, dans la tente du témoignage. Le lendemain, lorsque Moïse entra dans la tente du témoignage, voici, la verge d'Aaron, pour la maison de Lévi, avait fleuri, elle avait poussé des boutons, produit des fleurs, et mûri des amandes. Moïse ôta de devant l'Éternel toutes les verges, et les porta à tous les enfants d'Israël, afin qu'ils les vissent et qu'ils prissent chacun leur verge. L'Éternel dit à Moïse: Reporte la verge d'Aaron devant le témoignage, pour être conservée comme un signe pour les enfants de rébellion, afin que tu fasses cesser de devant moi leurs murmures et qu'ils ne meurent point.

La verge d'Aaron, à l'image du vase de manne est posé devant le témoignage, pas "à côté", ou "avec".

g.2) La manne et le bâton.

Le bâton d'amandier représente Jésus. Cet arbre a la particularité de commencer à fleurir avant le printemps. C'est Jésus, qui est à l'œuvre avant la saison de la renaissance. Le printemps est la saison où tout reprend vie, et l'amandier commence avant tout le reste, à la fin de l'hiver, il annonce le printemps. En outre, dans le cas spécifique de la verge d'Aaron, c'est un bâton qui n'est plus en terre, dont la logique voudrait qu'il périsse, mais qui fleurit et produit la vie.

La manne représente l'Esprit de Dieu. Le don du ciel qui vient avec la rosée du matin. La manne avait le goût d'un gâteau à l'huile, qui représente toujours le Saint-Esprit.

  • Nombres 11.7-9 : La manne ressemblait à de la graine de coriandre, et avait l'apparence du bdellium. Le peuple se dispersait pour la ramasser; il la broyait avec des meules, ou la pilait dans un mortier; il la cuisait au pot, et en faisait des gâteaux. Elle avait le goût d'un gâteau à l'huile. Quand la rosée descendait la nuit sur le camp, la manne y descendait aussi.

(NOTA : il existe toujours plusieurs couches de compréhensions dans la Parole de Dieu. La manne en est un exemple. En fonction des contextes, elle représente également le pain du ciel. Jésus ne peut être compris qu'à travers le soutien de l'Esprit-Saint, et la manne avait un goût de gâteau à l'huile, ce qui relie les deux compréhensions. Dans le Saint des Saints, la manne et le bâton sont posés devant le témoignage, pas dedans. C'est donc le symbole de Dieu le Père (sur le propitiatoire), Dieu le Fils (le bâton) et Dieu le Saint-Esprit (La manne). Les tables de la loi ne sont pas devant le témoignage, mais dedans, elles se trouvent sous le trône de Dieu (le trône étant le propitiatoire), c'est un cadeau pour la création).


h) Le devenir de l'arche.

L'arche a disparu en -597 avant Jésus-Christ, lors de la destruction du temple par Nebucadnetsar. Le problème étant que tout porte à croire que le roi de Babylone n'a pas emporté l'arche avec lui. Les babyloniens étaient méticuleux, pour diriger un tel empire, c'est probablement une obligation. Quoi qu'il en soit, ils ont gardé une liste de tous les trésors qu'ils ont emportés de Jérusalem après la destruction de la ville et du temple. L'ensemble des ustensiles y est noté, mais pas l'arche du témoignage. Lorsque le roi de Babylone ordonnera de reconstruire le temple, il fera rendre tous les objets du culte qui sont dans son trésor, mais l'arche n'en fait pas partie.

Il est probable qu'elle soit restée à Jérusalem pendant la destruction et que l'armée de Nebucadnetsar ne l'ait pas retrouvée.

Par contre, il est impossible qu'elle n'ait pas été retrouvée depuis. La quantité de recherches et les technologies employées rendent sa découverte certaine. Il faut aussi comprendre que la sainteté de l'objet était directement attachée à sa fonction, fonction qu'il n'a plus. L'arche, bien qu'elle fût de la première importance, ne l'est plus, elle n'a de valeur que l'or dans lequel elle est faite. Elle annonçait quelque chose qui est désormais en place et qui l'a été par Jésus, ce qui fait qu'à titre personnel, je verrais bien une découverte par les Romains et donc une localisation actuelle dans les alcôves d'un souterrain du Vatican. Une découverte à l'époque de Jésus fait du sens spirituellement puisque cela représente une passation de pouvoir spirituel. Même si le culte n'avait plus lieu, l'arche a conservé sa signification, jusqu'à ce que Jésus rebâtisse le temple en trois jours.

  • Jérémie 3.16 : Lorsque vous aurez multiplié et fructifié dans le pays, En ces jours-là, dit l'Éternel, On ne parlera plus de l'arche de l'alliance de l'Éternel; Elle ne viendra plus à la pensée; On ne se la rappellera plus, on ne s'apercevra plus de son absence, Et l'on n'en fera point une autre.


i) Résumé.

L'arche représente le siège de Dieu, entouré de ses témoins, posé sur le monde. Les tables de la loi, dans l'arche sont un cadeau pour les hommes, mais un cadeau qui ne peut en l'état entrer dans l'éternité sans un accomplissement. Or si la loi a besoin d'un accomplissement pour être parfaite, alors elle ne peut siéger au ciel et elle ne peut en l'état être éternelle et par voie de conséquence, est éphémère. C'est pour cela qu'elle repose en dessous du trône.

5 - La table des pains.


  • Exode 25.23-30 : Tu feras une table de bois d'acacia; sa longueur sera de deux coudées, sa largeur d'une coudée, et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu la couvriras d'or pur, et tu y feras une bordure d'or tout autour. Tu y feras à l'entour un rebord de quatre doigts, sur lequel tu mettras une bordure d'or tout autour. Tu feras pour la table quatre anneaux d'or, et tu mettras les anneaux aux quatre coins, qui seront à ses quatre pieds. Les anneaux seront près du rebord, et recevront les barres pour porter la table. Tu feras les barres de bois d'acacia, et tu les couvriras d'or; et elles serviront à porter la table. Tu feras ses plats, ses coupes, ses calices et ses tasses, pour servir aux libations; tu les feras d'or pur. Tu mettras sur la table les pains de proposition continuellement devant ma face.


a) Signification.

Il n'y a pas de signification étymologique particulière à la table.

La seule précision que je pourrais faire, concerne les pains, dit de proposition. Le terme proposition est ajouté dans presque la totalité des cas. Il y a des exceptions, par exemple Nombre 4.7, où le terme utilisé est Paniym, qui signifie simplement "devant". Dans la majeure partie des cas, lorsque nous lisons "les pains de proposition", en réalité il n'est écrit que "les pains", la suite étant sous-entendue. A ce titre, on peut comprendre pourquoi la précision est faite dans Nombre 4.7, parce que ce verset parle du transport de la table, et donc d'un moment particulier où les pains qui se trouvent sur la table ne se trouvent plus devant le Saint des Saints (ils ne doivent pas quitter la table, même pendant le transport), c'est donc un rappel de leur fonction à l'instant où cette dernière n'est pas évidente.


b) Dimensions et matériaux.

b.1) Dimensions.

  • Exode 25.23 : Tu feras une table de bois d'acacia; sa longueur sera de deux coudées, sa largeur d'une coudée, et sa hauteur d'une coudée et demie.

La table a les mesures suivantes, le plateau fait 90 cm sur 45 cm, et la hauteur fait environ 67 cm. Ce qui fait qu'elle aurait pu entrer dans l'arche. Dans tous les cas, cela fait une table de hauteur moyenne. Une table à manger fait environ 80 à 85 cm de haut. Celle-ci ne faisant que 67 cm, le service ne devait pas en être facilité. Aussi, pour éviter que le pain ne tombe, ou que les miettes ne le fassent, un rebord va être ajouté.

b.2) Le rebord.

  • Exode 25.24-25 : Tu la couvriras d'or pur, et tu y feras une bordure d'or tout autour. Tu y feras à l'entour un rebord de quatre doigts, sur lequel tu mettras une bordure d'or tout autour.

Tout comme pour l'arche, la table est faite avant de la couvrir d'or, le sens en est le même : l'unification par l'Esprit. Mais ce qui est intéressant c'est le rebord qui y est ajouté. Il mesure 4 doigts, soit une palme, donc 7.5 cm environ. Cette dimension correspond à la largeur de la main, et ça n'est pas une coïncidence. Il sert à retenir les douze pains sur la table, à faire en sorte qu'ils restent unis, et il fait 4 doigts/1 palme de haut parce que cela représente la main de Dieu qui permet l'unité de ce qui, étant fini et séparé, puisse rester à la place que Dieu a déterminée. Sans ce rebord fait d'or, les pains seraient libres de tomber de la table, et donc de se séparer les uns des autres.

b.3) Les matériaux.

La table est faite d'acacia et d'or, pour les mêmes raisons que l'arche, mais le rebord est ajouté au meuble terminé, et il est fait uniquement d'or parce que la capacité pour les douze pains de rester unis n'a rien de charnel, Dieu seul peut le permettre et ça n'est que par lui que c'est rendu possible.


c) Les barres et le transport.

  • Exode 25.26-28 : Tu feras pour la table quatre anneaux d'or, et tu mettras les anneaux aux quatre coins, qui seront à ses quatre pieds. Les anneaux seront près du rebord, et recevront les barres pour porter la table. Tu feras les barres de bois d'acacia, et tu les couvriras d'or; et elles serviront à porter la table.

Les barres de transport sont faites de la même manière que les barres de l'arche. La différence essentielle étant que dans le cas de la table, les barres pouvaient être enlevées pendant le service. Le niveau de sainteté de ce meuble correspond au niveau de sainteté de l'endroit. Bien que l'endroit soit saint et qu'il convient de ne pas être irrévérencieux, l'homme y a sa place, il fait les pains, nettoie le chandelier. C'est pour cela que les barres peuvent être retirées, seule la montagne ne doit pas être touchée. Cette sainteté, supérieure à celle des hommes, reste néanmoins une étape vers la sainteté de Dieu. En tant qu'étape, les hommes ne sont pas foudroyés s'ils en viennent à toucher les meubles se trouvant dans le Saint, peut-être comme une sorte d'entraînement avant le Saint des Saints. Cela en facilitait le transport.

  • Nombres 4.7-8 : Ils étendront un drap bleu sur la table des pains de proposition, et ils mettront dessus les plats, les coupes, les tasses et les calices pour les libations; le pain y sera toujours; ils étendront sur ces choses un drap de cramoisi, et ils l'envelopperont d'une couverture de peaux de dauphins; puis ils placeront les barres de la table.

Ce verset est révélateur de quelque chose d'impressionnant. Tout d'abord, notons l'ordre des couvertures :

  • un drap bleu sur les pains,
  • sur le drap bleu, les plats, coupes, tasses et calices,
  • un drap de cramoisi sur les ustensiles,
  • une couverture de peaux de dauphins entoure le tout,

ensuite seulement les barres sont mises en place.

Bien que ces détails, anodins à prime abord, révèlent des choses très importantes, je les soulignerai un peu plus tard.


d) Le pain.

  • Lévitique 24.5-9 : Tu prendras de la fleur de farine, et tu en feras douze gâteaux; chaque gâteau sera de deux dixièmes. Tu les placeras en deux piles, six par pile, sur la table d'or pur devant l'Éternel. Tu mettras de l'encens pur sur chaque pile, et il sera sur le pain comme souvenir, comme une offrande consumée par le feu devant l'Éternel. Chaque jour de sabbat, on rangera ces pains devant l'Éternel, continuellement: c'est une alliance perpétuelle qu'observeront les enfants d'Israël. Ils appartiendront à Aaron et à ses fils, et ils les mangeront dans un lieu saint; car ce sera pour eux une chose très sainte, une part des offrandes consumées par le feu devant l'Éternel. C'est une loi perpétuelle.

Difficile de parler de la table sans parler des pains, et dans le cas présent, il convient de discuter de deux problèmes de traduction.

d.1) Problème de traduction.

La première chose à en dire concerne le mot "Ma`areketh", qui se traduit autant par "pile", que par "rangée". Certaines traductions parlent donc de deux piles, six par pile (versions Segond), ou de deux rangées, six par rangée (version Darby). Le mot original portant les deux significations, la compréhension ne peut qu'être basée sur autre chose que la simple étymologie. Or, lorsque l'on regarde la table et sa signification, il est difficile d'imaginer deux piles. Non seulement cela unifierait six pains en les séparant simultanément des six autres, mais la "tour" que cela créerait serait nécessairement bancale, et le rebord que Dieu a demandé à la table serait dès lors inutile, il n'empêcherait pas la chute d'un pain. Ce que Dieu a demandé ne pouvant qu'être parfait, le rôle du rebord doit être d'empêcher la chute du pain et l'éloignement des pains les uns des autres. Cela serait impossible dans le cadre de deux piles et j'en déduis donc qu'il s'agissait de deux rangées et que la traduction de John Nelson Darby est la bonne.

Le deuxième problème de traduction se trouve à la fin du verset 5 : chaque gâteau sera de deux dixièmes. La majeure partie des traductions se borne, avec raison, à laisser ce verset en l'état. Il en existe cependant certaines, comme la version Crampon ou la version Segond 21 qui décident de leur propre chef qu'il s'agit de deux dixièmes d'épha. La version Segond 21 ne cite pas le mot épha, mais précise que chaque gâteau est fait de 4 litres et demi de fleur de farine, ce qui correspond à deux dixièmes d'épha.

Bien sûr, avec Dieu, tout est possible, on peut imaginer des pains faits de 4.5 kg de farine, et donc, si l'on ajoute l'eau, d'un poids d'environ 7 kg pièce. Soit environ 80 kg de pain qui devaient être mangés par Aaron et ses fils à chaque Sabbat ... Pour mieux se représenter la chose, une baguette fait environ 200 gr, cela équivaut donc à 400 baguettes d'un pain bien plus consistant qu'une simple baguette. Aaron avait quatre fils, ce qui fait 80 baguettes par personne, et je ne prends même pas en compte la mort de Nadab et Abihu, ce qui ne laissait à Aaron que deux fils.

C'est une nourriture sainte qui ne pouvait être mangée que par Aaron et ses fils dans un lieu Saint. Difficile d'imaginer qu'ils jetaient les restes aux ordures et ils ne pouvaient pas le donner au peuple.

Ca m'amène à penser que si Moïse n'a pas noté l'unité de mesure, c'est que Dieu ne voulait pas qu'il le fasse. Ca n'est pas un sous-entendu quelconque, mais une omission volontaire, chargée de sens. Si c'est bien le cas, alors ce qui compte c'est les deux dixièmes, et non l'unité de mesure. Il y a là un parallèle avec le chandelier sur lequel je reviendrai dans le point qui lui sera consacré. Quoi qu'il en soit, il est évident que les personnes concernées connaissaient l'unité de mesure à l'époque où ils devaient faire les pains, mais il ne fallait pas que nous la connaissions. La raison en est que la taille du pain ne compte pas, ce qui compte c'est que l'unité, quelle qu'elle soit, est la même pour tous les pains, et qu'il est nécessaire d'utiliser deux dixièmes de cette unité. Les pains étant posés en deux rangées de six, cela nous fait donc 12 dixièmes de cette unité d'un côté, et 12 dixièmes de cette même unité dans l'autre rangée. Ma compréhension peut paraître folle, mais elle est la suivante. Le pain dans son ensemble est le corps de Christ, et chaque pain est composé de deux dixièmes, un dixième représentant une tribu et l'autre dixième représentant un apôtre. Comme je l'ai déjà souligné dans l'enseignement sur Simon Pierre, chacun des disciples de Jésus représente une tribu, et les douze fils de Jacob associés aux douze disciples de Jésus, forment les vingt-quatre vieillards qui se trouvent dans la salle du trône. Ils sont par essence, le symbole même de l'entièreté du corps de Christ. Par ces douze pains, composés de 24 dixièmes d'une unité dont personne ne connaît le nom, Dieu nous révèle un peu plus de sa grandeur, il nous révèle ce qui est, et il nous révèle ce qui est à venir.

d.2) Le pain.

Je disais que le pain représente le corps de christ, ça n'est fort heureusement un secret pour personne. Jésus est le pain de vie. Les sacrificateurs, à chaque sabbat, mangeaient de ce pain, encore et encore, mais celui qui mange du pain de vie n'aura plus jamais faim. Le pain, au Sabbat, était placé dans des corbeilles (Exode 29.32), qui renvoie aux corbeilles de la multiplication des pains dans l'évangile de Luc (Je reviendrai dessus plus tard).

Ce qu'il faut savoir sur le pain c'est qu'il se dit "Lechem", et pour ceux qui feront attention, Lechem renvoie au nom d'une ville que tout le monde connaît.

  • Matthieu 2.6 : Et toi, Bethléhem, terre de Juda, Tu n'es certes pas la moindre entre les principales villes de Juda, Car de toi sortira un chef Qui paîtra Israël, mon peuple.

Jésus, qui est le pain de vie, est né à Bethléhem, ville dont le nom signifie "La maison du pain", donc, plus basiquement, la "boulangerie".

d.3) La cananéenne.

C'est également parce que le pain représente le corps de Christ que nous avons ce passage présent à la fois dans l'évangile de Matthieu et dans celui de Marc.

  • Matthieu 15.22-28 : Et voici, une femme cananéenne, qui venait de ces contrées, lui cria: Aie pitié de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est cruellement tourmentée par le démon. Il ne lui répondit pas un mot, et ses disciples s'approchèrent, et lui dirent avec insistance: Renvoie-la, car elle crie derrière nous. Il répondit: Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. Mais elle vint se prosterner devant lui, disant: Seigneur, secours-moi! Il répondit: Il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, dit-elle, mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Alors Jésus lui dit: Femme, ta foi est grande; qu'il te soit fait comme tu veux. Et, à l'heure même, sa fille fut guérie.
  • Marc 7.24-30 : Jésus, étant parti de là, s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Il entra dans une maison, désirant que personne ne le sût; mais il ne put rester caché. Car une femme, dont la fille était possédée d'un esprit impur, entendit parler de lui, et vint se jeter à ses pieds. Cette femme était grecque, syro-phénicienne d'origine. Elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. Jésus lui dit: Laisse d'abord les enfants se rassasier; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens. Oui, Seigneur, lui répondit-elle, mais les petits chiens, sous la table, mangent les miettes des enfants. Alors il lui dit: à cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille. Et, quand elle rentra dans sa maison, elle trouva l'enfant couchée sur le lit, le démon étant sorti.

Dans les deux cas, la cananéenne se rend vers Jésus pour plaider la cause de sa fille qui est possédée par un démon, et Jésus la néglige. C'est Jésus qui rapporte cela à la notion de pain, pas la femme. C'était donc dans la volonté de Jésus que ce qui était en train de se passer soit rattaché à sa personne. Il aurait pu simplement dire de la faire partir, mais il décide d'entamer une conversation, ce qui n'est pas logique s'il n'a que faire d'elle. En réalité, Jésus sait qu'il est venu pour le monde entier, et donc également pour cette femme, mais il doit d'abord être sacrifié et ressusciter pour que sa grâce soit révélée au monde, alors seulement cette femme pourra en être bénéficiaire. La seule possibilité pour cette femme de bénéficier de Jésus comme si elle était juive, est de comprendre la grâce, auquel cas elle peut en être au bénéfice, comme David l'a été auparavant. Jésus l'éprouve donc en lui disant : Laisse d'abord les enfants se rassasier; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants, et de le jeter aux petits chiens (Marc 7.27). Ce verset est important parce qu'il pose le fait du salut des nations qui est à venir. Jésus dit bien laisse d'abord, ce qui sous-entend très directement qu'il y a une suite, et que les enfants, sous-entendu "d'Israël", doivent d'abord recevoir la Parole de Jésus, mais que les autres la recevront ensuite. Suite à cette déclaration de Jésus, arrive la réponse qu'il espérait. La femme sait qui il est, elle le reconnaît comme le pain de vie. C'est elle qui ajoute la table à leur discussion.

La table dont il est question est la table des pains de proposition. Tout comme le centenier, elle a compris qui est Jésus, et ayant compris cela, elle sait que la moindre miette de sa personne peut tout. Entendant cela, Jésus sait que cette femme croit en lui, pas seulement dans le faiseur de miracles qui sillonnait la Galilée, mais dans le fils de Dieu. Celui dont chaque Parole est une Parole de vie, celui dont chaque miette peut rassasier celui qui s'en nourrit.


e) Le contenu de la table.

  • Nombres 4.7-8 : Ils étendront un drap bleu sur la table des pains de proposition, et ils mettront dessus les plats, les coupes, les tasses et les calices pour les libations; le pain y sera toujours; ils étendront sur ces choses un drap de cramoisi, et ils l'envelopperont d'une couverture de peaux de dauphins; puis ils placeront les barres de la table.

Voici venu le moment de parler d'une chose particulière, qui unit la table des pains à l'autel des sacrifices. Quelque chose qui devait leur sembler étrange à l'époque et qui nous est plus facilement accessible de part le fait de la révélation qui en a été faite par Jésus de son vivant charnel.

Il paraît logique que chaque objet du culte soit conservé à proximité du meuble dans lequel il sert. C'est le cas pour l'autel des sacrifices, avec cependant quelques exceptions de taille. Lorsque Dieu donne l'ordre dans lequel doivent être rangées les différentes parties du tabernacle, il fait une précision qui pourrait paraître étrange. Avec la table des pains et les pains, se trouvent rangés, séparés des pains par un drap bleu, les plats, les coupes, les tasses et les calices pour les libations.

Bien avant la loi, le principe de la libation existait déjà. Jacob avait fait une libation sur l'autel qu'il avait dressé après que Dieu se soit adressé à lui (Genèse 35.14). Dans les ordonnances concernant les sacrifices, on apprend que certains sacrifices étaient couverts d'une libation de vin (Exode 29.40-41) (Nombres 29.16-38). En d'autres termes, les sacrifices, qui tous annonçaient celui à venir de Jésus, étaient recouverts de vin, qui représente le sang de Jésus. Les calices qui servaient à ces libations n'étaient cependant pas gardés auprès de l'autel des sacrifices, ce qui aurait pu paraître logique, mais avec la table des pains.

Pourtant, le vin ne pouvait pas être utilisé à l'intérieur du tabernacle, le livre de l'Exode nous précisant que Vous n'offrirez sur l'autel (des parfums) ni parfum étranger, ni holocauste, ni offrande, et vous n'y répandrez aucune libation (Exode 30.9). Le vin, qui est donc symbolisé avec la table est bien associé au sacrifice et ne peut en aucun cas être consommé dans l'intérieur du tabernacle, tout comme Jésus ne pouvait être sacrifié à l'intérieur de Jérusalem et qu'il l'a été devant l'entrée.

Nous avons donc, au même endroit dans le tabernacle de Moïse, la table, le pain et le vin, annonce de la cène de Jésus.


f) Le devenir de la table.

Tout comme les autres meubles, on ne sait pas ce qu'elle est physiquement devenue, et cela fait sens. Nous sommes individuellement devenus l'arche, et Jésus est le pain.


g) Résumé.

La table des pains est le premier des meubles du Saint auquel Jésus s'identifie (Je suis le pain de vie : Jean 6.35). Tout, de sa matière à ses ustensiles et à sa forme, nous révèle non seulement Jésus, mais également la protection de Dieu (le rebord de la taille d'une main) sur chacun d'entre nous.

6 - Le chandelier.


  • Exode 25.31-39 : Tu feras un chandelier d'or pur; ce chandelier sera fait d'or battu; son pied, sa tige, ses calices, ses pommes et ses fleurs seront d'une même pièce. Six branches sortiront de ses côtés, trois branches du chandelier de l'un des côtés, et trois branches du chandelier de l'autre côté. Il y aura sur une branche trois calices en forme d'amande, avec pommes et fleurs, et sur une autre branche trois calices en forme d'amande, avec pommes et fleurs; il en sera de même pour les six branches sortant du chandelier. A la tige du chandelier, il y aura quatre calices en forme d'amande, avec leurs pommes et leurs fleurs. Il y aura une pomme sous deux des branches sortant de la tige du chandelier, une pomme sous deux autres branches, et une pomme sous deux autres branches; il en sera de même pour les six branches sortant du chandelier. Les pommes et les branches du chandelier seront d'une même pièce: il sera tout entier d'or battu, d'or pur. Tu feras ses sept lampes, qui seront placées dessus, de manière à éclairer en face. Ses mouchettes et ses vases à cendre seront d'or pur. On emploiera un talent d'or pur pour faire le chandelier avec tous ses ustensiles.


a) L'or battu.

  • Exode 25.31-39 : Tu feras un chandelier d'or pur; ce chandelier sera fait d'or battu; son pied, sa tige, ses calices, ses pommes et ses fleurs seront d'une même pièce.

La technique utilisée est celle de l'or battu. Elle consiste à faire des feuilles d'or en les frappant avec un marteau. Quand il est écrit que le chandelier est fait d'une seule pièce, cela ne signifie pas pour autant qu'il soit moulé en une fois. Ce que cela signifie c'est que les artisans (Betsaleel et Oholiab) n'ont pas travaillés les branches séparément et qu'il n'y a pas de jointures sur le chandelier. La technique est totalement différente de celle qu'Aaron avait utilisée lorsqu'il avait fait le veau d'or.

  • Exode 32.2-34 : Aaron leur dit: Otez les anneaux d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi. Et tous ôtèrent les anneaux d'or qui étaient à leurs oreilles, et ils les apportèrent à Aaron. Il les reçut de leurs mains, jeta l'or dans un moule, et fit un veau en fonte. Et ils dirent: Israël! voici ton dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte.

On voit bien la différence entre les deux méthodes. La méthode du chandelier est plus longue, mais l'or est plus pur, parce que chaque feuille d'or est travaillée, cela donne un résultat plus fin. Cela représente chaque croyant, qui pour faire partie de l'Eglise victorieuse que représente ce chandelier, doit passer par le marteau et cette même souffrance que Jésus a connue : Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance (Esaïe 53.10). L'or est battu, brisé, mais il en résulte un chandelier fait d'une seule pièce.

La méthode du veau d'or est installée dans l'immédiateté, elle consiste à faire fondre d'autres objets et à couler le métal fondu dans un moule. Cela conserve les impuretés des objets originaux et répond à une volonté d'aller vite. En d'autres termes, exactement l'inverse de la manière de travailler de Dieu.


b) Dimensions et matériaux.

Ce meuble a plusieurs particularités dans le tabernacle. Non seulement il est fait d'or pur et d'aucune autre matière, mais en plus de cela, ses dimensions ne sont pas données, et tout a un sens.

b.1) Les matériaux.

Donc en ce qui concerne les matériaux, comme je viens de le dire, il n'est fait que d'or.

Beaucoup pensent que le chandelier représente Jésus, la lumière du monde, mais c'est entièrement faux. En réalité, le chandelier doit être divisé en trois parties dont je parlerai plus tard. Tous les autres meubles sont faits de bois d'acacia, qui représente l'humanité, et couvert d'or, qui représente la spiritualité. Les planches d'acacia sont mises ensembles pour former un meuble, mais les planches restent des planches. C'est l'or qui recouvre chaque meuble qui efface les interstices et qui fait qu'ils finissent par représenter une chose dans son unité. Sans le spirituel, le charnel n'est rien.

Dans le cas du chandelier, il n'y a pas de bois, le charnel n'est pas présent. Il représente quelque chose d'uniquement spirituel. Pour aller droit au but, la signification du chandelier n'est pas difficile à trouver, le livre de l'Apocalypse nous le dit clairement :

  • Apocalypse 1.19-20 : Écris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver après elles, le mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et des sept chandeliers d'or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises.

Ce chandelier unique dans le tabernacle de Moïse représente l'Eglise victorieuse de Christ, celle qui est dépouillée de la chair. Celle qui reçoit la huitième récompense du livre de l'Apocalypse (Celui qui vaincra héritera ces choses; je serai son Dieu, et il sera mon fils : Apocalypse 21.7).

b.2) Les dimensions.

La dimension du chandelier est particulière. On ne nous en donne pas la taille, mais uniquement le poids de la matière le composant.

  • Exode 25.38-39 : Ses mouchettes et ses vases à cendre seront d'or pur. On emploiera un talent d'or pur pour faire le chandelier avec tous ses ustensiles.

Un talent d'or représente environ 34.2 kg d'or. Le 25 juillet 2022, au cours de l'or, cela représente 1 841 291 euros.

1 talent = 60 mines = 3000 sicles = 6 000 béquas = 60 000 guéras = 34.2 kg

De plus, ça n'est pas le chandelier qui pèse un talent d'or, mais le chandelier plus ses ustensiles. Pour ajouter à cela, ce chandelier représente les sept Eglises du livre de l'Apocalypse, non pas au moment où Jésus en parle, mais après. C'est-à-dire lorsqu'elles auront vaincu et que la chair (le bois) n'aura plus de place en elles. C'est pour cela qu'on ne nous donne pas la taille mais uniquement le poids. Parce qu'elles sont toutes différentes. Certaines ont des branches plus fines, d'autres plus épaisses, et, par voie de conséquences, sont plus ou moins hautes, mais toutes pèsent 1 talent. Elles sont unes.

J'en parlerai plus tard, mais il convient de le préciser ici, si le chandelier est fait d'une pièce, les lampes sont indépendantes du chandelier.

b.3) La symbolique des amandes.

Les branches sont couvertes de forme d'amandes, et cela colle parfaitement avec ce qu'est le chandelier. En Hébreux, le mot utilisé est "Shaqed" (amande), et l'origine du mot est le mot "Shaqad", qui lui, veut dire "S'éveiller, veiller, éveiller, être alerté, (Qal) Veiller à, être vigilant sur, être aux aguets, perdre son sommeil".

L'église ne peut être victorieuse si elle n'est pas une sentinelle, c'est ce que représentent ces formes d'amande qui le jalonnent.

L'amandier, comme je le disais déjà dans l'enseignement sur l'exode et les différentes rébellions, fleurit plus tôt que les autres arbres, ce qui ajoute encore à la dimension prophétique de l'Eglise. C'est pour cela que les calices en formes d'amandes sont représentées avec pommes et fleurs.


c) L'éclairage.

Au-delà du chandelier, nous avons ce qui émane de lui, la lumière, qui est tout autant ce que l'on imagine, que beaucoup plus.

c.1) Le seul éclairage.

Tout comme dans le Saint des Saints, où la seule lumière est celle de Dieu le Père, dans le Saint, la seule lumière est celle du Fils. Bien qu'il éclaire tout le Saint, sa lumière est spécifiquement dirigée vers la table des pains qui se trouve juste en face du chandelier. Cette fois-ci, il ne s'agit plus de la lumière de Genèse 1.3, celle qui n'a pas de source, mais de celle de Genèse 1.16-18 : Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plus petit luminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière d'avec les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Cette lumière a un but, elle existe spécifiquement pour éclairer, tout comme la lumière du chandelier qui est volontairement dirigée vers la table des pains.

c.2) Jésus est la lumière.

C'est là qu'il faut comprendre pourquoi Jésus n'est pas le chandelier, bien qu'il nous dise clairement qu'il est la lumière du monde dans Jean 8.12, et qu'en disant cela, il parle bel et bien du tabernacle. En réalité, le chandelier, comme je l'expliquais, est l'Eglise triomphante, mais pour être triomphante, elle doit être couverte par l'huile, qui est le Saint-Esprit, et à ce prix-là, elle brillera alors de la gloire de Jésus. C'est alors seulement que nous pouvons comprendre pourquoi l'Eternel demandait spécifiquement à ce que la lumière du chandelier soit tourné vers la table. L'Eglise (chandelier) doit marcher dans la révélation (huile) du Fils (la lumière), tout cela doit être spirituel et doit être tourné vers la révélation au monde de Jésus, qui est le pain de vie. L'Eglise, revêtue de la puissance de l'Esprit et de l'autorité de Jésus doit mettre le sacrifice de Jésus en lumière pour le monde.

  • Exode 25.37 : Tu feras ses sept lampes, qui seront placées dessus, de manière à éclairer en face.
  • Exode 40.24 : Il plaça le chandelier dans la tente d'assignation, en face de la table, au côté méridional du tabernacle ;

c.3) Les lampes.

  • Nombres 8.2-3 : Parle à Aaron, et tu lui diras: Lorsque tu placeras les lampes sur le chandelier, les sept lampes devront éclairer en face. Aaron fit ainsi; il plaça les lampes sur le devant du chandelier, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse.

Etant donné que le but est de remettre chaque chose à sa place, il faut préciser que le chandelier n'est pas l'ensemble de la ménorah. Les lampes sont indépendantes du reste du chandelier. Le passage que je viens de citer nous montre clairement qu'Aaron est celui qui place les lampes sur le devant du chandelier, or Aaron n'est pas du tout celui qui façonne le chandelier. Moïse dit à Aaron de les placer de la sorte, il ne le dit pas à Betsaleel ou à Oholiab.

c.4) L'huile.

  • Exode 27.20-21 : Tu ordonneras aux enfants d'Israël de t'apporter pour le chandelier de l'huile pure d'olives concassées, afin d'entretenir les lampes continuellement. C'est dans la tente d'assignation, en dehors du voile qui est devant le témoignage, qu'Aaron et ses fils la prépareront, pour que les lampes brûlent du soir au matin en présence de l'Éternel. C'est une loi perpétuelle pour leurs descendants, et que devront observer les enfants d'Israël.

On ne nous disait rien de particulier concernant la farine des pains. Par contre, précision est faite que l'huile pure d'olives concassées devait être apportée par les enfants d'Israël. Aaron et ses fils avaient la charge de s'occuper du chandelier et des lampes, et donc de l'approvisionner en huile, mais c'est le peuple qui devait la fournir. Cela participe encore et toujours à l'image de l'Eglise victorieuse, les serviteurs préparent les cultes, mais le peuple doit apporter l'huile qui est le Saint-Esprit. Le verset 21 nous précise que c'est une loi perpétuelle. De nos jours, la plupart des personnes vont à l'assemblée le dimanche parce qu'elles ont besoin de rafraîchissement, cela ne fait que démontrer leur faiblesse spirituelle. Selon ce passage du livre de l'Exode, chacun devrait venir pour apporter, pas pour se servir.

Cette huile est beaucoup plus "basique" que l'huile d'onction. Il s'agit uniquement d'une huile concassée, donc écrasée au mortier, ce qui renvoi à la technique ayant servi à la confection du chandelier lui-même. Elle est simple à faire, il n'y a aucun mélange particulier, mais il faut passer par le brisement de l'olive pour y arriver.

c.5) La lumière prévaut.

Cela peut sembler anecdotique, mais j'ai pensé qu'il était tout de même bon de le préciser, Nombres 8.1-6 nous montre que la purification des Lévites ne pouvait se faire qu'avec le chandelier allumé.

  • Nombres 8.1-6 : L'Éternel parla à Moïse, et dit: Parle à Aaron, et tu lui diras: Lorsque tu placeras les lampes sur le chandelier, les sept lampes devront éclairer en face. Aaron fit ainsi; il plaça les lampes sur le devant du chandelier, comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse. Le chandelier était d'or battu; jusqu'à son pied, jusqu'à ses fleurs, il était d'or battu; Moïse avait fait le chandelier d'après le modèle que l'Éternel lui avait montré. L'Éternel parla à Moïse, et dit: Prends les Lévites du milieu des enfants d'Israël, et purifie-les.

La lumière est la première des choses que Dieu ait créées dans Genèse chapitre 1. Tout le reste a été fait dans la lumière. Même les étoiles et la lune ont été créées le jour et non la nuit. Cette même lumière qui était dès le commencement doit briller pendant que les Lévites sont purifiés. Signe que la purification ne peut se faire que sous le regard de Jésus.

c.6) Du soir au matin.

  • Lévitique 24.3-4 : C'est en dehors du voile qui est devant le témoignage, dans la tente d'assignation, qu'Aaron la préparera, pour que les lampes brûlent continuellement du soir au matin en présence de l'Éternel. C'est une loi perpétuelle pour vos descendants. Il arrangera les lampes sur le chandelier d'or pur, pour qu'elles brûlent continuellement devant l'Éternel.
  • Exode 30.7-8 : Aaron y fera brûler du parfum odoriférant; il en fera brûler chaque matin, lorsqu'il préparera les lampes; il en fera brûler aussi entre les deux soirs, lorsqu'il arrangera les lampes.

En me basant sur le fait que les lampes devaient brûler du soir au matin, j'ai longtemps cru que le texte de Lévitique disait que les lampes ne brûlaient que la nuit, afin que même au travers de la nuit, la lumière soit toujours présente, j'avais tort. En fait, les lampes devaient continuellement brûler, mais Dieu voulait que l'homme soit obligé d'y mettre du sien pour que cela soit possible. Il aurait parfaitement pu faire comme avec les vêtements et les souliers des Hébreux, qui ne se sont pas usés pendant les quarante années de la marche dans le désert, mais il ne le voulait pas. Si l'Eglise veut produire de la lumière, elle doit apporter l'huile et entretenir le feu. C'est le prix qu'elle doit payer, et c'est ce que représente ce qu'Aaron devait faire tous les jours.

Chaque matin et chaque soir, alors qu'il se voyait obligé d'éteindre chaque lampe l'une après l'autre, pour entretenir la mèche et recharger le réservoir d'huile, Aaron devait d'abord faire brûler de l'encens. L'encens qui brûlait attirait l'attention et la faveur de Dieu, en prouvant que les lumières ne s'éteignaient pas par désobéissance.


d) Le transport.

  • Nombres 4.9-10 : Ils prendront un drap bleu, et ils couvriront le chandelier, ses lampes, ses mouchettes, ses vases à cendre et tous ses vases à l'huile, destinés à son service; ils le mettront, avec tous ses ustensiles, dans une couverture de peaux de dauphins; puis ils le placeront sur le brancard.

Le transport du chandelier est particulier. Que ce soit l'arche, la table des pains ou l'autel des parfums, des anneaux permettent de faire passer les barres. Dans le cas du chandelier, l'objet est dépourvu de tout système de transport. C'est en réalité pour une raison déjà mise en avant. Cet objet ne représente rien de charnel. C'est l'un des deux objets du tabernacle qui n'a aucune dimension humaine. Même l'arche est faite de bois d'acacia est comporte donc ce type de dimension.

La nature éminemment spirituelle du chandelier fait qu'il ne peut porter en lui une structure censée le porter lui. Le deuxième objet qui ne comporte rien qui permette de le porter est le propitiatoire. Bien qu'il soit le couvercle de l'arche, il en est indépendant. Ca fait que ce sont les deux sources de lumière qui n'ont pas en elles de système pour leur transport. Dieu est lumière et il porte toute chose.


e) Synthèse.

L'arche et le Saint des Saints représentent le trône de Dieu, le saint représente ce qui se trouve à proximité. Dans cette proximité se trouvent le chandelier d'or qui représente les sept Eglises révélées dans le livre de l'Apocalypse. Dans ce livre, écrit par Jean, Jésus se tient au milieu des sept chandeliers, mais ces chandeliers sont imparfaits, ils ne représentent pas l'Eglise triomphante, mais l'Eglise balbutiante. Celle qui est encore engoncée dans des conflits intérieurs. Le chandelier d'or du tabernacle de Moïse représente ces mêmes Eglises lorsque leurs combats respectifs auront été remportés et qu'elles ne seront dès lors plus qu'une.

La lumière du chandelier est tournée vers et éclaire la table des pains et non le Saint des Saints qui porte sa propre lumière qu'aucun homme ne peut créer de lui-même.

La table portant le corps de Jésus donné au monde, est éclairée par la lumière du chandelier. Lumière qui représente le Jésus de l'Eglise victorieuse, dont la révélation vient par l'huile qui la fait naître et qui représente le Saint-Esprit.

L'huile doit toujours être présente et continuellement brûler, c'est le signe que nous ne pouvons jamais exister sans le Saint-Esprit. Nous devons renouveler son action à travers l'encens. Ce que nous montre Dieu dans le tabernacle de Moïse c'est que pour que Jésus brille en nous perpétuellement, il faut entretenir l'Esprit, et pour le faire, il faut le renouveler tous les jours à travers le fait de brûler l'encens. Cela représente plusieurs choses concrètement, probablement différentes pour chacun, c'est spirituellement qu'elles représentent toutes la même chose. C'est la connexion qui doit être renouvelée chaque matin et chaque soir. Libre à chacun de le faire en accord avec sa révélation de Dieu. Pour certains se sera dans la louange, d'autres dans la prière ou dans la lecture ou l'étude de la Parole. L'essentiel est de garder le contact avec l'Esprit de Dieu qui seul peut nous révéler le Fils. A ce prix, la lumière de Jésus en nous éclairera son œuvre pour les nations.

7 - Précisions importantes.


Bien que je ne m'attarderai pas sur les sujets suivants, il m'a paru important de rapidement clarifier ces points dont la compréhension influera sur la suite.


a) Or, argent, airain.

La première précision est que certains traduisent airain par bronze. Fondamentalement ça n'a aucune importance autre que de nous expliquer la raison de l'ordre des médailles dans les compétitions.

Ensuite, il faut comprendre que cet ordre représente l'importance de la part spirituelle dans le sujet concerné. Que ce soit dans le livre de Daniel (Daniel 2.32-35) ou dans celui de l'Apocalypse, le principe reste le même. L'or c'est la partie la plus pure (positivement ou non), l'airain c'est la jonction entre le spirituel et le charnel. On comprend mieux cela dans le livre de l'Apocalypse :

  • Apocalypse 9.20 : Les autres hommes qui ne furent pas tués par ces fléaux ne se repentirent pas des oeuvres de leurs mains, de manière à ne point adorer les démons, et les idoles d'or, d'argent, d'airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher;

Dans le cas de ce verset, l'or est la partie la plus spirituelle, l'airain c'est la partie en contact avec l'humanité, la pierre et le bois c'est la partie purement humaine. Ici, cela représente les autels de baal, en pierre et les pieux d'Astarté, en bois.

Même lorsque le livre de l'Apocalypse nous décrit Jésus, il nous précise que ses pieds sont semblables à de l'airain ardent (Apocalypse 1.15) (Apocalypse 2.18). Donc la partie qui touche le sol est d'airain, et le serpent dans le désert était d'airain.

Rapporté à Dieu cela ferait de Dieu le Père l'or, de Dieu le Saint-Esprit l'argent, et de Dieu le Fils l'airain.


b) Le cramoisi.

La couleur cramoisie a une signification particulière tout au long de la Parole de Dieu. Représentant le sang de Jésus, elle est le symbole de l'alliance qu'il a renouvelée sur la croix. C'est pour cela que le cramoisi (qui à la base, est un colorant obtenu à partir d'un ver), est ajouté au sacrifice de purification, que ce soit d'une personne (Lévitique 14.4-6) ou d'une maison (Lévitique 14.51-52). Il est également présent sur toute la tenue des sacrificateurs, ainsi que sur le toit en tapis de fin lin retors qui couvre le tabernacle et sur le voile et les rideaux. Comme je le disais, le cramoisi représente le sacrifice de Jésus et le renouvellement de l'alliance. A chaque fois que Dieu nous regarde, c'est le sacrifice de Jésus qui permet que nous ne périssions pas, et le sang le rappelle. Cela fait qu'à chaque fois que Dieu regardait le tabernacle, il voyait l'annonce de son alliance éternelle avec l'homme.

C'est également pour cela que les deux espions envoyés par Josué demanderont à Rahab de poser un cordon de fil cramoisi par la fenêtre, afin que tous en Israël sachent que cette maison avait fait alliance avec le peuple de Dieu (Josué 2.18).

Le signe de ce que la couleur cramoisie représente le sang de Jésus vient de la signification même du mot et de ce qu'il représente. Comme il serait indélicat de ma part de prendre une information qui se trouve sur internet et de la paraphraser pour, d'une certain manière, me l'approprier, je vais me contenter de citer ce que dit le site sur lequel je l'ai trouvé (strong sur emci) :

Le ver "coccus ilicis". Quand la femelle du ver de l'espèce de l'écarlate est prête à pondre, elle attache son corps au tronc d'un arbre, d'une façon si ferme et si permanente qu'elle ne pourra plus le quitter. Les œufs ainsi déposés sous son corps sont donc protégés jusqu'à ce que les larves soient capables d'entrer elles-mêmes dans le cycle de la vie. Comme la mère meurt, le fluide cramoisi imprègne son corps et le bois environnant. La teinture cramoisie (écarlate) de l'antiquité en était extraite. On peut retrouver là l'image de Christ, mourant sur le bois, versant Son précieux sang pour pouvoir "conduire à la gloire beaucoup de fils" (Hébreux 2:10)! Il est mort pour nous, pour que nous puissions vivre à travers Lui! le Psaume 22.7 décrit un tel ver et nous donne l'image de Christ.

8 - La tente.


Il aurait pu paraître plus logique, après avoir donné les détails concernant l'arche, la table et le chandelier, que l'Eternel nous révèle l'autel des parfums. La logique de Dieu n'est cependant pas celle des hommes, et dans la suite qui est selon sa logique, la tente d'assignation/tabernacle vient après.

Le texte étant long, je vais plutôt le découper en fonction des différentes parties qui le composent.

L'information à prendre en compte pour l'ensemble de ce qui va suivre est la dimension de la partie "dure" du tabernacle. Il mesure 30 coudées (13.5 m) de long sur 10 coudées (4.5m) de large et fait 10 coudées (4.5m) de haut. Cela aide à comprendre la taille des tapis.


a) Les tapis.

D'emblée, une chose paraît étrange. Si vous deviez dire à quelqu'un comment construire une maison, vous ne commenceriez pas par lui expliquer comment poser le toit, pourtant c'est exactement ce que Dieu va faire. Les quatre premières choses qu'il va détailler sont les quatre couches de tapis qui vont recouvrir le tabernacle.

Après y avoir réfléchi, je suppose que c'est la partie qui prenait le plus de temps et qui devait être terminée lorsque les murs du tabernacle allaient être terminés. Il fallait s'organiser pour réunir les femmes qui allaient tisser les fils. On parle non seulement des fils qui composeraient les tapis recouvrant le tabernacle, mais également celui des toiles qui entouraient le parvis. Le travail était titanesque.

  • Exode 35.25-26 : Toutes les femmes qui avaient de l'habileté filèrent de leurs mains, et elles apportèrent leur ouvrage, des fils teints en bleu, en pourpre, en cramoisi, et du fin lin. Toutes les femmes dont le coeur était bien disposé, et qui avaient de l'habileté, filèrent du poil de chèvre.

Et après avoir fait ces quantités impressionnantes de fils, il fallait encore tisser les tapis et les différentes toiles. Les ouvrages d'art se faisant sous la direction de Betsaleel et Oholiab.

  • Exode 35.35 : Il les a remplis d'intelligence, pour exécuter tous les ouvrages de sculpture et d'art, pour broder et tisser les étoffes teintes en bleu, en pourpre, en cramoisi, et le fin lin, pour faire toute espèce de travaux et d'inventions.

Les différents types de tapis sont les suivants :

a.1) Les 4 types de tapis/couvertures.

  • Les tapis de fin lin retors.
  • Les tapis de poil de chèvre.
  • La couverture de peaux de béliers teintes en rouge.
  • La couverture de peaux de dauphins.

C'est l'ordre des couches successives, de l'intérieur vers l'extérieur. La couverture de peaux de dauphins est donc celle que le peuple peut voir.

Ce que ces quatre tapis nous montrent, c'est que le tabernacle n'est pas réellement ce que nous croyons. En réalité, le tabernacle est l'assemblage des tapis de fin lin retors, les trois autres types de tapis le recouvre. Les tapis de poils de chèvre servent de tente au tabernacle, la couverture de peaux de béliers est une couverture pour la tente, et la couverture de peaux de dauphins est la couverture de la couverture de peaux de bélier.

a.2) Les tapis de fin lin retors.

  • Exode 26.1-6 : Tu feras le tabernacle de dix tapis de fin lin retors, et d'étoffes teintes en bleu, en pourpre et en cramoisi; tu y représenteras des chérubins artistement travaillés. La longueur d'un tapis sera de vingt-huit coudées, et la largeur d'un tapis sera de quatre coudées; la mesure sera la même pour tous les tapis. Cinq de ces tapis seront joints ensemble; les cinq autres seront aussi joints ensemble. Tu feras des lacets bleus au bord du tapis terminant le premier assemblage; et tu feras de même au bord du tapis terminant le second assemblage. Tu mettras cinquante lacets au premier tapis, et tu mettras cinquante lacets au bord du tapis terminant le second assemblage; ces lacets se correspondront les uns aux autres. Tu feras cinquante agrafes d'or, et tu joindras les tapis l'un à l'autre avec les agrafes. Et le tabernacle formera un tout.

La traduction Louis Segond, qui est celle que j'utilise, est plutôt bancale sur ce passage. Elle pourrait faire croire qu'il y avait 10 tapis ET des étoffes, alors qu'il n'y a que 10 tapis. A ma connaissance, les versions Segond (Segond 1910; Segond21 et Nouvelle édition de Genève) sont les seules à traduire de cette manière. La version Ostervald traduisant le début d'une manière bien plus claire : Et tu feras la Demeure de dix tentures de fin lin retors, de pourpre, d'écarlate, et de cramoisi, avec des chérubins que tu feras en ouvrage d'art (Exode 26.1 : version Ostervald).

Comme je l'ai dit plus haut, les tapis de fin lin retors sont partie intégrante du tabernacle, ils ne le couvrent pas.

Les détails des tapis sont les suivants :

  • Il y a dix tapis.
  • Chaque tapis mesure 28 coudées (12.6 m) sur 4 coudées (1.80 m).
  • Les tapis sont assemblés par groupe de 5, ce qui fait deux blocs de 28 coudées (12.6 m) sur 20 coudées (9 m).
  • 50 lacets bleu (violet) sont mis sur le dernier tapis de chaque assemblage.
  • 50 agrafes d'or assemblent les tapis. Ca n'est pas un ensemble de 5 tapis qui est attaché à l'autre, mais les deux qui sont attachés ensemble par les mêmes 50 agrafes d'or. Une fois de plus le lien étant fait d'or, représente un lien spirituel. Le lien qui uni les 5 premiers commandements aux cinq suivants, c'est-à-dire les commandements qui ont Dieu pour centre, et ceux qui ont l'homme pour centre. Le seul moyen de ne pas perdre l'équilibre entre trop de spirituel ou trop de charnel. Les cinq premiers commandements nous rappellent que Dieu est Dieu mais nous ne devons pas oublier l'homme, et les cinq derniers commandements sont centrés sur l'homme, mais il ne doit pas pour autant devenir Dieu. Les agrafes d'or sont le lien entre les deux aspects des commandements qui font qu'ils n'en deviennent plus qu'un.
  • L'ensemble, une fois terminé, mesure 28 coudées (12.6) sur 40 coudées (18 m). Ce qui fait que ce tapis est posé sur le tabernacle, ça n'est pas une toile de tente. Les 40 coudées font qu'il recouvre toute la longueur et est rabattu à l'arrière, la couvrant. Sur les côtés, il y a une coudée (45 cm) de distance entre le sol et le bord du tapis

Le fin lin renvoie aux vêtements fait de la même matière, et plus particulièrement à l'éphod. C'est la matière du vêtement spirituel que nous devons porter, le vêtement de l'Epouse, cela représente les fruits d'une vie en Christ :

  • Apocalypse 19.7-8 : Réjouissons-nous et soyons dans l'allégresse, et donnons-lui gloire; car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée, et il lui a été donné de se revêtir d'un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints.

Les agrafes d'or sont le lien purement spirituel qui unit l'Eglise de Christ.

Ces tapis sont la conséquence du sacrifice de Jésus, ils viennent après, tout comme l'autel des sacrifices ne se trouve pas dans le tabernacle mais en est la porte d'entrée. C'est pour cela que ce sont les seuls qui ne soient pas issu d'un animal. Ces tapis ne représentent pas un sacrifice, mais sa conséquence, en réalité, ce qu'ils représente, c'est une récolte.

Avant de tisser les tapis, il fallait filer le lin retors. Ce type de lin consiste à briser des fils de lin et à les filer ensemble pour obtenir des fils de lin plus solides. Le passage d'Exode ne mentionne qu'une matière (le fin lin retors), les autres mentions sont des couleurs, le bleu, le pourpre et le cramoisi. Pour ce qui est des couleurs, il y a également un problème dans la traduction, essentiellement dans la traduction de 'bleu'.

Le mot se dit "Tekeleth" et signifie "Violet, étoffe violette, Fil violet". La question est donc : pourquoi le traduire constamment par bleu quand il semblerait que ce soit violet, donc un bleu mélangé de rouge ? D'autant que cela nous donnerait des tentures à l'esthétisme totalement différent, les trois teintes étant dès lors toutes des variations du rouge, qui renvoie évidement au sang.

Nous avons donc deux fois cinq tapis, ce qui nous renvoie à la loi. Ces tapis sont fait avec du lin brisé qui représente la repentance des hommes et le brisement qui va avec, et les chérubins qui sont représentés dessus sont brodés avec du fils qui a la couleur du sang, qui représente le sacrifice de Jésus (j'expliquerais plus tard comment on obtenait la couleur cramoisi). Les deux ensembles de cinq tapis, représentant respectivement les cinq premiers commandements et les cinq suivants, ne sont pas attachés l'un à l'autre, mais tous les deux aux agrafes d'or, qui sont le lien spirituel entre Dieu et les hommes.

On pourrait se demander pourquoi travailler aussi artistiquement ces tapis si c'est pour qu'ils soient de toute manière en dessous de la pile de quatre tapis/couvertures et donc que les hommes ne les voient jamais. C'est le principe même de la foi et de la grâce, ils sont là, mais le seul moyen de les voir, c'est d'être dans le tabernacle. Celui qui n'a pas le salut, en entend parler, mais ne comprend pas ce que c'est. Par contre, celui qui l'accepte, par la foi, entre dans le tabernacle de Dieu et à partir de là, il voit cette tenture. De la même manière que nous ne pouvons qu'imaginer l'aspect qu'avaient ces tapis parce que nous ne les avons pas tressés et nous ne sommes pas entrés dans le tabernacle fait de mains d'hommes, nous ne pouvons que croire avec foi dans le salut de Dieu, et à partir de là, entrer dans le tabernacle spirituel et alors seulement, la voir en action.

Comme je le disais en introduction de ce point, le tabernacle mesure 30 coudées de long sur dix coudées de large et autant de haut. Par contre, bien que cela ressemble grossièrement à un conteneur de transport, la différence majeur est qu'il n'a ni plancher ni toit. Ca fait que les tapis de fin lin retors ne se contentent pas de couvrir l'ensemble, ils en sont le toit. De l'intérieur, on a accès à l'ouvrage d'art qui y est représenté.

a.3) Les tapis de poil de chèvre.

  • Exode 26.7-13 : Tu feras des tapis de poil de chèvre, pour servir de tente sur le tabernacle; tu feras onze de ces tapis. La longueur d'un tapis sera de trente coudées, et la largeur d'un tapis sera de quatre coudées; la mesure sera la même pour les onze tapis. Tu joindras séparément cinq de ces tapis, et les six autres séparément, et tu redoubleras le sixième tapis sur le devant de la tente. Tu mettras cinquante lacets au bord du tapis terminant le premier assemblage, et cinquante lacets au bord du tapis du second assemblage. Tu feras cinquante agrafes d'airain, et tu feras entrer les agrafes dans les lacets. Tu assembleras ainsi la tente, qui fera un tout. Comme il y aura du surplus dans les tapis de la tente, la moitié du tapis de reste retombera sur le derrière du tabernacle; la coudée d'une part, et la coudée d'autre part, qui seront de reste sur la longueur des tapis de la tente, retomberont sur les deux côtés du tabernacle, pour le couvrir.

Les premiers tapis sont de loin les plus importants, les suivants seront plus rapides à expliquer.

Ces tapis sont faits de poil de chèvre, et ils sont une tente pour le tabernacle. Ce qui en soi les distingue déjà grandement des tapis précédents qui étaient une partie intégrante du tabernacle.

Les détails des tapis sont les suivants :

  • Il y a 11 tapis.
  • Chaque tapis mesure 30 coudées (13.5 m) sur 4 coudées (1.80 m).
  • Les tapis sont assemblés en un groupe de 5 et un groupe de 6, ce qui fait 1 bloc de 30 coudées (13.5 m) sur 20 coudées (9 m) et un deuxième bloc de 30 coudées (13.5 m) sur 24 coudées (10.8 m).
  • Le sixième tapis du deuxième assemblage est doublé, donc cousu sur le cinquième, il sera posé sur le devant du tabernacle. Cela fait que l'ensemble fait 30 coudées (13.5 m) sur 40 coudées (18 m).
  • 50 lacets sont mis sur le dernier tapis de chaque assemblage, la couleur n'est pas précisée.
  • 50 agrafes d'airain assemblent les deux ensembles de tapis selon le même principe que les tapis de fin lin retors.
  • La liaison des deux ensembles de tapis se trouvent exactement au-dessus de celle des tapis précédent. Les agrafes d'airain sont donc juste au-dessus des agrafes d'or.
  • L'ensemble repose sur les tapis de fin lin retors et les couvre entièrement. Faisant 30 coudées de long, les tapis recouvrent la coudée que les tapis de fin lins retors ne couvraient pas sur les bords du tabernacle.

Le poil de chèvre représente le vêtement de l'homme avant qu'il ne soit transformé, c'est pour cela que les agrafes sont d'airain. L'airain représente Jésus dans sa relation avec l'homme, alors que l'or représente l'esprit totalement débarrassé de la chair. Ces tapis représentent les hommes que Jésus doit encore transformer, ceux qu'il tient dans sa main et qui sont appelés à faire partie du tapis de fin lin. C'est pour cela que les agrafes les tiennent liés ensembles.

a.4) Les deux autres couvertures.

  • Exode 26.14 : Tu feras pour la tente une couverture de peaux de béliers teintes en rouge, et une couverture de peaux de dauphins par-dessus.

Bien que nous soyons privés des nombreux détails qui décrivent les deux premiers ensembles de tapis, le simple verset qui nous présente les deux dernières couches n'est pas sans information.

La première des informations est que l'on ne parle plus de tapis, mais de couverture, la deuxième est qu'on ne nous donne aucune dimension, ni aucun nombre de tapis pour former l'ensemble. L'importance de parler de couverture concerne la dimension. Si ce sont des couvertures, alors leur fonction est de 'couvrir', ce qui est différent de 'reposer sur'. On peut donc en déduire que quelle que soit la taille, la couverture de peaux de béliers et plus grande que les tapis de poils de chèvres, et la couverture de peaux de dauphins est plus grande que la couverture de peaux de béliers.

Ces couvertures sont d'un seul tenant, peu importe que ce soit des morceaux cousus ensemble, ce qui est probable, ou que les Hébreux aient fait un seul ouvrage, il n'y a pas de séparation, pas d'agrafes qui en uniraient plusieurs parties.

Aussi, la couverture de peaux de béliers teintes en rouge, représente le sacrifice de Jésus, qui recouvre les deux autres ensembles de tapis afin d'en effacer les différences. Cette couverture recouvre autant le vieil homme que l'homme nouveau, même si, une fois dans le tabernacle, il ne reste plus que l'homme nouveau. Cela ne signifie bien évidement pas que le vieil homme est une bonne chose, mais, au contraire, que lorsque nous sommes dans les mains de Jésus (les agrafes d'airain), alors nous sommes sauvés, indépendamment de notre niveau d'avancement. Ce tapis nous renvoie au sacrifice d'Isaac, et donc au sacrifice de Jésus, le bélier qui est le sacrifice auquel Dieu a pourvu et le sang qui est celui de l'alliance faite sur la croix.

Esaïe nous disait : Venez et plaidons ! dit l'Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; S'ils sont rouges ('Adam) comme la pourpre, ils deviendront comme la laine (Esaïe 1.18). Le cramoisi représente le sacrifice de Jésus, signifiant que s'ils sont portés par Jésus, ils vous seront pardonnés, et s'ils sont rouges, ils deviendront comme la laine, qui fait allusion à la laine écarlate avec laquelle Moïse prononça l'alliance pour le peuple (Hébreux 9.19).

La dernière des quatre couches concerne ce que la traduction Louis Segond appelle des peaux de dauphins. La traduction est problématique. De nombreuses autres possibilités sont données, et, pour être franc, je ne vois pas de moyens d'être certain de l'animal qui a servi à la confectionner. Nous sommes probablement en face du verset ayant le plus de traductions différentes, c'est étonnant que quelque chose qui paraisse si insignifiant ait suscité autant de versions. Parmi ces dernières, voici celles que j'ai trouvé :

  • peaux de dugons (Chouraki),
  • peaux de dauphins (Segond),
  • cuir fin (Bible de Jérusalem),
  • peau de poisson (bible des peuples),
  • peaux de blaireaux (King James),
  • bleu céleste (Glaire et Vigouroux),
  • peaux de tahach (Zadoch Kahn),
  • peaux de veaux marins (Augustin Crampon),
  • peaux de taissons (Darby),
  • peaux de chiens de mer (Perret-Gentil et Rilliet),
  • peaux teintes en violet (Vulgate),
  • peaux de couleur d'hyacinthe (Ostervald)

Tout cela pour un simple mot dans un verset. A croire que le seul but est de détourner l'attention de ce qui compte réellement. Cette couverture ne frappe pas les regards, elle est le symbole d'Esaïe 53.2 : Il s'est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée; Il n'avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n'avait rien pour nous plaire. Vu de la sorte, on comprend mieux la volonté d'apporter de la confusion sur un verset aussi simple. Cette couverture porte en elle la signification de l'humilité, et donc une chose qui fait clairement horreur à satan qui a péché par orgueil.

En guise d'avis personnel, plusieurs traductions apportent la notion d'un animal marin, et on pourrait penser qu'Israël ayant une frontière maritime, cela pourrait être le cas. Ce serait cependant omettre un fait assez simple, l'Eternel a donné ses directives à Moïse dans le désert du Sinaï, et le peuple n'est pas reparti de la montagne de Dieu avant d'avoir terminé la construction du tabernacle. Dans cette optique, que ce puisse être un animal aquatique me semble assez hasardeux.

De la sorte, les 4 couches recouvrant l'édifice portatif, représentent dans l'ordre, l'humilité, le sacrifice, le pardon des pécheurs et la perfection du salut à travers l'union de la loi et de la grâce, la dernière des couches, celle des chérubins étant en contact avec le Saint et le Saint des Saints.


b) Les planches.

  • Exode 26.15-30 : Tu feras des planches pour le tabernacle; elles seront de bois d'acacia, placées debout. La longueur d'une planche sera de dix coudées, et la largeur d'une planche sera d'une coudée et demie. Il y aura à chaque planche deux tenons joints l'un à l'autre; tu feras de même pour toutes les planches du tabernacle. Tu feras vingt planches pour le tabernacle, du côté du midi. Tu mettras quarante bases d'argent sous les vingt planches, deux bases sous chaque planche pour ses deux tenons. Tu feras vingt planches pour le second côté du tabernacle, le côté du nord, et leurs quarante bases d'argent, deux bases sous chaque planche. Tu feras six planches pour le fond du tabernacle, du côté de l'occident. Tu feras deux planches pour les angles du tabernacle, dans le fond; elles seront doubles depuis le bas, et bien liées à leur sommet par un anneau; il en sera de même pour toutes les deux, placées aux deux angles. Il y aura ainsi huit planches, avec leurs bases d'argent, soit seize bases, deux bases sous chaque planche. Tu feras cinq barres de bois d'acacia pour les planches de l'un des côtés du tabernacle, cinq barres pour les planches du second côté du tabernacle, et cinq barres pour les planches du côté du tabernacle formant le fond vers l'occident. La barre du milieu traversera les planches d'une extrémité à l'autre. Tu couvriras d'or les planches, et tu feras d'or leurs anneaux qui recevront les barres, et tu couvriras d'or les barres. Tu dresseras le tabernacle d'après le modèle qui t'est montré sur la montagne.

N'étant pas sûr de comprendre exactement les significations cachées dans ces descriptifs, je ne vais que les noter et les classer.

Les planches sont :

  • au nombre de 50 (20 de chaque côté, 8 au fond dont 2X2 pour les angles). Etant donné que les planches doublées qui font les coins n'assurent pas la stabilité de l'édifice, il faut y voir un message plus qu'un simple détail architectural. L'importance du chiffre 50 est donc à nouveau soulignée.
  • Chaque planche mesure 10 coudées (4.5 m) sur 1.5 coudées (67.5 cm). Par contre, on ne nous en communique jamais l'épaisseur.
  • faites de bois d'acacia et couvertes d'or.
  • chaque planche a deux tenons pour l'attacher aux bases d'argent et, possiblement, deux tenons pour l'attacher à la planche suivante.

Les bases :

  • sont faites d'argent
  • au nombre de 2 par planche (sauf pour les coins) donc 96 bases d'argent. (Le voile qui sépare le Saint du Saint des Saints repose sur 4 colonnes qui elles-mêmes reposent sur 4 bases en argent, de la sorte, on a exactement 100 bases d'argent : Exode 26.32)

Les barres et les anneaux :

  • les anneaux sont entièrement d'or, il y en a quatre par planche, posés sur l'extérieur.
  • Les barres sont au nombre de cinq pour chaque côté et pour l'arrière.
  • Les barres sont de bois d'acacia et couvertes d'or.
  • La troisième des cinq barres de chaque côté n'est pas dans un anneau mais traverse les planches de part en part. C'est donc la troisième que l'on parte d'en haut ou d'en bas.

c) Les voiles.

Il y a deux voiles dans le tabernacle, celui de l'entrée et celui du saint des Saints. Tant qu'à faire, autant également regarder de suite celui du parvis.

c.1) Le voile du Saint des Saints.

  • Exode 26.31-33 : Tu feras un voile bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors; il sera artistement travaillé, et l'on y représentera des chérubins. Tu le mettras sur quatre colonnes d'acacia, couvertes d'or; ces colonnes auront des crochets d'or, et poseront sur quatre bases d'argent. Tu mettras le voile au-dessous des agrafes, et c'est là, en dedans du voile, que tu feras entrer l'arche du témoignage; le voile vous servira de séparation entre le lieu saint et le lieu très saint.
  • Exode 36.35-36 : On fit le voile de fil bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors; on le fit artistement travaillé, et l'on y représenta des chérubins. On fit pour lui quatre colonnes d'acacia, et on les couvrit d'or; elles avaient des crochets d'or, et l'on fondit pour elles quatre bases d'argent.

Une fois de plus, le mot bleu est 'tekeleth', donc 'violet.

Le voile est composé comme suit :

  • Le voile sépare le Saint du Saint des Saints.
  • Le voile est posé exactement sous les agrafes des tapis de fin lin retors qui forment le toit de l'édifice.
  • Ce voile (Poreketh) est fait de la même manière que la première couche de tapis de fin lin retors, avec les mêmes couleurs et les mêmes représentations.
  • 4 colonnes d'acacia, couvertes d'or.
  • Des crochets d'or sur les colonnes.
  • 4 bases d'argent sur lesquelles reposent les colonnes. (Additionnées aux 96 autres bases d'argent des planches, on obtient 100 bases d'argent)

c.2) Le rideau de l'entrée du tabernacle.

  • Exode 36.37-38 : On fit pour l'entrée de la tente un rideau (Macak) de fil bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors; c'était un ouvrage de broderie. On fit ses cinq colonnes et leurs crochets, et l'on couvrit d'or leurs chapiteaux et leurs tringles; leurs cinq bases étaient d'airain.
  • Ce rideau sépare le parvis du Saint.
  • La toile est du même tissus que le voile, ainsi que des mêmes couleurs, mais il n'y a pas de représentation de chérubins.
  • Il repose sur 5 colonnes munies de crochets. La matière n'est pas précisée.
  • Les chapiteaux et les tringles sont couverts d'or.
  • Les bases des 5 colonnes sont d'airain.

c.3) Le rideau de l'entrée du parvis.

  • Exode 27.16-17 : Pour la porte du parvis il y aura un rideau de vingt coudées, bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors, en ouvrage de broderie, avec quatre colonnes et leurs quatre bases. Toutes les colonnes formant l'enceinte du parvis auront des tringles d'argent, des crochets d'argent, et des bases d'airain.
  • Ce rideau sépare le camp du parvis.
  • Il mesure 20 coudées et s'étend sur 4 colonnes.
  • La toile du rideau est la même que celle du rideau à l'entrée du tabernacle.
  • Tout comme les colonnes de l'entrée du tabernacle, la matière des colonnes du parvis n'est pas précisée.
  • Les colonnes ne sont pas recouvertes.
  • Les tringles et les crochets des colonnes sont d'argent, les bases sont d'airain.

c.4) Voile et rideaux comparés.

La première chose, évidement, réside dans le nom de ces entrées. Seule celle du Saint des Saints s'appelle un voile, les deux autres sont des rideaux. La raison en est simple, on peut tirer un rideau, mais on écarte un voile. Le voile du Saint des Saints n'a pas de tringle, il n'est pas censé coulisser. Le souverain sacrificateur peut l'écarter pour entrer, mais il ne peut pas le faire glisser sur le côté. Par opposition, les deux rideaux ont bien des tringles.

Le voile et le rideau du parvis reposent sur 4 colonnes, alors que le rideau du tabernacle en a 5.

Bien que la largeur du voile et du rideau du tabernacle ne soit pas donnée, on peut supposer qu'elles font toutes les deux la largeur du tabernacle, soit 10 coudées. Le rideau du parvis en fait 20.

En dehors de la dimension, la seule différence entre les trois toiles est la représentation de chérubins sur le voile.

Pour les colonnes, seules celles portant le voile sont faites d'acacia et couvertes d'or, toutes les autres colonnes sont d'une matière inconnue et non recouvertes.

Il y a une constante décrémentation de la qualité des matériaux au fur-et-à-mesure que l'on s'éloigne du Saint des Saints. Les bases des colonnes sont en argent pour les colonnes du voile, mais en airain pour toutes les autres. Les colonnes du voile sont d'acacia, les autres sont non précisées. Les attaches du voile sont d'or, celle du rideau du tabernacle également, mais celles du rideau du parvis sont d'argent. Les colonnes du voile sont couvertes d'or, celles de l'entrée du tabernacle sont à nue avec uniquement le chapiteau qui est dorée, et finalement, celles du parvis n'ont aucune couverture du tout.

On connaît par déduction, la hauteur des colonnes, qui doit être de 10 coudées, par contre, on n'en connaît pas la circonférence. Sachant qu'à l'entrée du tabernacle il y en a cinq sur une largeur de 10 coudées, soit 4.5 mètres, elles ne devaient pas être très épaisses.

  • Matthieu 7.13-14 : Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent.

9 - L'autel des sacrifices.


  • Exode 27.1-8 : Tu feras l'autel de bois d'acacia; sa longueur sera de cinq coudées, et sa largeur de cinq coudées. L'autel sera carré, et sa hauteur sera de trois coudées. Tu feras, aux quatre coins, des cornes qui sortiront de l'autel; et tu le couvriras d'airain. Tu feras pour l'autel des cendriers, des pelles, des bassins, des fourchettes et des brasiers; tu feras d'airain tous ses ustensiles. Tu feras à l'autel une grille d'airain, en forme de treillis, et tu mettras quatre anneaux d'airain aux quatre coins du treillis. Tu le placeras au-dessous du rebord de l'autel, à partir du bas, jusqu'à la moitié de la hauteur de l'autel. Tu feras des barres pour l'autel, des barres de bois d'acacia, et tu les couvriras d'airain. On passera les barres dans les anneaux; et les barres seront aux deux côtés de l'autel, quand on le portera. Tu le feras creux, avec des planches; il sera fait tel qu'il t'est montré sur la montagne.
  • Exode 38.1-7 : Il fit l'autel des holocaustes de bois d'acacia; sa longueur était de cinq coudées, et sa largeur de cinq coudées; il était carré, et sa hauteur était de trois coudées. Il fit, aux quatre coins, des cornes qui sortaient de l'autel, et il le couvrit d'airain. Il fit tous les ustensiles de l'autel, les cendriers, les pelles, les bassins, les fourchettes et les brasiers; il fit d'airain tous ces ustensiles. Il fit pour l'autel une grille d'airain, en forme de treillis, qu'il plaça au-dessous du rebord de l'autel, à partir du bas, jusqu'à la moitié de la hauteur de l'autel. Il fondit quatre anneaux, qu'il mit aux quatre coins de la grille d'airain, pour recevoir les barres. Il fit les barres de bois d'acacia, et les couvrit d'airain. Il passa dans les anneaux aux côtés de l'autel les barres qui servaient à le porter. Il le fit creux, avec des planches.


a) Dimensions et Matériaux.

a.1) Les matériaux.

On n'est plus dans le bâtiment, les règles changent. L'autel des sacrifices est fait d'acacia, mais il est couvert d'airain. Il n'y a pas d'autres types de matériaux concernant l'autel des sacrifices, également appelé l'autel d'airain.

a.2) Les dimensions.

Les dimensions sont les suivantes :

L'autel est un carré de 5 coudées de côté (2,25 m) et de 3 coudées de hauteur (1.35 m). Comparativement, on pourrait placer 12 arches de l'alliance dans l'espace occupé par l'autel des sacrifices.

La grille est posée à mi-hauteur et est faite d'airain.

4 cornes sont mises aux 4 coins de l'autel (1 par coin), l'autel est couvert d'airain après, l'autel et les cornes font donc un tout.


b) Les cornes.

  • Exode 27.2 : Tu feras, aux quatre coins, des cornes qui sortiront de l'autel; et tu le couvriras d'airain.

L'autel d'airain comporte quatre cornes, une sur chaque coin. Elles sont placées dessus avant que l'ensemble ne soit couvert d'airain. Je dois admettre que ces cornes sont un mystère pour moi. Il est évident qu'elles ont une signification spirituelle, ne serait-ce que parce que Dieu a voulu qu'elles soient là.

Concrètement, leur rôle est clair, elles servaient à attacher la victime sur l'autel (Liez avec des cordes le sacrifice aux cornes de l'autel : Psaumes 118.27, version Darby), mais on voit au moins deux autres significations se profiler :

b.1) La royauté et la force.

Il ne faudrait pas oublier ce que nous disait Jean dans le livre de l'Apocalypse : Les dix cornes que tu as vues sont dix rois (Apocalypse 17.12), et qui était déjà annoncé par Daniel à plusieurs reprises (Daniel 8.22 : Les quatre cornes ... sont quatre royaumes) (Daniel 7.24 : Les dix cornes, ce sont dix rois). C'est une association d'idée qui vient de Dieu lui-même, c'est lui qui a décidé de représenter les rois par des cornes, et qui, dans le même livre de l'Apocalypse, représente également ses 7 esprits par 7 cornes et 7 yeux (pas successivement, mais simultanément : 1 corne + 1 œil = 1 esprit). Dans le cas des 7 esprits de Dieu, la corne représente la puissance et l'œil, la vision prophétique. Chaque esprit est donc représentant de la puissance prophétique.

Le livre de Zacharie nous montre également que les cornes sont à la fois des rois et leur puissance :

  • Zacharie 1:21 : Je dis: Que viennent-ils faire ? Et il dit: Ce sont les cornes qui ont dispersé Juda, tellement que nul ne lève la tête ; et ces forgerons sont venus pour les effrayer, et pour abattre les cornes des nations qui ont levé la corne contre le pays de Juda, afin d'en disperser les habitants.

Si les cornes de l'autel ne portaient pas cette signification, Dieu aurait pu utiliser des milliers d'autres images que des cornes pour représenter des rois. Ces cornes représentent donc bien une notion contenant à la fois la royauté et la puissance.

b.2) Le témoignage.

Elles contiennent cependant également d'autres significations, et le but n'est pas de choisir laquelle cela peut être, mais de comprendre qu'elles les portent toutes en même temps.

La deuxième signification est le témoignage universel. Elles sont un témoignage à toute la création. C'est pour cela que le sacrificateur devait mettre du sang dessus lors du sacrifice de consécration d'Aaron et de ses fils pour le sacerdoce (Exode 29.1-12) ainsi que pendant les sacrifices d'expiations (Lévitique 4).

  • Exode 29.12 : Tu prendras du sang du taureau, tu en mettras avec ton doigt sur les cornes de l'autel, et tu répandras tout le sang au pied de l'autel.

Dans les deux cas, c'est une action qui concerne tout le monde, dans le premier c'est un témoignage qu'Aaron et ses fils sont sanctifiés, dans le deuxième un témoignage devant Dieu que les fautes du peuple sont expiées (ou en cours d'expiation). Les quatre cornes, chacune dans un coin, représentent la puissance de ce qui est fait entre elles (donc le sacrifice) et la provision pour la terre entière. C'est un témoignage universel du sacrifice.

Jérémie relevait cette représentation en parlant du péché de Juda :

  • Jérémie 17.1 : Le péché de Juda est écrit avec un burin de fer, Avec une pointe de diamant; Il est gravé sur la table de leur coeur, Et sur les cornes de vos autels.

Il annonçait par là que les cornes de l'autel témoigneraient du péché de Juda. Cette symbolique est si forte qu'en réalité tous les autels, qu'ils soient de Dieu ou non, avaient des cornes, et que c'est ces mêmes cornes qui étaient témoins de la fonction de l'autel. Ainsi faire tomber les cornes désacralisait l'autel, ça leur enlevait toute leur puissance :

  • Amos 3.14 : Le jour où je punirai Israël pour ses transgressions, Je frapperai sur les autels de Béthel ; Les cornes de l'autel seront brisées, Et tomberont à terre.

Le dernier exemple est également un des plus parlants, c'est celui du frère de Salomon qui s'était proclamé roi à sa place. Lorsque la royauté tombera dans les mains de Salomon, Adonija se précipitera auprès de l'autel (le temple n'est pas encore construit) et en saisira les cornes. En faisant cela, il se positionne symboliquement devant tout le peuple et devant la sacrificature, donc devant Dieu. C'est une manière d'établir pour certaine la sincérité de sa requête, et pour inviolable la réponse de Salomon.

  • 1 Rois 1.50-51 : Adonija eut peur de Salomon ; il se leva aussi, s'en alla, et saisit les cornes de l'autel. On vint dire à Salomon: Voici, Adonija a peur du roi Salomon, et il a saisi les cornes de l'autel, en disant: Que le roi Salomon me jure aujourd'hui qu'il ne fera point mourir son serviteur par l'épée !

Devant ce geste, le monarque, fils de David, épargnera son frère. Adonija s'est accroché aux cornes de l'autel pour rappeler que l'expiation annuelle porterait également sa faute, et que si Salomon faisait couler son sang sur les cornes de l'autel, alors une injustice serait commise. Les cornes témoignant que le pardon était pour tous.

b.3) L'addition des significations.

Si l'on mélange les deux significations citées auparavant, on obtient que les cornes sont un témoignage de la puissance et de la royauté du sacrifice, et ce témoignage est fait dans toutes les directions.

En outre, si la signification globale reste la même, il y a une différence majeure dans sa compréhension concernant les quatre cornes de l'autel des parfums. Je reviendrai dessus lors de la description de cet autel.


c) Les barres et le transport.

  • Exode 27.4-7 : Tu feras à l'autel une grille d'airain, en forme de treillis, et tu mettras quatre anneaux d'airain aux quatre coins du treillis. Tu le placeras au-dessous du rebord de l'autel, à partir du bas, jusqu'à la moitié de la hauteur de l'autel. Tu feras des barres pour l'autel, des barres de bois d'acacia, et tu les couvriras d'airain. On passera les barres dans les anneaux; et les barres seront aux deux côtés de l'autel, quand on le portera.

Les barres sont faites de bois d'acacia, comme celles de tous les autres meubles, par contre elles sont couvertes d'airain et non d'or. Le sacrifice est en contact visuel avec le peuple, c'est pour cela que l'autel est d'airain et non d'or.


d) Les ustensiles de l'autel.

  • Exode 27.3 : Tu feras pour l'autel des cendriers, des pelles, des bassins, des fourchettes et des brasiers; tu feras d'airain tous ses ustensiles.

Le verset en soi n'a pas besoin d'explications. Tous les ustensiles sont d'airain parce qu'ils sont en contact avec le peuple.

Par contre, ce qui est intéressant à souligner c'est les calices et les gobelets qui se trouvent entreposés avec la table des pains. Ils ne servent que pendant les sacrifices et la logique aurait donc voulu qu'ils soient faits d'airain et entreposés avec l'autel des sacrifices. Il n'en est rien. Le fait qu'ils soient exclusivement composés d'or signifie qu'ils représentent quelque chose qui est totalement spirituel. Nous avons donc un autel d'airain, qui représente un sacrifice charnel, et les gobelets d'or qui représentent l'annonce du sacrifice spirituel. C'est parce qu'ils sont l'annonce de quelque chose qui sera éminemment spirituel qu'ils sont faits d'or pur et entreposés avec le pain, sur la table.


e) Résumé.

L'autel des sacrifices est à l'extérieur du tabernacle, parce que le sacrifice est une condition pour y entrer, tout comme le sacrifice de Jésus est une condition pour que son corps puisse prendre forme ou pour que nous puissions en faire partie. Aucun sacrifice, pas même celui de Jésus ne peut se faire dans un endroit saint, c'est pour cela que l'autel est en dehors du Saint et du Saint des Saints, et c'est pour cela également que Jésus a été sacrifié en dehors de Jérusalem.

Même si le sacrifice qui se fait sur cet autel est destiné à Dieu, il est fait pour le monde, les cornes en témoignent donc non seulement auprès de Dieu, mais également, symboliquement, auprès des hommes. Ce témoignage se fait selon le même principe que celui du sacrifice d'Azazel.

10 - Le parvis.


  • Exode 27.9-18 : Tu feras le parvis du tabernacle. Du côté du midi, il y aura, pour former le parvis, des toiles de fin lin retors, sur une longueur de cent coudées pour ce premier côté, avec vingt colonnes posant sur vingt bases d'airain; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent. Du côté du nord, il y aura également des toiles sur une longueur de cent coudées, avec vingt colonnes et leurs vingt bases d'airain; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent. Du côté de l'occident, il y aura pour la largeur du parvis cinquante coudées de toiles, avec dix colonnes et leurs dix bases. Du côté de l'orient, sur les cinquante coudées de largeur du parvis, il y aura quinze coudées de toiles pour une aile, avec trois colonnes et leurs trois bases, et quinze coudées de toiles pour la seconde aile, avec trois colonnes et leurs trois bases. Pour la porte du parvis il y aura un rideau de vingt coudées, bleu, pourpre et cramoisi, et de fin lin retors, en ouvrage de broderie, avec quatre colonnes et leurs quatre bases. Toutes les colonnes formant l'enceinte du parvis auront des tringles d'argent, des crochets d'argent, et des bases d'airain. La longueur du parvis sera de cent coudées, sa largeur de cinquante de chaque côté, et sa hauteur de cinq coudées; les toiles seront de fin lin retors, et les bases d'airain.


Il n'y a pas grand-chose à dire sur le parvis, donc je vais faire vite :

  • Le parvis mesure 100 coudées (45 m) sur 50 coudées (22.5 m)
  • Sur le pourtour, il y a une colonne toutes les 5 coudées (2.25 m), soit 20 sur le côté le plus long et 10 sur le petit côté, pour un total de 60 colonnes (celles des coins ne sont pas doublées).
  • Tous les crochets et les tringles sont d'argent.
  • Toutes les bases sont d'airain, ce qui en fait donc 60 auxquelles on peut ajouter les 5 bases des colonnes de l'entrée du tabernacle qui sont également d'airain, pour un total de 65 bases d'airain.
  • Toutes les toiles sont faites de fin lin retors.
  • Le rideau de l'entrée du parvis est de la même facture que le rideau de l'entrée du tabernacle.
  • La toile de fin lin retors entourant le parvis mesure, entre chaque colonne, 5 coudées sur 5 coudées, soit exactement la dimension de l'autel des sacrifices.
  • L'entrée du parvis se trouve, comme dans le jardin d'Eden, ainsi que dans tous les temples, à l'Est.
  • Le parvis contient l'autel des sacrifices et la cuve d'airain.

Une chose est encore à souligner.


a) Luc 9.13-17.

Dans l'évangile de Luc se trouve un passage contenant un amusant parallèle avec le parvis.

  • Luc 9.13-17 : Jésus leur dit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Mais ils répondirent: Nous n'avons que cinq pains et deux poissons, à moins que nous n'allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple. Or, il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples: Faites-les asseoir par rangées de cinquante. Ils firent ainsi, ils les firent tous asseoir. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux vers le ciel, il les bénit. Puis, il les rompit, et les donna aux disciples, afin qu'ils les distribuassent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et l'on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient.

Nous savons que Jésus est le pain de vie et que tout, dans le tabernacle, nous parle directement ou indirectement, de lui.

Aussi, alors que Jésus s'apprête à nourrir le peuple qui a faim, il le fait s'asseoir par rangées de cinquante. Cela signifie, si l'on prend en compte qu'ils étaient 5000, qu'il y avait 100 rangées de 50 personnes, soit un parallèle exact avec la dimension du parvis; qui est de 100 coudées sur 50 coudées. Si l'on prend en compte la place que prend une personne qui s'assoit par terre, il ne serait pas étonnant que cela fasse approximativement un carré de 45 centimètres de côté. Dans ces conditions, le peuple qui était devant Jésus occupait exactement la place qu'occupait le parvis à l'époque de Moïse. On peut même ajouter que la hauteur d'un humain moyen lorsqu'il est assis est de 90 centimètres. Si l'on prend la dimension de 90 cm de haut et de 45 cm de côté, qui est approximativement l'espace occupé par chaque personne qui était assise devant Jésus, cela fait exactement les dimensions de l'autel des parfums, la tête devenant dès lors l'endroit d'où monte vers Dieu le parfum.

Il leur fait donc prendre symboliquement place dans le parvis, afin de partager le pain qui est son corps. Il en partage 5, qui correspond à la hauteur du parvis, et 2 poissons. Le chiffre 2 est autant symbole du témoignage que celui des deux étapes que sont l'autel des sacrifices et le lavoir. Quant à l'image du poisson, c'est Ezéchiel qui nous en donne l'explication lorsqu'il nous parle du fleuve qui coulera de la ville de Dieu :

  • Ezéchiel 47.9 : Tout être vivant qui se meut vivra partout où le torrent coulera, et il y aura une grande quantité de poissons; car là où cette eau arrivera, les eaux deviendront saines, et tout vivra partout où parviendra le torrent.

La multiplication des poissons symbolise donc la pureté de la Parole de Dieu, dont le fleuve, selon le livre de l'Apocalypse, coule du trône de Dieu et de l'agneau.

Quant aux 12 paniers de reste, bien qu'on pourrait croire que je vais loin, cela représente l'abondance de la bénédiction que Jésus, par son sacrifice, accorde à ceux qui lui appartiennent. Cela fait non seulement un panier par disciple présent, montrant que si les bénédictions peuvent être les mêmes, elles n'en restent pas moins individuelles, et cela fait également échos à la dimension de l'autel des sacrifices, dimension pouvant contenir 12 arches de l'alliance, soit douze alliances, qui si elles sont les mêmes pour chacun, tout comme l'image des paniers, représente le fait que chaque tribu, chaque ministère, en est personnellement au bénéfice.

Par cette multiplication des pains et des poissons, Jésus annonce qu'il est le tabernacle céleste, et le seul chemin vers le Père.

11 - L'autel des parfums.


  • Exode 30.1-9 : Tu feras un autel pour brûler des parfums, tu le feras de bois d'acacia; sa longueur sera d'une coudée, et sa largeur d'une coudée; il sera carré, et sa hauteur sera de deux coudées. Tu feras des cornes qui sortiront de l'autel. Tu le couvriras d'or pur, le dessus, les côtés tout autour et les cornes, et tu y feras une bordure d'or tout autour. Tu feras au-dessous de la bordure deux anneaux d'or aux deux côtés; tu en mettras aux deux côtés, pour recevoir les barres qui serviront à le porter. Tu feras les barres de bois d'acacia, et tu les couvriras d'or. Tu placeras l'autel en face du voile qui est devant l'arche du témoignage, en face du propitiatoire qui est sur le témoignage, et où je me rencontrerai avec toi. Aaron y fera brûler du parfum odoriférant; il en fera brûler chaque matin, lorsqu'il préparera les lampes; il en fera brûler aussi entre les deux soirs, lorsqu'il arrangera les lampes. C'est ainsi que l'on brûlera à perpétuité du parfum devant l'Éternel parmi vos descendants. Vous n'offrirez sur l'autel ni parfum étranger, ni holocauste, ni offrande, et vous n'y répandrez aucune libation.


a) Dimensions et matériaux.

  • Comme pour tous les meubles qui se trouvent à l'intérieur du tabernacle, l'autel est fait de bois d'acacia et couvert d'or,
  • Il est carré et mesure 1 coudée de côté (45 cm) et 2 coudées de hauteur (90 cm),
  • Quatre cornes sont placées aux quatre coins de l'autel (1 par coin). L'autel est doré ensuite, faisant de lui un tout,
  • Une bordure d'or entoure l'autel, pour empêcher la cendre de tomber au sol. Contrairement à la bordure d'or de la table des pains, aucune dimension n'est donnée. En réalité, elle n'a aucun besoin d'être très élevée, la braise restée au centre et la poudre d'encens, posées sur la braise, se consument de suite. C'est juste au cas où quelques poussières d'encens venaient à tomber à côté de la braise,
  • L'autel est placé en face du voile et donc en face de l'arche et du propitiatoire.


b) Les anneaux, les barres et le transport.

  • Exode 30.4-5 : Tu feras au-dessous de la bordure deux anneaux d'or aux deux côtés; tu en mettras aux deux côtés, pour recevoir les barres qui serviront à le porter. Tu feras les barres de bois d'acacia, et tu les couvriras d'or.

Les anneaux et les barres sont du même type que celles de la table des pains. Les anneaux sont d'or, et les barres sont d'acacia et couvertes d'or. Les barres ne sont pas conservées dans les anneaux, elles sont retirées à chaque fois, comme pour tous les meubles, exceptée l'arche de l'alliance.

Le transport lui aussi est standard :

  • Nombres 4.11 : Ils étendront un drap bleu sur l'autel d'or, et ils l'envelopperont d'une couverture de peaux de dauphins ; puis ils placeront les barres de l'autel.

Comme d'habitude, un drap bleu (en hébreux 'tekeleth' qui en réalité signifie 'violet') couvre l'autel, et ensuite, une couverture de peau de dauphins recouvre le tout. Lorsque le peuple verra passer l'autel des parfums, il ne verra rien d'autre que ce qu'il voyait en regardant le tabernacle de l'extérieur.


c) Les cornes.

  • Exode 30.2-3 : sa longueur sera d'une coudée, et sa largeur d'une coudée; il sera carré, et sa hauteur sera de deux coudées. Tu feras des cornes qui sortiront de l'autel. Tu le couvriras d'or pur, le dessus, les côtés tout autour et les cornes, et tu y feras une bordure d'or tout autour.

La signification des cornes est la même que pour celles de l'autel des sacrifices. Dans le cadre de l'autel des sacrifices, les cornes étaient autant le témoin du peuple devant Dieu, que le témoin de Dieu devant les hommes.

Pour l'autel des parfums, le principe est le même, le sacrificateur, qui porte sur lui les témoignages du peuple dans les 12 pierres précieuses qui sont sur sa tunique, représente l'adoration de la multitude. Les cornes représentant le fait que, des quatre directions, qui englobent la terre entière, la louange vient jusqu'à cet autel pour monter vers Dieu, parce que Dieu a son regard sur cet autel dès que le parfum se met à brûler.

On notera également qu'il y a un autel, et donc des cornes, juste devant les séparations, mais je vais revenir là-dessus juste après.


d) Rituel et symbolique.

d.1) Rituel.

  • Exode 30.6-9 : Tu placeras l'autel en face du voile qui est devant l'arche du témoignage, en face du propitiatoire qui est sur le témoignage, et où je me rencontrerai avec toi. Aaron y fera brûler du parfum odoriférant; il en fera brûler chaque matin, lorsqu'il préparera les lampes; il en fera brûler aussi entre les deux soirs, lorsqu'il arrangera les lampes. C'est ainsi que l'on brûlera à perpétuité du parfum devant l'Éternel parmi vos descendants. Vous n'offrirez sur l'autel ni parfum étranger, ni holocauste, ni offrande, et vous n'y répandrez aucune libation.

La seule partie du service dans le tabernacle qui ne prend pas en compte le sabbat dans son rythme, inclut l'autel des parfums. Ce qui marque une claire différence avec tout le reste. Le sabbat a des règles qui lui sont propres, et la plupart des évènements sont rythmés en nombres de sabbats, faisant de lui, sous certains aspects, une unité de mesure, comme ça nous est clairement montré dans le livre du Lévitique :

  • Lévitique 25.8 : Tu compteras sept sabbats d'années, sept fois sept années, et les jours de ces sept sabbats d'années feront quarante-neuf ans.

Que ce soit les sacrifices ou les pains, c'est toujours fonction du sabbat, par contre il n'y a qu'une chose qui soit en dehors de la notion de sabbat dans le sanctuaire, et c'est le service quotidien consistant à brûler de l'encens pendant le nettoyage du chandelier.

Contrairement à ce qu'on pense, le parfum (encens) n'est pas le symbole de la prière puisque le livre de l'Apocalypse nous dit que les parfums sont offerts AVEC les prières de tous les saints (Apocalypse 8.3). Cependant le parfum est une chose sainte, elle ouvre le chemin vers le Père, c'est donc la condition de notre communion avec lui. Cette condition n'est pas limitée par le sabbat parce qu'elle doit être permanente.

Dès que le sacrificateur se préparait à nettoyer les lampes du chandelier, il devait au préalable brûler du parfum, afin de montrer à Dieu que la lumière ne diminuait pas par inattention mais par obéissance. Il devait répéter cela le matin et entre les deux soirs, continuellement.

d.2) Symbolique.

Tout dans le tabernacle représente ce que Dieu voulait pour nous, non pas à l'époque, ni exclusivement maintenant, mais toujours. Cette directive de procéder à ce rituel est dite 'perpétuelle'. S'ils n'avaient pas la capacité de le comprendre à l'époque, c'était pourtant déjà ce que Dieu voulait, et, ne changeant pas, il le veut toujours.

De nos jours, cela signifie que nous devons continuellement avoir nos lampes allumées, et pour ce faire, tout comme le souverain sacrificateur, nous devons changer à temps les mèches trop usées et recharger l'huile.

Pour que cela puisse se faire, nous devons nous tenir dans la prière, ce qui maintient notre connexion avec Dieu pendant notre renouvellement.

De la même manière, nous devons vérifier chaque matin et chaque soir, dans nos vies personnelles, si les mèches ne sont pas usées, et si l'huile est suffisante. Cela ne demande pas beaucoup de temps, ça demande de l'obéissance.

d.3) Sa position.

L'autel des parfums est posé devant le voile, il est la serrure qui permet de le passer. Ca nous montre que chaque transition demande un sacrifice, mais que le sacrifice change au fur-et-à-mesure que l'on s'approche de la sainteté de Dieu. Le rideau de l'entrée du tabernacle demandait le sacrifice d'un animal, annonciateur du sacrifice perpétuel de Jésus, et le voile du Saint des Saints demande l'adoration du sacrificateur. Cet autel est le signe de la fin d'un type de sacrifice et du début d'un autre. Le premier sacrifice est un sacrifice de la chair, quand le deuxième est un sacrifice spirituel. C'est pour cela que l'Eternel précise à Moïse : Vous n'offrirez sur l'autel ni parfum étranger, ni holocauste, ni offrande, et vous n'y répandrez aucune libation (Exode 30.9). Toutes ces choses que Dieu interdit sur cet autel viennent de l'extérieur. Bien entendu, on comprend qu'il ne faille pas apporter de parfum étranger, mais les autres choses sont indispensables sur l'autel des sacrifices. Pourtant, ici, alors que l'on s'approche au plus près de Dieu, elles sont interdites. Parce que tout sacrifice ferait double emploi. Une fois que le sacrifice était fait sur l'autel des sacrifices, le sacrificateur entrait dans le sanctuaire. Il pouvait y entrer parce que le sacrifice était fait, et le cramoisi sur le rideau derrière lui, sur le voile devant lui et sur les tapis de fin lin retors au-dessus de lui, étaient le symbole de ce sacrifice, annonçant le symbole du sang de Jésus. C'est la raison pour laquelle tout autre sacrifice animal à l'intérieur aurait été un reniement du sacrifice fait à l'extérieur.

d.4) Le parfum.

  • Exode 30.34-38 : L'Éternel dit à Moïse: Prends des aromates, du stacté, de l'ongle odorant, du galbanum, et de l'encens pur, en parties égales. Tu feras avec cela un parfum composé selon l'art du parfumeur; il sera salé, pur et saint. Tu le réduiras en poudre, et tu le mettras devant le témoignage, dans la tente d'assignation, où je me rencontrerai avec toi. Ce sera pour vous une chose très sainte. Vous ne ferez point pour vous de parfum semblable, dans les mêmes proportions; vous le regarderez comme saint, et réservé pour l'Éternel. Quiconque en fera de semblable, pour le sentir, sera retranché de son peuple.

Le parfum est particulier. Il n'est pas très complexe et ne relève aucunement de finesse dans sa préparation. Il demande uniquement de l'obéissance dans les personnes habilitées à le préparer et dans celles habilitées à le présenter.

Sa recette est la suivante, elle comporte quatre aromates, en quantité identique :

  • du stacté,
  • de l'ongle odorant,
  • du galbanum,
  • de l'encens pur.

Bien que la recette soit simple en apparence, l'odeur produite par ce mélange est inconnue. Une fois de plus, pour la raison qui rend nombres de versets impossible à définir avec exactitude. La traduction du nom des ingrédients est incertaine. Pour le cas de cette recette, on peut y voir une sagesse de Dieu, qui en rendant cette recette non reproductible pour des problèmes de traduction, permet d'éviter le pire aux imprudents.

Un autre aspect est très intéressant. Les ingrédients sont au nombre de quatre, et on nous précise juste après que le parfum qui est ainsi composé sera salé, pur et saint. Ce qui signifie que le sel n'en est pas un ingrédient. Par ailleurs, on ne parle pas de quantité à son sujet. C'est pour cela que le fait qu'il soit salé représente une chose qui est sur le même registre que le fait qu'il soit pur et saint, et non le fait que le sacrificateur soit muni d'une salière qu'il passe sur le mélange et ce faisant le rendrait pur et saint. C'est donc une caractéristique spirituelle. Or, le sel représente justement ce qui donne de la saveur, ce qui est la signification spirituelle du mélange salé.

Notons que le fait que ce mélange soit pur et saint ne relève que de sa composition et pas d'un rituel préalable, contrairement aux meubles du tabernacle qui sont sanctifiés uniquement parce que l'huile d'onction est posée sur eux. Nous avons donc un triple aspect de ce mélange, qui est :

  • il est salé : il a une odeur agréable pour Dieu.
  • il est pur : il est exempt des souillures du monde.
  • il est saint : il est exempt des souillures de l'esprit.

Son odeur était permanente dans le tabernacle et ne se trouvait pas ailleurs. Le fait d'en brûler matin et soir, et ce tous les jours, faisait que les toiles en étaient imprégnées. Il n'était pas possible non seulement d'oublier qu'on était dans le tabernacle, mais il ne l'était pas plus d'ignorer qu'on en était à proximité. Cela représente le fait que nos vies devraient refléter cette odeur en permanence, une odeur de prière et de proximité avec Dieu, comme je l'expliquerai dans le sous-paragraphe suivant.

d.5) Une interprétation de l'encens.

Je voulais finir là-dessus concernant l'encens. Bien qu'on ne sache pas réellement ce que sont ces quatre ingrédients de nos jours, j'y voyais un parallèle avec un passage de l'évangile de Matthieu et de Luc. Dans ces deux évangiles, alors que les disciples demandent à Jésus de leur apprendre à prier, il leur dit comment faire. Jésus leur donnera la consigne suivante :

  • Matthieu 6.9-13 : Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié; que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen!

M'est avis que dans ce passage, on peut distinguer 5 choses. La première c'est la nature parfaite de l'encens, représentée par le verset 9. La reconnaissance de la sainteté de Dieu comme préalable au reste atteste de ce que le reste sera en accord avec cette même sainteté. Suite à cela, Jésus va proposer de demander 4 choses au Père :

  • 6.10 : que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
  • 6.11 : Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien;
  • 6.12 : pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés;
  • 6.13 : ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin.

Ces quatre demandes ne sont pas la prière, mais l'introduction à la prière. C'est la première étape pour entrer dans la présence de Dieu et commencer réellement à prier. J'ai expliqué ça dans l'enseignement sur la prière.

Je pense que Jésus n'a fait que donner la signification des quatre ingrédients de l'encens de l'autel des parfums. Quand ces quatre ingrédients montent vers Dieu, la voix est ouverte et la connexion se rétablie.


e) Synthèse.

L'autel des parfums est la porte d'entrée vers le Saint des Saints. A la mort de Jésus, le voile du temple se déchirera par le milieu, ouvrant la route vers le Saint des Saints. Par contre l'autel des parfums reste le seul meuble qui sera toujours présent dans le temple d'Ezéchiel beaucoup plus tard. Dans le tabernacle de Moïse, l'autel des parfums permettait d'ouvrir la voix vers Dieu, mais dans le projet de Dieu, qui sera accompli longtemps après, le but est que le chemin soit ouvert en permanence, mais cela ne signifie pas que cet autel n'ait plus d'utilité, au contraire. La réalité spirituelle de la disparition du voile et de l'ouverture de la voix nous fait comprendre non pas que l'autel n'a plus d'importance, mais au contraire, qu'il n'est plus question de l'allumer matin et soir, mais qu'il doit l'être continuellement.

  • Exode 30.8 : C'est ainsi que l'on brûlera à perpétuité du parfum devant l'Éternel parmi vos descendants.

12 - La cuve d'airain.


  • Exode 30.18-21 : Tu feras une cuve d'airain, avec sa base d'airain, pour les ablutions; tu la placeras entre la tente d'assignation et l'autel, et tu y mettras de l'eau,30.19 avec laquelle Aaron et ses fils se laveront les mains et les pieds.30.20 Lorsqu'ils entreront dans la tente d'assignation, ils se laveront avec cette eau, afin qu'ils ne meurent point; et aussi lorsqu'ils s'approcheront de l'autel, pour faire le service et pour offrir des sacrifices à l'Éternel.30.21 Ils se laveront les mains et les pieds, afin qu'ils ne meurent point. Ce sera une loi perpétuelle pour Aaron, pour ses fils et pour leurs descendants.

La cuve d'airain a la particularité d'être le meuble le moins détaillé de tout le tabernacle, et, une fois de plus, ça n'est pas parce que peu de choses nous en sont dites, qu'il n'y a pas d'informations très importantes à dénicher.


a) Dimensions et Matériaux.

Ce point est le plus simple en apparence, mais dans la réalité, il porte presque toute la compréhension de ce qu'est la cuve d'airain.

Pour ce qui est des dimensions, on ne nous les donne pas, pas plus que sa forme. Tout ce qu'on nous en dit se résume de la sorte :

  • La cuve est d'airain,
  • Sa base est d'airain,
  • Elle est placée entre la tente d'assignation et l'autel,
  • Elle contient de l'eau.

Là où les choses deviennent plus intéressantes c'est lorsque l'on cherche à en comprendre le sens. Comme souvent, il y a un sens ouvertement présent, et un sens caché.


b) Le sens concret.

  • Exode 30.19 : avec laquelle Aaron et ses fils se laveront les mains et les pieds. Lorsqu'ils entreront dans la tente d'assignation, ils se laveront avec cette eau, afin qu'ils ne meurent point; et aussi lorsqu'ils s'approcheront de l'autel, pour faire le service et pour offrir des sacrifices à l'Éternel. Ils se laveront les mains et les pieds, afin qu'ils ne meurent point. Ce sera une loi perpétuelle pour Aaron, pour ses fils et pour leurs descendants.

Le sens le plus immédiat était la purification. C'est un lavage symbolique qui consistait uniquement à se passer de l'eau sur les mains et les pieds avant de procéder au sacrifice, et avant d'entrer dans la tente. Si ce geste, d'apparence simple n'était pas fait, c'était la mort assurée.


c) Le sens 'à moitié' caché.

Il paraît évident également que cette obligation, après le sacrifice, de passer par l'eau, représente le baptême, obligatoire avant de faire partie du corps de Christ, et obligatoire avant d'entrer dans le tabernacle.

Cela pose la grandeur de la révélation de Jean le Baptiste. Lui qui était Lévite et qui était donc censé, un jour prendre la relève de son père Zacharie au temple, connaissait parfaitement tout ce qui concerne la cuve d'airain. Pour en arriver à comprendre qu'une chose tellement sainte que le fait de la négliger causait votre mort instantanément, venait de cesser de devoir être respectée sous cette forme, mais devait l'être sous une autre, le niveau de la révélation que le Seigneur lui a accordée devait être monumental. Depuis quinze siècles c'était la conduite venant de Dieu, et tous savaient qu'elle venait de Dieu. Soudainement, un Lévite (Jean) se met à plonger tout le corps de ceux qui viennent à lui dans le Jourdain, pour les faire entrer dans le royaume des cieux (donc le tabernacle).


d) Le sens caché.

Le sens caché de la cuve d'airain est, à proprement parler, hallucinant. Cette compréhension est possible en prenant en compte un verset parlant de cette cuve qui vient un tout petit peu après celui que je citais en introduction :

  • Exode 38.8 : Il fit la cuve d'airain, avec sa base d'airain, en employant les miroirs des femmes qui s'assemblaient à l'entrée de la tente d'assignation.

La version Ostervald est bien plus parlante concernant ce verset :

  • Exode 38.8 : Il fit aussi la cuve en airain et sa base en airain, avec les miroirs des femmes qui servaient, qui faisaient le service à l'entrée du tabernacle d'assignation.

Les femmes, qui avaient déjà participé très activement à la construction du tabernacle, participaient également au service. Ca n'était pas le service dans le tabernacle, qui était exclusivement réservé aux Lévites mâles, mais elles faisaient un service particulier à l'entrée du tabernacle d'assignation. Difficile de dire avec certitude de quel service elles s'acquittaient, cependant, on peut à minima prendre en compte deux passages des écritures parlant tous les deux de personnage portant étrangement le même nom et mettant en avant la même image. Tout d'abord le passage du livre de Samuel concernant la prière d'Anne pour dire que les saintes femmes s'approchaient du sanctuaire pour prier.

  • 1 Samuel 1.9-10 : Anne se leva, après que l'on eut mangé et bu à Silo. Le sacrificateur Éli était assis sur un siège, près de l'un des poteaux du temple de l'Éternel. Et, l'amertume dans l'âme, elle pria l'Éternel et versa des pleurs.

(NOTA : le mot traduit par 'temple' peut aussi être traduit par 'sanctuaire', ce qui correspond amplement plus au passage, étant donné qu'Eli est le gardien du tabernacle, et que le temple n'existe pas encore)

Et ensuite, évidement, le passage d'Anne la prophétesse :

  • Luc 2.36-37 : Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité. Restée veuve, et âgée de quatre vingt-quatre ans, elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et dans la prière.

Voici donc que nous avons une deuxième femme du nom d'Anne qui elle aussi servait Dieu dans la prière (et le jeûne) 'dans le temple'. Pour clarifier la chose, elle ne se trouvait pas dans le temple, mais devant le temple, personne n'était autorisé à entrer dans le temple en dehors des sacrificateurs.

La cuve d'airain était donc faite à partir des miroirs non pas de toutes les femmes, mais de celles qui servaient, donc les femmes pieuses. C'étaient les femmes qui avaient choisi de ne pas regarder à elle-même, mais de regarder à Dieu. C'est pour cela qu'elles se sont séparées de leurs miroirs. Elles n'étaient pas à mi-temps, c'était leur occupation permanente de se réunir devant la tente d'assignation pour servir.

C'est là qu'une compréhension particulière de la cuve d'airain apparaît.

Les hommes, qui sont les seuls autorisés à faire le service dans le temple, n'ont aucun moyen de le faire sans le service des femmes. Cela nous renvoie au jardin d'Eden, où l'homme n'était pas en mesure de remplir sa tâche et où Dieu lui crée une femme pour le mettre en position de remplir sa tâche et non pour la remplir à sa place.


e) Comparaison avec le veau d'or.

Bien que cette comparaison était dispensable, il m'a semblé intéressant de mettre en parallèle la création du veau d'or et celle de la cuve d'airain. Cette comparaison ne se fait pas que dans les matériaux utilisés, même s'il y a évidemment un rapport.

Dans le cas du veau d'or c'est également avec les possessions des femmes qu'il a été construit. Le fait que les boucles d'oreilles et les anneaux soient également de leurs filles et de leurs garçons n'y changent rien. En réalité, si les boucles et les anneaux des enfants étaient également requis c'est parce que le peuple était en train de glisser dans ce que de nos jours on appelle la culture woke. Le peuple était tout juste sorti de la perversion de l'Egypte, et les enfants étaient élevés dans cette optique. Lorsqu'il a fallu fondre le veau d'or, Aaron a demandé à ceux qui s'étaient laissé séduire, de donner leurs objets de séduction.

Les anneaux et les boucles d'or étaient des objets censés attirer le regard et l'attention. C'est pour cela qu'Aaron les a demandés. Ceux qui étaient centrés sur la séduction et l'apparence se sont laissés séduire et ont fini par adorer l'or sous forme de veau qui leur servait à attirer les regards vers eux en premier lieu.

Dans le cas de l'autel d'airain, les miroirs ne servaient pas à attirer les regards des autres, mais à attirer le regard de leurs propriétaires. Les rejeter était donc, pour les femmes pieuses, le symbole du rejet de l'égocentrisme et la marque par un acte humain, de leurs volontés de se soumettre à l'ordre divin. Leur volonté n'était pas de se créer un Dieu, mais de se soumettre au leur.

Les miroirs sont le signe de personnes centrées sur elles-mêmes, alors que les boucles et les anneaux sont le signe de personnes avides de l'attention des autres.

Dans les deux cas il y a également un lien avec l'eau. Le lavoir contient l'eau des purifications, quant au veau d'or, Moïse le réduira en poudre et le mélangera avec de l'eau pour le faire boire aux enfants d'Israël.

  • Exode 32.20 : Il prit le veau qu'ils avaient fait, et le brûla au feu; il le réduisit en poudre, répandit cette poudre à la surface de l'eau, et fit boire les enfants d'Israël.

C'est d'autant plus intéressant que tous n'avaient pas péchés dans cette affaire, mais tous ont dû boire. C'est le parallèle avec la loi sur l'adultère et l'absinthe. Le peuple était adultère et un tri allait devoir être fait. Maintenant, regardons ce que venaient de faire les Hébreux avant de danser devant le veau d'or.

  • Exode 32.6 : Le lendemain, ils se levèrent de bon matin, et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices d'actions de grâces. Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour se divertir.

Le peuple singe l'ordre dans lequel Dieu veut que les choses se fassent. Normalement, après le sacrifice, les sacrificateurs vont vers le lavoir, se purifient et vont alors vers Dieu. Dans le cas du veau d'or, le peuple va au sacrifice, mais oublie la purification et va directement et personnellement vers son nouveau Dieu, qui est fait avec leurs boucles et leurs anneaux. Cela représente l'insoumission des femmes. Leurs biens, faits d'or, servent à établir un Dieu, alors que dans le cadre de la cuve d'airain, leurs biens servaient à établir leur soumission et à mettre les sacrificateurs en position d'aller vers Dieu. Le peuple a voulu sauter une étape, celle de la purification par l'eau et Moïse va le leur rappeler.

En réduisant leur idole en poudre et en la leur faisant boire, il leur rappelle que leurs biens devraient servir à honorer Dieu, pas à s'en créer un. Il leur rappelle qu'entre le sacrifice et Dieu, il y a une purification par l'eau et leur donne une purification à la hauteur de leur dieu fait de mains d'hommes en une boisson hautement toxique qui, selon toute logique, était le moyen utilisé par Dieu pour permettre aux Lévites de faire le tri entre les pécheurs et ceux qui étaient restés intègres. J'imagine sans peine que c'est là que se pose le parallèle avec la loi sur le soupçon d'adultère. Lorsque les Lévites voyaient quelqu'un frappé par une réaction, ils le mettaient à mort, et ceux qui étaient restés droits étaient préservés des conséquences de cette boisson.


f) Synthèse.

Par le rejet de la chair, les femmes ont permis le façonnage de la cuve rendant possible la purification des sacrificateurs lorsqu'ils rendent leur office.

Les significations que porte la cuve sont d'une grande profondeur puisqu'elle symbolise autant le baptême, qui nous ouvre le rideau vers la maison de Dieu, que l'unité des couples et la position de l'homme et de la femme. L'Eglise est composée de famille et cette cuve est le point de jonction de la corde à trois fils de l'Ecclésiaste :

  • Ecclésiaste 4.12 : Et si quelqu'un est plus fort qu'un seul, les deux peuvent lui résister; et la corde à trois fils ne se rompt pas facilement.

Ces trois fils sont Dieu, l'homme et la femme, qui, unis, ne forment qu'une seule corde.

13 - L'huile d'onction.


  • Exode 30.23-33 : Prends des meilleurs aromates, cinq cents sicles de myrrhe, de celle qui coule d'elle-même; la moitié, soit deux cent cinquante sicles, de cinnamome aromatique, deux cent cinquante sicles de roseau aromatique, cinq cents sicles de casse, selon le sicle du sanctuaire, et un hin d'huile d'olive. Tu feras avec cela une huile pour l'onction sainte, composition de parfums selon l'art du parfumeur; ce sera l'huile pour l'onction sainte. Tu en oindras la tente d'assignation et l'arche du témoignage, la table et tous ses ustensiles, le chandelier et ses ustensiles, l'autel des parfums, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, la cuve avec sa base. Tu sanctifieras ces choses, et elles seront très saintes, tout ce qui les touchera sera sanctifié. Tu oindras Aaron et ses fils, et tu les sanctifieras, pour qu'ils soient à mon service dans le sacerdoce. Tu parleras aux enfants d'Israël, et tu diras: Ce sera pour moi l'huile de l'onction sainte, parmi vos descendants. On n'en répandra point sur le corps d'un homme, et vous n'en ferez point de semblable, dans les mêmes proportions; elle est sainte, et vous la regarderez comme sainte. Quiconque en composera de semblable, ou en mettra sur un étranger, sera retranché de son peuple.


a) La composition.

Vu la quantité d'huile nécessaire, elle était produite en masse. La recette qui nous est donnée indique précisément non seulement les proportions, mais également la quantité de chaque ingrédient à chaque fois qu'elle devait être préparée.

  • cinq cents sicles de myrrhe (5,7 kg), de celle qui coule d'elle-même;
  • deux cent cinquante sicles (2.85 kg), de cinnamome aromatique,
  • deux cent cinquante sicles (2.85 kg) de roseau aromatique,
  • cinq cents sicles de casse (5.7 kg) , selon le sicle du sanctuaire,
  • un hin d'huile d'olive (3.83 litres)

Tout cela pour un total de 20.93 kg.

A ce jour, je ne sais pas ce que représentent les ingrédients de cette huile.


b) L'usage de cette huile.

  • Exode 30.26-30 : Tu en oindras la tente d'assignation et l'arche du témoignage, la table et tous ses ustensiles, le chandelier et ses ustensiles, l'autel des parfums, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, la cuve avec sa base. Tu sanctifieras ces choses, et elles seront très saintes, tout ce qui les touchera sera sanctifié. Tu oindras Aaron et ses fils, et tu les sanctifieras, pour qu'ils soient à mon service dans le sacerdoce.

Ce que nous apprend ce court passage est presque une redite.

Lorsque je parlais de l'encens qui devait être brûlé sur l'autel des parfums, j'avais souligné que le mélange était saint. Une fois de plus, l'huile d'onction est sainte en elle-même et non en raison d'une action extérieure (elle est sainte, et vous la regarderez comme sainte : verset 30.32). Ca n'est pas une prière quelconque, un rituel particulier qui fait de cette huile une huile sainte, c'est uniquement sa composition.

Il n'y a donc, dans tout le tabernacle, que deux choses qui soient intrinsèquement saintes, c'est l'encens et l'huile d'onction. Même l'arche n'est pas sainte tant qu'elle n'a pas été ointe.

C'est cette huile qui va tout sanctifier. La liste fournie est exhaustive, tous les meubles et les ustensiles, ainsi que la tente elle-même, et finalement les sacrificateurs, sont sanctifiés par cette huile.

La sainteté de cette huile fait que personne n'a le droit d'en reproduire. Ne devant exister que dans le service rendu à Dieu, quiconque en produirait pour sa propre satisfaction se poserait comme substitut à Dieu. On peut y voir une image de la sainteté factice de certains 'serviteurs' de Dieu et donc le détail de ce que Dieu leur réserve (Je ne vous ai jamais connus : Matthieu 7.23).

14 - La géographie de la trinité.


Le titre est étrange, il faut en convenir, mais un verset du livre de l'Apocalypse permet de mieux en comprendre la raison.

  • Apocalypse 21.22 : Je ne vis point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout puissant est son temple, ainsi que l'agneau.

Bien que ce verset parle de temple et que j'explique le tabernacle, il faut comprendre que les appellations données dans la nouvelle alliance et celles données dans l'ancienne sont parfois difficiles à comparer. Ca n'est pas la même langue, et tenter de comprendre une chose en cherchant la signification d'un mot dans une autre langue serait particulièrement hasardeux. Aussi, les mots 'tabernacle' et 'temple' dans le verset qui nous concerne peuvent être considérés indifféremment.

La différence entre ces deux mots est importante avant le retour de Jésus, parce qu'ils représentent une progression dans la révélation du véritable temple. Par contre, après le retour de Jésus il n'y a plus de différences, c'est pour cela que Jean nous parle ici de 'temple', mais que l'écrivain de l'épître aux Hébreux nous parle d'un tabernacle céleste (Hébreux 8.2).

Ce verset d'Apocalypse nous présente Dieu comme étant le temple. On peut bien évidement prendre cela de manière imagée, mais il se trouve qu'une compréhension littérale est tout aussi pertinente, et c'est ce que je vais expliquer maintenant.


a) Le Fils est le parvis.

Comme je l'ai expliqué auparavant avec l'exemple de la multiplication des pains dans l'évangile de Luc, le Fils est représenté par le parvis. C'est également appuyé par le fait que tout ce qui touche le sol est fait d'airain, tout comme les pieds de Jésus dans le livre de l'Apocalypse : ses pieds étaient semblables à de l'airain ardent (verset 1.15).

Pour ajouter à cela, le parvis est le chemin qui mène vers Dieu, tout comme Jésus, et c'est également là que se trouve le sacrifice.


b) Le Saint Esprit est le Saint.

C'est la partie la plus cryptique. On pourrait aisément penser que cette partie de l'édifice représente Jésus, entre le chandelier et la table des pains, mais il n'en est rien.

Il faut comprendre que les trois meubles qui se trouvent dans le Saint ne sont pas indépendants les uns des autres, et que ce qui les unis, c'est l'huile. L'autel des parfums a beau servir une fois par an à donner accès au Saint, il sert 730 fois par an à permettre de nettoyer le chandelier et renouveler l'huile. C'est donc sa fonction principale. Le chandelier de son côté, à beau porter la lumière qui représente Jésus, cela ne fait 'que' représenter ce que Jésus nous disait en annonçant que l'Esprit prendrait de lui pour nous le révéler. Pour ajouter à cela, le chandelier n'a pas de valeur sans huile, c'est également ce que nous enseigne la parabole des 10 vierges. Pour finir, la lumière que permet cette huile, éclaire la table des pains qui n'est autre que l'explication de ce que le chandelier révèle, c'est-à-dire la communion du pain et du vin qui, sans l'Esprit, n'est qu'un repas comme un autre.

C'est pour cela que cette partie de l'édifice n'est pas la représentation de Jésus, mais de l'Esprit qui la rend possible.


c) Le Père est le Saint des Saints.

C'est amusant de se rendre compte que le titre semble rendre évident le point. Dieu le Père est effectivement le Saint des Saints.

Pour cette partie, les explications semblent futiles, il n'y a qu'un meuble sur lequel Dieu apparaît.


d) Comprendre différemment.

Lorsque l'on regarde le tabernacle sous cet angle, on commence, à travers les lectures de la Parole, à comprendre les choses d'une manière plus précise. On se rend compte que Jésus nous parlait constamment de choses particulièrement précises, il faisait sans cesse référence à des choses particulières. Ainsi lorsqu'il nous disait qu'il était le chemin, la vérité et la vie, il prend soin de ne parler que des choses qui le représentent, et pas des autres.

  • Le chemin c'est le parvis,
  • La vérité c'est la lumière, pas l'huile ou le chandelier, mais uniquement la lumière qui le surmonte,
  • La vie c'est le pain,
  • Nul ne vient au Père correspond effectivement à l'obligation de passer par ces étapes pour arriver jusqu'au Saint des Saints.

D'autres passages suivent la même logique, ainsi lorsqu'il nous dit dans l'évangile de Jean : Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres. (Jean 14.11), il nous parle une fois de plus de quelque chose de concret :

  • Je suis dans le Père : les tables de la loi sont dans le Saint des Saints, enfermées dans l'arche sur laquelle apparaît le Père, donc le Fils est dans le Père.
  • Le Père est en moi : Le Saint des Saints est bien entouré du parvis, qui représente Jésus, donc le Père est dans le Fils.

Après avoir compris cela, les lectures des évangiles seront renouvelées.

15 - Conclusion.


Le peuple a eu peur de Dieu et cela a conduit Dieu à se présenter à lui de telle sorte à ce qu'il puisse s'habituer au fur-et-à-mesure à sa présence. Pas seulement pendant les 40 années de désert, mais depuis lors jusqu'à maintenant, où le Saint Esprit nous le révèle de plus en plus.

Le tabernacle de Moïse est la première étape dans le renouvellement de la pensée de l'homme pour lui permettre de comprendre Dieu. Sa signification a plusieurs couches. Il est autant la représentation de la rencontre de Moïse avec Dieu sur la montagne que la représentation de Dieu lui-même, mais également le trajet du croyant, du sacrifice au baptême jusqu'au trône de Dieu ou encore la relation entre l'homme et la femme, le rôle de l'Eglise et bien des choses encore.

En un édifice, Dieu a donné tout ce dont nous avions besoin pour le comprendre et pour nous structurer, tant dans le service qu'en tant que ses enfants, bien entendu, il clarifiera bien des points par après, mais tout était dit d'entrée.

Dans ce tabernacle, il n'y a qu'une seule chose qui ne soit pas encore structurée. C'est la louange. Le peuple a déjà l'habitude des danses et des chants, comme le montre la danse de Marie après la traversée des eaux de la mer rouge, ou le reflex généralisé d'aller danser devant le veau d'or.

Avant que la louange ne soit intégrée, il fallait purifier la mentalité de ceux qui la pratiquent, et c'est pour cela qu'il était nécessaire de commencer par structurer tout le reste, pour que la louange puisse reposer sur des bases saines.

Ce sera donc le sujet du tabernacle suivant, seconde étape de la révélation de ce que Dieu voulait.